Vous savez ce que c’est que de vaquer tranquillement à des occupations larvaires comme un bon trio bière pizza cartoon par exemple ? Ouais, ben c’était ça qui était prévu au programme ce soir ! ça allait être amusant sans doute, seul sur son grand canapé ! Inutile de penser qu’il allait dormir dans son plumard, un plumard grand et vide de toute autre présence que la sienne ne l’intéressait pas le moins du monde, çça aurait été fade et sans aucun intérêt… donc ce serait endormissement sur le canapé, sans doute un peu bourré, sans doute crade car il aurait vomi dans la nuit sans s’en rendre compte, sur lui, bien évidemment, et sans doute se réveillerait-il avec un mal de crâne à vous faire péter le caisson et le membres endoloris à cause de la position dans laquelle il se serait endormi, soit n’importe comment.
Comme d’habitude il irait travailler vers dix heures minimum au lieu de sept heures et demie, voir huit heure. Comme d’habitude il ferait la moitié des heures prévues, se faisant porter pâle à tort ou à raison, et le reste du temps il tirerait au flanc ou alors tenterait de se faire dézinguer. Oui, peut-être était-il dans deux extrêmes. Mais il n’y avait plus rien dans sa vie à part ça, le vide. Une envie de changement, peut-être, mais pour quoi ? Il ne savait pour ainsi dire rien faire de ses dix doigts. Ce n’était pas sa faute ! Bon, d’accord, un peu mais pas entièrement. Il n’était qu’un minable qui se dégoutait de lui-même et qui du coup faisait vivre un enfer à ceux qui l’entourait. Il en avait besoin, mais du coup il était seul et maudissait les autres pour cela.
Vie merdique n’est-ce pas ?
Je ne cherche pas à faire en sorte que vous le plaignez, loin de là, disons juste qu’il semblait intéressant de faire un rapide état de situation peu glorieuse de notre ami, situation qui servira bien pour éviter d’expliquer dans quel genre de taudis il vivait ! Oui, rien de bien reluisant, bref, rien de bien glorieux, mais il se démerdait et quand il trouvait une fille pour la nuit, en général il évitait de revenir ici avec elle, non, il prenait la fille, son pied, le large. Oui, comme un véritable enfoiré, mais ça lui évitait des ennuis…
Il soupira en regardant les impacts de balle sur la porte. Il faudrait qu’il la fasse changer…. Si jamais il lui en prenait le courage. Il entra et l’odeur de renfermée d’une garçonnière non aérée depuis des mois lui prit le nez, il se sentit chez lui, ça sentait le fauve. Il dégagea le tas d’affaires à laver qui s’entassaient de plus en plus ! Il soupira et regarda la pièce, alluma la télé, et finalement, il il se dirigea vers le frigo, il avait besoin de boire pour oublier sa journée. Il ouvrit la porte de la cuisine, prit sa bière et finalement la reposa. Non. D’abord, une douche ! Oui, il en avait besoin. Pas pour se décrasser. Ses fringues pouvaient s’entasser, mais il partait toujours au travail assez propre, et en rentrant, pour se délasser, une bonne douche. Il fila dans sa chambre et se déshabilla avant de retourner dans le couloir pour finalement arriver à la porte de la salle de bain qu’il ouvrit avant de s’y engouffrer. Il tomba.
Il ne fit pas une chute énorme, juste d’une trentaine de centimètres pour atterrir sur du bois. Bien poli, mais du bois, avec des oiseaux, des mecs qui courent partout et surtout une odeur iodée caractéristique. Bordel, mais que faisait-il en bord de m… en pleine mer ? Ah, c’est ça, il avait trop bu et devait rêver depuis son coma éthylique ! Forcément…. Putain, il avait dû forcer sur la bouteille.
Il y eut des grondements similaires à du tonnerre avant que finalement, la rambarde de bois à droite de lui n’explose, lui enfonçant une profonde écharde dans le biceps. Bon, ce n’était pas un rêve ni un coma éthylique, alors c’était quoi au juste , c’était quoi ce bordel ? Mais c’était quoi ce putain de bordel de merde ? Où était-il ?
« Oui suis-je putain ? »
Il se redressa pour voir qu’autour c’était la pagaille tout le monde criait, tout le monde se bousculait alors que des grappins volaient dans les airs. De son côté, il ne voyait pas grand-chose, à cause de sa place, il savait juste une chose : ici, c’étaiut la guertre, une féroce bataille. Et alors qu’un matelot courait pour rejoindre ses camarades, de son bras valide, il l’attrapa par l’épaule pour tenter de savoir ce qui se passait. L’homme resta vague. Il lui parla seulement d’un abordage à repousser. Vague…
Bon, heureusement qu’il y avait l’ad’rénaline parce que sinon, à poil sur un bateau en haute mùer, il aurait eu particulièrement froid ! Il se dirigea vers le bord ou tout le monde se batait et continuait à demander ce que c’était que tout ça. Pas de réponse claire, finalement, excédé, Gabriel s’approcha de la embarde du bateau et se décida à obtenir des réponses.
« QU’EST-CE QUI SE PASSE ICI PUTAIN DE BORDEL !!!??? »
Sans même y penser il envoya aux personnes à proximité dans un rayon de quelques mètres une violente décharge, au point que les corps les plus près sentaient le brulé, et les plus éloignés avaient pris une sacrée chataîgne ! Il voulait des réponses : Il voulait son canapé ! Il voulait sa bière !