Prisonnière des eaux[PV]

Un mois. Ca faisait un mois que personne n'avait revu La Fouine depuis l'épisode tragique des bas fonds. Pour une simple et bonne raison, ça n'avait pas été une partie de plaisir. Incapable de trouver un moyen de s'échapper elle fut conduit aux services sociaux et trainée devant un tas de psychologues a qui elle refusa de parler, comme elle ne semblait pas encline a coopérer ils se contentèrent de la remettre a nouveau a ses bigots de parents, l'acceuil du retour fut chaleureux: une gifle comme tout message de bienvenue et un trajet en voiture silencieux. Arrivée a la maison elle ne réintégra pas sa chambre. Elle dormit dans la chambre de ses parents, de peur qu'elle s'échape encore une fois, ce ne fut pas faute d'essayer mais les bigots avaient le sommeil fragile, et a peine son père réveillé celui ci se leva et la battit en utilisant la ceinture. Elle en garda les marques pendant toute la journée de demain, ses parents la trainèrent ensuite au tribunal et la lachèrent devant le juge pour mineurs, bien peignée dans une robe sage, lorsqu'elle fut appellée a la barre, elle tenta de fuir par la fenètre, réussit a esquiver deux policiers, mais fut plaquée au sol par le dernier. Le juge suspendit la séance et dès le retour a la maison elle rencontra a nouveau la ceinture.

Son père lui parlait de faire sortir le diable de son corps ainsi. Elle n'en était pas convaincue, sa mère se désesperait, passait des heures a essayer de lui faire la morale et finissait par lui tirer les cheveux en lui disait qu'elle n'écoutait rien. Le second jour du procès il fut décidé que pour observation, Marie-Catherine Bérangere réintégrerais une école public en pensionat pour juger de son état et pour qu'elle rattrape les cours, pour garantir qu'elle se tiendrais aux arangement, ils lui mirent un bracelet de localisation au pied. Elle se débatit autant qu'elle put mordit et griffa, mais au final le bracelet fut scellé, il n'y eut que deux clef. L'une appartenait aux parents de la fouine, la seconde serait envoyée par courrier au directeur de l'établissement sévère et strict de Seikusu qui la ferait transmettre a un professeur. Heureusement que ce prestigieux établissement acceptait de la prendre, qu'ils disaient autour d'elle.
La semaine qui suivit s'entrechoqua de claques, coup de bottes, de ceintures et de punitions, le monde m'avait a la trace, dès que je sortait du périmètre authorisé, tout le monde le savait...Ses parents, persuadés que satan habitait son corps, cherchaient tous les moyens possible de la sauver.

Ce fut de longues semaines de punitions et d'église qui ne changèrent pas la révolte qui était née au fond de son coeur.

A la fin de la semaine , La Fouine partit pour l'internat de Seikusu, fermement encadrée, où elle passa pour le moment les deux dernières semaines, élève médiocre qui ne faisait aucun effort, les professeurs la punirent, et virent que celà ne servait a rien, car toutes les punitions demandaient que l'élève coopère un minimum. Et elle ne faisait aucun effort. Finalement ils essayèrent de faire pression en lui proposant de venir avec eux pendant les sorties scolaires, seulement si elle coopérait. Mais la Fouine restait de marbre.

Ils finirent quand même par l'ammener et la forcèrent a mettre un maillot, dans le but qu'elle veuille aussi se baigner.

La fouine était demeurée silencieuse depuis tout ce temps, ne cherchant même pas a se revolter d'avantage, tout son petit cerveau travaillait a la façon de se sortir de ce guépier. Et il y travaillait dur. Cette sortie a la piscine pouvait être une occasion. Seulement elle devait récupérer les clefs, ou déplacer la balise avec elle. Elle était plutôt lourde...

Marie-Catherine, assise sur le bord de la piscine portait le maillot de bain et le bonnet de bain reglementaire de Seikusu, un bonnet blanc et un maillot de bain typique des écoles japonaises qui moulait son corps beaucoup trop a son gout, laissant peu de place a l'imagination.

Elle se sentait vraiment humiliée.

Elle décida de partir faire un tour autour de la piscine, se levant, elle saisit avec ses doigts les bords du maillot pour les étendre mieux le long de son posterieur, comme ceux ci avaient tendance a s'étirer comme c'était le problème avec ces maillots. Trainant comme un boulet le bracelet electronique, elle alla s'appuyer contre la vitre. Pendant tout ce temps, elle avait pleuré, mais seulement sous la douleur, jamais de son propre chef.

Jamais.

Un mois. C'est le temps qu'a mit le nouveau corps de Daclusia pour supporter le poids de l'âme de celui-ci. Au début, c'est toujours pareil: des difficultés à bouger, les articulations raides, et l'esprit embrumé. Mais maintenant, il avait réussit à récupérer pratiquement à 100%.
La raison de ce changement? S'amuser. La vue d'un enfant s'apprêtant à vous charcuter... ça a toujours son petit effet.
Et puis... Daclusia avait négligé ses aptitudes de changeforme ces temps-ci. Il n'avait pas pu se créer autre corps que le sien en plus jeune. Maintenant, il devrait voler l'information génétique d'un être avant de pouvoir se transformer. Et ce n'est pas sûr qu'il puisse voler l'apparence d'un adulte... Pour le moment.

Mais ce qui l'intéressait aujourd'hui, c'était de retrouver une proie du passé, qui lui avait particulièrement plut... Une jeune fouine...

En fourrant son nez à droite à gauche, et en usant de force quand nécessaire, il avait fini par retrouver la trace de la jeune fille.
Arrêtée par les services sociaux, et maintenant inscrite au pensionnat du lycée de Seikusu, où, parait-il, suivant certains élèves, elle serait la dernière de classe, ainsi que celle qui se prendrait toutes les punitions. Avait-elle des amis? En tout cas, aucun de ceux à qui il avait posé -plus ou moins gentillement- la question ne l'était.
Plusieurs jours, il attendit, observant sa proie évoluer. Elle faisait peine à voir, même pour lui. Et maintenant, il avait presque un élan de compassion pour elle... Ou pas. De la compassion? Et puis quoi encore?

Vint le jour de la sortie scolaire à la piscine, comme toute les semaines. La différence, c'est que cette semaine on avait forcé la Fouine à y aller. Marie-Catherine de son prénom. Touchant, vraiment.
Quoi qu'il en soit, Daclusia avait préparé son plan d'approche. Et l'élément qui allait enclencher le processus venait d'arriver... Un élève, retardataire, était en train d'enfiler maladroitement son maillot. Des yeux typés occidentaux, un corps svelte et élancé, le teint bronzé, et des cheveux courts et noisette, allant de pair avec sa paire d'yeux vert menthe. Ce serait une parfaite couverture.

.

Extinction des lumières.  Soupirant, le jeune homme, encore en train de se changer, demanda qui jouait avec les lumières. Pas de réponse. Il s'avança vers l'interrupteur, quand il remarqua quelque chose. Il sentait un souffle. Il n'était pas seul dans ces vestiaires. Ce qui le dérangeait, c'était que ce quelqu'un voulait resté caché, et que sa respiration avait quelque chose de malsaine.
Se plaquant à un mur, il scrutait l'obscurité à la recherche du moindre mouvement. Soudain, une forte douleur dans le dos de la tête. Il avait été frappé par l'arrière, mais dos au mur, comment cela se pouvait-il? Il frappa dans le vide, tentant, tant bien que mal, de toucher son agresseur, sans succès. Plusieurs autres coups, de plus en plus violents. Ce n'est qu'à ce moment que le jeune homme pensa à fuir, courant tant bien que mal vers la sortie.
Trop tard. Il sentit comme une lame lui transpercer le dos, et alors que ses yeux se levaient pour voir le bourreau, sa bouche s'ouvrait lentement, transfigurée, dans un hurlement de douleur muet. Il se sentait absorbé. Tout devenait noir. Tout devenait froid. Et soudain... Plus rien.

Un être humain était mort sur cette Terre.

.

Ordres et instructions presque hurlées dans un mégaphone, élèves exécutant, en rythme, ces mêmes consignes, sans broncher. D'un côté, les vestiaires. De l'autre, les vitres. Au milieu, le bassin. D'un côté, une noisette qui sort des vestiaires, souriant. De l'autre, une fouine, regard dans le vague, qui envie l'en dehors de la cage. Au milieu, des moutons qui se noient.
Avançant tranquillement, en sifflotant, vers la piscine, et se faisant réprimander pour son retard, la noisette exécuta quelques longueurs, quelques exercices. Après un moment, la noisette s'extirpa de la marée de moutons, et observait la Fouine. Elle avait l'air si seule... Si seule...

" Hé bien, tu ne viens pas nager avec nous? Tu n'aimes pas ça? "

La noisette se gratta l'oreille. La plupart du temps, on ne venait pas s'enquérir de la santé de notre prédateur naturel. Une noisette ne fait pas ami ami avec un rongeur. Et puis pourquoi pas après tout?

" Je m'appelle Chami, mais tu peux m'appeler Noisette. Et toi, comment t'appelles-tu? "

Elle regardait la vitre avec distance, cette vitre la séparait de son monde, le monde auquel elle appartenait, et surement pas le monde Jesus Christ, notre sauveur. Non, son monde a elle était constitué de ruelle et de détours, de passages secrets et d'escapades, de vol a la petite sauvette et d'aventures, d'éclat de rire, de joies, de soirées entre amies...Tout ça c'était loin, si loin d'elle maintenant. Il avait suffit d'un moment d'inatention, et tout était fini. Il avait suffit qu'elle soit distraite quelques secondes, et a présent elle se retrouvait en enfer. L'enfer était chrétien, c'était eux qui en avaient inventé la définition, c'était eux qui l'avaient crée, et c'était eux qui l'appliquaient, sous la tutelle de ses parents jusqu'a ses 18 ans avec cet anneau qui l'empechait d'aller où elle le souhaitait, et impossible de regagner sa liberté, la voilà piégée. C'était la fin d'une cavalcade qui avait duré 3 ans. Un long parcours du combattant où elle avait appris a voler, a faire ses petites arnaques et a repartir avec les poches pleines de sous. Elle était vraiment bonne a ça, elle avait trouvé sa vocation a la vie, elle avait dévalisé des magasin de vetements, de nourriture, et beaucoup d'autres sans se faire prendre.

Elle était habile de ses doigts, ces mêmes doigts qui s'étaient pris des coups de règles dès qu'elle avait passé le parvis de la porte, ses mains étaient surveillées en permanence, par tout le monde. Tout le monde croyait qu'elle allait profiter de la moindre occasion pour leur voler tout ce qu'ils avaient sur eux, et ma foi c'était peut être vrai, c'était peut être vrai qu'elle allait continuer a voler tout ce qui se trouvait sous sa main, les gens ne faisaient pas attention a ce qu'ils laissaient trainer derrière eux. Mais voler était mal, car dieu l'avait dit, et dieu avait toujours raison...Des clous oui!Elle détestait cette religion qui devait dicter sa vie a présent qu'elle était de retour dans le foyer familial, la première chose que ses parents avaient fait c'était clamer qu'elle était habillée comme une prostituée avant de la gifler...Si sa mère n'avait pas insisté sur la pureté de son enfant ils auraient déjà appellé quelqu'un pour vérifier le fait qu'elle soit toujours vierge...Cette possibilité n'était pas écartée d'ailleurs. Son père savait se faire attendre et entendre. Quoi qu'il en soit elle avait pris des coups de ceinture pour n'importe quoi. Ses parents avaient jugé bons de l'envoyer plus souvent a l'église, et comme elle refusait de se confesser ou au moins d'avouer ses péchés elle était battue.

Bien sur, elle savait qu'a un moment ils allaient se lasser, laisser tomber, se fatiguer, mais dès qu'ils avaient repris de la force, ils la battaient pour un oui ou pour un non, son dos devait porter des cicatrices a présent des sévices qu'elle avait subit. Mais elle ne relacha pas la pression, elle se fichait bien de travailler ou non en cours, quand elle rentrerais elle serait battue aussi. Pourquoi se fatiguer?Autant en finir...Elle ne renoncerais jamais a sa liberté, elle y avait goutté, elle s'en était enivrée elle ne pourrait jamais oublier ce parfum, tant qu'elle vivrait elle se battrais pour y regouter, elle se battrais où elle mourrait. Elle était prêtre a crever sous les coups de ceinture, rien que pour emmerder ses parents et les mettre devant l'évidence de leur idiotie chrétienne...Alors qu'elle pensait ça elle se couvrit les épaules alors qu'un courant d'air était venu de nulle part pour attiser ses blessures, cachées sous le maillot une piece reglementaire. Elle voulait sortir de là...Sortir de là...

Elle fut interrompue dans ses pensées par un garçon qui vint lui parler, c'était assez exceptionnel, depuis qu'elle était arrivée, personne ne lui avait adressé la parole, elle avait la réputation d'être une voleuse, alors tout le monde la méprisait et la snobait, mais ce garçon...Semblait être nouveau. Il n'était peut être pas au courant...Et bien qu'elle n'avait vraiment pas envie d'engager la conversation dans sa situation elle se dit qu'elle aurait besoin de soutien pour réussir, elle aurait besoin de pouvoir compter sur quelqu'un, et ça pouvait être lui.

"Je peux pas, a cause du bracelet, je peux pas me baigner"

C'était un mensonge bien sur, mais elle ne voulait pas le voir fuir dès le début de leur entretiens, c'était la première personne a qui elle parlait depuis qu'elle était arrivée, autant faire durer le plaisir, quitte a mentir. Elle ne pouvait pas fuir, le seul moyen serait de voler les clefs ou de déplacer la console qui délimitait son périmètre de sécurité avec elle, et comme elle était plutôt lourde, inutile d'y penser avec ses petits bras. Si elle était détruite le bracelet passerait tout de suite en mode manuel et elle serait localisée par la police...Il lui fallait les clefs. Il se présenta, elle lui donna son nom

"Je m'appelle Ma...Appelle moi La Fouine, c'est comme ça qu'on m'appellait...Avant."

Elle marqua une pause et soupira difficilement avant de se mettre a marcher le long de la paroi de glace. Avant oui. Avant d'être là. Elle se demandait si les filles de la maison viendraient a son aide...Probablement pas, elles allaient penser qu'elle avait été enlevée par le même taré que pour Armelle...Elles n'allaient donc pas la chercher...Elle était condamnée a trouver un moyen de s'en sortir...Ou croupir ici.

"Je ne t'ai jamais vu avant Noisette, tu es nouveau?Tu viens d'où?"

Commença t'elle a demander, le poisson était féré...Il n'y avait plus qu'a voir comment le pécheur allait l'attirer a lui

Pas d'erreur, c'était bien la même fille. La même fille... La noisette eut un moment le regard dans le vague, avant de se ressaisir. Il avait capté l'attention de celle qu'il désirait, il ne fallait pas perdre cette chance.
Les quelques goûtes d'eau qui perlaient de son propre visage produisaient des plocs sonores, malgré la présence de tous les autres élèves, et ces onomatopées avaient tendance à l'agacer. Passant donc un coup de serviette sur sa frimousse bronzée, il répondit à la Fouine, enthousiaste et amusé:

" Une fouine hein? Est-ce que tu comptes me manger, moi, petite noisette? "

Souriant à la jeune dame, il s'empressa d'ajouter:

" En effet, je suis arrivé en ville il y a peu de temps. Je viens d'Europe. Ma famille a déménagé pour du travail. Mais comme j'ai des parents ici, je n'ai pas eu trop de mal à m'adapter. "

En effet, il avait un accent français qui dissimulait un apprentissage accéléré du japonais. En dépit de cela, il se débrouillait relativement bien, et il n'était pas difficile de comprendre ce qu'il voulait dire, malgré de flagrantes fautes de prononciation. Croisant les doigts, toujours souriant, la noisette demanda à la fouine:

" Et toi? J'ai entendu dire que tu errais dans les bas quartiers avant... -il marqua une pause, conscient d'avoir dit quelque chose de blessant- ... ça doit être dur pour toi de vivre ici, non? Je veux dire, après avoir vécue libre, on te met en cage... Moi aussi j'en voudrais à la terre entière si on m'avait fait ça... "

ça aurait pu être une tentative sarcastique de se moquer d'elle. ça aurait pu. Mais ces mots étaient sincère (enfin, autant sincère que peut l'être Daclusia qui feinte, c'est à dire très sincère) . Peut être assez sincère pour redonner courage à la fouine qui sait...

" Dis moi, comment c'est là dehors? "

Un français hein?Un peu comme elle en fait. Elle n'avait pas un nom très japonais c'est sur, les profs s'écorchaient la langue a le prononcer et comme elle n'y faisait pas attention elle l'entendait de plus en plus massacré chaque jour MARIKATURINU BERANJERE DE GOZAIMASU. De quoi tuer d'ennui au bout de la cinquième fois tous les jours, comme elle ne rectifiait jamais en même temps...Bref, elle se trouvait là avec ce garçon qui plaisantait et ça la fit sourire...C'est vrai qu'il était a croquer. Dans d'autres circonstances elle se serait empressée de le dire, là elle n'avait pas le gout a ça...Se frottant un peu le bras droit, elle regarda Daclusia avec un espèce de mélange de sincérité et de remerciement. Comme il était français il n'avait pas forcement ce besoin d'unité qu'avaient les japonais a toujours suivre la tendance, et donc a l'ignorer...Peut être pourraient t'ils s'entendre.

"Je suis française aussi, mes parents se sont installés ici avant ma naissance."

Les français étaient souvent stéréotypés comme des gentlemen cambrioleur, elle s'en était faite une fierté...Avant, avant cette vie. Elle se sentait mourir a l'interieur chaque seconde de plus qu'elle passait ici. Elle fut néanmoins rappellée a l'ordre par la question de Daclusia qui lui fit ouvrir grand les yeux

"Comment tu..."

Elle allait lui demander comment il le savait puis celà lui revint, peut être avait t'il cru comprendre que sa famille était pauvre et qu'elle n'avait pas eu l'occasion de l'envoyer a l'école jusqu'alors...Mais il continua et il n'y eut plus de doute: il savait, il faisait même mieux que savoir:il compatissait avec elle...Elle avait quelqu'un sur qui compter...Elle allait lui en parler, pourquoi se mefier?Que pouvais t'il lui faire de plus que ce qu'on lui avait fait?Elle était au bout du rouleau, si il s'averait que ça soit une farce, eh bien...Tant pis, elle s'en fichait vraiment de ce qu'on puisse dire sur elle, elle répondit donc.

"Je suis comme dans une cage. Je vis comme dans une cage..."

Fit elle en baissant un peu les yeux

"J'avais ma vie dehors, toute ma vie..."

Les larmes commencèrnet a lui monter les yeux et elle savait qu'elle ne pourrais pas les retenir longtemps, elle attrapa Daclusia par la main et lui murmurra

"Allons ailleurs...Je ne veux pas...Pas devant eux."

Tiré par une fouine, la noisette n'eut d'autre choix que de suivre. Quand ils arrivèrent au niveau des vestiaires, l'un des instituteurs s'apprêta à interpeler les deux enfants, mais à ce moment là quelque chose d'étrange se produisit. L'air de toute la piscine devint glacé l'espace d'un moment, quelques micro secondes, glacé à cause d'une chose.

Deux yeux rouges, qui fixaient la salle avec un air de "approchez, vous êtes morts." Ces yeux rouges passèrent inaperçu auprès de la fouine, occupée qu'elle était à retenir ses larmes. Mais le malaise que dégageait tous les élèves, les instituteurs, et les éventuels tiers, on pouvait deviner quelque chose clochait. Le grand silence total aussi, malgré qu'il n'ait duré que quelques dixièmes de seconde. Les yeux rouges revinrent se poser sur la fouine. Ils étaient à nouveau vert menthe. Personne ne les empêcha d'aller où ils voulaient. Personne ne fit de remarque. Tous firent comme si de rien n'était, avec l'image de ces yeux figés dans leur esprit.

A présent dans les vestiaires, enfin ce qui était de commun aux deux vestiaires en tout cas, les deux enfant se faisaient face, la noisette, assez gêné, ne sachant comment réconforter la fouine, qui pleurait maintenant à chaudes larmes. Se grattant l'arrière de la tête, il songeait que les rapports sociaux n'étaient pas son fort.
Les vestiaires étaient d'ailleurs toujours plongés dans l'obscurité. Trop pressé, aucun des deux adolescent n'avait pensé à allumer. Les douches laissaient encore couler, de temps à autre, quelques gouttes qui seules venaient briser le silence des lieux. Mais, se diront certain, et le corps?
Quel corps? Il n'y a aucun corps... Aucune trace de sang... Rien qui pouvait présager des évènements qui ont eu lieu ici quelques instants plus tôt... Rien du tout.

Croisant et décroisant les doigts assez nerveusement, la noisette était plongé en pleine réflexion pour trouver une approche et remonter le moral de sa camarade, sans grand succès jusqu'à maintenant. Mais même si c'était des futilités, il fallait parler, pour l'empêcher d'aller trop mal.

" Je ne peux peut être pas imaginer ce que tu as du endurer jusqu'à maintenant, mais si tu as besoin d'en parler, ou si tu as quelque chose sur le cœur, je suis près à l'écouter... Rester à broyer du noir, c'est pas une bonne chose... "

La Fouine s'était maintenant mise a pleurer autant qu'elle le pouvait, un mois entier a retenir ses larmes, elle n'y pouvait plus. Ca la surprenait juste de craquer d'un seul coup comme ça, devant cet inconnu qui avait accepté de l'aider...Elle s'étonnait quand même que les profs n'aie rien dit...Normalement ils voulaient toujours la garder a l'oeil, mais de toute façon, tant qu'elle aurait ce bracelet, elle ne pourrais pas aller bien loin. Les larmes comme des ruisseaux coulaient le long de ses joues. Elle ne voulait pas continuer a vivre de cette façon là toute sa vie, elle voulait revenir a la rue...Seulement voilà. Elle était bien partie pour devoir vivre de cette façon pendant au moins 5 ans, ses 3 ans de méfaits, elle les payait maintenant par une peine lourde, injuste et stupide au possible.

Se raccrochant désespérément aux épaules de Daclusia elle continua a vider les larmes de son corps, sans le savoir, contre celui qui l'avait précipité dans cette situation. Ce n'était pas qu'elle était amoureuse de lui, sur le moment, elle avait juste besoin de quelqu'un pour la rassurer, elle était peut être une voleuse, elle n'en restait pas moins une adolescente perdue entre femme et enfant. Se souciant peu de ce qui pouvait arriver maintenant, elle hoquetait pour essayer de pleurer en silence, pour ne pas attirer l'attention. Jusqu'au bout elle voulait garder la tête haute.

Elle finit par s'essuyer les yeux d'un geste pataud avec les mains avant de regarder Noisette avec les yeux rouges et de secouer la tête

"Je veux pas parler, je veux juste continuer a vivre, et ne pas m'arrêter croupir ici...Merci de m'avoir soutenu...Tu veux bien devenir mon ami?"

Les yeux de chien battu de La Fouine ne permettaient pas le non comme réponse

Quelqu'un de normal n'aurait pas pu refuser cette demande à la petite Fouine. Seulement, il y avait un point qu'il ne fallait pas oublier.

Ce n'était pas quelqu'un de normal. C'était Daclusia.

Les bras du jeune homme enlacèrent, avec force mais douceur, cette femme, maintenant petite fille perdue, qui laissait retomber la pression auprès de celui qu'elle voyait comme un ami. Il plaqua gentillement la tête de celle-ci dans le creux de son cou. Et il lui caressait la tête pour qu'elle se calme.
Les maillots de bain scolaire étant ce qu'il sont, le contact des deux corps eut sur Daclusia l'effet qu'on peut espérer d'un gamin de 14 balais qui s'ouvre à la sexualité, tout en en connaissant bien les rouages. Une érection légère, qui se sentait pourtant très bien sous le caoutchouc du du caleçon de bain. Malgré sa connaissance de ce genre de choses, le JYL ne put s'empêcher de rougir légèrement, alors que son visage se figeait dans une moue entre gênée et agacée.
Au contact des formes naissantes de la jeune fille, cette gêne s'accentua. Depuis combien de temps n'avait-il pas goûté à la compagnie d'une femme?

Avant que la Fouine ne puisse sortir une quelconque remarque sur la question, et alors que, blottie contre son cou, elle ne pouvait voir son visage, une transformation lente et minutieuse se produisait, imperceptible, dans l'organisme de ce garçon, qui commençait à reprendre sa forme réelle. Ses cheveux s'allongeaient, se fonçaient encore plus qu'ils ne l'étaient déjà. Ses yeux se tintèrent de rouge, par gouttes, comme si l'iris saignait. Ses canines s'allongeaient, s'effilaient. Il redevenait ce qu'il était, le chasseur. Et c'est lui qui avait l'avantage sur la proie.

" Amis...? Des termes comme l'amitié sont des relations à double sens... Je ne pense pas être capable de ressentir ça... "

Était-ce le même garçon? Cette voix n'était plus hésitante, elle n'avait même plus ces fautes de prononciations et cet accent à couper au couteau. Elle avait aussi quelque chose de plus sifflant, un ton plus grave, et elle sonnait comme un serpent qui tente de vous séduire. Si elle avait voulu se relever pour vérifier, l'étreinte de Daclusia, maintenant redevenu lui même, l'en aurait empêché.
Pourtant, il lui caressait la tête toujours avec autant de douceur. Il lui parlait toujours avec un ton gentil et sincère.

" Combien de temps cela fait-il... Un mois il me semble non? La dernière fois je suis parti sans me présenter... Tu peux m'appeler... Daclusia... "

Petit moment de silence. Un flottement, pour bien laisser à cette petite fouine le temps de comprendre que la noisette cachait un serpent prête à l'avaler toute crue. Car la situation laissait bel et bien le droit de vie et de mort à Daclusia sur la petite fille: elle n'était pas en position de se débattre, et si elle le faisait, le prédateur n'aurait eu qu'à sortir un scalpel comme la dernière fois, ou tout autre objet pouvant servir d'arme.

" Alors... A ton avis... Est-ce qu'hurler peut t'aider, t'attirer des ennuis, ou bien provoquer ta mort immédiate? -rire amusé- Je n'essaierais pas de te dire de ne pas avoir peur, c'est ton choix... Saches toutefois que, contrairement aux apparences, je ne te veux aucun mal... Même si c'est dur pour moi de faire croire ça... "

Pour permettre à la jeune femme de voir son visage souriant et -presque- bienveillant, il relâcha -un peu- son étreinte, notamment au niveau du cou de la demoiselle. Il caressait toujours ses cheveux blonds, tendrement et doucement.

L'étreinte tout d'abord douce et tendre, purement affective s'était peu a peu transformée en piege a double tranchant, elle voulait avoir quelqu'un sur qui s'appuyer, qui lui redonnerais l'espoir de sortir de là, qui lui donnerais la force de se battre et qui l'aiderais, qui pourrais inverser les vapeurs dans son sens. Mais elle était bien loin de se douter que, quelque chose était en train de se produire chez Noisette qui lui semblait au premier abord un garçon charmant, alors qu'elle savourait un peu ce plaisir de pouvoir de compter sur quelqu'un. Il commença a changer, elle ne le remarqua pas, ne le regardant pas dans les yeux pour ne pas voir la honte que ses pleurs auraient pu créer dans les siens, encore les yeux rouges, encore un peu plus molle et moins réactive, elle ne vit pas le piege se refermer sur elle, encore une fois La Fouine avait été traquée et emprisonnée par le chasseur la voix de Noisette avait changé imperceptiblement, elle s'était faite un peu plus décidée et bien plus audacieuse, se relevant un peu la vision qu'il lui reserva la terrifia.

Devant elle ce n'était plus Noisette, mais un garçon inconnu qui la regardait, il était étrange, des oreilles, des canines, des yeux...Qu'est ce que c'était que ça? Elle voulut se dégager brusquement mais il la maintint en place, elle commença alors a avoir peur alors que son regard se levait vers les yeux. Quand il parla de moins elle ne compris pas. Puis la vision des yeux lui revinrent, il était ce fou qui l'avait poursuivi dans cette ruelle, mais mais...C'était un homme, pas un garçon?Comment aurait t'il pu faire ça?Il serait monté sur des échasses?comment aurait t'il eu une telle habilité?Comment il avait pu se déguiser aussi bien?Avait t'il un masque qui trainait quelque part?Elle ne l'avait pas vue tombée. La peur l'envahie, elle tombait de charybe en Scylla, et comble de tout ça c'était de sa faute, c'était elle qui l'avait désiré, dans un mouvement désespéré elle essaya de faire relacher la prise de Daclusia, mais celui ci la maintenait avec une force solide. Il parla a nouveau de sa mort, et celà lui glaça le sang. Cessant de se débattre elle se laissa couler un peu, attérée par les evenements qui la terassaient

"Pourquoi tu ne me laisse pas tranquille?Qu'est ce que je t'ai fais?!Si tu ne me veux aucun mal vas t'en!Rend moi Noisette!"

Fit elle en tapant sur son torse avant d'arrêter rapidement du a l'épuisement

"Rend le moi...Ne me touche pas...Qu'est ce que tu veux?"

Déception. La Fouina fut projetée en arrière, atterrissant fesses les premières sur le sol carrelé des vestiaires. De cette position plus éloignée, elle put constater qu'il manquait une bonne cinquantaine de centimètres de haut à Daclusia. Il affichait un certain dégoût sur son visage. Pour passer ses nerfs, il attrapa un briquet, un paquet de clopes, et s'alluma une cigarette. Par réflexe, il en tendit une à la Fouine, toujours chavirée émotionnellement. Si il avait su qu'elle prendrait ça aussi mal, sans doute aurait-il agit différemment. Toujours est-il qu'après quelques bouffées de tabac, il demanda:

" Et alors? C'est tout? Où est passée ta hargne de la dernière fois? Pfeuh... "

Sous le coup de l'emportement, il écrasa sa cigarette, encore fumante et à peine entamée contre le mur à sa droite. Il était quitte pour une trace de mégot. Son visage était crispé par la colère, mais avec son enfance retrouvée, il faisait plus gamin qui boude que chasseur haineux. Posant son arrière train sur le banc de bois, il se décida, un peu lassé, à expliquer la situation à la petite Fouine.

" Mon plus grand loisir, c'est de chasser. Traquer une proie, lui tendre des pièges, voir comment elle avance, tête baissée, dans la gueule du loup, jusqu'au moment où le clapoir se referme sur elle... Tout ça est jouissif à souhait... Et l'être humain est de loin mon gibier préféré... Inventif, pugnace, étonnant parfois même, qui pourrait espérer meilleur gibier...
Et moi qui croyait avoir trouvé une proie digne de ce nom, voilà que tu te dégonfle aussi facilement... Tu fais pitié... "

Puis, un éclat de nostalgie brilla dans les yeux du JYL. Il se remémorait cette fameuse nuit, et la malice dont avait fait preuve la jeune fille pour s'échapper. Quand la jeune fille lui demanda de lui rendre Noisette, il éclata d'un rire sonore.

" Te rendre Noisette hein? Désolé de te décevoir, mais celui qui as soutenu tes pleurs il y a quelques minutes n'était autre que moi. Je te passerais les détails, car tu aurais sûrement du mal à l'accepter. Mais c'était moi tout le long... "

Ne tenant que difficilement en place, il se releva, tout en parlant, et fit les cents pas pendant quelques secondes, avant de finalement s'asseoir aux côté de sa camarade, et de la prendre sous son bras gauche avant qu'elle ne puisse montrer le moindre signe de refus. Les yeux clos pour essayer de trouver ses mots, chose qu'il ne faisait que pour ceux qu'il respectait, il bafouilla:

" Bien sûr, certains me traitent de pervers, de sadique, de maniaque, de psychopathe, et peut être que selon leurs critères c'est vrai. Il est vrai aussi que j'aime torturer les gens, mais comparé à la chasse, ce n'est qu'une trivialité... Cependant, petite Fouine, quand une proie capte mon intérêt, je la traite avec respect... Et jusqu'à maintenant, j'ai toujours évité un maximum de tuer quelqu'un lors d'une chasse... "

Soupirant à nouveau, et se frappant le front comme si il ne pouvait croire qu'il venait de dire ça, il se contenta d'ajouter:

" Et dire que me voilà à jouer les psychologues pour enfant... Décidément, on aura tout vu... "

C'était bien sa veine, tomber sur ce cinglé alors qu'elle était au fond du gouffre et savoir qu'il l'avait vu craquer était la dernière chose qui pourrait lui remonter le moral. Renvoyée en arrière elle tomba face vers l'avant. Il se moquait d'elle. Comme tout le monde. Elle n'aurait jamais d'amis ici...Elle allait finir par mourir sous les coups de tous ces gens qui ne faisaient que la traquer comme un animal. Il s'alluma une cigarette, plutôt étrange de voir un jeune garçon fumer, elle regarda la cigarette. Elle n'avait jamais fumé avant. Elle ne comprenait pas les gens qui le faisaient, on perdait tellement d'argent a acheter des cigarettes...Mais sur le coup a quoi bon vouloir protester?Elle attrapa la cigarette que lui tendit Daclusia avec résignation. Elle n'avait pas envie qu'il deviene plus violent si elle refusait. Elle la mit a sa bouche, sans rien dire ni l'allumer alors qu'il lui faisait la leçon sur son style de vie, sur sa propre philosophie. Celà ne l'indigna pas, mais elle était déjà assez fragile pour avoir du mal a l'encaisser

"Je suis déjà en cage, pourquoi est ce que tu veux me chasser?On m'a déjà attrapée, et je vais devoir passer le reste de ma vie ici, est ce que ça ne te suffis pas?

Fit elle ne levant ses yeux verts vers Daclusia tandis qu'elle retirait son bonnet de bain, cette horreur pour laisser tomber ses cheveux blonds qui étaient relativement mieux coiffés que d'habitude, c'était parce que pour cette fois on les LUI avait coiffé. Elle se tint le bras avant de soupirer

"Je ne veux pas jouer a ce jeu avec toi, t'es completement taré. Je ne serais pas ta proie, je ne suis la proie de personne!"

Quand il annonça qu'il était Noisette elle ne le crus pas, ils étaient tellement différents, ça n'avait rien a voir, mais elle ne comprenais plus rien a ce fou qui essayait de se justifier en permanence, elle ne comprenait pas comment il pouvait faire deux mètres ensuite non. Elle n'avait plus envie de lui parler. Noisette était parti, il n'avait jamais existé. Elle essaya de partir pour rejoindre les professeurs mais il la rattrapa par son bras, elle saisit sa main et essaya de l'enlever de toutes ses forces. C'était dans le désespoir que les humains étaient les plus audacieux. Rien n'était plus dangereux qu'un humain qui n'avait plus rien a perdre. Parce qu'il irait a braver toutes les conséquences pour son acte. elle se fichait de ce qu'il lui disait, elle voulait simplement sortir de ce cauchemard

"TAIT TOI!"

De sa main libre, deux coups siflèrent dans l'air, la gifle s'écrasa sur la joue droite de Daclusia et sa joue gauche fut gratifiée du revers de cette même main.

"Laisse moi tranquille!"

Fit elle en tentant de se dégager

Deux sifflements. Deux claquements secs. Deux traces rouges sur le visage. Un sourire. Sourire qui évolua en rire. Rire qui se changea en toisement respectueux. Dans les yeux sanguins de Daclusia, une flamme brillait. Une flamme et de l'excitation. Faisant mine de relâcher son étreinte sur la main de la demoiselle, il lâcha:

" Et ben, tu vois quand tu veux! Te laisses pas aller, ressaisis toi! Tu es une fouine libre, et faut que tu le restes! "

S'en suivit une prise de l'autre main, une danse qui dura le temps d'une pirouette, et une basculade en arrière. Retenue par Daclusia dans une position de valse. Le visage de celui-ci ne souriait plus de la même manière sadique qu'avant. C'était un sourire chaleureux et sincère.

" Tu sais, si Noisette n'était autre que moi, cela veut dire que ce que je pensais ce que je disais... Excepté que je ne suis pas près à écouter tes jérémiades, mais plutôt à t'aider à sortir d'ici... "

Trop rapidement pour qu'on les en empêche, les lèvres de Daclusia vinrent frôler celles de la Fouine, leur volèrent un baiser. Après quoi, ce furent les bras qui jouèrent un tour, lâchant la demoiselle qui retomba à nouveau sur les fesses.
Passant la main sur sa bouche, pour y récupérer et lécher le goût de ce baiser, Daclusia gardait le même air charmeur, le même sourire.

" Je ne chasse pas pour la mise en cage. Simplement pour ce qu'elle procure. Aussi, puisque j'ai vraiment pris du plaisir à te traquer, je me sens forcé de te renvoyer l'ascenseur. Ho, et si tu comptes pas fumer cette clope, je peux la récupérer? "

Il lui laissait le choix à présent. Et selon sa réponse, les évènements suivraient en conséquence. Daclusia, en vérité, se moquait bien de sa réponse. Il attendait plutôt de la voir agir, triturant son briquet d'argent, bien en évidence, comme interloqué par un soudain détail de l'appareil.

Sentant la prise de Daclusia se relacher elle se dégagea et s'apprêtait a s'enfuir quand il la saisit a nouveau par l'autre bras  pour l'arrêter, il semblait se delecter du fait qu'elle était en cage, du moins c'était comme ça qu'elle le voyait, avant qu'elle comprenne ce qui arrive elle était tournée et basculée en arrière comme une poupée de chiffon, elle refusait toujours de croire que Daclusia fut Noisette. Puis vint le baiser, elle écarquilla les yeux quelques secondes et il la laissa finalement tomber, quelle plus belle métaphore que celle ci, tout se passait passait comme tout a l'heure...Il la mystifiait, l'entourloupait avant de la laisser tomber tout simplement quand il s'était bien amusé. restant a terre, elle resta interdite et passa la main sur sa bouche.

C'était son premier baiser.

Chez elle ses parents zappaient dès que deux adultes s'embrassaient dans un film...Que diraient t'ils si ils l'apprennaient?Ce fut la première chose qu'elle pensa, la seconde fut que son premier baiser n'avait pas été volé par l'homme qu'elle aimait, mais par cette personne immonde...Elle était choquée...Elle ne savait quoi dire, il lui demanda si elle comptait fumer cette clope, cette même clope qui était tombée par terre devant elle. Daclusia voulait l'aider, en echange de la chasse, mais que ferait il une fois qu'il l'aurait attrapée?Il ne se contenterais pas de la laisser partir, il n'était pas ce genre de personne.

Elle ramassa la cigarette et la tourna entre ses doigts, ne sachant plus quoi dire, elle finit par la tendre a Daclusia, sans la lacher. Parce qu'elle voulait qu'il l'allume. Celà lui permettrait peut être d'avoir les idées plus claires...Elle ne voulait pas passer pour autre chose qu'une dure, a présent.

"Qu'est ce que tu va faire une fois que tu m'aura attrapée?"

Daclusia sourit. Il avait réussi à faire reprendre courage à la Fouine, à sa manière. D'un geste vif, il passa le briquet brûlant à l'extrémité de la cigarette, l'allumant, ainsi que celle que le JYL venait de sortir pour sa propre consommation. Encore plus souriant à la remarque de la jeune dame, il répondit, du tac-o-tac:

" Parce que ça va arriver? "

Il plaisantait, mais il devait quand même reprendre son sérieux. Si il l'attrapait, qu'allait-il lui faire? Bonne question, il fallait trouver quelque chose qui déplairait à la demoiselle en surface, et qu'elle apprécierait à l'intérieur.
ça y est. Il avait trouvé l'idée, maintenant, restait à voir le résultat. Il passa une main derrière la tête blonde de la jeune fille, plaça l'autre au bas de son dos, et la fit légèrement basculer en arrière.

" Et bien... Si je t'attrape, je te tue... Non, je plaisante. J'utilise uniquement cet argument pour faire peur à ceux que je poursuis, et qu'ils se donnent à fond pour m'échapper... Mais toi, et bien d'une je n'ai pas envie de te tuer, et de deux j'ai pensé à quelque chose qui pourrait te motiver bien plus que ça... "

La lueur perverse qui brillait dans les yeux de Daclusia à cet instant laissait assez bien présager quelle serait cette chose... Mais malgré tout, il restait avec un visage de gentleman à tomber par terre pour une femme normale.
Seulement, quelque chose le dérangeait: la manière dont avait la jeune femme de voir cette relation. Il pensa alors que préciser ce point serait plus clair pour elle.

" Cependant, j'ai l'impression que tu comprends mal quelque chose... Je ne te rends pas service pour que tu sois une bonne proie... -il rougit en pensant à ce qu'il allait dire, car malgré tout il restait très gêné à l'idée d'exprimer ses sentiments. On ne se refait pas.- C'est parce que je trouve que tu es une proie exceptionnelle que je te rends service... "

Rouge pivoine. Heureusement que toutes ses proies n'arrivaient pas à lui faire révéler ses vrais sentiments de cette manière.
Mais il se reprit bien vite. Et ce pour deux raisons. Car le contact, au travers du maillot, du corps de la Fouine contre le sien le poussait de plus en plus à bout, et parce qu'il voulait en quelque sorte "regagner sa position de dominant" après s'être mis à nues.

" D'ailleurs, maintenant que j'y repense... Nous sommes seuls dans ces vestiaires, et tu es à ma merci petite Fouine... "

Daclusia alluma la cigarete qui ne fit pas effet tout de suite, elle se contentait de la tenir dans sa bouche sans trop savoir quoi faire. C'était mal. Elle risquait gros si elle était prise avec ça au bec. Elle risquait une convocation de ses parents qui allaient surement appliquer la procédure habituelle, elle échapperais surement au repos relatif qu'était ce lycée, toujours plus reposant que la maison où elle était battue en permanence. Est ce que ça en valait la peine?Une seule façon de le savoir. Elle crapota un peu et se mis a tousser, peu habituée a un tel traitement. C'était dégueulasse, elle ne comprenait pas comment certaines personnes ne pouvaient pplus s'en passer. Elle retira la cigarette et la jetta, par reflexe pour pouvoir respirer un peu, elle fut a nouveau prise par Daclusia qui apparement ne se génait pas pour la tater comme il le voulait...

Il était un peu trop tactile, même pour elle, mais il lui faisait peur. Il était completement fou, il pourrais la tuer...Malgré ce qu'il disait. La Fouine ne comprenais pas le sous entendu de Daclusia. Pour une bonne raison :malgré qu'elle soit une petite voleuse a la sauvette, elle avait été élevée dans une famille de bons chrétiens bien comme il faut : Elle ne savait rien du sexe. Rien. Elle trouvait dérangeante la familiarité de Daclusia, et le fait qu'il la touche autant, elle finit par lui marcher sur le pied pour lui faire signe d'arrêter, ne se laissant pas faire comme ça pour se dégager. Le taré semblait être tout ému de sa confession, elle ne le voyait qu'avec horreur. Elle avait peur de lui. Il était capable de tout.

Se reculant, elle se colla dos au mur

"...Je...je croyais que tu allais me laisser partir?"

Fit elle, ne comprenant pas