Le Grand Jeu - Forum RPG Hentai

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Vodka Cola [Jane Watson]

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Alexeï Dayinski

Humain(e)

Vodka Cola [Jane Watson]

lundi 19 novembre 2012, 03:15:56

Les mathématiques. Les intégrales. Première question : « je suppose que vous vous souvenez du chapitre sur les primitives ». Première réponse : « … ». Deuxième question : « Kisagi, une primitive de x² ? ». Deuxième réponse : « … ». On dit que le silence est d’or, ceux de ce cours étaient plutôt de plomb. Le prof avait pris un air sévère, le même qu’il devait prendre chaque année, en posant la même question à une pauvre victime dont il était certain qu’il ne connaîtrait pas la réponse. Il poussa un soupir, se tourna vers le tableau, et nota : introduction : rappel sur les primitives, deux pouces sous le titre. Le soulagement de la classe fut immense, qui se mit à griffonner en silence, plus studieuse que jamais sous une ambiance coupable d’une écrasante puissance.

Etait ensuite intervenue Katsuna, qui avait chanté au prof tout ce qu’il voulait entendre. Pour se faire bien voir de lui, quitte à ce que toute la classe la méprise dans un secret de polichinelle. Peut-être croyait-elle nous impressionner aussi, nous vil peuple incapable de concevoir les savantes mathématiques niveau lycée. La petite bourge bien éduquée qu’on avait là. C’allait pas être en fayottant qu’elle perdrait son pucelage. Quoique si moi-même je me mettais à fayotter, est-ce que j’aurais moyen de la brancher ? Ou me considèrerait-elle comme un rival ? Est-ce qu’elle était si pucelle qu’elle en avait l’air, ou se prenait-elle toutes les bites du campus chaque samedi soir ? Enfin bref… Le genre de pensées stupides, qui avant qu’on s’en aperçoive nous a déjà distrait suffisamment longtemps du cours pour qu’on ne puisse plus rien comprendre des mots qui sortent de la bouche du prof. On copie le tableau, on prend la dictée, on fait semblant de réfléchir quand on nous pose une question, et on se dit qu’on comprendra mieux à la relecture.

Lorsque la sonnerie s’était enfin décidée à faire son office, la plupart avaient déjà anticipé et à moitié débarrassé leur pupitre. Le prof étant de la catégorie qui donnait les devoirs après la fin officielle du cours, on devait compter deux minutes à gratter sur l’agenda les trente six exos à rendre pour dans deux jours. Ça et Revoir cours sur les primitives. Essentiel. Puis la salle s’était vidé, aussi vite qu’un verre de vodka dans les mains d’Eltsine. Le calvaire de la journée venait de prendre fin, quand le ciel que présentait la baie vitrée se tamisait. Le soleil s’en allait éclairer les antipodes.

A partir de quoi, et hormis trente six exercices de maths, je n’avais rien à faire de particulier. Or, à quoi pense un mâle quand il n’a rien à faire de particulier ? On appelle ça la chose, entre autres noms (à vrai dire, même quand on a quelque chose à faire on y-pense). Pressons vers la sortie et épions le flux d'élèves. J’avais déjà fait cette manœuvre une ou deux fois par le passé, j’avais ciblé quelques personnes du regard et je les avais laissé filer, pour diverses raisons parfois valables. Je passai les couloirs et les escaliers, dans le capharnaüm habituel, puis la cour, me faufilant, marchant vite, jusqu’à enfin atteindre le hall et le quitter. Je me trouvai un bout de muret confortable sur lequel m’asseoir et m’y-plantai, l’air d’attendre quelqu’un. Ce qui était le cas, d’une certaine manière.

Cette deuxième ou troisième fois – troisième précisément – que je me prêtais à ce jeu, je pris conscience de la constance du mécanisme qu’était la sortie des classes. Elle se constitue de trois phases. La première, clairsemée, peuplée des plus pressés, de ceux qui sans doute habitent le plus loin ou ont un planning à respecter, des victorieux de la guerre des bousculades et des chanceux lâchés en avance. Les groupes y-sont rares, restreints, et la marche rapide. La deuxième, la horde, qui capture ceux qui s’y-laissent prendre, et conserve ceux qui sont trop faibles ou trop peu déterminés pour s’en extirper, ou qui par fatalité individuelle ou collective acceptent d’y-rester piégé. Présenté comme tel, ça semblait curieux que la grande majorité des personnes soient de cette phase. Derrière laquelle vient la troisième, la plus calme et longue, où sortent profs et derniers élèves, retardés soit par obligation soit par volonté. Les groupes y-sont nombreux et restreints, et eux-mêmes sont divisibles en deux catégories : les groupes de chuchoteurs, dont on entend rien à grand regret ; et ceux des brailleurs dont on voudrait bien qu’ils la ferment.

C’était cette dernière phase en laquelle je fondai le gros de mes espérances. On y-trouve souvent quelques proies isolées, quiètes, intellos, l’air mélancolique, cherchant peut-être l’amour qui sait ? Ou qui ne cracheraient pas sur un peu de compagnie, pourvu qu’elle soit de qualité. J’en vis une, brune, bien faite mais sans plus ; la faute à une coiffure négligée notamment. Je me recoiffai. J’en trouvai une autre, fausse blonde, qui porta sur moi un regard d’un quart de seconde. J’esquissai un mouvement puis me ravisai. Ces cheveux teints en blond sur tête de bridées, ça faisait salement perruque. Puis en vint une troisième : Jane. L’amerloque de la classe. Mignonne, et garce avec ça, mais intrigante – ce qui la rendait d’autant plus mignonne et garce. Voire même dangereuse – ce qui la rendait d’autant plus intrigante. Pas sûr de lui avoir jamais adressé la parole. Ce serait celle-là. Le temps qu’elle arrivait à ma hauteur je réfléchissais à une phrase accrocheuse, pour l’aborder. Quand elle me dépassa je lui emboîtai le pas, et lui lançai la phrase terrible que j’avais répétée.

– Jane. Longue journée pas vrai ?

Sobre mais efficace.

– J’étais là, sur ce muret, je vous ai vu passer et je me suis demandé… « Combien de temps un russe et une américaine peuvent-ils échanger sans déclencher d’holocauste ? » Et je suis venu tester.
Le rp est une espèce d'égocentrisme social où se joignent les délires de chacun : un réseau de frustrations, d'obsessions et de fantasmes, orné d'effets stylistiques et scénaristiques et de fautes d'aurtaugrafe.


Jane Watson

Humain(e)

Re : Vodka Cola [Jane Watson]

Réponse 1 lundi 19 novembre 2012, 22:06:04

Une longue journée se terminait, et Jane, honnêtement, n’était pas fâchée qu’elle se termine. Elle fut longue, très longue, lui rappelant à quel point elle avait hâte de quitter le lycée .C’était sa dernière année ici, après tout. L’an prochain, elle rejoindrait sa sœur à la fac’, et ce serait bien plus cool ! Une chose qui rendrait l’université plus attirante : la filière qu’elle prendrait lui permettrait de ne plus avoir à endurer les cours de mathématiques ! Elle trouvait cela d’un ennui insondable, et dormait à moitié au fond de la salle. Elle ne comprenait rien, et n’avait pas envie de comprendre, n’aimant pas dut out les sciences dures. Il n’y avait que des chiffres et des symboles incompréhensibles que les mathématiciens assemblaient bout à bout pour former des formules illisibles. Jane n’était pas en train de penser que les maths ne servaient à rien, elle estimait juste que les maths ne lui servaient à rien. Quand elle était venue à Seikusu, elle avait du, en raison des aléas du calendrier scolaire, redoubler une année, et savait donc que els maths, que ce soit pour ses hobbies, ou pour sa carrière professionnelle, ne l’aideraient jamais.

Les mathématiques n’avaient en effet que peu d’importance quand on voulait être une sorcière. Que lui importait de savoir résoudre des équations, de tracer des courbes, quand elle avait besoin de dessiner des sceaux, des glyphes, et prononcer des formules magiques ? La magie était une autre forme de logique, différente, avec des règles, des lois, et une rigueur qui rappelait un peu celle des mathématiciens. Quand on traçait un sceau, il fallait scrupuleusement respecter la forme du sceau, certains tracés, bien former des lignes. Une erreur pouvait avoir des conséquences particulièrement fâcheuses, et, tandis que le cours de maths se poursuivait, elle dessinait sur ses feuilles volantes des sceaux, écrivait des runes, et mettait à jour ses conséquences. Une tâche qui l’absorbait, à tel point qu’elle n’écoutait plus ce qui se disait.

La sonnerie finit par retentir, et Jane mit un peu de temps à se redresser, à ranger ses notes. Elle étouffa un bâillement, étant, après tout, réveillée depuis sept heures du matin. La plupart des élèves étaient déjà sortis, et elle vit, par la fenêtre, le soleil en train de se coucher. C’était l’une de ses journées les plus chargées, et elle enfila ses affaires dans son sac, avant de sortir. Sur le coup, elle avait une furieuse envie de s’en griller une. La Californienne fumait peu, mais elle était éreintée, et il lui fallait au moins vingt minutes pour rejoindre son appartement. Elle espérait que Nell aurait fait un gâteau. Sa grande sœur était très douée pour faire de délicieux gâteaux... Ou des crêpes. Les crêpes aussi, c’était bon... Elle en respirait déjà l’odeur délicate qui s’échappait de la cuisine quand Nell, en tablier, les faisait. Elle avait un talent inné pour les retourner sans laisser de trous.

*Ce soir, je mange pizza, c’est sûr... Une bonne grosse pizza pour oublier cette journée pourrie...*

Elle chercha dans les profondeurs de sa poche son baladeur MP3, quand elle entendit une voix dans son dos.

« Jane. Longue journée pas vrai ? »

Cette voix avec cet accent traînant... Elle se retourna, et vit la silhouette élancée de Dayinski s’élancer vers elle. Le Russe. Qu’est-ce qu’elle lui voulait ? Elle le regarda lentement, alors qu’il arrivait à sa surface.

« J’étais là, sur ce muret, je vous ai vu passer et je me suis demandé… « Combien de temps un russe et une américaine peuvent-ils échanger sans déclencher d’holocauste ? » Et je suis venu tester. »

Elle esquissa un sourire, et haussa les épaules.

« Rassure-toi, mon vieux, la Guerre Froide est terminée... Si vous aviez des gènes chinoises, je ne dis pas, mais les Russes et les Américains sont de grands copains maintenant. Il paraît qu’il y a même un McDo qui trône au milieu de la Place Rouge. »

Jane s’avança un peu, descendant les escaliers menant à la sortie du bâtiment, se rapprochant des portes ouvertes menant aux cours.

« Et ce fut une longue journée, oui. »

Dehors, elle sortit une cigarette, et l’alluma, avant de tirer une bouffée. Théoriquement, il était interdit de fumer dans l’enceinte du lycée, mais sa journée était finie, et elle avait besoin de s’en griller une. Elle commença donc à fumer, et recracha de la fumée à pleines bouffées. Ça faisait du bien, parfois !
« Modifié: lundi 19 novembre 2012, 22:32:57 par Jane Watson »
DC d’Alice Korvander.

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Alexeï Dayinski

Humain(e)

Re : Vodka Cola [Jane Watson]

Réponse 2 mardi 20 novembre 2012, 16:24:43

Elle souriait, c’était bon signe. Aborder une fille, ou qui que ce soit d’ailleurs, par ce qui se voulait être une blagounette légère était sans doute un bon moyen, à condition de ne pas déclencher de bide. De l’importance de la première impression. Dans le premier cas on était perçu avec de l’esprit, de la répartie, de la légèreté ; dans le deuxième on n’était qu’un balourd pot-de-colle à évincer.

– Rassure-toi, mon vieux, la Guerre Froide est terminée... Si vous aviez des gènes chinoises, je ne dis pas, mais les Russes et les Américains sont de grands copains maintenant. Il paraît qu’il y a même un McDo qui trône au milieu de la Place Rouge.

Ce fut à moi de sourire. Blagounette contre blagounette, duel épique.

– Un McDo au milieu de la Place Rouge ? Eh bien, au moins comme ça on sait qui a gagné la guerre.

Foutu Reagan. Foutu Gorbatchev. Foutu Kennedy aussi, et tous les autres. Tout coco que je n’étais pas, subsistait toujours un reste de patriotisme blessé pour regretter les défaites de mes aïeux. Pourtant sans la défaite, sans doute ne serais-je même pas né. Ni elle peut-être. On aurait été remplacé par deux autres personnes, probablement charmantes je ne dis pas, mais qui ne sauraient nous être pareils ; ce qui priverait le monde du présent dialogue.

– Et ce fut une longue journée, oui.

Aussi brandit-elle une cigarette, qu’elle alluma puis fuma. Et voilà que la douce puanteur de la clope me chatouillait les narines. De cette fumée paresseuse et stagnante qui repeignait l’air en gris sur le sillage.

– Et que faites-vous, lorsqu’une longue journée prend fin ? Les profs voudraient qu’on se jette précipitamment sur nos devoirs, mais je ne crois pas que grand monde ne les suive.

Je regardai à droite, à gauche, trouvant quelques élèves et me posant la même question à leur sujet. Les plus à même de travailler en rentrant devaient être les marcheurs lents, qui rallongeaient sciemment le temps de trajet et par là même leur temps de récupération mentale, quand ceux qui marchaient vite devaient le faire par hâte de se vautrer sur le canapé et de camper devant la télé. C’est-à-dire qu’à cette heure commençaient toute une gamme d’émissions de qualité, dirigés par des animateurs charismatiques et fringants et peuplés de participants redoutables d’intelligence.
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Jane Watson

Humain(e)

Re : Vodka Cola [Jane Watson]

Réponse 3 mardi 20 novembre 2012, 17:55:49

« Et que faites-vous, lorsqu’une longue journée prend fin ? Les profs voudraient qu’on se jette précipitamment sur nos devoirs, mais je ne crois pas que grand monde ne les suive. »

Jane tira une bouffée. Ce qu’elle faisait ? Elle lisait des livres traitant de sorcellerie, dessinait des sceaux magiques, et envisageait d’invoquer un démon. La routine, quoi ! Alexeï était vraiment un élève particulier. Il était Russe, en même temps, et tous les Américains s’accordaient pour considérer que les Russes étaient un peu bizarres. En même temps, quand on vivait dans un pays si froid, il ne fallait pas s’attendre à être très normal. Alexeï faisait tout simplement plus vieux que ce qu’il était, et on sentait clairement que le lycée, cette époque où les élèves sont encore tous un peu des gamins abrutis, ne lui convenait pas. Il était plutôt fait pour être un étudiant à la fac’.

La Californienne finit sa cigarette en atteignant la sortie du lycée, rejoignant une rue bondée d’arbres. Des groupes d’élèves discutaient ici et là, et elle se dirigea vers la gauche, marchant vers la station de métro, relativement proche. Mishima était un grand lycée, et avait donc son propre arrêt de métro. Elle jeta le mégot au sol, et l’écrasa du talon, avant de regarder l’homme.

« Je commence par rentrer chez moi, et, selon ce que ma sœur fait, soit je mange, soit je vais en soirée. Je ne serais pas une bonne Californienne, si je n’allais pas faire des soirées, n’est-ce pas ? »

Elle avait lâché la question avec un sourire. Les devoirs ne l’intéressaient nullement, et il était très rare qu’elle les fasse. Elle était un peu une glandeuse en cours. Elle haussa les épaules, et regarda le métro, puis l’homme. Elle était fatiguée.

« Je vous souhaite une bonne soirée, et... »

Son téléphone portable se mit alors à sonner. Jane l’attrapa, et vit, sur l’écran du téléphone, l’identité de celui qui l’appelait : « NELL ». Fronçant les sourcils, elle décrocha, et entendit rapidement Nell lui parler, lui expliquant qu’elle avait une heure de cours en plus, et qu’elle ne pourrait donc pas rentrer tout de suite. Jane soupira, ferma les yeux, et raccrocha le téléphone, puis se tourna vers le Russe. Rentrer dans un appartement vide ne la tentait pas, et elle eut donc rapidement une idée.

« Ça te dit, de boire quelque chose ? Comme ça, je pourrais savoir ce qu’un Russe aime faire de ses soirées. »
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Alexeï Dayinski

Humain(e)

Re : Vodka Cola [Jane Watson]

Réponse 4 jeudi 22 novembre 2012, 13:10:49

Ma question resta en plan un certain temps, déclenchant chez Jane une phase de réflexion pendant laquelle sa clope eut le temps de se consumer, et nous d’arriver jusqu’au quai du métro du lycée – rien que ça. Une foule abondante de lycéens s’y-trouvaient, encadrés d’immenses panneaux publicitaires pour nous sommer de dépenser notre argent en jus de fruits, chaussures, abonnements téléphoniques... Planait aussi la bonne odeur de pisse qui faisait le charme de l’endroit.

– Je commence par rentrer chez moi, et, selon ce que ma sœur fait, soit je mange, soit je vais en soirée. Je ne serais pas une bonne Californienne, si je n’allais pas faire des soirées, n’est-ce pas ?

Je lui servis un sourire joyeux. Je l’imaginais, au sortir d’une soirée, complètement torchée et déversant son diner sur le trottoir, mais lui pardonnai volontiers cette vision infâme pour son joli minois. Evidemment que c’était une fêtarde, toutes les filles dans son genre l’étaient – parlant des filles plutôt malignes mais cancres en classe, et sans un cheveu qui déborde du brushing. Je répondis après un temps.

– Une façon de rattraper le temps perdu en cours.

Mais voilà le train qui s’amenait, et Jane qui formulait un début d’au revoir, quand l’interrompit la sonnerie de son portable. Elle décrocha, se le plaqua à l’oreille, en émana une voix féminine lointaine. Pendant ce temps, le quai s’était vidé, à l’inverse de la rame nous faisant face, bondée jusqu’à l’excès. Enfin elle raccrocha.

– Ça te dit, de boire quelque chose ? Comme ça, je pourrais savoir ce qu’un Russe aime faire de ses soirées.

Je ne me fis pas prier.

– Ce serait avec plaisir.

La question étant, est-ce que sa sœur qui semblait diriger sa vie serait là ? La sirène de départ se déclencha, et dans un élan précipité je nous mêlai tous deux à la foule usagère.

– Les Russes ont pour principe de ne jamais refuser une invitation à boire.

Les portes se refermèrent sur nos dos, et le train partit, nos deux âmes à bord. Ainsi que les âmes d’un bon millier d’individus de tout âge, de toute hygiène et de tout calibre, se pressant, se broyant mutuellement. C’était à peine respirable. Dans un exercice de contorsion je fis glisser mon sac jusqu’à mes pieds, y-gagnant quelques centimètres d’espace vital. Il y-avait un homme gras, moite et puant, qui nous plaquait tout deux contre la porte de son fessier géant. Quelle horreur, de prendre le métro tous les jours, je n’osai pas imaginer. Un avantage cependant, je n’avais pas à me justifier du contact étroit que j’avais avec Jane.

– On pourrait sautiller sur place, on aurait l’impression d’être en boîte.
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Jane Watson

Humain(e)

Re : Vodka Cola [Jane Watson]

Réponse 5 vendredi 23 novembre 2012, 12:09:57

« Ce serait avec plaisir. »

Elle sourit. Voilà qui permettrait de ne pas gâcher sa fin de journée. S’intéresser à la sorcellerie était amusant, mais ce n’était pas particulièrement palpitant... Rien à voir avec ce qu’on imaginait dans les films ou les romans de bit-lit. C’était un exercice très rigoureux, assez méticuleux, et relativement épuisant, où il était nécessaire de regrouper un certain nombre de connaissances. Jane y songea fugitivement, avant d’entendre l’une des sonneries du métro annonçant le départ de la rame. Le prochain train ne tarderait pas à arriver, mais les deux adolescents se précipitèrent à l’intérieur, les portes se refermant juste derrière eux.

Le métro démarra alors, rejoignant les tunnels souterrains de Seikusu pour rejoindre d’autres stations. Il était bondé, rempli essentiellement de lycéens. C’était l’heure de sortie commune du lycée, et Jane regretta de ne pas avoir attendu le prochain métro... Surtout quand l’individu devant eux était une espèce de sumo avec des fesses énormes, les contraignant à rester contre la porte.

« Les Russes ont pour principe de ne jamais refuser une invitation à boire, lâcha l’homme.
 -  Je ne voudrais pas porter atteinte à l’hospitalité russe, alors... » plaisanta Jane.

Le train continuait à filer, et Jane connaissait les endroits sympas où aller. On pouvait se rendre au centre-ville, au Starbust ou à l’Occidental, deux cafés très en vogue. Le premier était un bel établissement très ouvert et aéré, où beaucoup de jeunes se rendaient, tandis que le second était plus un mélange entre un café, un restaurant, et un bar, avec une partie cabaret. C’était généralement l’endroit où Jane se rendait le plus souvent, car on y trouvait des références à la culture occidentale, principalement américaine. Il existait bien des cafés différents à Seikusu, surtout au niveau du centre-ville. Un autre endroit privilégié était le long du parc, avec plusieurs cafés sympathiques, ou encore le long de la plage. Jane connaissait un peu la carte des festivités de Seikusu, puisqu’elle était volontiers du genre à laisser tomber ses livres de sorcellerie pour se rendre à une soirée, généralement grâce à Nell. Visiblement, être à la fac’ permettait d’obtenir bien des informations sur les fêtes étudiantes et autres soirées intéressantes.

Jane et Alexeï restaient assez collés, le métro filant rapidement.

« On pourrait sautiller sur place, on aurait l’impression d’être en boîte. »

Cet homme avait manifestement le sens de l’amour. Un bon point pour lui. Un léger sourire éclaira le visage de Jane, qui haussa les épaules, lui répondant assez rapidement, sur le même ton badin et plaisant :

« Il manque encore la musique rugissante et les lumières stroboscopiques. »

Le train commençait à se rapprocher du centre-ville, et Jane ne savait pas vraiment à quel café se rendre... Elle décida d’opter pour un café classique, et décida d’en savoir un peu plus sur les connaissances d’Alexeï. Le métro atteignit la première station, et commença légèrement à se décharger, permettant aux deux lycéens de s’écarter un peu, et d’avoir un espace vital un peu plus grand.

« Ça te dit, le Starbust ? »
DC d’Alice Korvander.

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Alexeï Dayinski

Humain(e)

Re : Vodka Cola [Jane Watson]

Réponse 6 samedi 24 novembre 2012, 17:12:51

Son sourire me plaisait bien à celle-là. Pourtant, je m’interrogeai. Jusque là, Jane semblait apprécier mes vannes, mais n’y-avait-il pas un piège à trop en faire ? Je n’avais pas envie d’endosser le costume de Bozo le Clown... Bozo n’était pas sexy.

– Il manque encore la musique rugissante et les lumières stroboscopiques.
– Niveau musique rugissante, je trouve les sifflements du train d'assez bon effet. Et pour les lumières stroboscopiques, les néons du tunnel qui passent font un peu ça...

Pour accompagner le propos, j’eus ce réflexe commun qu’on a de les scruter, quand bien même ils ne présentaient aucun intérêt. Ils avaient un effet hypnotisant.

– ... Je crains donc que votre argumentaire ne tienne pas.

Le gros homme nous faisant fesse gigota, et tout le wagon avec lui. Etrangement, nous qui lui étions adjacents ne fûmes pas les plus touchés par les oscillations engendrées, celles-ci s’amplifiant avec l’éloignement, gagnant en puissance à chaque déséquilibre supplémentaire que les individus encaissaient. Ils en rigolaient au loin. La prochaine station vint, le gros me bouscula pour sortir, je lui cédais le passage avec joie et, cédant dans la foulée le passage à une quinzaine de personne à sa suite, je repris ma place, devenue un peu plus confortable. Quelques nouveaux venus se firent une place, puis le train s’en alla desservir la station suivante.

– Ça te dit, le Starbust ?

Je l’observai avec stupeur, avant de me reprendre. Avais-je pris mes rêves pour des réalités en pensant qu’elle m’emmènerait directement chez elle pour piocher dans sa réserve ? Bien sûr qu’elle pensait à un café, et pas la peine de lire dans les astres pour savoir aux frais de qui on allait vider nos verres. Après tout, j’étais l’homme, j’étais galant, j’étais friqué. Pas besoin non plus de s’offusquer qu’au départ c’était elle qui m’ait invité à boire, puisque l’initiative de payer viendrait de moi.

– Le Starbust ? Soit, mais je pose une condition. Je paye.

Maintenant que c’était dit, plus besoin de s’en faire une obsession.  Nous observâmes un temps de silence, que je passai à regarder les gens, ce que les gens regardaient, en l’occurrence des bouts de banquettes, des chaussures, des cuirs chevelus... jusqu’à retomber sur les néons extérieurs, décidément l’un des points fixes de l’espèce humaine.

– On peut aussi causer dès maintenant. Alors Jane, avez-vous envie de me raconter votre vie ?

De me raconter ce que vous faites ici. La ville croulait sous les étrangers, tous ayant une excellente raison d’être ici. Parfois la raison s’appelait portails dimensionnels, parfois pas. Mais comme je faisais moi-même partie de l’incohérence, je trouvais l’idée plutôt bonne.
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Jane Watson

Humain(e)

Re : Vodka Cola [Jane Watson]

Réponse 7 lundi 26 novembre 2012, 23:43:16

« Le Starbust ? Soit, mais je pose une condition. Je paye.
 -  Soit » répliqua Jane en souriant.

Elle avait noté un curieux blanc après avoir proposé ce café... Alexeï avait probablement du songer à un autre endroit... Probablement un bar, connaissant sa nationalité. Jane, toutefois, n’insista pas. Il y en avait encore pour cinq ou dix minutes avant que le train n’arrive à quai. Jane restait debout, ayant été assise trop longtemps dans la journée. Le métro filait à nouveau dans des souterrains sombres, et elle ferma lentement les yeux, jusqu’à sentir le wagon décélérer, atteignant la prochaine station. Alexeï lui posa alors une nouvelle question :

« On peut aussi causer dès maintenant. Alors Jane, avez-vous envie de me raconter votre vie ? »

Elle ouvrit les yeux, regardant l’homme. Raconter sa vie... Elle sourit lentement, comprenant qu’elle allait devoir répondre à la question usuelle : « Qu’est-ce qui t’a amené à Seikusu ? ». Dans la mesure où la ville était cosmopolite, il y avait beaucoup d’étrangers, des individus venant hors du Japon, comme Jane. Partant de là, Jane devait constamment ressortir la même histoire. Il était en effet naturellement exclu de répondre qu’elle était venue à Seikusu pour améliorer ses talents dans la sorcellerie, parce qu’elle avait appris que Seikusu était un lieu qui, magiquement parlant, avait une certaine importance. Elle ne pouvait tout simplement pas lui dire qu’elle était venue pour trouver des renseignements occultes, voire même une autre sorcière qui accepterait de la former, de l’aider, de la guider.

Le métro se remit à partir. La prochaine station serait la bonne, mais il y avait pour le coup un peu trop de monde pour répondre. Le flux des lycéens se raréfiait, mais bien d’autres gens entraient. Elle vit ainsi un géant gothique, avec une longue barbe, une longue chevelure, un corps squelettique, et une longue cape noire. Il parlait avec une fille qui arrivait à hauteur de son épaule. Jane ne répondit donc rien, jusqu’à ce que le train atteigne la station du centre-ville. La station se situait dans un grand centre commercial, et, en sortant depuis le quai, on voyait déjà des artères commerciales éclairées, avec plusieurs boutiques. Jane sortit donc, et fila sur l’escalator.

« Le Starbust est à côté de la station... J’espère juste qu’il n’y aura pas trop de monde. »

Ils sortirent de la station. Le soleil commençait lentement à se coucher, et les voitures roulaient rapidement. Un léger vent commençait à se lever, et elle s’avança vers le café. Il était aisément reconnaissable. Il y avait une terrasse à l’entrée, mais aussi une autre, au premier étage. Le café s’étalait sur deux étages, avec de grandes baies vitrées, des tables, un bar, et beaucoup d’étudiants. Jane en reconnut quelques-uns, et alla s’asseoir sur une chaise, face à Alexeï.

« C’est un chouette endroit... »

Ce n’était pas la première fois qu’elle s’y rendait, et une certaine animation régnait ici. Elle soupira lentement, puis consentit enfin à répondre à la question d’Alexeï :

« Je suis venue à Seikusu parce que des amies y ont été, et m’ont dit que ce serait un bon endroit pour mes études... Et j’ai toujours aimé voyager, aussi... Tokyo ne me tentait pas, et Seikusu est proche d’Okinawa, alors... Voilà qui explique ma présence ici. »

Parfois, les mensonges les plus simples étaient les meilleurs. Elle haussa lentement les épaules.

« Et toi ? »
DC d’Alice Korvander.

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Alexeï Dayinski

Humain(e)

Re : Vodka Cola [Jane Watson]

Réponse 8 jeudi 10 janvier 2013, 02:13:55

Elle ne répondit rien, ou rien de bien audible dans le tohu-bohu de la rame. Etait-ce la malveillance apparente des autres usagés qui l’empêchait de me conter les péripéties de son aventure personnelle ? Ou était-ce, mais je n’osais le croire, le vide intersidéral de son histoire qui la réduisait au silence devant l’embarrassante question ? D’habitude quand on demande à une fille de nous raconter sa vie, elle ne se fait guère prier pour s’accomplir avec tout le soin et la précision du monde, si bien qu’au moment de comprendre qu’elle ne s’arrêtera qu’aphone on se fait la remarque de notre regrettable inconscience. Une épreuve habilement exploitable par les mâles peu créatifs en drague, la femelle se fascinant tant de ses propres paroles qu’elle finit par se convaincre de la qualité de son pseudo-interlocuteur, et s’en va le récompenser de la manière qu’il attend d’elle. La pudeur et la discrétion de celle-ci était diablement surprenante, d’autant plus pour une californienne fêtarde avouée.

Nous sortîmes à la station suivante, plutôt satisfait pour ma part de quitter cet environnement peu propice à l’échange. L’escalator était là, pour nous porter jusqu’en surface.

– Le Starbust est à côté de la station... J’espère juste qu’il n’y aura pas trop de monde.

– Nous sommes deux.

Cet endroit en valait un autre certainement, à condition qu’il ait des chaises à nous offrir, et ne nous donne pas l’impression d’être toujours dans le métro. Il nous apparut, à quelques pas de la sortie comme prévu. C’était un café rentable, devinait-on à son étage supérieur, et au nombre de cafés fumants distribués à la clientèle étudiante venue en nombre modérer leur journée de labeur. Un endroit moins spacieux aurait déjà affiché complet ; celui-ci avait moitié des tables disponibles. Nous prîmes place à une table pour couple, où une tasse vide restait encore à débarrasser. Un buveur solitaire nous avait précédé, et laissé un pourboire à portée de larcin. Chose qui devrait logiquement presser la venue du service.

– C’est un chouette endroit...
– Ca a l’air en effet.

Il est bon de partager l’avis des autres.

– Je suis venue à Seikusu parce que des amies y ont été, et m’ont dit que ce serait un bon endroit pour mes études... Et j’ai toujours aimé voyager, aussi... Tokyo ne me tentait pas, et Seikusu est proche d’Okinawa, alors... Voilà qui explique ma présence ici.

Quand elle se tut, j’attendis qu’elle reprenne. Au lieu de quoi elle me renvoya la balle.

– Et toi ?

J’allais répondre quand débarqua une serveuse, plateau en main, qui y-transféra couverts et pourboire avant de nous nettoyer la table par trois tours de serviette magiques dont giclèrent quelques miettes. Lorsqu’elle nous fit prendre commande je demandai un espresso, puis elle s’en repartit à sa besogne. Temps était à présent de m’exprimer sur ma propre personne, et de me rendre aussi captivant que possible.

– Moi eh bien… Mes parents sont des sangs bleus, j’ai vécu dans un château japonais toute ma vie, jusqu’à m’en libérer avec un début de fortune en guise d’argent de poche. Je me suis dit que finir mon cursus scolaire pouvait être une chouette idée le temps de penser à ce que je pourrais en faire.

Je m’arrêtai, réfléchissant à ce que je voulais bien lâcher sur mon compte et guettant d’éventuels signes de cupidité dans le regard de la jeune demoiselle.

– Et vous, qu’en feriez-vous, d’une petite armée de sous toute à vous ? Vous investissez ? Vous épargnez ? Vous donnez aux pauvres ?
Le rp est une espèce d'égocentrisme social où se joignent les délires de chacun : un réseau de frustrations, d'obsessions et de fantasmes, orné d'effets stylistiques et scénaristiques et de fautes d'aurtaugrafe.


Jane Watson

Humain(e)

Re : Vodka Cola [Jane Watson]

Réponse 9 jeudi 10 janvier 2013, 18:03:37

Une serveuse ne tarda pas à venir. Jane demanda un simple Coca, n’ayant pas particulièrement faim. Alexeï, le mystérieux Russe se présenta ensuite. Il se décrivit comme un enfant ayant du sang bleu, soit, si Jane se rappelait l’expression, un enfant de la noblesse. Impressionnant... Un Russe noble au Japon ? Elle l’aurait plutôt imaginé dans l’un des palais de Russie, mais n’essaya pas d’en savoir trop. Avec la montée du communisme et l’URSS, il n’était pas exclu que quelques nobles russes aient décidé de s’exiler en arrière, utilisant leurs fortunes pour acheter des possessions ailleurs. Il précisa avoir un « début de fortune » faisant office d’argent de poche, un euphémisme pour dire qu’il devait être assez fortuné. Ceci ne tarda pas à se confirmer lorsqu’il lui posa une question qui la fit sourire :

« Et vous, qu’en feriez-vous, d’une petite armée de sous toute à vous ? Vous investissez ? Vous épargnez ? Vous donnez aux pauvres ? »

Donner aux pauvres... L’idée avait franchement de quoi la faire rigoler, mais elle n’eut pas le temps de répondre. La serveuse ramenait un verre rempli d’une substance noirâtre, ainsi que le café, et l’addition. Jane attrapa son verre, et but avec une paille, avalant quelques gorgées, sentant sa gorge se vivifier. Ah, c’était tellement bon !

« Je viens d’une famille de conservateurs américains, et mon père a sa carte d’adhérent à la NRA. Donner de l’argent aux pauvres, ce n’est pas vraiment dans l’état d’esprit d’une républicaine. »

Jane n’avait pas vraiment l’âme d’une militante, à vrai dire. La politique ne l’intéressait que fort peu, simplement par curiosité personnelle. Elle était une fervente adhérente du capitalisme, et considérait que la crise des subrpimes n’était principalement due qu’à l’imbécillité de ses concitoyens, qui avaient pensé pouvoir vivre largement au-dessus de leurs moyens sans s’attendre un jour à ce qu’il y ait un retour du boomerang. La charité aux pauvres, c’était, pour elle, une manière de légitimer la connerie humaine. Les philanthropes n’étaient que des gens voulant avoir une bonne image auprès du public, comme les religieux. Ce n’était pas du cynisme, pas pour Jane, en tout cas, c’était une question de réalisme. Les gens étaient par principe des idiots faciles à manipuler. Si ce n’était pas le cas, il n’y aurait pas des super-riches et des super-pauvres. Tout ce que les gens savaient faire, c’était se plaindre contre tout et n’importe quoi, en espérant que quelqu’un d’autre agirait à leur place.

L’esprit de Jane s’égarait de la question d’Alexeï, et elle but encore un peu de son Coca., avant de finalement hausser les épaules.

« Je suppose que je m’en servirais pour acheter ce qui me fait envie, et éviter de me retrouver à la rue... Les placements en bourse, c’est un peu comme la roue de la fortune. La roue tourne, et, parfois, on touche le jackpot, mais on peut aussi se retrouver dans la merde. »

Elle se paierait surtout une sorcière pour lui apprendre à maîtriser la magie, car, avec ses grimoires, force était d’admettre que Jane n’avançait que peu. En tout cas, cette révélation sur Alexeï expliquait bien des choses sur son comportement réservé, et respectueux. Typique de la noblesse... Quand elle ne vous prenait pas de haut.

« Tu es un homme plein de surprises, en tout cas... J’imagine qu’un homme fortuné doit avoir quantité de femmes autour de lui. »
DC d’Alice Korvander.

Consultez ce topic pour une présentation détaillée de mes personnages.

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Alexeï Dayinski

Humain(e)

Re : Vodka Cola [Jane Watson]

Réponse 10 vendredi 11 janvier 2013, 19:34:00

La serveuse revint, le plateau chargé de boissons diverses parmi lesquelles cafés et cocas étaient légions. Deux de ces sombres breuvages nous furent distribués, la note posée au centre, pincée contre sa plaquette. Est-ce cher ? me questionnai-je en observant le prix du coin de l’œil. C’est un café, ça doit pas être si cher qu’ailleurs. Avec ma tasse j’avais droit à un sucre et une crème en sachets, à une soucoupe, une serviette et une cuillère en plastique aux couleurs de l’enseigne. Je déchirai les deux sachets et les vidai au dessus du récipient, puis mélangeai le tout le temps pour le café de refroidir.

– Je viens d’une famille de conservateurs américains, et mon père a sa carte d’adhérent à la NRA. Donner de l’argent aux pauvres, ce n’est pas vraiment dans l’état d’esprit d’une républicaine.
– Vraiment ? Je pensais pas que c’était si contradictoire.

De ce que je comprenais des américains, les républicains étaient des grands patriotes ancrés dans les valeurs fondatrices de leur nation, là où les démocrates se voulaient plus ouverts et modernes ; et jusque là les républicains pouvaient encore disposer de leur argent comme ils l’entendaient. Ainsi donc la fille d’en face appartenait à la première catégorie de personne ; en plus d’être hermétique à l’autre absurde concept de solidarité. La qualité des faibles et des imbéciles.

La vue de Jane aspirant son coca me fit songer à l’imiter. Je tâtai d’une cuillerée le contenu de ma tasse et, ne m’y-brûlant pas les lèvres, j’y-portai le tout et bus. Corsé, à peine adouci par la crème, mais goûteux.

– Je suppose que je m’en servirais pour acheter ce qui me fait envie, et éviter de me retrouver à la rue... Les placements en bourse, c’est un peu comme la roue de la fortune. La roue tourne, et, parfois, on touche le jackpot, mais on peut aussi se retrouver dans la merde.

J’en souris, car il n’y-avait que trop de vrai dans la dernière phrase. Et les temps se prêtaient moins que jamais à ce petit jeu.

– Je comparerais plus ça au poker qu’à la roue de la fortune. On a beau y-mettre notre argent sur la sellette, on a un peu plus de chances de remporter le gros lot avec la tête qu’avec l’instinct. Seulement... si j’ai pas la tête d’un trader c’est pour quelque chose.
Peut-être que ça me fait la tête d’un trader la cravate et la chemise.
– J’y-connais rien, mais peut-être que la crise amène son lot d’opportunités.

Je repris quelques gorgées, mesurant et adaptant leur volume à la durée désirée de dégustation. Suis-je bien en train de parler trading avec mon rencard ?

– Tu es un homme plein de surprises, en tout cas... J’imagine qu’un homme fortuné doit avoir quantité de femmes autour de lui.

Je suis un homme..., me dis-je non sans une certaine autosatisfaction.

– Depuis que je suis ici j’ai eu dix déclarations d’amour. En moins d’un an. Je dois vraiment être un type exceptionnel. » Dix pouffiasses qui avaient voulu me faire tomber amoureux pour mieux me détrousser. Il n’y-en-avait qu’une ou deux sur qui planait l’ombre d’un doute ; sans doute qu’elles étaient juste meilleures comédiennes que les autres. « L’une d’entre elles m’a même écrit tout un lot de poèmes ; plutôt chouettes d’ailleurs. Deux autres se sont battues pour moi. » Je m’étais fait la première, avant de lui envoyer un poème de remerciement, dont elle m’avait rendue la critique stylistique. Je m’étais fait la gagnante du combat, bien qu’elle fût laide, histoire d’encourager ce genre d’initiatives. Je m’en étais fait cinq en tout et pour tout, et chacune avaient touché sa part du gâteau. « Elles se sont occupées de mon éducation sexuelle », me contentais-je de révéler.

Et toi, qui s’est occupé de la tienne ? faillis-je demander, avant de me reprendre.

– Et vous ? j’imagine qu’une jolie dame comme vous a aussi droit à son lot de... courtisans.
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Jane Watson

Humain(e)

Re : Vodka Cola [Jane Watson]

Réponse 11 dimanche 13 janvier 2013, 12:01:07

« Depuis que je suis ici j’ai eu dix déclarations d’amour. En moins d’un an. Je dois vraiment être un type exceptionnel. L’une d’entre elles m’a même écrit tout un lot de poèmes ; plutôt chouettes d’ailleurs. Deux autres se sont battues pour moi. Elles se sont occupées de mon éducation sexuelle » expliqua-t-il.

Se battre pour lui ? Jane était surprise. Elle imaginait bien les raisons qui avaient pu pousser ces jeunes femmes à se rapprocher de lui. Alexeï n’était pas laid, certes, mais avec son costume et ses manières, il ne ressemblait pas vraiment au genre de mec cool et branché qu’on aimait inviter aux fêtes du Samedi soir. Non, il avait plutôt le look de l’étudiant coincé. Elle le verrait bien en droit. Ils étaient tous comme ça. A se lever à cinq heures du matin pour avoir le temps de réviser pour un Oral ayant lieu à 10h. Jane, du reste, n’était pas spécialement surprise d’apprendre que l’homme avait reçu son éducation sexuelle de la part de ces belles dames. Seikusu était un lieu où, étrangement, la virginité était très rare. Jane avait pu le consulter ; Mishima, l’un des principaux lycées de la ville, avait la réputation d’être l’un des plus sulfureux, ce qui amenait les habitants à avoir deux opinions : y voir un lieu de débauche, ou un lieu à rejoindre à tout prix. Jane savait que Mishima avait essuyé plusieurs scandales, des plaintes d’associations de parents d’élèves, mais jamais aucune n’avait aboutie. Seikusu était un endroit hors normes.

« Et vous ? J’imagine qu’une jolie dame comme vous a aussi droit à son lot de... courtisans. »

Elle sourit devant ce compliment poli et aimable. Au moins, il était franc et direct, ce qui, pour elle, était une qualité. Elle but un peu de son Coca, et s’humecta les lèvres, avant d’hausser les épaules.

« Sans doute... Mais je ne suis pas venue à Seikusu pour trouver un petit copain. »

Elle avait déjà Nell, sa sœur, et ça lui faisait amplement. L’amour avec d’autres, ce n’était pas pour elle. Les mecs étaient tous des boulets. Dès qu’on s’engageait dans une relation sentimentale, ils devenaient collants, rasoirs, et barbants, faisant preuve d’une jalousie primaire, persuadés d’être le centre de votre monde. Jane était une célibataire endurcie, qui n’aimait véritablement qu’une seule femme : sa sœur. Elle ne sortait que par intérêt, mais, à Seikusu, elle n’avait aucun intérêt particulier à accomplir. A moins de tomber sur un sorcier, elle ne voyait aucune raison de séduire des mecs.

Jane but un peu de son Coca, puis développa un peu ce qu’elle dit, afin que le Russe n’y voit pas une sorte de critique implicite.

« Ça ne veut pas dire que je suis contre un coup de temps en temps, mais je suis ce genre de femmes qui aime rester libre. »

C’était suffisamment explicite, selon elle, pour qu’elle s’abstienne de faire un développement. Elle continua à boire son Coca, savourant cette boisson gazeuse, vivifiante et sucrée. Elle revint alors à leur précédent sujet de conversation :

« Si tu ne comptes pas investir en bourse, que comptes-tu faire de toute ta fortune ? » s’enquit-elle.

C’était assez curieux de tomber sur un lycéen fortuné qui venait dans un lycée public. Mais, après tout, Jane n’était pas non plus vraiment pauvre, donc, si c’était curieux, ce n’était pas surprenant. Elle se demandait néanmoins pourquoi cet homme était venu à Mishima. Elle y était venue parce que le lycée avait une réputation d’être l’épicentre des évènements surnaturels ayant lieu dans cette ville, construit là où les vieilles cartes de son grimoire indiquaient un puits magique. Ce n’était pas plus compliqué que ça, en somme.
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Alexeï Dayinski

Humain(e)

Re : Vodka Cola [Jane Watson]

Réponse 12 dimanche 13 janvier 2013, 20:02:53

– Sans doute... Mais je ne suis pas venue à Seikusu pour trouver un petit copain.

Je lui répondis par le sourire. De ces sourires tremblotants qui servent à masquer un certain agacement. Etrangement, sa réponse ne me plaisait guère ; alors même que je m’étais juré de mépriser et jeter toute créature prête à échanger son affection contre ma générosité, j’en voulais à celle-là de ne pas faire de même. Pourquoi l’ais-je choisie ? Il me semble que je l’espérais amicale et désintéressée... mais aussi plus réceptive à mon charme naturel... qu’elle n’en paraît. Je me plongeai dans son visage, dans son regard, tentant de déceler en elle toute forme d’arrière pensée. Buvait-elle maintenant pour me masquer quelque anxiété ? Cette fois je ne touchai pas à mon café.

– Ça ne veut pas dire que je suis contre un coup de temps en temps, mais je suis ce genre de femmes qui aime rester libre.

Un coup de temps en temps ? Tentes-tu de me minimiser ta débauche ? Elle était une fêtarde américaine sans attache de son propre aveu ; j’y-parierai ma fortune qu’elle s’était faite labourée comme une paysanne plus d’une demi-fois. Ce que j’étais moi ? Un mec de plus dans la masse, peut-être, si je gérai assez bien le coup. Tant mieux. Un mec parmi d’autres, c’est ce que je voulais depuis le départ tentai-je de me convaincre. Un pauvre, qui se soucie du montant de l’addition. Vint le temps d’assaisonner tout ça d’une touche d’esprit.

– Il est une liberté puissante qui implique de la restreindre à jamais. On appelle ça le choix.

Au moment de me rendre compte que le genre de la remarque était à finir en « va te faire foutre » et coca dans la tronche, j’empoignai ma tasse et en bus une lampée pour masquer ma déglutition.

– Ne vous en faites pas, c’était juste de la philosophie à deux ronds. Aucun jugement de vos pratiques fis-je pour me corriger.

J’enchaînai par un raclement de gorge innocent. En face, le coca diminuait encore de volume ; je comparai en quantité chacune de nos boissons et acquiesçai de me trouver un peu d’avance.

– Si tu ne comptes pas investir en bourse, que comptes-tu faire de toute ta fortune ?

Apparemment ma fortune était un aspect de ma personne dont il lui tenait à cœur de s’informer.

– Je voudrais bien le savoir moi-même. Je n’exclue pas tout-à-fait d’investir en bourse, ni d’investir dans des plans moins aléatoires. Le commerce peut-être.

La contrebande interdimensionnelle par exemple. Vendre des daubes terriennes sur Terra et vice-versa, ce serait d’après mes estimations un coup à se faire plus de pognon que Picsou et Ali Baba réunis – le tout étant de ne pas y-laisser ma peau si la chose était déjà contrôlée par des mafieux surpuissants, ce qui n’était que trop à craindre.

– Mais ce n’est pas encore l’heure pour moi de monter sur le billot des affaires. Pour l’instant je ne suis qu’un petit gamin bien né, chanceux de naissance ou à peu près, et je compte en profiter encore un peu. En toute innocence.

Ou pas. Un non-dit supplémentaire dans une conversation où ils commençaient à être légions. Et pas seulement de mon fait, j’en jurerais. Temps était peut-être d’allumer une bougie supplémentaire dans toute cette brume.

– Si je vous dis portails, vous me dites ?
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Jane Watson

Humain(e)

Re : Vodka Cola [Jane Watson]

Réponse 13 mardi 15 janvier 2013, 20:56:01

« Je voudrais bien le savoir moi-même. Je n’exclue pas tout-à-fait d’investir en bourse, ni d’investir dans des plans moins aléatoires. Le commerce peut-être. »

Investir en bourse... Encore un peu, et ils allaient discuter de la valeur des sociétés, et des choix d’investissement. Jane se demandait si un mineur pouvait investir en bourse... Sûrement que non. Elle continua à boire son Coca, savourant cette boisson. Normalement, à cette heure-là, elle serait déjà chez elle, à essayer de compléter son sceau de canalisation magique, un exercice particulièrement difficile et épuisant. Elle était plongée dans ses pensées, revenant à sa magie. Les deux réfléchissaient silencieusement, et Jane se demandait ce qu’elle allait faire ce soir. Elle allait probablement continuer son sceau, en faisant ses recherches à partir de son livre. Il n’existait aucun schéma-type de sceau, car le traçage des lignes dépendait énormément du contexte magique.

Alexeï finit par rompre le silence.

« Si je vous dis portails, vous me dites ? »

Portails ? Qu’est-ce que ça voulait dire ? Jane cligna des yeux, surprise. A quoi rimait donc cette question ? Elle s’humecta les lèvres, et répondit assez rapidement, lâchant la première chose qui lui venait à l’esprit :

« Garages... »

Portail, garage… Pourquoi donc lui poser une telle question ? Jane n’arrivait pas vraiment à comprendre où il voulait en venir. Était-ce une forme d’interrogatoire russe ? Elle était perplexe, ce qui se lisait volontiers dans ses yeux. L’apprentie-sorcière remua sa langue sur ses lèvres, indécise.

« Pourquoi cette question ? Vous adorez les portails ? »

Jane n’était pas au courant de cette petite subtilité propre à Seikusu.
DC d’Alice Korvander.

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Alexeï Dayinski

Humain(e)

Re : Vodka Cola [Jane Watson]

Réponse 14 mercredi 16 janvier 2013, 06:42:06

Telles l’allumette qui casse et la bougie indifférente, la tentative d’éclaircissement des choses capota, lus-je sur le visage incompréhensif de Jane.

– Garages… trouva-t-elle pour me répondre.

Soit. Elle faisait donc probablement partie de la courte majorité de personne ne connaissant pas l’existence des portails en ville. Et moi, je lui étais donc bizarre à poser pareille question. Etrange et saugrenu ; à moins qu’elle n’eût le goût de me trouver insolite ou énigmatique. Garage ? J’aurais dit… dimensionnel. Même sans être au parfum. Heureusement qu’elle a dit « garage ».

Lorsqu’elle entreprit de m’exhiber sa langue en réaction à ses pensées, je me focalisai dessus plus que sur les miennes du temps jadis. Et me pris l’envie subit d’y-déposer un court baiser. J’ai la distance. Un baiser, et je me rassois, l’air de rien. « Pardonnez-moi, vous étiez trop belle… », « Pardonnez-moi, vous étiez trop charmante », « Pardonne-moi… » pensai-je avant d’être ramené par ses paroles.

– Pourquoi cette question ? Vous adorez les portails ?
– Moi, adorer les portails ? Absolument, je voudrais en faire collection.

Je laissai traîner la formule pour en observer les effets, le temps de boire une nouvelle rasade. Certains les aiment dures et froides, d’autres timides et naïves ; je trouvai celle-là sublime sous l’effet de ses interrogations. Et ça y-est, elle m’a allumée la garce. Il avait suffi d’un bout de langue.

– Plus sérieusement, je ne pense pas pouvoir dire que je les « adore », mais quelques-uns sont certainement plus intéressants à franchir que d’autres. Vous avez un portail chez vous ?

Je m’efforçai de garder mon air de conversation trivial et mon sourire léger naturellement bienveillant. Dis-toi que je suis un gentil bougre.
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