Jessica était sur scène depuis près de deux heures et ce, sans faire la moindre pause. Elle était une toon, certes, mais elle avait tout de même besoin d'un peu de repos. Fatiguée, donc, elle offrait aux spectateurs son dernier show pour la soirée. Une fois la fameuse chanson terminée, la toon se rendit dans les loges et salua Pete, son gorille.
-Comme d'hab, la perfection incarnée !
-Oh...vil flatteur...
Ils rirent et il lui ouvrit la porte de sa loge, se postant devant comme toujours. Protecteur qu'il était, il gardait une oreille tendue au cas où elle aurait besoin de lui à l'intérieur. La rousse se plaça devant la glace, rituel inutile car n'ayant pas besoin de se démaquiller. Elle passa ses longs doigts gantés dans sa lourde chevelure qui possédait une texture si étrange, avant de soupirer doucement, d'un boudeur, retirant en même temps ses gants violets. Elle les jeta sur une chaise plus loin et s'étira de manière féline, cherchant à l'aveugle, d'une main, la fermeture éclair de sa robe. Certes, elle pouvait simplement imaginer des vêtements pour s'en trouver revêtue, mais elle aimait bien faire comme si elle était humaine. Après tout, c'était un peu son rêve.
Un grattement à la porte et une tête massive passa dans l'encadrement.
-Jess' j'ai cru voir que tu n'avais pas pris..
-Ma voiture ? "Hochement de tête de la part de Pete" Oui...c'est vrai. Je n'ai pas voulu la sortir du garage. Tu sais, depuis quelque temps, j'aime marcher.
-Es-tu sûre que cela est bien prudent ma belle ?
-Ne t'en fais pas. Avec ce qu'il se passe en ce moment dans les rues, la police à renforcée ses effectifs et il y a souvent des patrouilles dans mon quartier.
-Mmm...
-Je sais...je serai prudente. Et puis je ne vis pas très loin !
Un bref sourire. Elle voyait bien que son garde du corps n'était pas très sûr de ce qu'elle faisait. N'était pas très sûr que rentrer à pieds était aussi sûr que ce que la rousse avançait. Mais voilà, il ne pouvait jamais tenir tête à la toon. Aussi, il soupira, secoua la tête et se remit à sa place, fermant la porte. Jess, en sous-vêtement, un shorty et rouge, pas de soutiens-gorge, n'en ayant pas besoin, préférant de simples cache tétons en forme de cœur. Elle portait également ses éternels bas avec jarretelles et cacha bientôt tout cela sous une sorte de chemisier déboutonné sur le haut de sa poitrine et une jupe tailleur qui moulait sa chute de rein et ses cuisses, pour lui arriver jusqu'en dessous des genoux, jupe bleu marine qui est fendue jusque vers le haut de la cuisse droite. Après avoir enfilé ses escarpins, elle se para d'un manteau et sortit de la loge, allant embrasser Pete sur sa joue mal rasée.
-Tu piques...
-Tu veux que je te raccompagne ?
-Je t'ai dit que..
-Oui mais par les temps qui court...
-Je suis une toon...au pire des cas, je ne risque de toute manière pas de mourir...ne t'en fais pas pour moi.
-Mais y a pas que la mort qui...
Jessica posa un baiser sur ses lèvres pour le faire taire et elle se dirigea vers la sortie, le portier lui ouvrant en la saluant d'une main à son chapeau.
La rue était presque déserte une fois que l'on approchait des habitations. Jessica possédait deux appartements. Un dans les basfonds et un près du bar où elle travaillait. Et ce n'était que sur terre, ayant également une maison sur Terra, le monde d'origine de son créateur, James. Les talons de la toon claquaient sur le bitume, tandis qu'elle chantonnait, insouciante, la chanson qu'elle chantait toujours pour son final.
-Why don't you do riiight...."
Tout en fouillant dans sa poche de manteau pour trouver les clés, elle fronça les sourcils. Une présence...mais pas le temps de faire quoi que ce soit que déjà, en gémissant, elle accueillait une main ferme sur son sein. La peur n'était pas quelque chose qui pouvait, normalement faire partie de la vie d'un toon qui ne connait pas la mort et la souffrance. Mais pour Jessica c'était différent, car son maître, dans sa perversité, avait décidé que: si on ne peu tuer Jessica, on peu la faire souffrir. Et c'est bien pire, étant donné que jamais elle ne mourra pour échapper à un quelconque supplice.
-Je...d'accord...ne me...faites pas de mal...
Sa voix était entrecoupée de halètement du au manque de souffle, son coeur battant bien trop vite. La toon poussa la clé dans la serrure, sentant une goutte de "sang", étant plus une sorte de liquide qui pouvait prendre n'importe quel odeur et quel goût, selon les envies de ses partenaires, s'échapper de son cou. Elle poussa la poignée.
Le problème avec les toons, c'est qu'ils ne peuvent être violent. Essayer de s'échapper, oui, mais essayer de se rebeller...c'était autre chose.