Elle n'était pas du genre à regarder et laisser traîner les choses. Malgré que la situation soit compliquée, la terranide était toujours placée du côté de l'actrice.
Voilà quelque chose que l'on aurait pu dire d'elle, les premiers mois où elle avait quitté sa tribu. Depuis, l'expérience lui avait fait comprendre que quelqu'un de sa race se retrouvait en position de faiblesse en face de certaines personnes, et qu'il valait mieux analyser la situation et laisser de côté l'impulsivité naturellement liée à son instinct.
La situation, ici ? Une troupe d'hommes habillés de manière civilisés, ce qui était déjà un mauvais point qui força Mithra à se blottir un peu plus entre les branches du châtaignier de sept mètres où elle s'était glissé comme un écureuil. Des sacs empilés ça et là autour de la scène, et l'un d'eux ouvert, après avoir été arraché avec violence à la personne au milieu du cercle d'humains, et qui ne fait visiblement pas partie de leur bande.
Dix personnes contre une seule qui faisait la moitié de leur taille ? La scène rappela à la hyène des vautours sur le point de déguster leur nouveau festin. A la différence que la victime, ici, ne semblait pas morte. Elle se prit juste un coup de poing sur la tempe et s'effondra par terre, évanouie, sans pouvoir lutter contre les bandits qui saisirent ses affaires et s'en allèrent en se pressant mutuellement.
Il n'y eut plus aucun bruit au bout de quelques minutes, et Mithra choisit ce moment-là pour descendre avec souplesse de sa cachette, en sautant et en atterrissant par terre sans autre encombres que de faire un peu trembler la terre et de chasser cinq ou six oiseaux qui s'étaient posés sur les branches de l'arbre et qui s'envolèrent. A quatre pattes -gestuelle montrant sa méfiance- la terranide s'approcha du corps chétif laissé à l'abandon.
L’ambiguïté qui se dégageait de Theorem la laissa surprise, peu habituée à avoir affaire à des androgynes. Les quelques aventuriers se montrant dans sa forêt étaient des hommes ou des femmes à l'apparence bien définie, sans détails qui pouvaient flouter la perception. Alors, comme toute bonne sauvage qui se respectait, la charognarde ne réfléchit pas plus et opta pour la solution la plus simple : elle arracha le bas des vêtement de l'inu pour avoir le cœur net sur le sexe de cet étrange personne.
La réponse vint comme par magie. C'est ce que se dit Mithra, sur le coup. Quelle sorcellerie était capable de faire pousser deux pénis à un seul être ?
Curieuse, elle tâta les membres enveloppés dans le sous-vêtement noir qu'elle arracha ensuite pour pouvoir mieux les observer. Sa langue passa sur ses lèvres d'où s'échappait ses canines pointues de carnivore tandis qu'elle fixait les deux engins d'un calibre suffisant pour la satisfaire. A ce propos, les pensées tournaient dans sa tête et étaient influencé par son animalité, qui lui chuchotait qu'elle n'avait rien eu à se mettre sous la dent depuis plusieurs semaines...
En retournant sur le ventre le petit inu toujours évanoui, Mithra nota aussi la présence d'une longue queue canine qui la mit de meilleure humeur encore : la viande des terranides était toujours meilleure que celle des humains parce qu'ils avaient un régime alimentaire et un rythme de vie plus sain.
Elle le porta sur son épaule jusqu'à se rapprocher d'une clairière avec une rivière qu'elle connaissait bien pour s'y être baigné et y avoir pêché plusieurs fois. Le large tronc posé sur le côté faisait partie de son nouveau plan très simpliste.
En quelques tours de liane attrapés par-ci par-là, Theorem fut solidement ligoté au tronc, et apparemment toujours pas prêt à se réveiller.
En attendant, Mithra se mit à quatre pattes et observa de nouveau les deux pénis de l'inu en n'hésitant pas à les tripoter dans sa curiosité. Au bout de quelques minutes, fatiguée d'attendre, elle se releva et donna un coup de pied sec au bois du tronc.