Le réveil de la terre [pv Shinda]

La chaleur avait été étouffante pour une bonne partie de la journée, pourtant le soir s'annonçait bien plus frais que prévu. Pourquoi une si soudaine baisse de température ? Il n'en avait aucune idée, mais il n'allait pas s'en plaindre. Depuis que le soleil avait disparu derrière les montagnes, il respirait. Il était habitué aux grosses chaleurs, mais pas forcément à passer sa journée à marcher sous un soleil de plomb, et de pouvoir s'arrêter dans la fraicheur du soir lui faisait le plus grand bien.

Aucune idée de l'endroit où il se trouvait, mais une chose était certaine, il n'y avait pas d'habitations humaines dans les parages. Il avait contourné le dernier village il y a deux jours, et depuis n'en avait pas revu. Deux lapins capturés en chemin consisteront en son repas du soir. La chasse n'était pas un soucis pour lui, même pour des prises plus grosses. Le seul ennui était de devoir abandonner des quantités de viande s'il voulait continuer à se déplacer. Après un rapide tour d'horizon des alentours, il jetait son dévolu sur une petite butte, permettant d'avoir une vue toute relative sur les environs. Il aurait ainsi l'occasion de voir s'approcher une quelconque menace, et soit d'y faire face, soit de fuir dans la direction opposée.

Il déposait à terre son sac contenant ses maigres affaires, mais gardait sa hache à la main en s'approchant d'un pas décidé de l'arbre le plus proche. Il grimpa prestement, pour aller couper plusieurs branches. Généralement un coup de hache suffisait, tant la lame était tranchante. L'acier était de très bonne qualité, et cette hache était dans la famille depuis des générations, il n'aurait pas su dire s'il avait fallu l'aiguiser un jour.

Une fois l'abattage réalisée, il redescendait de l'arbre prestement, et ramassait les branches pour les rassembler. Il était minutieux, mais c'était le secret pour démarrer un feu sans trop de problème. Il sortait de son sac un briquet d'amadou, pour tenter d'allumer les brindilles disposées sur le dessus. Du temps passé à souffler, à rajouter quelques feuilles mortes, et enfin un peu de fumée se dégageait. Il laissait un instant le feu de côté pour se saisir des lapins, les inciser à l'aide d'une lame et les peler comme on le ferait d'un fruit. De temps en temps, il soufflait un peu plus, et enfin les premières branches prenaient. Le bois rougoyaient, de petites flammèches pointaient entre l'amas de brindilles. Il engloutissait une partie du lapin crû, pour mettre ensuite le reste au bout d'une pique qu'il tenait au dessus des premières flammes.

Le feu commençait à bien prendre, et l'odeur de la viande grillée montait en même temps que la fumée. Il en salivait d'avance, restant tout de même sur ses gardes. Mais pour l'instant, personne n'avait dû repérer sa fumée, et il ne sentait aucun danger, aucune présence autour. Même les bruits de la forêt s'étaient calmés avec la tombée de la nuit. Il avait tout pour passer une bonne soirée. Levant les yeux vers la canopée, il apercevait les étoiles, et pouvait grâce à cela se repérer un peu. Il avait dévié de son départ vers le nord, et devait se trouver à plusieurs centaines de lieues de son village à présent. La seule question qui lui restait était de savoir où il allait finir.

Chapitre II : L'art de se camoufler.

Terra est un endroit, comment dire...Un peu comme un paradis pour une Kyubi comme Shinda. Elle devait se cacher de tout le monde sur Terre, ça, d'accord. Se rendre invisible n'était pas de tout repos et pompait énormément dans la force magique de la renarde. Mais cela l'épuisait vraiment quand elle utilisait ce pouvoir durant...Pfiou ! Très longtemps ! Cependant, pour ne pas se faire remarquer, le moins possible dirons-nous, la Kyubi préférait, et de loin, se cacher dans les montagnes, même si elles étaient proches d'une ville. Aussi bien sur Terre que sur Terra. Bien que sur Terra, elle pouvait se balader plus facilement sous sa vraie forme. Une géante, ça ne s'embête pas et ça ne se fait pas embêter surtout. Tout le monde se dit qu'une persosnne de la taille de Shinda, ça doit être super balèze. Et...C'est le cas ! Il n'y avait que quelques fous pour oser s'en prendre à elle.

Aujourd'hui, elle avait préféré jouer la discrétion, devenant souffle invisible aux yeux des autres. Surtout pour cette nuit, elle voulait qu'on la laisse tranquille et surtout, qu'on ne la prenne pas pour un oreiller. Et pourtant, c'est ce qui arriva...

Shinda s'était installée dans un coin de la forêt, dans les terres sauvages de Terra. Peut-être une mauvaise idée me direz-vous, alors que l'on souhaite être tranquille. Oui, parce que là-bas, ça grouille de terranides, et souvent de chasseurs nocturnes. Bref. Mais la demoiselle à neuf queues possédait aussi l'art de la métamorphose. Invisibilité couplée avec cet art, et la belle Kyubi faisait partie du décor. Comment ? Une branche quelconque, un arbre, une souche, de la verdure. Oui, elle pouvait prendre toute forme qu'elle souhaitait, y compris celle d'une forêt. Mauvaise, très mauvaise idée !

Fatiguée par son voyage de la journée, elle s'était assoupie sous cette forme. Le sommeil profond ? Oui, elle l'avait. Mais pas quand on faisait un feu à même son corps ! Un petit tas de branches était posé sur ses hanches et un feu avait été attisé...Et commençait à lui crâmer la peau aussi ! Furieuse et dans un petit gémissement de douleur, le feu devint glace. Ah oui, les pouvoirs de la Kyubi étaient mortels, surtout qu'ils étaient bien efficaces contre le feu. Au moins, le feu avait cessé et le froid de la glace calmait doucement la brûlure sur la peau de Shinda.

Mais qui avait fait ce feu ? Toujours invisible, elle regardait près du bloc de glace. Un terranide-lion, sûrement un solitaire, qui s'était bien installé sur la renarde. Bon, c'est vrai. Il ne pouvait pas savoir qu'il était carrément SUR le corps de la géante, puisque la demoiselle était invisible. Mais tout de même ! Dévoilant enfin son corps, ses yeux dorés et furieux rivés sur le lion blanc, elle s'était doucement accoudée, sans faire attention au terranide, et lui fit remarquer qu'elle était là.

- Je ne suis pas vraiment l'endroit propice pour dormir ou...faire un feu par exemple !

Le feu commençait à faiblir, et Reith soufflait d'autant plus pour essayer de garder intacte son moyen de cuisson. Il ne comprenait pas : l'instant d'avant, il faisait bon, et le feu brûlait bien. A présent, il vacillait et l'air s'était soudainement rafraîchi. Soudain, le feu s'éteignait complètement, du givre se formant même sur les bouts de bois calcinés. D'un bond, Reith se reculait, partagé entre surprise et colère. Sur le qui-vive, il jeta un regard rapide alentour, sans rien voir d'anormal, hormis son feu arrêté d'une bien étrange manière. Une pellicule de glace englobait le feu et le pourtour, où un instant plus tôt il se tenait assis. A l'aide de sa hache, il donnait un petit coup dans la viande toujours suspendue. Cette dernière se cassa en morceau gelé, ajoutant un peu plus d'incompréhension à la situation pour le léonin.

Ce n'était même plus bon à manger, vu le bloc solide que cela formait, il en aurait juré. Il sentait une présence, sans parvenir à la définir, et senti le sol bouger un peu, changer d'aspect, sans véritablement savoir ce qui se tramait. Avec la nuit, il voyait les contours des arbres et des rochers, et la terre lui semblait bien plus clair qu'auparavant. La voix formidable qu'il entendit le fit se retourner, pour se retrouver nez à ... Poitrine avec une géante. La Kyubi le dominait de part sa taille, et il était obligé de lever la tête afin de fixer les yeux qui le scrutait. A première vue elle ne portait rien, mais c'était bien le cadet de ses soucis.

Qui es-tu, et quelle est cette sorcellerie ?

Il parlait en même temps de la destruction de son feu par la glace, mais aussi de la taille de l'inconnue. Il avait déjà vu des femmes-chats, très proches de celle de sa race, mais alors de cette taille, jamais. Il levait la hache, pour la tourner vers la femme et la menacer du tranchant de la lame. Mais au final, cet avertissement n'était pas grand chose, puisqu'il était encore perché sur elle, non loin de son nombril.

Il ne se décidait d'ailleurs pas à bouger. Qui qu'elle soit, et malgré sa taille, il n'avait pas peur. On appelerait ça de la folie ou de l'inconscience, pour lui c'était du courage et de la bravoure.

Pars d'ici et je ne te ferai pas de mal.

La voix était calme, posée. Il donnait un conseil, plus qu'un avertissement, sans paraître prendre en compte la différence de taille, sûr de sa force et de son art du combat. Et tant qu'elle n'avait rien fait de mal hormis éteindre son feu, il n'avait rien à lui reprocher qui mérite sentence.

Agacée. Oui, c’était bien le mot pour décrire son mécontentement. Et sincèrement, qu’est-ce qu’il allait bien pouvoir faire d’un, contre une géante qui fait je-ne-sais combien de fois sa taille, et de deux, contre un Kyubi manipulant la magie des glaces. Il allait lui faire un gros bobo en brandissant son arme sur elle ? Oh mon dieu, qu’elle avait peur ! Alala, ce petit théâtre commença à la faire rire, peut-être même un peu trop fort, faisant tomber au sol le fameux terranide-lion si vaillant. Des larmes vinrent naître au coin de ses yeux. Non, mais vous ne pensez pas que c’était à se pouffer de rire ? Shinda, elle, trouvait cela très drôle.

Bref. Se calmant légèrement, le hoquet venant lui racler la gorge, elle se releva, nue, mais assise désormais. Être nue ne la dérangeait nullement. Tout le monde a déjà un sexe de femme et une paire de gros seins, non ? Et bien voilà. Puis géante, qui allait être contre son exhibition ? Si c’était le cas, elle donnerait une pichenette à la personne en question, et le problème est réglé. La Kyubi faisait ce qu’elle souhaitait, et pour l’instant, il n’y avait eut qu’une personne pour la stopper. Malheureusement morte aujourd’hui. Balo, hein ?

- Et bien, mon beau minou, faut pas t’exciter ainsi ! Calme, zen ! Ce n’est pas de la sorcellerie, c’est de la magie toute simple. Il n’est pas marqué « sorcière » sur mon front, pardi ! Je suis Shinda, Kyubi des Glaces. Et toi, qui es-tu, petite créature ?

Terminant ce petit discours, elle étira un long sourire, dévoilant ses canines, de la taille d’une défense de mammouth. D’ailleurs, ses paroles étaient bien insistantes sur le fait que le terranide-lion était bien ridicule face à elle. Cherchait-elle a blessé son égo de fier guerrier, et de grand mâle ? Sûrement ! Il n’avait pas le droit de se plaindre ! C’est lui qui l’avait cherché, il lui avait cramé la peau de sa hanche ! Retour à l’envoyeur, c’est tout.