Être garde du corps, pour ceux qui en doutaient, est véritablement un job à plein temps. Irys pouvait en attester. Elle avait répondu il y a peu à une offre placardée un peu partout en ville, et selon laquelle un noble local souhaitait recruter des gardes du corps. Elle s'y était présentée, sans grande conviction, et avait passé les tests sans difficultés. En même temps, étant une semi-démone, elle trichait un peu (affronter les 2 gardes en poste, du gâteau...). Ayant réussi les tests, donc, elle fut reçue par son employeur, et affectée à son poste, à savoir garde du corps de son cher fils. Bien que la paye soit confortable, il ne passait pas un jour sans qu'Irys ne regrette son choix...
Le fils de son employeur était le cliché même du fils à papa sur-couvé. Par dessus le marché, il était arrogant et hautain à l'extrême. De fait, il n’arrêtait pas de maltraiter quiconque croisait son chemin. Cerise sur le gâteau, ses amis avaient la même mentalité, et Irys était parfois effarée des méfaits qu'ils étaient capables de commettre.
Son esprit était tiraillé entre deux choix : d'un coté, elle rêvait de lui infliger une sévère correction, et de l'autre, son honneur de mercenaire lui interdisait de se rebeller ou déserter. Cela étant, à mesure que le temps passait, son choix devenait de plus en plus évident... Entre les actes de cruauté gratuite et les propositions lubriques adressées à son attention, Irys sentait de plus en plus l'envie de mettre les voiles. Seulement, elle avait de l'honneur, et pas question de se dérober quand on est un mercenaire digne de ce nom...
Ce soir, son "protégé" et elle se trouvaient à l'auberge du Clair de Lune. Comme à son habitude, le jeune noble avait amené son groupe, et comme à leu habitude, ils se comportaient comme des loups dans un troupeau de montons, et guettaient leur prochaine victime. Pour le moment, ils hésitaient entre la serveuse, un vieillard à moitié ivre, et un jeune homme isolé. Irys serrait les dents. Elle n'avait qu'une envie, tous les passer au fil de l'épée, mais dans un lieu public, c'était malvenu...
C'est alors que la porte de la taverne s'ouvrit avec fracas...