Le Grand Jeu - Forum RPG Hentai

Bonjour et bienvenue.

Ce forum présente des œuvres littéraires au caractère explicite et/ou sensible.
Pour ces raisons, il s'adresse à un public averti et est déconseillé aux moins de 18 ans.

En consultant ce site, vous certifiez ne pas être choqué par la nature de son contenu et vous assumez l'entière responsabilité de votre navigation.

Vous acceptez également le traitement automatisé de données et mentions légales de notre hébergeur.

Un mariage forcé [Oneiros]

Nos partenaires :

Planete Sonic Reose Hybride Yuri-Academia L'Empire d'Argos Astrya Hybride Industry Iles Mystérieuses THIRDS Petites indécences entre amis
Inscrivez-vous

Raven Miller

Invité

  • Messages:

Un mariage forcé [Oneiros]

mardi 01 mai 2012, 20:29:19

[Je sais, je contrôle Arès, mais je ferai mon possible pour qu’il soit le plus fidèle possible. Considérez cela comme un caméo]

Les Haut-Prêtres venaient de s’emparer d’elle en lui enfonçant de force une pierre antimagie dans la gorge pour s’assurer qu’elle ne puisse pas lancer le moindre sort pendant tout le temps du transfert qui venait d’être entendu entre les Dieux et un petit mortel auxquels, par désir de faire un peu remuer le monde, ils avaient promis la clé de la victoire, en échange d’épouser une prêtresse et d’accepter toutes les demandes du Dieu que celle-ci vénérait. Raven aurait voulu crier de frayeur, mais ses cordes vocales sectionnées ne lui permettaient pas d’alerter qui que ce soit. Les hommes l’avaient soulevée de terre pour l’empêcher de s’enfuir, mais elle se débattait avec énergie, tentant de les mordre et de les griffer, mais pour la calmer, ils lui enfoncèrent un poignard dans les tripes. Elle poussa un cri de souffrance et cessa de se débattre pour ne pas se blesser davantage. Elle fut alors trainée de force devant un triumvirat de trois Dieux; Oneiros, Chryséis et leur père, Arès. Cette seconde manqua de réagir à voir sa mère ainsi malmenée, mais elle n’en fit rien et fit son possible pour sembler détachée. Arès, pour sa part, ne sembla point interpellé par la chose, car même s’il l’était, il était beaucoup trop fier pour le montrer. Il se contenta d’adresser aux Haut-Prêtres des regards impitoyables et furieux. Il détestait que les autres Dieux se permettent de se servir de SES propriétés pour asseoir leur pouvoir sur les mortels. Raven fut mise à genoux, maintenue par les bras, devant son maître, avant que le Prêtre en chef ne lui agrippe les cheveux et la force à relever la tête. Ses lèvres et son souffle trahirent un gémissement de douleur.

-Grand Dieu Arès. Nous vous demandons l’autorisation d’emmener la Prêtresse Raven Miller, votre servante, pour son prochain mariage avec le Comte Phoebus d’Ashnard, et aussi, en mesure de prévention, de retirer à votre fidèle ses pouvoirs et, surtout, son lien particulier avec vous.

Si elle aurait pu pousser un cri de surprise, elle l’aurait fait, mais en entendant cela, elle mit davantage d’énergie à se libérer de la prise de ses tortionnaires, de grosses larmes brillantes malgré l’absence de lumière perlant de ses yeux. Elle accepterait tout, si Arès le lui demandait, mais elle refusait qu’on la prive de son lien avec son maître. C’était la seule chose à laquelle elle tenait réellement. Qu’on la dépouille de sa magie, s’il le fallait, mais cela était un prix beaucoup trop élevé pour elle. Elle éclata en sanglots et, comme une enfant, elle continua de se débattre. Chryséis sentit alors sa main se resserrer sur la poignée de son sabre, mais un regard d’Arès la dissuada d’agir. La fille regarda sa mère se faire frapper d’un grand coup de bâton sur le crâne. Assommée, la jeune femme s’évanouit tout simplement, n’ayant le temps, après le choc, que de croiser le regard d’Arès. Il n’a pas réagi. Il n’a même pas bougé d’un pouce pour l’aider. Blessée, malgré que ce ressentiment n’était pas légitime, Raven sentit un moment son cœur s’arrêter et elle s’effondra. Un des Prêtres, plus attentionné, s’empressa de soulever la jeune femme dans ses bras, sans effort. Il adressa un regard haineux à son chef, qui l’ignora superbement.

-Veuillez procéder, Grand Dieu Arès.

Le Maître de la Guerre foudroya de son terrible regard le Prêtre puis il passa simplement une main au-dessus du corps de Raven. Celui-ci s’illumina brièvement d’une couleur bleuté, avant que soudainement, le cocon tombe en poussière, signalant ainsi la disparition des pouvoirs de la jeune prêtresse ainsi que du lien entre les deux anciens amants. Dès qu’il sentit l’absence de la présence de Raven dans son esprit, le Dieu laissa libre cours à son mécontentement et envoya son poing vers le nez du Prêtre, le faisant éclater sous l’impact.

-Prenez mes paroles aux mots, Prêtres. Cette femme, comme tous mes fidèles, m’appartient. Et le fait que vous ayez osé m’enlever un de mes biens vient de vous gagner une place parmi mes ennemis. Considérez-vous chanceux que Zeus ait approuvé cette démarche, car autrement, vous seriez déjà morts. Dégagez de ma maison. Immédiatement!

Peu enclins à mettre le Dieu de la Guerre plus en colère qu’il ne l’était déjà, les prêtres prirent leurs jambes à leur cou en emmenant la Prêtresse désormais sans puissance, avant de se dématérialiser pour arriver à temps à la cérémonie qui officialiserait les liens entre les Dieux et leur élu. La guerre étant le meilleur catalyseur à l’énergie cosmique requise pour nourrir les divinités, les rendant encore plus puissantes et performantes, celles-ci ne tolèreraient pas qu’une chance pareille leur file entre les doigts.

Le mariage se déroula sans encombre. Après son réveil, Raven avait immédiatement ressenti l’absence de son maître dans son esprit et dans son cœur. Avec la résignation propre aux servantes, elle s’accorda un moment pour pleurer son amour perdu et sa déception de cœur, puis elle se redonna contenance, un art qu’elle avait, sans en avoir conscience, développé au cours de sa vie. Malgré sa soixantaine, la jeune femme restait toujours aussi belle et fraîche qu’à ses seize ans, l’âge légal de mariage dans le pays d’Ashnard. Après avoir enfilé avec la soumission requise son armure signalant son appartenance au culte direct d’Arès, la jeune femme avait quitté la petite chambre où on l’avait installée. Un serviteur lui demanda, dès sa sortie, si elle était prête à la cérémonie. Elle lui aurait bien répondu que non, mais si Arès avait consenti à ce mariage, c’est qu’elle devait s’y soumettre, donc, elle opina du chef, malgré son envie de s’enfuir quelque part loin de tout. Les mariages arrangés n’étaient pas rares chez les prêtresses de tout culte, mais ce n’était pas pour autant qu’elle se retrouverait rassurée. Le serviteur la guida donc vers la grande salle du palais où elle logerait à l’avenir, où l’attendaient les convives de son futur mari et ce dernier, qui se tenait fièrement devant un prêtre, le même qui l’avait trainée de force ici. Elle s’avanca alors en se composant un masque d’indifférence guerrière; elle partait au combat, un combat qui durerait toute sa vie.

Phoebus n’était pas repoussant. C’était même le contraire, il était identique à Arès, ou plutôt à Tenshi, son jumeau tout craché. Grand, fort, musclé avec des cheveux noir bleuté aussi doux et souples que la soie, son regard d’azur la perçait de part en part, comme s’il n’était pas plus réjoui que cela de se marier avec elle. En fait, elle avait l’impression qu’il la méprisait avant même de la connaître, ce qui lui fit penser que ce mariage n’avait rien d’une demande; c’était imposé par le parti avantagé. La Prêtresse s’arrêta aux côtés de son fiancé et inclina le chef en signe de salut, ce à quoi il répondit pareil. Alors se succéda la longue litanie du Mariage. Tout se passa bien. Raven accepta son mariage et le reconnut publiquement, jurant sa fidélité et sa loyauté à son mari, ce qu’il lui promit également, même si, comme Arès, elle se douta que cela n’était qu’un façade; il n’entendait nullement respecter cet engagement, les invités mangèrent à leur faim avant de partir du palais pour laisser les nouveaux mariés faire plus ample connaissance. Vous comprendrez donc que Raven suivit le jeune homme à la chambre des maîtres.

Dès qu’ils furent entré, l’Élu regarda sa compagne puis, sans la moindre douceur, lui arracha son plastron, lui arrachant un « cri » de surprise. Elle se cacha tant bien que mal les seins, mais l’homme ne l’entendait pas de cet oreille. Il la poussa brutalement dans le lit conjugal et s’affaira à lui retirer son armure, malgré les gigotements véhéments qui faisaient office de résistance à la Prêtresse; ayant perdu tous ses pouvoirs, elle ne pouvait rien faire contre un homme plus fort et rapide qu’elle.

-Arrête de te débattre, femme!

Et il la gifla d’un coup que personne n’aurait osé lui infliger, mais cela eut le don de la calmer. Dénuée de ses capacités, la jeune femme n’était devenue qu’une simple femme à la longévité anormalement grande. Cependant, elle pleura, et ce, tout le temps que son mari prit pour lui retirer tous ses vêtements. Alors, il l’agrippa à la gorge et la poussa contre les oreillers alors qu’il retirait ses vêtements, dévoilant son corps nu.

-Tu es ma femme, maintenant. Tu te soumettras à tous mes désirs, tu m’entends? Il m’est interdit de te tuer, mais si tu fais quoi que ce soit pour me déplaire, je m’assurerai que tu ne deviennes qu’une poupée impotente, c’est compris?

Trop effrayée pour écouter, la jeune femme tenta de se sauver, au moins pour sauvegarder sa dignité, mais l’homme la retourna brutalement sur le ventre et lui plaqua la tête contre l’oreiller en lui agrippant ses beaux cheveux noirs.

-Au moins, ils ont eu la décence de me donner une femme incapable de parler... ou de se plaindre.

Raven ne comprit pas immédiatement ce qu’il voulait dire par là, mais lorsqu’elle sentit quelque chose de chaud et dur se coller à son intimité, elle tenta encore de se sauver, mais il la tenait bien. C’est alors qu’elle sentit la chose entrer en elle, dans son intimité, à sec. Elle poussa un nouveau cri silencieux alors qu’il lui agrippait douloureusement les seins pour les pétrir. Elle avait mal, si mal, mais cela n’était rien comparé à ce que son âme subissait. Il la prenait comme si elle était la dernière des trainées, sans la moindre douceur, sans le moindre respect. Elle ne sut pas combien de temps cela dura, mais elle pouvait facilement énoncer tout ce qu’il lui avait fait; après le coit, il l’a forcée à lui faire une fellation, pour ensuite la repénétrer. Il grognait, soupirait d’aise alors qu’il la dominait de toute sa force, et qu’elle laissait tout son désespoir perler de ses yeux pour s’écraser sur l’oreiller où son visage était enfoncé. Elle n’a pas ressenti le moindre plaisir, la moindre joie dans cet acte, un acte qu’elle aurait pourtant cru si beau, si doux, lorsqu’elle l’imaginait dans les bras d’Arès. Elle se mit à murmurer le nom d’Arès.

-Il ne viendra pas pour toi. Il t’a vendue, alors, autant te faire tout de suite une raison; c’est moi, ton avenir, et tu feras ce que je te dis.

***

Après cette nuit, Raven n’a plus jamais osé commettre le moindre acte de rébellion. Le jour, elle se soumettait aux travaux d’une épouse de noble, et la nuit, son mari la violait. Incessamment. C’était ainsi que sa vie se déroulait. N’ayant nulle part où aller, nulle part où rentrer, elle était seule dans l’antre du loup. Son mari n’avait aucune considération pour elle, bien qu’il espérât secrètement que cette femme pourrait porter son fils. Bien sûr, cela était impossible, puisque la miraculeuse naissance de Chryséis n’avait jamais pardonné son utérus, désormais complètement infertile.

Ce soir-là, son mari n’était pas à la maison. Il était en pleine campagne militaire. Raven, pour sa part, était seule dans sa chambre personnelle, la seule chose que son mari lui avait réellement accordée. Sa couverture était enroulée autour de son corps couvert de bleus, dans un tentative désespérée de se consoler de sa nouvelle vie. Elle ferma alors les yeux et elle s’étonna à penser très fort à Oneiros, ce garçon qu’on disait qu’elle avait protégé pendant sa petite jeunesse.

Oneiros

Dieu

Re : Un mariage forcé [Oneiros]

Réponse 1 mardi 01 mai 2012, 21:26:55




- Mais quelle immonde connard !

- Oneiros !


La gifle fusa, d'un coup d'un seul, manquant de le mettre à terre. Face à lui, vêtue d'une de ses habituelles robe noire, un verre de vin, se tenait Héra. Et elle fumait encore. Cette manie avait le don d'agacer le jeune homme, tant l'odeur le dégoutait. On lui avait dit que ce relent âcre de tabac se répandait à foison, sur Terre. Cela le rebutait pas mal, au point de ne plus avoir si envie que ça d'aller gambader en bas, parmi les humains. Sa mère lui tourna le dos un moment, sans doute pour ne pas avoir à subir le regard incendiaire de son fils. Elle était très attachée à lui, c'était un fait, mais elle ne supportait pas que l'on manque d'autorité à un dieu. Surtout venant d'un gamin de 17 ans, qui n'allait acquérir son statut de dieu que dans trois ans. Oneiros frappa du poing sur le sol, ravalant ses insultes. Enfin, il essaya. Mais il était avant tout un adolescent impulsif, qui ne connaissait pas vraiment le terme de contrôle ou d'autorité. Morphée pouvait en témoigner ... Le jeune futur-dieu passait des heures à ne pas l'écouter, à ne pas respecter ses ordres. Une vraie plaie, disait-il souvent pour le désigner.

- Putain ! Mère, il a vendu Raven !

- Cela ne te donne pas le droit d'insulter ton père ! Change de ton !

- Mais ... Mais cela ne te révolte pas ?

- Ce n'est que la putain d'un dieu, Oneiros, rien de plus. Son absence ne peut être que bénéfique.

- Tu ne vaux même pas mieux que cette enflure. Votre union est parfaite.

Une seconde gifle, qu'il encaissa sans une larme, sans un cri. Ces derniers temps, il peinait à cohabiter avec sa mère, détestant ses crises de colère comme personne. Mais il se détestait tout autant de ne pas être intervenu, lors du transfert. Une charmante prêtresse lui avait fait goûter au nectar de Zeus, et c'était complétement ivre et à moitié endormi qu'il s'était présenté face à son père, sa sœur, et son ancienne nourrice. La nausée l'avait gagné par la suite, lui faisant passer une des pires nuits de sa vie. Puis il avait réalisé qu'il ne verrait plus cette femme, qui s'était si bien occupée de lui, quand sa mère était incapable de le faire. Il payait du prix fort sa première cuite, même s'il se doutait que son père ne l'aurait même pas laissé agir en faveur de Raven. S'opposer à des têtes brûlées comme Héra ou Arès, c'était pire que suicidaire. Il pouvait au moins s'estimer heureux d'être leur enfant, et de ne pas avoir à subir leurs foudres. Si tout le monde la considérait comme une vulgaire putain, Oneiros ne pouvait s'y résigner. Il connaissait les impulsions des gens, surtout celles que les sentiments faisaient pousser. Mais, contrairement aux autres, lui ne s'en cachait pas. Si Héra blâmait Raven parce qu'elle s'était entichée d'Arès, lui se contentait de ne pas la juger. A croire que ces bouquins philosophiques que sa mère lui avait ramenée de la Terre lui avait servi à quelques chose, finalement ...

Toujours est-il qu'il quitta la pièce d'un pas lourd, ignorant sa mère qui le sommait de revenir. Il chercha Kyô pendant une bonne demi-heure, et finit par trouver une de ses prêtresses. Une petite blondinette au regard sournois et malicieux, qui passait des heures à regarder les gens passer en se mordillant la lèvre inférieure. Si l'adolescent l'avait cru malade à une époque, il s'était vite rendu compte qu'elle était charmante, en vérité, et que cette bouche ... Bref. Les passions d'Oneiros, on dissertera dessus une autre fois. Le jeune dieu s'approcha de la prêtresse en souriant. Elle était en train de se vider une bouteille de nectar, comme pas mal de prêtres ici. Cela avait le mérite de faire tourner la tête des gens qui n'étaient pas des dieux.

- Que veux-tu, petit ange ? minauda t'elle.

- Tu es maligne, toi, mh ?

- Cela dépend sur quel terrain ...

Alors que sa main se dirigeait vers la cuisse de l'adolescent, il parla. Et cela eut le mérite de laisser la blondinette bouche bée.

- Je veux aller sur Terre. Enfin, sur Terra ... Ashnard, pour être plus précis.


- Tu vas sauver cette chère Raven ?

- Si tu oses te moquer d'elle, je ...

- T-t-t, jamais. Tu es humain, petit ange. Tu n'as pas envoyé paître cette femme après avoir eu ce que tu voulais d'elle, alors que d'autres ne s'en privent pas. Je vais t'aider.

- Comment ?

- La colline. La colline aux pieds d'Olympe. On y trouve une brume étrange et inquiétante ... Si tu la traverse, tu arriveras sur Terre. C'est comme ça que nous faisons, nous, les non-dieux.

Après avoir encaissé cette insulte - il serait bientôt un dieu, ce n'était plus qu'une question de temps - et avoir embrassé le front de cette jeune fille en lui promettant de revenir la voir très vite, Oneiros se mit en marche. La colline fut vite trouvée, et la brume aussi. Jamais il n'avait été confronté à quelque chose d'aussi inquiétant ... Le confort si doux et si tendre de sa chambre, en Olympe, lui manqua soudainement. Puis il se souvint que sa mère devait l'y attendre, et marcha d'un pas plutôt pressé vers cette brume. Pour s'y noyer complétement. Il ne vit plus rien, pendant quelques minutes, jusqu'à ce qu'une voix lui murmure quelque chose. Qu'il crut mal comprendre. Loin de paniquer - c'est le fils d'Héra, s'il vous plaît - il s'étonna, et ne fit plus un geste. Et la brume, le vent, un écureuil, ou quoi que ce soit d'autre, s'exprima à nouveau. " Où te rends-tu ? ". La voix était douce, et ne souffrait d'aucune variation. On aurait presque dit une prière, prononcée par une prêtresse. Oneiros toussa doucement, et prononça d'un ton intraitable et autoritaire " Chez le Comte Phoebus d’Ashnard". Et il n'eut aucune réponse.

Bon. Le jeune homme reprit sa marche, et fut surpris de voir que l'horizon se dégageait peu à peu. Pour laisser apparaître, face à lui, la riche demeure du Comte en question. Oneiros s'estimait heureux d'avoir retenu le nom de celui qu'il appelait davantage " cet immonde bâtard ". Quand on est saoul, on se souvient de peu de chose. L'adolescent pouvait se targuer de ne retenir que les choses importantes. Il fit craquer ses phalanges, et s'avança d'un pas complétement décontracté vers le lieu qui s'élevait face à lui. Croyez-moi ou non, il avait entendu les supplications de Raven, et surtout la douleur qu'elle avait pu ressentir. La nuit, il n'avait de cesse de la voir, pleurant sur un lit, le corps couvert de bleus, suppliant une quelconque déité de venir l'aider. Il l'entendait même parler, ce qui l'émerveillait assez. C'est pourquoi il considérait ce comte comme un salaud. En plus, il n'était qu'un humain. Donc, Oneiros pouvait lui mettre sa race sans vraiment avoir à subir ses assauts. Oui, le jeune dieu ne craignait pas grand-chose, si ce n'est rien du tout. Enfin, peut-être un peu Zeus, parce qu'il avait autorité sur lui. Pour le moment. Il savait bien qu'en allant retrouver Raven, il mettrait le Roi des Dieux hors de ses gonds, mais il s'en calait. L'important, c'était la santé de sa nourrice. Il lui devait beaucoup, il le savait. Son enfance, sans Raven, n'aurait pas été la même. Si tout le monde le considérait comme un sale môme incapable de rester calme et de se concentrer, elle seule avait eu la patience de le supporter pendant prés de quinze ans. Il lui devait bien ça.

Entrer ne fut pas problématique : le sort d'hypnose plongea les gardes dans un sommeil profond. C'était son seul pouvoir qui fonctionnait sur Terre, lui avait dit Morphée - vous voyez, parfois, il suit ses cours ! - et il comptait l'utiliser à foison. La demeure avait l'allure du château de la belle au bois dormant, un lieu nimbé de sommeil, enrobé de silence. C'est trouver la chambre qui fut une autre paire de manches ... Il ouvrit des portes au hasard, tomba sur la cuisine, où il vola une coupe de fruits, une chambre étrange qui sentait le renfermé, et la salle de bain, où il vérifia si sa tenue était en ordre. Il ne portait qu'un kimono, comme à son habitude, et un pantalon assorti. Une tenue parfaite de samouraï, dans des teintes pourpres, noires et dorées.

C'est au bout de la 14e porte qu'il retrouva Raven. Il entra sans frapper, brusquement, face à elle. Elle, qui était là, assise sur un lit qu'il trouva plutôt pas mal, emmitouflée dans une couette épaisse. Oneiros resta dans l'encadrement de la porte, mit une minute à comprendre qu'il vaudrait mieux la fermer, cette porte, mais resta loin d'elle. Il avait la sensation qu'elle était nimbée de tristesse. Et il n'aimait guère cela. Aussi s'approcha t'il à pas de loups, lentement, déposant la coupe de fruits sur le sol, pour venir s'agenouiller à ses pieds, cherchant à capter son regard.

- Raven, vous ...

Alors qu'il allait lui déclamer une longue tirade où il se nommerait comme son sauveur, il remarqua une marque, sur son cou. Qui n'avait pas franchement l'air d'être un suçon.

- Je n'y crois pas, soupira t'il. Quel fumier.

Raven Miller

Invité

  • Messages:

Re : Un mariage forcé [Oneiros]

Réponse 2 mercredi 02 mai 2012, 00:34:59

S'il y avait une chose à laquelle Raven ne se serait jamais attendue, c’était une visite d’un quelconque protecteur. Et surtout pas le fils d’Arès en personne. Et comme de raison, elle dormait, à point fermé, dans l’espoir d’ouvrir les yeux pour se rendre compte que tout n’était qu’un affreux cauchemar et qu’elle allait se réveiller dans son lit dur et inconfortable, dans sa chambre sobre mais si chaleureuse, avec sa centaine de bouquins trainant sur le sol. Elle fut néanmoins surprise de ne pas être devenue complètement folle ou incapable de raisonner convenablement. Cela la réjouissait, car cela prouvait qu’elle était encore capable de résister aux supplices de son violent mari. Elle s’était reproché, pendant ces quelques-mois de mariage, d’avoir osé comparer le mortel à son divin seigneur, accusant le premier d’être un sadique cruel et invétéré n’ayant d’intérêt que pour lui, lui-même et sa petite personne. Comme quoi l’amour la rend aveugle aux défauts d’Arès, qui n’est pas non plus un concentré de tendresse et de tolérance. Dans ses rêves, elle arrivait à s’échapper dans un monde où elle n’avait jamais perdu la voix, un monde où elle souffrait, oui, mais où elle brûlait d’une volonté de vivre, d’une joie de combattre et du plaisir indescriptible d’une nuit dans les bras du Dieu de la Guerre. Mais il ne fallait pas oublier qu’Oneiros ne l’avait pas soumise à son pouvoir de léthargie, et lorsque la porte s’ouvrit brusquement, elle ouvrit des yeux terrorisés à l’idée que son mari soit rentré plus tôt et qu’elle dusse supporter une nouvelle séance de « devoir conjugal », pour ce que cela voulait bien signifier, se redressant en couvrant sa poitrine, par simple réflexe de pudeur pour que ce mari si imbu de lui-même ne croit pas qu’elle ait commencé à apprécier leurs nuits « d’amour ». Mais celui qui se trouvait là, tout près de sa couche, n’avait rien d’humain, rien de son mari. C’était un être qui transpirait la gentillesse et l’attention à son égard, quoi qu’il cacha beaucoup de ses véritables sentiments sous un masque de sarcasme. Elle n’était peut-être plus magicienne, mais elle restait une semi-elfe capable de voir l’aura des gens, qu’ils soient ou non des Dieux.

Elle regarda le jeune homme qui prononça une insulte à l’égard de son mari, et comme par réflexe, elle lui donna une petite tape sur la bouche pour lui reprocher son langage grossier, mais certainement pas l’intention, même si elle repassait elle-même en revue toutes les insultes humaines et elfiques qu’elle connaissait pendant que son mari la battait ou la violait, elle avait l’impression qu’elle se devait de corriger le jeune homme, puis elle rougit en constatant qu’elle avait relâché sa couverture, dévoilant sa poitrine. Elle s’empressa de masquer ses seins, même si le jeune homme en avait probablement vu des plus intéressantes pendant sa courte vie. Les jeunes hommes étaient si portés sur la chose qu’ils ne remarquaient probablement plus ceux qui lui tombaient sous les yeux, mais cela était tout de même embarrassant pour elle. Malgré tout, elle leva une main pour caresser la joue de son ancien petit protégé. Elle avait l’impression de le connaître, mais elle ne se souvenait pas de l’avoir vu avant le jour de son mariage. Elle ne sentait pas sur lui son aura, peu importe à quel point elle aurait remonté dans son historique romantique, elle savait donc qu’ils n’avaient aucun lien sexuel, ce qui la rassura un peu; elle n’était ni en état psychologique ou mental pour se comporter en amante. Elle adressa au jeune homme un sourire, puis elle se demanda comment il avait fait pour passer outre de la sécurité du château; son mari refusait qu’elle voit du monde, donc, il l’avait fait enfermer dans des appartements hautement gardé, sans accès aux fenêtres, qui étaient scellés avec des barreaux très résistants. À croire que Phoebus se préoccupait sincèrement de la fidélité de sa compagne. Maintenant qu’elle y pensait, elle pourrait se sacrifier pour lui faire attraper une maladie incurable, que ce soit magiquement ou normalement, et ainsi épargner à d’autres femmes le sort qu’il lui avait réservé.

Aux yeux de Raven, Oneiros était un dieu très séduisant, malgré son jeune âge. Si elle était réellement plus âgée que lui, on aurait juré qu’elle était plus jeune que lui d’une année ou deux. Il ressemblait à Arès. Surtout dans ses yeux, il brûlait la même énergie hypnotique qui donnait à celui ou celle qui les regardait l’envie de s’y fondre à jamais, mais sans qu’elle ne se l’explique, cela n’avait qu’un effet minime sur elle. Elle regarda la porte et s’assura que personne ne pouvait les épier et retira doucement sa main de la joue de son jeune ami. Elle le regarda dans les yeux, et comme de fait, elle pensa très fort à lui communiquer ses prières, une télépathie indirecte.

-Maître Oneiros, mais que faites-vous ici? Votre mère n’approuverait certainement pas votre visite…!

Non pas qu’elle se crut assez importante pour que la Reine des Dieux se préoccupe sincèrement de son existence, mais elle savait que cette femme était très protectrice de son rejeton et qu’elle s’offusquerait qu’il se mêle aussi jeune et influençable aux humains, qui risqueraient de corrompre son âme. La jeune femme se pencha gentiment sur lui.

-Vous êtes encore plus beau en grandissant, remarqua-t-elle, par simple désir de complimenter.

Elle ne se souvenait pas vraiment de l’apparence du garçonnet qu’avait été Oneiros, mais elle en avait une petite idée, pour avoir joué la nounou avec tous les enfants mortels de ses sœurs prêtresses. Elle adressa un sourire fatigué à Oneiros puis elle s'approcha de lui pour poser son front contre celui du jeune homme. Elle allait pleurer. Elle sentait les larmes lui monter au nez. Elle avait envie de s'abandonner aux sanglots, de se libérer de l'étau qui serrait son coeur, mais les larmes ne venaient pas. Elle ne voulait pas pleurer devant un jeune homme qui était né pour prendre un jour un rôle important sur l'Olympe et qui ne devait développer aucune faiblesse du coeur.

-Ça fait du bien de rencontrer quelqu'un qui ne me veut pas de mal... J'imagine que c'est ma punition pour avoir fait des bêtises... Mais... ça fait si mal, maître Oneiros...


Oneiros

Dieu

Re : Un mariage forcé [Oneiros]

Réponse 3 mercredi 02 mai 2012, 01:15:52




La tape sur la bouche, il s'y attendait assez. Quand il n'était encore qu'un môme, qui répétait ce qu'il entendait, elle le tapait souvent ainsi, le priant de se taire. Nombre de fois, il avait exaspéré et sa nourrice, et sa mère, à cause de son langage. Répéter ce que disait Dyonisos après quelques pintes avec Kyô, c'était rarement grandiose, et peu empreint de poésie. C'est quand il avait appris par coeur des poémes et qu'il les récitait à ses jeunes conquêtes de l'époque qu'il compris enfin de qui il valait mieux tirer ses enseignements. Rimbaud, mais pas Kyô. Il se souvint même vaguement qu'à l'époque, Hadés s'amusait à lui apprendre des mots déplacés, juste pour que le jeune garçon aille les répéter à sa mère. Il y avait quand même un semblant de fraternité, entre les déités. Même si c'était souvent au détriment de ceux qui n'étaient pas nés sous la même étoile qu'eux ... Le jeune dieu écouta attentivement ce que Raven lui envoyait par télépathie. Il fit quand même le choix de s'installer sur le lit - le sol n'était pas très confortable - en tailleur, comme toujours. Tout dans son allure trahissait ses origines divines. Son regard, sa stature, la manière qu'il avait de se tenir droit, le son de sa voix. Il n'y avait que son langage parfois outrageant pour faire douter de sa nature.

Quand Raven lui fit remarquer qu'elle était heureuse de voir quelqu'un qui lui faisait du bien, il prit sa main un moment. Bon, il venait de voir sa poitrine, certes, mais ce geste n'était en aucun cas à caractére sexuel. C'était de l'affection, plus qu'autre chose.

- Je savais que tu allais mal. La nuit, je sentais que tu souffrais. Je te voyais, dans mes songes. Tu pleurais souvent, et ton corps était ...

Il regarda à nouveau les marques sur sa peau, et poussa un soupir.

- ... Meurtri. Autant que ton esprit. Il faut croire que mes songes ont été prophétiques.

Le jeune dieu retira sa main, son regard inspectant les environs. Dieu, que cet endroit était glauque ... Certes, le lit était confortable, mais il était convaincu que si ces murs pouvaient parler, ils raconteraient des choses qui donneraient envie de devenir sourd. Oneiros en avait vu, des choses, en Olympe, et il en avait fait beaucoup. Mais il fallait bien croire que sur le terrain de la cruauté, les humains pouvaient dépasser les dieux. Et l'adolescent s'était juré de ne jamais devenir cruel, mauvais. Et quand il avait vu ce que son père avait osé faire à sa nourrice ... Il ne pouvait s'empêcher de lui en vouloir.

- Quant à ma mère et mon père, ils ...

Oneiros se mordit la langue, arborant un léger sourire.

- Tu vas encore me taper la bouche, si je dis ce que je pense. Tu le faisais souvent, quand j'étais petit, et que je répétais innocemment tout ce que j'entendais chez Dyonisos. Tu te souviens ?

La remarque concernant sa beauté, il ne l'avait même pas relevé. S'il portait une attention particuière à son ego, ce n'était plus le cas quand c'était sa nourrice qui s'adressait à lui. Le jeune homme fit taire son sourire amusé - les souvenirs le faisait toujours sourire comme un ange - puis regarda à nouveau Raven dans les yeux. Il s'approcha d'elle, posant une main sur son épaule, soutenant son regard.

- Tu retourneras en Olympe avec moi, Raven. Tu n'as plus a être l'esclave de mon père. Il ne te donne aucune affection, et tu continue d'espèrer ... Non, non. Je ne veux pas. Tu viens avec moi, et je te ferais entrer à mon service, ou à celui de Chryséis. Peu importe. Tu dois quitter cet endroit.

Il revint coller son front contre le sien, son bras se serrant contre elle. Il ne cherchait qu'à la rassurer, elle qui l'avait supporté, aidé, aimé pendant toutes ces années.

- Je ne suis pas comme eux.

Là, le jeune dieu parlait évidemment de ses parents. Le ton était gonflé de déception, de dégoût, de colère. Oneiros était à un âge où le conflit était inévitable. Alors, en étant fils de deux déités réputées pour leurs colères ... Il fallait s'attendre à ce qu'il y ait du grabuge. S'il parlait de la ramener en Olympe, croyez-moi, il ferait tout pour que ce soit le cas. Les caprices du gosse d'Héra, c'était toujours quelque chose. Et ramener sa chère nourrice chez elle, c'était sans doute celui qui lui tenait le plus à coeur.

Raven Miller

Invité

  • Messages:

Re : Un mariage forcé [Oneiros]

Réponse 4 mercredi 02 mai 2012, 18:53:05

Malgré le fait que Raven ne soit pas vraiment du genre à se décaler du protocole simplement pour une raison d’amitié, voir que le jeune homme se préoccupait sincèrement d’elle lui fit un grand bien, et elle ne put s’empêcher de le prendre doucement dans ses bras, l’attirant contre sa ferme poitrine pour l’y serrer avec douceur. Elle ne se souvenait plus de lui, mais son cœur lui murmurait de doux sentiments qui refaisaient surface. Le petit bout de chou allait bientôt devenir un homme, même si certains s’entêtaient à croire le contraire. Malgré le fait que personne ne se fiait à elle, que personne ne l’aimait, Oneiros était là. Cette simple certitude était si rassurante qu’elle fut tentée d’accepter, de laisser son mari paître dans son coin pendant qu’elle coulerait des jours paisibles dans la demeure du jeune Dieu jusqu’à ce qu’elle fasse ses vieux os et qu’elle devienne, une fois incapable de remplir ses fonctions, une Aînée, une prêtresse de référence, un modèle pour les jeunes filles qui se joindraient au culte du Panthéon Grec. Cette tentation fut si grande qu’elle sentit un « oui » manquer à ses lèvres, mais elle le ravala et baissa honteusement la tête. Elle ne pouvait pas retourner en Olympe. Elle avait été bafouée par les Dieux, exilée, puis donnée en pâture à un monstre sans morale qui l’a souillée jusque dans les tréfonds de son âme. Et si elle rentrait quand même, elle risquait de mettre Oneiros dans l’embarras, et elle perdrait ainsi le seul ami qu’elle a encore dans ce monde où rien ni personne ne veut d’elle. Elle n’avait qu’une envie, et c’était de mourir dans un petit endroit paisible, loin de tous et toutes, mais si elle cédait à cette envie, elle savait qu’elle en mourrait. Parfois, l’inconfort valait mieux que l’oisiveté. La prêtresse fit doucement reculer le jeune homme et lui prit doucement le visage entre ses mains douces et elle le regarda dans les yeux.

-Je n’ai aucun souvenir de toi, Oneiros… murmura-t-elle dans son esprit, en caressant une de ses joues. Je te remercie de tes intentions, car elles sont toutes à ton honneur, mais… je ne peux pas. Je n’ai pas le droit de trahir Arès et encore moins de t’imposer cela. Tu as un brillant avenir devant toi. Suis ta destinée et rends-moi fière.

Elle recula doucement et massa ses épaules meurtries, frotta les cicatrices de ses bras et de ses cuisses, surprise de constater encore une fois à quel point ses pouvoirs étaient devenu important dans sa vie; toutes ces blessures seraient partie en temps de le dire. Et penser à ses pouvoirs lui rappela Arès. Arès… son premier amour, l’homme qu’elle avait suivi jusqu’aux bords de la folie, Arès qui lui manquait tant et pourtant qu’elle redoutait de rencontrer, par crainte qu’il ne la réprimande pour avoir désobéi à sa volonté, car si Arès n’avait pas approuvé son exil, il n’y avait opposé aucune résistance. Elle n’avait plus de larmes à verser pour lui, mais elle restait terriblement triste. Comment être heureuse quand l’homme que l’on aime nous rejette et nous impose un mari aussi mauvais, aussi cruel? Elle avait réussi, pendant son séjour en ces lieux, à mettre son amour pour Arès au placard, mais comment réagirait-elle en le revoyant? S’il lui demandait de revenir en son temple, est-ce qu’elle arriverait à le lui refuser? Elle n’est même pas capable de lui refuser d’aller à l’autre bout de l’Olympe pour aller lui chercher du sucre pour son café, alors, refuser de retourner dans son temple, dans sa maison, avec sa petite chambre au lit inconfortable qu’elle aimait tant, comment et où trouverait-elle la force de faire cela?

Elle regarda le brave Oneiros. Il avait fait tout ce chemin pour elle, pour la mettre en lieu sûr, et elle venait de cracher sur son offre. La culpabilité la rongeait, mais elle savait qu’elle faisait le bon choix. Mais elle avait mal. Elle avait vraiment envie de changer de vie, de partir, mais si elle le faisait, cela ne serait pas sous la responsabilité d’un jeune homme qui risque de beaucoup souffrir de son impulsivité. Après un long moment de réflexion à peser le pour et le contre, elle secoua doucement de la tête et se tira des draps du lit. Au moins, elle portait encore une petite culotte. Elle regarda un moment dehors et posa ses mains sur les barreaux qui la séparaient de la liberté.

-Mais un jour, Oneiros… un jour, je partirai…

Elle serra des poings contre les barreaux, ses bras se contractant sous l’effort qu’elle fournissait, ses yeux brillants d’une terrible colère comme elle n’en avait jamais ressentie depuis son amnésie.

-… Et j’égorgerai ce fils de chienne comme le porc qu’il est!

De ses poings, elle martela le grillage de fer, tous les viols qu’elle avait subi lui remontant à la mémoire comme le magma dévastateur d’un volcan, et une nouvelle fois, un flot de larmes glissa abondamment sur ses joues, alors qu’elle continuait de marteler sa prison de ses poings, jusqu’à ce que l’éclatement d’une veine ne la remette à sa place de simple mortelle. À force de guérir si rapidement, autrefois, elle avait du mal à se souvenir qu’elle n’avait plus aucun pouvoir. Elle revint alors s’asseoir aux côtés d’Oneiros. Elle ne s’attendait pas à grand-chose de ce mariage, mais elle aurait espéré au moins avoir droit à un mari doux et gentil qui se contenterait de réchauffer ses nuits. Peut-être qu’un jour, elle aurait pu tomber amoureuse. Mais à la place, elle n’avait droit qu’au froid contact du vent alors que son mari la violait et la battait en même temps, massacrant son corps qui, malgré ses cicatrices, restait très beau. Elle regarda alors le jeune homme, séchant du bras ses larmes puis regardant le sol. Une de ses mains se glissa dans une du jeune Dieu.

-Écoute-moi parler… J’ai l’impression d’être folle…

Elle posa sa tête contre l’épaule de son ancien protégé.

-J’ai si froid…

Pourtant, la température d’Ashnard était réputée pour être anormalement chaude, en raison de ses nombreux volcans en constante éruption et le nombre incalculable de forge au kilomètre carré. Mais Raven ne mentait pas. Son corps était froid comme la glace et elle frissonnait sans cesse, d’un froid purement psychologique, des répercussions de ses mauvais moments et de son désir d’abandon. Elle aurait voulu n’être qu’une simple femme, et non pas une prêtresse. Peut-être aurait-elle eu droit à une vie différente, à une vie plus belle.

[HRP : Aaaah, le coup du froid, un classique o/]

Oneiros

Dieu

Re : Un mariage forcé [Oneiros]

Réponse 5 mardi 08 mai 2012, 15:21:41




La seule chose qu'il parvint à faire, ce fut la serrer contre lui. Oneiros lui avait offert son aide, et elle avait refusée ... C'était tout à son honneur, après tout. Il parvenait à comprendre. Cette femme, qui s'était tant occupée de lui pendant son enfance plutôt agitée, pensait encore une fois à l'avenir du jeune dieu. Il était immortel, et devrait répondre de ses actes éternellement. Aucun repos, aucun échappatoire. Brusquement, il parvint à ressentir ce qu'éprouvait sa mère quand, le soir, elle grimaçait en songeant à son statut de reine. L'éternité. L'immensité. Le pouvoir. Des mots qui beaux, mais si lourds ... Il se demandait comme faisait sa mère, pour supporter ce carcan qu'était Olympe et ses habitants plus ou moins utiles. Il finirait volontiers par croire que les prêtresses, si tristement humaines pour son cher père, valaient bien mieux que les déités elles-mêmes. Il se voyait bien dire ça à son géniteur, et se ramasser une gifle monumentale. 'fin, il n'était plus à ça prés. Plus il entendait Raven parler, plus il se mettait à haïr son père et sa mère. Méprisants, détestables, dédaigneux, égocentriques ... Il ne pouvait cesser de leur attribuer des adjectifs plus ou moins tendres.

Mais là, dans l'immédiat, dans cette chambre si froide et éloignée, il ne savait même pas quoi faire. Il en venait à penser qu'il n'était qu'un vulgaire adolescent, en pleine crise existentielle, incapable de penser de manière sérieuse. Il n'y avait que ses pulsions, ses impulsions. Rien d'autre. Au fond, c'est ce que je sus, alors merde.

- Je peux te permettre de partir.

Dit-il simplement, en passant sa main dans les cheveux de son ancienne nourrice.

- Entre un père nymphomane et une mère qui s'enfuit pour se planquer chez les humains, je trouve que je m'en sors plutôt bien.

Admit-il dans un sourire.

- Nous pouvons te faire passer pour morte, et puis ... Tu reviendrais en Olympe. Cela ne poserait pas de problèmes. Tu pourrais tout recommencer.

C'était une solution peu crédible, folle, mais qui lui plaisait assez. Nombre de fois, il aurait aimé mourir, pour mieux revivre. A 17 ans, il parvenait à avoir une vision de la vie assez étonnante, parfois digne d'un homme, parfois digne d'un môme. Le juste milieu faisait rarement son apparition. Là, pour le coup, il n'était plus l'Oneiros froid et corrosif, mais l'Oneiros humain, altruiste, celui qui ressent et qui ne souhaite qu'aider ceux qu'il aime.

- Il faut que tu sois capable d'y croire.

Termina t'il en caressant sa joue du bout des doigts, dans un sourire qui se voulait rassurant. Les rôles étaient inversés, pour une fois : c'était lui qui l'aidait, qui la rassurait.

Raven Miller

Invité

  • Messages:

Re : Un mariage forcé [Oneiros]

Réponse 6 mercredi 16 mai 2012, 23:34:36

-Ne me tente pas, Oneiros…! Ne me force pas à trahir Arès, ton père, ou Héra, ta mère…

Raven tremblait terriblement, ses doigts s’étant glissés sur le haut de son ancien protégé se refermant sur le tissu de celui-ci alors qu’elle plantait un regard suppliant dans les yeux de son ami. Ses lèvres, entrouvertes, témoignaient sa nervosité. À la fois, elle avait envie de s’enfuir avec Oneiros, vivre confortablement, et d’un autre côté, elle ne voulait pas lui attirer de problème, déplaire à Arès et subir un châtiment encore pire. Qui sait, peut-être qu’ils la condamneraient au Tartare pour une dizaine d’année! Juste à y penser, son corps se couvrit de frissons de terreur. Elle y avait déjà été affectée pour surveiller un titan ayant trahi le traité de non-agression pendant son emprisonnement et sa séance de torture, et elle avait été si horrifiée qu’elle n’avait jamais pu se débarrasser de sa peur. La simple mention du Tartare suffisait à la pousser à rester dans sa chambre sans rien dire ou faire pendant une bonne et longue période. Malgré toute l’affection qu’elle éprouvait pour ce jeune homme, elle ne pouvait pas risquer de mettre aux poubelles des années d’efforts de son ancienne elle-même pour son confort personnel.

Tout doucement, elle prit le visage du plus beau jeune homme du monde, du moins à ses yeux, et lui caressa doucement ses joues, où un peu de barbe de puberté naissait. Elle aurait eu envie d’être quelqu’un d’autre, en ce moment, et non pas une figure maternelle et protectrice, parce que cela l’empêchait de cueillir ce qu’elle avait réellement besoin de ce garçon, à savoir la tendresse que son mari lui refuse avec une telle énergie qu’elle hésitait à se lever le matin de peur de se briser un os par la faute d’un mouvement trop pressant au goût de son corps. Elle avait envie de se retrouver dans des bras aimants, des bras doux, de sentir des lèvres sur son corps, des mains cajôlantes… comme lorsqu’elle rêvait, plus jeune, de ce que pourrait bien lui faire Arès. Mais Oneiros ne pouvait pas lui donner ça, et elle ne pouvait pas le lui demander non plus. Une quelconque forme de relation entre eux surpassant celui d’amis est malheureusement prohibée, dans son esprit logique.

-Ce n’est pas grave si je souffre… je vous aime, Oneiros. Vous m’êtes trop précieux pour que je vous sacrifie à mon compte…

Alors qu’elle allait reculer, la porte de la chambre s’ouvrit avec fracas, dévoilant la forme massive du sosie d’Arès, le mari de Raven. Elle poussa un cri de surprise et tenta, par réflexe, de se ravir aux yeux de son époux en cachant sa nudité, mais la colère qu’elle voyait dans les yeux de l’homme lui prédisaient des souffrances dont elle n’avait pas idée des étendues, mais après qu’il l’eut regardé, son regard se dirigea vers l’oisillon qu’elle semblait affectionner.

-Ce… ce n’est pas ce que vous croyez…!
-Oh que si, c’est ce que je crois, Raven. Tu me trompes. Et tu sais ce que cela signifie.
-NON! PITIÉ!

***

-Héra!

Sur l'Olympe, une furieuse tempête se déchainait, forçant dieux et prêtres à rester enfermés chez eux pour ne pas être soufflé hors de leur foyer. La Déesse des Tourmentes Naturelles, fille de Raven Miller et d'Arès, petite-fille du Grand Zeus et de la Déesse-Reine Héra, remettait encore une fois son caractère à profit. Le Temple de Zeus et de Héra était hermétiquement fermé, mais Chryséis était une déesse; elle était encore plus têtue que quiconque. Elle frappa solidement contre la porte de la demeure des Rois de l'Olympe, faisant raisonner dans la structure un terrible son de glas, conformément à la force de la divinité. Elle arrêta de frapper et calma ses sentiments pour ne pas mettre l'Olympe à plat.

-Héra, réponds-moi, je t'en prie!

Pour Chryséis, supplier quelqu'un revenait à vivre une expérience affreusement désespérée. Elle tremblait de tous ses membres. Sa mère souffrait sur Terre depuis des mois, et Chryséis n'en pouvait plus de la honte. Sa propre génitrice se faisait traiter comme une chienne. Et Héra était la seule qui pouvait révoquer un ordre du Conseil, parce qu'aucun autre dieu n'avait suffisamment d'influence pour convaincre tous les autres de manière à obtenir le rapatriement de Raven. Elle resserra ses poings et les posa contre la pierre froide qui entourait le Temple à chaque fois que la Déesse s'énervait. C'était un sortilège assez impressionnant imaginé par Harmonie pour protéger les autres dieux du caractère bouillant de sa soeur cadette. Mais malgré tout, personne ne pouvait vraiment ignorer la jeune femme.

-Mamie... s'il te plait... Il faut que tu ramènes ma mère... je ferai tout ce que tu veux, mais par pitié... pitié, mamie...!
« Modifié: dimanche 27 mai 2012, 09:16:24 par Raven Miller »

Oneiros

Dieu

Re : Un mariage forcé [Oneiros]

Réponse 7 vendredi 08 juin 2012, 00:50:39




Sacrifice, trahison ... A croire que ces mots étaient devenus une infection, une gangrené propre à Olympe. Une fois le statut de dieu octroyé à quelqu'un, voilà qu'un ensemble de règles insoutenables s'abattait sur lui. Même s'il n'était pas, à proprement parlé, un dieu, les effluves de la vie divine l'enveloppait. Les sombres conspirations, les complots et les séparations violentes commençaient déjà. Pour lui, n'avait même pas 18 ans. Dés son adolescence, il était contraint à faire des choix qui lui arrachait autant les tripes que le cœur. Abandonner là sa nourrice, ou l'emmener en Olympe. Subir les foudres de son époux, ou celles d'Arès. Le choix était plutôt épineux, voir franchement indigeste. C'est à cet instant qu'Oneiros se rendait vraiment compte ce qu'impliquait le fait d'être une divinité. Dresser une barrière entre les sentiments, et le devoir. Sa jeune demi-soeur Chryséis, bien trop emportée, payait lourdement ses dépassements. Et si lui demeurait un être aussi pénible que sentimental, il pouvait se targuer d'avoir sa mère Reine d'Olympe, et ainsi se permettre quelques écarts. Mais là, dans l'instant même, il savait pertinemment que c'était foutu. Il savait, au fond de lui, qu'il fallait qu'il la laisse là, qu'il reparte rejoindre sa prétendue famille - qu'il détestait autant que sa mère la détestait, d'ailleurs - et étudier en paix pour parfaire son rôle. Putain, non ! C'est alors qu'il allait lui répondre, une dernière fois, pour la supplier de le suivre, dans un de ces espoirs naïfs propres aux adolescents, que la porte s'ouvrit. Lourdement. Violemment.

Oneiros ne sursauta pas, mais toisa cet homme avec autant de haine que son jeune esprit pouvait en contenir. C'est à dire un paquet. Le dieu des songes était du genre ... passionné. Un simple sentiment enflait, enflait, pour imploser finalement. Et là, c'était l'aura toute entière d'Oneiros, étouffante et incendiaire, qui s'élevait dans les airs. L'époux de sa nourrice avait la carrure d'Arès, mais cela ne l'effrayait guère. Il s'en était mangé, des mandales, venant de son père. Et celles de sa mère étaient bien pires, d'ailleurs. Les bagues, c'est douloureux, juré.

- Je pourrais le tuer d'un battement de cils, murmura t'il.

N'oublions pas qu'Oneiros était presque dieu. Et un dieu en colère.



**


Ce ne furent pas les supplications de Chryséis qui firent intervenir Héra. Enfin, si, un peu, je l'avoue ... La Reine fit ouvrir les portes, et somma ses quelques disciples - des jeunes femmes choisies avec un soin particulier - de calmer les ardeurs de sa petite-fille. Mais cette dernière parvint à entrer dans le Temple, repoussant les prêtresses. La déesse pouvait sentir son aura redoutable envahir les lieux ... Oh, si elle pouvait, elle aurait fait de même ! Quand une Reine déploie son aura, il vaut mieux être loin, ou très bien abrité pour ne pas subir sa fureur. Mais là ... Elle ne s'en sentait guère le courage. Elle laissa patiemment Chryséis la trouver, prête à l'écouter jusqu'au bout. Les jérémiades d'une môme qui a besoin de sa mère ... Elle ne connaissait même pas, elle. Souvent, elle avait la sensation d'être née sans mère. Il y avait eu ses frères et soeurs - qui louchaient tous sur son trône - puis son époux. Mais rien d'autre. Alors, Raven ... C'était le cadet de ses soucis.

Cependant, Héra n'avait pas fait ce choix pas gaieté de cœur. Elle n'avait pas livrée Raven tout sourire, en essayant de s'en débarrasser le plus rapidement possible. Au fond, elle ne la haïssait pas, sinon elle n'en aurait jamais fait la nourrice de son dernier enfant. Mais elle devait se plier aux désirs de celui qui fut son amant : Raven était prêtresse d'Arès, et elle se devait d'obéir aux règles imposées par le dieu qu'elle servait. C'était ce qu'elle s'apprêtait à expliquer à Chryséis, quand elle eut la sensation qu'on s'attaquait à elle. Oneiros. La déesse s'appuya contre une des colonnes de son Temple, vacillant légérement.

- Oneiros, non …

Elle prit la main de sa petite-fille dans la sienne, pour la serrer. Une grande terreur se propageait au fin-fond de ses pupilles d'encre.

- Il va utiliser ses pouvoirs … Il ne les contrôle qu'à peine …

Le message était clair : Oneiros pouvait tuer. Là, dans l'instant même. Parce qu'elle était sa mère, Héra pouvait le sentir. Elle était liée à lui jusqu'à ses vingt ans, ne l'oublions pas. Et, parce qu'elle était sa mère, et que Chryséis était la seule sœur digne de ce nom qu'il restait au jeune dieu des songes, elle l'emmena avec elle. Sur Terre. Dans la chambre où tout se jouait.



**



… C'est ainsi qu'Oneiros et Raven purent voir débarquer une Héra aussi resplendissante qu'effrayée, tenant la main d'une Chryséis un brin chamboulée. La Reine prit soin – même si elle enfreignait les règles en se comportant de cette manière – de figer un moment cet homme. Enfin, elle demanda à son fils de le figer, là, devant cette porte. L'hypnose pouvait lui permettre ce genre de fantaisies. Pour ne se retrouver qu'avec son fils, ébahi devant cette apparition, et sa nourrice dévêtue. La Reine fronça les sourcils devant ce tableau incongru, mais ne releva pas. Elle fit signe à Chryséis de prendre soin de sa mère, tandis qu'elle s'approchait de son fils. Toute son énergie était désormais à peu près canalisée, ce qui rassura pas mal la déesse.

- Mère, vous … balbutia t'il.
- Oneiros, Oneiros …

Héra prit une longue inspiration, posant sa main sur l'épaule de son jeune fils. Elle lisait tant de fougue et de passion dans son regard qu'elle ne put s'empêcher de sourire. Sa jeunesse était autant une force qu'une faiblesse. Elle s'en rendait compte. De par son sort d'hypnose, il aurait pu tuer cet homme. L'énergie qu'il allait déployer aurait pu être d'une violence … dévastatrice. Rien que d'y penser, elle frissonnait. Elle imaginait déjà Arès se mettre dans tous ses états, et punir le jeune sot qu'il était, d'oser ainsi intervenir dans les plans qu'il montait. La Reine ne put se retenir de le serrer contre lui, en murmurant :

- Rentrons, veux-tu ?
- Mère, je vous en supplie … Pas sans Raven. Je suis venu pour elle, et je repartirais avec elle.
- Oneiros.
- Vous ne comprenez …- Oneiros !

Ton impérieux, sentencieux. Le jeune dieu baissa le regard, avant de le diriger vers Raven. Il la devinait épuisée, abattue. 

- Chryséis, tu conduiras ta … Raven dans ses anciens appartements, proches de mon Temple. Ceux qu'elle occupait quand elle était encore la nourrice d'Oneiros. Elle s'y reposera.

Elle prit une longue inspiration.

- Ce que je fais, je le fais pour mon fils. Aucunement pour toi, Raven.

Arès va m'égorger, songea t'elle se frottant les yeux. La Reine s'efforça d'adresser un sourire à son fils, qui dissimulait difficilement sa joie. Elle lui avait appris à ne pas exhiber ses ressentis, mais il en semblait incapable. Il était jeune. Plus tard, il comprendrait sans doute que rester discret et calculateur lui permettrait de survivre dans le faste d'Olympe … Mais, pour le moment, il restait fougueux et incontrôlable.

D'un geste, elle réexpédia sa petite-fille et Raven en Olympe, afin que l'ancienne nourrice de son fils puisse s'y installer confortablement.

- Oneiros, retire ton sort d'hypnose. Nous rentrons.
- Bien, mère.
- Mais je ne veux pas te voir rôder autour des appartements de ton ancienne nourrice.
- … Bien, mère.

Il ne parvenait même pas à cacher sa déception. La tête dirigée vers le sol, les poings serrés, il se laissa ramener en Olympe tandis que l'époux de Raven, cet homme qu'il aurait aimé assassiner de ses propres mains, récupérait son corps petit à petit.

Chryséis

Dieu

Re : Un mariage forcé [Oneiros]

Réponse 8 jeudi 14 juin 2012, 19:24:33

En voyant sa mère ainsi terrorisée, Chryséis sentit une nouvelle fois la honte s'emparer d'elle. Cette femme aussi amoindrie devant elle lui donnait le sentiment d'être née d'un sang faible. Pourtant, elle connaissait la vraie valeur de sa mère, une femme douce et dure à la fois, mais elle avait l'air d'un rongeur effrayé devant un plus gros animal qui voudrait bien lui voler sa noisette. Chryséis remarqua cependant le regard que sa mère adressa au jeune dieu et dût faire des efforts colossaux pour ne pas lui rompre le cou; ce n'était pas le regarde d'une nourrice pour son protégé, c'est le regard d'une femme pour un homme qui lui plait vraiment, et cela lui donnait vraiment des envies de meurtres. Elle agrippa par le poignet la jeune femme complètement perdue et surtout intimidée parce que trois divinités s'étaient déplacées juste pour elle et la tira violemment plus loin, pour pouvoir la transporter en Olympe, où elle retrouverait par la suite sa famille divine. La Prêtresse gémit de douleur à la fois à cause de son épaule douloureuse et de son poignet pris dans un étau.

-M-maitresse Chryséis, vous me faites..., supplia-t-elle, avant de se faire interrompre
-Tais-toi. Pour l'amour de Zeus, tais-toi.

Des larmes de souffrance glissèrent sur les joues de la prêtresse alors qu'elle avait l'impression que son poignet allait se rompre, mais elle avait peur de mettre davantage la divinité en colère, Dieu seul savant ce qui l'énervait en ce moment, et elle jeta un dernier coup d’œil vers Oneiros, consciente qu'elle ne le reverrait plus jamais. Elle sentit son cœur se serrer, mais elle n'eut le courage de le suivre, sa tête lui ordonnant avec encore plus d'énergie d'obéir à Chryséis. Elle réprima donc ses larmes et réprima un cri de terreur alors que son corps se retrouva forcé de se déplacer dans l'espace et le temps sans qu'elle ne soit protégée par sa propre magie, mais ce cri se calma dès que Chryséis relâcha sa main. Ils étaient dans les anciens appartements de Raven.

Chryséis se tourna vivement et poussa sa mère dans le lit et la fixa avec colère et la gifla sur la joue.

-Mais enfin, tu vas t'arrêter, un jour?! Les Dieux ne sont pas faits pour les mortelles. Et les mortelles ne peuvent satisfaire un Dieu. Vous êtes éphémères, nous sommes immortels. Arrête avec tes fantaisies, tu me fais honte! CE N'EST PLUS DE TON ÂGE, TU M'ENTENDS?

Sous la gifle et la réprimande, et surtout à cause de l'aura agressive de la Déesse, la jeune Raven, dépouillée de ses précédentes expériences, ne put s'empêcher d'éclater en sanglot et de se recroqueviller dans son lit comme une petite fille devant des parents fâchés. Mais plus que la colère de Chryséis, c'était ses arguments qui lui faisaient de la peine. Elle savait bien que c'était impossible entre elle et Oneiros, mais c'était autre chose de se le faire dire aussi brutalement par une jeune femme. Elle entendit le bruit des pas de Chryséis martelant le sol alors qu'elle se dirigeait vers la grande porte en fer, qu'elle traversa et referma dans un grand fracas, enfermant sa mère à l'intérieur pour qu'elle réfléchisse d'un sceau magique sur la porte, programmé pour s'ouvrir uniquement en soirée. La jeune déesse se dirigea ensuite vers le palais d'Héra, où elle savait qu'elle rencontrerait sa grand-mère et son jeune frère.

La déesse s'installa devant la statue d'Héra et s'assoit sur le sol en lotus, puis elle posa les coudes sur ses genoux et se prit la tête entre les mains, tentant tant bien que mal de contrôler ses émotions. Elle avait vraiment l'impression d'avoir été beaucoup trop dure avec Raven. Oui, Raven, pas sa mère. Cette femme n'était pas sa mère, ce n'était qu'une pauvre fille comme les autres. Sa mère était morte. Elle avait simplement... eu une lueur d'espoir de la voir redevenir la femme qu'elle était quand Arès l'a repoussée; une femme amère guidée uniquement par sa volonté de vaincre ses sentiments, une femme qui avait oui des defauts, mais qui était bourrée de qualité. Elle en avait assez de veiller sur une adolescente capricieuse et volatile, une vraie girouette. Comment Héra faisait-elle pour ne pas éventrer ses enfants quand elle les voyait agir ainsi? Elle comprenait qu'Harmonie désire avoir des enfants, mais elle ne pourrait jamais supporter de dresser ses gamins comme des dresseurs avec les chiens.
You shall experience the meaning of my Wrath!


Répondre
Tags :