Le Grand Jeu - Forum RPG Hentai

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Crimes & Châtiments.

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Sparshong

Dieu

Crimes & Châtiments.

mardi 17 janvier 2012, 09:45:32

[Quand un Dieu veille...]

Trônant au sommet des sphères universelles, était assit le reptilien. Il se sentait absolument serein ; il ne craignait pas ces rencontres qu'il organisait si rarement. Ce contact privilégié avec un fidèle, voire le cran au-dessus, un prêtre. Reconnaître de quelqu'un qu'il est son bras armé, rendant la justice mieux que lui-même. Sparshong est l'impulsion, le moteur. Il a besoin de ces soldats, qui n'étaient pas de la chair à canon à ses yeux, mais de réels lieutenants qui dispensaient sa bonne parole à travers la mort. La Vengeance et la Juste Violence, tels étaient ses attributs séculiers, quasi patronymiques désormais. Mais il avait bien d'autres qualités. La loyauté, couplée à la bienveillance et la générosité. Car le châtiment n'est juste envers les pires sujets d'une race que si les meilleurs reçoivent des récompenses à la hauteur de leur bonne volonté. Un prêtre n'est pas un toutou, ce sont bien les criminels qui sont de véritables clébards.
Le fidèle fait peur. Parce qu'il est animé par la foi, il n'a pas peur de mourir. Il se sait récompensé par son Dieu, et protégé en cas de besoin. Pas systématiquement, cela dit : car un dieu s'attirerait les foudres de ses congénères si il devait trop aider un individu au détriment des autres. Mais un petit coup de main de temps en temps n'est pas permis.
Dans la hiérarchie de ce panthéon particulier, à la fois septentrional et oriental et qui gagnait Nexus doucement mais sûrement, Sparshong n'était pas en haut, pas du tout. Il était même l'un des plus jeunes. Mais il avait acquis une sagesse très tôt, bien plus vite que les autres. Il voyait la débauche dans la grande moitié de ses collègues, et se mêlait très peu à eux. Il cherchait à apprendre, de ses erreurs, ainsi que de ceux de ses fidèles.

Il avait le talent exceptionnel de reconnaître les destins. Il les voyait de très loin, bien avant leur naissance parfois. Aussi, il se faisait le devoir de protéger leur ascendance. Quand une étoile naissait quelque part, parmi les tortueuses foules humaines, il lui arrivait de savoir où elle allait apparaître, et avait ainsi préparé le terrain pour sa venue, pour que rien n'entrave le bon déroulement de son arrivée, de sa croissance, jusqu'à ce qu'enfin elle soit prête à le servir. L'astre naissant allait pouvoir se dévouer à un Dieu, et espérer devenir un héros mythologique, qui, peut-être, rentrerait dans les légendes aux côtés de son Maître.
Telle était le chemin qu'il réservait à ses fidèles.

Celle-là, il l'a remarqué très tardivement. Alors qu'il était oisif – car ça leur arrive, à nos chers maîtres du monde ! –, il a ressenti une douleur sans fin. La peine, la haine. Mais surtout, un flou inimaginable. Son âme baignait dans d'affreuses substances fangeuses, aux relans d'oubli, de dégoût, de rejet. C'était presque un enfant, encore... Et pourtant, tant de choses subsistait dans ses pensées. Elle avait traversé plus d'épreuve que beaucoup de gens deux fois plus âgés qu'elle, et elle se battait intérieurement contre ses démons.
Elle n'est même pas passée par le stade intermédiaire, celui d'assassin touché par la grâce, inspiré par les écritures. Non, sans même attendre qu'elle ne montre sa dévotion d'abord, il a fait d'elle une prêtresse. Il lui a offert l'un de ses objets personnels, en lui demandant, avec ses méthodes oniriques habituelles, de le servir. Il l'a libéré des drogues qui empoisonnaient son sang, et des liens qui retenaient ses articulations. Elle n'a pas failli à sa tâche. Elle s'est vengé : c'était la première étape. Désormais, elle doit venger l'humanité. C'est ce qu'elle fait, aussi.

Pourtant, le Juste, ingurgitant des fruits secs en fixant le monde avec une fascination mêlée d'appréhension, sentait que c'était un mauvais jour. Il savait ce qui allait se passer, sans le savoir. Il avait une vague idée de quoi, et de qui. Sans savoir pourquoi ni comment.

Ses yeux s'humidifièrent. Les larmes n'étaient point abondantes, mais courantes quand même chez lui, parce qu'il avait un lien tout privilégié avec le premier cercle de ses fidèles, et qu'il ressentait tout le mal qu'ils allaient lui faire subir en s'égarant sur un chemin qui ne leur était pas réservé. Il pressentait aussi tout le mal qu'il allait leur faire ressentir pour qu'ils acceptent leur rédemption.

Elle était jolie, du moins, il le supposait, pour une humaine. Il savait qu'elle n'allait pas le faire exprès. Mais est-ce que c'est une excuse ? Pas pour lui. Et même elle, dans la même situation, doit ne pas avoir de pitié. Une erreur de jugement, de compréhension, qui provoque des douleurs et des morts, doit être puni. A fortiori si l'erreur vient de l'un de ses porte-couteaux.

Il pourrait envoyer un autre prêtre pour dispenser sa Loi, tout comme il aurait pu faire ainsi pour le libérer, mais il ne le fait pas. Sparshong sait se salir les mains, c'est aussi l'une des qualités qu'il apprécie tout particulièrement. Il déplie ses genoux, comme une fleur qui éclot, passant de l'assise en tailleur à la tenue debout et droite. Il s'engage sur l'escalier qui descend vers le Monde. Elle allait le servir, annoncer Sa Parole... et elle va échouer. Pire, elle va elle-même devenir fautive.
A chaque marche qu'il foule de son pied, il se rapproche un peu plus d'elle. Il est à des milliers d'années-lumière, mais la contemple comme si elle n'était qu'à quelques mètres. Il prend son temps. Il sait qu'il arrivera juste à temps pour la voir devenir ce qu'elle traque en Son nom.
Dieu de la Vengeance et de la Juste Violence.

TUUURBOO ! TURBOJUSTICE ! Le justicier qui rend la justice !

(Avat' par Alathen Anikaninka Usada, sur Deviantart.)

Neeya

Humain(e)

Re : Crimes & Châtiments.

Réponse 1 mercredi 18 janvier 2012, 00:45:11

Désagréable sensation. Ce pressentiment que tout ne se passera pas comme prévu, cette crainte infondée que quelque chose va de travers. C'est ce sentiment qui nait au plus profond de l'âme de cette jeune femme. Pourtant, cette journée n'a rien de différent des autres, sa proie est juste à quelques mètres d'elle, un vulgaire marchand d'esclaves terranides comme il en existe beaucoup. Pour avoir détruit des vies et pour se racheter, il devra faire don de la sienne, elle ne le tuera pas par plaisir, non, simplement pour honorer la Justice.

Mais alors pourquoi sa main s'était-elle mise à trembler quelques minutes auparavant ? Etait-ce là de la peur ? Impossible, depuis qu'elle avait croisé la route de ce foulard enchanté, il n'y en avait plus. Ni dans sa main, ni dans son coeur. Il n'y avait plus que détermination et courage. Alors puisque ça n'est pas de la peur, qu'est-ce que cela peut-il bien être ?

D'un mouvement de la tête, la jeune femme balaye ses doutes. Ce n'est ni l'endroit, ni le moment de penser à tout ça. Surtout pas le moment. L'homme n'est plus qu'à quelques mètres d'elle. Le marchand avait eu la mauvais idée d'étaler ses prises juste devant une ruelle, ce qui faisait de lui la proie la plus facile de tout Nexus, pas besoin de le traquer jusqu'à sa demeure ou encore de l'approcher de façon plus subtile. Non, se glisser derrière lui suffirait largement, ses deux gardes du corps n'aurait même pas le temps de réagir que sa nuque serait brisée.

Vêtue d'une tenue bien moins féminine qu'à son habitude, elle avait en effet opté pour quelque chose d'entièrement sombre de façon à pouvoir se fondre dans les ombres, on ne peut distinguer que ses yeux, le reste de son visage étant recouvert d'un masque noir. Elle ferme les yeux pendant un court instant, visualisant d'avance la scène, s'impregnant du moindre geste qu'elle s'apprête à faire. Elle s'élance ensuite, silencieuse comme une ombre, le foulard tournoie et étreint le cou du pauvre homme. Un craquement se fait entendre alors qu'il tente de tourner la tête en direction de Neeya. Voilà bien longtemps qu'elle n'étouffe plus, la propriété de son foulard lui permettant de briser la nuque aisément.

Le voilà qu'il tombe, sa vie le quitte pour tenter d'épurer ses péchés. Lors de cette chute qui semble durer bien trop longtemps, son couvre-chef glisse sur le côté pour dévoiler deux oreilles félines. Des cris retentissent à travers le marché, mais elle n'entend pas. Son regard se balade sur tous les prétendus esclaves, tous des terranides, eux aussi. Dans leur regard, nulle trace de peur ou de soulagement, juste de la colère et de l'incompréhension. Une rapide analyse des quelques esclaves montrent bien que ces derniers ne semblent pas être des objets de plaisir mais des terranides bien entrainés.

Grossière erreur... Elle venait de tuer un innocent... Elle était devenue l'Injustice.


Elle n'entend pas pas les autres cris, elle ne voit pas les doigts qui la pointent. Un voile humide couvre ses yeux, altère sa vision. Elle se retourne et se met aussitôt à courir, le plus rapidement possible. La peur, la colère l'encourage à courir toujours plus loin, toujours plus vite. Finalement des larmes coulent sur son visage et sa vision est si obstruée qu'elle trébuche sur un vieux tonneau au milieu d'une ruelle. Elle reste là, allongée au sol à sangloter. Elle venait de pécher.

"Je suis désolée..."

Sparshong

Dieu

Re : Crimes & Châtiments.

Réponse 2 mercredi 18 janvier 2012, 03:28:05

Un pied sur le sol, puis son jumeau. Il venait d'atteindre la terre. Et il avait tout vu pendant sa lente descente.
Qu'as-tu fait, Neeya ?
Oui, il aurait pu l'empêcher de commettre un tel méfait. C'est un Dieu ! Il en a le pouvoir. Mais pas la volonté. Fauter, ça peut arriver, et même, ça doit arriver. L'erreur permet au fidèle de se rendre compte qu'il est comme les autre, et qu'il doit veiller plus, et mieux, à ne pas être comme eux. De plus, s'ils survivent à la rédemption, s'ils se purifient par l'épreuve, alors ils n'en seront que plus forts.

Il n'est pas pieds nus, pas plus qu'on ne voit ses griffes et ses écailles. Non, il est tout à fait humain. Chaussé de bottes, ganté de cuir, portant son éternelle toge d'un sombre écarlate, il s'approchait de sa prêtresse qui venait de chuter à quelques mètres de lui, sans qu'elle ne se soit aperçu de sa présence. Personne ne peut s'en apercevoir, d'ailleurs, puisqu'autour, le temps semble s'être arrêté. C'est une affaire entre eux.
Avec la discrétion propre aux serpents, il vient se mettre au-dessus d'elle, et se penche. Saisissant le foulard qu'il lui donna il y a bien des mois de cela. Peu importe l'effort qu'elle fera pour tenter de le garder, même s'il devait s'y cramponner comme elle l'a fait, fut une époque, à sa vie : L'étoffe file entre ses doigts, insaisissable, comme de l'eau qui coule, et s'échappe inexorablement de son contact.

L'homme (il en a l'air !) le porte à son nez, en respire l'odeur. Il le reconnaît. Il porte encore son âme. Il l'a arraché de son cœur pour le déposer auprès d'elle, et ne l'a jamais regretté. Même aujourd'hui, il n'éprouve pas de sentiment négatif à avoir fait cela.
Puis il descend les yeux sur elle. Il ressent sa détresse, il peut constater comme elle a l'air brisée. Doit-il vraiment la punir ? Oui, il le faut. Les règles sont ainsi définies, et elle les connaît sans le savoir. C'est ce qui la conduit d'ailleurs à sangloter après ce qu'elle a fait, plutôt que de n'avoir que de l'indifférence.


« Penses-tu en avoir encore besoin ? »

Une voix neutre et calme. Il désigne l'arme de tissu, montrant que c'est bien d'elle dont il est question. Qui était cet homme ? Elle pouvait peut-être sentir la présence de son Dieu, cette impression mystique et inhérentes aux plus proches des cieux, chez qui la foi est un moteur puissant qui permet de survivre. Mais comment en être sûr ? Et si ce type n'était qu'un moine ? Un vagabond ? Un riverain qui se trouve là par hasard, et qui voudrait lui voler l'artefact sans en connaître sa valeur réelle pour s'en faire une écharpe ?
Il portait une nouvelle fois l'objet à ses narines, pour le sentir de nouveau. Tous les morts qu'il a provoqué, toute la haine qu'il a dissipé. Le pinceau a dessiné une œuvre remarquable, et la précision du trait n'est que croissante. Pour sûr, elle ferait une assassin extrêmement douée, à condition qu'il lui laisse l'occasion de continuer.

Il laisse tomber le foulard sur elle, avant même qu'elle n'ai le temps de se relever. Car elle se sent apeurée, et cela la pousse à y repenser à deux fois avant de faire quoi que ce soit. Aussi, le Dieu garde l'ascendant sur elle, pour l'instant.
L’étoffe glisse sur elle, jusqu'à atterrir sur son cou. Il s'y enroule, comme par magie. Et soudain, il serre. Serre. Il l'étrangle. Et elle sait pertinemment que la Justice rendue ainsi est implacable, et qu'elle ne pourra y échapper, même à grand renfort d'ongles et de mouvements apeurés dans tous les sens. Il est impossible de défaire l'étreinte de la Loi.

L'homme regarde, toujours aussi froid. Il contemple son désarroi, sa mort annoncée. Il ne semble pas prendre de plaisir dans son agonie, mais on distingue dans ses yeux une fascination sadique.
« Modifié: mercredi 18 janvier 2012, 03:37:39 par Sparshong »
Dieu de la Vengeance et de la Juste Violence.

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(Avat' par Alathen Anikaninka Usada, sur Deviantart.)

Neeya

Humain(e)

Re : Crimes & Châtiments.

Réponse 3 mercredi 18 janvier 2012, 06:03:21

Elle a tué. Injustement. Un pauvre homme qui tentait probablement de délivrer les siens. Si elle avait su... Pourquoi il n'y avait eu aucun signe avant que sa nuque ne soit brisée ? Non, elle ne devait pas se plaindre, elle ne devait pas rejeter la faute sur autrui. Elle avait péché, elle était aussi souillée que ceux qu'elle traquait.

Plongée dans de biens sombres pensées, la jeune femme reste allongée au sol à sangloter, incapable de reprendre ses esprits, elle revoit le visage de sa victime, l'incompréhension sur celui-ci. Elle n'a pas l'habitude de cette expression, d'habitude, ce n'est pas le même visage. Ses habituelles victimes se demandent comment, pas pourquoi. Celui-ci n'avait rien à se reprocher... Elle, si. Neeya n'entend même pas son dieu et juge qui s'approche, silencieux comme un serpent, il glisse jusqu'à elle.

Elle serre le tissu de son foulard meurtrier et pourtant ce dernier semble fuir son étreinte assez facilement, comme de l'air, il s'échappe d'entre ses doigts, immatériel. Reniflant et cessant de sangloter la jeune femme redresse la tête. Entre curiosité et colère, elle tente d'identifier la personne qui ose ce saisir de son foulard fétiche, son bien-aimé. Son regard croise alors celui du dieu et bien qu'elle ne peut vraiment savoir qu'il s'agit de lui, elle sait ce que cet individu représente : Dieu ou non, il est relié à ce foulard, il sait, lui, à quoi correspond ce don et pourquoi elle l'a reçu. Il sait aussi la faute qu'elle vient de commettre et il est là pour rétablir l'équilibre.

La question tombe, cruelle, peut-être puisque ce foulard a été toute sa vie depuis qu'elle a pu y mettre la main dessus. Ce n'est pas vraiment l'utilité du foulard qu'il remet ainsi en doute mais plutôt celle de la jeune femme directement. Autrement dit : "Mérites-tu encore de vivre ?". Elle baisse les yeux, fautive.

Non, bien sûr, elle ne mérite plus de respirer, elle aurait tué pour une telle faute, elle ne mérite aucun traitement de faveur. Elle sent l'étoffe de l'artefact glisser lentement contre sa peau, un frisson la parcourt, elle n'est plus la chasseresse mais la proie en cet instant, c'est une sensation étrange que celle de revivre la même situation mais d'un point de vie totalement opposé. Elle reste à moitié allongée au sol, supportée par l'une de ses coudes, elle garde la tête basse, ce n'est pas vraiment la peur qui la retient mais plus le profond respect qu'elle a pour la créature qui se trouve devant elle car qui que ce soit, il est envoyé par Lui, elle n'avait pas tout imaginé, tout est vrai. Elle s'est battue pour une cause, elle a existé.

Le tissu se resserre lentement autour de son cou et son souffle se retrouve peu à peu coupé, la vie s'échappe. C'est une sensation étrange, elle ressent comme un bourdonnement, un engourdissement et déjà, sa vue se trouble. Malgré tout ça, la jeune femme sourit.

"Je Vous remercie pour votre confiance, j'ai été heureuse d'être votre instrument, qui que Vous soyez... Je regrette d'avoir péché... Pardonnez-moi..."

Elle ne prononce pas vraiment ces quelques paroles tant l'air commence à lui manquer, elle les pense et remue les lèvres mais nul doute n'est possible, le dieu les a entendues car c'est avec son coeur qu'elle s'est adressée à lui.


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