Lucie, encore sous la surprise, avait alors bien un Français en face d’elle. Ca lui faisait un peu bizarre tout de même. Malgré que cela ne fasse que peu de temps qu’elle était arrivée à Seikusu, c’était bien la première fois qu’elle entendait quelqu’un parler dans sa langue maternelle. Apparemment, il ne venait pas du même coin de France que la rouquine. Elle n’avait pourtant que peu l’accent provençal mais lui semblait venir d’un peu plus du nord, son accent manquant de soleil. La jeune rousse s’excusait encore devant le jeune homme qui malgré cela, prenait cela avec le sourire. Après tout, comme Lucie, il devait avoir l’habitude de ce genre de réactions. Après, selon les personnes, on peut le prendre bien ou mal, la rondouillette le savait, c’est pourquoi elle avait les joues un peu rouges de honte d’avoir réagi ainsi. Elle s’était remise à fouiller dans les vêtements pendus devant elle avant d’avoir précisé que son problème de taille n’était pas vraiment le même que le jeune homme. Tout ça dit avec le sourire bien sûr.
- Au fond c'est un peu la même chose, quand on sort du standard quel qu'en soit la raison, magiquement il n'y a plus rien en rayon.
- Ha ha, oui c’est vrai. C’était déjà difficile de trouver des choses à notre taille en France, c’est mille fois plus compliqué dans ce coin du monde ! On n’a pas choisi le bon endroit !
Lucie s’était mise à rire doucement. Oui, mais quelle idée d’être venue dans un pays si typé, et en aucun cas caucasien. Que voulez-vous ? L’envie de voir ailleurs, explorer le monde, profiter tout simplement. Le jeune homme se mit également à fouiller dans les vêtements pour trouver quelque chose qui puisse lui aller. Apparemment, la tâche est bien difficile aussi bien pour Lucie que pour lui.
- Ça fait longtemps que vous êtes dans le coin ?
- Oh non. Peut-être un mois, pas plus en tout cas. Je me suis installée un peu à l’extérieur de la ville. Et vous, votre arrivée est récente dans cette ville ?
Lucie n’aimait pas l’ambiance des villes. Pression, stress, pollution, cris…Le silence, cela n’existait pas dans les villes, même la nuit. La rondouillette aimait la nature de toute façon. Adieu béton, bonjour plantes vertes ! Rien ne valait un bon bol d’air frais, entourée de sa ménagerie, au chaud dans sa petite maison. Oui, un vrai paradis. Bon, après, y’en a qui aiment la ville. Ces citadins, la rousse ne savait pas comment ils pouvaient apprécier tout cela. Enfin, bref, là n’est pas la question. Lucie arrêta de fouiller un instant, ne trouvant rien, et se retourna vers le jeune homme, se présentant à lui.
- Moi, c’est Lucie.
Elle lui fit un grand sourire, formant une sorte de petites pommes rouges au niveau de ses joues. Elle est rondouillette après tout. Elle l’avait dit d’une façon si enfantine. On aurait dit une gamine de maternelle, se présentant à un autre enfant, dans l’unique but de jouer. Lucie était comme ça encore, une grande enfant.