Recherche dans Nexus. [Pv Reiss].

Nexus, voilà une ville qui cache plus de choses que ses habitants ne pourraient sans douter, je suis même sûre que si les dirigeants étaient au courant de la moitié des choses qui se trouvent dans leur ville, ils lanceraient une campagne de nettoyage de grande ampleur. Il faut dire que l'ordre immaculé ferait une grise cardiaque. Entre les vampires, les loups-garous et plein d'autres créatures plus ou moins terrifiantes, certains lieux n'étaient pas trop fréquentables. Pour ma part, ce qui m’intéressait particulièrement était un vieux temple se trouvant dans les bas-fonds de la ville. Et oui, en plein Nexus se trouve un temple vieux, oublié et d'après ce que j'ai pu en comprendre maudit. Vous me direz qu'un temple en plein Nexus, cela aurait dû être découvert et bien justement non et pour cause, l'entrée de ce dit temple se trouvait être sous une vielle église aujourd'hui abandonné. Seul quelques mendiants, voleurs et autres exclus de la société si trouvaient.

J'avais découvert l’existence de ce temple tout à fait par hasard, lors de ma précédente exploration, j'étais tombée sur une immense bibliothèque contenant un nombre impressionnant de livres qui se trouvèrent malheureusement dans leurs totalités détruits par le temps. De tous ces livres, un seul s'avéra intact, c'est ce dernier, après une traduction complexe et laborieuse, qui me donna l'emplacement de ce temple ainsi qu'un fragment de son histoire. Si j'avais bien compris, ce temple avait était construit par un peuple elfique vénèrent des dieux oubliés et l’inquisition avec leur zèle habituel, avait massacré tout le monde. Les elfes tuaient dans leurs temples sacrées, seraient devenus des monstres et l'inquisition affaiblit par leur précédent combat, n'aurait trouvé la force que de sceller le temple. Mes recherches complémentaires, effectuaient pour la plus part chez l'inquisition et l'église elle-même ne m'avaient appris qu'une chose. Les troupes envoyaient finir le travail n'étaient jamais revenues et les grandes autorités avaient donc décidé de construire une église sur le temple pour que son accès reste à jamais interdit. 

Voilà pourquoi je me trouvais maintenant dans les bas-fonds, cherchant un voir deux mercenaires pour me protéger lors de l'exploration du temple. Habituellement, j'explore les temples seule mais je doit avouer que l'histoire du précédant temple m'incitait pour une fois à la prudence. Vous me direz que pour un temple comme je viens de le décrire, un ou deux mercenaires, ce n'est pas beaucoup mais disons que mon argent ne me permettait pas de recruter plus de personnes. De plus, tant que la personne me permettait d'avoir les mains libres pour tisser mes sorts, je ne pensais pas que quelques choses puissent me faire de véritables problèmes. Le recrutement d'un garde du corps n'était juste que pour pure sécurité.

Pour le moment, je faisais plutôt choux-blanc, j'avais visité presque toutes les tavernes et auberges de la ville et aucune des rares personnes qui s'étaient proposées ne m'avait convenue. Il faut dire que la majorité n'était intéressée que par mon argent ou moi-même, ce qui était compréhensible mais surtout aucun ne me paraissait capable de survivre s'il y avait un problème, aucun ne maniait suffisamment bien l'épée à mon gout et le seul qui s'était montré capable était hors de mes prix. C'est pour cela que j’espérais que la chance me sourit enfin quand je pénétrais dans une nouvelle auberge. Cette dernière était étonnamment calme pour une auberge des bas fonds, les quelques personnes qui si trouvaient jouaient calmement aux cartes ou aux dés et à mon entrée, aucuns sifflements ni autres démonstrations ne fut faites à mon égard contrairement aux dix derniers établissement que j'avais visité précédemment. Seuls plusieurs regards se posèrent sur moi avant de retourner à leurs positions premières.

Me rapprochant de l'aubergiste, je lui demandais une bière avant de lancer à la salle :

-Excusez-moi de vous déranger, mais y aurait-il un homme d'arme offrant ses services parmi-vous ? 

Reiss avait décidé de commencer son "insertion sociale" par un endroit qui lui semblait approprié : une taverne.
Le guerrier avait quitté l'Olympe après avoir réglé ses dernières affaires en cours et s'était rendu sur Terra où il maîtrisait un peu plus (même si c'était encore assez relatif) les codes de conduites ainsi que les us et coutumes. Et puis... Ce monde lui plaisait un peu plus que la Terre, trop industrialisée et rationelle à son goût. Et son style vestimentaire passait un peu plus facilement, aussi.

Il s'était rendu à Nexus et avait jetté son dévolu sur les bas-fonds. Ce que recherchait le gardien Olympique ? A observer. En apprendre plus sur le comportement des gens entres eux. Comment ils entamaient une conversation, comment ils séduisaient, s'énervaient, en venaient aux mains... Des choses parfaitement anodines que lui ne maîtrisait pourtant pas vraiment. Une prêtresse d'Appolon lui avait conseillé le "Cochon Sage", réputée pour une meilleure réputation que ses concurrentes malgré sa position dans les entrailles de la ville-capitale.
Reiss avait donc suivi l'indication et s'était installé à une table un peu reculée où il avait commandé un bête jus de fruit et avait tendu l'oreille. L'un parlait des dernières actions d'Ashnard, ces deux là se gaussaient sur une fille-chat du marché aux esclaves, celle-çi évoquait une sorte de grand marché aux prix avantageux... Bref, rien de bien particulier, ce qui convenait parfaitement à Reiss. Lui aurait passé toute la journée là, à emmagaziner les informations qu'il glânait ça et là, mais la donne avait changé au moment où la porte avait laissé passer une curieuse femme qui avait rapidement attiré le jeune homme.

Des femmes, Reiss en avait croisée beaucoup. Des déesses, principalement. Les tenues légères comme extravagantes ne lui étaient pas inconnues et les sensations de chaleur au niveau du bas-ventre non plus, bien qu'il ne comprenait pas tout à fait à quoi elles correspondaient. Novice qu'il était dans les arts de l'amour, ce n'étaient pas eux qui l'avait attiré chez cette femme. Non, c'était ce qu'elle dégageait. Elle semblait avoir du vécu, de l'expérience. Peut-être était-ce son allure générale, où ses yeux si semblables à ceux de Reiss... Il ne savait pas trop, mais ne la lâchait plus du regard. Fort heureusement, il était en retrait dans un coin de la salle !
Elle commanda une boisson avant de se retourner vers l'assemblée, demandant si quelqu'un louait ses talents.

Et si Reiss savait faire une chose avec passion, ardeur et succès, c'était bien servir autrui. Pourtant, il hésita à répondre et d'autres prirent sa place. Les deux jeunes qui parlaient du marché aux esclaves avant qu'elle n'entr s'étaient désignés dans un rire gras, disant "Qu'ils lui rendraient bien service avec leurs grosses armes, har-har-har-har" avant que le tavernier ne les déboulonne en les insultant copieusement.
BLAM ! Reiss s'était levé dans un reflexe, droit comme un "i" alors que sa chaise tombait par terre, sous les rires discrets des curieux. Le guerrier avait tout de même une allure un peu agressive et tous pensaient qu'il valait mieux ne pas forcément lui chercher des crosses.

Bon, que dire, que dire ? Reiss avait plongé son regard dans celui de Vivianne, cherchant ses mots en bafouillant légèrement. C'était rare qu'il prenne la parole sans qu'on lui demande de le faire ! Il se concentra finalement, décidant de se focaliser sur le regard de la belle. Ce dernier lui plaisait.

- Je peux vous offrir mes services, Demoiselle. Guettant sa réaction, il ajouta d'un ton un petit peu moins assuré. Enfin... Si vous le désirez.

Reiss ne savait pas du tout dans quoi il risquait de s'engager, à vrai dire. Il aviserait. Pour le moment, le jeune homme se satisfaisait intérieurement d'avoir pû engager un semblant de dialogue de sa propre initiative.

Pour une première fois, ce n'était pas trop mal, non ?

Ah si quand même, il y avait bien ici des idiots, mais bon ils furent bien vite reprit à l'ordre par le tavernier qui tenait semblait-il à la bonne tenu de son établissement. Enfin bon, "me servir avec leurs grosses armes ", on me l'avait pas encore faite, comme quoi, les humains sont pleins de surprises. Mais reprenons, de ce beau monde étant dans la taverne, seul une personne se proposa, un jeune homme d'après son visage et son apparence générale cependant sa tenu, sa façon de se tenir et ses cicatrices montraient bien un combattant. Je savais reconnaitre un guerrier du premier regard, me restait juste qu'à juger de son niveau pour voir s'il y pouvait m'accompagner, même si pour moi le choix était déjà fait. Je dois avouer que son regard, fixait sur le mien, me troublait. J'avais l'impression de voir le maître de mon ancienne école de magie, ce regard était certes celui d'un jeune humain, mais il laissait transparaitre une assurance, une puissance même. Et pour la première fois, je compris ce que voulait dire les gens quant-ils disaient que j'avais un regard envoutant car cette fois si, ce fut moi qui fut envoûté.

Voilà pourquoi je mis bien une petite minute à réagir, détournant mon regard de ses yeux qui me troublaient. Je prenais donc ma chope et me dirigeait vers sa table, c'est pendant ce minuscule espace de temps que je la sentis, une magie légère et pourtant puissante, très puissante même venait du guerrier, cette magie, je n'arrivais pas à l'identifier et pourtant, en matière de magie, je me considère sans fausse modestie comme une experte. Alors que je n'arrivais pas à reconnaitre un type de magie m'impressionnait et m'intriquait au plus au point car à ce jour, cela ne mettait jamais arrivé. Habituellement, j'arrivais au moins à reconnaitre sa fonction mais la rien. Le jeune homme qui se trouvait devant moi, qui avait fait tomber sa chaise et qui bafouillait ses mots possédait une puissance magique énorme et cela, au lieu de m'appeler à la prudence, ne fit que renforcer ma curiosité et mon choix de prendre ce jeune homme comme garde du corps temporaire.

C'est donc mon choix déjà fait que je m’asseyais à sa table, lui faisant signe de s'asseoir lui aussi. Une fois ceci fait, je prenais la parole, parlant assez doucement, histoire qu'il soit le seul à m’entendre :

-C'est avec plaisir que je vous engagerai monsieur car je suis déjà sûre de vos capacités, vous êtes puissant, de cela j'en suis sûre, je sens votre puissance. C'est votre prix qui m’inquiète, je ne suis pas sûre de pouvoir m'offrir vos services, autant vous le dire tout de suite et nous éviter de longues négociations, je peux vous payer mille pièces d'or. Tout cela dans le but de me protéger lors de l’exploration d'un temple maudit dédié à un ancien dieu que je pense disparu. Je tiens à vous préciser que dans ce temple se trouve surement des monstres d'une nature inconnue qu'il nous faudra combattre.
     
Je laissais passer un petit moment, prenant une voir deux grosses gorgées de bière avant de reprendre :

-Bien sûr, vous n’aurez pas à combattre seul, je devine que vous n'avez rien contre la magie et je vous aiderai donc avec cette dernière. Voilà mon offre monsieur, j’espère qu'elle vous convient et si vous avez des questions, je suis prête à y répondre. Ah oui ! Excusez-moi, je ne me suis pas présentée, je me prénomme Vivianne.

Sur ces mots, je lui tendais la main. Mille pièces d'or, deux fois plus que ce que j'avais proposé aux autres et surtout toutes les économies que j'avais faites en presque cinquante ans, mais bon, je n'avais pas vraiment besoin de ces dernières pour vivre et je voulais vraiment que ce guerrier m'accompagne. En parlent de guerrier, où était son arme, sa magie peut-être ?

Arpès qu'elle eut marqué un temps qui sembla être dû à l'hésitation, l'inconnue prit place à la table de Reiss en invitant ce dernier à l'imiter. Le jeune homme obtempéra rapidement, redressant sa chaise sur ses quatre pieds avant de s'installer, un peu mal à l'aise. Le guerrier allait devoir dialoguer avec cette femme qui ne le lâchait pas du regard et c'était peu de dire qu'il ne se sentait pas à l'aise.
Reiss ne savait pas encore bien interpréter le regard d'autrui sur lui et avait peur de tirer de trop hâtives conclusions. Pour ce qui était de l'attention que la demoiselle lui portait, le garde Olympien mit cela sur le compte de son apparence à lui. Reiss savait bien que ses vêtements pouvaient paraître curieux à certains, d'autant qu'il portait son drôle d'accoutrement en sus d'une protection de cuir sur son bras gauche, pour éviter d'en exposer l'aspect "peau brûlée et noircie" qui pouvait être rebutante.

Parlant à voix basse, l'elfe lui exposa avec un peu plus de détails ce qu'elle attendait de lui. Il s'agissait de l'accompagner dans un vieux temple et de la protéger, si il comprenait bien. C'était tout à fait dans ses cordes, à vrai dire... Par contre, Reiss ne saisissait pas trop cette histoire de pièces d'or. Lui qui avait accès à des trésors jalousement conservés sur l'Olympe n'avait pas réellement de notion d'argent, en vérité.
Il la laissa boire et resta silencieux, à l'observer dans les moindres détails. Reiss trouvait le visage de son interlocutrice assez plaisant et devinait un peu son corps, qui était loin d'être repoussant... C'était cela, être "attiré par le sexe opposé" ? La sensation lui semblait déplacée, mais douceureuse.

La main tendue vers lui fît cesser ses pensées et Reiss comprit après quelques courtes secondes qu'il devait la lui serrer, ce qu'il fît avec délicatesse avant de prendre enfin la parole à son tour.

- Je suis Reiss, dame Vivianne. Si j'accepte votre offre, je ferais tout pour ne pas vous exposer au danger, vous n'aurez donc pas à combattre.

Ce n'était pas que l'humain n'avait pas foi en les capacités de la belle, c'était simplement une chose naturelle pour lui. Si il devait la protéger, il le ferait jusqu'au bout. Il était comme ça !

- Mon prix et de...euh...rien. Je me moque pas mal de l'or, mais si vous voulez absolument monneyer ma compagnie, je vous demanderais de me parler.

Reiss voyait d'autres richesses, lui. Le contact humain, déjà. Comprendre mieux les relations entre les individus, appréhender ses semblables... Si Vivianne venait à accepter, ça ferait son bonheur.
Toutefois, il était conscient que la proposition pouvait passer pour une vaste blague, aussi tenta t'il de se justifier.

- Ce n'est pas une plaisanterie, ma Dame. Je n'ai que faire de vos économies et je ne cherche qu'un peu de compagnie. Si je dois défendre votre vie en échange, sachez que pour moi le marché est équitable. Si cela vous convient, je suis prêt à partir dans l'instant. A moins que vous n'ayez des questions ? Allez y, j'y répondrais sans détours.

Étonné, cela devait même se voir sur mon visage. Il faut dire que je ne pouvais qu’être cela car le dénommé Reiss ne voulait pas être payé en or mais en parole, de plus, sa manière de parler n'était pas celle d'un mercenaire mais plutôt celle d'un gentilhomme, celle d'une personne ayant reçu une éducation riche et élevée, même sa manière de me serrer la main me confortât dans cette idée. Alors oui, j'étais étonné car Reiss n'était pas un mercenaire, maintenant j'en étais sûre, son éducation et la puissance que je sentais à lui me le clamer haut et fort. La question était maintenant de savoir qui il était ou même ce qu'il était, ah curiosité quand tu nous tiens, Reiss m’intéressait maintenant tellement que j'en oubliais presque le temple. Était-il comme moi, une personne ne cherchant qu'à explorer des lieux inconnus, à moins que ce soit l'étude des gens qui l’intéresse, dans les deux cas, il me ressemblait. Voulait-il connaitre la personnalité d'une elfe ou voulait connaitre ma personnalité ? Arg, trop de questions me venaient en tête. De plus, je me faisais peut-être des idées.

-Vous m'intriguez Messire Reiss, votre attitude n’a rien voir avec celle d'un mercenaire, sans compter la puissance que je sens en vous. Vous me demandez de vous parler, je le ferais donc avec grand plaisir et pas simplement juste en payement d'un service. Ensuite, j'ai effectivement plein de questions mais nous en parlerons en chemin. Considérez-vous comme engagé.

Sur ces mots je finissais la bière d'un trait et me levais de table, faisant signe à Reiss de me suivre à l’extérieur de l'auberge. Quand j'y pensais, j'avais vraiment bien fait d'aller au "Cochon Sage", j'y avais trouvé une personne fort intéressante et par là-même gardé toutes mes pièces d'or. En parlent de personne intéressante, je me retournais vers Reiss.

-Puis-je vous proposez un petit jeu qui, je pense, devrait vous plaire. Je devine que vous devez avoir autant de questions à me poser que j'en ai moi-même. Alors voilà, je vous propose que pendant le temps que nous allons mettre pour atteindre le temple par cette superbe nuit. Nous nous posions tour à tour une série de questions, bien sûr, rien ne nous oblige à y répondre. Si cela ne vous dérange pas je vais commencer.

Je prenais un petit moment pour sélectionner les questions qui me paraissaient primordiale dans le flot qu'il me venait en tête. Il faut dire que des questions j'en avais trop mais en les organisant un peu, je pouvais en effacer une bonne partie.   

-Alors en premier pourquoi souhaitez-vous que je vous parle, est-ce pour étudier ma personnalité ou bien pour connaitre les habitudes des elfes, si c'est le cas, sachez que je ne représente pas du tout les miens. Ensuite, êtes-vous un mage vous aussi, comme je l'ai dit tout à l'heure, je sens une très grande puissance en vous, de plus, je ne vous voie pas d'arme. Et pour finir avec cette série, êtes-vous un noble en vadrouille ?

Et voilà, quelles petites questions qui satisferont pendant un instant ma curiosité.

Ce qui était une bonne nouvelle, c'était que ces deux là semblaient pouvoir parvenir à s'accorder assez facilement. Vivianne n'était certainement pas une mauvaise personne et le marché proposé par Reiss -aussi curieux fût-il- sembla lui convenir. Mieux, il semblait attiser la curiosité de l'elfe envers ce drôle de jeune homme qui se contentait de sourire alors que sa "patronne" lui confirmait qu'il était engagé.
L'humain la suivi donc à l'extérieur sans mot dire, profitant un peu malgré lui de la vue dorsale de Vivianne. La robe qu'elle portait ce soir lui moulait savamment le dos et la chute de reins, ce qui la rendait plutôt agréable à rega... non, à dévorer des yeux. Reiss la dévorait du regard, bien que ce ne fût ni très poli ni même dans ses habitudes.
Heureusement, il releva les yeux très rapidement lorsqu'elle se retourna vers lui, du moins l'espérait il.

- Votre idée me semble plutôt adaptée à la situation, ma foi. Ce petit jeu ne manquera j'en suis sûr pas d’intérêt.

Un petit sourire franc alors qu'ils reprenaient la route tout les deux, Reiss talonnant Vivianne. A elle de mener la danse puisqu'elle était la seule à connaître leur destination finale.
Patiemment il attendit, avant que ne parvienne le premier flot de questions. Toutes lui semblaient très pertinentes et heureusement pas trop "intimes"... Reiss ne parlait que très rarement de sa fonction réelle et il aurait détesté mentir à Vivianne. Il ne restait plus pour lui qu'a espérer qu'elle ne pousse pas trop loin ses interrogations quant à ses activités.
Bon, il aviserait.

- Vous... Vous allez me prendre pour un drôle de personnage, mais je recherche le contact avec autrui car je n'y suis pas habitué. Les subtilités d'une conversation, les clés du comportement de l'interlocuteur, le jeu de séduction... Je voudrais simplement apprendre pour paraître un peu moins curieux aux yeux des autres. Désolé, vous êtes mon premier "cobaye"...

Reiss fît une petite moue. Il était à espérer que Vivianne ne le prenne pas mal... ou pour un fou, en fait.
Il continua pour répondre au mieux aux interrogations qu'avait soulevé la jolie rousse.

- Si vous acceptiez de me livrer quelques unes des clés de votre propre personalité, je m'estimerais chanceux. Quant à vos semblables, ma foi... Je veux bien en apprendre plus sur eux même si vous dites ne pas correspondre aux standards. Quant à mon arme...

L'humain se contenta de prendre en main le cylindre qui pendait à sa ceinture, l'en détachant avant de le tendre vers l'avant. Une lame d'acier légèrement recourbée en jaillit alors, tandis qu'une partie de l'objet se relevait sur elle-même pour former une collerette qui devint une garde. Reiss avait à présent en main un véritable katana dont la lame entretenue brillait doucement sous la lumière de la lune qui éclairait leur chemin. En jouant habilement du poignet, Reiss fît habilement tourner le sabre dans sa main avant de le faire revenir à son état initial.
Il ne comptait pas évoquer l'Etna-Arma, pas encore. Ce n'était pour lui pas une arme mais un pouvoir, aprés tout.

- Je ne suis pas un gentilhomme, non. Je me contente de suivre l'éducation qui m'a été donnée pour honorer au mieux mes précepteurs, ma Dame. Ah, mais c'est mon tour de poser les questions, non ?

Reiss marqua un petit temps d'arrêt pour se gratter le menton, avant de reprendre la parole sans pour autant cesser la marche.

- Vous ne cessez de parler de ma puissance. Pourquoi ? Cela vous attire, d'une façon où d'une autre ? Est-ce ce que vous recherchez vraiment ? Vous êtes une belle femme, je crois. Vous devez bien avoir un compagnon, non ? Pourquoi ne vous accompagne t'il pas ? Que recherchez vous exactement dans ce temple ? Trésors et artefacts ? Pourquoi, si c'est le cas ? Et votre magie, comment l'utilisez vous ? D'où venez vous ?

Reiss était décidément une personne bien surprenante, de toutes les questions que je lui avais posé, je n'avais deviné aucune des réponses et contrairement à d'habitude, au lieu de calmer un temps ma curiosité, les réponses ne firent qu'accentuer à un point inimaginable ma soif de savoir. Pourquoi était-il à la recherche de contact, à voir sa réponse en détail, on aurait cru qu'il n'avait à ce jour rencontré personne se qui, à vrai dire était peut-être le cas, c'est vrai qu'il paraissait bizarre mais c'est ça qui faisait son charme, euh je veux dire son intérêt. Les gens banals ne représentent que peut voir aucun intérêt pour moi et si j'avais bien compris, je n'étais moi-même pas trop normale au niveau du comportement, j'étais selon beaucoup folle, une folie douce certes mais une folie quand même. Enfin bon, il voulait que je lui serve de cobaye, eh bien ça serait avec plaisir.

Son arme était simplement un petit cylindre qu'il portait à la ceinture et qui une fois en main, se transformait en katana. C'était bizarre, je n'avais pas senti ce petit mais pratique artefact, surement caché par la sourde et puissante magie que je sentais dans Reiss, d'ailleurs après m'avoir annoncé qu'il n'était pas un gentilhomme, il me posa à son tour des questions et cette première question était sur cette puissance. C'est donc en marchant à reculons pendant un petit moment que je lui répondis.

-Presque toutes vos questions débutes par la même réponse, vous voulez que je vous parle de moi et bien je vais le faire en partie. Je suis une exploratrice elfe et tout par de là. Votre puissance m'attire oui, mais pas pour l'obtenir, je me juge déjà suffisamment puissante et la seule chose qui m’intéresse est de la comprendre tout simplement. Voyez-vous, je ne vis et arpente ce monde que pour la connaissance car depuis mon plus jeune âge, je suis prise d'une curiosité que je n'ai à ce jour jamais rassasié plus d'une journée.

Me remettant dans le bon sens, je tournais dans une rue avant de reprendre, me mettant au niveau de mon compagnon.

-Je vous remercie du compliment, mais il se trouve qu'à ce jour, je n'ai jamais trouvé un homme qui bloque pendant suffisamment de temps mon envie maladive de bouger et d'explorations. De plus, pour beaucoup de personnes je suis un peu folle et qui voudrait voyager avec une personne qui vous accorde autant voir moins d’intérêt qu'un livre ou une statue. Alors oui, j'ai eu quelques rapports pendant un temps avec un ou deux mâles, mais je dois vous avouer que c'était surtout pour connaitre et étudier leur système de séduction et leurs pratiques. Et oui, ma curiosité est à ce point-là et pour le moment, je ne suis jamais tombée amoureuse.

Je m’arrêtais de parler, jetant un coup d’œil à Reiss. Comment allait-il réagir, dans son cas beaucoup de personnes me regardaient avec un air ahuri, avant de déclarer haut et fort que j'étais folle et de partir pour ne plus jamais m'adresser la parole. Cependant, avec Reiss, j'étais sûre que la réaction n'allait pas être celle là. Enfin bon, reposant mon regard sur la route à suivre, je reprenais la parole.

-Ce que je recherche dans ce temple, en sois rien, je veux juste connaitre toute son histoire, non j'irais même plus loin, je veux tout savoir. Les artefacts et les trésors, et bien je prendrais certes quelques pièces en souvenir et pour les objets magiques, je les laisserais sur place sauf si je les juge trop dangereux, dans le dernier cas, je les prendrais avec moi et les détruirais par mesure de sécurité. Et pour ma magie, tient, sachez que pour les miens, il est très impolie pour une race qu'ils disent inférieure de poser cette question. Habituellement, c'est puni par une dizaine de coups de fouets. Pour ma part, j'aime autant dispenser la connaissance que la rechercher, je vais donc vous l'expliquer. 

Je prenais une assez grande inspiration, cherchant par la même mes mots, voulant faire l’explication la plus précise sans pour autant faire un long exposé. 

-Pour faire simple, mon clan voit la magie comme une échelle à quatre niveaux. Le quatrième étant le plus faible et le premier le plus fort. Le quatrième demande des gestes et des paroles pour ce faire, le troisième que la parole, le second que des gestes et le premier ne demande qu'un simple effort de pensées. Bien sûr à tout cela il faut rajouter une dépense d'énergie propre au sortilège voulu. Pour ma part, je suis une mage de deuxième niveau, seul des gestes me sont nécessaires pour faire des sorts, personnellement, je dis que je les tisse. Ah nous sommes déjà en vue de notre objectif.

M’arrêtant un moment, je pointais du doigt le sommet d'un clocher que l'on pouvait entrapercevoir grâce à la lueur de la lune et des étoiles.

-L'entrée du temple se cache quelque part dans cette église, ça sera à moi, pardon à nous de la découvrir. Sinon, vous m'avez demandé d'où je viens, eh bien je viens d'un clan elfique qui vénèrent la magie, voyant en elle un dieu suprême dont-ils sont le peuple élue. Ils considèrent donc toutes les autres espèces comme inférieures et ne connaissent aucune forme d'art hormis celui magique. À cause d'une divergence d’opinion qui s'est finie en affrontement, je fus bannie de mon peuple.    

Je faisais un petit sourire à mon garde du corps, penchant par la même légèrement ma tête sur le côté.

-Amusant non, enfin bon, à mon tour de poser des questions. J'en aurais qu'une qui résument toutes les autres. Qui êtes-vous Reiss ?

En vérité, il n’y avait pas de magie dans le katana de Reiss. C’était un artefact très ingénieux qu’il avait reçu d’un des acolytes d’Héphaïstos en guise de récompense pour un petit service rendu. Le sabre n’avait rien de magique… C’était un « simple » mécanisme. Sur l’Olympe, on faisait des merveilles ! Vivianne sembla certes intéressée par l’objet mais ne poussa pas son investigation plus loin. Tant pis, où tant mieux pour Reiss.
Intrigué, le guerrier fût étonné de voir l’elfe se retourner pour progresser à reculons, continuant sa route sans cesser de le regarder lui. Même si elle n’avait sûrement pas d’intentions particulières, Reiss s’en senti flatté et se mit à rougir doucement avant de détourner le regard, un peu gêné.
La jeune femme lui plaisait, vraiment. Oui, elle était séduite par sa puissance… Où plutôt par l’origine de ces derniers et elle l’expliquait sans honte, avide de combler sa curiosité qu’elle décrivait comme dévorante. Le gardien Olympien pouvait tout à fait le comprendre, ça. C’était un point qui les réunissait bien qu’ils n’aient pas les mêmes interrogations. Reiss avait sûrement bien des réponses aux questions que Vivianne pouvait se poser ! Il vivait depuis des temps immémoriaux, connaissait des secrets divins… C’était une encyclopédie et il fût tenté de l’avouer à Vivianne, avant de se raviser.
Cette femme aimait tant la recherche que l’instant presque orgasmique de la découverte, c’était clair ! Il aurait été malvenu de la priver de ce plaisir qui était une partie importante de sa vie.

- Les elfes ont une longue vie, non ? Vous vivez sûrement depuis quelques temps mais vous n’avez jamais trouvé une solution à un mystère qui vous permettrait de ne plus voyager ? J’en suis étonné, mais je crois que je suis également content. Ces explorations font partie de vous et si un jour vous deviez arrêter, je pense que vous perdriez une part de votre âme.

Elle avait reprit le bon sens de la marche et une fois encore, Reiss ne pût s’empêcher de regarder son dos. Pour éviter de n’avoir que cela en tête, le guerrier força le pas pour revenir à la hauteur de la belle, marchant à ses côtés, leurs mains se frôlant parfois.
Il la regarda tandis qu’elle parlait de ses amours qui en fait n’existaient pas. Les raisons de cette absence de compagnons où même d’envie de s’en trouver un.
Quand la rouquine parla de les étudier, Reiss la fixa avec intensité… Peut-être un peu plus froidement qu’il ne l’aurait voulu, mais le jeune homme ne savait que peu varier ses expressions et il fallait bien avouer qu’il n’était pas franchement chaleureux de nature.

- Vous… étudiez ? Jusqu'à vos compagnons intimes ? Après un petit silence, le guerrier laissa se dessiner sur ses lèvres un léger sourire qui sur son visage avait quelque chose de rafraîchissant et surtout, surtout ! Sincère. Oui, c’était le mot. Je comprends, vous savez. De ça, je suis capable. J’aimerais moi-même me livrer à ce genre de découverte ! Apprendre le comportement de l’autre, apprendre à aimer, déchiffrer, faire l’amour même ! Nos raisons ne sont sûrement pas semblables certes, mais je me reconnais un peu en vous, je crois. C’est... agréable, d’autant que vous avez ma sympathie et mon intérêt tant pour votre morale que votre joli physique.

Bien sûr, que tout cela pouvait passer pour un sous-entendu graveleux et intéressé ! Mais Reiss n’était pas de ce calibre là. Franc et sincère, le jeune homme exposait simplement et clairement le fond de sa pensée.
Le sujet changea et Vivianne ne fût pas avare d’explications quant à son système de magie. Ce dernier ne manquait pas d’intérêt et effectivement, la belle avait l’air douée dans son domaine. Un moment durant, Reiss se demanda quel aurait été son classement sur cette même échelle. Bah, cela n’avait pas vraiment d’importance.

- Je suis assez curieux d’avoir une idée de la qualité de votre magie, dame Vivianne. Et même si vous me considérez comme inférieur, je serais ravi si vous acceptiez à un moment où à un autre de me montrer. Je vous rendrais la pareille, bien entendu. C’est plus agréable de partager, je pense, surtout entre nous deux. Toutefois, je ne comprends pas. Pourquoi vos semblables me considéreraient ils comme moins bien qu’eux ? Je ne vous considère pas comme supérieure mais égale, en ce qui me concerne.

Il haussa les épaules. Les êtres supérieurs, Reiss les connaissait plus que bien. Les elfes n’étaient pas des dieux, après tout !
Le guerrier se concentra sur le clocher qui lui était désigné. Là-bas, une force divine noire empestait l’air. Une force obscure qu’il était préférable de neutraliser, bien que le jeune homme ne sache pas encore pourquoi. Intéressant, cette expédition anodine venait d’entrer dans ses fonctions de gardien. Anéantir la menace allait devenir son but, mais Reiss appréciait trop Vivianne pour lui gâcher son plaisir. Il allait donc suivre le mouvement sans rien dire, avant d’aviser lorsqu’il serait en face du problème. Ses yeux se posèrent sur le décolleté de Vivianne, duquel il se détourna en rougissant furieusement. Heureusement qu’elle semblait ne rien avoir surpris et qu’elle continuait de parler !

- Les vôtres se considèrent comme élitistes, élus ? Je trouve cela horriblement réducteur, sauf votre respect. Lorsque l’homme cesse de douter et de s’intéresser, il cesse d’évoluer. Vous êtes promise à une perpétuelle évolution, ma Dame.

Reiss souriait, avant de perdre son léger rictus. La question de Vivianne le faucha un peu, bien qu’il aurait dû s’attendre à la voir arriver. Il ne voulait pas mentir à son employeuse, où la mener en bateau… Mais il ne voulait pas se montrer trop bavard. Certains secrets ne devaient pas être trop exposés.
Un désagréable blanc s’installa entre eux, avant que l’homme ne se décide enfin à argumenter un minimum tout en inclinant la tête selon le même angle que celui qu’avait adopté Vivianne, un peu par jeu, un peu pour voir ce que ça faisait.

- Pour le moment, juste votre employé. Un gardien. Oui, c’est tout à fait cela : je suis un gardien et pour l’heure c’est vous qui êtes sous ma protection.

Reiss abandonna sa position avant de tourner le dos pour se diriger vers l’église, en ouvrant finalement les portes pour y jeter un œil prudent. Devant le duo s’ouvrait une salle de prière aux bancs renversés, aux objets de cultes détruit et jetés à terre et sur les murs et le sol défoncés ce qui semblait être de grandes et larges traînées de sang séché.
Tout cela ne promettait rien de bon…

- Explorez-moi, dame Vivianne. Nous verrons si vous pouvez trouver davantage de réponses. En attendant, montrez-vous prudente. Cet endroit ne me dit rien qui vaille… Il empeste l’Ichor obscur.

Drôle de formulation que de parler de cette façon du sang des dieux, pas vrai ? Reiss sembla en savoir un peu plus long sur les forces à l’œuvre en ces lieux qu’il n’aurait dû.
Katana dégainé à la main, il entama le tour du propriétaire tout en jettant parfois des regards à sa partenaire.

Effectivement, il allait falloir que je sois prudente et pas seulement à cause des traces de sangs qui se trouvaient par terre. Il allait falloir que je sois aux aguets pour trois raisons, la première et la plus évidente était la présence de danger. Les traces de sangs n'étaient pas arrivés toutes seules ici et même si le sang datait d'un certain temps, il montrait quand même la présence d'au moins un tueur. La deuxième raison était l'église et le temple en lieu-même, je ne voulais pas qu'un seul indice, qu'une seule petite chose m'échappe et enfin la troisième raison et la plus importante était Reiss lui-même. Ce jeune homme, que dis-je cet homme car je commençais à mettre en doute son âge réel, me fascinait comme j'avais encore personne ne l'avait fait. Son attitude, ses réflexions, ses réactions, ses mots même montraient qu'il n'était pas une personne banale, hors les gens anormaux me plaisaient par-dessus tout, ce n'était pas de l'amour ni quelque chose sans rapprochant, mais plutôt une fascination.

-Ne vous inquiétez pas, je serai attentive messire Reiss, très attentive.

Ces quelques mots, je les avais prononcés d'une façon qui voulait tout dire, j'allais être aux aguets et rien n’échapperait à mon regard.
 
-Sinon, avant de passer aux choses sérieuses, je vais quand même répondre à vos questions histoire de clore notre petit jeu. Ils se trouvent que oui, j'ai déjà trouvée des solutions pour ne plus avoir à voyager, mais comme vous le dites, je pense que les voyages font partie de moi. Sinon, il m'arrive quand-même de temps en temps de ne pas parcourir les routes, surtout quand la fièvre de la recherche me prend. Dans ces moments-là, il m'arrive de me téléporter. 

Je me rapprochais de mon protecteur, lui jetant un petit sourire en coin avant de tisser d'une main un petit sortilège de lumière qui créa une boule bleue qui commença à s'élever dans les airs en augmentant d'intensité, révèlent ainsi toute la scène de désolation qu'était l'entrée de l'église.

-Voilà une petite démonstration de ma magie, cette lumière est bien plus subtile qu'il n'y parait, en fait, seul ceux que j'ai choisie peuvent profiter de ses effets, les autres restent plongés dans le noir, un subtil petit sortilège d'illusion permet cela et cela consomme largement moins d'énergie que de modifier la vision d'une personne.

Je jetais un regard à la pièce maintenant totalement révélée, à par moi et Reiss, il n'y avait personne de visible, cependant, trois portes se trouvaient à l'autre extrémité de la salle et si deux étaient à demi détruite. La dernière était toujours intacte et pour cause, aux lieux d’êtres fait que de bois comme les autres, celle-ci semblait disposer d'une structure métallique.

-Vous me demandiez pourquoi les miens trouvent-ils toutes les autres races inférieures, je pourrais vous répondre que c'est juste parce que ceux sont des idiots me cela serait trop facile. Non je pense que cela est dû au fait que mon clan n'est jamais rencontré de peuple ayant une puissance militaire plus puissante et aussi au fait de notre éducation. On nous apprend en cours d'histoires que notre peuple a été choisi pour dominer tous les autres alors que voulez-vous, avec un bourrage de crane permanent vous répétant que vous êtes les plus forts, mon clan a fini par y croire dur comme fer.

Je poussais un soupir, avant de me diriger vers la porte que j'avais repéré. Ah mon peuple, qu'est-ce que j'aurais donné pour réussir à le faire changer, mais bon, parfois, on ne peut luter et il faut rendre les armes en passant à autre chose.

-Et ne vous inquiétez pas, je ne vous considère en rien comme inférieur, cela fait plus de deux siècles que j'ai compris que les miens se trompent sur presque tous les points. Ils me prennent pour une folle, d'ailleurs presque tout le monde me prend pour une folle, je vous ai étonné quand je parlais de mes partenaires intimes, j'ai pu le remarquer.

Une fois devant la porte, je me retournais et lançais un sourire et regard coquin à Reiss.

-Vous dites que vous êtes intéressé par ma morale et mon physique, j'ai pu effectivement remarquer certains de vos regards sur mon corps, ne rougissez pas, c'est mon travail de tout remarquer. Et je me permets de vous signaler que vous avez-vous-même un beau corps selon mes critères purement personnel. Mais c'est votre personnalité qui m’intéresse surtout, vous voulez apprendre les jeux de l'amour pour pouvoir séduire les autres, c'est bien mieux de se laisser porter par son imagination. À quoi cela sert-il de faire toujours pareil que nos ancêtres. Je vous propose quelque chose Messire Reiss, continuons en à apprendre un peu plus l'un sur l'autre et quand vous vous sentirez près, laissez parler votre instinct, je ne vous repousserai dans aucuns cas.     

Pour la majorité des gens, cela doit être une drôle de manière de dire à quelqu'un que vous êtes près à coucher avec lui. Mais c'est ma manière, il faut dire que pour moi, tout cela ne serait qu'une expérience agréable visant à connaitre les manières sexuelles d'une personne qui n'y connaissait rien. Traitez-moi d’être sans cœur si vous voulez, mais je suis comme ça. 

-Si je peux vous donner un indice, se montrer mystérieux est un bon début pour séduire une femme et là, je ne parle pas que de moi, il semble que tous les membres féminins d’espèces évoluées sont attirées par le mystère. Cependant, je sais remarquer quant quelqu'un veut cacher quelque chose. Vous ne voulez pas me dire qui vous êtes Reiss, pour vous c'est une chose qui doit rester secret. Vous dites que vous êtes un gardien et je vous croie, mais de quoi êtes-vous ou étiez-vous le gardien Reiss. Vous dites que cet endroit empeste le sang de dieu maléfique, comment le savez-vous ? Est-ce juste une supposition ou est-ce une chose que vous sentez, comme je sens moi-même les auras magiques. À moins que vous en sachiez plus que vous ne voulez le dire sur le temple qui se cache sous nos pieds. Seriez-vous un prêtre d'un autre dieu, gardien de sa foi et de son histoire. Hum .... Peut-être un ennemi du dieu qui se trouvait en ces lieux autrefois....

Je me laissais aller à mes réflexions, étudiant en même-temps la porte de fer, cherchant à voir si elle n'était pas piégée d'une quelconque méthode magique, tissant un léger sortilège pour l’analyser, cherchant à découvrir ses failles. Pourquoi une telle prudence devant une simple porte, tout simplement car dessus se trouvait un symbole magique et religieux que l'ordre immaculé utilisait pour diminuer les auras magiques. La question était de savoir si c'était pour cacher l'aura d'un piège sur la porte ou ce qui avait derrière la dite porte. Non, la porte n'était pas piégée par la magie et après une étude visuelle un peu poussée, elle n'était pas piégée mécaniquement, simplement fermé à clef comme n'importe quelle porte banale.

-Reiss, pourriez-vous venir s'il vous plait, vous voyez ce symbole sur cette porte, il est fait pour dissimuler les auras magiques, hors il se trouve que cette porte n'a rien de magique et n'est même pas piégée. Il doit donc être là pour cacher l'aura d'une chose qui se trouve dans l'autre pièce. Quand pensez-vous ?

Cette question était en soit un test, un test pour Reiss, il voulait que je l'explore, eh bien j'allais le faire. Sa réponse, telle qu'elle soit, allait me donner un infime indice sur lui et c'est avec tout ces infimes indices que je découvrirais qui il était car maintenant, mon objectif premier était celui-ci. Le temple allait juste me servir de prétextes à tout un tas de questions et de mises à l'épreuve. Oh je n'étais pas idiote, je savais que Reiss allait sans apercevoir mais cela n'était pas grave.

Reiss commençait peu à peu à la comprendre : pour Vivianne, il était un challenge au moins aussi grand que celui que représentait l'exploration de ce temple perdu sous les rues de Nexus. Cet état de fait avait quelque chose de très stimulant, mais d'un peu inquiétant également : Si l'elfe mettait le doigt sur quelque chose qu'elle n'aurait pas dû savoir, le guerrier aurait peut-être besoin de s'assurer de son silence. Il l'avait déjà fait par le passé et ce à de nombreuses sans avoir l'ombre d'un regert ou d'une hésitation, oui. Mais si il avait dû porter la main sur Vivianne, le gardien de l'Olympe en aurait été attristé. Réticent, même. Voilà qui ne lui ressemblait pas, de mettre sa mission en balance avec son propre intêret.
Fascinante et déstabilisante sorcière, elle était la partenaire idéale pour accompagner la volonté de changement de Reiss.
Restait à espérer que ce virage ne fût pas trop brutal, auquel cas la chute en serait douloureuse et peut-être même pour eux deux.

Bien sûr, qu'elle serait attentive. Sinon, où aurait été pour elle le défi ? Reiss ne rétorqua rien, se promettant intérieurement de mesure les propos qui passeraient ses lèvres. Il avait volontairement mis le doigt dans un engrenage redoutable mais ne comptais pas faciliter la tâche de sa belle pour autant.
Il avait fait quelques pas qui avaient sinistrement résonnés dans le corps éventré de l'église et s'était dirigé vers l'autel pour en faire le détail. La petite table en pierres épaisses avait été sévèrement endommagée par ce qui semblait à Reiss un coup puissant. Sur le sol, l'Olympien trouva des traces de griffes qui avaient rayé le carrelage et un peu plus loin, les restes d'une robe légère qui devait être blanche... Avant d'être imbibée de sang séchée, déchirée au niveau de la poitrine. Une trace de couteau, c'était à peu près certain.
Prit dans ses reflexions, la curieuse lumière qu'avait fait naître Vivianne le fît revenir à cette dernière, la robe à la main. Ses yeux orangés se levèrent pour contempler vers l'orbe qui diffusait cette drôle de luminosité.

- Pratique, c'est indéniable. Je suis incapable de faire ce genre de chose... Peut-être devrais-je m'interesser un peu à la magie. Son regard revint à la rousse. Votre peuple s'est donc fondé sa propre image du monde, je vois. Si ils avaient eu votre curiosité, peut-être se seraient il aperçus de combien ils peuvent être dans le faux.

Alors que Vivianne s'était éloignée, Reiss l'avait rejointe à côté des portes que sa lumière avait révélées. La sorcière avait entreprit de s'intéresser à l'ouverture métallique tandis qu'elle parlait.

- Je ne vous crois pas folle, loin de là. Votre réponse m'a surpris, simplement ! Ce n'est pas le genre de choses qu'on entends tout les jours. On parle de plaisir, de servitude, d’intérêt.... Mais vous, vous parlez du sexe comme d'un simple moyen d'étude. Mais comme Je crois vous comprendre au moins un peu, votre réponse m'a paru découler d'une question de logique.

Ohla... Le regard qu'elle adressa à son garde du corps mit ce dernier fichtrement mal à l'aise et ce qu'elle lui annonca juste après fît passer le jeune homme au rouge pompier en un temps record. Pour un peu, Reiss en aurait même brillé dans la nuit ! Celle là, il ne l'attendait pas ! Mince, Vivianne lui disait que si il voulait lui faire l'amour, il n'avait qu'a...se servir ? Le gardien resta planté là, droit comme un "i", la bouche ouverte en une expression de surprise muette et les yeux grands ouverts.
A ce moment précis, il n'aurait pas été inexact de dire que son cerveau avait purement et simplement bugué. D'ailleurs, la tirade suivante de Vivianne lui échappa presque entièrement et il ne réalisa pas qu'elle commençait doucement à se faire une idée de plus en plus exacte sur lui bien qu'elle tâtonnait encore.

- Je....

Rien de concret avant qu'elle ne lui demande de venir s'approcher, ce qui fît enfin réagir Reiss... Qui ne lâchait plus les courbes de Vivianne des yeux, son esprit de plus en plus encombré par des pensées dont il comprenait qu'elles étaient érotiques, voir même franchement salaces.
Alors que sa température interne grimpait en flèche, son esprit rationel parvint tout de même à se concentrer sur la porte qui était la cible actuelle des interrogations actuelles de Vivianne, qui avait décidemment un talent certain pour changer de conversation comme Reiss de vêtements.
Le gardien pût tout de même se reprendre enfin, bien que ses joues fûrent encore rouges tandis qu'il passait sa main sur la porte.

- La plupart des êtres sont sensibles aux puissantes auras, même si ils ne les comprennent pas forcément. Par exemple, un humain pourrait se voir prit de panique dans une pièce emplie d'une aura malveillante, sans qu'il en voit l'origine. Reiss poussa un petit soupire, ses doigts glissant sur l'acier. Il sentait l'Etna-Arma réagir et savait que cela n'augurait rien de bon pour la suite, bien que la sensation était encore diffuse. Le véritable danger n'était pas juste derrière la porte, il en était persuadé. Ceux qui ont installé ça ne voulaient pas que les gens soient réticents à s'approcher. Ils voulaient les piéger, en quelque sorte. Qu'ils ne sentent pas le danger pour plonger dedans.

Ca ne lui plaisait vraiment pas. Revenant à Vivianne (bien qu'il évitait un peu son regard, encore gêné), il lui désigna la robe souillée de sang.

- La personne qui portait ceci à été poignardée sur l'autel, j'y ai trouvé des traces de sang. Je ne pense toutefois pas à un sacrifice, mais plutôt... A une préparation. Comme on taille un abat de viande avant de le manger. Et si vous regardez bien, on voit un peu de sang passer sous la porte. Vous avez bien dit qu'elle n'était pas piégée, n'est ce pas ? Alors je vais l'ouvrir. Mettez vous de côté, pour le cas où.

D'un revers de la main, il poussa délicatement Vivianne pour être sûr qu'elle ne serait pas trop proche de l'ouverture si quelque chose devait en jaillir une fois qu'elle serait libre. Mais.. Ses doigts effleurèrent involontairement la poitrine de l'elfe, et Reiss la fixa dans les yeux, un moment silencieux.
Et là, sans prévenir, sa main ouvrit un peu plus largement le décolleté avant d'y plonger, attrapant délicatement le galbe de l'un de ses seins pour le pétrir quelques secondes, jouant de la chair entre ses doigts encore un peu malhabiles mais désireux de bien faire.
Pourquoi avait-il fait ça ? Par envie, bien sûr. Mais surtout pour s'assurer que Vivianne ne mentait pas. Sa réaction serait déterminante.

Quelques secondes passèrent ainsi plutôt agréablement pour le jeune homme qui semblait apprécier son action, avant qu'il ne la délaisse... Prenant même le temps de réajuster la robe lorsque sa main quitta l'ouverture du buste.
Cette même main se posa sur la porte, suivie de la seconde. Et l'acier fût comme déchiré par ce simple contact, tombant aux pieds du guerrier sans qu'il ne semble avoir rien fait.
En vérité, sa vitesse extrême lui avait permit de transformer son bras en épée acérée qui avait découpé le métal dans une acceleration trop rapide pour être suivie par Vivianne.

Ce qui les frappa, ce fût l'odeur entêtante et puissante de putréfaction qui sembla les saisir au coeur tant elle était forte. La porte avait laissé place à un escalier qui descendait vers les ténèbres profondes au fond desquelles brillait faiblement une toute petite lueur.
La suite de leur aventure, semblait il à Reiss tandis qu'il attrapait la main de Vivianne avant de s'engouffrer vers cette bouche de l'enfer, prêt à faire pour elle un rempart de sa propre vie.

- Veillez à ne pas vous exposer inutilement, Dame Vivianne. Je vous en prie.

Que de surprise que de surprise, j'ai beau peut-être me répéter mais la rencontre avec Reiss était la meilleure chose qui m'était arrivée depuis longtemps. Jamais encore je n'avais eu de fascination aussi importante envers une personne. Oui, cette fois-ci je parle bien de fascination et non pas d’intérêt, quand on attend avec impatience la prochaine action, le prochain mot d'une personne, on parle plus d’intérêt mais bien de fascination. À ce moment, je ne vivais que pour connaitre les futurs pas de Reiss, cet homme me surprenait sur tous les points. Déjà, aucun homme sachant que je suis sorcière ne m'aurait peloté comme il l'avait fait, il aurait eu trop peur de ma réaction même si je leur avait donnait la permission, tous avaient cherché à se rassurer en se laissant à chaque fois une porte de sortie si je ne réagissais pas comme je l'avais promis. Ensuite, son analyse, totalement inédite, sa manière de voir les choses était bien différente des autres gens, même si pour certaine chose, il réagissait comme tout le monde, la gêne devant le sexe par exemple, un petit regard et quelques mots et voilà, rouge comme une tomate. Et pour finir sa puissance, même si mes yeux n'avaient pas suivis toute la scène, j'avais pu sentir un fragment de son pouvoir et je dois vous avouer que j'ai eu peur. Ce petit fragment que j'avais entre-perçu m'avait permis d'estimer la totalité de la puissance de Reiss et celle-ci était largement supérieure à presque toutes celles que j'avais sentie jusqu'à présent. 

Alors je pouvais bien sûr me tromper dans mon estimation, mais dans un sens cela corroborait ma précédente hypothèse comme quoi mon protecteur était un servant d'une déité. En réfléchissant, cela collait bien, j'avais déjà affronté des prêtres de l'ordre immaculé et quand ces derniers faisaient appel à leurs pouvoirs, j'avais pu sentir une grande puissance leur accorder l'énergie. Cependant, ils ne pouvaient pas l’utiliser dans leur totalité et heureusement car sinon, je n'aurais plus été de ce monde. Mais l'énergie que j'avais sentie chez Reiss n'était pas la même, elle devait donc venir d'une autre déité, à moins que ... Non, cela était impossible, un dieu ne pouvait pas être aussi ignorant dans les choses de l'amour, à moins que ce soit un jeune dieu ou tout du moins un équivalent. Oui, un dieu jeune et inexpérimenté, qui utilise un type de magie juste en y pensant et qui ne sait pas qu'il peut faire pareil pour tout. Oui, cela collait, cela collait même trop bien, un seul détail me gênait, il disait être un gardien, voulait-il dire gardien d'un secret. Peut-être ? 

Allez, il fallait que je me reprenne, la stupéfaction devait se voir sur mon visage, il faut dire que si j'avais raison, cela changeait complètement la donne. Allez concentration, c'est que j'ai un temple à explorer moi.Commençons par faire une ou deux choses pratiques. Je tissais donc deux sortilèges, le premier tout simple, allait me permettre de parler directement dans l'esprit de Reiss, bien sûr, il ne me permettait pas de lire dans ses pensées mais bizarrement, j'étais sûre qu'il allait pourvoir me répondre télépathiquement lui aussi. En tout cas, j'allais vite le savoir. Le second sortilège lui était juste un bouclier d'énergie, détournant les coups que j'allais peut-être prendre. Tout cela, je l'avais fait d'une main, suivant mon garde du corps dans les profondeurs de l'église.

-Ne vous inquiétez pas, je ne fais que vous transmettre mes pensées. Vous avez surement raison quand vous disiez que le symbole sur la porte étaient-là pour dissimuler le danger. Cependant, si vous avez raison, cela n'augure rien de bon. D'après ce que je sais, l'église construite ici était là pour servir de sceau de scellement au temple, ce sont des hommes de l'ordre immaculé qui l'ont construit car ils n'arrivaient pas à détruire les abominations qui se trouvaient à l’intérieur. Or si vous dites vrais au sujet de la préparation de sacrifice, cela veux dire que le sceau a cédée d'une façon ou d'une autre. De plus, d'après ce que je sais, les montres du temple étaient à l'origine des elfes ayant étaient tués par l'ordre immaculé, tout cela sous-entend donc que nous ayons affaire à de la nécromancie. 

Arg, voilà qu'une fois que je lui avais révélée ce que je savais mes pensées revenaient au pelotage que Reiss m'avait fait subir. Heureusement que je pouvais décider qu'elle pensée transmettre ou non car je dois avouer que cette attention maladroite m'avait troublé et me troublait encore. Était-ce le fait que je pensais avoir à faire à un dieu qui me faisait cet effet-là, peut-être car à ce jour, à par un léger stimuli, je n'avais jamais rien ressentie d'autre quand on me faisait ce genre d'attouchement. Décidément, je devais être vraiment une fille bizarre mais bon, je lui avais promis de lui dispenser mes connaissances et j'allais le faire.

-Au sujet de votre petite action devant la porte, je dois avouer qu'elle m'a surprise. Alors certes je vous avais donné ma permission mais je ne m'attendez pas à ça, pas que ce soit désagréable, au contraire même, c'est juste que normalement, il y a une certaine séduction à faire, une sorte de parade nuptiale, un peu comme font les animaux. Se montrer mystérieux ne suffit pas. Bien sûr tout cela vaut pour les gens cherchant à bien faire, certaines personnes se contentent d'attraper leurs partenaires et de laisser parler leurs envies, complètement indifférent aux envies de leur partenaire. L'amour est un jeu qui se joue à deux, chacun laissant tour à tour parler leurs envies et même leurs fantasmes.  

Cela me faisait bizarre de dire cela car des envies ou des fantasmes sexuels, je n'en avais encore jamais eu, la seule envie que j'avais quand je partageais ma couche avec un homme était de découvrir justement ses envies. Cela m'avait fait passer pour une soumise au regard de beaucoup de mes partenaires mais le pire était que je ne pouvais pas les contredire. Il faut dire que quand vous laissez tout faire aux hommes qui vous possède, qu’êtes-vous d'autre à part une soumise.   

Mais reprenons, nous descendions donc un escalier qui finit par nous mener dans une grande pièce éclairait d’abords par ma boule de lumière qui nous avait suivie mais aussi par plusieurs torches magiques qui diffusaient elles aussi une lumière bleuâtre. Dans cette pièce se trouvait plusieurs cadavres en putréfaction, tous étaient atrocement mutilés, on aurait dit qu'un animal s'était amusé à les griffer au hasard. Certains portaient des marques au visage, d'autres au torse, certains au niveau des jambes. En tout cas, une chose était sûre, ce n'était pas un être humain ou elfe qui avait fait cela. Ma théorie sur la nécromancie tombait à l'eau. À moins que cette dernière provoque des mutations, c'était possible, mais faire cela à grande échelle, sur plusieurs cadavres, demande de la préparation et beaucoup d'énergies.

-Nous devrions bruler les cadavres après les avoir fouillé, je n'aimerais pas que ces derniers se relèvent derrière mon dos. Ensuite, nous pourrons continuer à avancer.

Vous me diriez avancer vers où et bien tout simplement dans le couloir qui constituait l'autre sortir de la salle, ce dernier était censé être dissimulé par une grande double porte mais cette dernière n'était plus que débris. On aurait dit qu'un gigantesque souffle venant du dit couloir l'avait balayé, la réduisant ainsi en miette. 

Les pas de Reiss étaient légers, discrets. Ses sens étaient aiguisés et ses muscles bandés prêts à faire face à toute éventualité, dont déjà celle de risquer de glisser dans les escaliers humides qu'il descendait main dans la main avec Vivianne. Comme dans un réflexe, ses doigts étaient venus se mêler à ceux de l'elfe comme une étreinte d'amoureux en vadrouille, mais le guerrier ne s'en était même pas aperçu. En fait, quelque chose dans ce caveau le mettait mal à l'aise, le dressait sur ses gardes. Ce qui rôdait dans ses entrailles puantes était ancien et puissant, malveillant et noir comme la nuit.
Reiss commençait en fait à regretter la présence de Vivianne, qui finirait peut-être par risquer bien plus que tout les deux ne l'estimaient. Le cas échéant, pourrait il se battre pleinement et gagner si il s'inquiétait pour sa partenaire d'exploration ? Cette pensée le hantait tellement que le jeune homme ne réalisa même pas que Vivianne avait dressé habilement quelques sortilèges dont un le concernait directement et ce ne fût que quelques secondes plus tard que le jeune homme comprit la nature du sort le liant avec la jolie rousse.
Télépathie. Bonne idée, d'autant que Reiss savait l'utiliser en retour. Nombre de divins lui parlaient de cette façon afin d'être sûrs de ne pas être entendu et l'humain savait y faire. Parfait, communiquer ne serait pas un problème ni une source de son malvenu. Ce fût tout naturellement et avec aisance qu'il répondit.

- Ce sacrifice montre surtout qu'il y a ici une force suffisamment puissante pour être vénérée. Ce genre d'action ne s'accomplit pas par hasard. Peut-être que certaines personnes voulaient juguler ce qui vit en bas... Et s'en protéger aussi. Ces monstres dont vous parliez n'étaient peut-être pas là pour empêcher les gens d'entrer, mais peut-être pour les empêcher d'en sortir. Où empêcher ce "quelque chose" de menacer trop aisément ses adorateurs.

Erreur dans le sortilège où trop grande aisance avec la télépathie, Reiss perçu rapidement une partie des pensées de Vivianne. Elle était revenue sur le pelotage de son sein par le guerrier et cela l'avait troublée. Oh, Reiss n'avait rien senti de plus mais cela avait suffit à raviver son propre trouble... Et son excitation, il fallait bien le dire. Son membre se gonfla légèrement et il fût satisfait de la pénombre ambiante qui le cachait.

- A franchement parler, je crois que vous représentez à l'heure actuelle mon fantasme, Vivianne. Etre à vos côtés me stimule et me donne chaud. Est-ce... Déplacé ? Je ne dis pas que je ne veux pas vous connaitre, loin de là ! J'aimerais vous comprendre plus, parvenir à vous combler par tout les moyens grâce auxquels un homme peut bien combler une femme. Malgré tout cela, je crois que je prendrais énormément de plaisir à recommencer à m'approprier votre sein. J'en ai très envie, en vérité.

Reiss arrêta sa marche, se tournant vers Vivianne avant d'appliquer la main de cette dernière sur la bosse formée à son entrejambe le plus naturellement du monde, l'y laissant un instant avant de revenir serrer ses doigts dans les siens avec une certaine tendresse.

- Vous voyez, je ne vous mens pas. Je suis content d'avoir votre permission de pouvoir vous faire l'amour et j'aimerais m'y livrer ici, encore et encore. Toutefois, j'ai également envie que tout cela soit partagé par vous comme pour moi.

Un sourire, puis la marche reprit pour les faire arriver dans la première pièce dont le spectacle n'annonçait que de bien sinistres augures. Des corps meurtris et blessés aux chairs labourées avec férocité et aveuglement, dont l'état de putréfaction était déjà avancé.
Machinalement, Reiss relâcha la main de Vivianne pour aller s'interesser aux cadavres d'un peu plus près, étudiant les plaies larges tandis que la sorcière proposait de brûler les corps. Sage idée, mais...
Le jeune homme s'agenouilla devant l'un des corps, celui d'une elfe femme qui lui évoqua sa partenaire.

- Brûler un nombre de corps aussi important provoquerait beaucoup de fumée et risquerait de nous étouffer aussi. De plus, cela pourrait exciter les éventuelles créatures présentes dans ces corridors. J'ai une autre idée. Retournez vous, Vivianne, voulez vous ?

Dans un bruit métallique, Reiss ôta la protection qui cachait son bras gauche, un peu à regret. Révéler son bras à Vivianne n'était pas une bonne idée, il le savait. Mais pour ce qu'il comptait faire, l'Etna-Arma serait plus approprié.
Dans la pénombre bleuâtre, l'homme dévoila son bras noir-orangé dont il croyait que l'aspect risquerait d'effrayer celle qu'il voulait tant attirer. Sa main se transforma en une épée acérée qui s'activa dans un bruit sinistre à trancher les mains, les pieds et les têtes. Avec ça, même si les corps se relevaient, ils seraient pas mal handicapés pour leur porter préjudice. Reiss espérait le problème réglé et se releva pour rejoindre Vivianne pour découvrir la porte brisée dont les morceaux gisaient un peu partout à terre.
Face à eux, un couloir plus large que le premier s'ouvrait, s'engouffrant dans les ténébres au détour d'un virage qu'on distinguait s'amorcer.

- Vous entendez ? Il y a un bruit d'eau, un peu plus loin. Allons voir, mais restons prudents. N'oublions pas ces corps et tâchons de garder les nôtres entiers pour un meilleur sort...

Un petit sourire, qu'on aurait dit... Coquin ? C'était peut-être un jeu d'ombre, peut-être pas. Personne n'aurait pût le dire et de toutes façons, Reiss avait déjà entreprit de recommencer la marche, reprenant la main de Vivianne dans la sienne.

Un sacrifice effectué en l'honneur d'une divinité, c'était effectivement possible, comme le fait qu'il avait été fait dans le but de renforcer, voir de faire un sortilège. Dans la nécromancie, cela se faisait beaucoup, un mort pour les relevés tous, un mort pour les contrôlés tous et enfin un mort pour tous les renforcés. Presque tous les sorts de nécromancies fonctionnent de cette manière et je sais ce que je dis, en tant que maître magicienne de deuxième niveau, il était de mon devoir de savoir ce genre de choses. De plus, même si je n'en suis pas trop fière, il fut un temps où la nécromancie était mon passe-temps premier, que voulez-vous ? J'étais à la recherche de certaines donnés et expériences et la nécromancie était la seule magie qui pouvait me donner des réponses. Alors oui, je dois admettre que j'ai relevé des cadavres et invoqué l'esprit des morts. De toute manière, on a beau dire que la nécromancie est une magie mauvaise, c'est totalement faux, c'est un domaine magique comme tous les autres, de plus, bon ou mauvais est, comme je le dis souvent, qu'un point de vue.

Mais reprenons, c'est que mon compagnon continuait toujours de me surprendre, déjà ça théorie comme quoi les monstres cherchaient juste à empêcher un "truc" de sortir. En soit, c'était possible, de toute manière, presque tout était possible, il faut dire que pour le moment, nous n'avions aucun indice qui aurait pu vraiment nous dire ce qui se trouvait vraiment en bas. En effet, aucune statuette, aucun écrit n'était visible. La seule chose dont j'étais sûre au sujet de ce temple, c'est qu'il était vieux et que ce qui si trouvait était dangereux et puissant. Donc dans tous les cas, il me fallait être prudente et concentrée, malheureusement, avec Reiss, ce n'était pas possible du tout. Comme je n’arrête pas de le dire, il me surprenait, alors qu'au début à la seule évocation de choses coquines, il rougissait comme tout jeune homme bien éduqué, maintenant il faisait preuve d'audace et c'est moi qui n'était plus trop à l'aise. Entre le pelotage de tout à l'heure et le fait qu'il m’affirme son désir de moi par une manière somme toute assez directe, je ne savais plus comment réagir. J'aurais pu dire que c'est par le fait que dans mon ancien clan, la séduction était codifiée par des règles chiantes et très strictes mais ça serait mentir. Non, personnellement, je pense que mon trouble venait du fait que même si les apparences montraient le contraire, c'est moi qui menait la danse alors que là, comment dire, eh bien le jeu se faisait à deux et j'étais sûre que ce n'était pas que moi qui donnait le ton.

Mais je vous parle de tous ça et vous devez surement en vouloir plus sur les événements pratiques de notre exploration, les pensées d'une jeune elfe, ça va un moment. Alors voyons, j'avais proposé à Reiss de bruler les corps et ce dernier me fit judicieusement remarquer que cette action risquait de nous étouffer. Bizarrement, je n'avais pas pensé à ce genre de problème, il faut dire qu'habituellement, un bon sortilège et hop, tout est réglé. Et puis les créatures qui se cachaient en ces lieux, à un moment ou à un autre il faudrait bien que nous les affrontions. Pour le moment je ne faisais que repérer les lieux mais je contais y revenir plus tard pour dresser un plan et noter tous les éléments de ce temple. Donc les monstres, j'allais dans tous les cas leur tomber dessus. J'allais dire tout cela à Reiss mais la surprise de voir son bras me stoppa, car bien sûr je ne m’étais pas retourné, on ne me cache rien à moi. Le bras donc se métamorphosa en lame acérée et une fois ceci fait, son porteur s'occupa de réduire les corps à l'impuissance. Cet acte finit par me faire la lumière sur qui était Reiss, il était comme je le pensais le servant d'une divinité, laquelle, je ne le savais pas encore, surement un dieu guerrier et la puissance que je sentais en lui devait venir de son bras. En fait ce dernier devait être une sorte d'artefact divin, en tout qu'à celui là, on ne risquait pas de le voler facilement. 

Toujours est-il que mon protecteur ne fit aucun commentaire, m'annonçant simplement qu'il y avait un bruit d'eau un peu plus loin et reprenant ma main dans la sienne, faisant aussi un petit sous-entendu que je pensais être là pour détourner mes pensées. Comme si ces dernières pouvaient s'orienter sur autres choses que ce que je venais de voir. C'est donc en suivant mon compagnon dans le couloir que les premières questions fusèrent :

-De qui êtes-vous le servant Reiss, quel dieu ou autres puissances vous a fait don d'un artefact si puissant. Et inutile de nier, seul un dieu pourrait créer une chose aussi puissante, pour le moment vous l'utilisé à son minimum mais je sens bien que vous pouvez aller plus loin. De plus, pour quelqu'un qui ne fait pas de magie, je trouve que vous vous débrouillez très bien avec la télépathie. Alors certes vous pourriez être un de ces humains qui naissent avec un seul pouvoir magique déterminer mais bizarrement je n'y croie pas. Pensez-vous que je vous ai assez exploré ou faut-il que je continue.

Pour moi, le jeu était fini et il était temps de confirmer ou d'infirmer les réponses, il faut dire que j'étais dans un état d'excitation très important. Un petit enfant dont l'anniversaire arrive et qui est sur le point d'avoir ses cadeaux aurait été moins excité que moi, c'est pour vous dire l'état dans lequel je me trouvais. C'est donc au tout dernier moment que je remarquais la sorte de loup à moitié décharné qui nous tombât dessus depuis le plafond. Ma seule réaction fut de crier mentalement attention à Reiss. Quelle idiote, j'avais relâché ma vigilance, déjà pas trop présente, au pire des moments. J'espérais donc que mon gardien soit plus vigilant que moi car là, je n'avais pas le temps de réagir et mon bouclier magique risquait de devoir servir.

- Si vous continuez à chercher, peut-etre devrais-je vous tuer, Vivianne. Si je suis un servant d'une divinité quelconque, cette dernière pourrait ne pas vouloir que ses secrets soient aussi facilement révélés, vous ne pensez pas ?

Reiss avait tourné la tête vers elle, adoptant un air tout à fait sérieux et froid sans pour autant qu'il soit agressif. Le jeune homme restait fidèle à lui-même, mais évoquait un sujet qu'il voulait que Vivianne prenne au sérieux. Toute magicienne qu'elle fut, la belle elfe devait bien se douter que si son garde du corps décidait de l'éliminer, ce ne serait pas franchement un problème.

- La vraie question est plutôt celle là : resterez vous en vie au sortir de ce labyrinthe ? Pensez vous que je  vous estime assez pour ne pas lever la main sur vous au mépris des désirs des maîtres divins que vous me prêtez ?

L'interrogation méritait d'être soulevée, aprés tout. Pour l'heure, Reiss lui-même n'aurait sût y répondre et espérait sincèrement qu'il n'aurait pas à trancher (dans tout les sens du terme) ce douloureux dilemme. Alors qu'il espérait que la menace sous-entendue de ses propos fasse son effet et stoppe net les raisonnements judicieux de la belle afin d'éviter tout choix délicat, cette dernière lui hurla dans l'esprit.
Reiss avait relâché son attention, c'était un fait. Il n'avait pas vu en parlant les yeux de Vivianne se lever vers le plafond, pas plus qu'il n'avait senti de présence menacante, trop occupé à penser au sein de Vivianne qu'il avait massé.
Erreur de débutant, mais l'elfe avait également fauté sans peut-être le savoir. Le cri télépathique avait "sonné" Reiss, embrouillant son esprit tant il avait été fort et inattendu. Le guerrier à la vitesse divine avait bien réagi par reflexe et transformé son bras en une lance pointée vers le ciel mais il avait très mal visé et l'arme improvisée s'était coincée dans les strates du plafond, laissant le redoutable animal se décrocher dans un bond pour venir mordre avec puissance le bras de Reiss, qui avait hurlé sous la douleur.

Ainsi emprisonné dans une gueule puissante, le guerrier avait été lancé vivement contre le mur et sa tête l'avait embrassé avec force, l'assomant sans autre forme de procès.
Etalé dans un coin, la tête ensanglantée, Reiss n'était plus bon à rien. Toutefois, dans un dernier sursaut, il avait frappé la bête de son bras divin alors que cette dernière allait se jeter sur Vivianne.

Alors que l'elfe avait l'occassion de se ressaisir et de faire front, verrait elle que la curieuse épée rétractable de Reiss avait roulé à ses pieds quand son propriétaire avait heurté le mur ?
Ce n'était pas sûr. Mais il y avait un autre souci. Le loup bandait ses muscles, prêt à bondir alors qu'il découvrait ses crocs dans un râle furieux, la bave coulant allégrement de sa gueule....

Bon réagir, vite et bien, mon protecteur est hors courses et blessé à un point qu'il met inconnu, la bête fonce sur moi, tentant une intimidation qui ne fit que me mettre en rage. Non franchement la situation était parfaite, sans compter que Reiss m'avait menacé, ben oui, quant-on parle de vous tuer, pour moi ce n'est qu'une menace. Alors oui, menace présentée comme un avertissement, mais menace quand même. Mais laissons cela de côté pour le moment, j'avais au moins une créature à réduire à l'impuissance et peut-être même plusieurs car mon gardien n'avait pu s’empêcher de crier. Il faut dire que dans son cas, j'aurais moi aussi hurlé mais passons.

Je devais donc me débarrasser d'un monstre, alors réaction numéro un, estimer son niveau de dangerosité, en soit très faible, pas de magie d'attaque ni de défense, pas d’intelligence véritable, en soit un adversaire somme toute banal. Le seul point à noter était le fait qu'il soit insensible à la douleur. Cela j'avais pu le remarquer car mon protecteur avait pu le frappait avant de rejoindre un dieu du sommeil, la bête avait donc une faiblesse à la patte droite, celle-ci étant tordue et lui fournissant donc un appui plus mauvais de ce côté. Il fallait donc que j'esquive dans cette direction lors de son saut qui ne tarda pas à se faire, je roulais donc sur le côté, me jetant à terre par la même occasion, les pattes de la créature me frôlant au passage.

Vous me direz, pour une mage, j'ai des réflexes et des méthodes dignes d'un guerrier, en soit cela était normal, en matière de magie, je m'épuise assez vite, ayant orienté mes études sur la rapidité et non pas sur l'endurance magique. Il fallait donc que je compense d'une autre manière, à savoir dans mon cas l'étude des réactions adverses, regarder où porte le regard d'un adversaire, comment sa main et ses muscles se tendent en prévision d'un attaque. Pour moi tout cela était automatique, en soit, ce n'était qu'une étude comme une autre, sauf que celle-ci m'avait permis de me sauvait la vie plus d'une fois, voilà pourquoi je pus esquiver un deuxième bond de la bette avant de lui envoyer une boule d'acide concentré dans la figure. En plein dans la gueule, histoire qu'elle fonde de l’intérieur et qu'elle n'en mette pas partout. La créature fondit donc en quelques secondes, ne laissant plus qu'un amas de liquide qui commençait à attaquer le sol, j'avais apparemment eu la main lourde sur le taux d'acidité. Enfin bon, il n'allait quand même pas faire un trou immense dans le sol. Surtout qu'ici, il n'avait rien de remarquable sur le sol donc ce n'était vraiment pas grave.

Une fois ceci fait, je jetais un regard aux alentours, tendant par la même occasion l'oreille. Apparemment, la chance nous souriait, aucun ennemi potentiel ne semblait venir vers nous. Cependant, par mesure de précaution, je déposais une glyphe de flamme à quelques mètres devant nous. Quiconque à part moi et Reiss qui tenterait de passer dans ce couloir, dont-on ne voyait toujours pas le bout d’ailleurs, finirait dans un torrent de flammes. Autant dire que cela n'allait pas être drôle. Mais reprenons, il fallait maintenant que m'occupe de mon protecteur, qui était censé protéger qui déjà, enfin bon, je l'admets, c'était ma faute, je l'avais perturbé dans un moment où il n'aurait mieux ne pas fallut, ce serait donc une erreur à ne pas refaire. Toute manière, sa réaction valait toutes les réponses du monde, j'avais mis en plein dans le mille et cela l'avait fait paniquer ou tout du moins un minimum effrayé. Il ne voulait pas m'en dire plus et surtout, il ne voulait pas que j'en apprenne plus. A l'entendre cela était pour ma propre survie, cela en soit me faisait un minimum rire, je risquais toujours ma vie pour des secrets, c'était ma raison de vivre, toujours en savoir plus. Alors non, je ne voulais pas connaitre les coucheries cachaient de tel ou telle divinité, par contre son nom, ses pouvoirs, ses domaines, tout cela m’intéressait au plus haut point.

Voilà pourquoi j'hésitais à fouiller Reiss, cependant, par soucis de politesse et par le fait que je voulais le garder comme ami, je me retins de le faire. Je me contentais donc de m’occuper de sa blessure à la tête, le choc contre le mur avait été puissant et franchement, ça m'étonnait que mon ami soit encore vivant. Personnellement, après un tel choc et sans aide magique, j'étais sûre que le choc m'aurait tuée, mais reprenons, je soignais donc la tête de Reiss par un bon sortilège, il n'aurait même pas de petite cicatrice, pour ensuite me pencher sur le bras que la bête avait mordue et après un petit sortilège pour détecter si il n'y avait pas de poison ni maladie, je me contentais là aussi par un petit sortilège de soins, le résultat étant négatif. Il ne me restait plus qu'à le réveiller et franchement, je dois vous avouer que des méthodes pour réveiller les gens, je n'en connaissais pas des masses, eh oui, voilà une chose qui dans mes connaissances n'étaient pas vraiment importante car à par les baffes et le sceau d'eau, je ne voyais rien d'autre. Voilà pourquoi je commençais à donner des petites baffes à Reiss tout en lui disant :

-Allez, il faut se réveiller maintenant, on n'est pas là pour dormir, on a encore plein de choses à faire.

Pas de commentaires sur qui il était, pour lui le sujet était clos et même-si pour moi il restait encore des questions sans réponse, elles seraient énoncées plus tard, autour d'une bonne bière ou sous la couette. Pour le moment, il fallait rester concentré sur le temple.