''Et si j'ai pas de grelot, j'agite quoi moi? ...Oh.'' (PV: Harley ♥)

 Pourquoi? Pourquoi pourquoi pourquoi... Bonne question quand même non? Pourtant, il s'agissait de la question dont la boule de poil se posait sans cesse depuis bien des semaines et encore plus particulièrement: En ce moment, alors qu'il zigzaguait entre les grands bâtiments de la ville sans même savoir où il allait. Dire qu'il devait seulement aller porter les poubelles dans la ruelle... Faut croire qu'il avait tourné le mauvais coin, car maintenant il arpentait une rue plutôt... Euhm... Non vaux mieux pas donner plus de détails. (Apparemment les humains sur terre doivent aimer l'aviation, car la plupart de femmes demandaient à certaines personnes s'ils voulaient monter au 7e ciel... Eh bien, qui aurait cru qu'il y avait plus qu'un ciel!)

Bien que cette randonnée fut riche en connaissance plutôt diverse, Keeshanic ne fut pas en mesure d'en savoir plus... Principalement car maintenant il avait les genoux dans les feuilles mortes en plein d'une petite forêt dont il ne se souvenait même pas avoir pénétré. Comment on passe d'un quartier de putain dans le centre-ville à une forêt dans un petit coin résidentiel en seulement quelques minutes? Bonne question, mais il faut dire que le toutou possède un talent comme nul autre lorsqu'il s'agit de se paumé comme pas possible sans raison. Vous vous rendez compte qu'à la base il devait seulement traverser une rue? En tout cas c'était la dernière fois qu'il se proposait comme femme de ménage, ça attire vraiment que des emmerdes.

La nuit était déjà tombée depuis un bon moment et la lune n'éclairait que très faiblement entre les branches des arbres, rendant les déplacements plutôt difficiles (Et chiant) et les environs plutôt effrayant. Bien qu'il tremblotait comme une feuille, le loup (presque) courageux avançait à quatre pattes, soucieux de tout bruit suspect, se plaquant au sol en fermant les yeux quand le vent soufflait un peu trop fort. Après on se demande pourquoi il ne quittait jamais son petit trou de nature... Non mais franchement, il est pathétique comme ça! Peureux comme il est, il suivrait n'importe quel malade qui lui demanderait de le suivre sans aucune question même si ce dernier aurait l'air d'un pédophile terroriste saoul et sur le crack! Mais bon... Quelles sont les chances que ça arrive...?

On prend son costume d’Arlequin, on l’enfile, on se poudre le visage de blanc, on installe son masque noir, on rougit ses lèvres pulpeuses et on met son fameux bonnet à grelots. Les petites bottines aux pieds, un sac sur le dos, ça y est ! Harley est prête pour une nouvelle quête ! Nous sommes au début du mois de décembre sur Seikusu. Le froid est arrivé depuis quelques jours, et peut-être même que l’on pourrait voir tomber des flocons glacés d’ici ce soir ou demain. Mais surtout, c’était le mois I-DÉ-AL pour faire un coup de maître. Des vitrines embellies de toutes ces lumières, de tous ces pantins automates, et tous ces Papa Noël avec leurs cloches, et leurs « Oh ! Oh ! Oh ! »…Les yeux de la folle blonde à grelots s’illuminaient de mille feux. Son air de grand enfant reprenait le dessus sur sa folie.

Il faisait nuit depuis longtemps. Mh, il devait être pas loin de 1h du matin quand Harley se mit à arpenter les rues de Seikusu pour se lancer en direction du centre commercial. Un petit casse oui, bon, rien de grandiose non plus. Quelques magasins dans le centre commercial suffiraient à Harley pour cette nuit. Oui, parce que, c’est bien beau de vouloir faire un gros coup, mais si on ne peut pas tout transporter par la suite, ça ne sert STRICTEMENT à rien !

« Ouais, à riiiiiiiiiiieen !! »

Bah, ça vous arrive aussi de penser tout haut ! Alors vous êtes aussi fous qu’elle ! L’Arlequin rouge et noir s’était approché du centre commercial, une sorte de grand sac sur le dos, vide. Un peu comme le Père Noël avec sa hotte quoi, sauf que là, y’avait pas de cadeau. Ou du moins, pas encore…Mais ce qu’Harley pensait être un coup fastoche…

« Fingers in the nose ! »

…Ne se passa pas vraiment comme elle l’avait prévu. Pourquoi, à une heure pareille dans la nuit, y avait-il autant de vigiles de merde pour ce putain de centre commercial ? Non, mais c’est pas possible ça. Ils avaient prévu le coup, ils savaient qu’Harley allait venir ? Nom d’un grelot…Bon, faire demi-tour était une idée pour Harley, celle qu’elle choisit d’ailleurs. C’était sans compter sur sa discrétion, et surtout ses grelots, qui trahirent sa présence auprès des vigiles…qui commencèrent à la pister, flingues à la main.

« Ca pue ça ! Taïauuuuut ! »

Il était grand temps de filer, et fiça fiça ! Elle se dirigeait vers un endroit où elle savait qu’il allait être difficile pour les vigiles de la suivre, de la trouver, et ce, même si les policiers venaient à être de la partie également. Elle balança son sac, toujours vide, sur la tronche d’un de ses poursuivants. Un de moins ! C’est déjà ça. Les lumières des ruelles se faisaient de plus en plus rares. Harley s’éloignait de la ville, courant avec agilité vers les sous-bois de la ville. Il était bien ardu de trouver quelqu’un dans cette forêt toujours bien garnie, même en approche de l’hiver. C’était là sa roue de secours, sa cachette de dernière minute. Quelques balles filaient dans l’air, leurs échos retentissant dans les profondeurs de la forêt. Mais cela s’arrêta là, pour les vigiles en tout cas. Harley courrait encore, mais tranquille de ne plus avoir de poursuivant…

Cependant, elle ne pouvait se permettre de faire demi-tour ou même de songer sortir de la forêt à l’heure qu’il est. Non, ils l’attendaient peut-être encore aux abords. Bon, cette nuit, elle allait rester ici. Dans le froid ? Ouais, dans le froiiiiiiid…

« Bon dieu…J’vais perdre mes orteils et mes doigts ! »

Elle embrassa ses doigts doucement, comme pour leur dire " au revoir ", et souffla dans ses mains pour les réchauffer un peu. Bon, elle ne pouvait pas faire la même chose avec ses pieds...Ne voyant pas grand-chose dans le noir, elle y allait presque à tâtons. Toujours assez rapidement quand même. Il fallait qu’elle trouve une petite grotte, ou un bon buisson, histoire de pas mourir de froid et s’abriter du vent glacé. Mais d’un coup…Elle se retrouve le nez au sol. Elle avait trébuché sur quelque chose, mais quoi ? Elle se toucha doucement le crâne pour voir si elle saignait, plutôt sentir si quelque chose coulait de sa tête. Avec cette obscurité, on ne voyait pas grand-chose…