Exodus ne savait pas où il allait. A vrai dire, il ne savait pas non plus ce qu'il faisait sur ce monde qu'est Terra, mais qu'importe. Puisqu'il était là, autant le découvrir aussi. Il a eu un siècle entier pour se familiariser avec la Terre et si, aujourd'hui c'était chose faite, il ne savait strictement rien de ce monde nouveau pour lui. Il avait donc entrepris de le découvrir, faisant fi des conseils que les locaux lui prodiguait. Ses pas l'avaient mené dans une contrée aride et solitaire. La flore, si on peut appeler ainsi les agencement désolés de mauvaises herbes jaunies par le temps, était tellement morne et sans-joie qu'il perdit toute envie de continuer son voyage maintenant. Il installa donc son bivouac pour la nuit. S'étant habitué à la fraicheur d'un cachot, il se contentait d'une tente rustique pouvant contenir sa pendule géante et d'un peu de nourriture végétale.
Le lendemain, il tâcha de rebrousser chemin. Peine perdue : il ne fit que de s'avancer encore plus dans l'inconnu, et il finit complètement perdu. Il se concentra donc intensément, et créa une masse d'air qui puisse l'élever vers le haut. Après une heure d'un intense effort, il fut satisfait de son oeuvre et libéra la masse d'air. En s'élevant, il s'aida de ce qui lui reste d'ailes pour s'élever plus haut et plus longtemps. Grâce à cette technique, il put se repérer. Il discerna au loin une ville qui avait plus l'air d'un château, comme on en voit sur Terre en musée, mais fait de métal. Il n'était donc pas venu par là, car il se souvenait aisément de la ville qu'il avait traversé. Il se retourna et ce qu'il vit lui coupa le souffle : un dôme fait de plantes qu'il identifia comme du roseau, et dont la couleur verte contrastait étrangement avec le paysage jaune aux alentours l'intrigua au plus haut point. Tellement qu'il en oublia pourquoi il s'était élevé et se dirigea vers ce dôme non naturel.
Lorsque, après une dizaine de minutes de marche, il arriva enfin à sa destination, il put contempler plus attentivement ce dôme. Sans savoir pourquoi, il lui était étrangement famillier. Lorsqu'il voulut toucher le roseau, qu'il identifia une seconde fois comme étant du papyrus, ce qui, accessoirement, l'intrigua encore plus, l'ancien mage de haut niveau perçut une magie puissante, si puissante qu'il retira son bras dans un réflexe d'auto-défense et sauta sur sa pendule qui lui servait de protection et d'outil de combat. Cependant, si c'était un piège végétal, il venait juste de prendre au piège une autre personne que lui. Son instinc fut confirmé lorsqu'il apperçut le visage d'une personne à l'intérieur. Ses cheveux lui laissait penser que c'était une femme, mais cela n'avait aucune forme d'importance. A ses yeux, cette personne était en danger, et il était en son devoir de la protéger de l'Au-Delà, comme ce fut son devoir pendant un millier d'années auparavant. Il tira de son pendule une épée runique, s'approcha doucement, perché sur son pendule, prêt à se mouvoir rapidement si la créature végétale opposait quelconque résistance. Ses précautions furent inutiles car les lianes de papyrus se firent débiter sans opposer la moindre once de résistance. Une fois un trou fait, il s'élança à l'intérieur, et faillit reculer du fait de l'intense magie à l'intérieur, mais il tint bon, attrappa la femme par le dos et les jambes, la portant comme un bébé, et la posa délicatement à terrre. Elle semblait consciente, mais totalement hébétée. Il ne put cependant savoir la cause de sa perturbation, car lorsqu'il croisa son regard, il la reconnut instantanément.
-Neith... murmura-t-il pour lui-même.
Dès qu'il eu prononcé son nom, il se mit à le regretter amèrement. Car il savait que les Dieux furent recréés par Aphrodite, et la totalité des autres Dieux ne l'avaient pas reconnu. Au même instant, il se rendit compte de la portée de ses actes. Il est évident que la Déesse n'était pas prisonnière du Papyrus, car ce fut une de ses techniques de défense lors du combat opposant les 12 apôtres et les Dieux. Cependant, il décida de jouer la carte de la surprise et il lui dit tout haut :
-Vous allez bien ? Je n'avait jamais vu ce genre de prison végétale auparavant, et je dois en apprendre le plus possible sur elle pour proposer une stratégie de défense aux locaux. Cela vous dérangerai-t-il si je pouvais procéder à une série d'examens pour identifier la menace ?
A ces mots, il se retourna et pris un échantillon de Papyrus...