La lame fonça à toute vitesse, se fichant dans le front du justicier au costume noir. Une main gantée lançait des couteaux sur un mannequin grossier affublé d'un costume noir agrémenté d'une cape, censé représenter l'ennemi juré du Joker, le Chevalier Noir. Batman. Il ne se passait pas une seule soirée sans que le maniaque se défoule sur ce mannequin, imaginant le vrai justicier masqué devant lui, c'était moralement satisfaisant.
-T'as quelque chose sur la bouche, Bat-ringuar! Oh, attend! C'est .....
*FTAK!*
-Ah! C'est rien, juste de la douleur! Hahahaha!!!
Le bouffon s'était planqué avec son gang dans un vieil entrepôt de Seikusu. Il avait réussi à former un petit groupe de malfrats qui s'appelait " Les Jokerz", la grande majorité des hommes qui en faisaient parti étaient des évadés de prison, gros, grand et forts, qui avaient tous un maquillage de clown, ce qui les rendaient facilement reconnaissables, pour qui avait déjà entendu parler des Jokerz. Personne n'était vraiment sûr de pourquoi ces fous suivaient le Joker, qui n'avait pourtant aucun sens des alliances, il avait déjà trahi plusieurs groupes auparavant, dont un mené par nul autre que Lex Luthor lui-même. Personne de sain d'esprit pouvait faire confiance au Joker. Et l'on ne s'alliait pas au Joker en pensant connaître son mode de pensée, car personne ne le pouvait. Le Joker était cinglé et imprévisible et peu importe à quel point l'on pouvait être sûr de soi, le bouffon trouverait toujours une façon d'échapper aux plans les mieux préparés. Scarecrow l'avait apprit à ses dépend, lorsqu'il voulu utiliser son gaz hallucinogène sur le Joker afin de lui faire voir ses plus grandes peurs. Le Joker avait inhalé le gaz .... et fracassa une chaise sur le crâne du criminel vêtu de paille. L'esprit de Jack Napier était un miasme de souvenirs contradictoires et de personnalités différentes, la peur n'existait pas pour lui. Face à la mort, que faisait-il? Il riait. Il riait aux éclats, un rire malsain sortant de la gorge d'un esprit dérangé.
Le Joker continuait son petit jeu, ses hommes de mains prenant le temps de se reposer. Certains jouaient aux dés ou aux cartes, faisaient des bras de fer. D'autres regardaient du porno ou frappaient sur un punching bag alors que quelques-uns entretenaient leur armes. Le lieu était sale et bordélique, décoré de rideau colorés, sales et en piteux états, des têtes de clowns décorant les étagères qui servaient autrefois à l'entreposage de divers produits. Le bouffon s'était même fait installer une sorte de grand trône monté sur une pile de caisses clouées au sol, au-dessus du trône, il y avait des masques de clowns souriants et effrayants qui décoraient le mur alors que sur des tables de chaque côtés traînaient des gadgets qui, à l'origine, étaient humoristiques, mais que le Prince Clown du Crime eût modifié pour des fonctions plus létales. comme le Joy Buzzer, ce petit objet que l'on s'attachait à la main pour surprendre quelqu'un en lui serrant la main ... mais ceux du Joker avaient un voltage puissant, capable de tuer quiconque osait serrer la main du Joker. Ou encore, le gros gants de boxe à ressort, d'ordinaire inoffensif mais qui, dans ce cas-ci, était soit garni d'une plaque métallique épaisse ou bien de pointes ... Le Joker avait transformé cet entrepôt en cirque de l'horreur, tout ce qui auraient normalement fait sourire un enfant aurait, ici, plutôt fait pleurer de peur ces petits chérubins innocents.
-Bah! Sans Bat-slip, on s'ennuie à mourir!
Le Joker alla s'écraser sur son trône, son visage reposant sur ses jointures, un air frustré au visage alors que les doigts de son autre main pianotaient sur l'accoudoir. C'était un fait, même s'il cherchait toujours à tuer Batman, il savait que sans le Chevalier Noir, il n'étaient rien. Ils étaient comme les deux faces d'une même pièce: Les deux avaient beau tourner pour se débarrasser de l'autre, une pièce devait avoir deux faces pour exister. Et si Batman disparaissait à jamais, le Joker n'aurait plus de raison d'exister. Mais le Joker continuait. Il était conscient de ce qui arriverait, le jour où l'un de ses pièges mortels tuerait le justicier de Gotham City mais il continuait, c'était son destin: Affronter Batman jusqu'à ce que l'un des deux aille en enfer. Le Joker savait qu'après, il n'aurait plus de raison d'exister. Qui sait, peut-être redeviendrait-il Jack Napier, l'humoriste raté qui tenait tant à soutenir sa défunte femme alors qu'elle portait sa progéniture? Ou bien, il deviendrait peut-être un légume, condamné à rester inertes et à être nourri par tubes dans un asile jusqu'à ce que Batman revienne d'entre les morts ... Le Joker grimaça, frappant l'accoudoir de son poing, ce n'était pas un penseur, il vivait pour agir. Il était temps de trouver un nouveau coup à préparer ....