Je le regardais faire, de loin, dans la voiture, à vérifier comment il se débrouillerait tout seul. Le plus dur, lorsqu'on tue quelqu'un pour la première fois, ce n'est pas le meurtre, c'est l'anticipation avant, et la gestion de l'adrénaline après. C'est comme ça toutes les fois, jusqu'à ce qu'on s'y habitue, jusqu'à ce que le meurtre se fait tout seul, comme si c'était une seconde personne en nous qui appuyait sur la détente, ou encore poussait la chaise pour laisser les pieds du futur cadavre pendouiller dans le vide.
Alors que nous partions, pour retourner à l'appartement, Naisho me raconta tous les détails de son méfait, comme un enfant qui venait de goûter aux sucreries pour la première fois. Pour toute autre personne qui éprouvait des sentiments et que leur disciples leur racontait la manière dont ils s'y étaient pris, ils auraient tous sourit, mais moi je savais que le travail n'était pas terminé.
Je sais, je t'ai vu la sortir, d'ailleurs, une chance qu'il n'y avait pas de voisins aux alentours. Première leçon; ne tue jamais au grand jour. Même ce qui aurait semblé être un accident, s'il y a des preuves que l'accident ait été commis volontairement. La dernière personne près, physiquement, de la victime est le suspect numéro 1. Arrange-toi pour te retrouver à l'intérieur, loin des fenêtres ou encore loin de ta cible lorsque tu tues.
Les yeux toujours rivés sur la route, je sortis mon portable de ma poche de manteau et lui tendit
Impossible à retracer, appelle la police et parle leur de la crise cardiaque. Tu viens de réussir ton test.
Une fois arrivé à l'appartement, je garai la voiture et nous sortîmes de celle-ci, avant de grimper les escaliers et nous retrouver à l'intérieur. De là, je lui fis signe de me suivre, où lui et moi retirions toutes les photos de l'homme mort avant de les brûler, une à une. Je me faisais une obligation de faire ça, comme si le travail reposait sur cet obscur rituel… Une fois terminé, je lui tendis une mallette, contenant un demi million de Yens, soit quatre mille cinq cent euros.
Voilà pour toi, pour le travail que tu as fait. Maintenant, la prochaine étape, c'est de se reposer. Tu resteras ici, le temps que tu aies terminé la mission que tu t'es incombée. Le frigo est plein, il y a le satellite pour la télé, tu y seras bien. Juste te rappeler que tu as une mission. Quant à moi, je retourne chez moi, le quartier de la Toussaint m'a toujours tenu en horreur.
Je quittai alors l'appartement pour finalement quitter ce Quartier mal famé. Si c'était un test? Bien évidemment; S'il fuyait avec le fric, il était mort. S'il tentait de tout dire à la police, il était mort, ou en prison, dépendamment si c'est moi ou les flics qui l'attrape en premier… S'il restait tranquille, là il réussissait.