Combien de jours ? Combiens de semaines ? Combiens de temps venaient de s’écouler depuis que le Grand Nord n’était plus sa patrie, son royaume. Le jeune homme, qui tenait en sa possession l’âme du Dieu, soupira longuement, tout en accélérant le pas. Etre parmi les humains était certes une bonne expérience pour lui, mais cela devenait agaçant de ne pas savoir comment repartir de cette terre aléatoire… Cette sorcière d’Aphrodite avait malgré tout un énorme pouvoir, il ne pouvait le nier. Réussir a recréé un tel système, avec cette planète, et ces humains…
Mais il devait trouver un moyen de s’extraire de cette réalité la, et le seul et unique moyen de le faire, était de trouver des indices, des méthodes, ou des personnes, susceptibles de le guider vers l’énigmatique Déesse. Il marchait le long des longues rues de cette citée Mirage, du nom de Tekhos. Un endroit bien austère pour qui tenait a sa vie… Mais après tout, il n’était pas un simple et frêle humain… Se gonflant d’orgueil pour mieux progresser, il pressa le pas, pour enfin arriver devant le Bar ou de drôle de conversations devaient, selon un informateur bien dur en affaire, être entendu a qui voulait trouver la Déesse de la débauche. Poussant la lourde porte de bois, le Dieu du Nord s’en fut étonné de l’énorme fumée qui lui arriva au visage. Tout était puanteur et dégout, ici, même le comptoir était vétuste et sale, sans parler du sol, ou il était désormais bien difficile de reconnaître le composant d’origine.
Mais qu’importe, il n’était pas la pour bien longtemps, même les murs pouvaient être noirs de crasse, qu’il n’en aurait eu que faire. Approchant sans trop faire attention au saoulards et autres ivrognes qui composaient la majorité des lieux ici, il se présenta alors face au tavernier, qui lui lança un sourire de ses dents jaunâtres. Reniflant bruyamment il passa un coup de linge tout aussi sale sur son bout de comptoir.
« Qu’est ce que ce damoiseau veut boire ? »
Le dieu leva alors son regard pour croiser celui de l’outrageux Mortel… Serrant les poings, Odin parvient difficilement à garder son calme, tandis qu’il se remémoré la bêtise qui l’avait conduit ici. Ses yeux bleu glace se posèrent alors sur le vieux Tavernier, et finalement la voix austère du Dieu s’éleva dans les airs.
« Je suis a la recherche d’un certain… Kamaran, peux tu m’indiquer ou il est… »
Le rabougris hésita un instant, et finit par cracher sur son comptoir, tout en regardant le jeune « humain » pour enfin passer un coup de linge sur la morve écœurante.
« Tu crois que je suis un bureau de renseignements l’ami ? Bois, ou barre-toi ! »
Une ultime brillance dans le regard du dieu, et enfin la main droite saisit celle du tavernier malchanceux… Lentement, il sent le froid, lui remonter le long du bras. Il pense d’abord a un effet de son alcool, ou un courant d’air frais, mais bien vite, la moitié de son corps ne réagît plus, sa peau légèrement bleuté et froide comme les monts éternels. Le vieil homme tente alors de hurler, comprenant que le jeune en face de lui n’y est pas pour rien, mais sa langue racle son palet, froide et congelée… Aucun son ne parvient a sortir, tandis qu’Odin approche doucement son visage de celui du tavernier.
« Crois tu que j’ai la patience d’attendre ? Me prends-tu pour un Mortel, vieux bouc ? Tu as dix seconde pour me dire ce que je veux savoir, ou je te congèle ce qui te sert d’appareil de reproduction. »
Le tavernier sentit la menace réelle et finit par indiquer sa bouche à grand renforts de gestes rapides… Odin libère le créateur de venin, et l’écoute avec attention…
« La…. Pri… Prison… La prison Eternum. Il a été… *Koff* la bas il y a quelques jours, car il prétendait avoir vue de ses yeux grands ouvert la déesse Aphrodite en personne… Les gardes l’ont emmené, le prenant pour un fou. »
Réfléchissant à la situation, le Dieu finit par relâcher le pauvre homme, tout en tournant les talons vers la sortie.
« Merci bien… Et, Prend un bain vieil homme, tu renifle a cents lieu, pratique pour te retrouver si jamais tu m’aurais mentit… »
La froideur avec laquelle la phrase avait été lâchée, laissa un immense vide, une peur incontrôlable chez le tavernier, qui courut se refugier dans les méandres de sa cave. Odin quant a lui, fit route rapidement vers cette fameuse prison… L’indication du tavernier était juste, du moins, il valait mieux pour sa vie, et c’était la bas qu’il trouverait un semblant de réponse. Sans attendre, il arriva en lieu et place dans le début de l’après midi. Mais un problème persisté… Comment rencontrer cet homme… Comment mentir aux gardes, afin d’accéder aux cellules sans soucis ni trop de questions ? La réponse lui arriva d’une bande d’érudits passant a ce moment la par la porte principale… Ils y entrèrent sans la moindre question, si bien que l’idée devait être bonne. Sans plus de question, le Dieu remonta sur ses épaules sa veste blanche, tout en approchant des gardes de l’entrée principale.
« On s’arrête la le minet ! Tu viens faire quoi ici on peut savoir ? »
Odin releva les yeux, pour enfin les poster sur l’inconscient.
« J’accompagne mon ordre, étant Haut prête et Oracle. Oserais-tu me barrer la route ? »
« Oracle ? Rien que cela ? Il va falloir me prouver tes dires l’ami, ou tu resteras dehors. »
Odin s’était douté qu’il lui faudrait un peu plus que des paroles pour accéder aux lieux, mais qu’importe, il ferma les yeux, et explora l’esprit du malheureux, qui ne rendait compte de rien. Pouvoir divin mais douloureux, le Nordiste finit par trouver un indice sur son interlocuteur.
« Ta femme est au courant pour ta relation avec celle de ton ami et voisin… Tu seras bientôt plus qu’un vulgaire vagabond sans maison ni famille… »
Le garde resta sous le choc… Mais il se reprit, indiquant au Dieu de déguerpir. Odin était enfin dans la place… Il chercha longtemps, avant de trouver l’homme pour lequel il était ici… Mais… Le malheureux était déjà mord… De froid ! Un comble, se dit Odin, tout en souriant amèrement. Tandis qu’il s’apprêtait à reprendre sa longue route aux indices, un léger bruit dans une des cellules le fit se tourner vers son origine… Approchant doucement, il découvrit avec étonnement, une jeune femme, avec… Des attraits de chat ?! Arquant un sourcil, le Dieu regarda avec insistance cette… Chose ! Jamais il n’en avait vu de semblable. Même ses mains étaient pourvues de griffes…
« Mais qu’es tu ? » Fut les seuls mots qu’il put prononcer sous l’étonnement.