Une truite monte se ressourcer

Ses petits pieds, habillés de chaussettes, reposaient sur de hautes sandales. Les épaisses semelles de celles-ci avaient une forme tout à fait particulière : elles s'amenuisaient sur le devant et faisaient penser à la coque d'une barque. Sayuri naviguait ainsi, ondulant frénétiquement des jambes pour avancer jusqu'à l'église.
Elle s'était reposé au village le jour d'avant et avait demandé son chemin vers le temple le plus proche. Ce haut édifice n'avait rien d'un temple, mais c'était le lieu de culte et de prière de la région.
Soulevant son kimono, rouge et fleuri, de quelques centimètres seulement, laissant apercevoir ses chevilles, Sayuri gravit les quelques marches qui la séparait de l'entrée.

Elle fit un pas vers l'intérieur et se retrouva plongée dans une atmosphère fraîche qui s'engouffrait jusque sous son habit. Sayuri lâcha les plis de son kimono qui retombèrent soyeusement contre ses jambes fines et les couvrirent d'un peu de chaleur artificielle.
Sayuri sortit de petits chaussons du sac qu'elle tenait en bandoulière. Elle les déposa sur le sol, repliant légèrement les genoux afin de se rapprocher de celui-ci afin de respecter le silence des lieux. Une fois les chaussons posés à terre, elle souleva son pied droit, le sortit de la sandale et le glissa dans un chausson. Elle fit de même avec l'autre pied. Puis elle s'accroupit gracieusement, saisit les sandales et les plongea dans son sac. Ceci fait elle retrouva sa position initiale.

Resserant ses mains l'une contre l'autre devant sa poitrine, elle avança lentement à travers la nef. Ses manches étaient si amples qu'elles recouvraient la totalité de la peau de ses bras jusqu'à ses doigts. On aurait pu la prendre pour une femme venue du Nord glaciale avec sa façon de rejoindre ses mains, si Sayuri n'avait pas porté de kimono traditionel japonais, avec un immense ruban doré autour de la taille, terminé par un noeud en son dos.
Tout en marchant, la jeune geisha susurrait entre ses lèvres à peine entre-ouvertes, des prières pour sa grande soeur.

"Grande soeur, j'ai trouvé ici une ville où il n'y a pas de geishas. J'espère me montrer digne de ton enseignement en honorant ces lieux de ma présence. Puisses-tu aller bien et que ton danna prenne soin de toi. Je chercherai le mien en ces terres. Mon long voyage s'arrête ici."

A ces mots, Sayuri s'arrêta, et, s'agenouillant, elle continua sa prière, la tête baissée. Elle venant d'effectuer un long périple et elle était fatiguée de voir la terre s'écouler sous ses pas. Sa vie continuera ici, c'était son choix.

Fatigué, fatigué de marcher et de courir dans tous les sens. Partout où il allait le démon ne trouvait que la haine et le mépris qui n'avait jamais quitté sa famille depuis le premier jour. Personne n'acceptait qu'un homme tel que lui puisse s'établir quelque part. Le ninja leva les yeux au ciel. Certes, il avait pour parent un être au demeurant maléfique qui répendaient de le sang partout où ils allaient, mais lui était différent...Depuis tout petit déjà il n'avait jamais éprouvé pareil gout. Evidement il avait été rapidement le paria de sa famille, car il était issu d'une humaine et d'un démon il était le fils batard, celui dont nul ne voulait et qui ne pouvait que voir a quel point ces carnages malsains ruinaient completement le monde qui l'entourait. Watari avait assez vu de sang, assez vu de carnage, il avait fini par trancher la tête de son père et de la jetter au loin, dans un lac. Il avait ensuite pris la fuite. Pendant longtemps il avait été un esclave, pendant longtemps on lui avait fait suivre cette formation ou il excellait a présent. Il avait tenté de trouver la redemption. En vain, on ne faisait pas confiance aux personnes de son espèce.

L'eglise ou se trouvait actuellement Sayuri était une vielle église qui avait été alors abandonnée par le clergé puis occupée par des monstres, Watari les avait chassé et pris possession des lieux pour son propre usage. Parfois des voyageurs venaient ici, et lorsque celà se produisait il se cachait, les laissait prier et repartir. Le jeune demi démon avait souppé du mépris de l'humanité et n'aspirait qu'a mourir seul, en ne dérangeant personne, a présent qu'il avait atteint le but de sa vie plus rien n'avait d'importance.

Un jour une jeune femme entra dans ce temple, elle portait un kimono proche de sa culture et semblait être ici pour prier. Watari l'observa depuis derrière les colones...Elle avait une grande beautée et un jeune âge. Elle était surement en voyage. Le jeune démon avait rencontré bien des femmes lors de ses missions, et il avait été battu bien des fois pour avoir refusé de les tuer. Car il se souvenait encore de la douceur des draps de celle avec qui il avait partagé la couche pour la première fois, et c'était ce sentiment qui avait sauvé son âme. Il était tombé amoureux, amoureux de toutes les femmes au monde, et jamais au grand jamais il ne les blesserait.

La jeune femme acheva sa prière pour dire que son voyage s'arrêterait ici et Watari écarquilla les yeux. Ici?Mais comment vivrais t'elle?Bien sur elle pouvait rejoindre l'église principale, mais la route était dangereuse, et c'était presque miraculeux qu'elle soit arrivée ici en seul morceau.

"Comme vous comptez vous installer autant que je sorte de là."

Lança la voix de Watari depuis un point imperceptible de la cathédrale. Soudain un homme tomba du plafond pour retomber a ses pieds et il se présenta a elle. Watari avait les cheveux blancs et portait la tenue typique de son emploi, noire barrée de longues bandes de tissu noires autour des jambes et des bras. Le visage a demi masqué. Sur son front une paire de cornes tronaient ne laissant aucun doute sur sa personne, mais ses yeux d'un bleu très clair étaient vraiment troublant. Le démon posa contre toute attente un genoux a terre.

"N'ayez crainte néanmoins, je ne vous veux aucun mal, je me prénomme Watari Kito, et je suis comme vous pouvez le voir, un porteur du sang démoniaque, sang maudit et haï par le monde entier me forçant a me cacher aux yeux de tous dans les lieux les plus reculés"

Le ninja releva ses yeux vers Sayuri et elle put voir les deux perles d'azur la regarder dans les siens, restant tout de même assez vague, car s'attendant sans surprise a ce qu'elle fuit. Mais derrière, derrière ce regard, caché derrière des années de souffrance se terraient l'envie, l'envie de pouvoir avoir quelqu'un a qui parler

Bien qu'ayant fini sa prière, Sayuri restait accroupie. Elle méditait et se demandait comment elle allait procéder dans l'avenir... il fallait qu'elle se fasse connaître du monde, et personne ici ne savait à quel point son mizuage avait eu de valeur.

*Peut-être pourrais-je le remettre aux enchères ?*

Mais faire cela revenait à mentir. Pour Sayuri cela correspondait à trahir ses origines et les enseignements qu'elle avait reçu. Il lui faudrait donc trouver un autre moyen de se faire une place ici. Cherchant le soutien de sa soeur et des Dieux, elle restait là sans bouger.

C'est alors qu'elle entendit une voix venue de nulle part. Un Dieu avait-il décidé de s'intéresser à sa misérable personne ?
Sans bouger le reste du corps, elle ouvrit simplement les yeux et observa ce qu'elle pouvait. Elle entendit un frôlement de tissu sur le sol. Quelqu'un était descendu par-terre sur sa gauche. Elle pointa le regard en sa direction. Ses cheveux, relevés en chignon lui permettait d'observer la scène dans les moindres détails.

Un jeune homme, bien plus âgé qu'elle, se tenait debout à quelques mètres d'elle. Ses habits, entièrement noir, étaient près du corps par endroit et laissait deviner un corps fin et musclé. La douceur avec laquelle il avait atterri au sol laissait penser que le garçon était agile.
Sayuri avait connu assez d'hommes pour savoir quels étaient les plus dangeureux. Bien que la force soit un élément considérable, les hommes agiles pouvaient se révéler bien plus dangeureux.

La jeune geisha poussa son pied droit un peu plus sur l'avant, pris appuit dessus et se releva gracieusement, la tête inclinée vers le sol, les mains toujours jointes devant sa poitrine, au niveau du ruban doré.
Alors surprise ! L'homme s'agenouilla avant de se présenter comme un paria démoniaque.

*Cet homme ne respecte donc pas les règles de ses origines*

Instinctivement, Sayuri se refroidit encore un peu plus, si cela été possible, à l'annonce du démon. Le plus important pour elle était de respecter sa nature. Elle même était une geisha et rien ne pouvait la détourner de sa voie. Soudain elle eut un sursaut intérieur.

*Etre geisha n'a rien d'une race, je suis humaine avant tout*

Pourtant la jeune fille était loin de se sentir comme telle. Les humains étaient souvent fourbes et attirés par les plaisirs de la chair. La jeune fille au contraire, consacrait sa vie à la beauté pure sans aucun intérêt pour le charnel.
Cette réflexion lui prit tout de même quelques minutes et elle en avait oublié la présence du jeune homme. Relevant la tête, elle croisa son regard bleuté où se mêlait souffrances et convictions. Ce regard semblait être un reflet du sien, bien qu'elle avait l'habitude de se montrer et d'être admirer, ce qui était plutôt l'inverse chez le démon.

"L'océan et le torrent paraissent totalement différent, pourtant l'eau qui les constitue est la même."

Sayuri prononça cette phrase sans un mot de plus. Elle ne se présenta pas, cela n'était pas nécessaire pour l'instant estimait-elle. Elle voulait d'abord connaître la réaction de ce jeune homme face à une vraie geisha, femme dont il ne devait pas soupçonner l'existance.

Elle ne semblait pas intimidée. Au début Watari pensait que quitte a l'inciter gentiment a quitter les lieux se présenter la ferait fuir de l'église et que de là il pourrait proteger son voyage jusqu'a l'ordre pour qu'il ne lui arrive rien. Ca serait sa manière a lui de la remercier de sa présence rafraichissante en ces lieux poussiéreux. Le jeune homme avait levé son regard vers la Geisha qui ne semblait pas disposée soit a l'attaquer soit a prendre la fuite en hurlant. C'était déjà une très bonne chose se dit t'il avec humour. Il se releva avec humilité et laissa ses yeux d'un bleu perturbant là où ils étaient :dans ceux de Sayuri, avec une certaine rigidité. Elle lui répondit alors par une petite phrase enigmatique qui le fit sourire, contre ses propres attentes. Un proverbe?

"Oui, c'est vrai. Pourtant torrent et sang ne font pas bon ménage, aucun ne s'immisce là où l'autre règne sans partage"

Répondant a nouveau par une courte phrase poétique, il n'était pas cultivé dans le même objectif que la Geisha et surement se casserait t'il les dents sur ce jeu. Mais toujours était t'il que Sayuri lui apparaissait comme un feu qui lui donnait envie de glisser ses mains pour se bruler lui même. Le démon s'approcha d'elle d'un pas lent, lui laissant pleinement le temps de reculer si celle ci le désirait.

"Après tout même si l'eau est en chaque mer et chaque ruisseau elle ne laisse pas d'étranger la troubler, et si elle ne peut diluer ce qui vient la déranger, alors elle ne l'accepte tout simplement pas. Tout comme l'eau et l'huile ne se mélangeront jamais, c'est une vérité que je suis bien forcé d'accepter."

Yukito reconnaissait en Sayuri le port du Kimono qui était assez rare dans ces regions, a vrai dire comme il trempait dans cette culture asiatique depuis son enfance il savait ce que c'était une Geisha. Et au vu du rafinement extrème de Sayuri et de la manière de se tenir de celle ci elle faisait soit partie des Geisha, soit possédait une grâce et un savoir vivre inné, aucun des deux ne lui déplaisant.

"Puis je m'enquérir de votre nom?Vous qui savez ensorceler grâce a des paroles aussi gracieuses que les cours d'eau?"

La langue d'un démon était toujours bien pendue, et même si Watari n'était pas mauvais certains traits héréditaires demeuraient. Il n'avait pas un visage désagréable pour autant, le diable s'enrobant toujours de sucre pour être plus facilement avalé.

Le ninja sentait qu'il en faisait trop et que peut être que celà allait être désagréable pour la geisha, aussi n'en rajouta t'il pas plus et se surprit a observer pour la première fois son visage véritablement gracieux, a détailler les courbes que prenaient les traits de celui ci, ses sourcils, ses yeux, la courbe du nez, des joues, de ses lèvres, une telle harmonie semblait être par mille fois trop belle pour le démon qui ne put s'empecher d'ouvrir a nouveau sa bouche

"Votre visage respire la douceur et le contempler est un délice. Suis je mort?Êtes vous un ange et me torturez vous par votre simple présence?"

Là il s'enfonçait trop, ces mots avaient jailli de lui comme si ils étaient innés. Mais a présent il brulait encore plus de connaître son nom

Sayuri n'avait pas quitté les yeux du jeune homme plus âgé qu'elle. Elle avait remarqué que la lueur qui brillait à l'intérieur variait souvent en fonction de ses paroles. Sans doute reflètait elle son humeur. La jeune geisha aimait beaucoup observer les gens. L'attitude d'un homme en révèle bien plus que ses paroles. C'est pourquoi Sayuri se prenait souvent à prononcer de petites phrases proverbiales : celles-ci poussaient l'interlocuteur à réagir et à se dévoiler.
Sayuri sentait à présent un désir de la part du démon. Celui-ci était seul depuis si longtemps qu'un peu de compagnie lui faisait du bien, et il espérait que la jeune geisha ne s'enfuirait pas, maintenant qu'elle avait choisi d'engager la conversation. Répondant à son enseignement, Sayuri entra dans le jeu.

"Pour vous je serai Sayuri."

C'est alors que les mots du démon dépassèrent sa pensée. Bien malgré elle, Sayuri esquissa un sourire.
Ne voulant pas montrer qu'elle n'avait pu se maîtriser, la geisha prolongea son sourire et baissa légèrement les yeux, comme si elle était gênée. Ainsi, le ninja penserait qu'elle n'avait pu retenir sa gêne devant le compliment, mais qu'elle l'acceptait tout de même. En réalité, la phrase l'avait faite sourire parce que cela signifiait que son travail était correctement accompli. Il n'y avait aucune gêne en elle, mais c'était plus rassurant pour un homme de sentir qu'il maîtrise la situation.
Une geisha doit savoir faire croire à un homme que c'est lui qui contrôle tout. C'est ainsi qu'elle peut entreprendre ce qu'elle souhaite et mieux le surprendre, pour mieux l'attirer dans ses filets. Sayuri n'avait pas l'intention de faire de Watari son danna, il était bien trop pauvre. Pourtant il pourrait sans doute l'aider et cela n'était pas à négliger.

Un ange passa.
Sayuri releva les yeux et laissa le jeune homme la contempler à nouveau. Son rouge à lèvres bien disposé sur sa bouche, en forme de coeur, ses joues fardées de blanc, ses yeux soulignés par un trait noir et fin quasi invisible mais qui donnait une profondeur indescriptible à son regard.
Seule la peau de son visage était visible. Si Watari s'était trouvé derrière elle il aurait pu admirer sa nuque et la naissance de son dos, mais la jeune geisha se gardait bien de se retourner. Laisser voir sa peau était un privilège inestimable.
Pourtant, elle décida qu'il était temps de resserrer un peu plus les mailles de son filet. Elle esquissa un léger porte de bras qui dévoila son poignet et tendit le main. Le kimono de soie s'empressa de venir couvrir la peau qui avait découverte puis laissant son bras suspendu dans le vide, la geisha laissa la temps au ninja d'apprécier le geste avant de parler.

"Me meneriez-vous dans un endroit habitable ?"

Qui oserait refuser la requête d'une geisha ? Sayuri savait que dorénavant, le jeune homme l'aiderait et n'aurait pas de mauvaises intentions. Elle l'avait laissé croire qu'il menait la danse et que c'était lui qui sauvait la jeune fille ; alors qu'au contraire, c'était elle qui le sortirait de son isolement.

Sayuri jouait la comédie pour que Watari tombe entre ses griffes. Mais honnètement qui refuserais de tomber entre de si merveilleuses griffes. Le jeune homme se trouvait devant sa seule et unique faiblesse :les femmes. Il ne pouvait tout simplement rien refuser a une belle jeune fille. Il avait trop de respect pour la beauté qu'elles emanaient de leur être, et l'aura de Sayuri lui faisait l'effet d'un doux soleil qui ne tenterais jamais de le bruler. Est ce que le démon marchait dans ses combines?Il y courrait totalement, ne voyant rien d'autre que l'attitude raffinée et polie de la Geisha et aurait été prêt a mettre son poing dans la figure du premier type a lui dire qu'elle faisait la cinéaste. A la première seconde l'envoutement était tel que le jeune homme était déjà sous le charme, transporté par la grâce et la démesure quil'enveloppait comme dans des draps de soie pure. Ne pouvant dévier ses yeux des siens. Comme prisonnier du visage d'une belle méduse aux douces serres. A ce stade là il serait même ravi de se laisser dévorer vivant dans quelques minutes. Plus versatile y'a pas.

Le ninja avait mené de nombreuses missions mais aussi eu quelques aventures ou généralement il était tombé sur des filles douces et gentilles avec lesquels il avait pu s'unir parfois, mais également des personnes qui l'avaient manipulé sur toute la ligne, usant des emotions trop facile du jeune homme pour l'entrainer dans les pirs pieges ou lui faire faire les pires besognes. Pourtant a chaque fois c'était plus fort que lui, il se laissait ensorceler, et Sayuri était de loin la meilleure sorcière qu'il eut jamais recontré. Dans la position actuelle si elle lui demandait de l'aide il allait répondre présent au quart de tour, elle n'avait qu'a ouvrir la bouche et bouger ces lèvres aussi rouge que des cerises qui l'enivraient de leur liqueur...Finalement elle se présenta, par le simple fait de ce nom donné il se sentit comme si il avait fait un pas, comme si il s'était rapproché de cette personne exceptionnelle et qu'il allait mieux la connaître ainsi, qu'il se rapprochait du cercle de ses intimes. Et aussitôt a Watari de répondre

"Je ne saurais jamais ôter ce doux prenom de ma mémoire."

Qui était le démon et qui était le tenté ? Les rôles semblaient s'être inversé. Un silence envahit la salle, un silence qui Watari se sentit obliger de combler, l'absence de mot étant insupportable, et moins elle parlait, plus regarder son visage était une douce torture et moins il se sentait mettre de lui.

"Comment...Je veux dire...Comment est ce possible?Je n'aurais jamais douté qu'une rose puisse fleurer au beau milieu du désert. Dans ce terrain aride. Je n'ai jamais rencontré quelqu'un de votre charisme jusqu'ici je dois avouer que j'en demeure...Sans voix, je ne saurais trop quoi dire. Je n'arrive pas a savoir si c'est un rêve ou la réalité."

Les mots auraient pu être bien flatteurs et bien vide de sens mais pour lui il ouvrait simplement son coeur a Sayuri, car il était incapable de garder ces pensées pour lui, des pensées qui sortaient sans se rendre compte qu'il avait l'air d'un parfait imbécile a parler comme ça avec une chevalerie révolue a cette époque et une technique de seduction digne du Don Juantisme. Mais là sa bouchbe ne pouvait retenir les mots. Et il se sentait démuni, normalement ses lèvres étaient les meilleures pour séduire celles qui lui plaisaient, et il machait ses mots, là l'honnètetée était de mise. Il avait parfois, souvent menti a des jeunes femmes qu'il séduisait, peut être allait t'il en payer le prix aujourd'hui.

Elle lui offrit son bras, il ne se fit pas prier pour le prendre avec délicatesse, sans la brusquer, comme si il avait peur de la briser d'un faux mouvement. La comédie de Sayuri marchait a fond. Puis elle lui demanda de le mener a un endroit habitable.

Le rêve se brise.

Alors ainsi elle voulait le quitter aussi vite?Un ange passe, mais il ne s'arrête pas...Elle voulait retrouver la compagnie des humains qu'elle affectionnait et que lui ne pouvait rejoindre Watari baissa les yeux

"Je vous menerais, si vous le souhaitez, où vous le désirez."

Sous un coup d'audace il prit sa main et la regarda dans les yeux

"Mais de grâce, ne m'abandonnez pas derrière vous, si vous devez partir et rejoindre le monde des hommes je ne peux l'en empecher, mais pour cette nuit au moins vous êtes mon hôte, puis je vous donner l'hospitalité?"

La nuit était bientôt tombée également ça ne serait pas très sur de sortir a cette heure ci

Sayuri appréciait la gêne du jeune homme. Non par pur sadisme, mais parce que toute geisha se devait de garder une certaine distance avec les gens qui la cotoyait, et pour cela elle n'avait d'autre solution que celle d'être trop belle pour être approchée sans autorisation.
Le ninja bafouillait légèrement et cherchait ses mots. Sayuri savait que sa première technique était la bonne. Elle devait lui laisser gagner de l'assurance, mais toujours garder de la distance grâce à ses paroles. Sa maîtrise de la langue rappellera toujours au démon à qui il a à faire.
Bien évidemment, tout ceci n'avait rien de mal intentionné. Sayuri n'avait en aucun cas l'idée de vexer ou de rabaisser l'homme qui lui offrait son aide. Elle ne désirait qu'une chose : se protéger contre toute menace visible ou non.

Malgré toutes ses précautions, la jeune geisha n'était que peu expérimentée et elle commit une faute. Elle n'abondait plus dans le sens du désir du jeune homme et cela le perturbait. Elle vit passer dans ses yeux bleus une ombre noire, démoniaque, cachée au fond de lui depuis des années, symbolisant toute la rancoeur qu'il avait accumulé en lui même contre sa race et contre les hommes.
L'instinct maternel présent chez toute femme provoqua une pulsion à l'intérieur du coeur de la geisha qui voulut serrer le démon dans ses bras... mais cela lui était impossible, de par sa fonction. A la place, la jeune femme resta stoïque et ne montra pas une once de plaisir lorsque le ninja s'enhardit jusqu'à lui prendre la main. Elle ne le dit pas, mais voler ainsi la main d'une geisha était presque un sacrilège, comme oser approcher la beauté d'Aphrodite.

Ne sachant comment réagir dans cet univers inconnu d'elle, elle sourit timidement, penchant la tête sur le côté. Sous le poids du chignon, une mèche de ses longs cheveux se détacha et vint cascader dans sa nuque jusqu'au milieu de son dos. Sayuri saisit se prétexte pour retirer sa main et replacer cette mèche rebelle. Cependant pour ne pas froisser son hôté, elle s'empressa d'ouvrir la bouche.

"Je ne refuserai pas votre hospitalité Watari. Ne craignez pas non plus mon abandon. Donner à manger à un chat un jour, il viendra vous quémander des caresses pendant de longs mois."

A ces mots, Sayuri sourit et déposa doucement sa main sur le bras du démon. Elle pouvait sentir les muscles entraînés du ninja à travers l'habit au tissu fin. Son sourire ne quitta pas ses lèvres lorsque ses yeux retrouvèrent ceux du jeune homme. Elle se voulait chaleureuse face à ce sauveur, mais elle avait aussi besoin de respect. Et même si l'homme lui en fournissait beaucoup, elle se devait d'en demander toujours plus pour ne pas qu'il sente la proie acquise.
Sayuri jeta un coup d'oeil dehors et s'aperçut que le ciel s'embrasait. Le soleil dissimulait ses rayons derrière la face des montagnes, comme intimidé par l'arrivée d'une lune bien pleine, bien ronde. Les étoiles étaient encore bien loin d'apparaître, mais l'air avait déjà pris la fraîcheur de la nuit. De sa main libre, Sayuri resserra les pans de son kimono, espérant que la demeure du jeune démon serait agréablement chauffée.

[HRP : mes posts sont moins imposants mais j'espère ne pas trop te décevoir. J'aime beaucoup ta façon de traduire toutes les émotions de la scène :-)]

Normalement la psychologie faisait partie de ses attributions, et il pouvait voir a travers les intentions des gens qu'il rencontrait par une succession de tics et de manières de s'exprimer, bien que ces compétences semblaient être plus difficile a soliciter quand il tentait de séduire une jeune femme, il était clair que même avec sa concentration optimale il n'arrivait pas a comprendre ou Sayuri l'emmenait, ce qu'elle pensait, ce qu'elle voulait et ce qu'elle cachait derrière le masque de son métier, quels genre d'intentions se préparaient derrière ce visage de porcelaine qui ne souffrait de nulle fissure?De nulle embouchure ou il pouvait voir le véritable aspect de celle qui lui adressait la parole a présent?Pour Watari, même si il n'en menait pas large il ne pouvait voir au delà des lèvres ce qui se cachait derrière la Geisha. Etait t'elle amie ou ennemie?Etait t'elle reservée ou bien cachait t'elle bien son jeu?Non, il n'avait aucun moyen de deviner celà, tout ce qu'il voyait c'est qu'il avait donné son bois a une poupée, precieuse et fine, fragile et en même temps d'une terrible beautée qu'il se devait a tout prix de proteger.

A vrai dire Watari trouvait celà normal, après coup tout s'expliquait, cette reserve, cette attitude neutre et renfermée, timide qu'il avait pris pour de la timidité au premier abord n'était peut être que de la peur, la peur de se retrouver avec un démon pour toute compagnie dans un lieu désert...Elle pensait sans aucun doute qu'il n'attendait qu'une chose: Qu'elle baisse sa garde pour lui faire connaître des tortures dignes du diable qu'il était...Il n'était pas un ange et ne demandait pas une auréole, mais les humains ne lui faisaient pas confiance, voilà tout. Lorsqu'elle pencha la tête sur le coté et que sa mèche de cheveux tomba celà lui monta très rapidement a la tête. Ce genre de petits détails et ce sourire le rassurait comme aucun ne l'avait jamais fait auparavent. Le ninja hocha la tête, ne sachant plus vraiment ou se mettre et se demandant si son éloquence était a présent bien utile. Il avait conscience qu'il avait commis un sacrilège en prenant sa main mais comme elle ne l'avait pas retirée il ne comptait pas la lacher, pas pour tout l'or du monde si elle ne le demandait pas...

Cette peau au grain si fin et si doux. A nouveau l'image de la poupée lui revint en tête et lentement il lui sourit et hocha la tête en avant l'inclinant légèrement

"C'est un honneur pour moi de vous avoir a mes cotés, un honneur et un plaisir que les mots seraient insufisants pour décrire. Je ne serais que trop ravi de pourvoir en caresses le pelage de ce malicieux chat..."

La phrase était légèrement ambigue mais néanmoins il pouvait toujours se rattraper quand il le voulait, et surement que Sayuri aurait vu le double sens, même si il ne savait pas vraiment comment il l'interpreterait. Mais déjà ses yeux éclipsaient a nouveau pour toujours la lumière de la raison

"Restez près de moi autant qu'il vous plaira, je serais ravi d'entendre votre histoire si vous daignez me la conter, si vous préférer vous taire alors je demeurerais silencieux, si vous cherchez compagnie ou amusement, je serais présent pour vous les procurer."

Acheva le Ninja loyalement

-Hj-Merci beaucoup les tiens sont somptueux aussi et j'aime beaucoup le personnage, c'est plutôt moi qui ait l'impression de pas en faire assez ^^-Hj-

Sayuri sourit réellement quand elle entendit Watari prononcer des paroles de chevalier servant. Tout avec lui prenait une tournure romanesque, voire épique. Cela aidait la geisha, qui se complaisait dans ces univers, et pour qui il était plus facile de naviguer dans un univers légèrement différent du réel. Pour paraître irréelle, magnifique, telle une apparition, il lui fallait un auditoire digne de ce nom ! C'était à dire, des gens qui laissaient vagabonder leur imagination. Or le ninja, à force d'être seul, semblait se faire beaucoup d'images fictives.

La jeune fille, bien que peu habituée aux propositions extérieures, comprenait ce que le démon avait voulu dire à travers ses paroles. Elle sentait bien que s'il avait la permission, il ne refuserait pas de dévoiler un peu plus de sa peau. Mais la geisha ne s'en inquiètait pas. Il n'était pas profondément méchant, et c'était normal pour elle d'attirer quelque peu. C'était cela qui faisait son gagne pain et sa vie toute entière. Cependant, cet homme n'aura jamais ce qu'il désire, n'étant pas assez riche pour cela.
Elle ne voulut pas détourner ses espoirs. L'espoir est une bonne chose et il pousse loin les gens qui ont de l'imagination. Il permet de s'ouvrir un autre monde, imaginaire, et parfois, il est plus satisfaisant que la réalité elle même ! Alors Sayuri laissa ses rêves à Watari et l'incita à continuer d'un signe de tête compréhensif, avec un petit sourire sur les lèvres.

Alors le jeune homme se laissa emporter par sa fougue. Exactement comme l'avait pensé la geisha. Elle mit sa main devant sa bouche et etouffa un petit rire quand le démon eut lancé sa réplique. Il n'y avait rien de méchant dans son rire, ce n'était pas de la moquerie. C'était un petit rire joyeux qui montrait qu'elle faisait attention à lui. C'était là tout l'art d'être une geisha. Savoir donner de l'attention à quelqu'un qui ne semble pas en mériter, et le faire se révéler.
Le ninja pouvait faire beaucoup pour Sayuri, mais elle pourrait aussi l'aider en de nombreuses choses. La confiance est une chose primordiale pour s'intégrer dans la société, et le démon en manquait énormément, marqué à vie par son passé douloureux.

"Comme l'on suit Morphée dans les rêves, je vous suivrai dans votre demeure. Silence, compagnie ou amusement ne sont pas des choses choisies. Morphée est notre guide ; nos rêves reflètent ses envies."

Les sous-entendus du ninja, cachés par une grande loyauté, étaient cependant visibles. Mais à quoi bon s'inquiéter de petits désirs insignifiants ? Autant les alimenter et les rendre fertiles, pour ensuite les détourner vers d'autres sillons. La geisha attendait patiemment, prête à emboiter le pas à son compagnon du soir.

Sayuri contrairement au ninja gardait la tête sur terre et ne faisait rien de stupide. Elle savait où était son interêt et n'en démordrait probablement pas. Quand a Watari il était persuadé qu'il avançait dans cette relation et celà le comblait, mais là ou c'était son coeur qui parlait c'était le cerveau de la geisha qui travaillait, voyant comment celui ci allait pouvoir lui être utile, et elle était loin d'avoir tord, un chien domestiqué était toujours utile, surtout un qui travaillait pour soi dans l'ombre sans que les autres ne sachent ce qui s'y tapis. Peut être que par certains aspects le pauvre démon se retrouvait dans le rôle de l'humain naïf et berné?Même si il réalisait ce que faisait Sayuri comment pourrait t'il lui en vouloir?Elle était tellement charmante, belle et gracieuse il ne se sentait vraiment pas capable de faire quelque chose contre elle. Mais là encore les deux jeunes gens n'avaient pas revelés encore toutes leurs cartes...

En effet là ou Sayrui croyait que Watari se faisait des films et qu'il se laissait porter par son imagination le démon était on ne peut plus terre a terre. Il était simplement subjugué par le charme que dégageait la geisha, mais il ne s'imaginait pour l'instant rien, comme tous les hommes, pour le moment il était bloqué, comme en arrêt sur image sur une dénomination simple :comment pourrais je convaincre cette ravissante jeune fille de se laisser séduire par moi?Et ainsi toutes ses ressources étaient braquées sur cette idée simple : réussir. Il sentait que si il venait a posséder la confiance de Sayuri il aurait accompli un acte dont il pourrait être fier toute sa vie. Aussi allait t'il se plier en quatre pour elle et faire ce qu'il pouvait pour la satisfaire. Le pauvre ne remarquait même pas que sous ses chatoyantes caresses verbales elle l'enchainait littéralement a elle.

Si Watari avait su que si cette comédie n'avait été que pour une simple question d'argent celà l'aurait surement choqué. Bien sur, si elle voulait de l'argent pour celà, il serait parti en chercher par monts et par vaux, allant dérober les plus riches perles et les plus somptueuses pierreries pour la belle geisha, mais savoir qu'elle vendait ses services mettrait surement un bémol a son enthousiasme. Car il ne payait pas pour ce genre de choses, si il voulait donner de l'argent a une femme il ne lui demanderais pas ce genre de rétribution, c'eut été comme si il l'avait insulté et il ne pardonnerais pas quiconque voulait comparer Sayuri a ce genre de filles. Toujours est t'il que l'argent dont Sayuri se faisait une si haute idée était triviale pour le Ninja. Tout ce qu'il avait a faire c'était de s'infiltrer chez un de ces nobles corrompus de Nexus, voler tout ce qu'il pouvait et en cacher quelques peut dans la chambre d'un autre noble verreux qui se verrait arrêter le lendemain pour vol. Personne ne le chercherais car personne ne crierais au voleur, puisqu'on le tenait, le voleur.

Les paroles de la jeune fille comme toujours avaient jeté un voile de soie rouge sur le fil de ses pensées et encore une fois il allait devoir écarter celui ci pour tenter d'y voir clair dans son tortueux temoignage, finalement il répondit en écartant les bras

"Alors allons où vous le souhaitez, car le monde entier et ma demeure, et je serais prêta subir milles épreuves pour sentir se poser sur moi votre doux regard. Ici je vis dans l'ombre, me cachant du monde pour ne point le déranger, mais a présent que je vous ait rencontré le fil de mon existence possède un sens. Si vous le voulez je vous ouvrirais la porte des plus beau palais, et vous y dormirez impunément dans le lit des princesses et des reines"

Il s'emportait et se mettait a promettre n'importe quoi

"Je vous apporterais les plus beaux joyaux après l'éclat de vos yeux, je vous donnerais la félicité et le bonheur, je vous protégerais en me mellant parmis les ombres et en observant depuis celles ci ceux qui vous veulent du mal pour les détruire sans même que vous le remarquiez. Je me plierais a vos moindres désir."

Il posa un genoux a terre, s'affirmant encore plus comme le chevalier en armure blanche

"Vous n'avez qu'a dire mot et j'obeirais."

Acheva t'il

Ce ninja était réellement extraordinaire. Il était prêt à tout pour elle et se mettait à genoux pour lui prouver sa bonne foi. Sayuri était fière. Elle n'était pas fière d'elle, de son talent, de sa beauté ; non. Elle était fière de sa grande soeur et de l'enseignement qu'elle lui avait donné. En faisant ce qu'elle faisait, elle se sentait plus proche de cette femme qu'elle ne reverrait plus avant longtemps, parce que chaque geste qu'elle faisait, chaque parole qu'elle prononçait, étaient un héritage de la magnifique geisha que sa soeur était. Sa soeur était un modèle de réussite pour elle. Une quête vers l'accomplissement : trouver un danna aussi merveilleux que celui de la belle.

Watari avait toutes les qualités morales requises. Le seul problème était son porte-monnaie. Evidemment, Sayuri ne soupçonnait pas que voler ne l'aurait pas dérangé pour subvenir à ses besoin. Mais quoiqu'il en fut, elle n'aurait jamais accepté que quelqu'un transgresse les règles pour elle. Elle avait une sainte horreur des transgressions. Et si quelqu'un en faisait une pour elle, elle se sentait encore plus coupable que si c'était elle qui avait commis la mauvaise action.
Son rôle de geisha était aussi d'empêcher cela. Un homme devait être fier de lui, de ce qu'il est, avoir confiance en lui, et savoir rester au rang qui lui est donné. La geisha faisait de même. La différence était que son rang se devait d'appartenir à un rang plus élevé que tout autre.

Sayuri s'accroupit pour se mettre au niveau du garçon. Il était difficile de fixer quelqu'un dans les yeux quand l'autre est de plusieurs centimètres plus bas. Elle ne voulait pas qu'il est l'impression qu'elle le regardait de haut. Alors elle se mit sur un pied d'égalité. Enfin... pas tout à fait. Elle s'arrêta de façon à ce que son regard se trouve quelques millimètres en-dessous de celui du démon. C'était imperceptible à la vue, mais, inconsciemment, cela pouvait redonner confiance au jeune homme. Et peut-être arrêterait-il de se rabaisser à chacune de ses phrases.
Cependant, ce n'est pas pour autant que la geisha perdit son langage.

"Le terrier abandonné d'un renard est un endroit luxueux pour un lapin courageux. Le risque existe, mais la peur ne doit pas entraver les actions. Menez-moi chez vous comme vous l'aviez suggéré."

A ces mots, elle déposa sa main sur le bras du jeune homme en signe de gratitude. Elle ne se donnait pas à lui, et il ne pouvait pas mal interpréter ce geste ; elle lui montrait juste qu'elle lui accordait sa confiance.

C'était aussi le fardeau de Watari, même si il ne volait pas il ne savait pas faire grand chose de ses dix doigts. Un Ninja n'a jamais été fait pour être honorable, mais bien au contraire agir dans l'ombre là ou la loi ne pouvait frapper. Il était un homme sans honneur qui ne pourrait pas gagner profit d'autre chose que d'actes déshonorant. Si elle ne voulait pas qu'il vole il pouvait se faire payer pour aller voler quelque chose a quelqu'un, ou bien tout simplement pour éliminer un homme, mais dans certains sens c'était pire. Et il n'était pas convaincu que labourer les champs avec les paysans pour toucher deux sous a la fin de l'année soit vraiment dans ses tarifs. Et puis surtout il fallait une somme équivalente a la beauté du personnage, il n'y aurait que les plus belles choses pour la plus belle des fleur, celà allait sans dire. Pour le moment ils n'en étaient de toute façon qu'aux présentations et le ninja était loin de se douter que l'argent était un facteur qu'il devrait prendre en compte. Toujours sous l'influence de l'aura de Sayuri il se laissa porter par elle et but ses mots comme du petit lait.

Watari était fier de lui bien sur, mais son rôle avait toujours été d'être ombre, et il ne savait que celà :être une ombre qui rôde le long des murs et qui disparaît au premier regard. Il était éduqué et formé aux armes les plus raffinées et savait user de réthorique et philosopher, mais ce savoir était mis au point pour le pousser a prendre des initiatives dans son metier. Rien de plus, il était cultivé, mais sa culture servait a mettre fin a la vie des gens.

Son regard plongea sur lui comme le soleil couchant arrive pour éclaircir la terre plongée dans les ténèbres. Ce regard le troublait considérablement et ses yeux d'azur ne saurait lui résister. Elle lui proposa de l'emmener chez lui, il hocha donc la tête

"Très bien, je vous menerais chez moi, puisque tel est votre désir."

Fit il en prenant délicatement la main de Sayuri comme un gentlemen prendrait la main d'une dame et la fit monter jusqu'aux quartiers abandonnés du père qui résidait avant celà dans le monastère. Celui ci était propre et ordonné contrairement au reste de l'église abandonnée et comportait un divan, une commode et une table basse, il fit signe a Sayuri de prendre ses aises et ouvrit la commode ou se trouvait les provisions qu'il ramenait parfois quand il volait au village ou chassait de lui même

"Je n'ai rien ici qui puisse aller a une dame en guise de repas, mais peut être accepteriez de prendre un verre?"

Fit il tandis qu'il sortait une longue bouteille plaquée d'or ainsi que deux verres

"C'est du vin de messe j'en ai bien peur, son propriétaire a du le laisser ici et celui ci a pris de l'âge, c'est une piquette mais je n'ai guère mieux a vous proposer, je suis confus."

Lança le demi démon avec déférence

Enfin, le charmant jeune homme se décidait à l'emmener dans un endroit un peu plus chaleureux qu'une église. Elle le suivit humblement, la main soutenue par celle du ninja. Elle esquissait de petits pas très rapides, si rapides qu'elle avait le temps d'en placer trois pendant un grand du démon.
L'église était un endroit accueillant pour qui avait besoin de refuge. Mais une geisha attendait mieux pour traverser une nuit. Elle ne voulait pas spécialement se coucher, même si un peu de repos ne serait pas de refus. Elle voulait au moins être au chaud et se restaurer un peu.

*Un thé serait parfait !*

Etrangement, Watari ne prenait pas le chemin de la sortie et s'enfonçait encore plus dans l'église. Sayuri ne protesta pas et ne fléchit pas l'allure. Elle avait confiance en le démon et savait qu'il ne l'entraînait pas dans un endroit sombre rien que pour son plaisir personnel.
Elle monta des escaliers délabrés dont on pouvait se demander par quel miracle ils étaient encore debout. Puis Watari la fit entrer dans une petite pièce rectangulaire. La pièce n'était vraiment pas grande mais elle pouvait tout de même contenir un divan, une table basse et une commode.

Selon l'invitation de son hôte, Sayuri pris place sur le divan tandis que le garçon ouvrait la commode et lui proposait un verre de vin. La geisha leva simplement la main, avec un mouvement du poignet qui abaissa sa manche et dévoila la peau blanche de son poignet [-_-' répétition]. Puis elle agita gracieusement ce frêle membre de gauche à droite, avant de le remettre à sa place : croisé avec son protagoniste.

"Le poisson d'eau douce ne se complet dans l'eau salée, sauf si l'y trouve de quoi manger."

Ayant peur d'être mal comprise et voulant montrer à l'homme qu'il avait encore quelques progrès à faire avant de maîtriser le langage, elle ajouta simplement.

"Votre repas sera mien."

Ainsi termina-t-elle sa prise de parole. Elle plongea un intense regard dans les yeux de Watari. Elle insuffla dans ce lien un sentiment de tension qui devait déstabiliser le garçon. Cela réussit ou non, elle changea soudainement d'attitude, pencha la tête et sourit avec gaiété.

Il avait l'impression d'être Orphée tenant la main de la belle Eurydice pour l'emmener hors des enfers lors de la montée des escaliers, il avait l'impression que si il se retournait pour observer la jeune Geisha celle ci lui échapperait et retournerait au néant d'ou elle était sortie...Mais supporterais t'il de continuer son chemin sans voir son visage?Il ne le savait pas...Mais quitte a atteindre les marches du paradis le contact de sa main rappellait en permanence sa présence auprès de lui. Cette escalade se fit interminable alors qu'elle ne durait que quelques secondes, ils finirent dans ses appartements ou elle accepta de prendre place...

Celà semblait stupide mais Watari ne manquait pour rien au monde les moments ou elle dévoilait un peu de sa peau, même celle du poignet, comme si celà le captivait, normalement il se serait interessé a bien plus mais le charme qu'avait déployé Sayuri le faisait agir comme le dernier des imbéciles. Elle accepta de se nourir de ce qu'il possédait malgré que ça soit bien peu de chose...Et des choses qu'une dame raffinée ne mange pas. Le jeune homme tourna la tête vers elle

"Je peux ramener un peu de poisson que je ferais griller alors, si celà vous conv..."

La fin de sa phrase s'étouffa dans un murmure, son regard était plongé dans celui de Sayuri et le silence était retombé, tout d'un coup il se sentit mal a l'aise et pris au dépourvu il se demanda ce que pouvais penser la jeune femme et ce qu'elle analysait par ces yeux...Si seulement ces lèvres si belles pouvaient cesser de retenir les mots qui se tapissaient au fond de son coeur, il saurait alors ce qui plaisait a Sayuri et en serait heureux.

Quoi qu'il en soit elle rompit le charme et Watari revint a lui pour sortir de derirère une fenètre quelques poissons, il les avait péché il y avait encore quelques minutes avant que Sayuri ne rentre dans l'église...

Que dire avec ça?Watari était persuadé que le climax était proche, mais pour Sayuri elle testait uniquement ses capacités. Sur un autre homme elles auraient surement moins bien marché mais le ninja était captif de ses charmes et ne pouvait s'en défaire. Son sourire le faisait partir vers d'autres horisons...Il devait se contenir et rester courtois, mais si celà ne tenait qu'a lui il se serait déjà approché de la Geisha pour l'embrasser...Il devait réussir a lui faire la cour, obtenir ses faveurs coute que coute!Cette victoire serait la plus grande qu'il aurait jamais a éprouver

*Que désire t'elle?Que veux t'elle avec ce regard qui me trouble tant?Oh dieux, je donnerais mon âme pour savoir ce a quoi elle pense et ce a quoi elle aspire en ce moment même, je saurais triompher de toutes les épreuves si je savais que ce sourire et ce regard me soutiendrais tout le long, je sais certes que j'aime un peu trop le beau sexe, mais je crois n'avoir jamais rencontré pareille femme.*

Il plaça le poisson sur le feu et se tourna vers Sayuri avant de lui déclamer avec toute l'honnettée dont il était capable

"Je suis votre obligé mademoiselle, mais je dois vous avouer que votre regard me trouble a un point que vous ne sauriez imaginer. Et malgré que celà puisse vous paraître peut être soudain voire grossier je ne peux m'empecher de plonger mon regard dans les opales du votre. Malgré ma nature fielone je me sens pousser des ailes depuis que je partage votre compagnie et une seule question pend a mes lèvres."

La tension envoyée vers Sayuri avait tellement bouleversé Watari qu'il se préparait a bouleverser cet équilibre delicieux et douloureux sur un coup de poker, tout gagner ou tout perdre, celà se jouerais sur l'instant.

"Comment puis je obtenir vos bonnes grâces?Dites moi car a coeur vaillant rien d'impossible et je serais prêt a relever tous les défis que vous m'imposerez."

Sayuri sentait l'odeur du poisson grillé lui piquer les narines. Son ventre se serait permis de gargouiller si elle ne l'en avait pas retenu. La faim lui tenaillait les entrailles et le poisson, même de moindre qualité, satisferait certainement pleinement son appétit. L'odeur se répandait dans la pièce et imprégnait tout ce qu'elle touchait, y compris le kimono de la jeune fille. Mais que pouvait-elle y faire ? Son hôte n'avait de toute manière pas l'air de s'en préoccuper.
Apparemment, selon ses dires, seul le regard de la geisha suffisait à le complaire. Il se sentait démuni face à une femme qui savait comme agir. Toutefois, Sayuri eut besoin de quelques instants de réflexion lorsqu'il lui demanda comment il pourrait être bien vu d'elle. Même si ce gentleman était attirant et extrêmement attentionné, il ne pouvait rien pour elle. Cependant, son enseignement lui empêchait d'être mal polie. Elle se devait de trouver une parade.

Si elle avait pu servir le thé, cela lui aurait donné une contenance ! Mais ce n'était pas le cas dans la présente pièce. Alors elle se leva. Elle marcha, la tête baissée, à petits pas invisibles sous son ample vêtement, et se rapprocha de Watari. Arrivé à côté de lui, elle lui saisit la main et la lui mena doucement jusqu'à la poitrine de celui-ci. Elle fit ensuite de même avec sa propre main, la posa délicatement contre son propre coeur.

"Entendez-vous ces battements réguliers ? La vie s'écoule en nous par ce simple rythme."

Une fois ceci fait, la jeune fille saisit la poële où les poissons jouissaient d'une cuisson parfaite, émettant des grisillements satisfaits. Sayuri en servit un à chacun d'eux puis revint s'asseoir sur le divan. Retrouvant sa posture initiale, elle soutint à nouveau le regard perdu du garçon.

"Mais tout n'est pas si simple..."

Elle défit alors quelque peu sa coiffure, retirant les baguettes qui y étaient coincées. Ainsi, des mèches pendaient sur ses épaules, cascadant jusqu'à la naissance de son bassin, mais le chignon qu'elle avait restait en place au milieu de son crâne.
Avec une extrême habileté elle écarta la peau du poisson et piqua un bout de chair du poisson avant de l'engouffrer dans sa bouche. Une douce chaleure se répandit en elle à mesure qu'elle mâchait. Une fois la chair réduite à l'état de bouillie, elle l'avala sans bruit. Cet apport de nourriture ravissait son oeusophage et son estomac qui n'avaient rien eu depuis plusieurs heures déjà.
Elle réitéra l'opération trois fois de suite puis elle s'arrêta.

"Pourtant, rien ne peut s'enorgueillir d'être plus complexe."

Une fois ses paroles achevées, elle reposa ses baguettes à côté de l'assiette. Puis elle se replaça, ses jambes en dessous d'elle, assise sur ses talons ; à genoux sur le divan, la tête légéremment baissée, elle ne disait plus rien, rassasiée de sa soirée.