Le "combat" si pour autant puissions nous qualifier ça de "combat", venait de se terminer sur l'entrée parfaitement mise en scène d'une créature à l'allure surnaturelle, subjuguante, enfin, pour un tas de monde sûrement, personnellement je la trouvais juste, splendide, bien roulée, mais quelque chose m'a toujours dicté de me méfier des trucs un peu trop jolis à regarder, ça cache souvent les pires des choses sous sa robe, après son petit croches pattes dont elle semble s'amuser, elle s'approches, s'adresse directement au mercenaire :
_ Après une telle démonstration de force,
tu dois sûrement être assoiffé, nooon... ?
Quel est ton nom,
superbe guerrier, hmm... ?
Des ronronnements ? à la fin de ses phrases ? C'était déjà en train de me hérisser le duvet et les rayures, sa voix était envoûtante, invitante et enchanteresque, la mienne par contre avait tout pour faire peur dans le fond de ma capuche, réverbérée sur ses parois, avant de ressortir, des sons en "RRr" rallongés, brièvement comme "ronronnés" et les "Sss" feulés de façon courte également, mais comme c'était filtré par les tissus de ma capuche, c'était rauque, autant que ça paraissait suave et d'une monstruosité à la fois déroutante.
"-Superbe... Attends de voir ma gueule avant d'oser dire des âneries..."
"-Et pour mon nom, tu te contenteras de Léo pour le moment... quand t'auras arrêté d'essayer de flatter l'égo que je peux pas me permettre d'avoir on pourra se parler..."
Ah, oui, il avait un sale caractère et, une carapace au dessus de tout le reste, il posa ses doigts sur la trainée de sang coulant depuis son front, doigts qu'il lécha avec un certain délice à plusieurs reprises, il saignait donc, un peu tardivement après avoir défoncé la table en chêne se trouvant à ses pieds, la magnifique donzelle ne fut même pas décontenancée par son langage châtié, et m'attrapa la main, ma grosse paluche bien musclée, je me suis senti comme un gosse l'instant de deux secondes, et surtout très "con", personne ne me touchait aussi "facilement" sans qu'un rictus de dégout ne lui déforme un peu les babines, j'étais "bloqué" au niveau de l'esprit par cette approche très directe, franche, puis ma main commença à caresser un peu la sienne comme incrédule, n'y croyant pas encore, mon pouce caressa de son duvet fin, aussi doux que la plus fine des soies la peau exceptionnelle aussi de la paume de cette magicienne qui, possédait des mains d'une dextérité, et force étonnante, étonnante pour son accoutrement de "magicienne" où sorcière.
-gigantesque main, puissante...-
J'étais emporté, littéralement à sa table, elle ne me laissa pas le choix, hébété par la force agréable de la poigne de sa main sur la mienne, je lui rendait cette force agréable en maléant sa main avec la mienne, par petite envie de défi, voir provocation gentillette.
"-Votre main aussi est... d'une finesse... et d'une dextérité... incroyable... GRrrRr... Arghrrr... doucement..."
J'avais encore mal.
je crevais de mal même, forcé d'avancer en trainant les pieds, j'avais attrapé ma corbeille de fruits rouges avant de me faire embarquer, serrant les dents, les coups de poignards dans le bas du dos, vous vous rappellez ? J'avais l'arrière du pantalon ensanglanté et j'avais rien remarqué jusque là, mais je venais de manger de la viande, alors la blessure se referma assez rapidement, ne laissant plus de sang s'écouler par celle ci, cependant elle se referma qu'une fois arrivé à la table de cette parfaite inconnue, d'ailleurs je lui demandai son nom, par politesse, enfin, je n'eut pas le temps d'émettre la fin de mon "Salutations, enchanté" qu'elle répondait déjà à la question :
_ Mon nom est Maeve...
Je t'en pries, prend un verre...[/font]
[/quote]
Je m'assois, invitation étrange mais sympathique, je gardes sans cesse cette capuche sur la tête, même à l'intérieur et surtout face à une étrangère, pas envie qu'elle sursaute et m'envoie ballader si vite alors qu'elle m'offre à boire.
"-Je prendrai, une bouteille de liqueur de diabolo rouge... Maeve... C'est joli... C'est de vous qu'on commence à entendre parler un peu partout ? Je suppose que ça fait si longtemps que je n'ai plus guerroyé que vous n'avez pas entendu parler du Chef de la légion du Lion blanc... "
A la mine déconfite de Maeve je devine que non, et soupires.
"-Ce n'est pas grave je ne vais pas vous faire l'affront de vous en parler, vous qui semblez tout rafler sur votre passage, la légende d'un groupe de mercenaires ayant frôlé de leurs lames les dieux, assez pour leur foutre la trouille, ne vous intéressera pas."
"-Alors, Maeve, pourquoi êtes vous venue vous perdre dans le fin fond du trou du monde, on a pas votre "standing" ni votre grâce "divine" par ici."
Il débouches sa bouteille avec ses magnifiques rangées de dents pointues et, en ta présence, s'évitera tout de même de le cracher vulgairement au sol, se redressant un peu sur sa chaise, même si l'idée de croiser ses jambes sur la table lui à traversé l'esprit il se retiendra.