Héros ou pas ? [PV Sentinel Prime] (Abandonné)

Allô l'Amérique, ici le Japon. Dites-moi. C'est quoi cet énergumène que vous avez envoyé ici ? Sentinel Quelque chose... Prime ! Voilà, Sentinel Prime ! Je ne suis pas arrivée ici depuis longtemps et pourtant, j'en entends déjà parler. Dingue ça, non ? Mais c'est vrai que ça faisait un petit bout que je n'en avait plus eu de rumeurs sur lui en Amérique avant de partir. Sans doute prenait-il des vacances... En tout cas, ici, j'ai quelques échos. L'autre fois, il paraît qu'il a arrêter une prise d'otage. Et sauvé une donzelle qui tombait du toit. En fait, peut-être qu'il a décidé de déménager ici. J'hausse les épaules. Mais j'aimerais en savoir plus sur lui. Ce Superhéros. Superhéros, mon cul. Il a p'tet sauvé quelques vies, mais il bouge pas le petit doigt pour sauver ceux qui en ont vraiment besoin, tout au long de la vie. Les prostituées par exemple. Elles qui se font battre et abuser à longueur de journée... Qui est-ce qui leur vient en aide ? Et bien c'est Bibi. Et oui, Catwoman. Du coup, je me dédommage avec le butin ds voleurs de bijouteries.

Froissant un journal contant encore les exploit de ce Sentinel Prime, je soupirais. J'allais sûrement passer du temps dessus. Pour commencer, voyons si ls satellites ont remarqué quelque chose. Comme un truc volant non-identifié sur Seikusu. Je pirate rapidement le site des autorités compétentes. Mais chut, c'est un secret ça. Les mouvements satellites m'indique qu'un truc volant s'est posé dans une demeure de la ville. Souvent. Je souris. Voilà un début de piste. Je continuais quelques recherches supplémentaires avant de fermer le bureau. 20h30, déjà. Je file manger un bout de ragoût de poisson avant de prendre une douche. Ceci fait, je pense que Catwoman ne serait pas contre aller faire un tour là où Sentinel Prime se pose souvent. Après tout, peut-être qu'il couvre d'autres vilaines affaires. Et ainsi, savoir qui c'est et où il habite pourrait aider à la mise en place d'une arrestation. L'avocate en moi se réjouit d'avance du défi que ça serait de faire enfermer un Superhéros aussi connu. Mais dans le cas où il serait un putain d'innocent venu sauver quelques vies au pif de temps en temps, ça valait tout de même le coup de le connaître.

J'enfile la combinaison de cuir. Je dépose des sardines sur la fenêtre avant de prendre un sac. Dedans, j'y fourrais une jupe plutôt courte, en jean, et un bustier noir. Des sandales à talon aiguille également. Et un nécéssaire de retouches de maquillage. Puis je sautais dehors. Je roulais souplement sur le bitume avant d'enfourcher la moto qui démarra rapidement. Je traversais la ville. A toute allure. Je finis par m'arrêter non-loin d'un quartir visé. Cachée dans un coin, je me changeais rapidemnt, prête à mettre en place ma comédie. L'appart' près de là où s'arrêtait Sentinel Prime était vide depuis deux jours. Et le serait encore pendant deux jours. Juste magnifique. Ma combinaison et ses accessoires glissés dans le sac, je marche d'un pas vif. Arrivé à l'endroit voulu, je frappe. Je tambourine. Pendant plusieurs minutes. Avant de soupirer, résignée. Je feint d'être surprise que ça soit fermé, et je me tourne vers l'appartement cible de mes recherches. J'y frappe quelques coups. S'il n'est pas là, je pourrais entrer et faire un rapide tour du propriétaire. S'il est là... Et bien j'aviserais. D'ailleurs, rapidement, je sortis la bouteille de whisky emportée. J'en bois deux grandes gorgées. Assez pour sentir l'alcool. Pas assez pour me saouler. Dans le doute... S'il est là, je pourrais feindre d'avoir été faire la fête et qu'en rentrant, je m'apercevais que ma cousine n'était pas là. Un truc du genre. la bouteille glissa dans mon sac alors que j'ébouriffais un peu mes cheveux. La porte s'ouvrirait-elle ?

"Allô, le Japon ? Ici, c'est l'Amérique ! Alors Prime, comme ça se passe pour toi, chez les bouffeurs de sushis ? Tu rate l'été :p"

Devant mon écran de PC, je me passe une main sur la figure en soupirant. Le mail me fait plaisir, mais me rappelle que mes amis -qui se comptent sur les doigts d'une main- sont sûrement sur la plage de Liberty City à faire bronzette entre deux rossage de super-vilains alors que moi, je passe le plus clair de mon temps seul à parcourir Seikusu sans grande conviction. L'amérloque fait cavalier seul et a même remisé les collants blindés. Non franchement... Je me dis de plus en plus qu'avoir débarqué ici était une mauvaise idée. "Sentinel Prime" ne sert pas à grand'chose et "Kyle" passe pour un gentil geek associal. Avelina, la fille de la prise d'otage ? Je pensais qu'elle me tirerait de ma routine mais ses activités personnelles la retiennent loin de moi.
Et je vous avouerais que le peu de confiance en moi qui me restait s'était plus où moins envolé avec la belle rousse, me faisant me cloîtrer dans mon studio dans l'attente d'un peu tout et n'importe quoi. Un séisme, une éruption volcanique, un dragon belliqueux... La routine, en somme !

En boxer moulant devant mon ordinateur à baver devant un site de pin-up, je baîlle aux corneilles lorsqu'un lien anodin me conduit vers un article sur un blog. On y fait état de héros et on y parle d'une jolie fille en cuir, "Catwoman". Vaguement, le nom me parle. Ses apparitions se sont faîtes principalement durant mon absence de dix ans, mais sa discrétion lui a évité la surmédiatisation... Et l'a rendue célèbre. pour ça. La Féline de Gotham, quelque chose comme ça. Et beh ! L'auteur a dû réaliser un travail de fourmi pour récolter des informations sur la belle, bien qu'il ne serait pas étonnant qu'il y ait une certaine part de fantasme. Il y dresse un parallèle interessant entre elle et moi, établissant qu'elle est ce que je n'ai jamais été, soit une "véritable héroïne" par son côté "humain" et ses actions plus concrètes que mes "légendes nées d'un fan-boyisme motivé par la presse".
Mouais. Ce type ne m'a jamais vu combattre des cyborgs mutants où des aliens psychopates de 10 mêtres de haut.
Tout de même vexé, je bougonne en revenant à un site coquin quand on se met à tambouriner à ma porte. Ah, ça, je sais ce que c'est ! Madame Kawasuki, qui habite deux appart' plus loin et qui vient me demander de l'aide pour tout et n'importe quoi. Tu vas voir que ça va être une histoire de chats, encore...

- J'arrive, j'arrive !

Le temps d'enfiler un tee-shirt ultra moulant qui ne laisse pas grand'chose à deviner de ma musculature dessinée. Je ne vais pas me cacher pour aller sourire à une vieille dame, tout de même ! Au passage, je mets mes fausses lunettes de vue (par habitude, Mme Kawasuki était myope comme une taupe) et constate dans le miroir de l'entrée que j'ai encore ma barbe de trois jours. J'ouvre la porte avec un sourire un peu commercial, pour me retrouver nez à nez avec une parfaite inconnue... Vachement mieux gaulée que ma vieille voisine.
Plus attaquée au whisky, aussi.

- Euh... Bonsoir ? Je peux vous aider, p'têt ?

Avec la tronche de gentil ahuri qui caractérise ma partie "Kyle", mon moi civil, je souris gauchement histoire de donner le ton... Et je me rends compte que je suis curieusement sur mes gardes. Bah, qu'aurais-je à craindre d'une jolie fille qui s'est sûrement simplement trompée d'étage ?

Je m'apprête à forcer la porte lorsqu'elle s'ouvre. Merde. Bon, il faut jouer la comédie dans ces cas-là. Je lui offre un sourire rêveur alors que j'ai la bouche entrouverte. Mon regard glisse malgré moi sur son corps. Miaou, c'est qu'il me donnerait envie lui... Mais je ne dois pas me laisser distraire.. Ce soir, je suis là pour récolter des infos sur Sentinel Prime. Je cligne des yeux et secoue la tête. Mon regard va se ficher dans le sien, déterminé à ne pas faiblir. Mon sac contre ma hanche, je commence par lui faire un sourire désolé.

_ Euh oui. Sans doute.. Voilà, en fait, ma cousine -qui n'a plus toute sa tête- m'a dit que je pourrais rentrer chez elle ce soir... Vous comprenez, si je rentre dans cet état-là à la maison, les vieux vont encore péter un câble, râler contre la décadence des jeunes et toutes ces conneries. Bref, du coup, même si elle se rapproche plus d'une vieille pea... Pardon, vieille fille acariâtre, ma cousine a accepté que je désaoûle chez elle. Mais elle a dû oublier -encore une fois, bien que ça ne soit pas étonnant vu son âge- qu'elle m'avait invité, et elle doit être partie en vadrouille quelque part. Or... Je n'ai pas ses clés. C'est dommage... Je lui... Je lui avais promis de m'occuper de quelques trucs pour elle voyez-vous... Du genre... Ménage... Animaux... Ce genre de choses...

Je faisais de grands gestes pour accompagner mes paroles. Ma voix était légèrement hésitante par moment. Puis, je fis semblant de vaciller.

_ Merde.. Un verre de moins aurait été mieux...

Je marmonnais cette phrase d'un air presque boudeur. Mais mon sourire éclaira bien vite mon visage et je repris.

_ Peut-être vous aurait-elle laissé un double des clés ? Après tout, elle a des réactions si imprévisibles... Ou alors... Si ce n'est pas trop demandé... Pourrais-je me servir de votre téléphone ? Portable de préférence. J'ai enfin réussi à lui faire comprendre le fonctionnement de cet instrument iiiindispensable.

Si je peux entrer, je me montrerais attentive au moindre indice de superhéros. Et peut-être que je pourrais engager la conversation et l'amener à me dire s'il connaît Sentinel Prime... Bien que cet apollon n'ai pas l'air.... Proche d'un Superhéros.

Haaaan... Mais si elle me sourit comme ça encore une fois, je vais fondre, moi !
Reprends toi, Kyle, REPRENDS-TOI ! Sang-froid, mon vieux ! Ce n'est pas parce qu'elle te colle ses prunelles au fond des tiennes que tu dois te montrer faible, bon sang ! Reprends ton rôle, là ton regard devrait se faire fuyant, style "je suis mal à l'aise" et pas rester collé au sien !
Je parviens enfin à feindre la gêne d'une telle oeillade et m'interesse subitement à la couleur de la peinture du corridor tandis que je l'écoute parler avec un débit impressionnant pour le degré alcoolique que je soupsonne de parcourir ses veines. Si je comprends bien, c'est la cousine de madame Kawasuki (comme quoi la génétique est mal foutue, tout ce qu'elle a tapé à la vieille voisine s'est greffé sur sa petite couz') et elle est à la porte pour la soirée, ne pouvant pas rentrer chez elle puisqu'elle a trop bu et que ses parents lui tomberaient sur le cul aussi sûrement qu'un chat affamé sur une boite de sardine à l'huile.
L'inconnue manque de m'éborgner une fois où deux avec ses mouvements de main et j'esquisse un geste franc lorsqu'elle me semble partir à la renverse, lui saisissant le bras. Je suis mal... Je n'ai jamais été à l'aise avec les femmes en général, ni même avec les personnes imbibées d'alcool. Comment je vais me démerder sur ce coup là, je vous demande un peu ?

- Ouais, z'auriez dû faire gaffe.

Mon ton "paternaliste" est accompagné d'un sourire benêt et d'un réhaussement de lunettes du bout des doigts. A mon avis, les leçons de morale, elle s'en branlera. Tiens, elle continue et me demande si je n'ai pas un double des clés de Kawasuki. Oui, j'ai. Mais même si je suis un peu naïf, je ne les donnerais pas aussi facilement. Je ne réponds donc rien à cette question et me contente de rebondir sur la partie téléphonique.

- Euuuh... J'ai mon tel', oui. Normalement j'ai son phone d'enregistré d'dans, alors ça va l'faire !

J'abuse du language de l'ado pubère volontairement, oui. L'ensemble ne rend pas joliment mais a le mérite d'être éloigné de mon réel vocabulaire, plus soutenu et soigné. Hop, nouveau sourire alors que je lui fais signe de rentrer à ma suite après lui avoir relâché le bras.
Le petit vestibule où pendent sur un porte-manteaux quelques veste donne directement sur mon salon où se trouve un petit canapé face à la télé, un petit coin avec mon pc tournant sur une page érotique -j'aurais dû couper, le con !- et mes papiers sur la table à manger. Surtout, qu'elle n'aille pas avant moi dans la chambre... Je suis entrain de faire sécher une de mes combinaison sur un fil tendu dans la pièce.
Tant qu'a faire, éviter aussi qu'elle tombe sur les numéros d'"Etudiantes Coquines" à côté du canapé ne serait pas un mal, même si dans la seconde j'ai oublié leur présence.

- Asseyez vous, je vais chercher mon tel' en de-spee.

Je file dans la salle de bains où il me semble l'avoir laissé... Sous une pile de linge sale qui m'arrive presque au torse. Ca va la laisser seule quelques minutes que j'espère courtes, mais au moins elle ne peut pas passer devant la salle de bains sans que je la voie, et la porte donne directement sur celle entr'ouverte de ma chambre.

- Trouvez vous que'qu'chose à boire dans l'frigo, servez vous !

Et joyeusement -si on peut dire- je me mets à fouiller dans mes caleçons sales en faisant au plus vite.

Lever le pied, lever le pied... Mouahaha, qu'elle est bonne celle-là. Va dire à une jeune femme en train de faire al fête qu'il faut qu'elle arrête de s'enivrer. T'es pas rendu mon gars. Je ricane à ces mots. S'il savait également que c'est juste une comédie... La suite me fait marrer. Je vais pouvoir entrer ! Je lui souris, comme soulagée. Je rentre à sa suite, mon regard parcourant la pièce sans paraître s'arrêter. En vérité, je note tous les détails que je vois. Oh, l'ordi est allumé et.. Hmm.. Un site porno. Magnifique. Sans doute devait-il être en train de se faire du bien avant que je ne le dérange. Mais pas de trace quelconque d'un superhéros. Je passe ma main dans mes cheveux en hochant la tête lorsqu'il dit qu'il va chercher son téléphone. J'ai eu du mal à comprendre le dernier mot. Mais quand j'arrive à en saisir le sens, je fut prise d'un fou rire. Ayant mal aux côtes, je me laisse tomber sur le canapé. Mon regard heurte la porte d'une pièce fermé. J'y jetterais un coup d'oeil si j'y arrive. Pour le moment, je me contente de lancer un « Merci, mais ça ira. J'ai encore une bouteille de Whiksy dans mon sac... » Bah oui, il faut bien sortir paré à tout...

Alors que je sors la-bouteille, mon regard tombe cette fois sur une pile de magazine. Je réprime un nouveau fou rire. C'est bien un mec tiens. Curieuse malgré tout, je me saisis des magazines et commence à les feuilleter. Des brunes, des blondes, des rousses.. Leurs points communs ? A poil. De grosses poitrine pour la plupart... Et l'air de chienne en chaleur. Je tourne quelques pages, tombant sur un assortiment de teinte de peau. Il y a de la diversité, ça oui. Un peu plus loin dans le magazine, je me fige. Il y a une espèce de cosplay. Une... Catwoman... Presque dénudée. Ne gardant que ses griffes, ses oreilles, et la queue de chat. Aguicheuse. Ouverte pour satisfaire les fantasmes d'adolescents. Je cligne des yeux.

_ Bah merde alors !

Sur le coup, je suis surprise. L'exclamation était tout sauf discrète. Je n'arrivais pas à détacher mes yeux de la double page sur laquelle figurait la pseudo Catwoman. D'une main, je tatônne. Je me saisis de la bouteille de Whisky et m'en avale une longue rasade avant de la reboucher et de la reposer en vrac dans le sac. Sac qui, en l'absence de surveillance de ma part, s'ouvre en grand et laisse un fouet noir posé sur une combinaison de cuir. Et un gant griffu se distingue également. Mais j'y prend pas garde du tout. Merde à la fin. Il y a des gens qui se prennent pour moi et qui s'exhibent sans pudeur ! Putain, après avoir été dans un réseau de prostitution, après avoir servi de pseudo-esclave, je retrouve une image de moi dans la même situation ou presque. Mon regard refuse d'aller ailleurs. Je suis trop choquée. Révoltée même.

J'aurais dû exploser sa bouteille de whisky. Une petite boulette explosive balancée à super-vitesse aurait suffit à la sevrer pour ce soir d'alcool et j'aurais fais passer ça pour un coin de meuble mal placé qui aurait percuté la bouteille... Bon, tant pis. Il sera toujours possible de le faire, de toutes façons. Je devrais plutôt me bouger à trouver ce foutu Iphone ! Augmentant sensiblement ma vitesse, je fais voler à travers la salle d'eau quelques fringues froissés et tâchés et rattrape au vol le portable qui avait suivi une chaussette. Ben mon vieux, heureusement qu'elle ne s'est pas pointée à ce moment là, j'aurais eu du mal à expliquer comment je tenais à quinze centimêtre en l'air au-dessus du sol carrelé.
Tout content d'avoir remporté ma chasse au trésor personelle, je perds mon sourire quand je l'entends pousser une exclamation de surprise. Ohla, le pc ne s'est pas foutu en veille et elle a les yeux fixés sur la page des filles en lingerie de mariée. Elle va utiliser le portable pour appeller les flics que ça ne m'étonnerais pas !

Je reviens dans le salon avec un air victorieux, Iphone bien en vue comme pour lui dire "Z'avez vu, je l'ai !" Mais... Elle ne me voit pas arriver, trop occupée à bugguer sur une de mes revues cochonnes. Aïe.... Même si je n'attendais pas grand'chose d'elle, ça ne risque pas de lui donner une bonne image de moi. Elle va prévenir la vieille voisine que je suis un pervers bon à foutre en taule et je devrais m'assoir sur les petits sushis maison.
Tiens, c'est le numéro cosplay. Ca me rappelle qu'on y voit cette "Catwoman" sur une page collée à celle d'une "Sentinel Girl" qui portait une parodie très sexy de mon propre costume. On les voit s'envoyer en l'air sur les pages suivantes, si mes souvenirs sont bons.
Bref, je dois absolument désamorcer la situation.

- Euh... C'est à un tepo qu'a dormi chez ouam, j'vous jure !

Hop, nouveau regard gêné qui me fait glisser sur le premier truc qui m'attire le regard. Rendre l'illusion plus vraie que nature, comme par exemple en fixant son sac.
OH-PU-TAIN.
Ce... C'est un fouet que je vois ? Un vrai ? Et en dessous, un truc en latex où en cuir ? Naaaaaaaan... C'est une blague ? Elle doit être salement assaisonnée, elle, elle a même un gant avec des pointes en métal au bout ! Et aprés ça, elle va me dire qu'elle est choquée par un peu de porno ? Uhuh.

- Z'êtiez en soirée, c'est ça ? Ca a dû faire mal !

L'allusion se porte tant sur la bouteille que sur l'accessoire qui caresse mon canapé. Je souris bêtement pour faire davantage le geek pervers -je n'ai plus grand'chose à perdre à ce niveau là et tente même de renforcer mon image. Perdu pour perdu...

- Les cosplay sont cools, hein ? Catwoman est bien faite même si à mon avis la vraie est pas aussi bien branl... Fout...Bonn... Enfin, pas aussi bien, quoi.

Mon regard se fronce à un moment alors que je repense à l'article de blog. Plus réelle que moi, plus humaine que je ne le serais jamais.

- L'héroïne du réel...

Oui, ma voix est plus grave et semble ne pas appartenir au geek coinçé que j'étais jusque là. Je me reprends comme je peux et vais vers le pc éteindre la page internet, dévoilant mon fond d'écran.
Rien de bien méchant, une photo de Sentinel Prime tout sourire, tenant une paire de lunettes semblables à celle que j'avais sur le nez.
Le jour où on m'en avait fait cadeau pour "commencer une nouvelle vie".

Oui, je bug sur la double page. A vrai dire, je n'ai même pas regardé la nana à côté de la Catwoman. Lorsque je le fais, je suis tout aussi saisie qu'en voyant mon « double » dénudé. J'hoche vaguement la tête à son explication, mais mon regard va, avec ahurissement, de la Sentinel Prime féminine à la Catwoman à poil. Je tourne la page par automatisme et un souffle désabusé s'échappe de mes lèvres. Merde. Ils n'avaient que ça à faire ? J'hallucine je crois. C'est pas possible. Le genre humain n'est pas dépravé à ce point ? ... En fait si. Mais bon hein...

Mon oreille capte ses paroles. Encore choquée, je réponds machinalement.

_ Non, non.. Je traquais Se... Heu oui. Un... Jeu de rôle. C'est pas moi qui ai eu le plus mal...

En lorgnant la bouteille, mon regard halluciné s'étant enfin détaché de la Catwoman -qui pelotait sans vergogne la Sentinel Prime féminine-, j'en avalais une autre grande rasade. Il me fallait au moins ça pour me remettre de mes émotions. Je n'en étais qu'à la quatrième gorgée. Dans deux bouteilles et demi, je serais sûrement saoûle. Mais une bouteille, c'est juste assez pour me faire rire pour un rien.

_ Ouais... Cool...

Je lève les yeux vers lui lorsqu'il parle de la Catwoman. Mes doigts relâchent le magazine là où je l'ai trouvé. Je ricane doucement. Si seulement il savait que la véritable Catwoman se tenait devant lui à cet instant... Mais sa phrase suivante... Je ne sais pas pourquoi.. Mais ça sonnait juste. Et différent du mec qui devait se branler devant des sites et des magazines pornos. J'hochais la tête. Oui, héroïne du réel. Mon regard le suivit jusqu'au PC. Je ne relevais pas le site. Mais par contre... Son fond d'écran... J'écarquillais les yeux. Alors ça... C'est une putain de surprise. Inédite photo. J'ai dû parcourir quinze mille page web et pourtant je ne suis pas tombée sur celle-là. Et les lunettes... Mon regard alterne du fond d'écran à la paire sur le nez du type... Est-ce que c'est l'alcool, ou bien c'est la même paire ?

_ Tu... Toi...

Je cligne des yeux et me lève d'un bond. Impulsive, mes doigts vont effleurer les traits du jeune homme. Il s'attardent sur les lunettes. Ils capturent les-dites lunettes. Et mes neurones cherchent toujours à faire la connexion. Vainement.

Alcool où pas, je reste sur mon idée que c'est une drôle de fille, cette chatte là. Elle qui se trimballe avec un nécéssaire SM dans le fond de son sac fait l'effarouchée devant quelques magazine porno et passe de la joyeuse hébriété à la morosité lasse en un éclair. Comportement normal d'une personne bourrée, p'têt ? Je n'en sais foutrement rien, esquivant généralement les degrès alcooliques comme la peste.
Ceci dit, elle me fait sursauter lorsqu'elle se lève du canapé, évoquant le diable hors de sa boîte se dressant en face de moi qui me contente d'écarquiller les yeux en faisant un rond avec la bouche. Quoi, que me veut elle ? Mais... Hey ! Ses doigts viennent se balader sur ma tronche, passant sur les dessins qui forment mon visage avant de s'attarder sur mes lunettes qu'elle finit par choper, me salissant grassement les carreaux au passage. Et merde, je ne supporte pas ça !

- Je... Euh... Tout va trop en de-spee entre toi et moi, quoi...

D'un geste sec, je me dégage de son étreinte en lui souriant comme je peux pour tenter de cacher mon agacement, mes doigts plaquant maladroitement mes lunettes factices contre mon nez alors que je m'écarte d'un pas où deux en arrière.

- J'veux pas jouer à tes jeux, moi. J'ai pas d'costume et puis... C'pas mon trip, quoi !

A moi de jouer la petite vierge effrayée. Je ne sais pas qui elle est et pourquoi elle m'a sauté dessus comme ça -enfin, c'est de cette façon que mon égo masculin a envie de l'interpréter même si ma conscience me souffle qu'il faudrait que j'arrête de m'enflammer- mais "Kyle" n'est pas du genre à savoir s'occuper d'une donzelle... Et surtout d'une comme ça. Il faut vite que je me débarasse du problème en douceur avant que ça ne devienne explosif.
Et si je m'en fie à mon instinct de survie qui me crie depuis tout à l'heure de me méfier d'elle, ça ne sera pas explosif forcément dans les draps où sur le canapé mais pour d'autres raisons. Raaaah ! Je hais ce genre d'intuitions !
Gauchement, je lui tend mon Iphone.

- Y'a le tel' de ta couz' dans mes contacts, passe lui un coup d'fil.

Non, je n'ai pas fais avec mon portable l'erreur de mon PC et aucune photo compromettante n'acceuillera la belle. Quoique... Avelina n'a pas prit une photo de nous en chute libre au-dessus de Seikusu, la dernière fois ? Bah, de toutes façons elle est trop faite pour aller farfouiller.
De mon côté, je vais dans le coin cuisine me préparer des nouilles instantanées. Je lui montre un pot par la porte.

- T'en veux ? Ca t'ferait du bien d'avoir un truc dans l'ventre j'pense.

Je commence à faire bouillir l'eau et je passe la tête pour lui sourire et lui faire la conversation. Tant qu'on en est là, autant nouer un simulâcre de dialogue et faire un peu connaissance.

- Moi, c'est Kyle. Et toi ? Au fait, tu traquais qui ?

Et non, ses mots ne m'avaient pas échappé. Attentif, je les avais attrapés au vol et ne me décidais de les ressortir que maintenant alors que rien dans notre discussion ne peut lui permettre -enfin je crois - de se dérober à la réponse.
Une tenue en cuir, un fouet et hop, elle joue à traquer des types ? Les rôlistes sont des gens bizarres, vraiment. D'ailleurs, ça m'arrache un petit rire amusé.

- T'es Catwoman et tu veux choper les vilains SM qui n'aiment plus trop avoir mal ?

Ben quoi, c'est vachement drôle, non ? J'suis con, des fois.
Redisparaissant dans la cuisine, j'attrape un torchon et ôte mes lunettes, pleines de ses traces de doigts. Consciencieux, je les nettoie tranquillement.

Je reste la main suspendue dans les airs, interloquée; Il a repris ses lunettes. Mais j'avoue qu'en l'ayant vu sans... Et avec la lumière de cette photo... A mon avis, ce jeune homme a quelques liens avec ce fameux Sentinel Prime. Peut-être même est-il Sentinel Prime. Mais ça... ça serait trop facile. Non, il est sans doute un de ses parents. Un frère jumeau, ou que sais-je d'autre. Je secoue la tête, ses paroles atteignant enfin mon esprit. Je réprime un fou rire. Mais bien vite, comme il continue sur sa lancée, j'éclate littéralement de rire. Peut-être est-ce les quatre ou cinq rasade de Whisky qui me rendent aussi joyeuse. Ou peut-être que c'est tout un stress qui s'envole. Quoi qu'il en soit, je me saisis de son portable en essayant de m'arrêter de rire. Me laissant de nouveau tomber dans le canapé, j'arrive enfin à réguler ceci. Je vais pouvoir passer un coup de fil. Et si je n'ai pas autant d'appréhension à l'idée que la-dite « Cousine » réponde, c'est parce que je sais pertinement qu'avec la caisse de vins rouge et de vodka que je lui ai envoyé, elle sera ivre morte. Ou bien trop pompette pour cela. Je trouve rapidement le nom qui étais inscrit sur la porte à laquelle j'ai frappé, et j'appuie sur le petit téléphone vert. Pendant que ça sonne, je souris. Un haussement d'épaules pour dire « Comme tu veux » réponds au jeune homme « prude ». Le répondeur s'enclenche. Je fais rapidement semblant de parler, meublant le silence par des « Hmm.. » et des « Pas de soucis », avant d'expliquer que je n'ai pas les clés pour entrer chez elle. Je prends ensuite un air déçu lorsque seul le silence me réponds et conclut par un « Je comprend ». Je met fin à la communication sans avoir appuyer sur la touche # pour valider le message. Reposant le téléphone à côté du canapé, je me tourne à demi vers le jeune homme qui cuisine. Kyle.

_ Enchantée ! Moi, c'est... Selina.

J'avais hésité au moment de lui révéler mon prénom. Mais qu'est-ce qu'il pourrait bien en faire ? Il paraissait innofensif. Je me figeais à ses paroles suivante, tentant de prendre un air dégagé. Mais c'est qu'il continue en plus le bougre. Lorsqu'il parle de Catwoman, je laisse échapper une exclamation de surprise. Non, il ne pouvait pas savoir, hein ? Je secouais vivement la tête et répondit trop rapidement pour paraître honnête.

_ Oh non. Non, du tout. C'est... Beaucoup plus soft... Juste une histoire de... Jeux de rôles innofensifs. Pas de... Pas de SM quoi. Tu sais, genre quand un couple joue à la secrétaire et au patron. Au final, c'est juste un flirt différent. Et... Euh... Pourquoi Catwoman ?

J'haussais un sourcil, me demandant pourquoi est-ce qu'il avait mentionné ça d'ailleurs. A cause de mon buggage sur le magazine ? Finalement, je prend un air plus charmeur et reprend :

_ Mais... Dis-moi Kyle... Que penserais-tu de moi si... Je revêtais le costume de cette femme-chat de Gotham City ? Serais-je aussi bien gaulée que les nanas de tes magazines ?

Peut-être qu'en le destabilisant, je parviendrais à lui faire baisser sa garde et à l'interroger discrètement sur Sentinel Prime. D'ailleurs, une idée me vint :

_ Ou... Ou bien si je revêtais le costume de la Sentinel Prime féminine qui se frottait si sensuellement à la femme-chat ?

Un sourire aguicheur, un regard de braise. Voilà ma parure.

Lunettes propres et remises sur mon nez, je m'attaque à la cuisson de l'eau des nouilles instantanées tout en tendant l'oreille à sa conversation téléphonique. On ne peut pas prétendre que je sois un super espion, mais il n'est pas compliqué de comprendre que l'inconnue au délicat parfum de whisky est à la porte pour ce soir. Le retour chez ses parents risque d'être rude. Non, je ne compte pas lui laisser les clés de la voisine pour autant, un rapide échange téléphonique ne suffisant pas à me convaincre d'une identité.
En parlant de ça, la voilà qui me donne la sienne : Selina. C'est joli et peu courant. Je n'aurais pas de mal à m'en souvenir, pour sûr ! Tiens... Elle esquive encore le sujet de sa traque. Est-ce sciemment qu'elle évite de me répondre, où est-ce simplement que la belle donzelle est trop bourrée pour réaliser qu'elle oublie la moitié de notre échange au passage ? Je crois qu'elle en fait exprès, sans que je sache pourquoi. D'accord, d'accord, je reviendrais à l'attaque plus tard lorsque sa garde sera baissée.
L'idée de la Catwoman SM semble la laisser interdite un moment et cette petite victoire me fait sourire alors que je vérifie l'eau qui commence à bouillir. Je prends le pas sur Selina, pour la première fois de notre rencontre.

- Une secrétaire en cuir ? Avec un fouet ? Enfin, s'tu l'dis, j'suppose que tu me mythonne pas ! Pour Catwoman... J'sais pas, je venais de lire un truc sur elle quand t'a frappé. Ca et la revue, c'est l'premier truc auquel j'ai pensé, t'a vu.

Je ne faisais que dire la vérité, pour le coup. Versant l'eau dans les petits récipients en plastique, je terminais de préparer notre modeste repas que je ramenais dans la salle sur un petit plateau en plastique avec un couvert et une serviette chacun.
Et je manque de foutre le tout par-terre quand elle me demande ce que je penserais qu'elle enfile le costume de la chatte de nuit. En se comparant aux nanas de mes magazines.

- Euh... C't'a dire que... Euuuuuh...

Le rougissement que je laisse poindre sur mes joues est des plus francs. Les nanas aussi directes et coquines , je ne sais pas comment composer. D'autres types t'auraient emballé le truc en deux minutes top-chrono, mais moi je reste là comme un rond de cuvette de chiottes, la regardant comme si j'attendais qu'elle explose de rire pour se foutre de ma réponse.
Mais non, elle insiste ! Et là, la situation devient brûlante, même pour un mec à l'épiderme blindé.
Je me masse la nuque, gêné au possible par la proposition et mon regard qui malgré moi se perd sur ses jolies formes. Si j'acceptais ? Juste... Juste pour me rincer l'oeil ? Et si je refusais, pour éviter qu'un truc incontrôlable ne finisse par m'exploser à la tronche ?
Mon sens logique choisi - à contrecoeur- la seconde option. Selina est bourrée, fatiguée et plus maîtresse d'elle-même. Demain au réveil, je gage qu'elle me chantera un couplet bien différent de celui de la petite allumeuse de soirée, couplet assorti de sa garnison de jolis emmerdes.
....Et puis tout à fait entre nous, je ne suis pas sûr que je pourrais satisfaire une fille libertine et mon égo viril n'a pas envie de prendre quelques remarques dans les côtes.

- Ecoute, t'es claquée et t'a pas les yeux en face des trous. Pas que les cosplay m'excitent pas, mais tu regretterais sûr'ment d'main. Et puis... Généralement, les costumes sont vachement moins réalistes que les originaux et j'vois pas trop comment tu compte faire Sentinel-fille. Laisse tomber, d'acc ?

Ah mais attendez, ça me fait chier de l'envoyer bouler avec mon air de gentil concon, hein ! J'ai des hormones parfaitement fonctionnelles et la voir en tenue coquine ne m'aurait pas déplu. Mais je dois donner le change et me protéger un maximum.
Alors je la gratifie d'un sourire qui pourrait dire "je suis puceau et j'ai peur" et me colle un peu maladroitement dans une chaise à côté du canapé, commençant à attaquer mes pâtes l'air de rien.

- Tu veux pioncer ici ? T'es à la rue et je vais pas t'laisser rentrer chez toi comme ça... Où j'te raccompagne, s'tu veux ?

Me débarasser du souci pour ne pas l'affronter, vite se dépêcher de la voir se bar...
Attends attends. Elle est américaine, j'en suis sûr. Athlétique, aussi, comme le suggère son corps. Je suis habitué à voir des femmes très sportives, aussi ce n'est pas diffcile à discerner. Dans son sac, un fouet et des gants griffus. Une combinaison en latex où en cuir, peu importe.
Ca fait pas mal de sacrées coïncidences, là ? Le hasard tiré par les cheveux existe vraiment ? J'en doute. M'enfin bon... Elle ? Catwoman ? Dans mon appart' ? Au Japon ?

- T'es une ricaine toi aussi. T'viens d'où ?

Je balance ça naturellement, espérant qu'elle répondra sans trop réfléchir à ce qu'elle dira, l'alcool aidant.
Ce que je ne prévois pas, c'est le portable tout en face d'elle qui s'allume et affiche un sms que j'aurais voulu anodin, mais qui est loin de l'être : "Détection satellitaire non-autorisée. Ton appart' a été ciblé. SP surveillé ?"

J'avoue que je laisse volontairement de côté certains aspects de ses questions. D'ailleurs, je laisse couler le coup du cuir de la secrétaire. Je souris simplement, hochant la tête. Ce qui manque de le faire tomber, alors qu'il a les plats en main, c'est ma demande. Je pose ma main sur mes lèvres, masquant un sourire ravi. Ma diversion a fonctionné. Je l'espère. Je peux en toute tranquilité -ou presque- essayer de retrouver ma sérénité d'esprit pour continuer la comédie. Oui, la comédie. Jeune fille bourrée, à la rue, du genre très volubile par moment. Sa petite tirade après ma demande m'arrache un sourire. Il est tellement prévenant... Ou gêné... Puceau ? C'est ce qu'il semblerait. Mais un je-ne-sais-quoi me chiffonne.

_ Moui... Tu dois avoir raison...

Je fais semblant de prendre un air un peu gêné, comme si je me rendais compte de l'audace de mes paroles. Tournant les yeux vers les pâtes ramenées, je me mordille la lèvre. Je pris ce repas gentiment concocté et plonge le couvert à l'intérieur avant d'avaler une bouchée. Sa question suivante me surpris.

_ Me raccompagner ne serait pas... Mais alors pas du tout... Une bonne idée... Tu sais, les vieux... S'ils ne voient pas que je suis bourrée -et ce serait un véritable miracle ça, tu peux le croire- ils vont tiquer sur le fait qu'un homme me ramène... Genre j'suis leur innocente petite fille et je ne me suis pas tapée le moindre mec... J'ne voudrais pas leur briser leurs illusions... Ils sont presque au terme de leur vie, tu comprends... Si ça t'déranges pas, j'squatterais bien ton canapé.

J'engloutis littéralement le reste des pâtes. Je m'en étais pas rendue compte, mais ça ne m'avait pas rassasiée le ragoût de poisson. J'en serais presque à demander s'il n'a pas un bout d'poisson quelque part dans son frigo. Mais il me devance, me demandant si je viens de la patrie de l'oncle Sam.

_ Ouaip. Je viens de Gotham... Euh... Gothamburg.

Meeeeeerde ! J'suis pas sûre qu'il gobe le rattrapage de justesse. Rrrr... Mais qu'est-ce qui m'a prit ? Je serre les dents en me maudissant lorsqu'une lueur attire mon regard. Je lis brièvement. Mais je fais mine de ne pas m'y attarder en tendant le portable à Kyle. Malgré tout... Je jubile. Mon regard brille de mille feux je pense. Alors donc... S'il y a une logique en ce bas-monde... Ce type a l'air coincé est Sentinel Prime. Et malheureusement, il est sous bonne garde.

_ C'est un code ? Drôle de message...

Je hausse les épaules sans paraître plus intéressée que ça. Je croise les jambes, dévoilant un peu plus mes jambes. Pas intentionnellement en plus. Juste pour être plus à l'aise. Je m'étire alors, faisant craquer mon dos, arquant celui-ci de manière tout sauf naturelle. Souplesse féline, quand tu nous tiens...

_ Maw... C'est sympa d'avoir fait un truc à manger... J'me sens mieux maintenant... Mais... Oooh *bâillement*.. Je.. Suis naaaaze...

Et le plus drôle ? C'est que le bâillement n'était même pas simulé.

J'ai l'impression de jouer depuis un moment à un jeu dont je ne saisi qu'a peine les règles. Un jeu de faux-semblants et de mensonges se voulant pieux. Allez savoir pourquoi mais je sens qu'elle aussi de dissimule et que cette Selina est aussi vraie que mon Kyle. Ma déduction sur Catwoman et l'enchaînement de cette drôle de soirée me fait peut-être inventer des scénarios, mais signifie peut-être aussi que le hasard n'existe pas vraiment.
Bon, je me suis débarassé assez rapidement de ses envies aussi coquines qu'elles étaient passagères et c'est plutôt une bonne chose. Je me fiche de ma réputation où de passer pour le dernier des puceaux, je préfère avoir ma conscience pour moi. Facilement et rapidement, Selina rends les armes et envisage d'attaquer le frugal repas que je lui offre tandis que je l'imite, faisant un génocide de nouilles au poulet en quelques bouchées.
Elle veut dormir ici et son excuse tient la route, je dois dire. Une nouvelle fois, mon instinct me dit qu'elle me mène en bateau mais je m'en contrefiche.  Parce que je saurais la repousser si ses envies lubriques reviennent lui chatouiller la tête et le mont de Vénus et aussi parce que malgré tout, ça me fait de la compagnie, même si cette dernière est motivée par plus que la peur de blesser ses parents.

- J'vais t'choper une couverture et un drap, pas d'souci. Demain tu s'ra sur pied et tu pourra donner l'change à tes rent-pa !

Gotham. C'est dit et lâché, le "burg" ne servant à rien. En fait, je n'aurais pas tiqué si je n'avais pas lu l'article de blog un peu avant, les informations sur la Féline encore fraîches dans mes neurones. C'est la coïncidence de trop et je suis à présent persuadé de sa réelle identité.
Persuadé d'avoir un coup d'avance, je continue mon numéro en lui souriant avec l'air du mec qui ne connait pas, mais qui ne veut pas perdre la face.

- Ah ouais, j'connais.

Le bip de mon téléphone et le fait qu'elle me le tende me fait avoir une boule au ventre et je comprends pourquoi une fois que je lis le sms et que j'entends sa réplique. Son regard évoquant Tom avec Jerry dans la gueule ne doit pas non plus être étranger à mon état.
Qu'est ce que je fais, je tente de me sortir de là avec une pirouette ? J'ai pas le temps de réfléchir si je veux être crédible, alors je sors le premier truc qui me traverse l'esprit et je désigne mon PC.

- Un truc sur un jeu en ligne, t'sais, un MMO.

Je suis un geek, ça devrait sembler naturel, non ? Bon, mon teint a peut-être blêmit un peu mais l'ensemble ne m'a pas l'air trop bancal aussi j'espère qu'elle n'ai pas grillé que je mentais où pire : deviné qui j'étais.
Putain... C'est possible de se plier comme ça ? Ca me paraît un peu dingue, là ! Attends, que disait le bloggeur sur les pouvoirs supposés de Catwoman ? "A le corps souple des chats", un truc du genre. J'avais pris ça pour les propos d'un type qui avait une préférence pour les filles capables de faire des positions un peu farfelues, mais là ça me semble prendre un tout autre sens.

- P'tain, t'es en plastique où quoi ? On dirait trooooop un chat, comment tu fais !

J'appuie volontairement sur le mot "chat", plongeant tout aussi volontairement mon regard dans le sien histoire de lui faire comprendre (si je ne me trompe pas sur son identité réelle, attention) que j'ai saisi son petit manège.
Selina baîlle après avoir terminé son repas et me fait comprendre qu'elle veut dormir. Où explorer l'appart', selon la façon dont on prend la chose. Très bien. Je me lève et lui sourit, me dirigeant vers ma chambre.

- Je te fais un lit, bouge pas.

Hop, je disparais dans ma piaule où je mets sous clé mes costumes et les éléments pouvant me compromettre. A grande vitesse, je refais mon lit avec des draps propres et frais et met un coup de nettoyage avant de revenir vers Selina avec une couette et un oreiller. Pas question de la laisser dormir dans le salon, à côté de mon pc rempli -si on fouille un peu- de documents compromettants.

- Tu va prendre mon lit et t'a pas l'droit d'dire non. Il est tout propre et comme ça, tu pourra pioncer tranquillement jusqu'a pas d'heure demain matin. Et même verrouiller la porte ! T'as la salle de bains à côté... Mais y'a un peu d'bordel. T'a des serviettes propres dans le meuble sous l'évier.

"Un peu de bordel"... Tu parle, mes fringues sales ont retapissé la pièce. Bon, ben elle fera avec, tant pis pour elle.
Avec douceur, je l'aide à se relever et je l'amène tranquillement vers la salle d'eau, la laissant devant la porte de cette dernière avec un sourire et l'idée que je laisse le loup entrer de plein pied dans la bergerie.

- J'irais après toi. Je suis à côté si t'a b'soin, Selina !

Un dernier sourire avant de repartir vers le salon où j'ôte après quelques secondes mon haut moulant histoire de me mettre à l'aise.

Y connais ? Y connais ? Merde. Y connais quoi ? Gotham ou Gothamburg ? Meeerde. Enfin je l'ai grillé. Je crois. Alors bon, au pire, nous sommes à égalité. Apparemment, il saisit la perche que je lui tends pour le message. Je réprime un sourire. Mais, après que je me sois étirée, je me fige. Plastique ? Chat ? Oh merde oui ! J'aurais dû faire plus gaffe. Mon regard accroche le sien. Et là, je dois devenir sans doute aussi blanche qu'une craie. Mais il se lève, et voilà qu'il va me faire un lit. Hééé ! Moi l'canapé m'convient très bien ! Sans réagir, un peu trop surprise, je le vois revenir. Et voilà qu'il m'aide à me lever et m'amène devant la salle de bain. Mon sac est resté sur le canapé, ouvert. Flûte !

J'entre doucement dans la salle de bain et réprime un sursaut de frayeur en voyant l'état de la-dite salle de bain. Moi qui n'aime pas le désordre... Je suis servie... Je dégager deux caleçon du pieds, me livrant le passage au lavabo. Je fais couler l'eau et me rince les mains. Un peu d'eau dans le cou, le décolleté. C'est bien, ça rafraîchit. J'ôte le bustier et vire un tee-shirt pour poser le vêtement plié. Avant de m'arrêter net. Je rouvre la porte de la salle de bain et fait quelques pas dans le salon.

_ Tu n'aurais pas un tee-shirt à me prêter... ?

Je m'arrête. Mon regard l'enveloppe. Miam. C'est qu'il est plus que pas mal... Mais flûte ! Reprends-toi ma belle ! Je secoue la tête et lui offre un sourire que j'espère désarmant. J'avais juste oublié que mon soutien-gorge, c'est celui que je porte avec la combinaison. C'est pile celui qui était sur la double page du magazine...

Honnêtement, je ne sais pas comment je pourrais gérer ce qui se passe.
Comment faire pour être sûre que cette fille est celle que j'imagine et qui tente sûrement (si elle n'a pas déjà une idée bien arrêtée sur moi) d'être elle aussi sûre de mon identité véritable ? Comment parvenir à gérer cette donzelle foutrement bien gaulée qui m'a déjà proposé un cosplay érotique et qui va dormir dans mon lit, dans mes draps ? A côté de l'armoire -fermée à triple tour, quand même- où sgisent sagement sur un cintre mes combinaison de "travail" ? Qui va se doucher tout à côté de la pièce où je m'apprête à dormir ? Ahlala... Ces situations ne sont pas pour moi, vraiment !
Après avoir levé mes lunettes sur mon front, je me masse les yeux tant d'agacement que de fatigue et tente de faire le point. Elle sera partie demain et j'aurais le temps d'établir un mensonge bien ficelé pour avorter une éventuelle tentative de retour. Mais demain semble si loin, à cet instant... Tiens, je l'entends faire couler l'eau du robinet.
Haussant les épaules pour chasser l'image de son corps sous une gerbe d'eau, je vais jusqu'au frigo pour me prendre une canette de jus de fruits que j'ouvre et commence à entamer en revenant devant le canapé où je me stoppe net, laissant une coulure fruitée s'échapper de ma bouche et cavaler sur mon torse puissant et dessiné quand mes yeux se posent sur Selina en tenue légère, quelque peu humide. Et ce sourire, mon pauvre vieux Kyle, ce sourire !
NE PAS MATER, SURTOUT NE PAS MAT.... Woah, elle a une jolie poitrine dans ce soutif, y'a pas à dire !
RELEVE LES YEUX ! TOUT DE SUITE !

- Un tee... Pas besoin... Enfin j'veux di... Euh... Oui... Si...

Meeerde, c'est criminel de lui filer un tee-shirt, criminel ! Je vais pas faire ça, si ?
...Si. Mécaniquement, je lui tends celui que je portais lorsqu'elle est arrivée. Bon, il n'est pas sale, mais tout de même, y'a plus glamour qu'un haut déjà enfilé. Donc j'arrête mon geste et lui fait signe de venir avec moi dans la chambre, où je farfouille dans une petite commode non verrouillée. Je n'y cache absolument rien, de toutes façons.
Mince, plus de propres. Ah, si. Je lui tends l'étoffe blanche où est inscrite sur le buste -comme par hasard- la petite pharse humoristique "I'm with a Super Male", suivi d'une flèche sur le côté. Je revois encore un ami me donner ce cadeau tout sourire, me disant que ce serait pour le jour où je trouverais ENFIN une nana.

- Hem... Désolé, c'est l'dernier d'propre, je fais la lessive demain. C'est çui là où celui que j'avais quand tu t'es pointée...

Je ne réalise pas que je n'ai pas mes lunettes sur le nez, ne les ayant pas remises en place. Calées sur mon front, c'est sans elle que mon regard capte un petit quelque chose qui me saute à la tronche. Soutenant cette poitrine au galbe bombé... C'est le même soutif, exactement le même, que celui de la Féline de Gotham et de son cosplay.
Mes yeux reviennent se river aux siens, comme pour dire "on sait tout les deux qu'on a un souci, là, hm ?" mais les mots qui me viennent ne sont pas tout à fait les bons.

- Tu es vraiment une jolie fille.

Zappé, le ton du geek. A la trappe, le vocabulaire excessif. De pire en pire... Soudainement, je fais volte-face et file vers le salon.

- Bonne douche, et bonne nuit !

....Oui, tout à fait. Je n'ai absolument rien trouvé d'autre à lui dire.

Malgré moi, mon regard ne peut s'empêcher de caresser du regard ce torse qu'il m'offre. Ce jus d'orange qui coule... Je brûlerais presque d'envie de lécher. Apparemment, il est tout aussi troublé que moi, alors qu'il me répond en bégayant. Je tendis la main avec un temps de retard avant de me rendre compte qu'il me fait signe. Je le suis, dans la chambre, et l'observe fouiller d'un air amusé. Mes bras se sont croisés sur ma poitrine, la réhaussant, alors que j'attends patiemment. Il brandit un autre tee-shirt. J'observe les deux. Celui qu'il portait ? Ou le nouveau ? Hmm. Dur choix. A vrai dire, j'esquisse un sourire malicieux et pique les deux. J'suis assez frileuse la nuit. Pendant ce temps, j'étudie son visage. Sans lunette, effectivement, il ressemble bien à ce type sur son fond d'écran. Je te tiens cher Sentinel et... Pourquoi est-ce qu'il me regarde ainsi ? Et là, je percute. Merde ! Mon soutif ! Pourquoi est-ce que je ne l'ai pas enlevé ? Enfin, je crois que l'on en est tous les deux à ne plus compter les bourdes, non ?

Je cligne des yeux lors de sa phrase. Jolie fille ? Oui, je sais. Merci. Mais je n'ai pas le temps de lui retourner le compliment -pas qu'il soit une jolie fille hein ? Mais qu'il est super mignon- que déjà, il tourne les talons. Mais, hé... ?

_ ... Merci.

Trop tard. Il est parti. Je reste un instant immobile avant de moi aussi faire demi-tour. A la salle de bain. Je referme la porte, sans verrou par habitude, et enlève le reste de mes habits. J'allais pour les fourrer dans mon sac quand je me rappelle que le-dit sac est sur le canapé, grand ouvert. Merde. Je crois que j'y ai laissé le carnet avec toutes mes infos sur le Sentinel Prime. J'y ai aussi consigné mes impressions. Crotte.

Je pose alors sagement les vêtements avec mon bustier. Nue, j'entreprends de faire un tas avec les affaires sales du beau gosse. Je les déposes dans un coin de la pièce. Les deux tee-shirt que je lui ai pris sont étendus sur le lavabo. Quant à moi, je file sous la douche. L'eau coule. Je pousse un cri de surprise alors que l'eau est glacée. Heureusement, elle se réchauffe vite. Le bruit de l'eau qui tombe sur le carrelage est plus assourdissant lorsque je suis sous le jet. Mais peu importe. Je pique son gel douche au sexy Kyle. Je me savonne. Partout. Le gel douche est clairement masculin. L'odeur sent le musc. Je me rince. Je me sens beaucoup plus propre maintenant. Mais, problème. J'ai pas pensé aux serviettes. Fermant les yeux, je soupire bruyemment.

_ Kyle ? Est-ce que... Tu aurais une serviette pour moi ?