« Wouh ! », la foule siffle et crie devant moi, « A poil ! A poil ! A poil ! », je ne peux m'empêcher de rougir devant ces garçons que j'ai côtoyé chaque jour jusque là, ce qui les fait rire un peu plus, « Allez ma belle fait pas ta timide ! », étrangement j'ai encore mes sous vêtements mais je me sens déjà nue sous ces regards brillants et emplis de vice, mon katana me manque et la même question revient sans cesse dans mon esprit …
* Comment en suis je arrivée là ? *
Mon réveil sonne, 5h du matin, je me lève sur la pointe des pieds et dans mon léger kimono de nuit je traverse la demeure silencieuse. Le silence m'inquiète, m'angoisse, tant de choses ont changé depuis que … Enfin j'arrivais à la porte de la chambre de mon père, je fais glisser le panneau et regarde par la petite ouverture. Il dort son souffle est calme, mon cœur cesse de battre la chamade et mes angoisses s'apaisent. Une quinte de toux violente se déclenche, mes peurs se ravivent comme un feu de forêt que l'on pense vaincu trop tôt. Je me mord la lèvre au sang jusqu'à ce que la toux ce calme. Le calme revient, j'attends de longues minutes pour être sure que tout va bien puis je ferme la porte, une longue journée commence.
Avant la maladie de papa j'aimais le silence, aujourd'hui je redoute de le trouver mort quand j'ouvrirai la porte. Il n'y a aucun remède connu, maladie rare et inconnue, le docteur a même dit qu'elle semblait venir d'un autre monde. Parfois j'imagine que cela est vrai, alors peut être y aurait il un remède dans cet autre monde. Tout en réfléchissant à ma vie, à la maladie, je me rends derrière la maison, le bruit de la chute d'eau qui coule dans le bassin me rassure, m'apaise. Sans pudeur, ici personne ne peut me voir, je retire mon kimono et m'installe en tailleur nue sous l'eau grondante.
Pppppppppppprrrrrrrrrrrooooooooooooooouuuuuuuuuuuuuuuu
Le bruit est assourdissant et l'eau fouette et vivifie ma peau. Ici je suis coupée de tout, ici je fais le vide dans mon esprit, je me coupe de la réalité et des soucis. Avant il s'agissait d'un entraînement pour améliorer ma concentration maintenant c'est un besoin vitale pour me permettre de garder la raison. Comment pouvais me douter qu'alors j'étais déjà épiée, que des caméras me filmaient depuis des jours, que l’œil d'un homme se délectait avec impatience des images qu'ils récoltaient avec soin, préparant minutieusement la suite.
7h après 1h30 de méditation je sors de mon refuge, je me sèche et enfile une tenue de jour. Comme chaque matin je vais nettoyer le dojo. Plus personne ne vient maintenant, les élèves de papa ont cessé de venir lorsqu'il n'a plus pu donner les cours. C'est triste de penser que dans les temps anciens ils seraient restés pour soigner et pleurer leur maître avec moi, aujourd'hui il n'y a que moi. Peut être suis je juste égoïste d'espérer un peu de soutien de leurs parts. 8H, je commence mon entraînement, je ne peux pas me relâcher pour autant.
Crac !
L'instinct, les réflexes, un bruit inattendu qui me sauve la vie et transforme cette journée habituelle en le début d'une nouvelle vie. Je me lance vers le sol à ce bruit, je roule et me retourne en me relevant.
« Yaaaaaahhhhhh ! »
Déjà l'épée de bambou que je tiens à la main se lève au dessus de ma tête, à l'endroit où je me tenais l'instant d'avant un homme vêtu d'un costume noir, lunettes de soleil noir cachant ses yeux, est déséquilibré de n'avoir pu m'attraper comme il avait pensé le faire, trop confiant de lui même.
Crac !
Mon épée s'abat sur son crane, le bambou craque et ses os alors qu'il s'effondre pour le pays des songes. Je reprends ma position, deux pas en arrière pour ne rester à ses cotés, s'il n'est pas ko il pourrait me saisir un pied. Doucement je commence à regarder tout autour de moi, sens à l'affût et en éveil. Dans l'encadrement de la porte un homme, grand, élançait, cheveux gris, un air noble et strict. Quand il me voit il souris, amusement et moquerie sur ses lèvres alors qu'il applaudit.
« Très impressionnant, il va falloir que je change de chauffeur et garde du corps il semble. », la remarque est prononcée comme si ce n'était qu'un détail.
« Mon … monsieur Tanaka ? », dis je stupéfaite en reconnaissant le père d'un de mes camarades de classe, « Que faites vous ici ? », mon épée est en position de combat devant moi prête à fendre si besoin même si cet homme est désarmé.
« Je viens visiter ma nouvelle demeure. », répond il avec de nouveau ce sourire que je n'aime pas.
« Vous devez vous tromper c'est chez moi ici, mon père ... »
« Est un homme malade », dit il en me coupant la parole, « une grave maladie à ce que je sais. Il n'a pas payé son crédit depuis plus de 6 mois alors la banque a mis la maison en vente », j'avale ma salive comprenant ce qu'il va annoncer, « je l'ai donc acquise pour une bouchée de pain. »
« Nous vous paierons un loyer monsieur Tanaka », je répond vite, trop vite, je panique et dans un combat cela peut entraîner la mort.
« Allons vous n'avez pas pu payer le crédit alors un loyer … mais ... », il a de nouveau ce sourire mais cette fois son expression semble sous entendre plus.
« Mais ? », la note d'espoir dans ma voix me trahie, encore une faute de ma part.
« Nous pouvons bien entendu trouver un arrangement … je pourrai me montrer généreux et vous laisser 6 mois de plus pour vous retourner ... »
« Que voulez vous en échange ? », méfiante, c'est trop beau pour être vrai.
« Timothy, mon fils que tu connais, fête ses 18 ans aujourd'hui. Je veux lui offrir un anniversaire inoubliable et pour cela j'ai besoin de toi … ce soir je fais une fête pour lui, sont invités ses copains de classes et certains de ses professeurs, une fête entre homme pour mon fils qui devient un homme ... », le sourire s'agrandit et mon inquiétude avec, « Je pensais payer une professionnelle mais il serai vraiment plus spectaculaire que la plus belle fille de sa classe réalise un strip-tease en cette occasion tu ne trouves pas ? », la question me laisse sans voix un moment ce qui l'amuse.
« Vous n'y songez pas ? Jamais je ne ferai ça ! »
« Alors il ne te reste plus qu'à faire les valises et à trouver un lieu pour ton père », l'homme que j'ai assommé se relève en grognant et en se massant la crane, « Bien nous rentrons Charles à ce soir mademoiselle. »
C'est avec le sourire qu'il quitte la pièce me laissant sous le choc. Désemparée je tombe à genoux et je pleure mon malheur. De longues minutes s'écoulent avant que je me calme et ne relève la tête découvrant une boîte que mes invités ont laissé en parant.
« Wouh ! A poil ! A poil ! », la foule scande de nouveau alors que je danse en petite tenue sur la musique, repoussant encore un peu le moment de l'abandonner.
« J'ai du mal à croire que ce soit Kaede en sous vêtements qui dansent pour nous. Timothy t'es génial ! »
« C'est mon père qu'il faut remercier ! La plus belle fille du lycée qui nous fait un strip ! Intégral en plus les mecs ! Vas y fait voir tes seins salope ! »
Je retiens ma colère, je n'ai jamais aimé ce petit fils à papa prétentieux. Je reporte mon attention sur mon professeur d'histoire. J'ai du mal à croire qu'il soit là, il est arrivé un mois avant la maladie de papa et depuis il m'a beaucoup soutenu. Je le devine dans la foule mais avec la lumière qui m'éclaire j'ai du mal à voir ce qu'il pense de tout ça.
« Mademoiselle vous nous avez assez fait attendre, vous avez entendu mon fils ? Vos seins maintenant ! », l'ordre est sec, d'un coup les garçons se taisent, le silence se fait, tout les regards se portent sur moi.
Je prend mon courage à deux mains, je passe mon bras dans mon dos et dégrafe le soutien gorge qui fait bondir ma poitrine. Mon bras se colle à mon corps dans un réflexe de pudeur et je retire mon dessous en pressant ainsi mes seins, cachant la vue des tétons qu'ils veulent voir, dansant de nouveau.
« J'y crois pas … putain elle est trop bonne ... »
« Les mains ! Les mains ! Les mains ! »
La foule scande, j'en suis étourdie, je tremble alors que je glisse mes mains derrière ma tête offrant à presque tous les garçons de ma classe la vue de mes seins ronds et bien dessinés, de mes tétons roses aux larges mamelons.
« Putain les seins qu'elle a ! Le rêve ! Elle est trop bonne ! Regardez elle pointe la salope ! Elle aime ça ! »
Je suis rouge de honte en entendant cela mais c'est vrai, mes tétons sont durs comme des pierres, leurs regards chauffent mon corps malgré l'humiliation et l'embarras. Je ne me souviens pas vraiment de la fin de la soirée, je suis rentrée à la maison avec un vague souvenir d'avoir fini nue sur scène et des remarques désobligeantes sur ma toison que je n'avais pas rasé. Encore secouée je me suis dirigée vers la chambre de papa pour découvrir le clou de ce cauchemar.
« Qui êtes vous ? Où est mon père ? »
Dans la pièce, a demi caché dans l'ombre un homme attend. Pas une trace de mon père, impossible qu'il soit parti de lui même, c'est tout juste s'il peut encore ouvrir les yeux. L'homme avance d'un pas et mon cœur se fige, rien ne m'avait préparé à la vérité ...