Kvi søver du så lengje...? [pv: Raziel P. Delta]

- Fy faen...

   Déjà tant de blasitude. C'est triste quand on est jeune. En fait, Adelheid avait un soucis assez problématique, à propos des cours par correspondance : quand on comprend rien, on fait comment ? C'est une bonne question. Les concours d'entrées de grandes écoles arrivant très rapidement, la norvégienne n'avait pas le choix : elle devait faire un saut à la bibliothèque du lycée. Au moins ici elle pourrait trouver quelque chose pour elle qu'elle pourrait comprendre.

   Il était quand même assez tard puisqu'il était environ 17h30. Le lycée n'allait pas tardé à fermer, il fallait donc s'activer.

- Fy faaaaaen...

   Mais... quand ça fait deux nuits blanches de suite, que l'on fait, ça n'est pas forcément évident... Frig passa à la case douche et s'habilla le plus simplement qu'elle put, histoire de ne pas attirer les regards. Une chemise blanche à manches courtes, une jupe noire (venant de son vieil uniforme) lui couvrant une bonne moitié de ses cuisses pâles, et une paire de jambières noires montant jusqu'au-dessus des genoux. Simple. Le tout accompagné d'une paire de doc Martens noires, qui font leur âge, mais une paire de cette marque ne s'use pas, c'est bien connu. Ses lunettes de geekette au nez, elle s'en alla furtivement de chez elle en direction du lycée.

   Cela devait faire presque six mois qu'elle n'était pas retourné là mais les lieux lui semblaient toujours aussi familiers. Quelques personnes traînaient dehors, personnes qui fixèrent la scandinave pousser la porte de l'établissement scolaire. En plus de ne pas avoir un physique type d'étudiante nippone, elle s'était héritée une étrange réputation auprès de ses camarades. Machinalement elle suivait le chemin de la bibliothèque. Ce chemin, elle le connaissait par cœur, pas de doute la dessus. C'était peut-être le lieu du lycée qu'elle fréquentait le plus à l'époque où elle le côtoyait. Adelheid poussa la grande porte de la pièce qu'elle reconnaissait parfaitement. Il restait encore quelques personnes à l'intérieur en train d'étudier ou tout simplement de lire.

- Faites-vite, ça va bientôt fermer. Fit la vieille dame peu accueillante, celle qui devait sûrement surveiller les lieux depuis ô fort longtemps...

   La jeune femme ne put retenir un soupir agacé. Tant pis, elle ferait vite alors, même si la fatigue la gagnait peu à peu. Elle se campa devant l'étagère des livres d'histoires et elle prit un certain temps pour faire son choix. Une fois qu'elle attrapa le livre qui lui fallait, éééévidemment coincé tout en haut, elle s'installa avec une motivation sans égale (c'est ironique...) à la table se trouvant le plus au fond de la bibliothèque, à l'abri des regards et des gens, au calme. Ses yeux d'obsidiennes parcouraient les pages avec hâte mais ce n'est pas pour autant qu'elle comprenait quelque chose. Elle se surprit même à relire trois fois la même ligne sans s'en rendre compte.

- Fyyy faaaeeeeen... soupira la scandinave, exaspérée de ne toujours rien comprendre, la fatigue n'arrangeant rien.

   Adelheid serra le poing à s'en faire blanchir les phalanges tant cela l'énervait. Ce n'était pas le moment de... tout saccager, hein. Elle serra fort les paupières de même, craignant qu'on puisse voir un mince filet de lumière argenté s'échapper de ses prunelles. Avec tant d'épuisement, ce n'était pas bon de faire venir Freyja. Oh non... Surtout vu à quel point elle s'énervait toute seule...

   Frig soupira à nouveau. C'était long de tout lire... Et c'était surtout d'un chiant... incroyable. Elle laissa tomber son front sur le bouquin d'histoire et ferma les yeux. Ensuite, plus rien.

   Quelques longues heures, Frig releva la tête en massant sa nuque douloureuse. Maintenant la seule lumière ici était la lumière lunaire d'à travers les fenêtres. La norvégienne remit rapidement ses lunettes en place.

- FY FAAAAAEN, JÆVLER, LÅSTE DE MEG HER ! Grogna-t-elle sans grande discrétion, avant de pousser un long soupir de consternation.
   (Putain, enflures, ils m'ont enfermée ici !)

   Au moins, elle était déjà un peu plus réveillée... Et surtout encore plus énervée...

L'éternité.

Un des plus grand rêves de l'humanité. Vivre à jamais, ne pas à voir ses proches mourir d'une quelconque façon. Ne plus jamais craindre cet instant qui arrivera un jour ou l'autre. Vivre éternellement, être beau, jeune, en pleine santé. C'était surement la plus belle chose qui pouvait arriver à quelqu'un, n'es-pas ? Et bien, non. L'éternité est longue, bien plus longue que la race humaine le croît. Mourir est en vérité un salut bien trop important pour qu'on ne l'envoie au placard. Bien trop. Et malheureusement, certains l'ont quand même fait.

Raziel en fait partie.

Les vampires, ses suceurs de sangs sans pitiés. Ils sont éternels, ils sont même presque l'idéal humain. Vivre de si peu de choses, juste un peu de sang. Être capable de vivre tout seul avec un corps surpuissant. Vivre durant des milliers et milliers d'années, et craindre seulement deux ou trois petites choses. Et enfin, sortir de cette monotonie habituelle métro-boulot-dodo. Oui. Devenir une créature surnaturelle était... une idée alléchante. Mais à quels prix ? Vivre autant de temps, ça détruit petit à petit une personne. Raziel en est la preuve vivante... Enfin, vivante, façon de parler.

Son seul moyen pour pouvoir être en paix est de vaincre celui qui l'a engendrer, Kain. Et pour cela, il fallait qu'il récupère quelques informations. Cela doit faire beaucoup de temps que notre dévoreur d'âmes était mort, plusieurs centaines d'années surement. Cela fait un paquet de temps, et Kain a dût faire des siennes. La terre est un aussi bon lieu de chasse que Terra, et est d'ailleurs moins protéger, donc encore plus simple à conquérir. Raziel l'imaginait bien foutre la pagaille durant des moments historiques, guerres mondiales, ect. C'est pour cela qu'il avait choisi sa nouvelle destination : La bibliothèque de Seikusu.

Mais un petit truc gênait : Voir un gars tout bleu sans mâchoire inférieur et j'en passe, c'était vraiment la meilleure façon de se faire repérer trèèèès facilement. Il décida donc de prendre son aspect "humain", qu'il avait avant de devenir un de ses suceurs de sang. Caché dans un coin, sa peau reprit alors une teinte rose légèrement pâle, sa mâchoire inférieur se reformant d'une manière assez.. étrange, des "filaments" sortant de son corps pour le reformer, sa mâchoire ainsi que de nouveaux habits. Adieu griffes et pieds bifides, et bonjour doigts et orteils. Il s'étira avant d'aller vers la fameuse bibliothèque, plein d'espoir.

Vu qu'il avait la flemme de créer une super tenue, il était habillé d'une simple chemise blanche et d'un jean délavé. Avec ses cheveux noirs comme le jais et ses légères cernes, il faisait très héros ténébreux extrêmement cliché, bien malgré lui ( et malgré moi, mais bon, un Raziel blond, ça le fait pas ).

Il passa de longues heures à feuilleter divers bouquins, mais pas spécialement sur l'histoire ou la magie, mais des livres un peu au hasard, pour dire vrai. Il aimait un peu les livres, et il avait son temps. C'est pas comme si la bibliothèque allait... Attends. Raziel, qui avait le nez dans un bouquin releva la tête, remarquant la noirceur de l'endroit. Mais.. C'était éclairé il y a une dizaines de minutes !... Ou pas ?

Le vampire des âmes était si absorbé dans ses recherches qu'il n'avait pas vu le temps passer. Et malheureusement pour lui, quoi que, la vieille choucroute qui servait de "surveillante" avait fermé l'endroit. Oh. Il allait donc avoir la bibliothèque pour lui tout seul ! Il réfléchis quelque secondes, se demandant bien comment il a pût passer autant de temps à lire sans s'en rendre compte... C'était étrange, oui. Mais qu'importe. Ce n'était pas le plus gros problème, en fait, ce n'était même pas un problème. Cela ne dérangeait en rien le vampire, qui allait pouvoir continuer ses recherches en paix, seul...

« FY FAAAAAEN, JÆVLER, LÅSTE DE MEG HER ! »

... ou pas.

« ... Merde. » Souffla t-il, légèrement irrité.

Il marcha d'un pas rapide vers la provenance de ce... grognement, proche même d'un hurlement, puis, après quelque secondes, il vit une jeune femme... qui était d'ailleurs éclairé par la lumière de la lune, passant par les fenêtres, ce qui lui donnait un léger côté... féérique. Léger. Enfin, vous comprenez quoi ? Il leva légèrement les yeux au ciel avant de s'approcher de la jeune femme, une main dans la poche de son pantalon et l'autre en l'air, lui adressant un petit signe. Il adressa un très léger sourire avant de dire

« Ah ! Je pensai être seul ici, je suis rassuré. »

Il détourna le regard, puis se gratta l'arrière de la tête. Il aurait été si bien tout seul durant cette nuit... Mais un peu de compagnie ne fait jamais de mal non ? Et puis, s'il a un petit creux, il a son repas de servie juste là ! Mais la première étape était déjà qu'elle est un peu confiance, il faut pas qu'elle croit que c'est un quelconque obsédé ou je ne sais quoi encore. Raziel est un vampire, il bouffe des gens ! C'est tout !

« J'ai été... particulièrement absorbé par certains bouquins, et j'ai pas remarqué la fermeture. C'est un peu gênant. » Continua t-il, avant de rire à nouveau.

Il regarda à nouveau la jeune femme qui avait un teint particulièrement pâle. Elle n'était pas japonaise, déjà. Cela se voyait très bien. Elle pourrait presque ressembler à un vampire lambda avec un tel teint de peau... Enfin, bref. Il lui tendit alors sa main, avant de dire :

« Aaron. Puis-je connaitre votre prénom, si ce n'est pas.. indiscret ? »

Pas besoin de prendre un prénom à consonance Japonaise. Physiquement, Raziel ne ressemblait pas non plus à un japonais. Notre jeune dévoreur d'âme se demandait bien comment la suite allait se passer. Pour l'instant, il n'avait pas énormément faim... Alors peut-être qu'elle survivra cette nuit ? Sauf... sauf si elle est plus spéciale qu'elle ne le montre ? Pas de conclusion hâtives, il faut d'abord observer. Histoire de ne pas tomber dans un quelconque piège...

   Euh, ah ? Finalement elle n'était pas seule à entre enfermée dans ces lieux ? Lorsque Frig aperçut le jeune homme, elle fronça les sourcils, déconcertée. Elle se demandait aussi l'heure qu'il devait être pour qu'il fasse déjà aussi nuit dehors. Néanmoins la personne en face d'elle avait tout l'air d'être un lycéen comme les autres... mais bon Dieu, qu'est-ce qu'il foutait là à cette heure ?! Enfin... Adelheid pouvait parler... mais elle, elle s'était endormie contre son gré, bien qu'elle savait qu'elle n'était pas en état de réviser. En gros, c'est de sa faute. Et la norvégienne doutait du fait que ce jeune homme puisse s'être endormi aussi, malgré ses cernes, à moins que ça soit une sacré coïncidence, une hypothèse qu'elle écarta d'emblée. Soit. Tout ça était dores et déjà bien trop étrange à son goût. M'enfin... À croire que la fatigue rend parano, pensa-t-elle l'espace d'un instant, prête à penser qu'elle se faisait des idées pour rien.

   Finalement l'inconnu lui avoua qu'il était trop pris dans sa lecture pour se rendre compte de la fermeture de la bibliothèque. Frig pencha légèrement la tête sur le côté, légèrement dubitative. Hei, on se calme... ça peut arriver à tout le monde... La seule chose qui sortit de sa bouche fut un très éloquent :

- Hum...

   À vrai dire elle ne savait pas quoi répondre, jusqu'à ce qu'ils en vinrent aux présentations. Le jeune homme lui tendit la main et la scandinave en fit de même, lui donnant une poignée de main légère. En tout cas, aucun d'eux n'avaient l'air asiatique, ça c'était sûr et certain.

- Non non, y'a pas de soucis. Moi c'est Adelheid. Fit-elle avec une voix douce contrastant avec ses jurons d'il y a un instant.

   Inconsciemment ses doutes s'étaient envolés. Elle ne savait pas vraiment pourquoi. Ça devait être son « assurance naturelle », sans doute. La jeune femme se frotta l’œil droit en passant sa main sous ses lunettes. Le réveil était dur... Mais elle s'était quand même un minimum reposé. Juste assez pour rentrer chez elle, se changer, et aller au lit.

   Frig fixa la fenêtre d'un regard un peu perdu. Elle n'avait qu'une envie : s'en aller d'ici. Non pas que l'endroit l'effrayait mais un peu quand même, elle voulait retrouver son chez-elle. Mais à deux, maintenant, ce serait peut-être plus facile de trouver une solution « plus normale » pour s'échapper d'ici. Toujours en regardant dehors, la jeune femme passa une main dans ses cheveux, et c'est après une longue inspiration qu'elle demanda enfin :

- Est-ce que tu aurais une petite idée de comment on pourrait s'en aller de là... ?

   Elle était un peu gênée en demandant ça. Si elle avait été seule, elle aurait défoncé la serrure à sa manière, voir la porte entière, mais là, elle était accompagnée et elle n'avait aucune envie qu'on la voit... comme « ça ». Adelheid se sentait un peu mal de jouer la jeune femme en détresse, ce qui n'était pas vraiment le cas à proprement parler, mais à l'entendre, on pourrait le croire.

- J'ai surtout pas envie qu'on s'attire des ennuis... Ajouta-t-elle en esquissant un petit sourire en coin,  histoire de pas se montrer trop froide. Comme y'a un internat dans ce lycée, il doit sûrement y avoir des veilleurs de nuit... Bref, c'est pas terrible comme situation...

   La norvégienne poussa un soupir consterné, avec un peu d'amertume dans le regard. La soirée allait être longue...

L'énervement qu'avait Raziel après avoir remarqué qu'il n'était pas seul s'effaça lentement, pour laisser place à une certaine curiosité, un certain amusement même. Disons qu'être seul comme ça dans une bibliothèque en pleine nuit, ça donne une tonne d'idées. Elle peut lui servir, beaucoup même. Les idées fusaient dans la tête du dévoreur d'âmes... Oh, que de bons moments en perspectives ! Néanmoins, ce n'était pas le moment pour mettre certaine idées en place, il allait se servir d'elle pour autre chose, pour le moment.

C'était la première fois que le vampire mettait les pieds dans la bibliothèque de Seikusu. Il n'a pas l'habitude de rester sur terre, normalement il n'y va que pour la chasse. Les êtres humains sont faibles, et ne cours pas très très vite. C'était donc de la nourriture rapide et pas cher. Et de toute façon, une âme n'a pas de goût, donc Raziel n'a pas besoin de se soucier de cela. Les âmes ne donnent qu'un léger gain d'adrénaline au vampire des âmes, plus ou moins selon la race, et le rassasiaient plus ou moins, selon la force, la volonté et aussi la race de la personne. Un humain est un parfait compromis, vu qu'il ne doit en dévorer que quelque uns par semaines au minimum. Mais il n'est jamais contre une petite entorse à son " régime alimentaire "...

Le "hum' qu'émis la jeune femme après que notre très cher vampire est expliqué pourquoi, lui aussi, était ici, ne l'avait pas surpris. C'était normal d'en douter, et Raziel était lui-même très étonné quand il avait vu qu'il était resté planté dans un coin de la bibliothèque, le nez dans un bouquin, durant autant de temps. C'est vrai : Pour ne pas que la surveillante ne le remarque, il devait être vachement silencieux. Remarque, c'était une vieille surveillante, peut-être qu'elle entendait mal... Enfin, ce n'était pas une raison, et de toute façon on s'en fout. Le résultat est là : Il se retrouve seul avec une jeune femme qui a de grande chances d'être le plat du jour de Raziel, enfin le plat de la nuit, fufufu.

Après quelque secondes, la jeune femme lui dit enfin son nom : Adelheid. Après, elle lui demanda s'il avait une idée de comment sortir de là. Et bien, il connaissait milles et unes façons de sortir ici très très rapidement. Il pouvait déjà passer par le monde du dessous, il y aurait surement un moyen de sortir par là, il pouvait aussi défoncer la porte ou biens modifier un doigt pour en faire une clé. Oh que oui, des idées pour partir, il en avait. Plein. Néanmoins, et d'une il n'avait pas envie de perdre sa couverture de pauvre petit lycéen et de deux, il n'avait surtout pas envie de partir de là. Non, non, non.

Il se gratta l'arrière de la tête, et dit :

« Mhh.. Euh... A part attendre que la vieille revienne ouvrir la porte, je ne vois pas, je suis sincèrement désolé.. »

Oh. Que c'était bon de jouer la comédie ! Oui, c'était particulièrement agréable de cacher sa véritable nature en attendant le moment propice pour faire ressortir ses véritables côtés... Ses meilleurs cotés, en fait. Néanmoins, elle semblait vraiment croire ce qu'il disait. D'un côté, c'était pas difficile : Raziel jouait bien la comédie, et tout ce qu'il a dit était soit vrai, soit possible. Donc, aucune surprise de ce côté là.

Elle lui expliqua qu'elle n'avait pas envie de rester ici, histoire de ne pas s'attraper d'ennuis. Surtout qu'il doit y avoir des veilleurs de nuits... Raziel poussa un soupir à son tour avant de légèrement grogner

« Ouais... Et avec tout ça, j'ai toujours pas trouvé le livre que je voulais... »

Il releva la tête, les sourcils levés et tapa dans ses mains légèrement, comme s'il avait une idée. Il alla devant la jeune femme, avant de s'agenouiller pour être à peu près à sa hauteur, et lui adresser un petit sourire. C'était l'idée qu'il avait eu : Elle devait surement mieux connaitre la bibliothèque que lui, et donc, autant en profiter pour obtenir quelque informations.

« Enfin, autant profiter de cette nuit, hein ?... Tu ne connaitrai pas un livre parlant d'un certain.. Kain ? C'est une légende, et je m'y intéresse pas mal.. C'est assez extraordinaire, mais ça serait un vampire, selon cette même légende. Et bon, je n'ai trouvé que peu d'informations, alors... Tu en as peut-être entendu parlé ? »

C'était une petite étape avant la suite. Il avait légèrement appuyé sa première question, comme s'il insinuait autre chose, mais rien de bien méchant. En tout cas, peut-être que la jeune femme allait pouvoir le renseigner, qui sait ?

   La scandinave afficha une moue un peu déçue. Ils allaient sûrement attendre un bon bout de temps dans les parages avant qu'on ne daigne les ouvrir.

- On n'a plus qu'à attendre, je suppose... Finit-elle par avouer, sans cacher sa déception.

   Il était quelle heure au fait ? Adelheid jeta un petit coup d’œil à l'horloge en haut du mur. 23h35, environ. Cela en faisait du temps, à attendre... Enfin, ce n'était pas comme s'ils étaient enfermés dehors, ce qui techniquement ne se dit pas. Quoique, dehors, ils étaient libres de retrouver leur chemin, pas enfermer dans une grande salle aux aspects fantomatiques avec la lumière de la lune. Vraiment, avec celle lumière pure, on pourrait penser que les lieux étaient hantés. Ça doit être l'effet des vieux bouquins sur les étagères poussiéreuse, ça fait vieillot. Et ça fait surtout endroit abandonné...

   Le dit Aaron s'approcha de la norvégienne, qui manifestement, ne s'attendait pas à ça. Un poil surprise, elle recula légèrement, intriguée, aussi par pure timidité. Bien qu'il lui sourit, ce qui le rendait tout à fait sympathique, elle agissait semblablement à un animal craintif. Le jeune homme lui fit part de sa de sa demande assez insolite et Frig secoua légèrement la tête de gauche à droite.

- Non, désolée. Dit-elle avec une certaine peine de ne pas pouvoir l'aider. Elle ajouta : Mais je pense savoir peut-être où tu pourrais trouver ce que tu cherches...

   Ainsi la jeune femme l'invita à la suivre un peu plus loin dans la bibliothèque. Ils se retrouvèrent donc devant une porte où l'écriteau « réserve » écrit en japonais n'avait plus bonne mine. Sa main se posa sur la poignée ronde qu'elle tourna vers la droite avant de pousser la porte. Elle ne s'ouvrit pas. Adelheid tourna la poignée tout à gauche et enfin tout à droite, et là la porte daigna s’exécuter. La scandinave laissa entrer Aaron avant de refermer la porte une fois qu'elle eut entrée aussi.

   La réserve ressemblait beaucoup à la bibliothèque. Mais en plus petite, en plus vieille, en plus poussiéreuse et en plus sombre. Il n'y avait que très peu d'étagères mais toutes remplis d'un certain nombre d'ouvrages qui avaient l'air d'avoir fait leur temps. Il y avait des étagères peu fournies et d'autres pleines à craquer, cela dépendait des endroits. Cet endroit regorgeait de livres sur une multitude de choses surnaturelles qui se sont déroulés dans l'Histoire. Les vampires faisaient partis de cette multitude de choses surnaturelles. Au milieu de tout ça, une petite table en bois, avec trois chaises. Il n'y avait qu'une grande fenêtre pour éclairer les lieux. Pour casser le silence s'étant imposé, Frig déclara d'une voix assez rêveuse :

- Quand je m'ennuie, je viens ici. Il y a d'étranges bouquins dans cette pseudo-bibliothèque, c'est assez bizarre. On y trouve de tout... Son regard s'attarda sur les différents noms des premiers ouvrages qu'elle vit : Livre de sortilèges... Historique de l'alchimie... Contes folkloriques... Comment dresser son... euh... Adelheid fronça les sourcils. Enfin bref. Ici c'est une véritable mine d'or sur le surnaturel.

   Ce qui pourrait paraître étrange, c'est qu'elle ne s'étonna pas lorsque son interlocuteur lui apprit qu'il cherchait quelque chose d'assez « extraordinaire ». Frig aurait bien pu insinuer qu'il était fou, ou autre, mais non. Elle fréquentait l'anormal presque tous les jours, alors elle s'y était accoutumé. Elle n'en était pas blasé, encore, mais ne plus être étonnée de rien, ça ne donne pas toujours quelque chose de bon.

- Je me demande pourquoi ils ont planqués ça dans les archives... À croire qu'ils ne veulent pas qu'on tombe dessus. Fit-elle d'une voix énigmatique, emplie de doute. J'espère sincèrement que tu trouveras ce que tu cherches...

   Adelheid sourit. En espérant que ça l'aide, oui...