Dans un lieu peu habituel [PV Freija Walhalla]

S’était vraisemblablement un jour comme les autres pour Mach. Ce dernier était de retour à Seikusu depuis quelques jours, et passait le plus clair de son temps dans les rues, ou dans un bar à boire. En effet, il avait décidé de prendre quelques jours de vacances avant de se lancer sur un nouveau contrat. Pourtant, il ne quittait pas pour autant ses habitudes vestimentaires, et son port d’armes, qu’il dissimula sous son treillis. Il était aussi la clope à la bouche et déambulait actuellement dans les rues ensoleillées de la cité.

Cependant, cela ne faisait pas dix minutes que le mercenaire au repos avait quitté la brasserie à laquelle il avait prit son repas de midi, qu’il remarqua qu’il était suivit. Il soupira alors, marchant comme si de rien n’était alors qu’il se disait que cela devait encore être des gusses auxquels une de ses missions avaient causé du tord et qui préféraient s’en prendre à l’employé plutôt qu’au commanditaire.  En tout cas, le jeune homme poursuivit sa marche comme si de rien n’était, sachant que ses poursuivants ne l’attaqueraient pas dans une rue si fréquentée.

Il en profita d’ailleurs pour tenter de les distancer dans cette foule, avant de voir l’entrée d’une galerie d’art ouverte. Il sourit en se disant qu’il pourrait peut être les perdre en y entrant. Et aussitôt dit, aussitôt fait. Mach entra dans celle-ci, visiblement gratuite pour l’entrée, et se dirigea vers les toiles accrochées au mur. Tant qu’à se servir de cet endroit pour échapper à ses poursuivants, autant joué au client potentiel, ou à l’admirateur d’art tout du moins, pour ne pas attirer l’attention ou la suspicion des employés et du peintre s’il se trouvait présent.

S’est donc les bras croisés, puisqu’il s’était débarrassé de sa cigarette à l’entrée, puisqu’il entrait dans un endroit public, que le jeune homme regardait la toile qu’il avait devant les yeux. Celle-ci pour beaucoup aurait été un paysage de plus, mais, malgré certains détails qui laissaient penser à un débutant, cette dernière était tout de même très jolie, ou du moins selon les critères de Mach qui ne s’y connaissait pas spécialement en peinture, tout comme à l’art en général

La jeune Freija venait tout juste de débarquer dans cette nouvelle ville, encore trop inconnue pour elle pour s'y sentir parfaitement à l'aise. Depuis quelques jours qu'elle était là, elle ne connaissait encore presque personne, mis à part la locataire de son petit studio, ainsi que celui du local qu'elle venait de louer pour entreposer ses créations. Ainsi, jeune peintre, elle décidait pour la toute première fois de sa vie d'exposer ses tableaux au regard du public. Elle n'avait encore aucune idée de l'accueil qui lui serait réservé. Peut-être qu'ici, personne n'aimerait ce qu'elle faisait. Là où elle habitait dans sa ville natale, elle avait un petit public de connaisseurs, presque des fans. Mais ici, il lui faudrait recommencer de zéro. Et surtout, espérer que son talent soit suffisant pour faire tourner sa boutique. Si cela venait à ne pas fonctionner, il lui faudrait retrouver les petites expositions de temps à autre.

La boutique étant encore nouvelle et petite, la jeune fille y travaillait seule. C'était aussi seulement son second jour d'ouverture. Il lui en avait fallu quelques uns pour la décorer à sa manière, lui redonner une âme qu'il semblait tant manquer en ce lieu jusqu'à présent. Le premier jour d'ouverture, elle n'avait eue aucun clients. Mais ce jour-là, le bouche à oreille des passants aidant surement, plusieurs personnes entrèrent dans la boutique, simplement pour regarder. Cela lui suffisait amplement.

Freija avait affichée une dizaine de toiles sur les murs. Chacune était différente de l'autre. Il y avait des paysages, mais également une nature morte, un tableau abstrait, ainsi qu'un nu d'une jeune femme très belle. Elle n'aimait pas se cantonner à un style précis. Au contraire, elle se plaisait à toucher à tout.

Alors qu'elle était assise sur une chaise dans un coin, regardant ce que faisaient les différents spectateurs, elle remarqua soudain un homme entrer dans la boutique. Avec son treillis, elle le pris aussitôt pour un militaire. Il détonait dans ce cadre artistique, et elle s'étonna qu'un tel homme puisse apprécier l'art, son art. Elle le regarda longuement, espérant simplement qu'il n'était pas venu pour commettre un attentat ou quelque chose de semblable.

Pour fuir ses poursuivants, Mach était entré dans une boutique d’art, chose qu’il ne remarqua vraiment que le moment venu. Le lieu lui sembla d’ailleurs plutôt petit, et ne comportait qu’une dizaine de toiles, et quelques visiteurs. Bien sur, lui était loin de passer inaperçu, mais se fichait bien des regards des autres, qu’il pouvait tout de même sentir sur lui. La curiosité était après tout le principal défaut des Hommes, et quand s’était en plus quelque chose dont on n’avait pas l’habitude de voir, on avait tendance à s’en méfier même.

Mach, ne s’en préoccupa pas, et se dirigea naturellement, les mains dans les poches à présent, vers l’une des toiles. Il se mit alors à l’admirer en silence, ce dernier seulement briser par les bruits de pas des clients ou simples visiteurs. Mais, il ne lui fallut pas longtemps pour qu’un regard en coin, lui fasse découvrir une jeune femme, visiblement une adolescente de petite taille, assise sur une chaise. Celle-ci était d’ailleurs assez jolie, même si certains, contrairement au jeune homme, auraient dit que sa poitrine n’était pas assez développée pour être plaisante. Pour lui, elle lui allait très bien en tout cas, et rendait le reste du corps des plus harmonieux.

En tout cas, la jeune femme ne le quittait pas des yeux, lui faisant esquisser un léger sourire. En effet, était ce parce qu’il lui avait tapé dans l’œil, ou bien craignait il que ce dernier, par son apparence, lui attire des ennuis ? Il devait admettre que si ses poursuivants, qui ne daignaient pour le moment pas se montrer, se décidaient à le suivre ici, cela pourrait très bien être la seconde option qui deviendrait véridique.. Mach détourna alors son regard de la jeune femme, pour passer à la toile suivante, un portrait cette fois, qu’il se mit à contempler calmement. Et ainsi de suite, jusqu’à ce que ses pas l’amène près de la chaise de la demoiselle face à une autre toile.

- Je vous fait si peur que cela que vous guettez le moindre de mes gestes ?

Demanda le jeune homme calmement, en regardant la peinture, bien que la question semblait montrer qu’il n’y portait pas tellement d’attention, mais le faisait pour éviter d’attirer l’attention des gens sur lui plus qu’elle ne l’était déjà.

- En tout cas, si cela peut vous rassurez, je ne suis pas entré ici pour nuire à cette galerie d’art.

Ses paroles étaient sincères en tout cas, même s’il n’approfondit pas le sujet en donnant des raisons sur sa présence qui pourrait inquiéter la demoiselle.

La jeune fille continuait de détailler le militaire entré quelques instants plus tôt. Décidément, elle avait du mal à l'imaginer s'intéresser à l'art pictural. Il devait sans nul doute être entré pour une toute autre raison. Mais laquelle? Tout cela l'intriguait de plus en plus. Elle se demanda si elle ne ferait pas mieux d'aller le lui demander directement. Comme son regard se faisait insistant, il ne tarda d'ailleurs pas à la remarquer. Elle lui rendit alors son sourire, avec une légère moue, se demandant ce qu'il penserait de ces regards appuyés.

Elle continua néanmoins de l'observer, scrutant le moindre de ces gestes, prête à bondir e sonner l'alarme si l'occasion se présentait. Mais l'homme restait étrangement calme, continuant de déambuler au milieu de la boutique, regardant ses différentes toiles. Peu à peu, il se rapprocha d'elle, jusqu'à se trouver juste en face. Elle fut alors la première surprise d'entendre sa voix, sa voix qui s'adressait à elle. Elle eut alors tout d'abord un léger mouvement de recul sur sa chaise. Mais, se ressaisissant vite, elle osa le regarder, et lui répondre:

- Heu... c'est juste que... En effet. Vos vêtements, votre façon de regarder toujours au-dehors, je me demande simplement quelles intentions vous ont poussées jusqu'ici? Ne me faites pas croire que vous vous intéressez réellement à mes oeuvres?

Freija se détendit. Elle n'avait jamais eut peur de quiconque, cela n'allait pas commencer aujourd'hui. Elle réajusta les plis de sa jupe et se leva, allant juste à ses côtés, regardant la toile comme lui le faisait. S'il cherchait ainsi à ne pas être remarqué, sans doute avait-il ses raisons.

La jeune femme ne le quittait plus, et elle était soupçonneuse, même si ce n’était pas par crainte de voir ses toiles dérobées, ou du moins si s’était le cas, qu’il ne soit qu’un intermédiaire. Mais, lorsqu’il fut prêt d’elle, et qu’il prit la parole à l’attention de la demoiselle, dévoilant au passage qu’il avait remarqué les regards insistants de la demoiselle, cette dernière fut surprise et inquiète, comme si elle s’attendait à être agressée. Pourtant, les propos du jeune homme se voulaient rassurant, bien qu’il en faille plus pour celle-ci visiblement. Elle n’avait pas tord sur le fait que par moment, le mercenaire jetait un regard à la porte pour s’assurer que personne d’encore plus louche que lui, et donc ses poursuivants, n’entre.

- Et pourquoi quelqu’un comme moi ne pourrait pas apprécier de belles toiles de temps en temps ?

Demanda t il d’une voix calme, mais qui se voulait aussi un peu titillant pour la jeune femme. En effet, si elle acceptait un peu l’humour cela détendrait peut être la situation. Et en tout cas, elle se leva de sa chaise pour venir se placer aux côtés du jeune homme, qui put réellement constater qu’elle était de petite taille.

- Mais, vous avez raison, ne serait ce que sur le point que je ne suis pas un acheteur d’art du moins. Car cela serait du gâchis, puisque personne ne les verrait chez moi, et je n’y suis pas suffisamment longtemps en général pour les admirer en permanence.

Reprit-il pour donner en partie raison à la demoiselle, montrant tout de même qu’il les regardait tout de même quand elles étaient dans des lieux publics. Il omit d’ailleurs, et volontairement le sujet sur les véritables raisons de sa présence en ce lieu, puisqu’il ne voulait pas non plus impliquer d’autres personnes dans ses problèmes.

- S’est vous l’auteur de ces toiles ?

Demanda t il finalement, ne regardant la jeune femme, et admirant sa beauté d’un coin de l’œil, faisant de même vers la porte de temps en temps. Visiblement ses poursuivants l’avaient perdu, à moins qu’ils attendent dehors afin d’éviter les embrouilles inutiles eux aussi.