En Olympe, le soleil se levait toujours pour être brillant, et enlacer les corps divins d'un climat chaud, sans être torride. C'est pourquoi les jardins des Dieux étaient constamment emplis de fleurs, toutes plus magnifiques les unes que les autres, que Calliope ne manquait pas une occasion de cueillir pour orner sa chevelure au brun prononcé. Des fleurs roses ou rouges se démarquaient bien au milieu de sa cascade chocolatée, voire le blanc... Oui, en cette matinée, elle se sentait de porter du blanc! Le blanc, c'était clair, c'était joli. Et la journée promettait d'être assez lourde en Nexus, ville où la Muse comptait passer sa matinée.
Une fois les fleurs nécessaires à sa coiffure cueillies, la Déesse quitta les jardins des Dieux et gagna leurs thermes. Une journée ne pouvait commencer tant qu'elle n'avait pas pris de bain, et ne pouvait se terminer tant qu'elle n'en avait pas pris. Calliope étant une prêtresse de la grande Aphrodite, elle passait la majorité de ses journées en contact étroit avec des fluides corporels, pour son propre confort, il était donc indispensable d'être parfumée et propre au lever ainsi qu'au coucher. Une de ses consoeurs la rejoignit, comme chaque jour, et aida la Muse à se préparer pour sa visite chez les terranides. Autant elle appréciait gagner la terre, autant elle était dépourvue du moindre attrait concernant les choses moins pragmatiques de l'existence. Les plantes, en l'occurrence, dont on peinait à se procurer certaines variétés chez les humains. Bien sûr, Calliope aurait pu solliciter Perséphone, ou Déméter pour pallier à ses besoins... Mais c'était beaucoup moins amusant que de passer pour une sorcière aux yeux des crédules terranides.
C'est pourquoi après avoir passé une robe blanche près du corps, mettant en valeur ses courbes aguicheuses, ainsi qu'une cape de la même couleur et glissé les roses blanches cueillies un peu plus tôt dans ses cheveux, Calliope se téléporta dans Nexus. Une ruelle un peu à l'écart, déserte, fit l'affaire pour un point de chute. La Muse se pressa d'en sortir, et de gagner les grandes artères de la capitale du plan de Terra. C'était jour de marché, elle put donc flâner ici et là, jeter un oeil aux différents étals... Se faire plus ou moins plaisir aux yeux en somme, car même si certains bijoux ou tenues lui plaisaient, elle savait que les humains ne seraient jamais à même d'égaler les créations divines. Quoiqu'il en soit, elle finit par se rendre à l'herboristerie, but premier de sa visite.
La cloche signalant l'entrée d'un client tinta, peu de temps après, la gérante était aux petits soins avec elle. D'une, parce que Calliope l'avait aidée dans différents domaines, de deux parce qu'elle était aussi sa meilleure cliente. La Muse allait énoncer ses besoins et envies, lorsqu'une autre femelle dit son apparition dans la boutique. Et quelle femelle, par tous les seins! Les yeux de la Déesse s'ouvrirent légèrement plus grand en voyant de quels atouts la terranide était parée, la bosse au niveau de son entre-jambe ne lui échappant guère non plus, et ce malgré la robe!
Voilà qui était intéressant. La gérante n'était qu'herboriste, pas apothicaire. Elle connaissait les plantes, certaines de leurs utilisations, mais n'était pas guérisseuse. Calliope en revanche, c'était autre chose. D'une bourse de cuir, tenue par une ceinture de la même matière, la Muse tira une petite boîte en argent, ronde. Elle l'ouvrit, et une odeur de rose mêlée au parfum plus prononcé du citron s'en échappa. Elle s'approcha de la terranide, enduisant ses doigts du baume que contenait la boîte et adressa un sourire à cette dernière.
"Voilà une vilaine entaille, s'il en est... Laissez-moi faire."
La Muse referma la boîte et la remit dans sa bourse d'une main, avant d'attraper le bras meurtrit de Kannan. Elle appliqua ensuite le baume sur la plaie, en couche généreuse, et serra fort le bras de la furry pour le faire pénétrer. Quelques paroles, pseudo-magiques mais surtout afin de donner l'illusion qu'elle était bel et bien une sorcière et non une Déesse, plus tard et la plaie n'était plus. Ne restait que le sang, et une petite cicatrice, où la peau était plus claire. Calliope aurait pu faire disparaître cette entaille par la seule force de sa volonté, mais elle ne tenait pas à perdre le titre de magicienne. Ca aurait été affreusement compliqué à gérer. La furry devrait donc se contenter de cela.
"Et voilà. Tu n'as plus qu'à passer ton bras à l'eau!"