Quand le chaos règne [PV Brynhildr]

Mach se retrouvait à crapahuter dans les terres sauvages de Terra. La raisons, était qu’on avait demandé de l’aide à des mercenaires pour protéger des villages, dans un premier temps, puis partir à la poursuite de monstres et de démons. Enfin s’était ce qu’un homme qui l’avait rencontré à Nexus lui avait demandé. Celui-ci semblait apeuré et avait dit que l’ampleur de ses attaques n’avait encore été jamais vu, et que de plus en plus de villages en subissaient. Si bien que la population terrifiée n’avait d’autres moyens que d’appeler à l’aide.

L’homme en question qui avait recruté Mach, et sans doute beaucoup d’autres, avait avancé l’hypothèse que ces attaques n’étaient pas sans sens, mais au contraire préméditées, comme si quelqu’un tirait les ficelles de celles-ci, sans qu’on ne sache réellement quelles étaient ses intentions. Ainsi, le jeune homme s’était retrouvé mêlé à cette histoire, non pour la récompense, ou l’envie de faire justice, mais simplement parce que cela l’occuperait. En effet, s’était la seule mission intéressante qu’on lui proposa, et s’était aussi celle où il avait une totale liberté d’action, tant qu’il repoussait les assaillants. Même pas besoin de se préoccuper de ne pas causer de dégâts dans les villages, puisque pour la plupart de ceux qui étaient attaqués, ils avaient déjà subi beaucoup de destructions.

Ainsi, après s’être assuré de bien être équipé, avec un nombre de chargeurs conséquent, Mach avait quitté Nexus pour l’un des villages qui avait été attaqué. La route serait cependant longue, car l’homme lui avait dit qu’il aurait une bonne semaine de marche à faire avant d’atteindre le petit village. Le soldat avait donc prévu une bonne dose de nourriture et d’eau pour la route, qu’il se rationnerait tout de même pour en avoir le plus longtemps  possible, même une fois au village, puisqu’il ne saurait pas ce qui l’attendrait réellement.

Quand une semaine plus tard, il finit par arriver devant le village, il put constater l’état de délabrement, voir de ruine de la bourgade. Devant celui-ci on pouvait y voir plusieurs tentes, que cela soit celles des habitants qui ne pouvaient plus vivre chez eux, pour des raisons évidentes, ou celles de mercenaires arrivés avant lui pour protéger le village.

- Tiens en voilà un nouveau !
- Ouais, je pari qu’il ne va pas durer longtemps celui là. Actuellement, on en voit arriver qui se font tué à la première attaque.

Echangèrent deux hommes en voyant Mach arrivé. Celui-ci ne leur adressa qu’un bref regard, et vu leur état physique, il comprit que ce n’était pas de la fanfaronnade de leur part. En effet, ceux-ci étaient couverts de blessures récentes, soignées ou non d’ailleurs.  Et malgré leurs moqueries, leur expression faciale était loin de suivre leur parole. Ce qui laissa supposer à Mach, que les attaques que subissait le village étaient loin d’être des parties de plaisirs. 

- Ils n’ont pas du s’amuser longtemps !
- S’est pas peu de le dire avec une attaque par jour en moyenne ces derniers temps.

Mach se tourna alors vers un vieil homme, trop âgé pour marcher sans l’assistance d’une canne. Il semblait en avoir pas mal bavé lui aussi ces derniers jours, mais relativisait assez bien visiblement3

- Je suppose qu’on va pouvoir s’attendre à une attaque d’ici peu alors ?
- Oh, non, on devrait être tranquille à présent, ils ont attaqué à l’aube ce matin.

Suite à cette réponse le vieil homme montra une direction où les hommes les plus valeureux, ou ne voulant pas rester inactif, déblayaient les rues du village des dépouilles des montres, démons qu’ils entassaient sur un tas à la sortie du village pour les faire bruler par la suite. Alors que d’autres creusaient des tombes pour enterrer les mercenaires et villageois qui étaient tombés lors de la dernière attaque.

- Et je suppose que s’est la même chose sur tous les villages attaqués !
-En effet, on sait qu’une dizaine d’autre peuplades été attaquer, mais, il pourrait y en avoir bien plus qui furent rasés avant qu’on ne puisse se dire de résiste.

Le vieil homme paraissait drôlement calme malgré ce qu’l avait traversé. Mach avait pu voir d’ailleurs quelques coupures montrant qu’il avait sans doute lui aussi participer aux premiers affrontements.

- Et vous sauriez si quelqu’un a décidé d’organiser les défenses ou si s’est chacun fait comme il veut ?

La, le vieil homme soupira, répondant par la même occasion à la question de Mach, qui comprit donc qu’aucune organisation n’avait encore été mise en place pour tenter d’améliorer la défense du village. Chose qu’il aurait pu deviné en ne voyant aucune barricade, ou protection visant à empêcher les monstres de pénétrer le village. Cependant, il fallait bien reconnaitre que leur nombre actuel n’aurait sans doute pas permit une telle entreprise.

-Hum…

La tête blonde de la Walkyrie se secoua de droite à gauche. La situation n'était pas des plus brillantes, par les moyens dont elle disposait pour "admirer" les vacations mortelles des plans de Terra et de la Terre, elle voyait que la situation était critique sur le premier des mondes. Des démons partout, des morts qui s'entassent… Une distraction exceptionnelle et elle restait confinée au palais d'Odin sans pouvoir bouger! Quelle injustice!

De colère, elle donna un coup dans son miroir d'eau, créant des ondes multiples qui suffirent à faire se dissiper l'image et les sons de lames qui s'entre-choquent, soit autant de provocations que faire se pouvait pour l'apparente jeune femme. Elle roula sur le dos et glissa sa main sous sa tête, ses yeux se perdant dans l'immensité de la voute céleste, plafond de la demeure des Dieux. C'était un spectacle magnifique assurément, comme tout ce qui pouvait être divin. Qui pourrait se lasser de contempler une aurore boréale, qui serpenterait sur un fond bleu marine à violacé, où autant d'étoiles pointaient comme si le ciel avait été tâché? Et bien, peut-être quelqu'un qui se repaissait du même spectacle depuis des millénaires? Probablement.

Mais il paraît selon certains dictons que tout vient à point à qui sait attendre. Si Brynhildr sait attendre? Rien de moins sûr, on a rarement vu guerrière aussi impatiente que celle-ci, mais pour le destin, ses soupirs exaspérés et sa morosité croissante due à l'obligation de rester à l'écart ne semblent pas avoir joué dans la balance. En effet, alors qu'elle paressait, une fois encore, un tintement familier se fit entendre. Celui d'une armure en mouvement. Comme montée sur ressort, elle sauta sur ses pieds et laissa sa bouche s'ouvrir en grand. Certaines de ses sœurs s'envolaient, toutes armées et ayant toutes passé leurs rutilantes armures… Et elle? Elle était encore vêtue de lierres, tenue dont elle ne se départit pas dans le palais Céleste, à la traîne, comme toujours!

D'autant plus rageuse, mais du coup extrêmement stimulée, elle se mit à courir vers les quartiers qu'elle partageait avec ses homonymes et s'empressa de passer son armure la plus saillante, et surtout la plus confortable, pour pouvoir se battre longuement. Brassards et gants métalliques furent donc enfilés, cuissardes et espauliers assortis également, avec un pagne de tissu léger pour ne pas entraver les mouvements. Bottes métalliques lourdes pour faire mal peut importe où elles iraient se loger, la force que lui conférait son statut de Walkyrie la laissant, de toute façon, se mouvoir avec comme s'il eut été question de pantoufles, et enfin, les armes. Une lourde épée, impressionnante de par sa taille, glissée dans son fourreau pour l'heure, un large bouclier stylisé dans une main, et une hallebarde dans l'autre. Si besoin, elle serait à même s'en matérialiser de nouvelles sur demande, mais cette apparente jeune femme là aimait la poudre aux yeux et imposer.

Ainsi parée, Brynhildr était prête à affronter des légions de démons. Excitée comme une puce, elle sortit en courant des quartiers des guerrières avec les autres retardataires, manquant plusieurs fois de tomber tant son empressement était grand, et laissa ses magnifiques ailes blanches se déployer la soulever du sol pour la conduire jusqu'au plan de Terra. Plutôt que de se jeter directement dans la mêlée comme une furie et de tomber sur des adversaires inintéressants, car à moitié morts, elle préféra plutôt rejoindre une petite bourgade, la première qui entra dans son champ de vision, et s'y arrêter pour prendre part aux affrontements, dès le début.

C'est donc ainsi que, levant d'importants courants d'air de part le battement de ses ailes impressionnantes, elle posa le pied sur la place centrale du petit village où Mach Bonin s'entretenait avec un tiers. Une fois ses ailes rabattues dans son dos et dissimulées par sa magie, Brynhildr leva le casque ailé, qui permettait sa reconnaissance en tant que Walkyrie, et jeta un œil aux environs. Des visages effrayés, à moitié dissimulés, se demandant sans doute si elle était un nouveau démon… D'autres, un peu plus courageux, qui tentèrent de lever une arme dans sa direction. Si la bouche couleur pêche de la jeune femme commença par s'étirer en un sourire à la vue des plus couards, elle gratifia l'assemblée la moins peureuse d'un bruit caractéristique du dédain qu'ils lui inspirèrent.

-Tsss…

Elle haussa les épaules et planta sa hallebarde dans le sol, avant de s'accroupir. Elle récupéra un peu de terre meuble et s'en badigeonna légèrement les mains. Pourquoi? Pour éviter qu'elles ne deviennent moites, et donc assurer sa prise en main. Elle reprit ensuite son arme et fit quelques pas en avant.

-Je vous déconseille fortement de vous en prendre à moi lorsqu'ils attaqueront. Ou même de vous situer dans mon périmètre direct.

Elle lança un regard éloquent à ceux qui la regardaient et prit le chemin des abords du village, encore déserts. Si elle pensait tous les vaincre seule? Non. Elle en serait capable bien sûr, ça n'était pas une créature céleste pour rien, mais ces gens se battraient pour défendre leur village alors ils lui en piqueraient forcément. Cependant, elle comptait tout de même en massacrer le plus possible… Et rien ne serait se mettre en travers de sa route.

Mach avait donc rejoint l’un des nombreux villages qui avaient, et risquaient toujours de subir des attaques. Il avait pu voir de nombreux dégâts matériels, et humains sans qu’il ne cherche cependant à compter les morts et les blessés. Il avait entendu certains commentaires sur son arrivée, sans trop y prêter attention, alors qu’il constatait une défense déplorable du village. En effet, aucune tentative de clouer l’ennemi sur place par la création de barricade, ou la pose de piège par exemple n’était visible.

Pourtant, suite à son premier commentaire, et pensant ne pas avoir d’auditoire, Mach serait surprit de voir un vieil homme lui répondre. Ce dernier échangea alors quelques mots avec lui, et il put ainsi apprendre qu’il n’y avait donc pas de réelle organisation défensive. Etait ce parce que personne ne voulait prendre ce genre de responsabilité ? Où encore se soumettre à celle de quelqu’un d’autre ? S’était fort probable quand on sait que la plupart des mercenaires étaient aussi des chasseurs de primes. L’ancien soldat alors, surtout qu’il se dit que jouer les chefs risquait fort d’être mal vu, s’il décidait de donner des ordres pour améliorer la protection du village et donc leur efficacité à repousser la première invasion.

S’est quand il se décida à aller voir ce qu’il pourrait commencer à faire dans ce but, avec le petit espoir que d’autres l’imiteraient, qu’une jeune femme en armure, assez légère, descendit des cieux avec de grandes ailes blanches qu’elle fit disparaître. Cela attira naturellement le regard, et le silence autour de la place du village, alors que des visages inquiets regardaient la demoiselle qui ne semblait guère s’en préoccuper. Elle ne fut pas plus inquiète lorsque certains prirent leur courage à deux mains pour lever leurs armes dans sa direction.

- Hmm, étrange cette nouvelle arrivante… !
-…On dirait un Walkyrie…

Répondit le vieil home à ses côtés, qui au lieu d’être surprit comme Mach qui ne savait guère ce que s’était, ou du moins ne croyait pas à leur existence auparavant, en ne pensant qu’il ne s’agissait que de mythes. L’homme, quant à lui semblait être en admiration devant la jeune femme qui s’éloigna après avoir menacé ceux qui avaient levé leurs armes.

- Faut s’attendre à tout en tout cas….
- En effet, avec elle, notre chance de survie est beaucoup plus grande à présent.

Le vieil homme semblait se réjouir de l’arrivée de cette Walkyrie, et cela fit sourire Mach, qui la regarder se diriger vers l’entrée du village. En tout cas sur ce point, il était loin de remettre en doute la véracité de ses paroles. En effet, dans les mythologies nordiques sur Terre, elles étaient les guerrières d’Odin, et leurs prouesses martiales étaient remarquables. Le mercenaire se dit qu’il pourrait donc voir celles-ci à l’œuvre.

Il remercia le vieil homme et se dirigea à son tour vers la sortie du village, où était Certains hommes le virent et se dirent qu’il allait rejoindre la Walkyrie, et ils auraient raisons. Certains dirent qu’il était fou, et ils auraient peut être raisons, mais, savoir pour qu’elle raison elle était là, bien que cela soit évidente, n’était pas si mal, et s’était surtout bien mieux que d’être inactif en attendant la prochaine attaque.

- Si vous cherchez l’ennemi, il parait qu’ils ne reviendront pas avant demain. Enfin si ce qui a été vu jusqu’ici sur leurs fréquences d’attaques s’avère correct.

Dit le jeune homme en arrivant par derrière, vers la jeune femme, s’arrêtant finalement à ses côtés

Ce ne fut pas un sourire, pas même un signe d'acquiescement, qui accueillit l'humain lorsque celui-ci eu l'audace de se présenter devant Brynhildr, non. C'était bel et bien un coutelas, soit un petit couteau, aussi tranchant qu'une lame de rasoir et luisant comme s'il eut été neuf. D'où venait-il? C'était la guerrière qui l'avait matérialisé entre ses doigts, alors que sa main, dans un geste vif, venait le caler, consciente qu'il serait à temps au bout de ses doigts, tout contre la gorge du mercenaire. Dans quel but? Celui de tenir à distance le dénommé Mach Bonin et lui interdire d'envahir son espace vital. Pas de proximité avec les humains, ils sont trop fragiles. Seuls les héros pouvaient tenir le coup. Et aussi fort soit cet homme, il n'avait pas les épaules pour être un héros.

La tête de Brynhildr se tourna vers l'intrus, apparemment indifférente, tandis que sa seconde main se posait sur son torse. Son bras, inflexible et aussi sûr que s'il avait été question pour une mère de tenir son petit, tenait toujours en joue « Monsieur le donneur de bons conseils », pour le dissuader d'esquisser le moindre mouvement. De concert, elle retira la lame, libérant ainsi son captif de sa menace, et le repoussa violemment de l'autre main. Elle se leva ensuite, ses ailes apparaissant brièvement pour la surélever rapidement, et lui permettre de dominer Mach de toute sa taille, voire même plus, alors elle tonna.

- On ne m'approche pas, humain!! 

La voix claire et forte de la guerrière retentit et résonna, ce qui ne sembla pas la troubler le moins du monde. Si elle avait ne serait-ce qu'écouté ce que Mach était venu lui dire? Bien sûr. Elle avait enregistré l'information superflue, car déjà connue par les services de la marre du palais d'Odin, mais avait noté comme cette créature chétive avait voulu bien faire en la prévenant. Le fait est qu'il lui avait manqué de respect en venant se mettre à son côté, sans la moindre autorisation préalable de la Walkyrie. Elle n'était pas seulement qu'une combattante divine. Elle était aussi considérée comme une déesse mineure, et toute légère que puisse-t-être Brynhildr, elle détestait voir ses inférieurs lui manquer de respect. Raison pour laquelle sa réaction avait été quelque peu violente, mais elle n'en éprouva aucun remord, pas plus que de regrets.

Colérique, elle toisa l'humain qu'elle dominait avant de reposer pied à terre et de faire disparaître ses ailes.

- Que cela te serve de leçon... 

Le coutelas disparu, et le regard de la guerrière, loin de se radoucir, se durcit d'avantage encore. Elle qui était venue pour se battre, voilà qu'elle devrait jouer les nounous à rassurer des enfants ayant peur de leurs ombres... La langue de l'apparente jeune femme claqua dans sa bouche d'impatience.

Elle n'avait pas le choix de toute façon, il lui faudrait patienter jusqu'à la prochaine rixe, jusqu'à la prochaine attaque des démons. C'était cruel pour les humains, mais elle espérait intimement que pour une fois, les mécréants changeraient leurs habitudes... Et alors, ils tomberaient sur Brynhildr... Et pas de quartiers... La Walkyrie poussa un profond soupir et délaissa son armure scintillante pour un pantacourt de toile ample, et une demi chemise de lin blanc, serrée autour des épaules et sous la poitrine, pour lui laisser le plus de mobilité possible en prenant le moins de risques de voir son tissu accroché. Dans sa main gauche, une pelle se matérialisa, elle la lança aux pieds de Mach. Dans la droite, une hache d'une taille assez impressionnante. Elle se retourna et désigna le mercenaire de l'index.

- Toi... Va chercher tes amis les autres humains et creusez des fosses autour du village. 

Cela dit, elle sourit d'un air moqueur, se moquant de quoi elle seule le savait, balança la hache sur son épaule et partit en bordure du village pour aller couper du bois dans la forêt attenante.

Après la discussion avec le vieil homme, Mach, contrairement aux autres soldats, et autres manieurs d’armes, se dirigea vers la Walkyrie, qui avait rejoint l’entrée du village, se préparant à réceptionner la prochaine à elle seule. Et elle semblait prête à le faire toute seule dans son « arrogante » position. Le jeune homme avait donc prit la parole pour l’informer que l’ennemi n’était pas prévu pour tout de suite. Mais, la seule chose qui l’accueillit fut une lame sous sa gorge, qui le fit s’arrêter net. Sa surprise était plus liée à la rapidité du mouvement que la menace en elle-même.

La jeune femme ne tarda pas à le repousser et prendre un peu d’altitude, en lui demandant d’un ton froid de ne pas s’approcher. Comme s’il allait obéir, même s’il ne se rapprocha pas plus d’elle, il ne comptait pas non plus rebrousser chemin pour se mettre à l’abri du village.

- Comme vous voulez.

Se contenta t il de dire avant de s’appuyer contre les débris d’une maison qui avait du être détruite lors d’un précédant combat. Sa voix n’avait rien laissé transparaître de particulier, hormis peut être de l’indifférence, alors qu’il tourna son regard vers les étendues sauvages, guettant un signe d’attaque quelconque, même s’il savait que s’était peu probable. Cela rendait l’action comme une simple occupation donc. Ainsi, il n’écouta presque pas la nouvelle remarque, manquant d’en sourire même. Car peu lui importait qu’elle soit liée à un Dieu ou non, chose auquel le jeune homme n’avait jamais prêté attention. D’ailleurs à quoi bon vénéré un Dieu qui ne vent jamais en aide à ses serviteurs humains. Pour lui ce n’était qu’une illusion, car combien de croyant sur Terre voyaient leur croyance tombée à l’eau car aucunes de leurs prières n’est écoutées. Lui, il se débrouillait par lui-même, et ne comptait sur personne d’autre pour mener sa vie comme il l’entendait.

Puis, un bruit sec attira son attention vers ses pieds, alors qu’une pelle s’y trouva. Levant le regard sur la Walkyrie, alors que celle-ci lui demandait d’aller chercher les autres mercenaires pour creuser des tranchées. Il se mit à sourire, avant de répondre.

- Et vous croyez qu’ils vont m’obéir comme çà, alors que je viens juste d’arrivé ?

Dit-il sur un ton un peu moqueur, mais juste. En effet comment des personnes se battant depuis déjà plusieurs jours, et sans organisations allaient ils accepter d’obéir aux ordres d’un nouveau venu. Non, ceux-ci allaient plutôt lui rire au nez, et n’en faire qu’à leur tête, et jouer des poings n’y changerait probablement rien. Mais, en voyant la Walkyrie s’éloigner vers un bois tout proche, sans savoir ce qu’elle comptait faire, il se dit qu’elle se ficherait bien de ce qu’il se passerait au village, et il soupira en se redressant pour retourner à l’intérieur du village. Retrouvant alors le vieil homme à qui il avait parlé en arrivant, il le rejoint

- Vous avez des pelles quelques part ?
- Cela devrait pouvoir se trouver pourquoi ?
- Pour creuser des tranchées et des fosses bien sur.

La conversation sembla attirer l’attention de certains des soldats environnants alors que le vieil homme comprenant le côté défensif de l’idée partit à la recherche de matériel

- Et à quoi creuser va servir ?

Demanda l’un d’eux avec un ton montrant que s’était une perte de temps. Mach se tourna alors vers lui.

- Les fosses à faire des pièges pour les assaillants, alors que les tranchées nous donneront des position défensives plus efficaces, avec des postes de tirs mieux protégés.
- A quoi bon, puisque le village ne tiendra pas longtemps.
- Alors pourquoi te bats tu ici, si tu sais que tu es destiné à mourir hein ?

Dit-il calmement en regardant le second homme qui avait répondu. Celui-ci sembla d’ailleurs perplexe avant d’enchainer.

- Et pourquoi devrions nous obéir à tes ordres blanc bec ?
- Parce qu’un abruti comme toi n’a pas su organiser les défenses du village, et la laisser dans cet état face aux attaques. Combien de temps pensez vous tenir sans mettre en place un réseau défensif efficace ?

Et alors que l’homme s’empourprais de colère face à l’insulte qu’il venait de recevoir, et que d’autres l’imitèrent, en semblant mieux se contenir tout de même. Certains se mirent à cogiter, sans doute les plus jeunes des mercenaires qui n’avaient encore que peu d’expériences du combats, et finirent par suivre le vieil homme qui souriait face à la situation, sans cesser ses recherches.

- Tu crois que je ne sais pas me battre ?
- Loin de moi cette idée. J’ai juste dit que dans ces circonstances, se battre pour sa propre pomme, sans tenir compte de ses alliés du moment et du but de la mission s’est être mal organisé.

Répondit-il semblant un peu désarçonné l’homme, qui ne se calma pas pour autant, n’ayant visiblement pas réussi à faire la nuance de la critique. Cependant, il ne chercha pas à provoquer la bagarre, et pesta simplement alors qu’il vit que de plus en plus de mercenaires se préparaient pour aller creuser des tranchées et fosses autour du village.