Le Grand Jeu - Forum RPG Hentai

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Le sol est vraiment amusant à ce point ? -pv-

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Malahel Yaldabaoth

E.S.P.er

Le sol est vraiment amusant à ce point ? -pv-

mercredi 22 septembre 2010, 05:33:48

À peine sorti d’un sommeil débordant de rêves portant sur l’enfance, des songes dans lesquels il était  redevenu un enfant,  pouvant argumenter avec les autres jeunes et faire pleurer les adolescentes. C’était toujours pareil,  il se réveillait dans la peau d’un homme condamné à être.
Son champ de regard reste fixé sur de vieux enfants à quelques mètres, en face de lui. La jeune est fascinée par l’enfant, il est évident pour un être ayant encore des yeux pour observer, qu’elle ne demande rien de plus que d’être une partie intégrante de sa réalité. Par contre, celui qui allait un jour réaliser la difficulté de la chose, semblant ignorer l’amour que cette dernière lui portait. Malahel pouvait parfaitement le voir, pas qu’il y avait un changement dans la matière de cette dernière, il savait simplement encore comment regarder. L’enfant ne faisait rien d’autre qu’ignorer, et fixer le sol. La surface avait telle vraiment une texture qui méritait qu’on s’y attarde aussi longtemps ? Le plus triste était pour elle, elle ne faisait que fixer le seul. Voulant répandre le bonheur dans le cœur des futurs adultes qui allaient peupler le monde, l’endormi décida qu’il n’était pas en son devoir, mais bien dans ses capacités, d’aller influencer la situation. L’enfant allait sûrement un jour se souvenir de l’homme qui lui avait enfin fait atteindre le bonheur. Il s’approche du futur couple, vient déposer sa main sur la tête du garçon. Cet enfant effrayé n’a aucune véritable réaction, complètement habitué à la violence du monde, il est persuadé que c’est sa fin. D’un ton impérieux et grandiose, au point que n’importe qui n’ayant rien de mieux à faire puisse l’entendre, des mots sortent de la bouche du kidnappeur;


''Pourquoi fixes-tu le sol ? est-ce qu’il est vraiment si intéressant ?  (Il était particulièrement fier de sa tournure de phrase). Regarde la, lève toi, et lève les mains vers le ciel pour effacer les nuages. Le jour est venu. Elle brule comme le soleil, mais si tu attends trop longtemps, le feu va s’éteindre au vent. ELLE EST TOUT CE QUE TU VEUX''

Le jeune, étant assez vieux pour comprendre le discours, réalisait parfaitement ce dont l’homme parlait. Il rectifia l’erreur , en quelques secondes , ce n’était que sa sœur qu’il devait surveiller pendant que sa mère travaillait. Désignant une femme de la tête, Malahel suit la direction et pose les yeux sur une femme. Sans vouloir la juger par son apparence, il pouvait deviner que c’était une travailleuse sexuelle des plus matinales. Le cœur de l’homme était complètement renversé, cette femme était une sainte. Même si elle était usée, même si elle avait survécu à la zone de combat qui était aussi sa terre promise, elle trouvait toujours le moyen d’aller avaler le stress des hommes. Simplement, pour offrir à ses enfants, quelque chose, n’importe quoi qui était à sa portée. Il avait presque envie de pleurer, l’enfant ne réalisait sa chance dans la malchance. Parmi tout les gens dégoutants, il était sorti de l’utérus d’une reine. Il souhaita bonne vie à l’enfant en lui rappelant que toutes les entités étaient complètement égales, que tout ses rêves étaient à portée de mains. Ce qui était triste c’est qu’il n’y croyait pas vraiment. Il avait eu la chance d’avoir été élevé dans les hautes strates, il serait probablement rempli de haine si ce n’était pas le cas.

Il se passe une main dans le cuir chevelu et fixe le ciel pendant quelques minutes. Au point que c’en était devenu le ciel qui le fixait. Il repose son  regard vers la foule, une masse indécise. Les cris des esclaves, les rires des enfants; Les rêves brisés, l’avenir prometteur, c’était la ville des contradictions. C’est à ce moment qu’il réalise sa position, il avait, sans vraiment le remarquer, fait d’un simple banc de pierre; une scène . Par contre, il ne voulait pas vraiment déranger les gens, en ce matin. Il n’avait jamais été du genre à les laisser rentrer au plus profond de lui-même, mais il devait les avoir de son coté. 

Un homme passe avec une esclave fraichement détruite. Malahel se présente à l’homme comme un propriétaire de maison close voulant racheter la pièce de viande qu’il trainait dans les rues. Il offrit un énorme prix, pour une esclave, qu’il aurait probablement pût payer. Il avait vraiment l’intention de redonner sa liberté à cette dernière. Le propriétaire ne daigne même pas répondre, poussant le libérateur au sol.  Ne voulant pas causer de scène, il attend que l’esclavagiste parte (ce qu’il fait presque directement après avoir libéré le chemin) pour se relever. Il nettoie la poussière de ses vêtements, regarde autour de lui, et réalise que le spectacle n’avait été digne de l’attention de personne. Il ignore si il doit être heureux ou non. Tout ce qu’il sait c’est que dans la tête de l’esclave, QUELQU’UN s’était intéressé à son bien. Il la regarde partir au loin pour finir sa vie, le monde était donc toujours le même.

« Modifié: mercredi 22 septembre 2010, 05:43:15 par Malahel Yaldabaoth »

Selene

Créature

Re : Le sol est vraiment amusant à ce point ? -pv-

Réponse 1 mercredi 22 septembre 2010, 18:10:33

       Selene observait une femme depuis un petit moment déjà. Elle était belle, mais l’immortelle n’éprouvait ni désir, ni jalousie. Elle restait seulement là, à la regarder, inexpressive. Son visage était frai et doux, transpirant une jeunesse qu’elle n’aurait jamais dû garder. Ses traits fins étaient figés, mais pourraient exprimer une certaine candeur si on les laissait faire. Le tout agrémenté d’une peau albâtre, contrastait avec les cheveux obsidienne qui encadraient le visage. Son corps était sans doute aussi parfait que son faciès délicat ; aucune idée puisqu’il était caché derrière une serviette blanche, même si les règles de la continuité le laissait supposer.

       Une jeune fille des plus banales, donc. Il n’y avait aucune raison pour que l’immortelle s’y attarde plus que de mesure, car une adolescente qui semblait tout juste majeure n’avait rien qui puisse l’intéresser. Seulement, Selene était fixé sur ses yeux. D’une couleur prune dans la pénombre de la pièce, ils étaient fixés sur Selene et elle aurait très bien pu rester cent ans à regarder cette fille, que son corps n’aurait pas changé. Seuls ses yeux en avaient le pouvoir. Le miroir de l’âme portait bien son nom car à l’instar de cette dernière, il était le seul à pouvoir évoluer dans le temps. Et quelle évolution ! Ces deux mires étaient les seules parties de son corps qui fait qu’on ne peut pas la qualifier de gamine. Sans âge et sans substance. C’était la seule chose qui était dépourvu de vie chez cette toute jeune fille.

       Selene quitta enfin son imposant miroir ovale des yeux et se leva du lit où elle était assise depuis plusieurs minutes. Elle retira l’ourlet de sa serviette blanche qui se détacha et glissa sur son corps, le laissant à nu. Ses vêtements furent enfilés à la va vite. Rien de choquant, ni d’original ; une simple bande tissu pour cacher sa poitrine, une autre pour ses hanches, une veste et une sorte de jupe fendu des deux côtés. Pas d’armes. Selene ne comptait pas travailler où se mettre en danger. Elle n’avait donc aucune raison de se sentir menacer.


       La jeune fille marchait dans les rues de la capitale maintenant. Les rayons du soleil de midi perçaient parfois les mèches de ses cheveux et venaient agacer ses mires améthyste qui se détournaient de l’astre diurne ; signe de soumission commun à tous. Un masque d’impassibilité sur le visage, elle marchait à vive allure et avec assurance vers ce qui semblait être un objectif déterminant. Pourtant, l’immortelle était tout ce qu’il y avait de plus oisif. Elle n’avait strictement rien à faire et comptait s’adonner à son activité favorite des grands moments d’ennui : l’étude de société. Outre le titre on ne peut plus pompeux, il s’agissait simplement de se mêler de ce qui ne la regardait pas et d’écouter la vie des autres qui semblaient être beaucoup plus passionnante que la sienne.
        Selene trouva donc un coin d’ombre à l’abri d’une façade et s’assit en tailleur sur le sol poussiéreux. Ses paupières se scellèrent pour exacerber ses autres sens et elle se mit à écouter. Elle entendait un client qui marchandait avec un cordonnier le prix de la réparation de ses souliers, les discussions des passants, les pas des promeneurs qui passaient dans la rue… et cætera. Ce concentré de vie suffisait à l’occuper pendant un certain temps.

       L’immortelle capta des mots. On aurait dit une harangue d’un acteur de théâtre. L’un de ses yeux s’ouvrit paresseusement pour s’assurer qu’elle n’avait pas manqué le début d’une pièce jouée sur la place publique. Apparemment non, il s’agissait simplement d’un optimiste qui semblait vouloir transmettre sa passion. Aussitôt vu, aussitôt jugé, et ce, même s’il n’y a pas assez d’éléments pour le faire correctement. Selene était comme ça. Pour elle, il s’agissait d’un idiot qui tente désespérément d’être contagieux. Heureusement, que le gamin lui avait remis le cerveau à l’endroit.  Ce coup du sort la fit d’ailleurs légèrement sourire. Les déboires des autres étaient si divertissants.

       La jeune fille ouvrit finalement les yeux et les posa sur l’homme qui se mettait maintenant à fixer une catin famélique. Elle était répugnante et un sentiment de supériorité gonfla sa poitrine. L’immortelle ne tenta en aucun cas de l’arrêter, car ce sentiment avait tout à fait lieu d’être. Selene était bien supérieur à cette femme selon des critères communs à tout le monde. Quand à tous ceux qui prônent l’égalité, ce n’est qu’une farce pour faire croire aux inférieurs qu’ils ont une chance. En effet, il y a « supériorité » car il n’y a pas « égalité ». Il n'y a pas « égalité » car il n’y a pas « perfection ». Les entités ne seront jamais égales car elles ne sont pas parfaites. Une pomme n’en vaudra jamais une autre alors ce serait aberrant qu’il n’en soit pas de même pour les humains. Seul deux perfections peuvent être égales. « 1=1 », ça c’est une vérité.
       Bref, tout ce baratin philosophique pour dire que Selene pouvait considérer cette espèce de vagin sur patte comme bien inférieure à son auguste personne et donc elle pouvait se permettre d’afficher un profond mépris envers elle. C’était aussi vrai pour l’esclave que le jeune homme tentait de libérer. Enfin, c’est ce que Selene supposait puisqu’il mentait en affirmant être proxénète – il n’avait vraiment pas le profil – et puis parce que vu ses airs de bon samaritain il ne l’imaginait pas avoir une esclave.

       Lorsque le propriétaire agacé repoussa le jeune homme, l’immortelle se releva d’un bond. Surement pas pour venir l’aider à se lever mais au cas où il y aurait du grabuge. Sur Terra on était jamais sûr de rien. Les conflits pouvaient se résoudre pacifiquement ou finir en bagarre mais la différence avec la terre, c’est que les abrutis capables de réduire un quartier en cendre en récitant une litanie n’étaient pas si rares que ça. Fichu magie !
       Finalement, il ne se passa rien et quitte à être debout, autant s’approcher. Selene franchit donc les quelques mètres qui la séparait de l’homme et s’arrêta derrière son épaule droite.

       Bonjour, s’introduit-elle d’une vois presque candide. Excusez ma curiosité monseigneur mais… Que faites-vous ?

       Selene aurait tout aussi bien pu lui dire qu’il agissait comme un idiot et qu’elle serait ravi de lui fournir le tome 1 des « rudiments de la vie en société » mais elle préféra utiliser la méthode douce, se servant copieusement de son visage juvénile pour passer pour une femme sans objectifs précis. Curieuse, impressionnable et n’ayant pas l’air de saisir toutes les subtilités de la vie. Voilà à quoi ressemblait Selene qui fixait ses yeux violine sur le jeune homme.
« Modifié: jeudi 23 septembre 2010, 09:21:37 par Selene »

L'immortalité rend dingue...

Malahel Yaldabaoth

E.S.P.er

Re : Le sol est vraiment amusant à ce point ? -pv-

Réponse 2 mercredi 22 septembre 2010, 23:48:24

Il venait d'être défait par la société, il avait affronté les mœurs de la ville et tout ce qu'il en avait tiré était l'écrasement sur un mur invisible. Par contre, ça ne l'affectait que trop peu. Il aurait aimé pouvoir faire entrer la rage en lui et simplement déconstruire la cage thoracique de l'homme, le faisant ainsi succomber sur place, mais il n'en voyait pas la pertinence. Il se releva, car il ne pouvait pas rester couché au sol pendant des heures. C'est à ce moment qu'une voix se fit entendre derrière lui. Ne considérant pas que son spectacle avait attiré l'attention de personne, il en déduit pendant une dizaine de secondes que ça ne s'adressait pas à lui. Tournant la tête pour assurer la véracité de sa théorie, il réalise qu'une jeune qui venait tout juste de sortir de l'enfance était devant lui. La candeur de l'innocence, il était presque touché de la voir. Quand elle lui demanda ce qu'il fait, il expliqua en accompagnant son discours de mouvements extravagants qui n'avaient aucuns liens avec qu'il disait.

''Ce que je fais ? Je fais plusieurs choses. Par exemple, en ce moment, je respire par mes narines tout en répondant à cette question. (Il imite le mouvement de l'air dans ses poumons avec ses mains).''


Il savait parfaitement que ce n'était pas une réponse satisfaisante, qu'elle allait sûrement entrainer un regard déconcerté et un abandon.  Il se gratte le menton pour donner l'impression qu'il cherche la réponse la plus exacte et précise.


''Par contre, je me doute que tu réalisais que j'étais en train de respirer. Pour préciser ce que je faisais, j'étais sur le point d'acheter sa liberté à cette jeune...(Il la cherche du regard pour la désigner, mais elle n'est plus dans le champ de vision, depuis longtemps). Vois-tu, l'esclavage est une activité flétrie qui n'entraine que la haine. Convenons-en, n'est-ce pas ? Si je pouvais les libérer, autant les hommes que les femmes, je le ferais. Je leur donnerais l'amour qu'ils n'ont jamais eu, par contre, je suis condamné à observer la situation.''

Ensuite, réalisant qu'il n'avait même pas observé son interlocutrice. Il approche son visage de quelques centimètres pour mieux observer. Bien qu'il n'était pas retenu par des pulsions aussi vulgaire, il ne pouvait qu'avouer qu'elle était assez agréable à regarder. Il ajouta donc ce conseil.

''C''est pourquoi il serait mieux pour toi de ne pas pas approcher des inconnus de façon aussi candide. Je ne suis pas celui qui poserait l'acte, par contre, tu dois comprendre que pour plusieurs tu n'es qu'un morceau de viande à partir duquel il y a un profit à faire.''


Il fait une rotation sur lui-même en levant le bras, comme si il voulait désigner l'univers entier. Il parla encore plus fort pour être certain que cette dernière leçon soit implantée dans la tête de tout les gens présents.

''Dans un système animal, certains croient que le seul moyen de survivre est par la violence. Ils ne réalisent pas que rien n'est vraiment important. C'est un puritanisme de la chair, où nous n'avons que d'autres choix d'accepter ce qui existe comme la seule réalité possible. Nous pouvons manipuler la réalité, dans l'union contre la BÊTE.''

Certains lui hurle de cesser de parler, d'autres regardent la scène avec rire, mais, rien n'affecte l'homme. Dans son regard une passion égalitaire règne, et comme si c'était une signature orale il termine.

''Malahel Yaldabaoth...''

Selene

Créature

Re : Le sol est vraiment amusant à ce point ? -pv-

Réponse 3 jeudi 23 septembre 2010, 13:01:14

       L’homme se moquait-il ouvertement d’elle ou bien était-il plus atteint qu’elle ne le pensait au premier abord ? Sa réponse sur la respiration était digne d’un… Selene ne trouvait même pas de mot… « Fou » peut-être ?  Quoiqu’il en soit, elle manifesta son incompréhension en écarquillant légèrement les yeux comme une élève devant un professeur qui tente désespérément de lui faire assimiler une théorie complexe. Elle acquiesça d’ailleurs bêtement à des notions auxquelles elle n’adhérait absolument pas ; comme le fait que l’esclavage n’entrainait QUE la haine, et sembla même applaudir aux rêves du jeune homme. Quel abruti !...

       Elle le regarda la bouche légèrement entrouverte alors qu’il approcha son visage du sien pour la détailler. Elle semblait réellement impressionnée que son « maitre » la regarde avec tant d’attention. Elle fit même semblant d’être traversée par un éclair de peur lorsqu’il lui fit part de ses craintes pour elle. Cependant, c’était bien la seule chose sensée qu’il avait dit pour l’instant. Selene savait parfaitement qu’elle était une cible facile. Encore fallait-il se donner les moyens de la forcer et le fait qu’on la sous-estime était sa principale défense.

       L’homme effectua ensuite un mouvement théâtrale, brassant autant d’air que le faisaient ses paroles. Il érigea ensuite une maxime sans doute sortie de son esprit dérangé. Mais le pire était à venir car l’homme venait tout de même de signer cette déjection sonore par une signature orale. Et bien… maintenant elle connaissait son nom même s’il n’y avait vraiment pas de quoi s’en vanter.
       Le couple Platon/Aristote que formaient Malahel et Selene semblait attirer les curieux qui se moquaient de lui. Elle n’allait pas les blâmer puisqu’elle faisait exactement la même chose qu’eux. Sa manière de le faire était tout de même beaucoup plus subtile.

       D’ailleurs Selene cherchait la manière dont elle allait pouvoir lui répondre. Il était bien entendu hors de question de lui faire l’honneur de lui donner son véritable point de vue sur le problème qu’il étalait. Il était bien plus amusant de défendre un point de vue qui n’est pas le sien car on en connait les faiblesses et on ne se vexe pas si le rhéteur adverse parvient à le démonter. Ici, le plus amusant était de suivre le raisonnement de Malahel et même de pousser son optimiste un peu plus loin. Il semblait vouloir faire le bien et était sûr que le monde pouvait être amélioré ? Eh bien, elle allait pousser son rôle de fille idiote et candide jusqu’au bout. Elle allait lui soutenir que le monde était déjà parfait. Une entreprise perdue d’avance qu’elle allait justifier par sa prétendue stupidité. Essayons…

       Monsieur Malahel, c’est bien dieu qui a créé le monde, n’est-ce pas ? Comme dieu est bon, sa création l’est forcément aussi, proposa-t-elle toute hésitante. Avons-nous le droit de juger ce qui mérite le bonheur ou ce qu’il ne le mérite pas ? Ne devriez nous pas laisser la nature juger d’elle-même ? Ce que certains qualifient d’injustice n’est peut-être que mérité.

       Selene baissa les yeux comme si introduire l’hypothèse que certains méritaient d’être malheureux la choquait au plus haut point.

       Bien sûr, j’aimerais que tout le monde soit heureux, mais les hommes sont ainsi faits que la haine est omniprésente dans leur cœur. Les justes parviennent à la maitriser et les méchants la laissent fleurir. Quant à savoir qui mérite punition et qui mérite récompense, je ne me sens pas de taille à un tel jugement. Aussi, je me contente de voir ce qui est comme ce qui doit être.

       La jeune fille lui fit un sourire des plus innocents. Elle semblait réellement accrochée à ce qu’elle disait et les faiblesses de son raisonnement naïf n’arrivaient pourtant pas à la déstabiliser.

       Cette femme que vous tentiez de libérer, prit-elle comme exemple. Vous ne connaissez rien de sa vie. Pourquoi tenter de la libérer alors que vous ne le feriez pas avec un prisonnier emmené à l’échafaud ? Vous faites plus confiance au jugement des hommes - que vous dites si imparfait - pour juger un condamné plutôt qu’à la nature qui semble avoir jugée cette esclave. En distribuant le bonheur au hasard, vous risquez de le donner à ceux qui ne le méritent pas et ainsi apporter le malheur aux méritants. Le bonheur ne peut pas être à portée de tous, puisque sans malheur il n’y a pas de bonheur. Donc autant le laisser à ceux qui en sont digne.

        Elle acquiesça d’un hochement de tête à ses dires comme si elle répétait simplement les paroles de quelqu’un de beaucoup plus intelligent qu’elle. Selene perdit néanmoins son sérieux bien vite et gratifia le jeune homme d’un autre sourire éclatant. L’argumentation semblait être un jeu pour elle, et comme une enfant, elle ne s’impliquait pas dans ses affirmations. Il vaut mieux d’ailleurs car avec les sophismes qu’elle crachait, elle pouvait avoir la nausée très rapidement.

       Selene Amiel, s’exclama-t-elle soudain, toute contente d’avoir imitée son mentor et d’avoir signée son monologue.

       Elle fit une petite révérence et sourit de plus belle.
« Modifié: jeudi 23 septembre 2010, 13:17:23 par Selene »

L'immortalité rend dingue...

Malahel Yaldabaoth

E.S.P.er

Re : Le sol est vraiment amusant à ce point ? -pv-

Réponse 4 vendredi 24 septembre 2010, 13:10:17

À la fois attendri et fasciné par les propos de la jeune fille, Malahel écoutait attentivement son argumentaire, avec une main devant la bouche qui venait lui servir d’appui. La partie supérieure de son corps se penchait vers l’avant à certains moments pour approcher son oreille et mieux entendre les propos. Il ne pouvait renier que c’était des idéaux adorables qu’elle étalait ici, par contre, il se sentait atrocement mal de devoir détruire ses rêves et espérances par la vérité. Pendant quelques instants, il hésita même à simplement lui dire que toutes les opinions se valaient, même si il ne le pensait clairement pas, dans le simple but de ne pas trop détruire sa confiance envers le destin. Elle lui parlait de la volonté divine, du destin impossible à changer et de quelle manière il n’avait pas affaire à s’impliquer dans les choses du destin. Il se décide finalement à lui exposer la vérité de l’existence, quand elle expose le nom qu’elle utilise. Il avait longtemps réalisé que rare étaient ceux qui se présentaient sous leurs vrais noms en société, par contre, il ne voyait pas pourquoi ELLE le ferait. Son échelle de méfiance était au plus bas qu’elle pouvait l’être, mais prudent, l’idée restait au plus profond de sa réflexion. Il commença à répondre.

''Enchanté (en réaction au nom)...comment pourrais-je commencer ?...''

Il se gratte le menton en fixant le ciel réfléchissant réellement au meilleur moyen d’expliquer le tout. Après une quinzaine de seconde, il continua.


''Certainement que ce plan d’existence n’est rien de plus qu’une création démiurge. Par contre, il faut remettre la question de la bonté et la justesse du créateur.  Est-ce que ce ou ces derniers ont vraiment en tête le bien être de quelque chose qui n’est pour eux que des...insectes ? La création est indéniable, mais les gestes que les hommes posent n’ont rien d’une influence divine. Par exemple, je pourrais prendre une branche et l’enfoncer dans le ventre de cet homme (il pointe un homme du doigt). Est-ce que le geste serait d’influence divine ou de ma propre volonté ? La réponse est évidente. Il ne faut pas laisser la nature juger d’elle-même, car même si, nous sommes des éléments de la nature, cette nature en tant que tel n’a pas de raison. Sous-entendre que la nature fait preuve d’un certain jugement, serait prétendre que cette dernière n’a, non seulement, des intentions, mais aussi une personnalité.''

À la fois fier et inquiet de son explication, il ne peut s’empêcher de s’imaginer les espérances détruites de la jeune fille. La dernière chose qu’il voulait c’était de détruire l’égo et la confiance en sa raison de quelqu’un. Il s’excuse d’un signe de main, qui n’avait en rien l’air d’une excuse et amplifia.

''Donc, chaque geste posé par un être, n’est en aucun cas désigné par quelconque influence extérieure, mais bien la propre volonté de l’être. Convenons-en. Le moment où je dois t’arrêter, les hommes ne sont pas fait de la haine. Les hommes existent et au fil des expériences vont développer une haine immense. La haine n’est pas à proscrire, elle est l’énergie du changement. Par contre, c’est l’énergie de la dégradation et la stagnation. Les pulsions ne sont pas à retenir, elles sont simplement à changer. Reprenons l’exemple de l’esclavage, un homme ayant quelques esclaves chez lui. Es-tu consciente de ce qu’il fait ? Il doit être en train d’ouvrir des plaies sur leur dos pour les remplir de cire brulante. Elles ne peuvent que laisser leurs lèvres parler, si tu vois de quoi je parle...Elles ne méritent pas leur sort, le processus de l’esclavage est très simple. Une jeune être,ou un jeune être dans les cas plus rares, sont dans une situation X dans laquelle ils ne peuvent se défendre, donc des esclavagistes viennent l’enlever de cette situation pour la revendre. Ce n’est pas cette nature, que tu aimerais prétendre comme intelligente, qui vient en décider. Ce n’est pas la terre qui va la transporter jusqu’à la place publique. C’est bel et bien un autre être.''

Pour expliquer en profondeur la différence entre la nature et les êtres. Il arrache une plante du sol et la dépose dans sa main.

''Si cette plante, objet de la nature, était vraiment capable de jugement. Est-ce qu’elle se laisserait détruire aussi facilement ?''


Sans vraiment y penser, il commence à déconstruire la plante qui en quelques secondes ne devient, rien de plus, qu’une poudre blanchâtre qui s’est empilée au creux de sa main. Il souffle sur cette dernière pour la laisser partir au vent.  Dans le fil de sa pensée, il ne réalise même pas qu’il vient d’exposer quelque chose important sur lui-même. Pas qu’il cherchait à cacher ce qu’il était, mais il ne cherchait pas non plus à l’exposer.

''Donc, la nature n’a pas de volonté, mais ce sont bien les hommes qui la domine et posent des actes de leur propre gré. Sinon, cette plante m’aurait empêché de la détruire.''


Il était parfaitement conscient de la faiblesse de sa conclusion et du sophisme duquel il faisait preuve, par contre, il avait trouvé que c’était le meilleur moyen d’en venir à cette conclusion. Puis, c’est à ce moment que l’idée lui retraverse l’esprit. Est-ce qu’elle exposait vraiment son opinion, où se jouait-t-elle de lui ? Bien qu’il n’y avait rien qui laissait sous-entendre ce qui était, sans qu’il le sache, un fait. Il rapproche son visage, non par intimidation, mais simplement par contact avec son interlocuteur.

''Mais tout cela, c’est seulement si c’est réellement ton opinion...''

Il accompagne  son doute d'une sorte de sourire à la fois mesquin et rassurant. De cette manière, si il avait raison, ce ne serait qu’un besoin de précision pour cette jeune fille. Par contre, si il avait tort, elle pourrait  penser qu’elle avait été démasquée et elle laisserait sûrement tomber son masque sans le vouloir.

Selene

Créature

Re : Le sol est vraiment amusant à ce point ? -pv-

Réponse 5 samedi 25 septembre 2010, 18:53:16

       Selene afficha une expression peinée alors que ses croyances étaient démontées une à une. Pauvre enfant qui voit impuissante ses cadeaux de noël déchirés par quelque monstre sans scrupule. Elle accusa chaque coup et argument comme une poussée qui la faisait sombrer dans l’affliction. Pour rajouter au pathétique de la situation, le jeune homme s’était approché d’elle et elle devait maintenant lever la tête pour soutenir son regard, amplifiant l’impression d’infériorité que Selene avait instaurée entre eux. Elle semblait triste mais en fait, elle jubilait intérieurement. Malahel avait été excellent et s’était directement attaqué à la faille du raisonnement. Toute la théorie optimiste était en effet basée sur le fait que la nature ou dieu – si dieu il y a – avait une quelconque considération pour les humains. Bien sûr il n’en est rien et peu importe ce qui a créé ce monde, il n’a cure des babillages de quelques-unes de ses créatures. L’immortelle était donc aux anges et son estime à l’égard du garçon augmentait légèrement.

       Lorsque le jeune homme reprit, le jeu des expressions reprit. C’est toute une palette de sentiments qui venait s’imprégner sur le visage naïf de la jeune fille. Elle semblait réellement passionnée par ce qu’il disait et acquiesçait faiblement à chaque fois qu’il la regardait. Elle fit même "non" de la tête à sa question, l’encourageant à poursuivre sur sa lancée. Son visage prit même une expression horrifiée lorsque Malahel lui décrivit les supplices que devait sans doute subir d’hypothétiques esclaves en ce moment même. Lorsque l’argumentation toucha à sa fin, la jeune fille se considéra comme convaincue de l’obsolescence de sa théorie optimiste. Théorie à laquelle – rappelons-le – elle n’avait jamais adhérée.

       Les choses commencèrent à se compliquer avec son exemple. Et ce n’était le fait qu’il soit boiteux. En effet, ce n’est pas parce qu’une chose ne PEUT pas se défendre qu’elle n’a pas de volonté. La plante qu’elle ait du jugement ou pas ne pouvait pas faire grand-chose contre son bourreau. Mais ce n’était pas cela qui avait dérangé l’immortelle. C’est plutôt la façon dont l’homme avait détruit la plante. Ou plutôt, Désintégrée…
       L’idiote que Selene jouait pour l’instant à la perfection aurait dû s’émerveillée devant le prodige à grand renfort de « Wouaaaah ! » et ne pas sembler saisir les faiblesses de l’exemple. Cependant, ça ne se passa pas du tout comme ça. Lorsque la plante fut réduite en poussière, la jeune fille se tendit instinctivement et lança un regard menaçant à l’homme qui se tenait devant elle. C’était le regard d’une tueuse qui prend comme un affront personnelle toute potentielle menace, et ce, même si elle n’est pas dirigée contre elle. Le regard meurtrier disparut pourtant bien vite alors que Selene reprenait le contrôle de ses nerfs. Cependant, la façon dont elle l’avait regardé ne correspondait absolument pas à une jeune fille candide et innocente mais plutôt à une personne qui se sait dangereuse et qui n’accepte aucune concurrence dans ce domaine.

       Selene se savait plus ou moins trahi mais elle ne comptait pas abandonner son rôle d’un seul coup. Tout d’abord parce qu’elle s’en était imprégnée et parce que le doute pouvait toujours subsister. Elle afficha donc de nouveau un air attentif. Elle n’eut d’ailleurs aucun mouvement de recul lorsque le visage de l’homme, qu’elle considérait maintenant comme dangereux, s’approcha du sien. Selene avait-elle peur ? Oui, mais pas pour sa vie. Son instinct de survie l’avait déserté depuis longtemps. Maintenant, sa seule peur était la peur de la souffrance ; ce qu’une désintégration pouvait lui infliger aisément.

       Un sourire commença à éclore doucement sur son visage alors que le jeune homme semblait découvrir peu à peu le pot aux roses. Sa dernière phrase était la preuve qu’il doutait d’elle et ça l’amusait beaucoup. Elle observa alors son visage avec plus d’attention, ses yeux glissaient sur celui-ci comme des patineurs fous, puis ils revinrent se fixer sur le miroir de l’âme. Une position parfaite lors d’une argumentation puisque c’est la partie de notre corps qui est la plus difficile à faire mentir.

       Mon opinion, c’est que votre vision manichéenne fausse non pas votre raisonnement mais votre jugement, glissa-t-elle avec une voix beaucoup plus assurée que lors de sa première argumentation. « L’esclavage c’est mal ». Ça ne veut rien dire. Débattre sur la justice ou sur le bien-fondé d’une chose n’est que de la masturbation intellectuelle. Un jugement ne permet pas d’établir une vérité exacte car il n’est pas objectif par définition. Moi, je pourrais vous dire que l’esclavage permet l’élévation d’une civilisation en épargnant à ses membres des basses besognes et une économie de richesse. Certes elle se base sur le cannibalisme puisqu’elle vampirise une autre civilisation. Mais quelle civilisation ? Les terranides ? Grands constructeurs de lances en silex et bâtisseurs de palais de paille ? L’esclave qui souffre, ses gémissements mourront avec elle, mais la grandeur de la civilisation qu’elle a contribuée à crée raisonnera à travers les siècles. Maintenant, à vous de décider si la vie humaine est plus importante que son héritage. C’est un choix qui vous appartient et qui n’aboutira à aucune vérité car il dépend de vos priorités. C’est ça, la faiblesse du jugement.

       Bas les masques ! Selene avait assez jouée avec « son nouvel ami » et s’il voulait continuer de débattre avec elle, il devait s’attendre à converser avec une logique froide et sans sentiments. Les valeurs morales n’ont pas d’impacts sur Selene qui choisirait sans hésitation de supprimer des millions de personnes plutôt qu’une merveille où même une histoire. Les hommes sont répugnants. Seul, la technique, le progrès et l’art qu’ils laissent derrière eux vaut la peine d’être aimé. Cette façon de penser n’était pas totalement aberrante pour une immortelle qui voit les gens tomber comme des feuilles depuis toujours. L’éphémère aura toujours moins de valeur que l’éternité.
« Modifié: samedi 25 septembre 2010, 23:59:21 par Selene »

L'immortalité rend dingue...

Malahel Yaldabaoth

E.S.P.er

Re : Le sol est vraiment amusant à ce point ? -pv-

Réponse 6 dimanche 26 septembre 2010, 06:09:17

Bien que l’idée était présente dans son esprit, il espérait de tout son âme être dans l’erreur. L’idée qu’il ai passé par autant des passages de raisonnement, pour réaliser qu’il n’était que la victime d’une blague élaborée,  Ça l’aurait terrassé, et c’est ce qui arriva. Quand l’attitude de la jeune fille dériva complètement de la façon dont elle s’était présentée, à l’origine de la rencontre, il ne put s’empêcher de réagir physiquement. Sa main droite vint se placer devant son visage. Il ne ressentait aucune colère face à elle, il pouvait comprendre qu’il était quelqu’un dont il était facile de se jouer, tellement il voulait croire que chaque personne pouvait faire preuve du plus grand bien.

C’est quand le changement de ton et de regard se fit qu’il commença à vraiment craindre son interlocutrice. Connaissant assez bien le monde dans lequel il vivait, il était conscient que cette nature avait laissé vivre des entités pouvant prendre les formes les plus innocentes. Il avait réellement peur pendant quelques secondes, il était persuadé d’être tombé sur quelconque succube qui par quelconque pouvoir démoniaque allait lui ouvrir le ventre et fourrager ses intestins pour dénier ses idéaux d’égalité.

Quand elle ouvra la bouche, il était persuadé qu’elle allait commencer à réciter des formules dans un dialecte ancien et le sacrifier en l’honneur d’une entité imaginaire. Par contre, elle continua d’argumenter. C’est alors qu’il réalisa que ses peurs n’avaient aucuns fondements. Pour quelqu’un autant fasciné par la logique, il n’avait jamais réalisé qu’il pouvait tomber aussi facilement dans des sauts de compréhension. C’était seulement une jeune fille, qui pensait avoir réalisé quelque chose, mais qui en fait, ne connaissait presque rien. Elle commença à cracher les idées les plus ignares qu’il n’avait jamais entendu. Celle qui à ses yeux avait été une jeune en soif de compréhension, n’était plus rien qu’une ignorante qui se plaisait dans l’insignifiance. Par contre, il ne ressentait aucune colère face à elle. Il n’avait rien à faire des opinions des gens, surtout quand il savait clairement qu’elles étaient fausses.

Il aurait pû partir et la laisser dans son ignorance, mais il réalisa qu’elle faisait preuve d’une intelligence tout de même raisonnable et qu’il serait mieux pour elle de se faire ouvrir les yeux. Quand elle termina son monologue, il retira sa main du bas de son visage, pour répondre d’un ton toujours très calme.


''Sais-tu quel est le trou immense dans ta réflexion ? C’est quoi tu es persuadée d’être au sommet de l’échelle. Tu dois probablement penser que tes propres objectifs ont une importance sur l’échelle de la réalité. Tu dois probablement penser que ta civilisation humaine (il fait des signes de guillemets avec ses doigts) est au sommet. As-tu déjà rencontré des Terranides en liberté ? Tu réaliseras rapidement qu’ils ne sont pas si différents des autres formes de vie, ils n’aspirent à rien de plus qu’une vie en paix.''

Étrangement, sans ressentir de rage, l’idée de devoir expliquer des choses, qui pour lui, étaient aussi évidentes venait l’agacer. Son ton devint même un peu plus tranchant.


''Tu es consciente qu’il existe des entités beaucoup plus puissante que la petite humaine que tu es ? (Il rapproche son visage d’elle) Des entités pour lesquelles tu n’es que de la chair délicieuse à déguster. Des entités qui pourraient te détruire d’un simple regard ? Tu penses vraiment que ta civilisation est si puissante ? J’en suis presque attristé.''

Par contre, il la qualifiait d’humaine, mais il avait rapidement réalisé que si elle pouvait mentir sur quelque chose d’aussi simple que son opinion, il ne pouvait rien croire de ce qui sortait de la bouche de cette fille. Il réalisa, qu’elle avait beaucoup de mal à accepter que des choses puissent être au dessus d’elle. Il décida de voir quelle genre de réponse il pouvait tirer d’elle. Encore une fois, il rapproche son visage vers celui de son interlocutrice. Par contre, cette fois il n’y a pas de sourire, simplement un regard curieux qui vient la parcourir. Comme un scientifique qui dissèque une nouvelle espèce avec le scalpel de ses yeux. Après quelques secondes à l’examiner de face, il fait une rotation autour d’elle, pour voir quelque chose, n’importe quoi qui pourrait l’aider à trouver la réponse. Puis, quand il est dans son dos, il approche son visage de son oreille droite et ajoute d’une voix douce et presque inquiétante.

''Mais tout cela, c’est seulement si tu es vraiment humaine...''


Il ne le réalisait pas dans l’impulsion du moment, dans l’ivresse de la découverte, mais il avait beaucoup de mal à vivre dans le mensonge. Il n’aimait pas l’idée d’intimider une fille qui était clairement plus jeune que lui. Quelques heures plus tard, il se sentirait peut-être mal, mais pour le moment, une découverte l’attendait.

Selene

Créature

Re : Le sol est vraiment amusant à ce point ? -pv-

Réponse 7 dimanche 26 septembre 2010, 12:47:13

       Selene fut surprise de se voir ainsi jugée coupable d’orgueil. A aucun moment elle n’avait parlé d’elle, c’est pourquoi elle trouvait ces propos bien injustes. Quant aux terranides qui n’aspirent qu’à une vie de paix… Elle aurait bien aimé glisser que c’était justement ça le problème, mais ça ne ferait que relancer un débat dont elle ne voyait pas l’utilité. Les débats d’opinions étaient une chose qui l’ennuyait profondément. Ils n’avaient aucuns intérêts et restaient toujours sans vainqueur. Au mieux, ou pouvait ressortir avec une manière différente d’appréhender le problème. Et encore, c’était seulement dans le cas où on avait un minimum de remise en question. Ce qui était tout bonnement impossible lorsqu’on partait du principe qu’on détenait la vérité et qu’on allait simplement éclairer la lanterne d’une pauvre ignorante. Remercions le preux missionnaire pour cet acte de charité, mais Selene préférait éviter le sermon.

       Elle esquissa cette fois un gentil sourire alors que le jeune homme l’attaquait une fois de plus et d’un ton encore plus tranchant. Elle pouvait bien comprendre qu’il n’avait pas apprécié qu’elle se joue de lui, même s’il avait assez de sagesse pour ne pas se mettre en colère. Aussi, elle considéra les accusations du jeune homme comme une façon de lui faire payer. L’immortelle ne voyait pas d’autre raison à cela puisqu’encore une fois, elle n’avait jamais prétendu être plus puissante que n’importe qui. Et en quoi la puissance était un argument ? Selene avait parlé de grandeur et non de puissance. La puissance d’une civilisation, elle s’en fichait éperdument puisque cette puissance était à peine moins éphémère que les individus.

       L’immortelle se laissa ensuite regarder sans broncher. Ce regard posé sur elle la rendait mal à l’aise et elle se tendit alors que le jeune homme s’arrêtait derrière son dos. Ses paupières se scellèrent, la vision étant maintenant inutile. Elle échoua à la tache ardu d’essayer de ne pas trembler, car il se pouvait bien que cet homme fasse parti des entités pour qui elle n’est qu’une chair délicieuse à déguster. Autant le dire, Malahel lui faisait peur, car il était très probable – après le prodige qu’elle avait vu – qu’il puisse effectivement la détruire d’un simple regard. Evidemment, c’était la terreur qui lui faisait imaginer de telle chose. La peur de l’inconnu faisait qu’elle n’avait pas compris le sens premier de cette tirade et qu’elle la percevait comme une menace pure et dure.
       Une voix lui souffla sur l’oreille, faisant s’hérisser les cheveux sur sa nuque. Il voulait savoir si elle était humaine. C’était hors de question qu’elle le lui dise bien sûr. Se trahir à propos d’une chose aussi inoffensive qu’un jeu de rôle ce n’était pas grave. Par contre, se trahir à propos de ce qu’elle est, c’était tout bonnement impossible.

       Il me semble que je suis plus humaine que vous, répondit-elle aussitôt.

       Non. Malahel ne l’aurait pas de cette façon. La seule manière de percer son immortalité, était de la mettre en évidence en la blessant. La moindre blessure se refermait aussitôt. C’était comme frapper dans l’eau, mais la douleur était bien présente. Un geste cruel qui aurait pour résultat de terroriser encore plus la jeune fille et de lui infliger des souffrances gratuites. Selene ne le savait pas, mais ce n’était sans doute pas le genre de ce garçon.
       Même si elle n’en menait pas large, elle voulait cependant répondre au jeune homme. Elle ne comptait pas approuver ses dires ni les remettre en question. Selene voulait simplement mettre en lumière l’impasse dans laquelle mènerait ce débat.

       Notre problème est simple, présenta-t-elle d’une voix encore mois assurée que lorsqu’elle jouait. D’un côté, une femme qui semble apporter plus de crédit aux œuvres qu’à leur créateur, et de l’autre un homme qui semble préoccupé par les valeurs morales. Ces deux opinions sont plus ou moins opposées, et entrent forcement en confrontation. A partirent de ses deux opinions, on construit une vision différente de la société et de ses problèmes. Arguments et rhétoriques se construisent autour de cette base solide, mais à la fin il faut bien distinguer le vrai du faux. Qui a raison alors ? Personne, puisque le postulat de départ ne reste qu’une opinion. Et comment juge-t-on une opinion ? En donnait des coefficients de valeur aux différents arguments présentés ? Non, évident. Personne ne saurait dire si une opinion en vaut une autre et fatalement il en va de même avec le jugement qui le suit.

       La pression fut trop grande pour l’immortelle dont les idées commençaient à tourbillonner dans sa tête. Elle avait peur et ce sentiment insidieux répandait son venin dans son esprit qui ne cherchait que des moyens pour amplifier cette peur. Raisonner correctement était devenu impossible. Elle se retourna vivement pour ne plus avoir une présence aussi dangereuse dans son dos et l’observa avec un mélange de bravade et d’appréhension.

       Pour ce qui concerne vos entités soi-disant puissantes, ajouta-t-elle d’une voix brulante de défi. Ce n’est pas parce que vous pouvez me réduire en poussière comme vous l’avez fait avec cette plante que je vais me sentir insignifiante.

       Voilà ! Enfin, la trouille avait remuée un semblant de courage chez la jeune fille qui s’imaginait maintenant Malahel comme une sorte de dieu farceur pouvant la foudroyer d’un geste. Elle avait l’air d’une gamine qui se faisait maltraiter par un autre gamin plus âgé qu’elle, et qui avait une poussée de fierté aussitôt regrettée.

L'immortalité rend dingue...


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