Les Hommes avaient décidément des moeurs bien étranges.
Il semblerait de prime abord qu'ils soient parfaitement bien organisés. Ils prévoyaient tout une multitude de lieux parés à accueillir des ribambelles de visiteurs, aux services et avantages des plus variés, destinés apparemment à tous les âges et à toutes les bourses. Au cours de ses explorations des terres peuplées par les humains, Jellyna avait pu constater nombre de boutiques et établissements des plus hétéroclites. Ils remplissaient chacun des fonctions particulières, et les nombreux habitants qui séjournaient non loin d'ici prenaient un plaisir évident à faire quelques emplettes, ou à se détendre autour d'un café. Etait-ce que qu'on appelait la recherche du bonheur ? Ces modes de vie et ces distractions leur plaisaient-ils donc ainsi ? Ca semblait désuet et sympathique, alors. Si l'on pouvait se contenter d'aller faire un peu de shopping entre amis, ou de courir se dépenser au sein d'une salle de sport, c'était parfait. C'est de part cette vision que naquit l'empathie de Jellyna pour les hommes. Mais... Il y avait malheureusement un tout autre côté, bien plus laid.
Alors.. s'ils étaient si calmes et pacifiques, et se contentaient d'installations prévues à l'effet de se détendre en société... Pourquoi fallait-il qu'il y aie, derrière tout cela, comme un besoin primaire d'aller s'entredéchiqueter derrière cette ruelle malfamée...? Pourquoi leur fallait-il cette barbarie insensée au delà de leur bonne volonté, cette cruauté dont la source semblait indéfinissable ? Est-ce que ces deux perspectives de l'existence étaient une sorte de complétion ? Jellyna ne parvenait à comprendre, en dépit de tous ses efforts, pourquoi les hommes tuaient pour tuer. Car oui, elle avait à mainte reprises surpris d'étranges personnes en découdre des plus viles manières, et la finalité de ces rixes était un bain de sang ignoble, où le perdant gisait piètrement. C'était incompréhensible. L'homme était d'une versatilité déconcertante. Même si elle-même tuait, ça n'était pas pour le plaisir de sentir la chair s'écraser entre ses doigts. Mais uniquement pour se nourrir. Préférant donc farder cet aspect si sombre et infect du monde dans lequel elle s'était mise à vivre, la slime s'était mise en tête de ne voir dans tout ce mélange de pratiques que le bon côté des choses. A savoir le contact simple et humain avec les autres, et la simplicité des loisirs.
Or donc, c'était pour passer un moment de pleine tranquilité que la belle avait choisi de s'aventurer à la piscine. Une seule de ses formes pouvait lui permettre de s'ébrouer comme elle le désirait dans l'eau, et il s'agissait de la
suivante... En effet, chacune de ses formes de prédilections avaient des capacités et aptitudes spécifiques. Celle-ci ne se diluait pas au contact d'une matière aqueuse.
Elle avait donc ouï dire que cet endroit était parfait pour se relaxer après une dure journée. Bon, dans son cas, les journées n'étaient pas spécialement laborieuses, mais pourquoi se priver d'un peu de détente pour autant... Vers les huit heures du soir donc, Jellyna alla s'inviter au bord de l'eau à la faveur de la nuit. C'était fascinant, cette faculté que les hommes avaient à aménager des espaces artificiels qui recréaient point par point les lieux créés par mère nature. Bien que les relents du chlore lui chatouillait les narines, jusque dans les vestiaires... La belle s'était en effet engouffrés dans les locaux destinés à se changer, tout simplement parce qu'elle avait pris connaissance du règlement imposé en ces murs et qu'elle avait cru bon de faire comme tout le monde. Mais en son cas, il n'y avait décemment aucune utilité à aller ôter ses vêtements, puisqu'en toute logique... Elle n'en possédait pas.
Oh, bien sûr, elle pouvait les simuler en modifiant la configuration de son corps, mais elle n'y voyait là aucun avantage, par conséquent... C'était bien par pure décence et respect des règles qu'elle se trouvait là. Mais à présent, elle ne savait vraiment où aller ni quoi faire par ici... D'autant plus - elle l'ignorait parfaitement cependant - qu'elle se trouvait actuellement dans les vestiaires dédiés à la gent masculine...! Elle n'avait en effet pas conscience que les deux genres de se confondaient pas, et donc qu'il y avait des vestiaires consacrés à chacun des deux sexes. Aucune importance pour elle, mais pour les baigneurs "normaux"...
Par curiosité, la belle entreprit donc de choisir une cabine, puisque la logique voulait qu'on en occupe une le temps de préparer ses effets... Au hasard, et après avoir examiné les rangées de portes qui se dressaient devant elle, Jellyna en repéra donc une dont le loquet n'était pas verrouillé. En toute impunité, et innocence donc..., elle ouvrit d'un revers de la main cette cabine à priori innocupée... Mais à sa grande confusion, il se trouvait au contraire que le compartiment avait déjà trouvé preneur... Il s'agissait donc là...
D'un jeune homme...?!