Et ça continuait... On se serait cru dans un mauvais feuilleton au scénario convenu que l'homme aurait pû écrire de sa main. Il avait envisagé une réponse comme celle là à sa question et attendait soit la bibliothèque soit le "j'ai découvert Internet". Une fois encore, Kal avait tapé juste et commençait à se dire qu'il avait quelques dons de voyance. A la petite histoire de Marine, il ne répondit que par un "Hmhm" de circonstance qui voulait clairement dire qu'en fait, il n'y croyait pas une seconde.
Buvant une nouvelle gorgée du jus de chaussette sensé être caféïné, il acceuillit la "transformation" de Marine avec un regard plus suprit, par contre. Se redressant un peu, l'homme aux cheveux cendrés écouta avec intêret (et amusement en fait, il fallait bien le dire) les paroles de la jolie rouquine. Ohoh, elle pensait donc que le flic voulait abuser de sa position pour l'heure dominante ? L'idée n'était pas repoussante en soit, Kal l'admettait bien volontiers, mais elle ne faisait aucunement partie de ses projets sur le court où long terme. Afin qu'elle se calme, l'inspecteur ne l'interrompit pas et la laissa enchaîner aprés qu'elle eut observé avec plus d'attention la pièce où tout deux se trouvaient. A quoi pensait... Ah, d'accord. Marine s'assurait de l'endroit pour lui proposer ce que Kal estimait être une exhibition de ses talents acquis dans ce fameux camp. D'ailleurs, elle lui demanda même d'enlever les menottes, ni plus ni moins.
Kal ne pût s'en empêcher, il ria. Pas à gorge déployée, mais doucement en entraînant ses larges épaules carrées moulées par le sweat. Posant le dossier sur la table, le policier en profita pour attraper le téléphone portable qu'il avait dans la poche et l'ouvrit pour chercher un numéro dans son répertoire.
Levant les yeux par intermittence vers Marine, l'inspecteur prit la parole.
- Vous avez l'esprit dans la culotte, mademoiselle Marine. Je n'attends pas de vous ce que vous semblez imaginer mais pour ne pas vous donner totalement tort, je vous avouerais que l'idée ne manque pas de charme. Malheureusement, elle n'est pas d'actualité ici.
Kal souria en appuyant sur une touche de son mobile avant de le porter à son oreille en mettant son doigt sur sa bouche, intimant ainsi à son interlocutrice un "chut" silencieux.
- Hiro ? Ouais. Hm ? Non, ça roule.... Oui... Hm.... Bref, tu t'es occupé du dossier que je t'ai demandé ? ...Pas encore ? Non non, parfait ! Tu m'a bien dis qu'elle n'avait pas de famille, c'est ça ? Tu n'a pas prévenu l'immigration ? ...Hm... Ok ne fais rien et ramène moi le dossier complet en salle d'interro 3. Ouais. T'suite.
Refermant le clapet dans un claquement sec, Kal reposa le mobile sur la table et mit sa main sur une de celle de Marine pour les lui faire reculer. Non, il ne la libérerait pas. Enfin... Pas tout de suite, pas comme ça.
- Je vais être franc avec vous, Rambo. Je ne crois pas à votre histoire une seule seconde, que ce soit votre camp d'entraînement où votre histoire d'apprentissage sur le pouce. Et malgré le fait que vous sembliez me prendre pour un imbécile plus où moins léger, je ne vous enleverais pas les bracelets.
Repoussant sa chaise d'un mouvement de jambes, Kalhenn se mit debout et fît quelques pas dans la salle d'interrogatoire, tournant autour de la table comme un prédateur l'aurait fait pour une proie. Se postant contre un mur sur la gauche de Marine et face à la porte, Kal entreprit de s'allumer une cigarette. Ce fût au moment où l'homme actionnait la molette du Zippo qu'Hiro ouvrit la porte, un dossier sous le bras. Le japonais lança un regard à Marine puis à son collègue, qu'il apostrophia alors que ce dernier allumait finalement sa sèche.
- Je suppose que ça reste entre nous, cowboy ? Tu compte en faire quoi ?
- M'occuper d'un animal blessé, cette question. Et c'est même pas que ça reste, c'est que tu oublie.
Hiro acquiesa d'un geste de tête en venant donner le dossier à l'américain avant de jetter un dernier regard égnimatique à Marine et de disparaitre, fermant fermement la porte derrière lui. Loin de faire autre chose, Kal tira quelques bouffées en silence puis revint finalement à la table, s'asseyant sur le bord à côté de la prisonnière tandis qu'il mettait le dossier à la couverture orangée devant elle.
- Voilà ma part de l'arrangement, miss. Une identité complète, des papiers officiels. Une femme rousse venue de France, comme vous pourrez le voir en consultant les feuilles. Votre nouveau vous, votre nouveau nom.
D'un geste de la main volontairement évasif, Kal l'invita à ouvrir l'ouvrage. A l'intérieur se trouvaient effectivement tout les documents nécéssaires à sa nouvelle vie, comme une carte d'identité japonaise et autres détails validés par le bureau de l'immigration.
- En échange... Je vous demande simplement de vous faire reprendre au lycée. Le directeur saura sûrement mettre la main sur des diplômes à vous adresser. Et même mieux, vous pourrez porter plainte contre Tanaka pour diffamation.
Affichant un sourire de toutes ses dents, Kal croisa les bras sur son torse en fixant Marine.
- La décision vous reviens et non, je ne demanderais absolument rien d'autre.