Passage à l'hôpital [PV Kina Mara]

Mach était à l’hôpital depuis plusieurs jours déjà. En effet, il avait attrapé une maladie que le temps seul n’arrivait pas à guérir, sans compter que l’ancien soldat ne faisait rien pour, et cela avait naturellement empiré, créant diverses infections dans son organismes. Mais, de là à se rendre dans un hôpital public et légal où il risquait à tout moment de se faire identifier et donc arrêter par les autorités, loin de là. Comment avait il été amené ici ? Mach l’ignorait, et les médecins et infirmières avaient seulement pu lui dire que s’était un clochard qui avait prévenu de son état d’inconscience au milieu de la voie public, avant qu’une ambulance vienne le chercher.

Depuis ce jour, l’ancien soldat n’avait cessé de demander à quitter l’hôpital, mais à chaque fois il refusait une réponse négative, qu’il en avait pour une bonne semaine et qu’il devrait se tenir tranquille. Ce qui n’était pas trop son genre, sans compter que l’endroit ne lui plaisait guère. En effet, dans une tenue médicale, un simple pyjama bleu en tissu loin d’être agréable, le jeune homme se sentait un peu nu sans son matériel habituel. Sans compter que la chambre aux murs blancs et quelques meubles, enfin deux tables de chevets, et une armoire, la rendait plutôt morose. Le seul réconfort était peut être qu’au moins il était seul dans celle-ci, et que les infirmières étaient loin d’être moches.

Mais, s’était une maigre consolation pensait il, et il avait de nombreuses fois tenter de fausser compagnie au service médical, mais son état physique était loin d’être suffisant pour s’opposer aux infirmiers à fortes carrures du services de psychiatrie qu’on lui envoyait, même s’il était au soins généraux, car sa force était trop fortes pour ceux de ce secteurs.

- Et merde, cela fait déjà quatre jours que je suis coincé dans cette chambre, j’en ai ras le bol !

Dit-il alors qu’il se refaisait ramener manu militari dans sa chambre par un infirmier.

- Bah faudra que vous teniez encore durant trois jours. Vous ne serez pas autorisé à quitter l’hôpital avant.

Répondit l’homme qui aurait très bien pu ne pas le faire, puisque s’était à chaque fois la même rengaine. Mach fut alors déposer sans douceur sur son lit avant que l’infirmier ne reparte, fermant la porte de la chambre à clef, même s’il savait que cela n’empêcherait pas le soldat de sortir s’il le voulait. Mais, ce dernier n’était pas parti, puisqu’il avait été affecté à sa surveillance et faisait donc le piquet à côté de la porte.

Retour aux sources pour la jeune femme ... Le loyer étant élevé, et violent, elle avait dû quitter son oasis de paix pour travailler à nouveau. Elle passa sa main sur ses yeux, regardant clignoter un bouton rouge. Encore cette vieilles folle qui ne souhaite que me taxer de la morphine, songea t'elle en faisant cesser ce bouton de clignoter. Il en était assez pour elle. Elle aurait tant aimée rester au calme, chez elle, si seulement elle n'avait pas eu tout ces problèmes d'argent ...
Elle se recoiffa vivement, tandis qu'un jeune infirmier rentrait dans la pièce, se passa la main sur le front, visiblement épuisé et énervé. Kina l'accueillit avec un sourire ; elle le trouvait sympathique, bien que tenant difficilement face aux rythme effréné qu'était celui des infirmiers. Elle lui proposa un café, qu'il accepta en se laissant tomber sur une des chaises du bureau des infirmiers. Elle-même se servit une nouvelle tasse, heureuse qu'il soit venue : cela empêcherait la jeune femme de penser avec nostalgie à son ancienne vie. Elle n'aimait pas la mélancolie, cela lui donnait envie de boire. Et quand elle buvait, il était difficile de s'arrêter.

- Déjà épuisé ? demanda t'elle en rigolant.

- Ne te moque pas, Kina, supplia t'il en buvant une gorgée de café. Les personnes de cet hôpital sont de vrais tarés.

- Tu dis ça, mais tu n'as pas Mme Suchetts qui ne souhaite que des litres de morphine, soupira t'elle.

- Moi, j'ai un type étrange, chambre 204,  qui ne souhaite que s'enfuir !

- S'enfuir ? s'étonna t'elle. Cet hôpital est pourtant bien tenu et agréable.

- Va donc lui dire ça ! s'énerva t'il.

- J'en ai bien envie, tiens ! annonça t'elle en se levant. Cela me changera les idées.

Aussitôt, elle quitta la pièce, avec dans chaque main une tasse de café. Elle se dirigea vers la chambre indiquée, ouvrant avec une clé, et entra dans la pièce, souriante, refermant soigneusement, à clé, la porte derrière elle. Il n'avait pas l'air vilain, celui-là, elle parviendrait facilement à s'amuser un peu avec les lui ... Les journées étaient si mornes.

- Alors, on fait des misères à mon collègue ? demanda t'elle d'une voix faussement contrariée, surtout amusée.

Encore une tentative qui avait échoué. Mach se retrouva de nouveau dans sa chambre d’hôpital fermée à clef à pester de se trouver en ce lieu trop calme pour lui, surtout après tant de temps. Il s’était alors dirigé vers la fenêtre, qui aurait pu être une sortie appropriée, s’il ne se trouvait pas au troisième étage. Il l’avait tout de même ouverte, se penchant à celle-ci, son visage montrant clairement son mécontentement. Surtout qu’hormis ses vêtements, qui se retrouvèrent en vrac sur une chaise, puisque dans sa précipitation, ils les avaient sorti du placard, mais ne s’était pas habillé avant sa tentative. La seule chose qu’il manquait était son arsenal qu’on lui avait confisqué à l’arrivé, et qui devait se trouver dans une sorte de chambre forte à présent. Il se demandait toujours s’il devait prendre  et perdre du temps à tenter de les récupérer, où bien s’il valait mieux partir sans et s’en procurer de nouvelles dans le quartier de la Toussaint.

Quoi qu’il en fut, Mach se tourna alors face à son lit, et alla s’y coucher dessus, main derrière la tête, regard pointé sur le plafond. Il chercha alors un autre stratagème pour quitter les lieux. C’est alors qu’il entendit la clé tourné dans la serrure de la porte, et ne tourna que sa tête pour voir qui pouvait bien venir à présent. Il aurait bien sur pu en profiter pour tenter une nouvelle évasion, mais décida de ne pas le faire aujourd’hui.  Sa visite fut une femme, une infirmière elle aussi d’après sa blouse. Celle ci prit alors la parole, commentant les évènements précédant, alors qu’elle restait un peu devant la porte, dissimulant le fait qu’elle la fermait à clef.

- S’il n’est pas content, il n’a qu’à me laisser filer tranquillement, je ne demande que cela !

Répondit il un peu arrogamment alors qu’après avoir contemplé brièvement la beauté de la jeune femme, il redressa son regards vers le plafond, comme si ce qu’elle comptait faire, sans doute une visite de routine pour vérifier son état pensait il, était le cadet de ses soucis. Se faire occulter n’était pas le genre de choses qui le gênait, quand d’autre craignaient justement d’avoir à faire aux services médicaux.  Lui, s’était plutôt le temps qu’il devait y passer qui l’emmerdait, puisqu’il trouvait que les batteries de tests des médecins étaient souvent exagérées et une perte de temps.

-  En plus, vous connaissez beaucoup de patients qui souhaitent s’éterniser à l’hôpital quand ils se sentent en forme pour en sortir. Surtout qu’il n’y a rien de plus ennuyeux qu’une chambre d’Hôpital.

Continua t il de se plaindre, sur des faits dont personne ne pouvait vraiment douter.  Mais, il en avait marre de se tourner les puces, les trois jours qu’il devait encore passer dans cette chambre lui semblait inutile, puisqu’il se sentait bien. Mais vous allez dire que les patients sont tous les mêmes sur ce point, et vous n’auriez sans doute pas tord.

Kina s’approcha de lui, croisant les bras sous sa poitrine, les sourcils froncés. Décidement, son collège n’exagérait pas en disant que ce patient était rageur. Il ne souhaitait que sortir, quitter ce lieu, sans ménagement. Elle jeta un regard par la fenêtre ; il faisait beau, et elle soupira. C’était vrai qu’avec ce temps, la première envie d’une personne bien portante était de sortir, mais elle devait calmer cet homme. Pour le bien de l’hôpital, et des autres infirmiers. Si il était de mauvaise humeur, cela rendrait tout le monde de mauvaise humeur, et l’ambiance serait faramineuse.
Elle tira un peu sur un rideau, le soleil la frappant en plein visage.

-   Allons, ici vous êtes logés, nourris et blanchis, ce n’est pas catastrophique, répondit-elle.

Elle tritura une de ses mèches de cheveux. Ouch. Ils étaient un peu secs, aujourd’hui. Elle tira une chaise, et s’installa prés de l’homme. Ici, pas de télé, rien, depuis la dernière restriction. Il n’y en avait que très peu, ici et là, et cela ne suffisait pas.

-   Et puis … Ce n’est pas si ennuyeux que ça, un hôpital ! continua t’elle d’un ton enjoué.  On peut y faire beaucoup de choses …

Elle sembla réfléchir, cherchant un passe-temps, fixant le plafond, et se tourna vers lui.

- Vous souhaitez que je vous apporte une télévision ? Une radio ? Des gâteaux ? Des vêtements un peu plus confortable que ce que vous portez ? demanda t’elle.

Mach était grincheux de ne pouvoir sortir, et ses propos le laissait entendre. Il n’en avait pas spécialement contre l’infirmière ou ses prédécesseurs, mais il se sentait comme un lion en cage. Surtout qu’avec sa situation vis-à-vis des autorités, celle-ci ne l’arrangeait pas. Ainsi couché sur son lit ne se montra guère aimable avec la jeune femme, qui avait remarqué que le soleil éclairait fortement le visage de l’ancien soldat, qui lui s’en fichait. Ayant donc croiser les bras, elle ferma le rideau avant de prendre la parole pour énoncer l’avantage de se trouver ici.  Il était peut être en effet, nourrit, logé et blanchi, mais cela avait quand même un coup, car, excepté en France et sa Sécurité Social, le Japon n’avait pas la même couverture des frais médicaux.

- Peut être oui, mais ce n’est pas non plus gratuit, puisque la facture me tomberas dessus quand je sortirai.

Répondit il de façon plus calme cette fois alors que l’infirmière vint se placer à ses côtés, comme si elle avait été désigné pour le surveiller. Ce dont il se fichait, bien que cela lui fasse au moins une occupation pour passer le temps. S’est alors qu’elle continua à vanter les mérites de l’hôpital et de ses occupations, sans pour autant finir sa phrase, comme si elle avait une idée en tête qu’elle n’avait pas voulu évoquer. Il tourna alors sa tête vers elle, alors qu’elle avait levé le regard au plafond, cherchant sans doute des exemples. La prise de parole de l’homme allait d’ailleurs les faire sortir.

- Ah bon, je n’en vois aucune d’intéressantes en tout cas !

Dit-il alors qu’elle lui demandait à présent s’il voulait qu’elle lui amène une télévision ou d’autres accessoires pour le divertir. Il leva alors légèrement la main pour joindre le geste à la parole.

- Non, je ne suis pas télé ou radio, je préfère les activités physiques ou en plein air, d’où cette envie de sortir aussi. Pour les vêtements, je doute qu’on trouve une tenue médicalisée plus confortable que celle que je porte actuellement, non ?

Répondit il calmement, se disant qu’avec toutes ces questions d’hygiènes médicales, ses pyjamas avaient été décrétés comme serein, et désaffectés, mais étaient loin d’être agréable à porter, car ils avaient tendances à piquer, être trop grand, et souvent trop léger pour dissimuler quoi que se soit, ou empêcher le froid en période hivernale de faire son office.

La jeune fille ne put s'empêcher de sourire aisément. Elle croisa à nouveau les bras, puis se leva vaillamment, un sourire flanqué sur les lèvres. Aussitôt, elle quitta la pièce, disparaissant pendant une paire de minutes, laissant l'homme seul et abandonné dans sa pièce.
Elle revint peu aprés, un sac plastique dans les bras, et le lança sur le lit du patient. Il était assez lourd, celui-là ! Elle avait eu du mal à l'avoir, ce sac, mais se sentait l'envie de faire plaisir à une personne au moins ici. Etait-ce une trop grande gentillesse de sa part ? Elle l'ignorait. Mais elle avait si peu l'occasion de pouvoir rendre au moins heureuse une personne ...

- Dans ce sac, ce sont vos affaires, dit-elle d'un ton doux. Ensuite, si vous voulez, je vous emméne faire un tour dans le parc de l'hopital. Ce n'est pas digne du Jardin des Tuileries, mais ce n'est pas vilain, et ça vous dégourdira les jambes.

Elle se prépara à quitter la pièce, le laissant se vêtir.

- Je serais dehors. Faites-moi signe quand vous êtes prêts ! Il faudra être discrets, je n'ai pas le droit de faire ça normalement.

Elle sortit, patientant dans le couloir.

Suite aux réponses de Mach, ce dernier put voir un sourire s’afficher sur le visage de l’infirmière, qui ne tarda cependant pas à se lever de la chaise pour quitter la pièce. L’ancien soldat sourit en se disant qu’elle aussi devait manquer de patience avec lui, qui se montrait tout de même un peu désespérant, bien que son désir de prendre l’air soit quand même normal, surtout chez les patients d’hôpitaux.  Le jeune homme se préparait donc à s’ennuyer, lorsque la porte se rouvrit, laissant de nouveau voir la jeune femme revenir, un sac à la main.

Cela l’intrigua, surtout qu’elle finit par le lui jeter sur le lit, le forçant à se redresser pour regarder à l’intérieur ce qu’il pouvait s’y trouver. Il afficha alors un sourire en voyant ses affaires, alors qu’elle lui disait que s’était ses affaires, ce qu’il pouvait constater de lui-même. Avait-elle décidé de le laisser filer avant le délai de « pseudo quarantaine » d’hospitalisation ?  Non, elle lui proposa une simple ballade dans le parc, qu’elle déprécia  un peu dans sa proposition.

- Bah, peu importe à quoi ressemble le parc, tant que je peux prendre l’air !

Dit-il en se levant du lit pour se préparer à s’habiller. Il retira même le haut de la tenue médicale, sans se soucier de se montrer torse nu face à la demoiselle, qui devait tout de même en avoir l’habitude avec son métier. Mais, elle prit de nouveau la parole pour lui dire qu’elle sortait et de la prévenir une fois fini, puisqu’il allait falloir se montrer discret, ce qui fit sourire Mach, puisque s’était son domaine la discrétion tout de même.

Ainsi, l se retrouva seul dans la chambre, et commença à enfiler ses affaires, se demandant s’il devait remettre ses armes ou non. En effet, cela risquait surtout d’effrayer la jeune femme plus qu’autre chose si elle les voyait. Finalement, il décida de ne pas s’en charger, et les cacha sous le matelas, avant de se diriger vers la sortie de la chambre une fois vêtu. Il ouvrit alors la porte sans bruit, et vit l’infirmière adossée au mur voisin, en train de l’attendre.

- Je suis prêt, nous pouvons y aller.

Murmura t il pour éviter d’attirer l’attention sur lui, alors qu’il posait doucement une main sur l’épaule de la demoiselle pour attirer l’attention de celle-ci, en espérant ne pas la faire sursauter. En effet, les bruits de pas de l’homme, ou d’ouverture de la porte avait été des plus minimes, qu’ils auraient pu vraiment passer inaperçu, même si la proximité de l’infirmière lui aurait peut être permit de les entendre tout de même.