[Le tien c'est de la bomb aussi, Bah wé]
La douche. Un bien grand mot pour notre protagoniste qui de tout temps, n’a jamais placé l’hygiène corporelle dans ses mœurs. A vrai dire, il ne se rappelait même de quand datait la dernière fois qu’il prit un bain, comme s’il vouait une forme de dégoût à l’encontre de la savonnette et du shampoing qui détruisent notre cher planète il lui était cependant arrivé de croiser la route de quelques unes d’entres elles mais sans succès. Au lieu d’y faire la chose conventionnelle, le clochard se livrait à une toute autre sorte d’activité autrement moins politiquement correcte. Jeune, on lui disait qu’il n’avait rien pour lui. Moche et con comme des pieds, il avait en revanche une vue d’aigle. Fort de ce constant, Yasumasa décida en toute âme et conscience d’exploiter au mieux ce potentiel en le mettant à profit. Bien évidemment, ce ne fusse pas chose aisée au départ pour celui-ci qui, ne sachant pas lire, ne savait différencier les toilettes des hommes de celles des filles. Oui parfois, le pauvre gus s’en prenait plein la vue… et dans les deux sens du terme. Pauvre Yasumasa.
Outre ces quelques mésaventures hasardeuses, le voyeurisme devint très vite pour notre héros quelque chose de vital. A défaut de ne pas pouvoir forniquer, il se contenterait de regarder et d’admirer les formes des donzelles que ses yeux auraient la chance de scruter. Avec envie, il s’imaginerait remplacer la paume de douche et jalousait les bulles de savons qui, tout du long des silhouettes des jeunes femmes, les recouvraient d’un fin manteau mousseux d’un blanc immaculé. Ephémères, elles épousaient les formes généreuses de leur maîtresse qui bien vite, se désistait de leur présence. Toutes ces bulles de savon qui disparaissaient, englouties qu’elles étaient par les trombes d’eau qui déferlaient de la poire, Yasumasa enviait réellement ces bulles. Il le savait qu’un jour, puceau, il ne serait plus.
Notre héros fut sorti de sa rêverie lorsqu’il se rendit compte que ses pieds heurtèrent quelque chose. Pourtant bien plaqué dans les douches des gars, il savait pertinemment que tous les mioches du quartier avaient déjà rangés leurs bouquins depuis une bonne heure et qu’en dépit de cela, personne ne pourrait le surprendre. Cependant, ses yeux se portèrent sur le sol. Telle fut sa surprise lorsqu’il y découvrit…un mégot qu’il porta aussitôt à ses lèvres ingrates. Déjà à moitié consumé, Yasumasa se mit en quête d’un briquet pour y savourer sa nouvelle trouvaille il quitta discrètement les douches des hommes et chemin faisant, alors qu’il passait devant la porte des douches féminines, il y entendit du bruit. Pas de doute, ses oreilles expertes ne pouvaient le tromper. Il y’avait une fille qui prenait une douche.
« Ma qué t’attends toi, va tout de suite mater yé soui sûle qué ya dé la meuf »
« P’tain Popol, j’t’ai déjà dit de pas m’parler.. .et quand j’y pense, j’suis sûr que c’est une prof »
« Ma mé qué que tu me fé là, yé soui sûle qu’elle est trop bonne et qué cé oune élève et pouis, dépouis quand tu pense toi ? »
« … Mouais c’est vrai t’as pas tord »
Aussi invraisemblable que cela puisse paraître, l’homme s’adressait à son pénis…en effet, le dénommé Popol semblait être doué de la parole. Même si, Yasumasa était le seul à l’entendre, il vivait avec lui depuis longtemps.
« Oh Popol, ça fait combiend e temps qu’on se connait tout les deux ? »
« 39 ans andouille maintenant va mater, yé vé être excité moi »
« Bordel, t’es relou quand tu t’y mets… »
Sans plus de cérémonie, Yasumasa se dirigea à quatre pattes en direction de la douche. Aussi discrètement que possible il était impossible pour la jeune femme de le voir et inversement. Il espérait que son pénis ne l’ait pas trompé et que la fille en question était bel et bien une fille… avec une gosse poitrine si possible. Au fur et à mesure qu’il se rapprochait, le cœur du héros battait de plus en plus fort, une goutte de sueur perla de son front alors qu’il s’attelait à mater la seule partie du corps visible de l’inconnu, à savoir ses chevilles. Toujours sans un bruit, ces quelques parcelles de peau nue suffirent à Yasumasa pour lui mettre l’eau à la bouche, il savait à cet instant précis, que ce serait un festin pour ses yeux qui se mirent à fixer au-dessus de la porte. Et là, ce fut le choc. Il tomba nez à dos avec une jeune femme à la chevelure violacé. En pleine fleur de l’âge encore et tandis qu’elle ne l’avait pas remarqué, il renifla lentement l’odeur que celle-ci dégageait. A ce reniflement s’ajoutèrent ses battements de paupières qui se délectaient du spectacle. La jeune fille semblait aussi bien apprécié son corps que Yasumasa appréciait la vue du sien. Très vite, il sentit une bosse lui pousser au niveau du pantalon. Il s’éloigna alors, main sur la bouche pour être le plus furtif possible pour en apprécier les biens fait. Par chance, Popol arrivait encore à se contenir et Yasumasa retourna épier la mystérieuse inconnue d’une nouvelle position qui mettait en avant le visage de celle-ci. Il scruta le moindre de ses faits et gestes tout en se titillant le bout du manche. P’tain ce qu’il est classe ce clodo.