Le Grand Jeu - Forum RPG Hentai

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Une odeur sucrée ... [ Alana ]

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Sibylle

E.S.P.er

Une odeur sucrée ... [ Alana ]

mercredi 14 avril 2010, 16:38:20

La jeune femme passa une main douce sur ses draps satiné. Ah, qu’est-ce qu’elle aimait sa chambre, dans cette pension qui accueillait plusieurs filles. Elle était sans doute la plus folle de toutes. Sa chambre était un amas de tissus, tous différents. Son lit était un baldaquin en sale état, avec une multitudes de coussins, couettes, dessus de lits, et son sol était couverts de tellement de tapis qu’on en voyait plus le plancher ! Ses vêtements dormaient ici et là, sur le sol, sans aucun rangement, ainsi que tout son attirail. Mais elle aimait cette chambre, voilà tout.
Et ce soir, à son grand bonheur, elle était seule dans la pension. Enfin, seule … il devait y avoir deux ou trois femmes, qui traînaient ici et là, cherchant où pouvaient bien se trouver le rhum - pas de bol, c’était Sibylle qui l’avait kidnappé - et faisant entrer un ou deux hommes pour s’amuser ou arrondir leurs fins de mois. Toujours est-il que, pour le moment, elle était au calme. Elle avait allumée beaucoup de bâtonnets d’encens, dans sa chambre, et se préparait à aller fumer.
Ce qu’elle fit, évidemment, aussitôt. Elle attrapa son paquet, le fourra dans la poche de sa robe vermeille trouée, et se posa devant la pension, la cigarette à la bouche.
La nuit tombait, doucement, et une odeur sucrée flottait dans l’air. La rue étaient vaporeuses, à cause du baton d'encens qu'elle avait plantée dans ses cheveux, pour les maintenir, et qui laissait une traînée de fumée derrière elle. Ce ne fut que quand elle réalisa qu’elle n’avait pas de feu que toute cette atmosphère apaisante se creva.


- Aah, Dieu , pourquoi me détestes-tu à ce point ? Grogna-t-elle.

Elle se planta au milieu de la route, un peu grisée par le verre de rhum qu’elle avait bu un peu avant, et commença à chercher du feu. A sa manière :

- Personne n’a de feu, ici ?! Cria-t-elle.





Alana

Invité

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Re : Une odeur sucrée ... [ Alana ]

Réponse 1 mercredi 14 avril 2010, 22:29:41

Le soir commençait à tomber, la nuit promettait une température clémente pour un ciel majoritairement dégagé, quoique parfois quelque peu voilé de petits nuages. Blancs, ils ne le seront pas dans la nuit. Ils seront plutôt gris, violets, noirs ou bleu marine. Couleurs éthérées, loin de ce blanc cotonneux qui leur a valu leur renommée. Et Alana et bien, elle flânait. Il y avait longtemps qu'elle n'était plus venue sur terre, ayant passé la majeure partie de sa vie depuis plusieurs mois dans les temples, d'Aphrodite évidemment, mais également des autres Dieux. Le travail et les occupations ne lui avaient pas manquées, grignotant plutôt les forces de la jeune femme petit à petit. Ce moment, elle l'avait attendu un long moment. La première vraie "pause" qu'elle s'autorisait depuis plus de quatre mois... La moindre des choses que l'on pouvait dire à propos d'Alana, c'est qu'elle n'était pas fonctionnaire... Sa nuque était d'ailleurs endolorie, raison pour laquelle la main de la rouquine alla s'y loger pour la frotter avec minutie. Une fois un peu soulagée, elle écarta ses longs cheveux roux de son visage, puisqu'il y avaient été poussés par un petit vent frais, et poursuivit sa marche.
Pour déambuler dans les rues de Seikusu, Alana avait cru bon de troquer ses robes de prêtresse pour des habits "normaux", à savoir un jean serré, du style de ceux que portaient les jeunes femmes de l'époque, un débardeur qui lui faisait un généreux balconnet, des bottes dont les talons claquaient au gré de ses pas et une veste en jean pour accompagner le tout. Elle passait parfaitement inaperçue. Ou peut-être pas, mais le fait était qu'elle avait l'air complètement "normale".
Ses tribulations la menèrent près de la pension où Sibylle avait sa chambre, et le hasard voulu qu'elle passa non loin de la jeune femme lorsque celle-ci quémanda à la cantonade du feu. Évidemment, les cris attirent l'attention, celle d'Alana également, qui, les mains dans les poches, s'arrêta une secondes pour fouiller dans ses autres poches. Celles de devant de sa veste, celles de son jean, sur les côté puis derrière... Elle trouva enfin ce qu'elle voulait: une petite boîte d'allumettes. Elle aussi brûlait beaucoup d'encens et elle trouvait que ces petites choses étaient très pratiques, elle avait donc pris l'habitude de toujours en avoir une boîte sur elle. Elle s'approcha donc de la quémandeuse, avec un aimable sourire aux lèvres.


"Je crois pouvoir satisfaire votre demande..."

La petite boîte dans les mains, l'allumette sortie et la tête prête à frotter contre le papier de verre pour s'enflammer, Alana suspendit son geste, reconnaissant l'odeur familière des effluves d'un bâtonnet d'opium qui se consumerait. Elle leva les yeux, et trouva l'origine de cette fragrance perdue dans les cheveux de la jeune femme à laquelle elle faisait face. Le sourire de la prêtresse s'élargit et, se hissant sur la pointe des pieds, elle ôta la brindille au bout légèrement rougeoyant des cheveux de Sibylle, faisant défaisant malheureusement sa coiffure.

"Pourquoi réclamer du feu si vous en avez? Si je puis me permettre, vos cheveux sont beaux, vous gagnez en attrait à les laisser flotter sur vos épaules. Et il serait dommage qu'ils s'enflamment à cause de ceci, non?"

Elle lui tendit le bâtonnet, ainsi que sa petite boîte d'allumette.

"Cela étant dit, je me plierai volontiers à votre préférence. Allumette ou non, le choix est vôtre."

Souriant toujours, son regard illuminé d'une petite lueur d'espièglerie, Alana haussa les épaules et laissa la jeune femme faire son choix.

Sibylle

E.S.P.er

Re : Une odeur sucrée ... [ Alana ]

Réponse 2 jeudi 15 avril 2010, 00:35:53

Sibylle n’eut pas à réfléchir à deux fois. Elle possédait un esprit assez ombragé, voir orageux, et se fit un plaisir de tendre la main pour attraper la boîte d’allumettes, avec comme seule phrase pour s’expliquer de son choix :

- J’aime les allumettes. C’est le seul mot que je suis incapable d’écrire correctement. Deux « l », deux « m », deux « t » ? Je ne sais jamais.

Elle fit craquer avec douceur une allumette, et approcha la flamme de son visage, afin d’allumer la cigarette. Aussitôt, les effluves de tabac s’échappèrent de l’objet  si dangereux pour sa santé, tandis qu’un sourire venait poindre sur sa bouche. Elle remua l’allumette, l’éteignant avec délicatesse, et la laissant tomber sur le sol. Le feu, c’était beau, à ses yeux. Une véritable personnification de la vie humaine, qui s’allume vivement, surprenant toujours, qui remue, qui s’exclame, puis qui s’éteint doucement.
Elle releva aussitôt les yeux vers la jeune femme, lui rendant son paquet d’allumettes. Elle n’était pas de nature à se gêner, mais elle était tout de même polie et attentionnée. Elle eut une inclination du visage, pour la remercier, et admira le ciel. Un orage, peut-être ? Non, non, ce serait inacceptable venant d’un ciel si léger. Mais il fallait s’attendre à tout, ici. L’air devenait dangereux.

Elle fixa à nouveau la jeune femme, puis lui enleva doucement des mains le bâton d’encens, pour le coincer dans un trou de sa robe. Puis elle attrapa la main d’Alana.


- Alors, à qui ai-je affaire … ?

Elle laissa balader son index sur la paume de la main de l’inconnue. Et laissa échapper une exclamation, agréablement surprise.

- Un prénom où se répète trois fois la même voyelle. Un beau prénom, et qui n’appartient pas à n’importe qui … Déesse, prêtresse ?

Elle leva ses yeux sombres et vermeils vers elle, l’interrogeant du regard. Elle aimait ce petit cirque de voyante, cela amusait la galerie. Mais elle espérait que cette jeune femme ne disparaitrait pas, effrayée par les agissements de Sibylle. Elle n'aimait pas être conventionnelle, pardonnez-la ... 





Alana

Invité

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Re : Une odeur sucrée ... [ Alana ]

Réponse 3 jeudi 15 avril 2010, 01:51:26

Le sourire de la prêtresse ne quittait pas ses lèvres. En même temps, quelles raisons avait-elle de s'en départir? Aucune, tout simplement. Pas de drame à l'horizon ou de quoique ce fut de désagréable, bien au contraire puisque la personne en face d'elle avait l'air ouverte à la discussion... Discussion préférable à une longue errance, seule. Il était essentiel d'avoir quelques instants à soit, pour se ressourcer et se retrouver, faire le point sur l'évolution que pourrait connaître nos goûts et notre caractère. Mais refuser de l'agréable compagnie pour cela, non. On trouvait simplement un autre moment. Certaines personnes overbookées prétendront que ce temps, elles ne parviendront jamais à le prendre. Ce ne serait jamais une question de possibilité, mais bel et bien de volonté. Parce que quand on veut, on peut comme le dit si bien l'adage.
Toujours est-il qu'Alana s'accommoda très bien de voir la jeune femme devant elle préférer les allumettes, ce qui était à la réflexion plus que logique si elle ne voulait pas mourir intoxiquée par l'encens. Depuis le temps, Alana aurait pu connaître ce genre de désagrément, avec tous les bâtonnets qu'elle parvenait à faire brûler en une journée et ses journées constantes passées dans les vapeurs suaves de différentes fragrances, mais elle avait l'avantage de ne pouvoir mourir...


"Deux "L", un "M" et deux "T"."

Une réponse aimable offerte pour une question bien innocente. Alana rangea son paquet d'allumettes une fois qu'il ne fut plus utile, et rendit bien volontiers son bâtonnet à sa compagne de nuit. Après tout, c'était le sien. Si elle la laissa attraper sa main? Bien évidemment. Les poignées de mains étaient monnaie courante, elle l'avait appris. Et si Sibylle la gardait, qu'elle se fasse plaisir. Alana n'était point avare de son corps, loin s'en faut, ni prude ni timide.
La femme qui se tenait devant elle piqua cependant sa curiosité. La chiromancie, elle connaissait cet art. De nom, uniquement. Elle en ignorait les rudiments, ni même si les prédictions étaient fiables, mais dans le cas où ça le serait, ne serait-ce pas grisant de constater comme tout est prédéfini à l'avance? Connaître votre avenir à peine né, en lisant les lignes de la main... Une fable? Le futur de l'homme? Un canular? Allez savoir. En découleraient sans doute d'importants problèmes étiques, alors autant se contenter des moeurs actuels, à savoir ne vont consulter les chiromanciens et chiromanciennes que ceux croyant et ayant besoin de croire en quelque chose. En ce qui concernait Alana, elle était curieuse de tout, et assez crédule. De ce fait, elle se laissa complètement bluffer par Sibylle. Ses yeux s'agrandirent légèrement, et son sourire se mua en une expression impressionnée.


"Ca alors! Je ne sais pas si mon prénom est beau, mais il contient assurément trois fois la même voyelle! Je m'appelle Alana. Et si je ne suis pas Déesse, j'en sers une effectivement. La plus magnifique et la plus sublime de toutes."

Les yeux de la jeune rouquine se mirent à pétiller d'admiration. Si tout était en complète et totale fluctuation de tous temps, une chose ne changerait jamais: la dévotion complète de la prêtresse pour sa Déesse, ainsi que la fierté qu'elle avait à la servir. Mais elle trouvait injuste de parler d'elle-même alors que Sibylle semblait déjà être au courant de tout cela alors qu'Alana ne connaissait rien de son interlocutrice. Elle la pressa donc en ce sens.

"Mais ne soyez pas injuste, dîtes moi votre nom pour que nous soyons à égalité! Ou alors, apprenez-moi à le deviner, au moins en partie, comme vous venez de le faire pour moi? Si cela ne vous ennuie pas évidemment."

Les magiciens ne révélaient jamais leurs secrets, sous peine de casser la magie. Elle ignorait s'il en allait de même pour la chiromancie, ou si Sibylle pouvait deviner d'autres choses, plus secrètes encore que la nature profonde des gens.

Sibylle

E.S.P.er

Re : Une odeur sucrée ... [ Alana ]

Réponse 4 jeudi 15 avril 2010, 02:31:40

Sibylle eut un grand sourire. Son petit tour avait fait son petit effet. Elle aimait beaucoup quand les gens la regardait ainsi, curieux, surpris, par sa capacité à deviner ainsi les choses. Pour elle, c’était simple : elle savait se servir du tarot, des mains, des pensées pour deviner qui était une personne, ce qu’elle voulait, ce qu’elle attendait. C’était son don, son apprentissage. Durant des années, on lui avait appris à être une bonne prophétesse, sans défauts, sans soucis. Elle n’avait pas été des meilleures, mais s’en sortait plutôt bien. Elle accueillit la dernière proposition de la jeune femme avec le même sourire, et tira une bouffée sur sa cigarette.
Elle joua un instant avec ses boucles noires, fit un tour sur elle-même, et finalement se posta face à la prêtresse.


- Mon nom est celui d’une prophétesse. Dans la mythologie grecque, mon nom est celui d’une prêtresse d'Apollon qui personnalise la divination, et qui prophétise, dans un langage énigmatique.

Elle eut un petit rire, et tira une bouffée sur sa cigarette. La jeune fille trouverait-elle ?

- Cependant, je ne sers nullement Apollon. J’ai été élevée - pardon, enlevée - pour servir la Pythie. Mais cette situation ne me plaisait guère …

Elle n’allait pas étaler sa vie, et préférait ne pas trop faire bailler son interlocutrice avec ses histoires tumultueuses. Elle avait quittée son pensionnat de gamines modèles, prêtes à tout sacrifier pour une morte qui ne reviendrait jamais, pour des dieux qui ne levaient jamais les yeux sur elles. Elle avait préférée prendre la route, son baluchon et ses rêves sur l’épaule, ne pas se plier à des règles.
Et, pour tout dire, sa vie au pensionnat ne lui manquait aucunement ! Elle préférait sa liberté misérable, qu’être enfermée dans une prison dorée. Elle continua de regarder la belle rousse, et finalement, après avoir recrachée de la fumée :


- Mon prénom commence par un S .. lança-t-elle comme indice.





Alana

Invité

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Re : Une odeur sucrée ... [ Alana ]

Réponse 5 jeudi 15 avril 2010, 03:07:18

La devinette était trop facile pour une servante des Dieux, bien trop facile. Alana retrouva son large sourire, dévoilant de belles dents blanches à celle dont elle venait de deviner le nom.

"Sibylle! Est-ce que vous faîtes des prédictions comme une possédée aussi?"

Peut-être la question était-elle déplacée, mais Alana, qui n'avait pas voulu être désobligeante, loin s'en faut, ne s'en rendit pas compte. Elle n'était mue que par la curiosité, jamais par l'envie de blesser. Ce qui la laissait supposer, à juste titre d'ailleurs, douce, naïve, candide même. Ce qui était assez paradoxal du fait que les choses de la vie n'avaient que peu de secrets pour elle, voir pas du tout. Mais peut-être un trop grand savoir l'avait-il blasée, et peut-être préférait-elle occulter par moments toutes ces choses qu'elle savait, les refouler au plus profond d'elle-même, les cacher et les enterrer aussi bien que les anciens pirates cachaient leurs trésors pour les rendre introuvables... Oui, car sa déesse n'en espérait pas moins de ses prêtresses, qu'elles soient toutes capables de garder leurs secrets, même face à des télépathes.
Par jeu, Alana inversa les rôles et prit la main de la voyante, un faisant glisser son index avec une lenteur minutieuse, suivant les lignes de la main de la femme brune qui lui faisait face. Avec un sourire, regrettant d'avoir lancé sa réponse à la cantonade plutôt que d'avoir joué son jeu, elle reprit.


"Je vois... Je vois que vous vous appelez Sibylle. Que vous faîtes brûler de l'encens, peut-être croyez-vous aux mauvais esprits. Je vous que vous êtes chiromancienne, un art remarquable. Je vois que vous fumez. Peut-être un peu trop. Je vois que vous êtes entretenue..."

A la beauté et la brillance des cheveux, ainsi qu'au parfum des plus agréables qui se dégageait de la prophétesse.

"Mais il y a tout de même une chose que je ne vois pas..."

Alana redressa la tête et adressa un sourire, à la fois aimable et curieux, voire un tantinet joueur. Les yeux violine de la rouquine cherchèrent ceux de la jeune femme brune.

"Que fait une jolie femme comme vous toute seule à cette heure? N'avez-vous point de prétendants? Permettez-moi d'en douter, puisqu'avec vos talents de voyante et votre beauté, vous devez fasciner plus souvent qu'à votre tour les âmes humaines."

Sibylle

E.S.P.er

Re : Une odeur sucrée ... [ Alana ]

Réponse 6 jeudi 15 avril 2010, 03:38:22

Sibylle se laissa prendre au jeu, prenant une moue attendrie et attendrissante en entendant les prédictions d’Alana. Elle la laissa parler, l’écoutant avec toujours autant d’attention, sauf quand les derniers mots résonnèrent. Là, elle eut un sourire, amusé, un sourire pourtant peu souriant - si j’ose dire - et peu glorieux. Pourquoi elle était seule ? Parce qu’elle n’aimait que cela, désormais. La solitude, et ses vents contraires. Juste l’odeur de l’encens, le froissement des étoffes. Elle en avait assez d'ouvrir ses portes à n'importe qui, dans l'espoir d'avoir un peu d'argent pour survivre.
Elle éteignit sa cigarette.


- Avez-vous lu la Dame aux Camélias, Alana ?

Elle n’attendit pas de réponse, pour continuer sa tirade.

- C’est l’histoire d’une femme qui a beaucoup d’amants, parce qu’ils l’entretiennent. Mais ils ne sont là que pour les nuits, sous les draps. Après, ils disparaissent, laissant de la monnaie sur sa table de nuit.

Elle eut un petit soupir, et passa sa main dans ses cheveux. Là haut, la fenêtre de la chambre de Sibylle était ouverte, et une fluide fumée d’encens s’en échappait, parfumant la rue. On devinait les milles couleurs qui peuplaient l’intérieur de l’antre de la prophétesse. Elle eut une subite envie de fumer, mais la repoussa vivement.

- C’est pour cela que je suis seule, mon amie. Contrairement à l’héroïne de ce livre, mon prince charmant , ou même quelqu’un de différents de ces nobliaux obsédés par leur argent, n’est toujours pas arrivé. Il doit avoir du retard. Alors je hante le pensionnat en attendant de trouver des victimes sur lesquelles faire passer mon ennui !

Cette dernière phrase fut suivie d’un éclat de rire. Evidemment, elle n’était pas si sanguinaire que ça ! Elle n’avait pas pour habitude prendre comme souffre-douleur les pauvres habitantes du pensionnant, non, elle avait déjà assez d'ennuis avec ces femmes bruyantes. En vérité, elle n'avait qu'une poignée d'amies dans cette pension. D’un coup de main rapide, elle ouvrit la porte de la pension, et regarda furtivement à l’intérieur.  Personne n’était là. «  Toutes saoules dans leurs lits », pensa-t-elle en riant.
Elle fit signe rapidement à Alana de la suivre à l’intérieur, dans le grand hall de la pension, où il faisait déjà un peu plus chaud.
Dehors, le temps allait se gâter, elle le pressentait.





Alana

Invité

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Re : Une odeur sucrée ... [ Alana ]

Réponse 7 mercredi 21 avril 2010, 19:41:21

Peut-être la prêtresse n'aurait-elle pas dû être aussi directe... Seulement, elle trouvait dommage qu'une belle femme comme l'était Sibylle ne soit pas en train d'honorer sa déesse alors que cela devait être si facile pour elle! Néanmoins, la prêtresse pu se consoler en se disant que si Sibylle prenait le parti de se respecter, et de ne plus faire cela qu'avec des personnes, des hommes apparemment, qui lui plaisent vraiment, lorsqu'ils feraient l'amour ensemble, Aphrodite n'en recevrait que plus d'énergie. La question de la prophétesse la prise de court, et elle dû avouer son ignorance. Enfin avouer... En avoir l'air tout du moins, car elle n'eut pas le temps de préciser sa pensée que Sibylle lui expliquait déjà le fond de l'histoire. Sans doute les yeux de la rouquine, en s'écarquillant d'abord puis en prenant un air penaud ensuite, avaient-ils parlé pour elle. Bref. L'histoire de la Dame aux Camélias semblait être l'histoire d'une prostituée. Des femmes qui donnaient du plaisir aux hommes en échange d'argent ou de faveurs... Heureusement qu'elles étaient là, ces femmes. Alana avait beaucoup de sympathie et de tristesse pour elles. Elles exerçaient une profession, qui autrefois faisait fantasmer des villes entières. Autrefois, courtisanes et celles qu'on nomme dorénavant "catins" étaient courtisés et admirées pour leur beauté et leur savoir faire. Aujourd'hui, il ne reste rien de ce respect et de cette admiration. Rien si ce n'est un sentiment de supériorité donné aux hommes, qui se sentent si puissants lorsqu'ils laissent des bouts de papier au coin d'une table, et rien d'autre à part la condescendance à laquelle elles ont droit venant des autres. De tous les autres. La vérité est qu'elles étaient des femmes comme les autres, avec des rêves et des espoirs, mais qui avaient le courage parfois, ou bien un manque d'opportunités, "une malchance" comme disent certains, pour d'autres de vivre sans tabous ni complexes. Bien plus que condescendante, Alana admirait encore ces femmes. Du reste, si elle n'avait point été prêtresse, elle aurait probablement choisi d'être Courtisane. Mais pas sur ce monde. Sur la terre, les hommes sont bien trop rustres avec ces femmes, sources de plaisirs charnels.
Le rire de Sibylle vit se joindre à lui celui d'Alana. Elle ne riait cependant pas de la même chose que la prophétesse. Pour elle, c'était le terme "victime" qui l'avait faite rire, puisque naïve et insouciante, elle ignorait tout de la femme agréable qui se tenait à son côté.


"Victime? Vraiment? Co..."

Elle s'interrompit l'espace d'un instant, et rejoignit la prophétesse à l'intérieur de ses murs après son signe. Alana n'était pas particulièrement craintive, et elle et Sibylle semblaient très bien s'entendre alors elle voyait mal des raisons de refuser son invitation. C'est pour cela qu'elle n'en fit rien, et adressa un sourire, agréable et ouverte, à la femme brune.

"Comme vous y allez! Je suis sûre que vous êtes une femme dont la compagnie serait recherchée si vous le désiriez. Je vous connais à peine depuis quelques instants, mais vous avez l'air gentille, agréable et cultivée. Bien plus que moi du reste, alors je doute qu'avec vous, qui que ce soit puisse se sentir comme une victime. Bien au contraire, je crois que l'on pourrait se sentir un peu comme moi en ce moment, plutôt comme chanceux d'avoir la possibilité de discuter avec vous."

Sibylle

E.S.P.er

Re : Une odeur sucrée ... [ Alana ]

Réponse 8 vendredi 21 mai 2010, 19:16:06

( Et vive la Russie ! http://www.youtube.com/watch?v=t4chEHuJoAo&feature=related )

   Sibylle ne put s’empêcher de rire, en entendant cette remarque. Une agréable compagnie ? Cette jeune femme cherchait-elle vraiment à la complimenter, où osait-elle seulement penser ce qu’elle disait ? Sibylle passa une main sur sa joue, relevant une mèche qui se collait à sa joue. Pourquoi l’avait-elle fait entrer, déjà ? Parce que l’intérieur décoré et sculpté était plus agréable qu’une rue bétonnée ? Sans doute. Elle se décida à faire déguerpir fissa-fissa ses questionnements, et se retourna, tout sourire, vers son invité.
Là, elle avait une question.  Et pas des moindres. Ce genre de détails qu’elle avait captée, et qui lui revenait à l’esprit. Elle regarda Alana, les yeux plissés.


- Je pense que vous êtes aussi exceptionnelle que moi, lança-t-elle d’un ton amusé.

Elle passa sa main dans ses cheveux, et entendit la pluie s’abattre. Violemment. Brusquement. Elle tambourinait les vitres, déversant sa rage, et Sibylle remercia son instinct. Heureusement qu’elles étaient entrées, et à temps, encore . Elle n’aimait pas la pluie plus que ça; L'eau, elle n'appréciait pas, seulement sous la douche, où quand elle était d'une humeur sotte et follement folle . Il faudrait d’ailleurs qu’elle songe à fermer la porte de sa chambre, qui finirait remplie d’eau.
Elle ouvrit les portes du hall, décoré dans un style art nouveau qu’elle appréciait, laissant apparaître un salon immense. Une pension immense demandait un salon de la même taille, du même gabarit.


- Pourquoi parlez-vous donc d’âme humaine, ma chère ? Il est rare de désigner ainsi ses semblables …

Elle eut un sourire, à nouveau, et repassa sa main dans sa chevelure, qui se détacha entièrement, coulant le long de son dos. Chevelure soutenue grâce à une pince archaïque, et peu solide. Elle ne faisait pas le poids sous les cheveux épais et noirs de Sibylle. Elle tomba, brisée, sur le sol.
Le jeune femme soupira.






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