La Bele et la Bête [PV Evengélya]

Si Evengélya s'entendait à une réaction, ce n'était pas celle là. Louis était partie dans un fou-rire qui ne semblait pas vouloir finir, il riait tellement qu'il en pleurait. La jeune fille essayait de comprendre ce qui avait de si drôle, certes elle ne savait pas danser et alors, ce n'était pas une raison pour se mettre à rire autant. Eva commençait à se vexer, mais les paroles de Louis la calmèrent de suite. De plus, ces compliments la firent même rougir au point que sa timidité légendaire refit surfasse au calot et qu'elle n'osait plus regarder Louis.

Evengélya accepta tout de même le bras de Louis et se laissa guider à travers la foule vers les étages supérieurs, c'est enfin après en avoir traversé deux qu'ils se retrouvèrent au bon étage. Ce dernier avait été spécialement crée pour ces soirées dansantes, il se composait donc d'une estrade sur laquelle une demi-dizaine de bardes montrait leur talent. A l'opposer se trouvait un bar où venaient consommer les danseurs entre deux prestations des bardes. Tout le reste de l'espace était une grande piste ou évoluaient déjà une dizaine de couples. Ici pas de tables pour allez se reposer ou pour regarder les gens, ici, on dansait et rien d'autres.

Ça y est, j'y suis, je vais danser, mais qu'est-ce qui m'a pris de lui demander ça ?

Evengélya commençait à regrettait sa demande, maintenant qu'elle se trouvait à deux doigts de ce qu'elle voulait, elle avait peur de se lancer, de plus les couples qui dansaient déjà le faisait avec grâce et elle était sûre de se ridiculiser. 

-Euh, vous êtes sûr de vouloir danser avec moi? Je suis sûre de me ridiculiser et de vous ridiculiser par la même occasion.     

Louis ne répondit rien et, en vérité, n'attendit même pas la bénédiction d'Evengélya pour l'entrainer dans le mouvement de la danse. Il saisit son bras, son dos, et c'était parti. Avant que la Belle n'ait comprit ce qu'il se passait, elle dansait....pardon, "elle bougeait" au milieu d'une foule d'inconnus, en présence d'un gentleman quasi-inconnu également, qui la toisait d'un sourire qui se voulait rassurant. La vampire était tendue. Ca se sentait. Même ne sachant pas danser, ses mains étaient crispées et ses muscles contractés. Il fallait détendre l'atmosphère. Louis prit les devant une fois encore et, dans un mouvement circulaire, fit exprès de tomber à la renverse, manquant de bousculer ses voisins de derrière, mais lachant la main de sa compagne à temps pour ne pas l'entrainer avec lui.

Il se redressa, penaud, sous les rires moqueurs de la salle, puis se dirigea de nouveau vers Evengélya et entreprit de reprendre la danse. Inutile de trop en révéler au monde extérieur. Il décida de lui parler de la façon la plus explicite et la plus discrète qui soit:

~Vous voyez? Comme ca tout le monde croira que votre maladresse vient de moi. Vous n'avez plus à craindre la moquerie.~

Ces mots avaient résonné dans l'esprit de la jeune femme d'une façon parfaitement limpide et audible. Louis s'adressait à elle par télépathie. D'ailleurs, il n'avait pas franchement l'intention d'arrêter. Cela leur donnait une complicité et une protection qu'il ne délaisserait pour rien au monde.

~Voila, comme ça. Lorsque je recule ce pied, vous avancez celui-ci. Cette danse est assez simple, pensez d'abord au rythme. Laissez-vous entrainée par la mélodie, faites confiance à votre corps. Il fera le reste. Je vous apprendrai les combinaisons plus délicate lorsque l'orchestre y viendra.~

Alors qu'il continuait son petit cours, et que la danse perdurait maladroitement au milieu de l'assemblée, le jeune homme se rendit compte que quelque chose qui lui avait outrageusement échappé jusque là. Il tenait la main d'Evengélya, et dans cette union un détail, un minuscule détail, élargit son sourire. On aurait pu interpréter cette joie, cette euphorie nouvelle à l'appréciation du moment passé avec pareille compagne. Mais c'était en vérité le fait de se rappeler que c'était une demi vampire qu'il avait sous les yeux qui l'enchantait au plus au point:

Sa peau était glacée.

Quant Louis l'entraina par surprise sur la piste, Evengélya eu comme premier réflexe l'envie de s'échapper, mais après quelques secondes de panique, elle se mit à imiter les autres danseurs, raide comme la justice, elle tentait de reproduire les pas de danses de sa voisine. Quant Louis tomba à la renverse, Eva crue qu'il était tombé par sa faute et se confondis en excuses pendant que Louis essuyait les moqueries des personnes ayant remarqué la scène. Quant il lui repris la main pour reprendre la danse, Evengélya repris son observation des mouvements des autres danseur qu'elle tenta de reproduire de son mieux.   

Quand Louis s'adressa directement à son esprit, Eva eu un moment de stupeur et se figea sur place. C'était la première foi qu'elle était confronté à la télépathie et elle mis quelques secondes avant de reprendre la danse en suivant les conseils de son partenaire de danse. Le fait que Louis s'adresse à elle par télépathie l'avait tous d'abord surpris mais l'épisode du vin se transforment en sang lui était vite revenue en mémoire. Son compagnon était un magicien, il n'avait donc rien de surprenant à ce qu'il s'adresse à elle de cette manière.

-Vous n'étiez pas obligée de vous rendre ridicule pour me permettre de ne pas l'être, de plus, j'ai cru que c'était de ma faute si vous êtes tombé. : murmura Eva à l'oreille de Louis. En tout cas, je vous remercie pour ce que vous faites, grâce à vous, je réalise un de mes rêves.

En effet, Evengélya réalisé un de ces rêves, elle avait toujours voulu danser avec un beau jeune homme et grâce à Louis, son rêve devenait réalité. C'est donc avec un sourire béat qu'Evengélya se laissa entraîner par la musique et quand enfin cette dernière fut finie, la semi-vampire était aux anges.

-Merci beaucoup Louis, pour vous ce n'était peut-être pas grand-chose, mais vous m'avez vraiment fait plaisir.  

Prise d'une impulsion, Evengélya déposa un rapide baisée sur la joue de Louis, puis réalisant ce qu'elle venait de faire, elle se mit à rougir violemment.

-Euh, excuse-moi, je ne sais pas ce qui m'a pris. : dit-elle dans un souffle.

Malgré ces deux siècles d'existences, Evengélya réagissait comme une gamine et pour cause, Louis lui plaisait et elle ne savait pas comment réagir, de plus, sa timidité maladive ne l'aidée pas du tout.

Le sourire de Louis, qui était passé de l'amusement, à l'analytique, voire même au manipulateur tout au long de la soirée, se fit bien plus tendre et bien plus paternel une fois que la belle l'eut embrassé. Un baiser humble, sur la joue, sans prétention ni autorisation. Evengélya était une perle timide qui venait de laisser passer un oeil hors de sa coquille. Le blond se dit que l'embrasser de façon plus abrupte serait le meilleure moyen de la faire paniquer et qu'elle se referme à jamais sur lui. Aussi, il ignora la gêne de la jeune femme, saisit son visage entre ses mains, avanca le visage et déposa un tendre baiser sur son front. Un baiser assez long, dont elle pourrait profiter après le choc de la surprise nouvelle.

La danse était terminée, les individus repartaient chacun de leurs côtés, les lumières s'adoucirent et les musiciens commencaient à préparer le morceau suivant. Au centre de la pièce le petit couple subsistait néanmoins, jusqu'à ce que le jeune homme détache ses lèvres du crâne de sa partenaire. Il la regarda, sincère et amusé, et répondit:

"Vous avez réalisé un de vos rêves? J'espère que vous avez assez d'énergie pour un second?"

Il lui saisit les mains et demanda, plus sérieux:

"Que voulez-vous maintenant? La nuit est loin d'être finie, et j'ai l'éternité devant moi. Votre joie est ce qui me comble plus que jamais ce soir. Je vous le demande comme un service: demandez moi autre chose."

Son regard prit la lueur du reproche prévoyant, au cas où la jeune chercherait à se débiner sous des prétextes de timidité ou de gêne quelconque. Cette soirée lui appartenait, et elle n'aurait pas le choix.

Quand Louis saisit son visage entre ses mains, Envegélya ferma les yeux, elle s'entendait à ce qu'il l'embrasse vraiment et fut en même temps déçu et rassurait par le baiser qu'il déposa sur le haut de sa tête. Elle fut déçu car elle espérait un peu plus, Louis lui plaisait vraiment beaucoup et elle espérait qu'elle aussi lui plaise. Elle fut cependant rassuré car ce baisé somme toute très paternel lui signifiait qu'il ne s'offusquait pas de sa réaction. Sa question suivante finit de lui assurait qu'il ne lui en voulait pas, s'il avait mal pris sa réaction, il ne lui proposerait pas de continuer cette nuit avec lui.

C'est donc avec un grand sourire qu'Evengélya remua la tête de haut en bas, signifiant par ce geste qui lui restait effectivement suffisamment d'énergie pour continuer. Cependant que demandait, elle avait bien une idée, mais elle était sûre que Louis ne l'accepterait pas, de toute manière, elle était bien trop timide pour lui demander. Tout en prenant la main de son compagnon pour l'attirait hors de la piste car la musique venait de reprendre, Eva réfléchissait à ce qu'elle pouvait bien demander à Louis, au bout d'une minute ou deux, Evengélya finit par dire :

- Mes autres rêves ne sont malheureusement pas réalisable, cependant si cela ne vous dérange pas, j'aimerais bien tout simplement me promener dans la ville avec vous, histoire de discuter un peu.

Effectivement, la jeune elfe voulait passer un moment seule avec cette personne qui lui plaisait temps, elle voulait en savoir un peu plus sur lui, qui il était, ce qu'il était car cela se voyait, il n'avait pas l'air d'un humain normal, de plus, il lui avait dit faire aussi partie des immortels, mais de quelle race faisait-il partit, il n'avait pas les caractéristiques des vampires, de plus s'il faisait partie des buveurs de sang, il ne luirait pas posait des questions sur son héritage vampirique. Peut être était-il immortel à cause de sa magie, dans tous les cas Evengélya contait profiter de leur promenade pour lui posait toutes ces questions.   

Ce fut au tour de Louis d'acquiescer avant d'accompagner la jeune femme vers la sortie. Une fois dehors, il lui tendit le coude pour qu'elle s'accroche à son bras. Sentant la timidité d'Evengélya prête à refaire surface, il lui prit la main avant de la lui poser dessus. D'un oeil extérieur, ils avaient vraiment l'air d'un couple. Bon. Une ballade de nuit en sa compagnie, disait-elle désirer. C'était bon signe. Peut-être certaines choses allaient pouvoir avancer. Ils commencèrent à marcher en silence avant que Louis ne reprenne:

"Parlez-moi de vos rêves."

Il tourna la tête vers elle.

"Ces rêves irréalisables. Je suis curieux de savoir ce dont il s'agit. Si ce n'est pas indiscret bien entendu."

Plus que de l'intérêt ou de la curiosité, le gentleman demandait cela pour savoir en priorité si ces rêves étaient vraiment irréalisables. Il savait que d'une part l'étendue de ses pouvoirs était insoupçonnée, mais également que de la part de quelqu'un comme Evengélya, qui devait passer le plus clair de son temps à se cacher, peu de rêves devaient paraitre possibles. Il espérait être en mesure de lui prouver le contraire. A dire vrai la jeune vampire lui plaisait également. Et s'il n'était pas assez sûr de lui pour aller plus loin pour le moment, il avait bien l'intention de tenter sa chance un peu plus tard dans la soirée si elle lui en donnait l'opportunité.

Cette balade faisait plaisir à Evengélya et alors qu'elle pensait questionner Louis, elle se laissa bercer par sa compagnie et par cette nuit qui était décidément bien calme, il ne se trouvait personnes dans les rues, l'air qui auparavant été lourd c'était radoucie, le ciel était étoilés. En résumer, cette nuit était parfaite et Evengélya ne voulait en aucun cas la gâcher. En effet, la jeune semi-vampire avait peur quand questionnant Louis, elle rompe cette magie qui lui faisait passer un si bon moment, elle avait peur qu'il prenne mal le fait qu'elle veuille en savoir un peu plus sur lui. Mais surtout, ce qui l'empêchait de questionner son compagnon était sa timidité.
C'est donc avec un certain plaisir qu'Evengélya répondit à la question de Louis. Si elle n'était pas capable de lui posait des questions sur sa vie, au moins lui le faisait et pour Evengélya, cela prouvait qu'il s'intéressait un peu à elle.

-Mes rêves sont assez simples, mais resterons, je pense, que des rêves. L'un de ces rêves serait que l'Ordre Immaculé oublie mon existence, ainsi je pourrais vivre une vie presque normale. Oui j'aimerais bien que l'ordre arête de me pourchasser.

Après cette déclaration, Eva laissa un moment de silence, son deuxième était plus gênant à énoncer que son premier et même si elle était sûre que Louis s'en était aperçu, l'énonçait lui demanda un peu de courage qu'elle finie par trouver.
   
-Mon deuxième rêve serait que je perde cette timidité qui me caractérise, vous avez dû le remarquer, je rougis pour un rien et cela me gêne énormément.

Alors qu'elle venait de finir cette phrase, la jeune elfe se mit effectivement à rougir et cela augmenta quand elle pensa à son troisième et dernier rêve. Ce rêve était pourtant le plus classique, le rêve que font toutes jeunes femmes et qui finie pour une partie d'entre elle par se réaliser.

-Enfin, : reprit-elle. Mon dernier rêve doit d'abord voir les deux premiers se réaliser, en effet.... je..., je...

Evengélya n'arrivait pas à finir sa phrase, elle était devenue aussi rouge qu'une tomate et ne pouvait plus prononcer un mot de plus. Sa respiration s'était accéléré et son cœur s'emballait. Tout cela était provoqué par sa timidité, cette dernière empêchait Evengélya de parler de ça plus grande envie, envie qui concernait en partie Louis. 

Louis remarqua que la Belle était gênée de parler plus en détail du troisième rêve. Aussi, il n'insista pas et décida de se focaliser sur les deux premiers. Il prit un peu d'avance et se calla devant elle soudainement, puis saisit son menton entre ses doigts fins.

"Je ne peux pas soigner cette timidité maladive, et je n'en n'ai pas la moindre envie. Cela enleverait une grande part de votre charme et ce serait un gachis impardonable! Non! Vous êtes adorable et superbe comme vous êtes réellement."

Il se redressa, s'attendant à ce que ce déluge de compliments la fasse rougir de nouveau. Malheureusement, même nyctalope, il aurait du mal à s'en rendre compte de nuit. Sans que la belle n'ait pu répondre il passa une main dans ses cheveux et lui proposa, plus silencieusement, afin d'être sûr qu'aucune oreille indiscrète ne puisse les déranger:

"En revanche je peux vous présenter un monde où l'Ordre ne sévit pas."

Il était prévisible qu'Evengélya prenne ca pour une vaste blague. Il prit de nouveau les devants en plaquant son index sur ses lèvres. Il put par la même occasion juger de leurs douceur.

"Avant que vous ne disiez quoi que ce soit, sachez que je suis sérieux. Ce genre de mondes existe et je peux vous y mener. Ne vous faites pas d'illusions. C'est un monde imparfait comme celui-ci, mais l'Ordre n'y sévit pas. Vous auriez enfin une forme de paix nouvelle."

Tout ce qu'il lui restait à faire était repérer les portail qui menaient du plan de Terra au monde extérieur, et il pourrait sans trop de problème apprendre à Evengélya à s'en servir. Il avait remarqué qu'à Terra, autant de gens connaissaient cet autre monde que de gens le prenaient pour une légende. C'était regrettable à son sens. Les informations intéressantes seraient plus à même de se disperser si tout le monde en était au courant. Et si Evengélya pouvait passer le mot à un ou deux de ses ami(e)s une fois qu'elle aurait découvert l'autre monde, le blond aurait remboursé son repas. Il eut un sourire paternel.

"Qu'en dites-vous? Etes-vous prête à me faire confiance?"

Heureusement pour Evengélya, Louis se trouvait être une personne que la semi-vampire aurait qualifié de parfaite, il n'insista donc pas pour connaitre le dernier des rêves d'Eva. par contre, il s'avéra qu'il possédait un don pour charmer la jeune fille. Quand le gentleman qui se trouvait à ces côtés prit son menton entre ses mains, Eva ferma les yeux et écouta à nouveau cette voie qui lui faisait tend de compliments. Compliments qui ne manquèrent pas de maintenir la rougeur qui se trouvait déjà sur les joues de la jeune femme.
Qu'il lui dise qu'il ne pouvait pas soigner sa timidité ne fut pas une surprise, qui le pourrait, mais qui lui dise qu'il ne voulait pas car cela enlèverait une part de son charme fut une surprise. Jamais Evengélya se serait imaginé que sa timidité plairait à quelqu'un, pour elle, comme elle le disait plus tôt, cette timidité était plutôt une gêne qu'un plus.

-En revanche je peux vous présenter un monde où l'Ordre ne sévit pas.

Cette phrase provoqua de la stupeur chez la semi-vampire, mais avant qu'elle ne puisse prononcer le moindre mots, l'index de louis se plaqua sur ses lèvres tendis que les siennes reprenaient leurs énonciations.

-Avant que vous ne disiez quoi que ce soit, sachez que je suis sérieux. Ce genre de mondes existe et je peux vous y mener. Ne vous faites pas d'illusions. C'est un monde imparfait comme celui-ci, mais l'Ordre n'y sévit pas. Vous auriez enfin une forme de paix nouvelle. Qu'en dites-vous? Etes-vous prête à me faire confiance?"

Evengélya ne répondit pas de suite, elle était en trains d'essayer de comprendre ce que voulait dire Louis, au début, elle avait cru qu'il se servait du mot 'monde' pour faire une métaphore qu'elle ne comprenait pas, mais le fait qu'il précise qu'il était sérieux et que ce monde était imparfait l'avais fait changer d'hypothèse. C'est au bout d'une minute d'intense réflexion qu'Eva compris véritablement ce que Louis voulait dire, il ne fallait pas chercher à voir un sens secret à ces dires. Louis disait vraiment qu'il pouvait lui faire voir un autre monde. Mais comment cela était-il possible. En admettant qu'un autre monde existe, comment peut on changer de monde. Toutes ces questions en amenèrent une dernière à Evengélya, qui était Louis ? Au début, elle s'était dit que s'était un magicien, ensuite que c'était un membre d'une race immortelle pratiquante de la magie. Mais maintenant, Eva se demandait si elle n'était pas en présence d'un Dieu ou une autre entité considérait comme supérieure. Changer de monde, pour la jeune femme, cet exploit n'était possible que pour un dieu ou équivalent.
C'est donc d'une voie légèrement tremblante et charger d'un respect nouveau qu'Evengélya prit la parole.

-Je vous fait tout à fait confiance, cependant, je voudrais savoir une chose, qu'êtes-vous Louis Cyphre ?

Louis était ravi de savoir qu'Evengélya le croyait. Il ne pouvait demander mieux. Maintenant il n'y avait plus qu'à trouver un portail et ils seraient vite dans le "monde réel", bien que parler de Réalité lorsqu'un Dieu créé l'illusion est une chose toute relative. Cela dit la Belle eut une question qui surprit le blond au plus haut point. Pas tant pour son contenu, qu'il s'attendait à voir venir à un moment ou à un autre, mais pour sa forme, emplie de respect mêlée à une infime teinte de crainte. Il ne fallut pas plus d'une seconde à Louis pour comprendre qu'il venait de prendre une dimension surhumaine aux yeux de la vampire. C'était fâcheux. Il ne pouvait pas rentrer dans les détails de qui il était si il voulait que les affaires continuent de marcher durant le reste de son existence. Aussi il choisit la voie de la généralité, sans pour autant piétiner les plates bandes du mensonge.

"A la vérité, Belle amie, je ne suis rien ni personne. Un individu soi disant exceptionnel qui a été rejeté par ceux qui m'aimaient et que je voulais aimer. Mon pouvoir a certes de nombreuses sources, mais ce n'est rien que l'humanité ne puisse trouver au fond de son coeur."

Il s'inclina en posant une main sur son torse et eut un sourire qui refletait à lui seul l'orgueil, la tristesse, la colère et la rancune, avec une lueur de dépit.

"Considérez que je suis un pêcheur à qui l'on a donné trop de puissance et qui, désormais, tente de se racheter."

Evengélya était intelligente. Elle comprendrait qu'il ne vaudrait mieux pas insister sur le sujet. D'ailleurs, Louis ne lui en laissa pas l'occasion. Il se redressa et, arborant un visage nouveau, bien plus motivé et enjoué qu'à l'instant, lui demanda de vive voix:

"Bien! Dites-moi Belle Evengélya, n'avez-vous jamais entendu parlé, ne serait-ce que par rumeur, d'un monde parallèle à celui de Terra? Un monde où certains peuvent se rendre et d'où beaucoup sont revenus? La plupart des gens croient qu'il n'est qu'un mythe, mais je peux vous y accompagner dès maintenant si vous le désirez."

A moins qu'elle ait quelqu'affaire à prendre dans un pied à terre voisin. Ce qui était peu probable pour quelqu'un constamment en fuite.

Evengélya ne compris pas grand-chose à l'explication de Louis sur ce qui l'était et de toute manière, vu la manière dont il aborda le sujet, il ne voulait pas trop en parler et somme toute, Eva trouvait que cela n'était pas trop important. Louis était une personne puissante, elle n'avait pas en chercher plus et comme elle le dirait elle-même, tout le monde a droit à ces secrets. C'est donc pour ça qu'elle n'insista pas, elle passait un très très bon moment avec Louis et elle ne voulait pas qu'il finisse mal parce-qu'elle s'était montrée trop curieuse. C'est donc en prenant un ton tout à fait normal qu'elle décida de parler à Louis, elle ne voulait pas le gêner en lui rappelant en permanence qu'elle le prenait pour une sorte de Dieu. S'il voulait que l'on lui témoigne le respect dû à son rang, il lui aurait fait remarquer à qui elle parlait. De plus employer un ton adaptait au rapport mortel dieu avait l'air de le gêner alors restons comme avant pensait la jeune elfe.
Cette dernière décida de reprendre la conversation en suivant le sujet sur lequel la lancer Louis. Un nouveau monde, elle avait hâte de voir ça, cependant son compagnon lui avait dit que se dit monde n'était pas parfait, avant de partir l'explorer, Eva voulait savoir à quoi s'attendre, même si dans tous les cas, elle voulait y aller, savoir ce qui peut poser des problèmes est toujours intéressant.

-Et bien, j'ai déjà entendu des rumeurs sur un monde différent de terra, mon père me disait même qu'il avait pourchassé et tué un humain qui venait de ce monde, mais je n'ai vraiment jamais accordé d'importance à ces rumeurs, il semble que j'aurais dû. dit-elle avec humour avant de se stopper.

La semi-vampire avait repéré un petit groupe de se qui ressemblaient à des brigands venir vers eux. Malgré, cette nuit assez noire, Evengélya avait une vision nocturne plus que bonne au point que la simple luminosité des étoiles lui suffisaient. Repérer un groupe de cinq hommes ne lui posait donc pas de difficulté. Énervée par cette apparition, elle poussa un léger grognement qui n'avait rien d'humain.

-Excusez-moi deux secondes, je reviens vite, je n'en ai pas pour longtemps : reprit-elle avant de partir en direction du groupe sans laisser à Louis le temps de réagir.

Evengélya était en colère, cette nuit était sa nuit et elle n'allait pas permettre à cinq humains aux intentions surement mauvaise de venir l'embêter. C'est pour ça qu'elle avait pris les devant et était venu à leurs rencontres. Comme elle si attendait, les traditionnelles menaces et réflexions fusèrent.

-Alors ma mignonne, on vient nous donner l'or. C'est cool, maintenant on a plus besoin de demander

-Malheureusement, c'est pas seulement l'or qui nous intéresse ma belle.

-Ouais on veut toi et l'or.

-Allons messieurs, soyons gentleman, laissons au moins l'or à la jolie dame, déjà que nous allons profiter d'elle, il ne faudrait pas abuser.

Pendant qu'ils se bidonnaient, Evengélya sortie d'un seul mouvement son épée de son fourreau et parla d'un ton à faire froid dans le dos tout en dévoilant ses deux canines vampiriques.

-Je vous laisse dix secondes pour me donner votre argent, sinon, je vous tue tous, je prends votre or et je me nourris de votre sang.
 
Comme elle le pensait, les cinq hommes, à la vue d'une vampire, prirent immédiatement la fuite en abandonnent leurs maigres possessions. Ramassant ces dernières et replaçant son arme dans son fourreau, Evengélya retourna auprès de son compagnon qui avait dû trouver cet évènement assez amusant, les détrousseurs détroussés.

-Où en étions-nous ? : reprit-elle comme si rien ne s'était passé. A oui, très chers Louis, je suis tout à fait d'accort pour partir immédiatement, cependant, vous disiez que l'autre monde était imparfait, j'aimerais savoir quels sont ces défauts, histoire de ne pas être surprise.

Louis s'apprêta à répondre à Evangelya lorsque celle-ci s'éclipsa un instant. Si il ne possédait pas la vision nocturne d'un vampire, ses sens et son ouïe étaient suffisamment développés pour suivre parfaitement la scène. Il ferma les yeux pour se concentrer sur ces voix lointaines et laissa un mince sourire déformer son faciès. Ainsi la belle n'était pas si blanche qu'il l'avait cru. Tant mieux. Elle ne lui plaisait que d'avantage. Lorsque la jeune femme revint il décida de respecter l'absence de commentaires au sujet de son acte et de répondre à sa question. Son visage se fit plus sérieux, mais c'est avec son éternel sourire paternel qu'il prit la parole:

"La technologie y est plus poussée qu'ici, à part celle de Tekhos qui reste amplement supérieure. Et un concept appelé "Mondialisme" a mit la plupart des villes riches à un niveau de technologie similaire. On aime ou on aime pas. Personnellement lorsque j'y vais je reste dans un coin assez modeste et plus calme."

Il croisa les bras.

"Mais la véritable imperfection vient des hommes eux-même. Les hommes sont bien plus obtus que sur Terra. Et à part les quelques un qui savent voyager d'un monde à l'autre, les hommes de cet autre monde ont peur de la différence, et sont tous plus ou moins le mêmes. Il n'y a pas de vampires, il n'y a pas de créatures étranges. A part ce qui a un libre acces entre ici et la bas, tout y est faible et.... 'normalisé'."

Il marqua une pause comme pour permettre à Evengélya d'enregistrer les informations.

"Par conséquent vous ne pourrez pas vous permettre d'afficher vos dons de vampire. L'ordre ne vous poursuivra pas, mais à moins d'occasions spéciales, vous montrer telle que vous êtes inspirera la peur. Et donc le rejet."

Il baissa la tête, navré.

"Les vampires... et même les semi vampires... sont une race décidément bien seule."

Il revint à elle avec un peu plus d'empathie.

"Mais si vous savez faire attention, alors nul ne pourra vous faire de mal. Vous ne serez qu'une femme parmi les autres. Peut-être plus belle et plus mystérieuse que beaucoup d'autres. Mais votre vie pourra réellement repartir à zéro."

Il sentait un portail non loin d'ici. Parfait. Il allait pouvoir mettre ses propos en pratique plus vite que prévu. Louis acheva en tendant la main vers elle:

"Tout ne dépend que de vous. Et si il ne vous plait pas, vous serez libre de revenir ici comme bon vous semble. Une fois le passage ouvert pour l'un d'entre nous, il l'est à l'infini. Qu'en dites-vous?"

Le fait que Louis ne lui parle pas de son récent acte fit plaisir à la jeune fille, elle ne voulait pas qu'une discussion sur ce qu'elle venait de faire avec ces cinq hommes vienne interrompre ce qu'elle prenait et à juste titre, comme la plus grande révélation de sa vie. Un nouveau monde, elle avait dû mal à y croire. Ce monde, avait donc une technologie plus avancée que celle qu'elle connaissait, ce n'était pas trop un problème, elle s'habituerait, peut être même que Louis l'aiderait, si elle lui demandait, elle était sûre qu'il accepterait. Les hommes ont peur de la différence, c'était aussi le cas de la majorité des hommes de Terra, cela non plus n'était pas vraiment un problème. Pas de créatures étranges ni de vampires, elle sera donc une personne presque unique sur le monde qui lui proposait de visiter. Ne pas affichait ces dons de vampire était un conseil superflus, si les vampires n'étaient pas présents et que les habitants de ce monde avaient peur de tout ce qui était différent, il était presque certain qu'elle provoquerait la peur et finirait par la suite, à être aussi pourchassé dans l'autre monde. Quand les humains avaient peur de quelque chose, leurs premières réactions étaient la fuite, ensuite ils tentaient de dominer ou de détruire la source de leurs peurs. Comme il lui conseillait, elle se ferait passé pour une femme normale.
Prenant carrément le bras de son compagnon, elle lui dit :

-Je ne sais pas encore trop quoi en dire. Cela fait beaucoup d'informations et je vous avoue que j'ai du mal à toutes bien les assimiler et les traiter. Cependant, une chose est sûre, j'aimerais visiter ce monde le plus tôt possible et comme vous le dites, s'il ne me plait pas, je peux toujours revenir ici. Je voudrais quand même vous demandez une chose, j'aimerais que vous me fassiez visiter ce monde qui me semble assez différent de celui-ci. En vérité j'aimerais carrément que vous me serviez en quelque sorte d'ange gardien, telle que je me connais, si je reste seule dans cet autre monde sans le connaitre, je suis sûre de faire une bêtise fatale. Je ne vous demande pas de rester avec moi une très longue période, mais juste au début, le temps que je m'habitue.

Pour dire vrai, Evengélya pensait être capable de s'habituer sans trop de difficultés à l'autre monde, elle savait observer sans être vu et imiter les habitudes d'une personne étaient dans ces cordes. Ce qu'elle voulait en vérité, c'était gagner quelques jours en compagnie de Louis, cet homme mystérieux lui plaisait énormément et si elle n'arrivait pas à lui dire ouvertement, elle contait tout faire pour qu'il reste un maximum de temps à ces côtés. La semi-vampire espérait qu'avec le temps, elle arriverait à surpasser sa timidité et pourrait avouer à Louis ces sentiments ou alors qu'il s'en aperçoive et lui dise s'ils sont réciproques ou non.

-Nous y allons ? : lui demanda-t-elle avec un sourire.

Louis ouvrit de grand yeux surprit face à la soudaine détermination de sa partenaire. Une surprise qui se changea en un rire paternel qui se retenait tant bien que mal de tomber dans le fou rire réel. Là encore, Evengélya n'avait rien dit de mal ou de ridicule, mais une partie de ses propos avait été plus ironique que Louis n'aurait pu l'imaginer.  Il se calma et acquiesca, posant à son tour ses mains sur les épaules de la belle. Il lui sourit et une fine lueur argentée se mit à luir autour de lui.

"Très bien. Ce ne sera pas long."

A peine eut-il terminé sa phrase qu'un déluge de plumes blanches se mirent à jaillir du sol, entourrant les deux individus comme s'ils avaient été pris dans une cascade d'argent, obstruant rapidement la vue qui s'étendait au-delà de cette barrière de lumière. Il y eut une secousse, comme si le sol tremblait sous leurs pieds. Si Evengélya avait regardé le sol en question à ce moment là, elle n'aurait vu qu'une vaste masse noire sans texture, d'où s'échappaient les plumes qui les avaient envahies. Puis tout se calma, les plumes blanches disparurent dans un éclat. Louis et sa compagne s'étaient téléportées dans une sombre ruelle de Nexus. Il était difficile de dire où ils étaient tant le lieu était banal et pas particulièrement éclairé ou remarquable de l'extérieur.

Louis porta sa montre à sa vue.

"Ca arrive."

Aussitôt dit aussitôt fait. En même temps qu'il disait cela, le mur qui leur faisait cul-de-sac se tordit dans l'espace et se transforma rapidement en un immense vortex noir et mauve dans lequel on pouvait discerner une image floue: celle de l'autre monde. Louis s'y engouffra, ne laissant que la moitié de son corps dépasser. Il tendit le visage et la main vers Evengélya.

"Les portails ne durent pas longtemps. Vous devez vous décider dès maintenant. Ne vous en faites pas."

Son sourire s'agrandit et se fit rassurant.

"Je reste près de vous."

Décidément, Louis rigolait beaucoup et pour des choses qu'Eva ne trouvait pas sujettes à l'hilarité. Ce rire eu quand même un certain effet sur la jeune elfe, en effet, cette dernière se demanda si l'amusant de Louis était dû au fait qu'il ne soit pas dupe de sa demande et qu'il sache la véritable raison qui provoquait cette dernière. En bref qu'il sache qu'elle était attirée par lui et qu'il s'amuse de sa timidité à ses détriments. Les joues de notre demoiselle recommencèrent donc à reprendre leur teinte rosée tendis que son compagnon posait ses mains sur ses épaules.

-Très bien. Ce ne sera pas long.

Ces deux phrases et une lueur argentée furent les seuls avertissements auxquels eu droit la semi-vampire avant que Louis utilise ses pouvoirs. Le déluge de plumes blanches et l'effet de colonne d'argent ne provoquèrent que de l'émerveillement  chez la jeune guerrière, seule la secousse créa un instant de peur dans cet évènement qui lui paraissait digne d'un rêve. Oui, un rêve, d'ailleurs la jeune fille commençait sérieusement à se demander si elle n'en faisait pas un.

Tout se passe trop bien pour que cela soit vrai, les évènements sont trop magnifiques et irréels pour que ce soit la réalité. Je suis dans un rêve.

Enfin, quand le tourbillon de plumes prit fin, Eva fut complètement perdu, d'après ce qu'elle pouvait voir, Louis les avait fait changer de lieu. Alors qu'ils se trouvaient dans une rue que l'on aurait pût qualifier de semi importante, ils se retrouvaient maintenant dans une sombre petite ruelle. La jeune semi-vampire ne reconnaissait pas les lieux et allait donc demander à son ami s'ils avaient changé de monde quant ce dernier annonçant que quelque chose arrivait. Effectivement, au moment où il fit sa prédiction, un des murs disparu et à la place se forma un vortex qui, quand il se stabilisa, donna une image flou où l'on pouvait quasiment rien discerner.
Aussitôt, l'image crée, Louis traversa le vortex à moitié. Laissant son visage du côté d'Evengélya, il lui annonça que le passage ne durerait pas longtemps et que si elle voulait venir, c'était maintenant ou jamais. Il lui annonça aussi qu'il resterait près d'elle. Pour toute réponse, Eva prit la main que lui tendait Louis et s'approcha du portail.

C'est partit, me voilà en direction d'un nouveau monde. : pensa-t-elle juste avant de traverser.

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