Les commentaires de la pirate firent grincer des dents le vendeur, elle ne semblait pas le savoir, mais former un esclave pour qu'il devienne parfaitement obéissant était laborieux et difficile, à côté de cela, la pirate semblait se désintéresser totalement des qualités principales de l'objet vendu... évidemment que c'était un esclave de manoir ! Se sentant insulter le vendeur persifla à l'adresse de la pirate:
« Mademoiselle, si vous désirez un guerrier, ce n'est pas ici qu'il faut chercher, dans ce coin du marché nous vendons une tout autre sorte de jouet. Alors, à moins que vous ne vouliez vous détendre avec et, dans ce cas, sa virginité et son talent valent moitié plus que le prix que vous me proposez, soit vous désirez un combattant et, en ce cas, les zones de ventes se trouvent par là-bas »
Il indiqua vaguement la direction du bras, cette femme avait fait fuir la plupart de ses clients et, après cela elle osait lui proposer un tel prix, il était bien trop en colère pour se soucier du fait de finalement vendre, ou non, cette esclave ; ici c'était la valeur de son travail que l'on bafouait. Il regardait méchamment la jeune femme quand soudain, une voix s'éleva... une voix qui valait bien 100 000 pièces d'or. Tout du moins c'était le prix qu'en proposait le nouvel antagoniste, un homme étrange, trop habillé pour une telle chaleur sans sembler en souffrir, les yeux vairons, l'un rouge et l'autre bleu. Son apparence mit l'esclavagiste mal à l'aise, mais son offre faisait déjà le tour de son esprit, allumant sa soif d'or comme un brasier dans son âme. Mais le meilleur n'était pas là, non, l'homme reconnaissait son travail, il vantait la qualité de la marchandise, passant un baume apaisant sur l'orgueil blessé de l'esclavagiste.
Quand l'homme se baissa pour saisir le menton de Cherry, celle-ci fut surprise... c'était presque le premier visage amicale qu'elle voyait de la journée : personne ne se baissait pour regarder les esclaves, d'habitude. Mais ce nouvel acheteur le faisait, il la regarda droit dans les yeux, l'oeil rouge intrigua la jeune femme mais sans vraiment la gênée, en fréquentant les esclaves elle avait vu plus que son compte de personnes étranges. En soit l'homme était beau, une beauté froide, travaillée, moins humaine qu'artistique.
Se relevant, il augmentât encore l'offre, pour le plus grand plaisir du vendeur, c'était 30 000 pièces d'or de plus que ce qu'il avait prévu ! L'homme s'y connaissait vraiment, ce devait être un noble qui cherchait à étoffer un peu le service de sa demeure ; Avec un grand sourire et, ignorant totalement la pirate, l'esclavagiste dit à l'homme, son ton devenu étrangement mielleux...
« Messire, voilà une offre que je ne peux refuser ! Vous savez reconnaître la bonne marchandise vous ! »
En lançant ce dernier mot il décrocha un regard méprisant aux deux jeunes femmes. Puis il se retourna vers l'homme et continua.
« Désirez-vous la prendre tout de suite avec vous ou bien que nous l'apportions à votre domicile ? »
Fouillant dans un large trousseau l'homme en sortit une large clef de fer noir avec laquelle il commença à jouer avec, trop excité par l'offre pour rester immobile à attendre la réponse de l'homme.
L'esclave, elle, priait pour que l'homme la prenne directement ; rester encore toute l'après-midi avec les autres esclave invendu qui la regarderait en chien de faïence ne lui disait rien. Elle devrait surement traverser la ville, pied nu qui plus est, mais, plus vite ils s'y mettraient, plus vite ils seraient chez l'homme. Enfin, il semblait noble, peut être prendrait il une calèche pour rentrer chez lui...
Cherry n'espérait plus de se faire emmener par les deux femmes, elles ne semblaient pas méchantes -après tout c'était elles qui l'avaient libéré de la foule de pervers - mais elle doutait, vu leur vêtement, qu'elles soient capables de mettre 120 000 pièces d'or sur la table ; c'était tout de même une sacré somme !