Gardenparty [Pv: Orel]

- Jai toujours tendance à exagérer un peu pour commencer... -

   C'était une soirée assez spéciale. En effet, Monsieur et Madame Friedrich, ont été invités chez par des collègues de travail pour une petite soirée, avec banquet, champagne et tout le gratin de la plus grande clinique de Seikusu et aussi le plus onéreux et l'un des plus connus du pays. Bien sûr quand Adelheid fut mise au courant, elle était assez indifférente, mais quand ses parents l'ont incluses dans le lot, elle crut que c'était une blague. Elle se voyait mal en compagnie de personnes hautement placées durant une soirée « bourge », buvant leur champagne, riant à leur blague de riches...

- Heidi! Du er ikke klar ennå? (Heidi, tu es prête?)

- Ja, mamma, jeg kommer... (Oui maman, j'arrive...)

   C'est en serrant les dents que Frig descendit les escaliers... Qu'est-ce qu'elle détestait ce surnom que ses parents lui avaient donné (et qu'ils chérissaient tant)... Cela lui rappelait qu'elle n'était pas encore une adulte, mais à dix-sept ans, on est plus vraiment une enfant non plus... D'ailleurs Frig soupçonnait ses parents de l'avoir appelée « Adelheid » rien que pour avoir un prétexte de l'appeler « Heidi ». Elle leur en voulait beaucoup pour ça.

   Elle portait une robe de soirée assez moulante de couleur pourpre se laçant dans le dos, lui arrivant mi-cuisse devant et tombant à terre derrière. Ses jambes étaient couvertes de bas en dentelle noire retenu par un porte-jarretelles et elle portait dans ses pieds des chaussures à talons aiguille de la même couleur que sa robe et qui paraissait être en velours. À chacun de ses pas on pouvait entendre le cliquetis de ses talons sur le parquet immaculé de poussière du salon. Cette fois-ci elle avait pensé à enlever ses piercings, sauf celui à la langue, car cela ne fait pas toujours bon effet dans ce genre de milieu. Par contre, elle était maquillée avec du rouge à lèvre pourpre et du crayon khôl autour des yeux, tandis que ses longs cheveux blancs tombaient dans son dos en formant des anglaises au bout. Un peu comme d'habitude, quoi.

   La soirée se passait dans le jardin d'une assez grande maison appartenant à des collègues de travail de Erik et Karin Friedrich. Quand ils frappèrent à la porte, Frig assista à une scène qu'elle déteste par-dessus tout. La femme qui vint leur ouvrir la porte fit quatre bises à ses deux géniteurs avec rires et sourires.

- C'est notre fille, Adelheid.

   Rien que d'entendre son prénom, Frig se sentait mal.

- Eh bien, qu'est-ce qu'elle ressemble au père!

   C'est avec un sourire forcé que Frig lui dit bonjour, comme à une vingtaine d'autres invités... Ils traversèrent la maison afin de rejoindre le jardin. C'était une maison vraiment hi-tech, de couleurs froides, avec un carrelage gris brillant sans un grain de poussière. Elle trouvait ça vraiment sinistre et inconfortable, mais elle se dit aussi que ces personnes ne devaient pas passer beaucoup de temps à la maison, ce sont des acharnés du boulot. Le jardin était plutôt bien aménagé: chapiteau, buffet, traiteurs, champagne... La soirée s'avérait... passionnante.

   Tandis que ses parents faisaient le tour des invités, Frig prit un verre de champagne et s'installa sur une des chaises en osier du jardin. C'était long... et ennuyeux... Les minutes paraissaient interminables. Un peu comme les cours de physiques mécaniques...

   Soudain, Frig eu une idée, et cela ne lui arrivait pas souvent. Elle posa son verre vide sur le buffet et se glissa derrière sa mère, plongée dans une conversation passionnante sur les régimes à base de viande.

- Jeg har glemt noe i bilen... (J'ai oublié quelque chose dans la voiture)

- Ja, ja, ok... Men vent, jeg kommer til å presentere deg... (Oui, d'accord, mais attend que je te présente...)

- Nei beklager, jeg har det travelt... (Non, c'est assez urgent...)

   Sans poser de question, sa mère lui fit un signe de main comme quoi elle pouvait y aller, et c'est ce qu'elle fit. Adelheid s'échappa de ce sinistre refuge à diplômés de médecine et une fois dans la rue, elle emprunta le chemin inverse de celui qu'elle était censée prendre. Celui là menait au parc, sûrement vide à 20h. Bien qu'elle soit épaules-nues, la norvégienne n'avait pas froid. Il faisait "quand même" cinq bons degrés, dehors, c'était tout à fait supportable, du moins pour elle...

   L'air frais du parc... C'est déjà plus agréable, d'un coup. Il y avait un banc, dans un coin assez reculé du parc, derrière un massif de buissons opaques et c'est ici que Frig décida de s'arrêter pour avoir les pensées tranquilles. Elle s'amusait à constater sa pâleur en mettant son bras devant elle pour que la lumière de la lune l'éclaire, tout en se parlant à elle-même.

- Det er ikke sant... Hvor lei er jeg... Og jeg er sikker på at noe misbrukt i situasjonen vil skje, fordi jeg er sååååå heldig. (C'est pas vrai... qu'est-ce qu'on peut s'ennuyer... et je suis sûre que quelque chose de pas normal va m'arriver, tellement j'ai de la chance...)

   Elle finit par pousser un soupir de mécontentement, suivi d'un rire nerveux. Après tout, elle n'avait rien de mieux à faire que de rester là, à ne rien faire.

(Je mets l'image pour les cas ou je changerais de personnage et ou l'avatar changerait, que l'on comprenne que c'est bien Orel a ce moment la ^^)

Les souvenir envahir son esprit, lui montrant tout ce qui était arrivé durant son sommeil avant de se réveillé… Enfin… Oui enfin c’était à son tour de posséder ce corps, à avoir une vie propre, des rêves propres, mais surtout des divertissements propres. Bien différent de ceux de Krystal. Bien différent d’une personne pour le moins normal. Il se regarda dans le miroir de sa chambre. Un sourire en coin se dessina sur ses lèvres rose et charnue. Son regard métallique se posa sur les vêtements qu’il portait. Une nuisette blanche tout ce qu’il y a de féminin. Il soupira, il détestait se réveillé dans ce genre de situation.

Orel retira le tissu de soie et entra dans la cabine de douche, l’eau brulante le réveillant totalement. Il n’était pas intervenu souvent durant le déménagement. C’est Krystal qui s’était occupé de tout. Elle n’avait rencontré personne en particulier à sa plus grande joie. Personne ne touche à son lui féminin. Il n’était pas difficile pour Orel d’intervenir à un moment ou un autre, Krystal était bien trop… laxiste, faible, face à lui. Mais il préférait s’imposer lorsque cela était nécessaire, afin de garder un contrôle certain sur elle. Lui donnant l’illusion d’une liberté qui n’était pas réelle. C’est du moins ainsi qu’il voyait les choses.

Après sa douche revigorante. Le jeune homme s’habilla d’un pantalon noir classique, d’une chemise blanche à bouton de manchette noir, simple, ses boutons portaient uniquement deux ailes blanches en son centre. Il mit une cravate noire qu’il laissa négligemment pendre, préférant avoir l’air décontracté et non coincé.

Ce soir pour sa sortie, il voulait un jouet… Oui c’est cela un nouveau jouet qu’il pourrait peut être torturé mentalement ou physiquement. Il ne sait pas encore. Une femme, pas un homme… Au moins il était déjà sur de cela. Après se serait selon son bon vouloir. Peut-être qu’il sera "gentil " avec les deux premières personnes rencontrer et puis tortura la troisième… Cela non plus il ne savait pas trop. Il réfléchirait sur le moment, selon la personne qui lui plairait sur l’instant.

Fier de ces dernières pensés, Orel prit les clés et se dirigea vers la sortie, il prit son trench noir et sortie tranquillement. Il salua sur son passage la concierge qu’il avait reconnu grâce au souvenir de Krystal. Il se rendit dans les lieux plus ou moins côtoyé par les jeunes de son âge, l’endroit où il rencontrerait toujours des proies faciles dans ses lieux en particulier… Les jeunes gens se laissant facilement berner par sa jolie gueule d’ange et son sourire qui donnait envie de faire confiance. Et pourtant, ce n’était que des chimères que chacune de ses victimes touchaient du bout des doigts avant de tomber en enfer. Ce qu’il aimait voir ce désespoir soudain dans leurs yeux, puis à chaque fois voir renaître l’espérance qui mourra dans les minutes à venir… Puis lorsque le jouet est cassé, il n’avait plus qu’a l’abandonné.

Krystal marchait à pas lent. Droit et fier, il regardait presque son entourage de haut. Bien que son idée soit floue, il savait qu’il voulait un jouet précis. Oui bien précis… Un genre bien particulier. Il rencontra plusieurs jeunes filles sur son chemin, cependant aucune ne satisfaisait les critères fixés pour la soirée. Il voulait quelqu’un de plutôt timide, peu sur d’elle peut être, solitaire également. Un petit ange descendu du ciel qu’il précipitera en enfer…

Sans se presser il prit le chemin vers le parce cette fois, peut être trouveras t-il une âme en peine en ce lieu probablement désert à cette heure. S’il avait de la chance… Au pire il changerait ses plans… Dans tout les cas il appréciait la fraicheur de la nuit. Il marchait tranquillement, la veste ouverte, la lune blanche et ronde illuminant sa route. Il s’arrêta alors lorsqu’il aperçu assise sur un banc ce qu’il cherchait. Oui son jouet était là, assise à l’attendre, enveloppé dans une robe de soirée, moulante au couleur pourpre, un peu plus foncé qu’elle ne le devrait, ses cheveux brillant d’une lueur surnaturelle sous la lumière blafarde de la lune. Sa peau pâle était presque blanche. Elle semblait si fragile en cet instant. Un sourire se dessina sur ses lèvres. Il s’approcha à pas de loup et dit voix calme, douce et rassurante:

« Bonsoir… Vous avez l’air bien perdu mademoiselle… Et d’avoir plus ou moins froid… Mais je me trompe peut-être. Puis je vous aidez ? Ou vous tenir compagnie un instant ? »

Il retira sa veste doucement avant de le poser sur les frêles épaules de l’inconnue. Il son sourire angélique apparut sur ses lèvres :

« Vous aurez moins froid ainsi… Je… J’espère ne pas vous gênez… »

   Tirée de ses pensées par des bruits de pas, Frig se tut de suite et attendit que le bruit s'en aille pour se replongée dans ses contemplations ô combien passionnantes. Sauf qu'elle faisait erreur, le bruit s'approchait et ne s'éloignait pas. C'est là qu'elle s'est dit qu'elle aurait mieux fait de se taire... Mêlée entre panique et peur, la jeune femme s'immobilisa, scrutant les environs afin de savoir d'où viendrait l'être ou la chose qui s'approchait.

   Après un moment d'appréhension que finalement elle aperçu un jeune homme, rien de plus normal, si ce n'est que c'était un très bel homme, il faut l'avouer. Se décrispant, Frig poussa un soupir de soulagement. Elle s'attendait à pire, bien pire... Cependant, lorsqu'elle entendu une voix lui parler, elle sursauta, tout en supposant que c'était cet inconnu qui s'adressait à elle, d'une voix douce et apaisante. Elle leva la tête et aperçu un visage angélique, aux proportions parfaites et d'une beauté hors du commun. Plongeant son regard d'ébène dans le sien, c'est avec un sourire qu'elle lui répondait courtoisement, sans cacher son accent nordique:

- Tout va bien, je vous rassure.

   Elle s'ennuyait, c'est tout, le froid était même moins gênant. L'homme posa sa veste réchauffée par sa chaleur corporelle sur ses épaules. Le contact chaud était plutôt agréable et Adelheid se réfugia dans cette veste pour amasser toute la chaleur qu'elle contient, comblée par ce geste ô combien gentil.

- N'attraper pas froid pour moi, non plus.

   Ce serait triste qu'une personne de bien aux premiers abords meure d'un rhume. Est-ce que quelqu'un est déjà mort d'un rhume? Peut-être, mais de froid, oui, et même plus d'un. Si il attrapait froid, Adelheid s'en voudrait beaucoup. C'est toujours avec un sourire aux lèvres qu'elle ajouta:

- Bien sûr que vous pouvez rester, et même, je vous prierais de rester...

   Elle ne voulait pas que cela paraisse pour un ordre, or, c'est qui se laissait entendre. Voulant se rattraper, elle balbutia:

- Enfin... s-seulement si v-vous le voulez... j-je ne vous oblige à r-rien...

   C'est qu'elle s'ennuyait, alors un compagnie ne lui ferait pas de mal... Adelheid rougissait légèrement, ce n'était pas son genre de réclamer la présence d'un inconnu, surtout dans un coin perdu d'un parc.

Les gens ont toujours eut la manie de faire confiance aux personnes au visage agréable, et son rebuté par les personnes de grande laideur. Pourtant, leur confiance est mal placée. Souvent, la laideur réside en ces personnes à la beauté surnaturelle, alors que la beauté siège sous une couche de laideur. C’est le genre d’erreur  qui arrive fréquemment, faisant tomber homme et femme dans la pire des spirales infernales.

Orel se plaça devant la jeune femme et lui fit un sourire, il l’a détailla de ses yeux gris avec calme. Elle était vraiment jolie sous la lune avec ses anglaise, ses yeux onyx qui l’observait ; Il était content de son choix, de ne pas s’être contenter du médiocre pour avoir possiblement l’excellence. Et là face à lui cette jeune femme, tentante et confiante, aux airs timides et fragiles sera bientôt sous sa coupe. Mais cela est encore une autre histoire, le jeu commençait comme toujours par de la manipulation. Et Krystal dans un coin de son esprit ne pourrait rien faire tant qu’il ne se laissait pas emporter par ses émotions parfois trop vives.

« Ne vous inquiétez pas pour moi je ne vais pas tomber malade. Je garde ma veste plus par prévision de neige ou de pluie qu’autre chose. »

Assura t-il de sa voix grave et douce. Il mit ses main dans ses poches et avança jusqu’au banc, puis s’assit ni trop loin, ni trop prêt de la jeune femme. Croisant les jambes il dit calmement, d’une voix rassurante :

« Ne vous inquiétez pas, vous ne m’obligez en rien. C’est moi qui vous ais proposé ma compagnie après tout. Il serait donc mal venu de ma part, de vous faire un quelconque reproche n’est ce pas ?  En tout cas vous avez un très jolie accent.»

Il fit un large sourire à la jeune femme et dit doucement :

« Je vous propose ma compagnie et je ne me présente même pas… Quelle tête en l’air je fais. Je m’appel Orel, puis je connaître votre nom mademoiselle ? »

Il regarda autour d’eux lentement et dit reprit:

« Il n’y a personne ici à cette heure. Je pensais qu’il y aurait bien plus de monde. Enfin les temps change. »

Il se tourna de nouveau vers son interlocutrice, plongeant son regard argent dans les yeux onyx de cette dernière :

« Puis-je savoir ce que fais une aussi délicieuse jeune femme dans un parc désert et de nuit ? Sans être indiscret ? »