Une rencontre nécessaire [Pv]

L'esclavagiste se mit a faire quelques pas en avant alors qu'il tournait le dos a Sélène, son fouet toujours entre ses mains, l'écoutant lui parler en silence tandis que l'homme ne semblait pas réagir, ses puissantes mains massives carressant la crosse de l'arme. Elle obeira, disait elle, Don lança avec une voix posée

"Je n'en doute pas une seconde ma chère, vous avez prouvez en vous hissant où vous étiez avant notre rencontre que vous étiez une femme intelligente, il est donc parfaitement normal que vous comprenniez rapidement a qui vous avez affaire et que vous choisissiez la solution la plus intelligente."

L'esclavagiste la laissa continuer un moment a parler alors qu'elle s'interrompait a nouveau. La vendre tout de suite ? Se croyait elle donc au Ritz ? Etait il un valet voué a obeir a ce qu'elle lui ordonnait de faire. En silence il tourna le dos a Sélène avant de se retourner soudainement. Levant son fouet en l'air avant de l'abattre, cette fous de toutes ses forces sur la jeune femme.

Il ne prononça pas un mot alors qu'il la frappait de nombreuses fois, chaque coup la mettant en sang, et déchiraient ses vetements de longues balafres, certains coups arrivaient jusqu'a son visage et le déchiraient, ne créant rien d'irréparable, mais la rouant de coups jusqu'a ce qu'elle craque, les coups ne régénérant pas, chacun d'entre eux brulait encore plus après le suivant, puisque le coup ne s'en allait pas. Lorsqu'il jugea en avoir assez il lacha le fouet et décida d'approcher de Sélène avant de la saisir a la gorge.

"Crois tu que je sois vraiment aussi bête ? Pendant combient de temps va tu continuer a nier ta situation ? Je ne te tuerais pas, mais il est hors de question que tu sorte de cette prison et que tu retombe un jour sur le stand, tu viens de te condamner a une éternitée de servitude. Je ne te tuerais pas, ma chère, mais sache que ton pouvoir est inactif pour le moment. Ce qui veut dire quelque chose de très simple"

Il brandit un couteau devant le visage de sélène et lui lança

"Si je te tranche des doigts ou des membres, ceux ci ne repousseront pas lorsque tu le récupérera."

L'esclavagiste montra son établit de travail et lança

"Et pendant cette periode je n'aurais aucun scrupule a t'apprendre qui est le chef ici, c'est clair ?"

Le discours de l’esclavagiste la rassura. Il avait apparemment compris qu’il n’avait pas à faire à une furie qui se débattrait dans tous les sens comme un poisson pendu au bout d’une ligne. Il s’écarta d’elle en lui tournant le dos puis elle ne comprit pas ce qui se passa ensuite. L’homme se retourna et une douleur fulgurante la fit gémir de douleur. Son gilet en laine n’avait que très peu amorti le choc et il s’était déchiré comme du papier. Selene ne prit même pas la peine de regarder la blessure, elle se contenta d’accuser le coup, les dents serrées. Pourtant lorsque l’avalanche de coups fusa sur elle ; Elle se permit ce qu’elle s’était refusé jusqu’alors : Elle hurla.

Lorsque le Don s’arrêta enfin, elle était au bord de l’évanouissement. Son gilet était en lambeaux et pendait misérablement sur ses épaules. On pouvait voir son soutien-gorge en satin noir entrelacé de rubans violet ; une bretelle avait été sectionnée laissant apparaitre son sein dénudé. Le fouet lui avait également claqué au visage faisant exploser sa lèvre ; seul un réflexe lui avait permis d’éviter de récolter une balafre au visage.  Elle tremblait de tous ses membres en sanglotant misérablement. Le fouet n’était pas grand-chose par rapport à ce qu’elle avait subit dans sa vie mais c’était pourtant insupportable ; elle ne s’était jamais habituée à la douleur et n’avait jamais apprit à lui résister.

Une lame s’inséra soudain dans son champ de vision et une terreur froide lui comprima le cœur lorsque le Don lui indiqua son usage. Elle voulait pleurer toutes les larmes de son corps mais ses yeux étaient à sec. Pourquoi était-il aussi horrible avec elle ? Elle releva la tête et planta son regard dans celui du Don. Un regard vide d’émotion, un regard mort. Elle s’approcha le plus possible de lui, c'est-à-dire à peine un pas avant que la chaine ne la retienne.  Puis contre toute attente, elle posa son front contre la poitrine de son tortionnaire et y appliqua un baisé. Le gout salé de la peau de Don se mêlait avec celui cuivré de son sang et elle fut comme apaisée.

Je te pardonne, lui dit-elle doucement.

Bien sur, elle savait que ce geste allait lui couter énormément mais sur le coup cela semblait être la meilleure chose à faire. Son désarroi était immense et après tant de violence la femme qu’était Selene avait besoin de tendresse et de réconfort. Et elle s’était paradoxalement tournée vers celui qui était responsable de tous ses maux.
Entretemps, elle avait retrouvée un semblant de logique. Elle avait déduit de ce que lui avait confié Don que cet homme était un beau parleur et savait très bien comment terrifier ses victimes. Selene elle-même ne savait pas comment fonctionnait son pouvoir alors comment un homme qui ne la connaissait pas pouvait se vanter d’en savoir plus qu’elle. Surtout que ce qui l’animait n’était même pas un pouvoir d’Esper. Si il l’amputait alors qu’elle n’avait plus son pouvoir, il était fort possible que celui-ci se rende compte de son moignon une fois revenu et lui fasse repousser comme si de rien n’était. Dans cette même logique, il était également possible qu’il ne puisse pas la tuer. Cependant, le doute était là et elle ne pouvait s’en défaire ; c’était d’ailleurs probablement le but de Don.

Le fait que le Don ne veuille pas la vendre l’avait désespéré. Etais-ce vrai ou bien ne s’agissait-il que d’un mensonge pour la briser mentalement ? D’après elle, il n’avait rien à gagner en la gardant, à part s’il voulait la garder pour lui. Mais pour quoi faire ?

Pourquoi ne me vendriez vous pas ? Je ne suis pas assez bien pour faire parti de l’illustre stock de marchandise du Don ? , demanda-t-elle d’un ton qui se voulait sarcastique mais qui était brisé par la douleur et le chagrin.

Les coups pleuvaient et Don ne se retenait pas le moins du monde, il la frappait, il la frappait et encore et encore et encore pour la faire souffrir. Don avait tendance a penser qu'il ne devait pas abimer la marchandise pour ne pas qu'elle perde de sa valeur, pourquoi donc avait il pensé que la douleur ferait plus de mal a Sélène ? Soyons réaliste : cette fille est montée dans la hierarchie de mafias en couchant avec des chefs qui ne devaient pas être bien différents de lui du point de vue force et qui traitaient Sélène comme un objet. Qu'il la viole ici et maintenant ne changerait rien, elle finirait par revenir dans un état d'esprit qu'elle avait avant de le rencontrer quand il la relacherait. Tandis qu'avec la douleur, il allait graver cet instant dans son esprit tandis que les coups continuaient a pleuvoir, il finit par s'arrêter et la regarder dans les yeux, elle posa la tête sur son torse et parla.

Alors Don rit.

Il rit, comme jamais il n'avait rit auparavent, ce fut un rire fou qui le prit alors que l'esclavagiste se tenait le visage, Marco arrêta même d'entretenir Shanon et elle de même pour le regarder d'un air médusé, d'un certain sens ce rire était bien plus effrayant que tout ce que Don avait pu faire jusque là, l'enorme esclavagiste se retint a la commode pendant quelques secondes pour reprendre son souffle alors qu'il posait la main dans un de ses tiroirs. Il regarda sa montre.

"5, 4, 3, 2, 1..."

Fin de l'annulation de pouvoir, le corps de Sélène se remit a agir comme d'habitude et a régénérer ses plaies. Pour toute réponse l'esclavagiste sortit du tiroir un fouet barbelé, celui ci contenant plusieurs fils de fer parcourus de piquants alors qu'il s'asseyait devant Sélène en souriant, il ne dit mot et la regarda dans les yeux.

"Alors ?"

Demanda t'il d'un air enigmatique, il attendait que Sélène régénère pour la toucher a nouveau, après quoi il n'aurait aucun mal avec une arme pareille arracher des larges morceaux de peaux si il frappait, quelque chose qui ferait saigner la jeune fille et qui la ferait mourir sur le champ si il n'espaçait pas le temps d'annulation de très peu de temps. La douleur risquait d'être rapidement attroce pour Sélène

"Et qui te dis que je n'ai pas envie de te punir pour ton audace ? Si je te viole et que je te vend je te retrouverais dans mes pattes demain."

Il frappa sur le mur avec son fouet barbelé, y créant quelques balaffres

"Alors que si je te défigure aujourd'hui, plus personne ne voudra coucher avec toi pour t'emmener au sommet."

Selene poussa un cri de soulagement lorsque la douleur cessa. Les sillons sanglants qui parcouraient sa peau se refermèrent en quelques secondes. Elle n’avait jamais rien ressentie d’aussi agréable. Plus de douleur, plus de blessure. Elle aurait presque rit tellement la sensation d’être intacte était exquise. Sa béatitude disparut pourtant lorsque qu’un instrument de torture terrifiant apparut dans la main du Don : Un fouet barbelé. Les pointes se plantaient dans la peau et le tortionnaire n’avait qu’à tirer pour arracher le plus de chair possible.

Il l’avait touché…

Ca n’avait pas duré longtemps et elle n’avait rien sentie. Même si le pouvoir faisait parti d’elle, elle ne se rendait même pas compte de sa disparition. D’ailleurs l’immortelle n’avait aucune idée de comment l’esclavagiste neutralisait son pouvoir ; par la pensée ? La vue ? Aucune idée et c’est pour cela qu’elle n’esquissa pas le moindre geste pour esquiver le contact du Don. En effet, elle était plutôt concentrée sur ce que Don lui disait. Elle ne comprenait pas vraiment ce qu’il racontait mais en gros, il voulait la massacrer. C’était de la violence gratuite ; décidément cette pourriture était pire qu’un chien.

La haine montait tout doucement en elle. Elle n’arrivait pas à la repousser même si elle savait que cette colère allait la pousser à aggraver sa situation. Les émotions font faire des erreurs et il faut les repousser, mais c’est plus facile à dire qu’à faire. Tout l’enrageait dans cet homme : Sa confiance, son air suffisant, sa cruauté inutile. Elle avait pensé qu’il s’agissait d’un marchand cherchant le profit, dépourvu d’émotion et amorale, visant uniquement l’efficacité. Cependant, c’était bien pire que cela ; le Don adorait sa profession, elle lui permettait de prendre son plaisir et de faire parler sa nature bestiale.

Me défigurer ? , lui lança-t-elle d’un ton moqueur. Vous voulez déjà abimer votre jouet ?

Aussitôt la phrase finie, elle banda les muscles de ses bras. Toutes formes de douleurs avaient disparu après la restauration de son pouvoir. Sa plénitude physique lui permis de soulever son corps à l’aide des chaines qui la retenaient. Elle détendit ensuite celui-ci avec une vivacité née de sa maitrise du combat. Son pied fusa vers le visage de Don qui était tout proche d’elle puisqu’il l’avait touché.
Elle aurait pu tenter de lui briser le cou en l’attrapant par la nuque mais elle n’en avait pas la force. Cet homme avait un coup de taureau et dans cette position elle n’aurait pas réussi.

Pourquoi avez-vous attaqué mon pied avec votre nez ? , le railla-t-elle avec un sourire qui allait très vite disparaitre….

Ni une ni deux Don attrapa la jambe de sélène au vol et lacha le fouet qu'il jeta derrière lui. L'esclavagiste lança avec sarcasme

"Honnètement, tu es bien mignone petite, mais je prend trop de risque a te laisser fomenter un plan pour te venger un de ces jours."

Fit l'esclavagiste alors qu'il caressait la jambe nue de Sélène avec ses mains comme un artisant caresse un meuble qu'il a fait lui même, Don la regarda dans les yeux et lui lança un regard espiègle avant de laisser sa langue courir sur la jambe avant le genoux.

"Met toi a ma place, j'ai beaucoup de sous a me faire avec cette affaire, il ne serait pas profitable d'en perdre a cause d'une salle petite garce dans ton genre. Aussi vais je faire en sorte que tu ne puisse plus jamais te mettre en travers de ma route avec ton art du combat, et qu'a chaque fois que tu commettra l'acte, tu souffrira."

Don leva le coude droit et l'éclata sur le genoux de la jambe tendue de sélène de toute ses forces, lui brisant l'os de la jambe sur le coup et le retournant completement. Il la laissa alors profiter de toute la douleur de son attaque alors qu'il se reculait et lançait

"Dans quelques minutes ton pouvoir de régénération va soigner ta plaie par dessus ma blessure, ce qui te causera de boiter pour le restant de tes jours, tu souffrira a chaque pas que tu fera sans une canne et inutile de te dire quand je te violerais ta jambe en souffrira encore."

Il saisit le fouet et souleva le menton de Sélène avec la crosse de celle ci

"Ca t'apprendra a te croire invincible, banban."

Fit il en lui donnant ce nouveaux surnom signifiant "boiteuse"

Selene fut surprise de voir sa jambe bloquée avec autant de facilité. Comment un grand baraqué comme Don pouvait-il être plus rapide qu’elle ? … Il est vrai que ces entraves n’augmentaient pas sa rapidité. Quelle frustration ! Elle regarda Don caresser sa jambe sans pour autant lui montrer que ce geste la dégoutait au plus haut point. Apparemment, elle était une menace pour Don ; en tout cas, elle ne se sentait pas particulièrement menaçante dans cette situation mais il est évident qu’une fois libre elle n’aurait de cesse de convoiter la tête de cet ignoble sac à vin. Les menaces de Don la laissaient perplexe…  Qu’est-ce qu’il voulait lui faire au juste ? A peine se fut-elle posé la question, qu’une douleur fulgurante lui transperça le genou.

La douleur irradiait tout son corps et elle poussa un hurlement pitoyable. Elle fut très proche de s’évanouir tant la douleur pulsait, lui faisant vivre un véritable supplice. Malgré sa douleur, elle réussit à déchiffrer ce que Don disait. Elle allait boiter jusqu’à la fin de ses jours, La peur s’additionna à la douleur sans pour autant l’inhiber. Une petite voix dans sa tête lui criait qu’il n’en savait rien ; Don ne sait pas comment marche son pouvoir. Mais elle avait du mal à déterminer si c’était la voix de la raison ou de l’espoir.

Alors qu’elle geignait à cause de la douleur, elle sentie quelque chose de dur, lui soulever le menton… banban ? Ca devait sans doute être péjoratif venant du Don. Pour la forme, elle lui cracha au visage. Elle ne pouvait pas rater cette occasion.
Les paroles de Don roulaient dans sa tête : « dans quelques minutes ». Elles étaient source d’espoir, car elles annonçaient la fin de la douleur. Mais Don avait peut-être raison… Elle allait boiter jusqu’à la fin de sa vie.

Le pouvoir de Selene n’était pas une sorte de mécanisme ayant des réactions préprogrammées. Il agissait plutôt comme une entité. Une intelligence qui résolvait les problèmes avec la logique d’un être vivant et non pas l’automatisme d’une machine. Il analysait et réparait.
Après quelques minutes le pouvoir de Don relâcha son emprise sur le corps de Selene. Le pouvoir pouvait de nouveau circuler librement dans son corps. Les dommages les plus importants se situaient à son genou droit. Du sang se répandait hors du système sanguin ; le sang mort fut retiré et les capillaires se resolidarisèrent. Des ligaments étaient complètement sectionnés, la cavité synoviale avait explosé et le ménisque était réduit en morceaux, sans parler de l’angle impossible que formait la jambe. Pour commencer, la jambe fut remit en place. Les ligaments se raccordèrent et le ménisque fut totalement revitalisé. Ce procédé était douloureux pour le corps mais le pouvoir ne se préoccupait absolument pas de la douleur que pouvait ressentir celle qu’il réparait. Une fois, Selene avait brulée pendant des heures avant que le bûcher où on l’avait placé ne s’éteigne. Pendant des heures son pouvoir l’avait gardé en vie, revitalisant les chairs calcinés pour qu’elles brulent de nouveau. Il ne fallait pas longtemps à un tortionnaire pour s’apercevoir que le pouvoir de Selene était très pratique pour lui faire vivre des souffrances qu’aucuns mortels ne pouvaient supporter indéfiniment.

Selene laissa échapper un cri de douleur lorsque sa jambe se remit en place sans crier gare. La douleur résonna un instant puis plus rien. Avec appréhension, elle plia lentement sa jambe puis éclata de rire. Son rire ne s’arrêtait pas, c’était un rire de soulagement.

Je comprends… Que… vous ayez peur de moi, arriva-t-elle à articuler péniblement entre deux éclats de rire. Vous êtes un imbécile. Vous ne savez rien. Comment avez-vous eut la prétention de pouvoir analyser mon pouvoir aussi facilement ? Je ne suis pas une de vos ESPER reptile ou cracheuse de feu.

Elle avança son visage vers Don et plongea son regard sans âge dans ses petits yeux cruels.

Je suis une immortelle… Je vous traquerai, et je vous tuerai. Et je prendrai tout mon temps pour cela, car du temps j’en ai à foison.

Et pour toute réponse Don s'approcha de Sélène avant de la saisir par la taille et la plaquer contre lui bloquant ses jambes tandis que de son autre main il colla son Magnum dans la bouche de la jeune femme. Le doigt de l'esclavagiste jouait sur la détente alors que ses yeux se plantaient dans les siens. Le regard d'années d'experience pouvait être suffisant pour défier celui de siècles entier quand on savait ce qu'on faisait. Don avait déjà descendu des vampires, des démones et des anges doté de plusieurs siècles, et si il y a bien quelque chose qu'il apprenait avec ça, c'était que les siècles ne faisaient que donner de la confiance superflue. L'esclavagiste chuchotta a Sélène

"Et alors ? Tu va fermer ta grande gueule maintenant ? Tu m'es actuellement bien moins précieuse que la moins précieuse de mes esclaves. Si tu ne peux pas être dominée alors je ferais aussi bien de te coller un pruneau dans la tête pendant que ton pouvoir ne marche plus. Ca devrait suffir non ?"

D'un doigt froid il arma le pistolet. Une arme de ce calibre repeindrait le plafond avec la cervelle de Sélène qui éclaterais comme une grosse pastèque, surtout a bout portant. Un Magnum calibre lourd était assez puissant pour déboiter l'épaule d'un avorton, Don pouvait le tenir en une main, ce qui montrait clairement sa force.

"Je pensais qu'en ayant réussi a survivre pendant aussi longtemps tu serais un peu plus intelligente. Si je presse la détente, tu es morte ma jolie. Peu importe tes pouvoirs de régénération. Si le cerveau n'existe plus, tu meurs. Ne sais tu donc pas a qui tu as affaire ?"

L'esclavagiste retira l'arme de la bouche de Sélène et la repoussa, la laissant se balancer doucement avant que l'attache au plafond ne la stoppe.

"Je ne suis pas un monstre tu sais. Je n'aime pas torturer la marchandise. Je pourrais très bien engager quelqu'un pour le faire le cas échéant et il s'en sortira bien mieux que moi. Des douleurs des plus atroces telles que tu n'en a jamais ressenti. Mais tu sais que je suis un homme préssé alors autant que tout celà aille vite. Connais tu le principe de Lavoisier ?"

Tout en demandant cette question philosophique il lui tira a nouveau dans le genoux, le même genoux, la balle créa un impact gros comme une balle de pingpong avant de traverser l'articulation.

"Lavoisier est un chimiste français qui a établi la grande règle "Rien ne se perds, rien ne se crée, tout se transforme." Ton pouvoir ne peut pas être issu de rien, tu le produit avec ton corps. Tu dépense donc de l'energie, énergie contenue dans de la nourriture ou des boissons. Maintenant je suis sur que quelqu'un t'as torturé plus longtemps que moi, et que tu as réussi a tenir. Mais si je ne te nourris pas tu va commencer a pomper trop dans ton pouvoir."

Une seconde balle vint la frapper dans le même genoux la détachant presque

"Et quand tu sera vidée de tes forces je serais là."

L'esclavagiste eut un rire cruel et lança

"Ne te plaint pas a moi, c'est toi qui a voulu la manière forte, esclave."

Selene se tut lorsque le canon d’un pistolet s’introduit dans sa bouche. Elle resta sans bouger et ferma les yeux. Habituellement, elle n’aurait pas eut peur. Ce genre de blessure l’assommait sur le coup et elle ne ressentait aucune douleur ; elle reprenait simplement conscience au bout de quelques heures. Mais là, son pouvoir risquait de ne pas pouvoir la réanimer. En effet, sa connaissance du cerveau humain était quasi-nulle et il était difficile de savoir si son pouvoir parviendrait à le reconstituer s’il était éparpillé aux quatre vents mais pourquoi pas ? Bien sûr, si on croyait à ce genre de fadaises comme l’âme et autres balivernes de ce genre, elle devrait mourir. Cependant, l’immortelle, à force de se faire abimer et réparer comme une machine pendant des siècles, avait depuis longtemps adoptée les théories matérialistes. Don lui, n’avait pas l’air d’avoir de doute quand à ce qui se passerait s’il pressait la détente… Qu’est-ce qu’il attend alors ?
L’immortelle n’y comprenait décidément rien. Don ne voulait pas la vendre, il ne voulait pas la tuer et il semble qu’il ne soit pas intéressé par ses charmes. Alors quoi ? Son manège ne rime à rien.

Elle poussa un soupir de soulagement lorsque l’arme quitta sa bouche. Elle fut prise d’un bref rire nerveux. La première chose à laquelle elle avait pensée en voyant l’arme, c’était que les flingues étaient interdits dans Nexus. Quelle idée stupide.
Elle écouta avec attention ce que lui dit Don… Lavoisier ? Bien sur qu’elle connaissait Lavoisier. Il s’agit d’un … Une douleur déchirante vint balayer ses pensés comme une rafale emportant des feuilles mortes. Cette pourriture lui avait tiré dans le genou. Elle poussa un long gémissement qui se transforma en hurlement lorsque la douleur remonta le long de sa jambe. Si bien qu’elle n’entendit pas le début du discours de Don mais la suite fut très clair. Cet esclavagiste était en train de lui faire un cours de physique. Elle aurait dû éclater de rire mais là c’était plutôt son genou qui était éclaté. La nourriture et la boisson… Pourquoi pas le soleil tant qu’on y est ? Elle était peut-être un panneau solaire géant. Qui sait ? Qu’est-ce qu’il faut pas entendre. Quoiqu’il en soit, s’il mettait son plan à exécution, il risquait d’en avoir pour très longtemps avant qu’elle ne meurt de faim.

Elle sentie une deuxième vague de douleur la submerger. Son corps était tellement submergé par la souffrance qu’elle ne sentait presque plus rien. Elle aurait été incapable de dire ce qui l’avait touché si elle n’avait pas entendu la détonation de l’arme.

"Et quand tu sera vidée de tes forces je serais là."

Cette phrase fini d’achever sa patience déjà mise à rude épreuve. Elle leva les yeux vers l’homme et ce concentra pour que la douleur ne fasse pas vaciller sa voix.

Mais bordel, qu’est-ce que ça peut vous foutre que je me vide de mes forces ? demanda-t-elle en insistant sur les mots vulgaires. Vous voulez me voir souffrir ? Mon pouvoir ne vous en empêche pas. Vous voulez me voir mourir ? Vous n’avez qu’à tirer. Allez crevez, vous et votre chimie de lycéen.

JE VAIS VOUS EGORGER AVEC MES DENTS, SALE POURRITURE , hurla-t-elle soudain.

Selene s’énervait rarement mais ici, la douleur et la frustration de ne pas savoir ce qu’on attendait d’elle la mit hors de ses gonds. La voix de la raison lui susurrait que c’était peut-être le but de Don de la faire enrager mais l’immortelle était trop furieuse pour l’écouter. Elle continua de vomir des insultes à Don puis se reconcentra sur la douleur lancinante qui montait de son genou en lambeau.

Ni une ni deux Don s'approcha de Sélène et lui flanqua une droite en pleine machoire. Il n'avait aucune envie de jouer plus longtemps avec Sélène et ce n'était pas a lui de l'écouter parler mais a elle de l'écouter. Alors qu'il frappait comme un boeuf il lança a la jeune femme avec un ton des plus calmes.

"Tu me parlera sur un autre ton dans très peu de temps. Je suis capable de briser ton esprit et ta volonté sache le, certaines tortures chinoises ont été conçues pour se dérouler sur une trentaine d'année. Si je voulais vraiment te détruire j'y arriverais, mais je ne le ferais pas tu sais pourquoi ?"

Il eut un sourire angélique montrant ses belles dents blanches a Sélène avec un soupçon mielleux il lança a la jeune femme avec élégance

"Parce que j'ai bien trop de gentillesse et bien trop de respect pour ma marchandise pour en arriver a ces extrémitées."

Le marchand d'esclave croisa les bras derrière son dos avant de lancer

"Tu sais rien ne m'empeche de te coller dans la couveuse avec les autres insoumises. Tu deviendra une véritable poules aux oeufs d'or car après tout certaines ont tendance a mourir après leur quinzième enfant, toi non. Tous les jours tu écartera les jambes devant des générations de paysans pour me produire des filles. Dans le cas contraire les garçons seront revendus, ou tués, ce n'est pas mon problème."

Don lança avec un soupçon de bienfaisance dans sa voix

"Mais je ne souhaite pas ce destin pas même a une sale garce ambitieuse comme toi, et j'essaye - quand même- malgré ton insolence de te vendre. Allons ne suis je pas le meilleur des maîtres ?"

Don ramassa le fouet barbellé et partit le ranger avant de lancer

"Et pire que tout, imagine ce qui se passera si tu ne me donne aucun enfant dans les mois a venir et que j'en déduis que tu es stérile."

Don se posa deux doigts contre la tempe avant de simuler une balle dans la tête

"Envolée, tu ne me sera plus d'aucune utilité. Et je n'aurais pas de pitié a le faire, parce que c'est que tout bon esclavagiste doit faire pour bien exercer son métier de façon virtueuse."

Don posa la main sur sa pointrine et lança innocement

"Et tu n'aimerais pas que j'en sois réduis a faire ça non ?"

Un craquement sinistre retentit lorsque le poing de Don s’abattît sur la joue de Selene. Au début l’immortelle sonnée, crut que sa mâchoire était déboitée mais ce n’était qu’une molaire qui s’était déchaussée. Bizarrement ca ne faisait pas si mal que ça. En tout cas par rapport à sa jambe réalisa-t-elle alors qu’elle crachait la dent qui s’était délogée. Un hématome qui avait la taille du poing de Don commençait à se former sur le visage d’albâtre. Comme c’est amusant ; c’est la première fois qu’elle avait un bleu…

Chouette. D’après Don, il n’allait pas la torturer jusqu’à la fin de ses jours. Bien sur elle ne parlait pas de la fin de ses jours à elle.
La suite était très amusante mais Selene se força à ne pas rire pour éviter une autre correction. Gentillesse et respect… Pourquoi devait-elle supporter ce genre de discours… Selene se demandait si le Don croyait vraiment ce qu’il disait. D’expérience, les meilleurs menteurs sont ceux qui croient en leurs mensonges. Alors qu’elle gardait ses répliques pour elle, Don continuait à parler et Selene lui fut sincèrement reconnaissante de ne pas la condamner à devenir une poule pondeuse. Se faire passer dessus par une dizaine de villageois n’était pas un de ses fantasmes.

« Allons ne suis je pas le meilleur des maîtres ? »

Elle se surprit à penser qu’en effet, Don était bien aimable de chercher à lui éviter ce destin… Aimable ? Si elle avait eut les mains libre, elle se serait taper sur la tête. Le syndrome de Stockholm ; l’amour de son ravisseur. Ce n’était pas étonnant vu tout ce que Don lui avait fait subir. Ses défenses psychologiques commençaient à céder, mais au moins elle s’en rendait compte. Pourtant, le dressage n’avait même pas commencé. Bientôt, elle n’aurait plus conscience de rien, ni de son nom, ni de sa dignité.

Bien, il semble que Don se soit enfin décidé à en faire une esclave modèle. Enfin, l’immortelle après avoir pataugée dans le marécage de doutes et d’incertitudes dans lequel Don l’avait plongé, elle revenait enfin en terrain connu. Fini, les répliques cinglantes, les insultes ou les coups de pieds. Retour au plan initial ; c'est-à-dire se soumettre entièrement et mettre son honneur et sa raison de côté pour pouvoir ensuite les retrouver intacte lorsque le dressage sera fini.

Alors que Don se moquait d’elle, Selene attendait avec impatience que son pouvoir revienne. La blessure à sa jambe était très préoccupante. Sa jambe valide glissait sur le sang qui maculait le sol sous ses pieds. En effet, l’artère fémorale sectionnée avait créé une mare de sang. Si elle continuait à se vider de son sang de cette façon, elle allait bientôt s’évanouir. Déjà que ses pensés commençaient à lui échapper et la sensation de légèreté alertait l’immortelle sur le fait qu’elle faisait une sérieuse hémorragie.

Dans la brume qui composait maintenant son cerveau, elle réussit à comprendre la question de Don. A moitié dans les vapes, elle releva sa tête qui était maintenant lourde et regarda Don d’un œil vitreux.

Non, maitre, répondit-elle d’une voix ensommeillée. Merci de m’inculquer les bonnes manières.

Don n’avait aucun moyen de savoir si l’immortelle se gaussait de lui ou non. Sa voix était vide de toute émotion. Elle aurait tout aussi bien put lui annoncer les résultats sportifs qu’elle n’aurait pas changé de ton.

Quel est la suite des festivités ?