Née de l’union improbable entre une humble fleuriste humaine et un dieu millénaire, Lycoras incarne l’harmonie fragile entre deux mondes.
Sa mère, Hanami, tenait une petite boutique de fleurs dans un quartier calme, entourée d’un jardin qu’elle soignait avec une passion presque divine. C’est là qu’un jour, en plein printemps, un homme aux yeux d’émeraude et à l’aura végétale entra dans sa vie : Daiki, dieu des plantes, attiré par l’éclat inhabituel d’un lys rouge qui poussait là où rien ne devait fleurir et dont la fleuriste prenait grand soin. Touché par la douceur et l’amour sincère qu’Hanami portait à la nature, il tomba sous le charme et en tomba amoureux. Et de cet amour interdit naquit plus tard Lycoras. Le prénom de la demoiselle lui fut donné à cause de la teinte rougeâtre de ses yeux, semblables à celle de la fleur lycoris rouge que sa mère adorait.
Lycoras, vingt-sept printemps à son actif, mi-déesse, mi-humaine, est une créature de contraste et d’équilibre. Sa longue chevelure blanche comme neige, son teint de porcelaine, ses lèvres couleur pêche, et ses yeux écarlates lui confèrent une beauté presque irréelle, troublante et envoûtante. Elle porte des vêtements d’inspiration asiatique, élégants et sensuels, dans des tons de bleu profonds, rehaussés de noir et de blanc, comme les reflets changeants du ciel à l’aube.
Déesse du Temps, elle maîtrise les caprices du ciel : soleil éclatant, brume douce, pluie mordante, vent hurlant ou neige silencieuse - tout obéit à ses émotions. Mais Lycoras est aussi imprévisible que les éléments. Son caractère caméléon s’adapte à son interlocuteur : douce et chaleureuse avec ceux qui lui montrent respect et sincérité, elle devient froide, tranchante, voire cruelle avec les âmes hostiles ou hypocrites envers elle.
Élevée entre deux réalités, la nature divine et les affres humaines, Lycoras cherche parfois sa place sur cette planète, n’ayant l’impression d’appartenir à aucuns des mondes dont elle fait partie : celui des mortelles comme des immortelles. Quoique, l’albinos a souvent rencontré moins de soucis avec les humains que les dieux, qui, à cause de sa nature moitié moitié, faisait qu’elle n’était pas totalement « acceptée » de manière sincère dans le domaine des dieux. Même niveau romances et flirts, les humains étaient plus véritables avec elle que ses confrères divins.
Mais aujourd’hui, la belle demi-déesse était de sortie dans l’antre des dieux. On l’avait convoqué pour lui confier une mission en binôme avec un autre dieu, dont aucuns de ses confrères n’avait envie d'exécuter vraisemblablement. Et de ce qu’elle avait entendu dire, il ne semblait pas plus apprécié qu’elle d’ailleurs, ce qui était certainement la raison pour laquelle on les avait fourrés ensemble, bah tient ! M’enfin bref ! L’ordre de mission était simple : dans une certaine région aride de Terra, le dieu des cataclysmes qu’elle accompagnait devait ouvrir la terre pour permettre ainsi sa régénération, tandis qu’elle, elle devait nourrir la terre en la regorgeant d’eau grâce à ses dons sur le contrôle de la pluie. Rien de bien sorcier ou compliqué à faire en somme pour eux.
Donc, en attendant ce dieu avec qui elle était sensée faire équipe, Lycoras alla se balader un peu dans le jardin du domaine des dieux, histoire de patienter et pas rester à boire le thé ou le café avec les autres qui lui sortaient littéralement par le nez avec leur faux-sourire et hypocrisie à deux sous. Et tout en admirant les différentes fleurs qui poussaient ici, pouvant admirer le travail extraordinaire que son cher papa avait fait ici, la jolie déesse commença déjà à marmonner, pestant d’attendre malgré qu’elle contemplait quelques jolies fleurs dont elle tenait son prénom.
« J’espère que je vais pas l’attendre cent ans celui-là… »