Le Grand Jeu - Forum RPG Hentai

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Comment Lacie sait retourner toute situation à son avantage

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Vance Dax

Humain(e)

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    Description
    Vance est né pour être une star, c'est une idole mascu, libertarienne et sigma qui s'étale sur la toile et pille tout ce qu'il peut des richesses du monde à son profit. Et comme le monde ne suffit pas, il s'est tourné vers Seikusu et ses failles. Et s'il peut vous consommer, il trouvera bien un moyen de le faire.
Il avait fallu des mois, de longs mois, une part d’année interminable, pour que des résultats commencent à arriver. Au départ, la recherche et l’exploration des failles par la troupe de têtes brûlées recrutée par ses services avait été très compliquée. Il y avait eu beaucoup de ratés avant de comprendre quelles failles étaient stables et ne recracheraient pas simplement des corps entièrement démantibulés. Ensuite, il avait fallu établir un protocole et acquérir les drones adaptés pour vérifier que l’environnement était viable, de l’autre côté. Puis, lorsque les mercenaires avaient commencé à passer du temps de l’autre côté, les agressions avaient commencé, par la faune, par la flore, par les maîtres des lieux. Et il avait fallu s’adapter, là encore.

Mais, après des mois sans fin et des dizaines de millions de dollars investis, les premiers résultats étaient arrivés. Et si ça avait commencé petit, le moindre sachet de plantes extraterrestres, la moindre fiole d’eau étrangère remplie de bactéries inconnues, le moindre morceau de bestiole inconnue apportait son lot de savoirs potentiels. Et il y avait eu de premiers résultats. Les partenaires de Vance, industriels, labos et mécènes de tous bords, avaient fini par trouver quelque chose, et c’est un labo pharmaceutique japonais qui avait isolé la molécule révolutionnaire qu’un créateur de produits de beauté américain avait fini par mettre dans sa nouvelle crème anti-âge sans précédent, avec de véritables effets concrets et manifestes sur le vieillissement des cellules épithéliales, presque sans saloperies ajoutées.

Pour la première fois depuis que Steve Jobs avait vidé le terme de toute substance, un patron était monté sur une estrade et avait pu parler de « révolution » sans mentir. Et si le public ne savait pas d’où venait cette révolution, les gens qui comptaient savaient à qui ils devaient les profits à venir : Vance Fucking Dax.

Après l’annonce officielle devant un parterre de journalistes et de mannequins triés sur le volet pour sourire et faire joli à l’avant du public, le patron de l’entreprise était rentré pour prendre sa valise et filer vers l’aéroport, direction le Japon, puis le large. Direction : La Méduse, le superyacht de Dax. On peut se dire que la course au gigantisme et aux jouets hors de prix est un signe de narcissisme et de puérilité chez les ultrariches d'aujourd'hui, comme parmi ceux d'autrefois. Si tel est le cas, alors Vance Dax, si son nom n'avait pas la portée de ceux de Jeff, du Zuck ou de l'autre National-soci-autiste, était particulièrement narcissique et puéril. Pour la puérilité, on pouvait en discuter, mais c'était, évidemment, un immense narcissique, et paranoïaque de surcroît.

Son superyacht, La Méduse, était, contrairement à ce que la référence de son nom pouvait laisser croire, un bâtiment monstrueux, moitié plus gros que la fierté de la Marine thaïlandaise et son seul porte-avions. A plus de 150m de long et près de 15.000t de luxe, de technologie, de gadgets et de mobilier, c’était un monstre de 8 ponts destiné à la vie, à la fête et aux manigances de son propriétaire. C’était un gouffre financier que ses finances supportaient pourtant très bien, malgré les projections de beaucoup d’analystes. Si vous pensez que ça soulèverait des sourcils étonnés du côté du fisc, vous vous trompez, mais Vance avait tout de même pris soin de le garder en haute mer depuis sa mise à l’eau. Si son argent et, donc, son influence, le protégeait d’enquêtes ennuyeuses, se préserver des soucis et des regards vertueux et sentencieux des gueux en valait la peine. Qui pouvait savoir ce qui se passait dans chaque recoin de ce monstre des mers ?

Ce qui était plutôt bien connu de ce palais flottant, tenait à assez peu de choses. Les fuites savamment lâchées sur les réseaux sociaux et les posts de son propriétaire dévoilaient des salles luxueuses, des piscines et des bars pleins à craquer où semblaient constamment se trémousser des bimbos au moins trois fois plus jeunes que lui dans des bikinis scandaleux. Des soirées folles, de jour comme de nuit, semblaient réunir le gratin du show business en dépit de tous les beaux engagements de façade qu’il pouvait prendre, et qui venait s’enivrer et s’acoquiner aux frais du dieu du bord. Bien sûr, on épargnait au public la vue des nobles, des responsables politiques, des gourous, des grands patrons et des rentiers connus qui venaient manigancer et s’éclater à bord, eux aussi, comme la quantité et la diversité des drogues qui pouvaient circuler lors de ces événements.

Ces fêtes, d’ailleurs, étaient de divers degrés. Certaines ne fuitaient pas. Seules les plus tranquilles étaient fuitées. Les moins sensibles. Celles qui ne soulèveraient pas l’indignation et qui rencontreraient, tout au plus, la désapprobation de la plupart et la vexation de certains. Dans ce genre de fêtes, Vance pouvait inviter des gens moins impressionnables, également, et il prenait soin de diffuser celles-ci de manière appropriée ; ou plutôt, quelqu’un s’en chargeait pour lui, mais il avait, in fine, le contrôle et le dernier mot sur les personnes invitées. Et, ce soir, la fête serait graduelle. Le début de soirée était dédié à la célébration du lancement de cette nouvelle crème, avec un petit discours, un défilé et la distribution de pots et de goodies. Des marketeux s’occuperaient de travailler les politiciens présents pour faire tomber leurs réserves face aux questions légales de l’approbation de cette nouvelle molécule secrète et si surréalistiquement active sur les effets de l’âge. Cette partie fuiterait ; le reste, non. Car le reste ferait tomber le reste des réserves et toute convenance pour célébrer l’accès à la jeunesse éternelle de la peau dans la danse, l’alcool, la drogue et, peu à peu, le sexe le plus débridé.

Bien sûr, c’était toujours une bonne occasion d’entretenir et renforcer les liens avec ses associés, ou même en créer de nouveaux. Avec ce premier coup de maître, Vance espérait lever de nouveaux fonds et il avait fait inviter une ribambelle d’hommes d’affaires de tous les coins du monde, et aux affaires légales comme illégales, à côté de celle des influenceurs qui, bons clients, feraient la publicité du produit et l’homélie de Vance Dax avec un grand sourire aux lèvres après avoir goûté à ses pilules et aux charmes de son entourage. Si ces derniers arrivaient en avance, et avant le début de l’événement, pour bien assister au discours et à la présentation, pour bien s’afficher, pour bien assimiler et recracher les arguments de vente, les affairistes, eux, venaient petit à petit, et par hélicoptère pour la plupart. Et, alors que le show business battait son plein, et que Vance quittait la scène pour aller saluer les vrais VIP de la soirée, un des ACH160 approchait et s’apprêtait à se poser. A son bord devait se trouver Mr Young, homme d’affaires américain très attendu, mais celui-ci avait manifestement jugé la soirée indigne de son temps, puisqu’il avait préféré envoyé, telle une insulte, sa jeune starlette de fille, Lacie. Alors que la musique électronique commençait à s’élever et à progressivement faire vibrer l’air et les flots alentour, Vance s’attendait à voir cet homme, et pas sa fille, et risquait de prendre mal cette arrivée impromptue.

Lacie Young

Humain(e)

Le temps a passé vite depuis l'arrivée de Lacie Young au Japon, et elle est devenue un nom que l'on murmure avec admiration et un peu de convoitise sur tout le campus. Son physique frappant, son esprit vif et sa capacité à influencer les opinions faisaient d'elle l'une des étudiantes les plus influentes - une véritable reine de la scène sociale. Ses paroles résonnaient comme un évangile, et sa seule présence pouvait faire tourner les têtes et soulever les foules. Pourtant, sous son sourire confiant, une lueur d'ennui commençait à apparaître. Elle avait l'habitude de régner, d'attirer l'attention, mais ces derniers temps, elle avait l'impression que son influence n'était que l'ombre de l'héritage de sa famille. Le nom de sa famille pesait bien plus lourd que le sien, et malgré ses efforts, elle jouait toujours les seconds rôles dans sa propre histoire.

Un soir, alors que le campus retrouvait son habituel bourdonnement de bavardages et de bruits de pas, Lacie se prélassait dans son luxueux appartement, réfléchissant à ce qu'elle allait faire, lorsque son téléphone vibra soudain sur la table en verre. Elle jeta un coup d'œil vers le bas, s'attendant peut-être à un message d'un ami ou d'un camarade de classe. Au lieu de cela, ses yeux s'écarquillèrent légèrement lorsqu'elle vit un nom inhabituel s'afficher sur l'écran.

Un message de son père.

Elle hésita un instant, puis tendit la main et déverrouilla son téléphone. Le message était bref mais lourd de conséquences :
« J'ai reçu une invitation à une célébration à bord de La Méduse de la part de M. Dax. Assiste à cette soirée à ma place. »

Les sourcils de Lacie se froncèrent. Son père n'a jamais pris la peine de l'appeler directement, et encore moins de lui envoyer un message comme celui-ci. Il préférait déléguer, la maintenir à sa place et garder le contrôle. Pourtant, il s'agissait d'un rare moment où on lui ordonnait explicitement de faire quelque chose, et cela l'irritait au plus haut point.

Elle roula des yeux, ses doigts survolant l'écran tandis que son esprit s'emballait. Elle était fatiguée de ces obligations, fatiguée d'être le « joyau de la famille » exhibé lors de ces événements. Elle aspirait à la liberté, à une vie où elle pourrait vraiment tracer son propre chemin, loin des yeux et des attentes de son père.

Malgré son agacement, elle savait qu'elle ne devait pas ignorer le message. Désobéir aux ordres de son père pourrait lui coûter cher - son influence, ses privilèges, voire pire. Pour l'instant, c'était sa seule option. Elle assisterait à la fête, se montrerait sous son meilleur jour et jouerait son rôle comme elle l'a toujours fait.

Elle y était déjà allée, avec son père à ses côtés, faisant office d'ornement parfait pour ce genre d'événements. Elle était le « joyau de la famille », un titre qu'elle acceptait avec un mélange de fierté et de dédain. C'était un rôle qu'elle connaissait bien - la pièce maîtresse brillante destinée à impressionner et à séduire, à parler doucement et à sourire poliment, tout en cachant ses propres ambitions derrière un vernis d'innocence.

Alors que l'aube se leva sur la ville, Lacie se réveilla avec un autre message de son père - une simple série de coordonnées et l'heure à laquelle elle devait aller chercher son véhicule. Le soir. Exactement ce dont elle avait besoin - plus d'attente, plus de restrictions. Sa routine matinale habituelle était précipitée, un tourbillon de douches rapides, de coiffures soignées et de choix de la tenue parfaite. Elle avait à peine le temps de respirer, et encore moins de faire des recherches sur le lien mystérieux entre son père et ce « M. Dax ».

La curiosité la rongeait alors qu'elle s'asseyait devant son miroir, faisant des recherches méticuleuses sur le nom. « Wonder Vance », l'ancien combattant de la WWF devenu homme d'affaires, connu pour sa présence imposante et sa carrière écourtée par une blessure. Les rumeurs circulaient autour de lui comme des ombres - des chuchotements sur des transactions illégales, des alliances louches et des allégations qui n'ont jamais été portées devant les tribunaux. Aucune preuve tangible, juste des rumeurs étouffées dans les coins sombres d'Internet. Elle se demanda comment son père et ce Dax s'étaient croisés, quel genre d'accords ils avaient pu conclure, ou quels secrets ils avaient partagés. Mais elle secoua la tête, rejetant cette idée. Perdre son temps en spéculations ne la mènerait nulle part. Elle devait se concentrer sur la perfection de son apparence et de son rôle.

Après une douche rapide, elle choisit une robe blanche, simple mais remarquable, qui épouse parfaitement ses courbes. Le tissu était lisse et délicat, lui donnant l'apparence d'un agneau innocent - fragile, pur, et pourtant subtilement séduisant. Elle savait exactement comment jouer de cette image, en particulier sur les hommes plus âgés qui trouvaient du réconfort dans l'idée de l'innocence, seulement pour être subtilement manipulés par ses sourires intelligents et ses regards calculateurs.

Elle ne se maquilla que légèrement, dans des tons doux et naturels qui mettaient en valeur ses traits sans dominer son allure délicate. Ses yeux d'un bleu profond, encadrés par un peu de mascara, brillent d'un soupçon d'espièglerie. Un peu de fard à joues pour souligner ses pommettes et un rouge à lèvres nu pour maintenir son look innocent mais séduisant. En quelques instants, elle s'est transformée en une poupée parfaite pour la soirée, une femme irrésistible prête à affronter le jeu qui l'attend.

Debout devant le miroir, elle jeta un dernier coup d'œil à son reflet. La fille qui la regardait était un maître de la tromperie - innocente mais dangereuse, belle mais calculatrice. Avec un petit sourire confiant, Lacie rassembla ses affaires, prête à sortir dans la nuit et à jouer son rôle.

Une limousine noire et élégante s'est arrêtée en douceur sur le trottoir, sa surface polie luisant sous le soleil. Le chauffeur ouvrit la portière avec un sourire exercé, et Lacie Young entra, rajustant l'ourlet de sa robe blanche immaculée. Elle hésita un instant, regardant le véhicule en haussant les sourcils. Elle ne comprenait pas vraiment la nécessité d'une telle extravagance - elle avait seulement besoin d'être conduite, pas d'être exhibée comme un trophée. Pourtant, elle ne protesta pas. Au lieu de cela, elle secoua simplement la tête.

Après un court trajet, la limousine s'est arrêtée sur un héliport isolé, où un hélicoptère attendait. Ses rotors vrombissaient tandis que l'équipage se préparait au décollage. L'escorte de Lacie, l'homme qui l'accompagnait silencieusement, se tenait à proximité, un personnage anonyme qui n'était là que pour assurer sa sécurité. Elle n'y prêta pas attention, le regard fixé sur l'horizon.

Alors que l'hélicoptère s'élève dans le ciel, la ville se rétrécit sous ses pieds. Elle appuya son front contre la vitre froide, regardant le paysage se dérouler comme une scène de film. Ses yeux suivirent l'approche d'un énorme vaisseau - un immense navire qui ressemblait à un palais flottant. De son point d'observation, elle pouvait voir le nom inscrit sur son flanc : La Méduse.

Ses lèvres se retroussèrent en un petit sourire indifférent. Elle avait déjà vu de tels étalages de richesse - les gens se prosternaient ou étaient impressionnés, mais elle restait impassible. La grandeur était impressionnante, certes, mais pour elle, ce n'était qu'une scène de plus pour les jeux de pouvoir et les enjeux importants. Elle avait appris il y a longtemps que la véritable influence n'était pas seulement une question d'étalage de richesse, mais aussi de contrôle des perceptions, et elle planifiait déjà la façon dont elle naviguerait dans ce nouvel environnement.

À peine descendue de l'hélicoptère, ses talons claquèrent doucement sur le pont et elle fut immédiatement abordée par un groupe d'hommes d'affaires d'un certain âge, dont les yeux brillaient d'une avidité que seules des années de magouilles pouvaient susciter. Ils la lorgnaient, leurs sourires s'élargissant, et leurs voix s'élevaient sur un ton qui tenait plus de la prédation que de la politesse.

« Perdu, ma jeune demoiselle ? » l'un d'eux s'esclaffa, son regard se posant sur elle comme un loup jaugeant sa proie. « Ou quelqu'un a-t-il confondu cette soirée avec quelque chose d'autre ? »

Ils n'étaient pas subtils dans leurs regards lascifs, leurs rictus ou la façon dont ils riaient comme si elle était une sorte de prix à admirer, ou pire. Lacie détourna les yeux de leurs regards avides, son expression conservant un équilibre délicat entre patience et dédain. Elle était habituée à ce genre de comportement ostentatoire et lubrique - elle savait exactement ce qu'ils pensaient qu'elle était. Une jolie fille sur un yacht, une conquête potentielle, un jouet. Mais elle n'était pas là pour les amuser, et elle n'avait pas non plus envie de jouer le rôle qu'ils lui attribuaient.

Elle prit une profonde inspiration, le visage calme mais l'esprit déjà en train d'élaborer une stratégie. D'un ton doux et innocent, elle leva son regard et parla, sa voix douce comme le miel mais teintée d'acier.

« Je crois que mon père, M. Young, a informé de mon arrivée. Pourrais-je rencontrer notre généreux hôte ? »

Dès qu'elle prononça le nom de son père, l'atmosphère changea. Les rictus des hommes s'effacèrent pour laisser place à des sourires gênés et penauds, et ils se redressèrent instantanément, leurs regards se faisant moins insolents et plus déférents.

« Bien sûr, mademoiselle », marmonna l'un d'eux, la voix soudain plus respectueuse. « Nous ne voulions pas... »

Lacie roula subtilement des yeux, son expression peu impressionnée. Elle avait vu ce jeu trop souvent pour se laisser berner par leur soudaine politesse. Elle garda néanmoins son sang-froid, sachant que son nom de famille avait du poids, ce qu'elle pouvait utiliser à son avantage. Elle n'allait pas perdre son temps avec ces requins affamés, mais elle espérait que sa véritable cible - Vance Dax - avait plus de dignité, plus de prestance. Car s'il n'était qu'un combattant en déclin dont la réputation reposait sur des rumeurs, elle risquait de passer une très longue nuit à essayer d'établir des liens valables ici.

Vance Dax

Humain(e)

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  • FicheChalant

    Description
    Vance est né pour être une star, c'est une idole mascu, libertarienne et sigma qui s'étale sur la toile et pille tout ce qu'il peut des richesses du monde à son profit. Et comme le monde ne suffit pas, il s'est tourné vers Seikusu et ses failles. Et s'il peut vous consommer, il trouvera bien un moyen de le faire.
Vance était resté, comme d’accoutumée, à l’écart de l’héliport. Il préférait accueillir ses invités sans devoir crier, et évitait ainsi, aussi, les attroupements potentiellement dangereux dans la zone la plus étriquée et, en l’occurrence, active du navire. Mais il était aussi coutumier de voir ceux-ci, justement, s’éloigner du bruit et de l’activité de l’héliport pour avoir le plaisir de se retrouver en bonne compagnie dans de meilleures circonstances. Or, il remarquait que trois appareils s’étaient posés, et que deux étaient déjà repartis, sans que personne ne se présente à lui, et c’était assez inhabituel pour soulever de sérieuses interrogations. En vérité, il savait aussi qu’un des engins avait apporté un groupe de cadors d’un gros edge fund, et l’autre plusieurs requins de la City londonienne. Que pouvaient-ils bien fomenter, là-bas, avec Young ? Car le dernier appareil était bien celui qui devait amener Young, n’est-ce pas ?

S’excusant auprès de ses compagnons et les invitant à se rendre à la réunion, très informelle, qu’ils allaient suivre avant de se mêler à la fête, il rejoignit ainsi l’héliport, et il fut en effet surpris de voir tous ces hommes en costume trois pièces regroupés ensemble, l’air très intéressés. Au fond de lui, il s’inquiétait d’apprendre qu’une information indésirable ait pu fuiter de ses services, ou de ceux d’un associé, mais il fut rassuré en approchant pour découvrir une séduisante et très sage jeune femme au milieu de l’attroupement. Il semblait qu’une hôtesse se soit perdue ici et ait éveillé leurs appétits un peu précocement, et elle avait visiblement su leur clouer le bec, car tous semblaient gênés ; ce qui n’avait, en fait, absolument rien de normal.

« Mademoiselle, messieurs, » s’annonça-t-il en arrivant à leur niveau, tournant toute l’attention sur lui.

Alors que tous faisaient le silence en le fixant, il les dévisagea tous, se remémorant noms et visages pour chacun jusqu’à arriver à la fameuse jeune femme, silencieuse, observatrice, trop sage dans sa petite robe blanche pourtant parfaitement cintrée sur une plastique tout à fait à son goût. Il regretta instantanément que son allure angélique se mette en travers de ses fantasmes pour les petites midinettes qu’il adorait manipuler avec le plus grand vice. Puis, il réalisa l’absence de Young, et il fit rapidement le lien avec la présence de cette inconnue.

« C’est la fille de Mr Young, » lui glissa un des Américains du bout des lèvres.

« Oui, » confirma-t-il en la remettant finalement. « Lacie Young. »

Il était commun pour lui d’avoir une vague notion des familles nucléaires de ses associés et associés potentiels les plus en vue. Cela permettait de mener la discussion ou de les remettre en soirée. Et il avait fini par connecter les points. Il ne savait pas grand-chose de Lacie, mais il en voyait assez, et la contrariété causée par l’absence de son père suffisait à le fermer à tout effort.

« J’imagine que votre père a trouvé approprié de se faire remplacer, » énonça-t-il en la fixant, sur un ton mi-las mi-aigre, « mais sa présence était requise. »

D’un soupir, sous le regard de tous, il se frotta l’arrête du nez et le coin des yeux du bout des doigts d’une main en chassant le soucis de l’autre, en l’agitant négligemment en l’air.

« Soit. Il ratera cette opportunité. Bienvenue à bord, Lacie. Amusez-vous bien ! La soirée n’attend que vous. »

Un sourire, calculé, familier pour une Lacie habituée à en lancer de cette fabrique à tout son entourage, lui fut adressé, effaçant le pied de nez, mais en apparence seulement ; ne détendant l’atmosphère qu’en surface. Elle avait pu sentir son agacement malgré l’effort fait pour ne pas trop l’afficher, et c’est sans lui adresser un autre regard qu’il invita les derniers hommes d’affaires à l’accompagner, engageant une discussion banale avec un des Anglais, dont la mère, presque nonagénaire, continuait apparemment à croquer la vie à pleines dents malgré une démence proprement hilarante.

Laissée à son compte, Lacie put les suivre, du moins jusqu’à un certain point. Mais la rebuffade pourrait vite être effacée, car, prenant un autre chemin que le leur, indiqué par un membre de l’équipage, elle trouva bien vite la fête qui faisait déjà tout un tapage. Le premier pont avait été transformé en une véritable boîte de nuit, la piste et l’estrade servant de podium et de scène juste avant ayant été métamorphosés en îlot de mixage et en piste de danse tandis que l’énorme espace bordé de petits salons était plongé dans la lumière des spots et des lasers et inondé par un son entêtant. Un jeune DJ était en train de s’échauffer sérieusement sur l’îlot et les invités commençaient à s’échauffer tout autant, aidés par l’alcool, mais aussi par d’autres choses. Dès qu’elle avait atteint la zone, Lacie avait été confrontée à des choix : champagne, cocktail ou quelque chose de plus fort ? Pilule, cachet ou ligne de poudreuse ? Il y avait clairement de quoi se mettre dans l’ambiance pour tous les caractères et, tandis qu’on dansait sous le plafond des autres ponts, côté poupe, la zone était ouverte sur un extérieur tout aussi animé, baigné de musique mais aussi agrémenté de bassins à bulles et d’une vaste piscine ou on se prélassait et on s’amusait de bien des manières d’ores et déjà, en maillot, en dessous ou sans rien. Qui sait ce qu’elle allait faire, où, et avec qui ?

Pendant ce temps, Vance et ses associés et prospects s’étaient isolés dans un grand salon fermé, sur un étage supérieur, où les cigares furent allumés, l’alcool fort de rigueur, la musique d’ambiance de la partie et les hôtesses incontournables. Ce n’était pas le genre de cadre que Vance appréciait, mais il faisait toujours son effet. Il aurait préféré mettre du rock et leur dicter les termes rapidement, passer aux choses agréables rapidement et laisser ça derrière lui, mais il devait faire avec les égos de ses invités, et leur irrépressible envie de parler et de mettre en avant. Flattés par les attentions des filles et garçons triés sur le volet pour correspondre à leurs attentes et à les servir, ils se livrèrent, heureusement, assez vite, déliant leurs langues, leurs esprits et leurs portefeuilles à coups de verres, de caresses et d’autres services très sensuels. Cela allait prendre un peu de temps, mais, Vance en était sûr, il allait en tirer un bon pactole. Il avait encore l’absence de Young en travers de la gorge, mais les circonstances et une fellation délicieuse aidèrent à faire passer l’aigreur pour se concentrer sur l’important ; et sur les réponses à y donner.

Lacie Young

Humain(e)

Alors que le silence gênant se prolongeait, une nouvelle présence émergea de la foule - une figure imposante dont la taille et la démarche assurée attiraient l'attention. Les yeux de Lacie se fixèrent immédiatement sur lui, reconnaissant ses larges épaules, ses traits robustes et l'air de puissance calme qui émanait de lui. Vance Dax. L'homme qu'elle avait recherché, l'ancien « Wonder Vance », qui était maintenant l'hôte de cette soirée extravagante.

Il s'approcha du petit groupe, son regard balaya les hommes d'affaires qui s'attardaient avant de se poser sur Lacie. Il y avait une lueur de reconnaissance dans ses yeux, un changement subtil qui lui disait qu'il avait compris qui elle était. Mais au lieu du sourire chaleureux et accueillant qu'elle aurait pu attendre d'un hôte, une déception visible traversa son visage.

« J’imagine que votre père a trouvé approprié de se faire remplacer, » dit-il sa voix avec un grondement bas, avec une note distincte de regret,  « mais sa présence était requise. »

Le sourire de Lacie resta figé, mais à l'intérieur, une vague d'agacement la submergea. Requise ? Elle ne suffisait pas ? Elle savait qu'elle n'avait pas encore atteint le niveau d'influence de son père, mais elle aspirait à être reconnue en tant qu'individu, et pas seulement en tant que « fille de M. Young ». C'était une lutte constante, ce désir de sortir de l'ombre de son père et de tracer son propre chemin.

Malgré sa déception initiale, Vance Dax garda son calme. Il invita le groupe à joindre les festivités.

Lacie maintint son sourire inébranlable. Elle savait que ce n'était que le début. Elle n'était peut-être pas l'invitée que Vance Dax avait espérée, mais elle était là, et elle ferait connaître sa présence. La déception qui se lisait dans ses yeux renforça sa détermination. Elle lui montrerait, ainsi qu'à tous les autres passagers de ce vaisseau, que Lacie Young était une force qu'il fallait compter, même sans le nom de son père.

En arrivant sur le premier pont de La Méduse, on se croirait dans un autre monde. L'air était rythmé par la musique, l'espace était une tapisserie vibrante et chaotique de corps qui se mêlaient et de lumières clignotantes. C'est un euphémisme de dire que le navire a été transformé en boîte de nuit ; c'est une métropole flottante de frénésie. Les gens grouillaient partout, riant, parlant, formant des alliances éphémères ou s'engageant dans des échanges plus intimes avec les hôtesses qui se déplaçaient dans la foule comme des papillons colorés.

Avant même qu'elle n'ait pu assimiler pleinement la scène, un serveur apparut à ses côtés, proposant un plateau chargé de verres étincelants. Lacie opta pour une simple flûte de champagne, les bulles chatouillant son nez lorsqu'elle en prit une petite gorgée. Elle tint le verre délicatement, son regard balayant la foule, ses yeux vifs ne manquant rien.

Au milieu de la masse tourbillonnante des gens, elle put repérer les échanges subtils, les petits paquets de pilules ou les sachets qui changeaient discrètement, ou non, de main. Ce n'était pas un choc, elle avait l'habitude de voir ce genre de choses dans ce genre de soirées. Elle tolérait les drogues, comprenant leur rôle dans la libération des inhibitions et la création d'une certaine atmosphère, mais elle s'en abstenait. Elle devait rester vive, l'esprit clair et concentré, même si un peu d'alcool était une exception qu'elle s'autorisait.

Ses yeux continuaient à scruter les visages dans la foule, reconnaissant quelques figures importantes d'après des articles de presse et des journaux d'affaires. Il y avait des hommes qui avaient déjà travaillé avec son père, dont les visages lui étaient familiers grâce à de vieilles photos ou à de brèves présentations. Cela confirma ce qu'elle pensait : Vance Dax était bien plus important qu'elle ne l'avait imaginé. Il n'était pas seulement un athlète à la retraite à la réputation douteuse ; il était connecté, profondément ancré dans un monde où le pouvoir et l'influence circulaient comme de la monnaie.

Vance Dax était introuvable sur le premier pont, en pleine effervescence. Lacie balaya la foule du regard à la recherche de son imposante carrure, mais il se trouvait probablement dans une autre partie du navire, peut-être dans un endroit plus privé, profitant des festivités à l'écart de la foule principale. Elle soupira intérieurement. Elle avait espéré l'approcher rapidement, pour faire meilleure impression pendant que la nuit était encore fraîche, mais il semblait qu'elle devait attendre.

Attendre n'était pas son point fort, mais elle savait s'adapter. Si elle ne pouvait pas engager la cible principale tout de suite, elle mettrait son temps à profit. Elle se mêlait aux autres, observait et, surtout, essayait de tisser des liens sans s'appuyer uniquement sur le poids de son nom de famille. Elle voulait que sa propre influence soit reconnue, que ses propres capacités soient mises en valeur.

Se frayer un chemin dans la foule se révéla être un véritable défi. Certains hommes, l'esprit embrumé par l'alcool et l'atmosphère de la fête, la dévisagent avec la même assurance que le groupe précédent, la prenant manifestement pour l'une des hôtesses. D'autres, la reconnaissant de loin ou ayant entendu des chuchotements sur son arrivée, s'adressaient immédiatement à elle comme « la fille de M. Young », leurs interactions étant filtrées par la réputation de son père.

C'était frustrant, ce rappel constant de l'ombre de son père. Elle était Lacie, une personne avec ses propres ambitions, ses propres compétences. Mais elle persévéra, le sourire imperturbable, l'œil vif et calculateur. Elle chercha quelques personnalités influentes qu'elle avait reconnues, se positionnant subtilement près de leurs conversations.

Il était difficile de percer dans leurs cercles établis, mais Lacie était passée maître dans l'art du charme et de la manipulation. Elle utilisait son apparence frappante à son avantage, non pas d'une manière vulgaire ou évidente, mais avec une allure subtile qui faisait appel à l'ego de ces hommes puissants. Elle engageait avec eux une conversation intelligente, faisant preuve d'une grande compréhension de leurs secteurs d'activité et de leurs centres d'intérêt. Elle flattait leur perspicacité, posait des questions perspicaces et permettait à ses yeux bleus profonds de retenir leur regard juste un instant de plus que nécessaire.

Lentement mais sûrement, elle commençait à faire des progrès. Certains des hommes d'affaires les plus simples d'esprit, séduits par sa beauté et captivés par son comportement apparemment innocent, ont commencé à voir un autre type d'avantage à la soutenir. Peut-être que soutenir cette belle jeune femme prometteuse pouvait offrir une nouvelle perspective, une nouvelle voie d'influence, un autre type de lien qui n'était pas lié au réseau rigide et établi de son père. Ils voyaient une alliée potentielle, une étoile montante, et étaient intrigués par l'idée d'être associés à elle.

Lacie était consciente qu'elle jouait un jeu délicat. Elle utilisait son physique, certes, mais elle mettait aussi en avant son intelligence et son ambition. Elle plantait des graines, cultivait des alliés potentiels qui verraient en elle plus que la fille de son père.

À mesure que le temps passait, Lacie se sentait de plus en plus à l'aise dans le chaos opulent du navire. La musique battait son plein, les rires fusaient, et elle se déplaçait dans la foule avec une aisance habituelle. Sa façade innocente restait fermement en place, une arme puissante dans son arsenal. Elle se pencha près des oreilles des riches hommes d'affaires, sa voix n'étant qu'un doux murmure, tissant des histoires de partenariats potentiels et de faveurs futures. Ce n'était pas des promesses qu'elle avait l'intention de tenir, mais pour les hommes déjà enivrés par son charme, l'alcool ou une combinaison savoureuse des deux, ses paroles sonnaient comme des paroles évangéliques.

Elle laissa quelques mains s'attarder un peu trop longtemps sur son bras, quelques touches effleurer sa taille. C'était un risque calculé, une invitation subtile qui les attirait plus profondément dans sa toile sans trop se dévoiler. Elle savait comment jouer à la limite, comment aguicher sans vraiment s'engager, garder ses distances tout en les attirant. En échange de ces promesses chuchotées et de ces contacts fugaces, elle obtenait une prime précieuse : une liste croissante de contacts, de noms et de numéros griffonnés sur des serviettes ou entrés directement dans son téléphone, représentant un accès potentiel à différents secteurs d'activité, à des ressources et à une influence qu'elle pourrait exploiter à l'avenir.

Pendant qu'elle jouait à ce jeu dangereux de charme et de manipulation, ses yeux continuaient leur recherche silencieuse de Vance Dax. Il était toujours introuvable sur le pont principal. Une pointe de frustration se dessina dans ses yeux. Évitait-il la foule ? N'avait-il pas l'intention de participer à la fête principale ? Elle commença à se demander si l'occasion d'entrer en contact avec l'hôte se présenterait ce soir.

Au bout d'un moment, ressentant le besoin de prendre un peu de recul par rapport à l'incessante cohue, elle s'excusa gracieusement et trouva un endroit plus calme au bord du bar à cocktails. Elle s'installa sur un tabouret en velours, l'énergie dynamique de la fête restant un bourdonnement sourd autour d'elle, mais avec suffisamment de distance pour rassembler ses pensées. Elle sortit son téléphone et fit défiler les contacts qu'elle venait d'acquérir, son pouce traçant les noms et les numéros qui remplissaient désormais son écran.

Un lent sourire de satisfaction se dessina sur son visage. Malgré l'échec initial avec Vance Dax et l'ennui d'être considérée uniquement comme la fille de son père, elle avait fait des progrès considérables. Son charme, son esprit et sa personnalité soigneusement élaborée avaient porté leurs fruits.

Vance Dax

Humain(e)

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    Vance est né pour être une star, c'est une idole mascu, libertarienne et sigma qui s'étale sur la toile et pille tout ce qu'il peut des richesses du monde à son profit. Et comme le monde ne suffit pas, il s'est tourné vers Seikusu et ses failles. Et s'il peut vous consommer, il trouvera bien un moyen de le faire.

Re : Comment Lacie sait retourner toute situation à son avantage

Réponse 4 dimanche 04 mai 2025, 03:41:36

Alors que Lacie employait sa soirée à se faire une autre réputation et à collecter les contacts utiles et intéressants, Vance conduisait à bien cette pseudo-réunion qui tenait plus de la grande opération de corruption qu’autre chose. Tous rassasiés et satisfaits, les affairistes dégainèrent leurs stylos pour signer des promesses d’engagement et se retirèrent un à un, en bonne compagnie, pour rejoindre la soirée elle-même, jusqu’à ce que le maître du bord se retrouve enfin seul dans la pièce dont la puissante ventilation ne suffisait pas à dissiper assez vite les odeurs de fumée, d’alcool et de sexe flottant partout.

Après quelques secondes de silence, il avait quitté le lieu devenu désagréable pour monter plusieurs ponts, s’élevant jusqu’au centre névralgique du navire. Non pas la salle des commandes, mais le poste de surveillance. Les lieux étaient entièrement surveillés et, si Vance ne diffusait jamais rien, le prix que payaient les invités pour s’amuser librement à bord était celui de la compromission et du dévoilement. Une équipe entière s’en occupait, ce soir, à l’occasion de la soirée, veillant d’abord à la sécurité de tous. Mais les caméras et les micros tournaient aussi pour enregistrer et immortaliser les vices et fantasmes de chacun. Dax avait coutume de s’y rendre régulièrement et personne ne réagit à son entrée, ni lorsqu’il prit un casque et s’attela à une console, parcourant le feed en direct des dispositifs.

Il avait quelques individus de choix à observer brièvement, et il se chargea de ça rapidement avant de pouvoir considérer de descendre se joindre à la fête. Mais, au lieu de s’arrêter, il marqua une pause et tapota la console avant de s’y remettre. Lacie Young lui était revenue en tête et il restait assez contrarié par l’absence de son père. Il se dit qu’il allait veiller à ce qu’elle n’exagère pas, et peut-être trouver quelque chose qui lui ferait passer le goût de ce genre d’aventures. Pourtant, une fois la jolie fille aux yeux bleus et aux longs cheveux teints de rose trouvée, et une fois l’observation commencée, il fut à la fois surpris et intrigué de la voir non seulement en pleine possession de ses moyens, mais aussi fermement en contrôle de sa situation. Pendant de longues minutes, il assista à son manège et à la manière dont elle amadouait ses interlocuteurs, jouant de son charme pour les ramollir, et de ses mots pour les captiver, les étonner, les convaincre. Le bruit de la piste l’empêchait d’entendre ce qu’elle disait, mais il pouvait lire, aux expressions des hommes, l’effet qu’elle avait sur eux. Et il la vit collecter des contacts, en chaîne, comme une artiste. Un sourcil circonspect s’était perpétuellement dressé sans qu’il le distingue, et il fixa l’écran pensivement pendant un moment, la suivant pas à pas, ne la lâchant plus jusqu’à ce qu’elle se mette à l’écart et s’installe en marge du bar à cocktails. La sortie du téléphone lui confirma que c’était, pour elle, l’heure du debriefing, et il comprit que c’était le moment de l’approcher s’il comptait le faire.

Il avait quitté les lieux sans un mot et s’était engagé dans l’ascenseur sans vraiment y réfléchir. Il pensait à Lacie, troublé par le talent apparent de la jeunette de même pas vingt ans, et s’interrogeait sur leur portée et sur son véritable intérêt. Il avait invité le père pour son argent et, c’est vrai, il avait considéré la possibilité de se servir de Lacie sans égards en punition, mais ses plans avaient changé. Il ne pouvait pas avoir l’argent du père, mais il pouvait étudier le cas de la fille. Il rencontrait bien peu de gens véritablement capables de se hisser au sommet du pouvoir, du vrai pouvoir, et si elle savait si bien manipuler son monde à son âge, qui sait où elle pourrait finir dans vingt ans ? Dans trente ans ?

La vibration des basses l’atteignit, étouffées, avant d’arriver, mais la puissance du son le percuta à l’ouverture des portes de l’ascenseur. Impassible, il en sortit résolu, pourtant, et se dirigea sans attendre vers le bar. Lacie, sa petite silhouette enrubannée de blanc nacré et ses interminables vagues roses, étaient toujours là. Il l’observa en silence, sans bouger, pendant quelques secondes, la regardant se faire aborder par un bellâtre athlétique venu lui faire la cour, lui parler gentiment et, en moins d’une minute, le renvoyer avec le sourire d’où il venait. Un autre levé de sourcil accompagna la reprise de la marche, et il approcha dans son dos, se glissant à ses côtés avant de finalement s’élever au-dessus du bruit de sa voix de basse pour attirer son attention.

« Vous n’avez pas l’air de vous amuser. »

Il attendit qu’elle se soit retournée vers lui et ait pu constater la tonalité, neutre, mais ouverte, de son visage, avant de poursuivre.

« Veuillez pardonner mon accueil abrupt. La situation n’est en rien de votre fait ni sous votre responsabilité. »

Un léger sourire s’esquissa sur ses lèvres.

« Avez-vous au moins réussi à vous occuper, » demanda-t-il, d’un air innocent ?

Lacie Young

Humain(e)

Re : Comment Lacie sait retourner toute situation à son avantage

Réponse 5 dimanche 04 mai 2025, 13:32:19

Son bref répit au bar à cocktails fut interrompu par l'approche d'un homme à l'allure athlétique, dont le regard s'attardait sur elle avec une intensité familière. Un autre, pensa-t-elle avec un subtil soupir, un autre prétendant, un autre homme qui la considérait comme un prix à gagner. Elle n'en perdit pas une miette. Avec une aisance certaine, elle fit apparaître son plus beau sourire, celui qui pouvait faire fondre les glaciers et désarmer les prétendants les plus tenaces. Elle échangea quelques mots soigneusement choisis, sur un ton poli et engageant, le flattant subtilement tout en détournant habilement la conversation de tout ce qui était personnel. Elle réussit à lui faire comprendre poliment qu'elle n'était pas intéressée par une relation intime, tout en lui laissant la claire impression qu'elle était à la fois désirable et intrigante - un équilibre délicat qu'elle avait perfectionné au fil des ans. Il finit par passer à autre chose, l'ego légèrement meurtri mais l'intérêt piqué.

Alors qu'elle prenait une gorgée de champagne, une nouvelle voix se fit entendre, une voix profonde, sonore et immédiatement reconnaissable.

« Vous n'avez pas l'air de vous amuser. »

Lacie se retourna, ses yeux s'écarquillant légèrement devant l'imposante présence de Vance Dax. Il se tenait devant elle, sa carrure encore plus formidable de près, son regard fixe et direct. Il avait raison, bien sûr. S'amuser n'était pas son objectif principal ce soir. Les plaisirs éphémères que la plupart des invités semblaient rechercher ne l'intéressaient pas. Seuls des hommes stupides échangeraient l'opportunité de tisser des liens précieux contre quelques heures de plaisir superficiel.

Mais elle ne voulait pas l'admettre. Au lieu de cela, elle s'appuya sur son personnage innocent, ses yeux pétillant d'un plaisir feint.

« Oh, mais je m'amuse... ! » répondit-elle, la voix légère et flottante. « Je m'amuse beaucoup avec tous les invités ce soir. »

Le sous-entendu subtil restait dans l'air, un message silencieux que seule une oreille avisée pourrait saisir. Elle s'amusait, oui, mais pas comme ils le pensaient. Elle s'amusait à les regarder, à observer leurs tentatives maladroites de connexion. Elle était la marionnettiste, et ils étaient ses marionnettes involontaires, dansant à sa guise. Le sourire qu'elle affichait était sincère dans son amusement.

Vance Dax fit un léger signe de tête, prenant acte de sa déclaration.

« Veuillez pardonner mon accueil abrupt », dit-il, le ton un peu plus doux qu'auparavant, même si le poids sous-jacent de ses mots demeurait.

Lacie ne l'avait pas oublié. La piqûre de sa déception initiale était encore une douleur subtile dans son ego, un rappel constant et indésirable que, dans ce monde, elle était encore principalement connue comme la fille de son père.

Et pourtant, ils étaient là, sur le pont de La Méduse, engagés dans ce qui, pour un observateur extérieur, aurait pu ressembler à une simple conversation. Mais Lacie savait qu'il n'en était rien. C'était un moment critique, une occasion de changer la dynamique, de transformer un adversaire potentiel en un allié. Elle devait jouer ses cartes à la perfection.

Le regard de Vance se teinta d'une curiosité innocente lorsqu'il demanda : « Avez-vous au moins réussi à vous occuper ».

Elle avait réussi, bien sûr. Elle avait passé ces quelques moments à collecter méticuleusement des contacts, à semer des graines d'influence et à manipuler subtilement ceux qui l'entouraient pour son propre bénéfice. Mais elle ne pouvait pas le révéler. Au lieu de cela, elle esquissa un sourire délicat.

« Oh, oui », répondit-elle, la voix encore légère. « J'ai apprécié de passer du temps avec vos invités. Tout le monde a été si... engageant. »

Elle resta vague dans sa réponse, évitant délibérément toute précision qui pourrait révéler la véritable nature de ses interactions.

Le défi était maintenant de faire passer l'allégeance de Vance, ou du moins son intérêt, de son père à elle-même. C'était une tâche de taille. Contrairement aux autres hommes d'affaires qu'elle avait charmés, Vance Dax n'avait pas semblé particulièrement séduit par son apparence lorsqu'il l'avait vue pour la première fois. Il s'était concentré sur l'absence de son père, non pas sur sa beauté. Jouer trop sur son apparence ne fonctionnerait pas aussi bien avec lui. Elle avait besoin d'une approche différente, qui fasse appel à son intellect, à son ambition, peut-être même à sa vulnérabilité, s'il en avait une.

Elle savait que ce ne serait pas facile. Vance Dax était un personnage redoutable, un homme qui avait navigué dans le monde impitoyable de la lutte professionnelle puis, prétendument, dans les bas-fonds encore plus sombres des activités illégales. Il était rusé, probablement sur ses gardes, et pas facilement impressionné par un charme superficiel.

Tandis que Lacie soutenait son regard, une conversation silencieuse s'engagea entre eux. Il l'observait, l'évaluait, essayait de comprendre la femme qui était arrivée à la place de son père. Et elle faisait de même, cherchant une ouverture, une faiblesse, un moyen de se connecter avec lui à un niveau supérieur aux plaisanteries attendues.

Lacie brisa le bref silence, sa voix n'étant qu'une douce mélodie dans le vacarme ambiant. Elle avait besoin de comprendre pourquoi Vance Dax l'avait abordée, pourquoi il avait engagé la conversation avec elle alors qu'il avait d'abord semblé si concentré sur l'absence de son père. S'agissait-il simplement d'un geste superficiel, d'une façon de garder la face et de resserrer ses liens avec son père ? Ou avait-il d'autres idées en tête, un autre agenda qu'il poursuivait subtilement ? Pour Lacie, la raison exacte importait moins que l'opportunité qu'elle représentait. Son objectif restait le même : recueillir des informations, comprendre la dynamique en jeu et trouver un moyen de tirer parti de cette interaction à son avantage.

Avec une délicate inclinaison de la tête et une expression de curiosité courtoise, elle prit la parole.

« M. Dax », commença-t-elle, le ton empreint d'un soupçon d'interrogation innocente, « Veuillez excuser mon ignorance, mais mon père... a simplement parlé d'une célébration. Il n'a pas donné de détails. Pourriez-vous m'éclairer ? Que célébrons-nous exactement ce soir ? »

C'était une simple question, apparemment inoffensive, destinée à jauger sa réaction et peut-être à débloquer une pièce du puzzle. En admettant le manque de détails de son père, elle soulignait subtilement sa délégation, son détachement - un contraste discret avec sa propre présence et son intérêt apparent. Elle sondait, tâtait le terrain, essayait de voir jusqu'où il était prêt à aller et quel type d'information il valorisait.

Vance Dax

Humain(e)

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    Vance est né pour être une star, c'est une idole mascu, libertarienne et sigma qui s'étale sur la toile et pille tout ce qu'il peut des richesses du monde à son profit. Et comme le monde ne suffit pas, il s'est tourné vers Seikusu et ses failles. Et s'il peut vous consommer, il trouvera bien un moyen de le faire.
Ne se sachant observée, ou ne se sachant, du moins, observée depuis de longues, longues minutes par son hôte, et ne sachant ce qu’il venait rechercher chez elle, Lacie se montrait prudente dans le choix de ses mots. Peut-être n’était-ce, d’ailleurs, que l’expression d’une habitude ancrée en elle. Le double-langage, la réserve polie, la douceur berçante, étaient des armes chéries des dupliciteux. En les employant, elle exposait à Vance sa nature véritable et ce qu’il pensait maintenant trouver en elle. Car, bien qu’elle parut naïve et ingénue, la jeune femme, à peine adulte, ne manquait pas de maturité lorsqu’il s’agissait des mécaniques de l’esprit. Il suffisait de la regarder, de la regarder vraiment, pour s’en rendre compte.

Bien sûr, il fallait avoir, soi-même, une certaine maturité en la matière. Mais elle ne manquait pas à son hôte, qui avait toujours fait avec les egos et les ambitions des autres dans sa vie, apprenant, comme elle le faisait, à les exploiter à son propre profit plutôt que de se mettre sur leur chemin.

Sans manifester de réaction face à ses messages donnés en sous-main, la bête observait la belle d’une manière qu’elle devait avoir rarement expérimenté. Il l’observait véritablement, l’analysant, l’examinant, et non pas son corps, mais son esprit, se glissant à l’intérieur au travers de ces grands yeux bleus qui lui retournaient cet intérêt curieux. Mais s’il cherchait à comprendre quel genre d’animal social lui faisait face, il voyait qu’elle cherchait la faille, la porte d’entrée à travers ses défenses. C’était ainsi qu’elle fonctionnait, de toute évidence, examinant son interlocuteur, trouvant ses faiblesses, et les exploitant, s’infiltrant en lui tel un doux poison qu’il assimilait sans lutter. C’était d’une dangereuse perversité, pour lui autant que pour elle, mais Dax avait un certain goût pour la perversité sous toutes ses formes.

Et il ne lui offrit pas de brèche. Pas encore. Il n’eut pas besoin de se laisser tenter, car elle passa à une prospection plus active. Elle voulut le faire parler. Belle stratégie ! Les hommes n’aimaient-ils pas rien mieux que parler d’eux, de leurs succès et de leurs passions ? Sa botte secrète était simple, mais d’une redoutable efficacité. C’était une bonne manière de faire baisser leur garde aux vaniteux et de les pousser à la happer en eux, plutôt que de devoir faire l’effort d’entrer elle-même. Et les gens étaient, bien souvent, vains.

« Vraiment, vous n’avez pas idée de ce qu’il se passe, Lacie ? »

Un sourire malicieux passa sous la moustache de l’homme, et il garda d’abord le silence, faisant signe au barman avant de s’approcher d’elle encore. Il se plaça presque contre la petite demoiselle qui, à côté de lui, faisait plus menue encore qu’à l’accoutumée, presque en danger de par la seule différence de puissance entre leurs deux corps. Mais elle ne risquait rien, ici.

« Ce soir, nous avons célébré la sortie d’une crème anti-âge révolutionnaire. Vous devez savoir laquelle. Son existence et sa prochaine mise en circulation n’a été annoncée que ce matin, mais vous avez dû en avoir vent au bas mot. »

Un cocktail arriva pour lui, et il le récupéra dans le dos de la belle, laissant le bout de ses doigts effleurer une omoplate d’un air inconscient avant de saisir le large verre et de le porter à ses lèvres.

« Mais que faisons-nous là, à danser sans but à cette occasion ? Hm ? »

C’était l’heure du test, et Lacie devait l’avoir senti. Il posa un regard amusé sur elle avant de le porter vers le pont, où les silhouettes se mêlaient dans le clair-obscur des lasers et des stroboscopes, masse gesticulante aux centaines de membres qui se faisait et se défaisait dans des accolades à la variété renversante.

« Qui avez-vous vu ? Vous pouvez revenir sur vos contacts, si vous le souhaitez. »

Elle était arrivée avec une belle brochette de requins de la finance. Sur le pont, elle avait vu des influenceurs et des stars plus traditionnelles, des politiciens et des responsables associatifs, des cadres et des journalistes. Personne n’était ici pour faire son travail mais, dès demain, tous feraient la même chose, chacun dans son domaine et à son niveau, et ils feraient le nécessaire pour que ce produit soit encensé, autorisé, poussé sur le devant des étals et porté vers un succès garanti. Ceci n’était pas une fête, c’était une opération de séduction marketing et une levée de fonds nouvelle. C’était une offensive industrielle et une annonce d’expansion. Et la plupart des personnes présentes ne réalisaient même pas inconsciemment ce qu’il en était, se laissant séduire, depuis le début de la soirée, et enfermer dans une vaste entreprise de chantage le cas échéant. Vance semblait jeter de l’argent par les fenêtres pour son plaisir et celui de ses amis, mais il n’en était rien. Il fallait claquer de l’argent pour s’en faire. Rien de plus.

Lacie devinerait-elle ce simple stratagème et cet objectif basique dans tout marché libre ? Il ne la regardait pas, mais il lui offrait une oreille attentive, curieux de savoir si elle n’était qu’une fashionista douée en réseautage, ou si elle avait l’étoffe d’une véritable conquérante.

Lacie Young

Humain(e)

Les sourcils de Vance Dax se haussèrent légèrement, une lueur de surprise traversant son visage.

« Vraiment, vous n’avez pas idée de ce qu’il se passe, Lacie ? »

Il s'approcha d'un pas, son imposante silhouette surplombant celle plus menue de la jeune femme. C'était un géant comparé à elle, une montagne d'homme dont la présence était indéniable. Pourtant, Lacie ne broncha pas, ne montra aucun signe d'intimidation. Elle connaissait sa valeur, savait que faire du mal à la fille de M. Young serait un casse-tête monumental pour Vance Dax, une complication qu'il voudrait sans doute éviter à tout prix.

Il a légèrement baissé la voix, bien qu'elle ait encore du poids.

« Ce soir, nous avons célébré la sortie d’une crème anti-âge révolutionnaire. Vous devez savoir laquelle. Son existence et sa prochaine mise en circulation n’a été annoncée que ce matin, mais vous avez dû en avoir vent au bas mot. »

La réaction interne de Lacie fut un juron aigu et silencieux. Il avait raison. Elle devrait le savoir. Si elle n'avait pas été si préoccupée par ses recherches sur Vance Dax, si elle n'avait pas cherché à comprendre son invitation inattendue et l'homme qui l'avait lancée, elle aurait appris la nouvelle de cette découverte. Le manque de temps, la préparation précipitée, tout cela avait laissé un vide dans ses connaissances, une vulnérabilité qu'elle n'avait pas anticipée.

Elle conserva son expression calme et offrit un petit sourire d'excuse.

« Mes excuses, M. Dax », dit-elle doucement, sa voix étant teintée d'une touche de regret tout à fait crédible. « Il semble que j'ai été plutôt... préoccupée par les préparatifs de la soirée. Une annonce aussi importante a dû m'échapper. »

Lacie n'a pas précisé en quoi consistaient ces « préparatifs », le laissant tirer ses propres conclusions. L'important était de se remettre de cet oubli momentané, de montrer qu'elle était capable et impliquée, même si elle avait raté cette nouvelle en particulier. Elle devait détourner l'attention de son ignorance.

Le regard de Lacie suivait les mouvements de Vance, ses yeux se déplaçant subtilement tandis que sa tête restait immobile, une habitude d'observation bien ancrée. Alors qu'il passait derrière elle pour prendre un verre au bar, sa main frôla légèrement son omoplate. C'était un contact furtif, presque accidentel, mais Lacie ne frémit pas et ne réagit pas. Elle était habituée à ce genre de contact physique, parfois voulu, parfois non, et elle était depuis longtemps passée maître dans l'art de ne pas se laisser perturber.

Vance se retourna vers elle, un verre à la main et une lueur de défi dans les yeux.

« Mais que faisons-nous là, à danser sans but à cette occasion ? Hm ? »

Lacie fut momentanément déconcertée par sa question. Sa réponse immédiate et sincère qu'elle voulait délivrer était qu'ils étaient ici pour rassembler des contacts utiles, pour étendre leurs réseaux, pour tirer parti de la célébration à leur avantage. Toutefois, cela ne faisait peut-être pas autant de sens pour Vance que pour Lacie.

Avant qu'elle ne puisse formuler une réponse, Vance a repris, en baissant légèrement la voix

« Qui avez-vous vu ? Vous pouvez revenir sur vos contacts, si vous le souhaitez. »

Pour la première fois depuis qu'elle avait posé le pied sur le pont de La Méduse, le sourire charmeur de Lacie, soigneusement construit, s'effaça au profit d'une expression plus pensive, presque inquiète. Vance le savait. Il savait qu'elle collectionnait les contacts, malgré ses efforts pour ne pas dévoiler son véritable but. Et s'il savait cela, il savait aussi que sa façade innocente, ses doux mensonges et ses manipulations subtiles n'étaient qu'un masque.

La réalisation la frappa avec une force silencieuse. Il ne s'agissait pas d'une simple conversation, mais d'une évaluation. Vance Dax ne se contentait pas de faire la causette, il la sondait, testait ses limites, vérifiait si elle était digne de son temps et de son attention. Le plus important n'était pas qu'il sache qu'elle jouait un jeu, c'était qu'elle devait passer son test. Elle devait lui prouver qu'elle était plus qu'un joli visage, plus que la fille de son père, plus qu'une simple opportuniste. Elle devait lui montrer qu'elle était une joueuse à part entière, quelqu'un qui comprenait le vrai jeu du pouvoir et de l'influence, quelqu'un qui pouvait potentiellement être un atout précieux.

Réussir les tests avait toujours été l'un des points forts de Lacie, en particulier dans le milieu universitaire. Sa capacité à manipuler les gens allait de pair avec une intelligence analytique aiguisée. Elle n'avait pas besoin de consulter son téléphone pour se rappeler des contacts qu'elle avait pris ; les noms, les visages et les connexions potentielles étaient déjà catalogués dans son esprit. Ce dont elle avait besoin, c'était de se concentrer pour reconstituer le puzzle que Vance venait de lui présenter.

Lorsqu'elle était plongée dans ses pensées, elle avait l'habitude de fermer les yeux pendant un bref instant. Ce n'était pas un signe de désintérêt, mais plutôt un moyen d'éliminer les distractions extérieures et d'accéder à la vaste bibliothèque d'informations stockées dans son esprit. Elle se remémora les visages qu'elle avait vus, les bribes de conversations qu'elle avait entendues. Une pléiade d'individus fortunés, certes. Mais elle aurait juré avoir aussi repéré quelques politiciens, dont la présence, moins ostentatoire, n'en était pas moins significative. Elle avait même réussi à obtenir le numéro d'un journaliste important et de quelques personnalités influentes des médias sociaux.

Lacie comprit alors. Vance Dax n'avait pas simplement invité un assortiment aléatoire de riches et de puissants. Il y avait un plan délibéré, une liste d'invités soigneusement établie. La question était de savoir pourquoi.

Alors qu'elle se remémorait les visages et les informations qu'elle venait d'apprendre sur la crème anti-âge, la réponse commençait à se dessiner. La découverte, les invités, la question pointue de Vance - tout s'est mis en place. Les pièces du puzzle étaient réunies et formaient une image claire.

Elle rouvrit les yeux et croisa le regard de Vance. Il l'observait, l'expression indéchiffrable, attendant de voir si sa réponse le satisferait. Elle lui offrit un petit sourire complice, un sourire qui n'avait rien de l'innocence d'antan, mais plutôt une lueur de compréhension.

« M. Dax », commença-t-elle, la voix calme et assurée, choisissant ses mots avec soin, « si je devais décrire vos invités, je les comparerais à des abeilles ».

Elle marqua une pause, laissant l'analogie s'installer.

« Ils sont ici », poursuit-elle, son regard balayant le pont animé, « en train de polliniser le monde avec cette... crème révolutionnaire ». Elle fit un geste subtil vers le produit invisible qui les avait tous réunis. « Qu'il s'agisse de faire connaître son existence ou de retourner dans leurs « ruches » respectives - leurs industries, leurs réseaux, leurs sphères d'influence - pour la faire prospérer, ils travaillent tous, peut-être sans le savoir, au bénéfice de la ruche principale. »

Lacie le regarda droit dans les yeux, la partie non exprimée de l'analogie restant en suspens. La ruche, M. Dax, c'est vous.

Lacie termina la dernière gorgée de son champagne, les bulles ayant disparu depuis longtemps, et posa soigneusement la coupe vide sur le bar. D'un geste subtil et élégant, elle attira le regard du barman, qui comprit immédiatement et commença à en préparer un nouveau. Elle espérait que sa réponse, son analogie avec les abeilles, avait eu l'effet escompté, qu'elle avait démontré sa compréhension des mécanismes sous-jacents de l'événement.

Un doux soupir s'échappa de ses lèvres, presque imperceptible au-dessus du bruit de la fête. Elle se retourna vers Vance, son expression mêlant contemplation et auto-dérision.

« Mon père, » dit-elle d'une voix un peu plus calme, « aurait vu votre plan tout de suite, n'est-ce pas ? Il a une capacité remarquable à... relier les points. »

Elle marqua une pause, laissant un soupçon de regret sincère colorer son ton.

« Je m'excuse, M. Dax. Je crains d'être encore... en train d'apprendre. Je sais que vous l'attendiez, et peut-être que je suis... insuffisante par rapport à son expérience. »

C'était une vulnérabilité calculée, une reconnaissance subtile de sa déception initiale et des lacunes qu'elle percevait par rapport à son père. En admettant ses lacunes, elle le mettait subtilement au défi de voir son potentiel, de reconnaître que même si elle n'avait pas les années d'expérience de son père, elle possédait une perspicacité différente, une volonté d'apprendre et de comprendre. Elle reconnaissait le désir de son père, mais en même temps, elle se présentait comme une alternative viable, quelqu'un qui pourrait potentiellement offrir une valeur différente.

Vance Dax

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    Vance est né pour être une star, c'est une idole mascu, libertarienne et sigma qui s'étale sur la toile et pille tout ce qu'il peut des richesses du monde à son profit. Et comme le monde ne suffit pas, il s'est tourné vers Seikusu et ses failles. Et s'il peut vous consommer, il trouvera bien un moyen de le faire.
Pour la première fois depuis le début de la soirée, Lacie Young sembla bousculée. Elle semblait authentiquement prise de court et embêtée. Son regret n’avait rien de factice et résonnait d’une honnêteté venant directement de ses tripes. De toute évidence, Vance avait ciblé le point faible de sa préparation et, comme la candidate à un poste réalisant qu’elle avait totalement oublié de considérer tout un pan de l’activité que l’entreprise attendrait d’elle, elle se trouvait, les yeux grands ouverts, occupée à réfléchir, vite, et à regarder autour d’elle pour trouver des réponses à la question.

Vance ne se moqua pas. Il avait déjà été dans cette situation, dans ses jeunes années, et l’avait été, occasionnellement, au gré des décennies. Avec le temps, l’expérience offrait une capacité prédictive et des conditionnements utiles dont elle ne pouvait encore profiter. Il avait posé la question, non pas pour la piéger et l’humilier, mais, pour tester sa capacité de raisonnement et déterminer son potentiel. Et il la laissa donc à son travail, en l’aiguillant sans l’aiguiller, en titillant son esprit et en activant ses neurones par la pression. Il savait qu’elle ne voudrait pas avoir l’air stupide et qu’elle allait gratter dur sa cervelle pour trouver. Et, si elle trouvait, alors elle se démarquerait comme une personne susceptible de réaliser ce qu’il pourrait lui apprendre.

Il était logique que la jeune femme, à peine adulte, réfléchisse en termes de networking. Elle en était à établir son réseau de relations et l’utiliserait bientôt pour débuter ses propres affaires. Elle était si plongée, quotidiennement, dans cet ouvrage et dans cet objectif, qu’elle avait forcément tendance à oublier la finalité lorsqu’elle ne prenait pas le temps de prendre le grand recul nécessaire pour envisager son parcours dans son ensemble.

Il l’observait tout en buvant son verre. Immobile, mais en plein marathon intellectuel, Lacie exposait ses capacités de raisonnement et d’analyse en faisant marcher ses méninges pour résoudre le problème sensible qui lui avait été présenté. Elle comprenait, certainement, qu’il la testait, et elle se prenait au jeu, allant jusqu’à fermer les yeux pour se couper des distractions visuelles et s’attacher à la visualisation des éléments qu’elle avait trouvé et qu’elle mettait en ordre, et remettait en contexte. Un sourire malicieux tordit le visage de l’hôte qui, patient, se permit de la détailler aussi davantage. Elle était vraiment délicieuse. Si elle était aussi intelligente qu’elle était belle, elle pourrait renverser le monde sur la tête avant ses quarante ans et en faire son jouet.

Quand, finalement, elle rouvrit les yeux et retrouva son regard, c’était pour lui donner ses conclusions. Il l’écouta en silence, le regard bienveillant mais exigeant, et la laissa exposer sa métaphore sans la moindre expression, ne se permettant que de porter une fois le verre à ses lèvres. Son analyse était bonne, et bien traduite, bien formulée. Et, si elle ne concluait pas comme attendu, sa compréhension était tacite, leurs yeux se braquant dans une entente silencieuse, ceux de Lacie exprimant un respect reconnaissant le rôle central de l’hôte dans l’opération.

Là, il lui laissa le temps de refroidir, de se remettre du stress de la réflexion intense qu’elle venait de mener. Elle finit sa coupe, en appela une autre et, de manière inattendue, elle commença à se comparer à son père. Cette fois, Vance lui adressa un regard de biais et leva un sourcil circonspect. Mais il aurait dû s’y attendre : les filles idéalisaient leurs pères assez souvent, et le sien ne manquait pas de mérites. Ses succès étaient partout chez elle et dans sa vie. Les sycophantes couraient leur salon à chaque soirée. Elle avait une vision très biaisée et influencée de son père et, s’il aurait probablement dû lui épargner le choc de l’honnêteté pour le moment, le Franco-japonais se prépara à briser ses perceptions.

« Vous donnez trop de mérites à votre père, Lacie. C’est un homme d’affaires redoutable, mais c’est un comptable. Il calcule les coûts, les reviens et les risques, et prend des décisions calculées à partir de l’algorithme qu’il use depuis si longtemps qu’il s’articule comme un micro-ordinateur intégré à son cervelet. Il est extrêmement doué. Et, oui, j’avais bien besoin de sa participation, ce soir. »

Il plissa ses yeux, rivés dans les saphirs de la belle, avec un sourire joueur aux lèvres.

« Vous manquez d’expertise en la matière. En revanche, vous avez un esprit créatif et stratège qu’il n’a pas. Vous êtes plus qu’une calculatrice. »

Le terme utilisé le fit pouffer lui-même. Ce n’était pas voulu, mais ce n’était pas injuste, ni même insultant, dans son cas.

« Je compte travailler avec votre père. Mais j’aimerais aussi travailler avec vous, Lacie. Mais, ça, c’est ce que vous vouliez m’entendre dire, non ? »

Le sourire s’élargit. Il n’avait pas été dupe, mais son audace et sa finesse d’esprit l’amusaient réellement, et le stimulaient. Il avait rarement l’occasion de croiser de jeunes personnes si douées. Au risque de passer pour un réactionnaire, il avait plutôt l’impression que les jeunes étaient de plus en plus stupides et dissipés. Une humanité de cet ordre était d’autant plus facile à gaver, mais elle n’offrait ni concurrence ni stimulation et il était bon de pouvoir jouer ce petit jeu avec Lacie Young.

« Vous en avez fini avec cette soirée. Vous avez vos contacts. Que diriez-vous de nous retirer ? Et je ne parle pas d’un verre dans un salon à l’écart. Je parle de vous amener chez moi. »


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