Si seulement les nomikai n'étaient pas aussi remplis d'obligations… parfois les règles dans les nomikai sont absurdes. Autant respecter le patron et flatter son égo, je veux bien… mais être obligée d'accepter l'invitation… ça amène à plus d'une dérive. Si seulement j'avais le choix en tant qu'employée… ça aurait été vraiment bien, mais il faut se rendre à l'évidence que Nowi ignore. Je secoue doucement la tête de droite à gauche.
"Pas en tant qu'employé invité dans un nomikai. Seul le patron a le choix, et les employés sont obligés de suivre son invitation à boire. Alors, quand je serai invitée, je boirai avec le patron, et ce patron boira sans modération. Alors, je boirai sans modération avec lui. Je n'ai pas le droit de refuser, sinon je serai virée, et croyez-moi que j'aurais aimé refuser, ou au moins modérer la boisson dans ce genre d'évènements."
Honnêtement, j'aimerais beaucoup être d'accord avec elle, et à l'heure actuelle, rien ne m'oblige à boire, aujourd'hui. Mais le fait est que si je ne me prépare pas assez, je finirai à coup sûr à dormir à même la rue ou dans le train, et si c'est confortable, ça reste gênant pour les autres. Je veux bien ralentir pour mon propre bien, mais si c'est pour saboter les autres, ce n'est pas la peine.
Je lui demande alors si ça lui arrive souvent d'aborder les personnes esseulées, et elle me répond que ça dépend, car elle préfère jauger les gens avant de les aborder, et qu'elle a fait avec moi. Elle m'avoue aussi qu'elle ne veut pas être seule… et elle me dit plus discrètement qu'elle s'est déjà fait aborder plus d'une fois, et parfois de manière lourde. Je pense que c'est facile de se reconnaître, comme ça, alors je ris doucement. Ce n'est pas une idée bête sur le papier, mais si ça fonctionnait comme ça, avec Starling ce n'était pas devenu une menace polie.
"C'est vrai que c'est mon cas… mais ça ne marche pas tout le temps de se servir de bouclier anti-drague. Je me suis déjà fait aborder avec mon amie en même temps. On l'a ignoré, il était insistant, et j'ai fini par le menacer de lui verser de l'eau froide sur sa troisième jambe. Il a fui en entendant cette menace."
Je ris un peu plus fort. C'est pour dire que je ne me laisse pas faire. Là encore, je ne parle pas de mes insultes sans vulgarité.
"Mais c'est bien essayé. Surtout que parfois, on aimerait passer inaperçue."