Evidemment que je portais la main à une arme ; quoi de plus normal, dans cette situation ? je me trouvais face à une inconnue qui avait, a priori, surgi de nulle part, profitant de la dispute pour détourner l’attention d’elle. Le premier réflexe était de lui clouer les mains à la table et ensuite de discuter. Juste par prudence. Fort heureusement, j’étais quelqu’un de mesure et je n’en arrivais pas là.
Enfin, pas maintenant et pas avec elle, plus tôt.
Je ne répondais pas particulièrement à son bonjour plus que ça, tâchant de discerner quelque chose sous le lourd capuchon qui dissimulait ses traits. Je ne la voyais pas et ça me déplaisait. Parce qu’elle me connaissait et je n’aimais pas qu’il y ait une asymétrie sur le sujet.
Un peu ronchon quant à sa manière d’agir, je grommelais un « certes ». Certes, elle avait au moins eu le mérite d’attirer mon attention. Et je disais elle parce que le timbre était éminemment féminin, selon moi.
Au moins, j’avais un début de réponse, cette liste, elle était la copie de la vue d’une personne. C’était- quand même une manière de voir les choses assez limitées, mais je ne pouvais pas ne pas m’en soucier. Je devais en apprendre plus.
Désormais parée de traits élégants, fins, un peu passe partout, certes, mais pas seulement. Au contraire, elle était assez jolie. Je le reconnaissais bien volontiers. Enfin bref. Je lui fis un signe de tête positif.
« Je vois. Mais c’est maigre. »
Par contre, si plusieurs êtres de cette liste avaient disparu, alors cela commençait à puer un peu. Ça sentait le soufre ou le sapin. Lequel, je ne savais pas, mais l’un des deux, c’était assurément ça. Après, elle avait raison. Disparaitre de cette liste serait préférable, et faire disparaitre cette liste aussi. Mais une question demeurait. C’était une règle simple. Dans ce monde, l’altruisme n’existait pas. Il n’y avait jamais de choses faites par pur altruisme.
« Admettons qu’ne effet je sois intéressé. La vraie question, c’est plutôt ce que vous voulez, et ce que va me couter tout cela. »
Parce que je doutais qu’elle soit là pour jouer de son grand cœur généreux. Donc elle avait besoin de mes services. Et si elle avait besoin de mes services, alors les négociations étaient ouvertes. N’est-ce pas ?
« Je suppose que vous avez besoin de mes services… »
BLAISE