Le Grand Jeu - Forum RPG Hentai

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Frôler les étoiles.

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Ko'rish

Dieu

Frôler les étoiles.

mardi 09 juillet 2024, 16:30:28

Dans cette communauté, chacun a son rôle, il est interdit de déroger à la règle. Le grand doyen est maître de tout ; c'est lui qui décide des missions que ses guerriers doivent effectuer, ainsi que du prix que les clients devront payer en fonction de la dangerosité. Sans oublier un des points les plus importants : l'image de son peuple, puissant, fort, dominant. Pour gérer les missions, ce sont des éclaireurs qui mettent en contact le grand doyen avec les clients. Ils rapportent les nouvelles ou créent des liens magiques avec les intéressés.

Après une conversation de plusieurs semaines avec un client sur une éventuelle mission importante, le grand doyen prit une décision.

— Que quelqu'un parte me chercher Ko’rish au plus vite.

Les horreurs s'occupaient des liaisons internes : des enfants malformés à cause du fort taux de consanguinité sur l'île. Ils ne pouvaient pas s'afficher à l'extérieur pour ne pas ruiner l'image du clan. Ils restaient sur l'île, se faisant traiter de la pire des manières, espérant mourir au plus vite comme certains avaient déjà eu la chance. Couvert d'une cape bleue, l'horreur partit sans un bruit au domicile de Ko’rish, comme le grand doyen l'avait exigé. Les guerriers étaient classés par puissance dans des bâtiments ; Ko’rish se dressait au plus haut des guerriers. Malgré son caractère instable, c'était un bon élément.

L'horreur entra dans le bâtiment aux murs recouverts d'or. Sous sa cape bleue, il ne levait jamais la tête devant un guerrier. Une future torture pouvait lui tomber dessus juste à cause d'un regard mal placé ; il savait que s'éterniser dans ce bâtiment n'était pas une bonne chose.

— Ko’rish, le grand doyen souhaite vous voir, interpella l'horreur quand il trouva sa cible. Ko’rish était allongé sur un canapé, les yeux fermés, donnant l'impression que son envie de bouger était à son minimum.

— Il veut quoi ? Je suis fatigué.e, je n'ai pas envie d'y aller, répondit Ko’rish, qui arborait l'image d'un pacha, se tournant sur le dos pour s'étendre de tous ses membres.

— Je ne peux répondre à vos questions, le grand doyen ne m'a pas dit la raison de votre convocation. L'horreur savait qu'il ne pouvait pas revenir sans Ko’rish sous peine de subir le courroux du grand doyen et qu'il ne pouvait pas s'éterniser ici à cause des guerriers qui commençaient à s'interroger sur sa présence ou encore mettre Ko’rish en colère en devenant trop insistant. — Vous devez juste venir le voir immédiatement.

L'horreur se mit à genoux pour descendre à la même hauteur que Ko’rish, qui tourna la tête vers lui en ouvrant ses yeux bleus éclatants. Sous sa capuche, Ko’rish pouvait voir cet être tordu : son visage déformé couvert de bosses, ses yeux sortant de leurs orbites fixant chacun un point différent et cette bouche presque inexistante qui se mettait à bouger quand il reprit la parole.

— Si le désir vous en dit, Ko’rish, je peux vous porter sur mon dos pour rejoindre le grand doyen… Vous n'aurez pas à marcher, je serai votre monture.

— Toi ? Me porter ?

L'horreur savait qu'il n'allait pas avoir une multitude d'opportunités pour motiver Ko’rish à bouger jusqu'au doyen. Supplier ou parler n'était pas une option efficace.

— J'accepte, mais si tu me fais tomber ou si tu n'arrives pas à me porter jusqu'au doyen, je te laisse imaginer ce qui va t'arriver. Sous le foulard qui cachait le bas de son visage, l’horreur voyait bien qu'un grand sourire lui était destiné et qu'il n'avait pas le droit à l'erreur.

La créature se tourna pour montrer son dos à Ko’rish, qui s'étira une dernière fois avant de grimper sur son nouveau cheval. Heureusement que Ko’rish était un poids plume comparé à d'autres guerriers comme Palduram, qui atteignait les 150 kilos. Passant ses bras autour de son cou pour s'accrocher, Ko’rish se laissa porter sous les regards amusés des autres. La course était lente, l'horreur traînait des pieds, plié en deux, tentant de supporter le poids de Ko’rish sur lui.

— Tu devrais accélérer, le grand doyen risque de ne pas être content si j'arrive en retard. Une phrase bien culottée alors que Ko’rish ne souhaitait pas se lever pour y aller. — Je devrais signaler que tout ce cirque est de ta faute. Pas besoin d'en rajouter, l'horreur se mit à trottiner pour rattraper le retard, serrant les quelques dents qui ornaient sa mâchoire.

Les marches du palais du grand doyen furent très dures à escalader pour la pauvresse aux jambes tremblantes qui chavirait à chaque pas, tandis que Ko’rish commentait le paysage tout en serrant sa prise sur le cou offert. Les portes du palais étaient là, la corvée de l'horreur était terminée ; il n'avait pas le droit d'entrer pendant la confrontation entre le doyen et Ko’rish. La créature s'effondra au sol de fatigue avec Ko’rish toujours sur son dos.

— Déjà terminé ? C'est dommage, j'ai apprécié cette balade offerte. Ko’rish tira la capuche de l'horreur en arrière tout en descendant le bandeau qui cachait sa bouche, déposant un baiser sur sa joue bossue. — Je te remercie, horreur. Ko’rish sortit sa langue pour la remonter d'une lenteur torride vers son oreille ; personne ici n'aurait osé toucher une horreur ainsi. Ko’rish remit son bandeau en place avant de se lever sous le regard abasourdi de la pauvresse couchée sur le sol. Fouillant à l'intérieur de sa cape, Ko’rish termina par lui laisser tomber une bourse contenant des pièces d'or. — Profite de ce cadeau. Une dernière parole avant de se faire avaler par les portes du palais qui se refermèrent sur son ombre.

— Ko’rish, tu en as mis du temps ?

Le grand doyen attendait dans le hall d'entrée, sur son trône de plusieurs mètres de haut montrant sa dominance.

— Pardon père, l'horreur que tu as choisie était mollassonne, il avait plus l'envie de me faire les poches que de m'emmener ici. Je crois même qu'il a réussi à me prendre une de mes bourses...

Il ne fallut pas une parole de plus pour voir un garde partir retrouver la créature pour lui faire payer son soi-disant affront.

— Pourquoi m'as-tu fait venir ici ?

— J'ai une mission importante pour toi et inédite. Une tête haute de ce monde souhaite mettre la main sur un artefact d'une grande puissance, si bien qu'elle pourrait faire basculer la victoire dans son camp. Tu dois mettre la main dessus rapidement pour qu'on puisse lui donner.

— Il n'y a rien d'inédit.

— Laisse-moi finir, veux-tu. Cette mission ne se passe ni sur notre planète, ni sur son double. Tu vas voyager au-delà des étoiles. Tu vas voyager dans l'espace, les Altan n'ont aucune limite.

Ko’rish fronça les sourcils, avec une difficulté à s'imaginer comment ça pouvait être là-haut.

— C'est bien la première fois que nous y allons, c'est pour ça que j'ai besoin d'une personne qui n'a pas froid aux yeux comme toi. Je sais que cette mission n'est pas banale et que tu ne pourras pas y aller en solitaire, c'est pour ça que tu seras avec un guide. Son nom est Jack, il sera ton guide, ton chauffeur, ton ombre pour cette mission. Il faudra y faire attention, car sans lui tu ne pourras pas te débrouiller. Et surtout, ne lui dis rien de cette mission. Tu ne dois rien dire à personne ! Notre client pense que le camp adverse pourrait envoyer des guerriers à ta poursuite pour voir ce qu’il se trame. Je compte sur toi pour te contenir et faire preuve de discrétion pour une fois.

— Je ne sais pas de quoi vous voulez parler, je fais toujours preuve d’une grande discrétion lors de mes missions.

— Tu veux que je te rappelle la fois où tu as fait exploser un temple dans les contrées sauvages ?

— Non.

— Continuons alors. Tu feras preuve d’une grande discrétion pendant cette mission. Pour t’aider à te contrôler, tu vas porter ce bracelet tout au long de la mission. Il va brider tes pouvoirs ; tu ne pourras pas les utiliser pour éviter les dégâts. Seul moi pourra te l’enlever quand tu reviendras.

Ça n'enchantait pas Ko’rish de se faire brider pour cette mission, mais le grand doyen ne lui laissait pas le choix.

— Je récapitule : tu trouves l’artefact, tu prends soin de la personne qui t’accompagne, tu fais preuve d’une grande discrétion quoi qu’il arrive et tout devrait bien se passer. Tu pars dans une heure. Un garde prépare déjà tes affaires dans l’arrière-salle, on va t’ouvrir un portail pour te téléporter à côté de la base spatiale. Jack croit que tu viens pour des recherches sur une religion ancienne. Je te laisse choisir ce que tu vas bien pouvoir lui raconter. J’ai confiance en toi, ne me déçois pas.

— Oui.

Il n’y avait rien à ajouter, le grand doyen n'allait jamais revenir sur sa décision. Ko’rish partit dans l’arrière-salle pour faire son inventaire. Le garde était toujours présent, préparant l’ouverture du portail.

— Tes affaires sont là, vérifie que tu as tout ce que tu veux.

Ko’rish s’approcha de la table. Des nouveaux vêtements l’attendaient : ils étaient propres, sentaient le frais et étaient d'une toute autre couleur (rouge et violet) que ceux actuels, sûrement pour assurer la discrétion que le doyen voulait absolument. Ko’rish ne perdit pas de temps pour enfiler son ensemble, cachant le bas de son visage comme d’habitude, plaçant sa capuche sur sa tête. Sa tunique était large, cachant comme d’habitude ses formes. Les bijoux que portait Ko’rish en temps normal n'avaient aucun rapport avec les Altan, ainsi il était possible de les garder. Par contre, il y avait le bracelet du grand doyen. Un soupir, avant de le boucler autour de son poignet. C’était fait sans attendre et sans tergiverser pendant de longues minutes ; Ko’rish y était contraint, pas besoin d’y réfléchir plus. Grâce ou à cause du bracelet la marque sur son front s'atténua pour disparaitre sans laisser de trace, de quoi brouiller les pistes un peu plus.

Un sac était disponible. Dedans s’y cachaient de l’argent, des pierres précieuses, des rechanges, un mot avec la planète à explorer pour y trouver l’artefact, ainsi que des affaires que le garde avait trouvées importantes à mettre. Il ne restait que peu de temps à attendre avant le départ ; Ko’rish en profita pour parler avec le garde jusqu’à ce que le portail s’ouvre. Il était l’heure de partir.

Des dernières salutations, avant de passer l’arcade pour atterrir directement dans la base spatiale, dans la pièce prévue au voyage à travers les portails comme venait de faire Ko’rish. Enfermé pour des raisons de sécurité, Ko’rish devait attendre qu’on arrive pour lui ouvrir.

Jack Marston

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    Jack est un ancien militaire et le premier officier du Masterclass, un vaisseau de chasseurs de primes. Il sert sous les ordres du capitaine Spike Masters, avec qui il a déjà servi dans l'armée.
    C'est le bout-en-train de l'équipage, mais aussi son arbitre.

Re : Frôler les étoiles.

Réponse 1 mercredi 10 juillet 2024, 05:48:19

Acte 1
L’archéologue

▪ ▪ ▪

Le Masterclass avait eu droit à une période de repos sur la fameuse « base spatiale », celle qui n’avait pas de nom mais que tout le monde connaissait, et qui semblait reliée à la totalité du multivers par une foule de portails en son sein. Ça donnait le tournis, cette notion et toute sa variété. Jack préférait ne pas y penser et rester sur son monde, sa réalité.

Et la mise au repos du vaisseau pour maintenance et de son équipage ne signifiait pas qu’ils n’avaient plus de travail. Pas plus tard qu’hier, Jack avait passé la journée à escorter Zoe, leur navigatrice et négociante, et Lana, leur courtière en informations, lors d’une série de rencontres et de discussions parfois animées voire tendues. Elles s’étaient terminées favorablement, mais pas sans que Jack et les filles finissent par devoir forcer quelques mains. La dopamine et l’adrénaline baignaient leurs systèmes quand ils étaient rentrés et ils avaient sauté le dîner pour aller s’enfermer dans la cabine du premier officier, qui se réveillait doucement en fin de matinée, au milieu d’un lit en bordel et des deux filles maintenues dans ses larges bras. La cabine était en bordel, elle aussi. Le souvenir de la soirée et de la nuit lui revint, et il sourit malicieusement. Quand il s’étira, les filles se réveillèrent à leur tour, tranquillement, passèrent par le même processus, et se lancèrent un regard brûlant avant de le retenir au fond du matelas, décidées à ne pas le laisser filer avant d’en avoir fini et de pouvoir aborder la journée du meilleur pied.

Jack n’avait pas idée de la bonne énergie dont il allait avoir besoin dans les temps à venir, loin de se douter, comme le reste de l’équipage, de ce dans quoi il était sur le point de se faire embarquer. Il était pratiquement midi quand il fut libéré et, après une bonne douche, il se rendit au mess pour profiter du petit repas qu’Allegra avait fait mais fut interrompu par un appel de Spike, son ami et capitaine, qui le convoqua sur le pont. Surpris, Jack haussa les épaules et ignora la faim pour aller voir ce qui se passait.

C’est là qu’il fut informé de la mission pour laquelle ils avaient été sollicités : fournir un garde du corps pour une mission archéologique sur la planète calme et évoluée de Firrzu, apparemment pour le compte d’un obscur groupe religieux. Il s’agissait d’escorter un émissaire jusqu’à des ruines récemment mises à jour et à priori d’intérêt pour le groupe en question. Le client était mystérieux et secret, mais la mission ne semblait pas présenter de soucis particulier et ils avaient convenu un tarif parfaitement acceptable pour la durée de l’opération, payé d’avance qui plus est. Ils n’avaient pas vraiment les moyens de refuser ce genre d’aubaine.

« J’ai tout de suite pensé à toi. Tu en imposes et tu as de l’expérience, ça les a rassuré. Je dois rester à bord le temps que certaines réparations se fassent. »

« Tu as bien fait, il est temps que j’aille prendre l’air ! »

« Oh, tu es vraiment pressé de filer ? »

L’air taquin du capitaine fit rougir et glousser Jack, qui se frotta l’arrière de la tête.

« Tu me connais, j’aime voir du pays ! »

« Oui. Raison de plus pour t’envoyer. »

Après le briefing, Jack avait finalement profité du déjeuner en compagnie du reste de l’équipage et annoncé son départ imminent. On le regrettait déjà. Zoe lui rassembla son paquetage et Jessica ft un dernier contrôle de ses armes. Allegra lui fit plusieurs injections préventives et un bisou de bonne chance et Lana lui garantit qu’elle se renseignerait et l’avertirait si ça sentait l’embrouille. Spike, lui, le salua amicalement avant que Jack, gonflé à bloc et au meilleur de sa forme, embarque dans son esquif et quitte le vaisseau pour se rapprocher des portails.

Son appareil personnel, un éclaireur léger doté d’un petit cockpit, de deux petites cabines spartiates et d’une soute basse de plafond, et équipe d’armes complémentaires et d’une propulsion considérablement modifiée, portait encore quelques séquelles de son aventure avec Kiralynn et ses camarades, mais il fonctionnait parfaitement et même mieux que jamais. Il l’amena jusqu’à la file d’attente, véritable bouchon dictant l’accès à la zone d’arrêt aux portails, et se mit à l’aise le temps d’arriver enfin à destination. Il laissa son arme à bord mais garda son équipement tactique, soucieux de faire impression au missionnaire mystérieux, avant de se rendre dans la zone des arrivées. Il n’était pas en avance et il arriva moins d’une minute avant que Ko’rish n’atteigne la station à son tour.

Jack suivit simplement les indications qu’on lui fournit. Le scan de sécurité se terminait quand il arriva et il présenta un document à l’agent de douane, qui hocha la tête sans un mot et autorisa l’ouverture du sas. Le vétéran posa alors pour la première fois les yeux sur son intrigant passager, un individu secret et indéfinissable enfoui sous de larges robes rouges et violettes et assez richement ornementé. Les religions étaient nombreuses et variées mais il pouvait aisément passer pour un prélat en déplacement. Il lui faisait un effet bizarre, comme quelque chose de singulier, d’étrange et hors de son élément, mais curieusement naturel, évident et simple à comprendre, comme… un boustrophédon.

Comment devait-il l’appeler ? Il n’avait ni titre, ni nom, juste des indications. C’était un peu frustrant de ne pas savoir comment saluer quelqu’un, mais le brun choisit de suivre ses coutumes et ses habitudes à défaut de savoir, allant à sa rencontre en souriant, lui tendant une main calme mais volontaire.

« Je suis Jack Marston. Vous êtes bien la personne que je suis censé escorter ? »

En arrivant à son niveau, il fut confronté au regard intense de l’individu non-identifiable sous sa lourde capuche, d’une couleur entre glace et lilas, soulignés d’épais traits de mascara ou d’un autre maquillage. Leur singularité, leur puissance et leur beauté lui fit marquer une seconde de pause avant qu’il se ressaisisse.

« Comment dois-je vous appeler ? »
--

Ko'rish

Dieu

Re : Frôler les étoiles.

Réponse 2 vendredi 12 juillet 2024, 15:26:59

Les voyages par portails, c’est une drôle d'affaire, surtout si on n'est pas habitué à les prendre. Ça retourne le ventre, donne des vertiges et provoque un mal de tête. Pour la première fois, Ko’rish en ressentait un peu des effets secondaires : une perte d'équilibre, un goût amer dans la bouche, tout cela à cause du bracelet à son poignet qui rendait son corps humain. Obligé.e de se poser sur le banc disponible dans la pièce, un ricanement sortit de sa bouche. Cette mission allait vraiment sortir Ko’rish de ses habitudes. Installé sur le banc, Ko’rish farfouilla dans son sac pour en sortir un papier pour le contrôle, attestant de l'obligation de sa présence ici, ainsi qu'un paquet en toile, un cadeau pour Jack que le garde avait préparé.

Ce temps de repos lui permit de se remettre les idées en place jusqu'à ce que la porte du sas s'ouvre sur un homme à la carrure développée. Il avait tout d'un humain, sans attributs visibles en plus ou en moins. En temps normal, Ko’rish aurait pu le sonder d'un simple regard pour tout connaître sur son passé et même sur son futur proche, savoir si cette mission allait se dérouler comme il faut, mais encore une fois, son bracelet l'empêchait d'utiliser ses capacités. Ko’rish allait devoir apprendre à faire sans. Se levant devant Jack, ses yeux ne le quittaient pas. Ko’rish ne disait rien, même après les questions posées, et ne bougeait pas, laissant la main de Jack pendre devant lui, rendant la situation très malaisante. La raison à cela : les paroles du grand doyen qui tournaient en boucle dans sa tête : discrétion, prendre soin de Jack, être sympathique, créer une religion de toute pièce, ne pas tenter de retirer le bracelet.

— Oui.

Ko’rish devait bien se lancer dans l'inconnu et c’est avec ce : oui, que la situation allait se débloquer de son côté.

— Excusez-moi, je ne suis pas habitué.e à voyager par portail, j’ai encore les idées floues.

La voix de Ko’rish, comme à son habitude, ne donnait pas d’indication sur son genre : des mots parfois graves, alors que d’autres semblaient plus légers à la prononciation. Les lèvres sous son bandeau bougeaient bien en fonction des mots prononcés, mais ne donnaient pas non plus d’indication.

— C’est bien moi cette personne, mon nom est Ko’rish, du culte des Triades.

Cette main toujours tendue devant Ko’rish ne pouvait pas rester ainsi plus longtemps. Une courbette en avant pour se pencher vers Jack, la main libre de Ko’rish attrapa la sienne, ses doigts couverts de bagues serrant les siens, et à travers son foulard, Ko’rish lui offrit un baise-main digne d’une grande marque de respect.

— Notre culte entier vous remercie d’avoir accepté de nous conduire sur Firrzu. Sans vous, nous n’aurions pas pu entreprendre ce voyage pour en apprendre plus sur les racines de notre peuple.

Ko’rish se redressa, ses yeux se plissèrent tout en se fermant, donnant l'impression à Jack qu’un sourire sincère était affiché.

— Veuillez accepter ceci. Ko’rish lui tendit le paquet, Un présent que j’espère va vous plaire.

À l’intérieur du paquet se trouvait de la haute gastronomie, préparée par le chef des Altan, un mets délicat que le grand doyen affectionne plus que tout au monde : des yeux de lézards marinés dans un mélange d’alcool et d’épices avant d’être confits. Moelleux et légèrement croquants à l’extérieur, alors que l’intérieur est liquide, on y retrouve les plaisirs enivrants de l’alcool.

— Et le papier pour la douane et autres formalités dont on pourrait avoir besoin pendant le voyage.

Le papier était faux, créé spécialement pour la mission. Ko’rish avait un âge approximatif en fonction de son physique, 29 ans, un lieu de vie impossible à déterminer réellement, son sexe n’était pas affiché bien entendu, et d’autres informations plus ou moins importantes comme son poids ou sa taille. Ko’rish se retourna pour saisir son sac, le voyage allait bientôt commencer.

— Si vous êtes prêt, je le suis aussi, Capitaine.

Un dernier passage pour Ko’rish à la sécurité et les deux voyageurs allaient pouvoir entreprendre la mission avec des objectifs bien différents. Deux têtes, deux ambiances.

Jack Marston

Humain(e)

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    Description
    Jack est un ancien militaire et le premier officier du Masterclass, un vaisseau de chasseurs de primes. Il sert sous les ordres du capitaine Spike Masters, avec qui il a déjà servi dans l'armée.
    C'est le bout-en-train de l'équipage, mais aussi son arbitre.

Re : Frôler les étoiles.

Réponse 3 samedi 13 juillet 2024, 06:25:05

Apparemment, tout le monde réagissait différemment à ce genre de voyage par portail, mais les retours étaient rarement engageants. Encore une bonne raison de se tenir à distance pour Jack, qui observait son client, visiblement secoué, peiner à répondre autrement que par un monosyllabe et s’excuser pour la situation. Il en avait clairement gros et le chasseur de primes baissa brièvement la main pour secouer la tête de manière rassurante.

« Ne vous inquiétez pas, on dit que c’est normal et que ça passe vite. »

Est-ce que c’était un client, ou une cliente ? Il n’aurait pas su le dire. Ses larges robes empêchaient d’évaluer sa silhouette, pour peu que cette personne soit bien humaine et membre d’une race assez apparentée aux Humains pour que la comparaison tienne. Peut-être qu’iel était asexué ? Le maquillage était équivoque, mais pour lui, et il ignorait tout de sa religion ou de sa culture pour tirer des conséquences de celui-ci. Restait sa voix qui se révélait curieuse, avec des inflexions variées, le contredisant dès qu’il pensait avoir de quoi arrêter une supposition qui se tenait. Il ne voyait même pas le visage de son protégé ou sa protégée. Autant dire qu’il raisonnait dans le vide, mais il avait peu de choses à considérer en attendant que les pensées de Ko’rish se remettent en ordre.

Ko’rish était donc son nom, d’ailleurs. Le religieux mystérieux avait fini par se présenter avec plus d’aplomb et la main s’était relevée vers lui. Il y répondit par une poignée de mains qui évolua très curieusement avec un baise-mains, et Jack regarda à droite et à gauche, mal à l’aise, récupérant doucement sa main en se raclant la gorge. On ne jugeait pas les cultures différentes.

« Pas de quoi, Ko’rish. Mais votre… culte a payé rubis sur l’ongle et je me suis engagé à vous amener à destination et à veiller sur votre sécurité. C’est mon boulot et… Qu’est-ce que c’est ? »

Il avait reçu le paquet, le présent adressé par le fameux culte en supplément du paiement pour ses services, et il esquissa un grand sourire en le récupérant dans ses grosses mains. Il entreprit tout de suite de l’ouvrir pour examiner le contenu et remercier son client pour son attention, mais son sourire se crispa et ses yeux s’écarquillèrent en découvrant le bocal, rempli de petits yeux dodus dans une solution aqueuse trouble où flottaient diverses herbes et morceaux non identifiés. Ça faisait penser à un bocal de cornichons ou d’abricots confits, mais en moins attrayant. Il déglutit légèrement en rabattant doucement le tissu dessus, mais il parvint à garder son sourire. Il devait considérer le présent à sa juste valeur malgré son étrangeté.

« C’est… Il ne fallait pas, vraiment. C’est très gentil. »

Et puis, c’était peut-être bon ? Il n’était pas pressé d’y goûter, mais il mettrait peut-être le défi au reste de l’équipage en rentrant, histoire de ne pas y passer tout seul. Le paquet passa sous son bras pendant qu’un papier officiel était produit sous son nez, et il se pencha dessus en plissant les yeux. Il aurait deviné l’âge avec une marge d’erreur correcte. Pas de sexe précisé, iel était donc probablement asexué au final, ou d’une société où on avait dépassé les questions de genre et même peut-être de sexualité, qui sait ? C’était peut-être un truc de son culte ? Il se posait trop de questions, décidément !

« Bon ! On va le montrer au douanier ! Mais ne m’appelez pas Capitaine, je vous en prie. Jack, ce sera parfait. »

Il lui adressa un clin d’œil amical en le précédant au bureau de douane, où l’officier passa un moment à examiner le papier et à consulter son poste informatique dissimulé.

« Travail ou plaisir ? »

« Euh… Travail. Travail ? »

Jack tourna la tête vers Ko’rish en réalisant qu’il parlait à sa place et, après un échange de regards, il confirma. Après quelques secondes, le document était tamponné et numérisé, puis retourné au religieux aux couleurs fort voyantes.

« Pas de grabuge à bord. Bon vol ! »

« Merci ! »

Une fois la douane passée, les choses évoluèrent vite. Jack s’était posé assez près et il n’y avait pas un long chemin à faire pour arriver à destination. Il restait à côté de Ko’rish pour pouvoir garder un œil sur ellui et assurer sa sécurité, et il ne put s’empêcher de constater les nombreux regards de biais lancés dans leur direction. Il était clair que le style et les couleurs extravagants de son accompagnateurice ne passaient pas inaperçus. Aux aguets, soucieux des colporteurs et énergumènes potentiellement dangereux, Jack garda le silence et traça jusqu’à leur destination, rejoignant rapidement leur point d’amarrage.

« Ma Lina est juste là. »

Il pointa un engin compact à l’allure redoutable, bardé d’armes et de propulseurs autour d’une caisse réduite au minimum. Avec une télécommande, Jack déclencha l’ouverture d’une portière coulissante latérale sur le flanc arrière de l’engin et ils s’y engouffrèrent avant qu’elle se referme promptement derrière eux, coupant les bruits de la station agitée et les plongeant dans le silence.

Mais Jack ne resta pas inactif. Il continua vers l’avant, se glissant dans le cockpit et sur son siège et allumant les systèmes. Une vibration se fit sentir et un vrombissement annonça l’allumage des propulseurs.

Ko’rish pouvait découvrir l’intérieur en attendant. Au fond du vaisseau, une petite soute ouverte, légèrement surélevée et protégée par un filet de sécurité, contenait quelques effets divers. En allant vers l’avant et sur le flanc opposé de l’appareil, il y avait un petit sanitaire ouvert, puis deux couchettes superposées qui pouvaient être isolées par des rideaux. L’espace se rétrécissait alors significativement jusqu’au dit cockpit, à peine assez large pour laisser le siège pivoter et Jack aller et venir.

D’ailleurs, il l’interpellait de là-bas.

« Désolé pour les accommodations spartiates, mais le trajet ne sera pas long. Vous pouvez prendre une couchette… ou vous pouvez venir jeter un œil, comme vous voulez, mais accrochez-vous ! »

Il y avait des rambardes à intervalles réguliers, utiles pour s’accrocher et éviter les catastrophes.

Bientôt, le Lina se mit en branle, un choc signalant le désamarrage. L’appareil se glissa sur le côté avant d’accélérer droit devant derrière un autre vaisseau fraîchement décroché. Ils se frayèrent un chemin hors de la base spatiale et s’en éloignèrent légèrement avant de pivoter, révélant l’installation dans le coin de la verrière. Jack restait concentré sur sa navigation et il pianota quelques choses avant de pousser un levier, et une légère pression signala une accélération. Les étoiles semblèrent changer de place et former une sorte de couloir comme l’espace se déformait autour d’eux et qu’ils accéléraient à des vitesses relativistes, supérieures à celle de la lumière. Alors seulement, Jack pivota son siège et sourit à Ko’rish.

« Nous y serons dans quelques minutes. Nous nous poserons comme prévu sur un petit terrain près de Zoscau… Je prononce sûrement mal le nom… Et de là nous aurons un petit trajet véhiculé jusqu’aux fameuses ruines. »

Curieux, le vétéran dévisagea son mystérieux client, une foule de questions sur le bout des lèvres. Il ne voulait pas se montrer indiscret, mais il devait évacuer un peu de ses interrogations, d’une manière ou d’une autre.

« Alors, ces ruines, vous y allez par simple curiosité ou bien vous… cherchez quelque chose ? Désolé de demander, j’adore les histoires d’énigmes anciennes ! »



Lina
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