Karl se retint de toute ses forces de rire sous sa remarque qui lui donnait l'impression qu'elle lisait dans ses pensées, puis, tandis que la conversation continuait, il avait un peu joué avec elle, cherchant à lui faire légèrement peur pour plaisanter, mais, sous la proximité, il avait put voir que ce n'était pas le cas, c'était une tout autre émotion qui était apparu sur son visage de porcelaine, cette touche roseatre qui couvrait ses joues blanche comme la neige, il trouvait que cela lui allait plutôt bien.
Redressé, il pouvait l'entendre et être surpris par sa constance et son sang froid, l'écoutant attentivement en venant rire sous sa réponse. Il hocha la tête en remerciement sur le fait qu'elle garderait son secret, même si ce n'était pas grand chose, si elle pouvait garder cela, c'était assez prometteur.
" Jamais je ne vous mettrait dans un sac à patate, la toile de jute et un tissus beaucoup trop rêche."
Sa véritable pensée était que cela aurait sûrement irrité son visage rayonnant, mais, il y avait bien des choses qu'il ne trouvait pas approprié de dire, surtout à une collègue. Mais voila qu’après une pause agréable en sa compagnie, il fallait retourner au front, un front qui était des plus déchaîné, ça il l'avait vite remarqué en venant prêter main forte à la jeune Saki. La foule bien que compressé pour avoir leur dose de courage ou de poison, selon les points de vue, laissait quelques écart pour garder un œil sur la salle. Il avait repéré Le Patron, son regard des mauvais jours, celui ressemblant à un charognard trouvant son repas du soir. Malheureusement, en un coups d’œil rapide, il avait été facile de voir qui était dans sa ligne de mire. Karl grimaçait quelques peu, servant les verres, son regard furetant entre les clients, le comptoir et la salle.
L'ambiance avait un contraste à couper au couteau, entre l'euphorie des gens profitant de leur soirée et le dialogue qui avait lieu entre la jeune femme et son employeur. Il pouvait le voir, il ne pouvait pas les entendre, mais les réactions de Rubis lui laissait deviner que ce n'était pas du tout une partie de plaisir. Elle n'avait pas l'air de vouloir demander de l'aide, mais son regard lui paraissait en demander, elle paraissait loin et toute proche à la fois. Karl serrait la mâchoire, venant servir un demi de bière à un client en même temps. Il hésitait.
Elle ne lui avait rien demandé, mais quelque chose le poussait à vouloir l'aider, son passé le rattraper, ses air si familier le hantait, il n'arrivait pas à s'en défaire. C'est à ce moment là, finissant de remplir la choppe, qu'il se maudit intérieurement, posant le verre, prenant l'argent avant de remercier le client. Il jeta un regard vers Saki, qui, la pauvre était toujours bien occupé. Il allait s'en vouloir, mais il savait qu'elle ne lui arriverait rien de mal a part un bon coup de stress et de fatigue, contrairement à Rubis. Il se baissait donc sous le comptoir, faisant semblant de vouloir toucher au fut de bière se trouvant en dessous, puis, il vint placer sa prothèse en dessous.
Un long soupire le parcouru avant de finalement laisser tomber le fut bien plein lourdement sur son pouce artificiel. Un bruit sourd, un tremblement dans tout le comptoir, il se releva rapidement sous le regard interloqué de Saki qui s'était stoppé net.
" Je vous prie d'accepter mes excuses, mais je vais devoir partir aux urgences."
Il se tenait une main dans l'autre, venant faire semblant d'avoir mal tout en mordant l’intérieur de sa joue pour mieux le jouer. On pouvait voir son pouce faire un angle des plus disgracieux, ce qui fini par faire agrandit le regard déjà bien ouvert de sa collègue et a rendre son teint aussi pale que celui d’un spectre.
" Hein ??"
" Appelle Haku pour me remplacer, il t'aidera bien. Je me rattraperais pour tout ça."
C'était un serveur avec un peu d’expérience derrière le comptoir, alors il lui faisait confiance pour réussir à finir la soirée correctement. Puis, sans en ajouter plus, il fila en direction du patron, gardant sa main dans l'autre.
Maintenant à quelques mètres d'eux, il pouvait bien voir la scène qui se déroulait et il avait une impression de déjà vu beaucoup trop forte, au nombre de fois où il avait déjà remarqué cela, que ce soit ici, dans d'autre bar, ou même dans son monde.
" Monsieur, excusez moi de vous importuné, mais .... il faudrait que Rubis m'accompagne jusqu'aux urgence, j'ai eut un petit incident derrière le comptoir."
Il finit par montrer son pouce désarticulé, mimant une grimace renforcé par le fait de se mordre la joue jusqu'au sang. Est ce qu'il allait le croire ? Est ce qu'il avait deviné pour sa prothèse ? Est ce qu'elle accepterait de l'accompagner aux urgence, même si au final, ils n'y irait pas, il n'en savait rien, mais il avait choisi de tenter le coup, il se sentait obligé de l'aider, comme coupable de son impuissance passé.