Réveil dans un monde inconnu [PV Cyanne]

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Une brise fraîche soufflant sur le visage humide de Ryuga, finit par le réveiller de l’inconscience dont la brutalité du passage sur le plan terra l’avait fait sombrer. Il plissa les yeux, puis les ouvrit doucement, le laissant apercevoir tout d’abord le ciel ensoleillé.

Qu’est ce qui s’est passé… Murmura-t-il à lui-même.

Il put vite sentir un léger poids contre lui, et en baissant les yeux il put voir Cyanne, couchée et inconsciente contre lui. Il redressa légèrement le haut de son corps, et balaya du regard le lieu où ils se trouvaient. Tout était désert, ils semblaient être dans la clairière d’une forêt, seuls les bruits d’oiseaux dont le policier ne reconnaissait pas les cris, et le bruit des branches d’arbres soufflées par le vent, se faisaient entendre. Ryuga reposa son regard sur la sirène, dormant paisiblement le visage contre son torse, et ne put que remarquer, malgré lui, que dans le feu de l’action, le kimono de Cyanne s’était quelque peu défait, laissant entrevoir le début d’une poitrine plus que généreuse pour une femme qui paraissait si jeune. Il réussit à détacher son regard des formes de la sirène, puis saisit son portable dans sa poche droite, mais ne put que constater en l’ouvrant, que l’eau avait eu raison de lui.

Bon dieu mais où sommes nous… Souffla-t-il.

Alors qu’une multitude de questions germaient dans l’esprit de l’inspecteur, il put sentir une main de Cyanne se resserrer contre son torse, puis entendre un léger gémissement annonçant un réveil imminent. Leurs corps trempés par la précédente vague qui les avait engloutis, étaient collés l’un contre l’autre, donnant une légère sensualité à leur contact.

Cyanne ouvrit les yeux doucement. Elle avait fait un joli rêve, avec un serpent des mers qui l'emmenaient au plus profond des océans, où elle y découvrait un nouveau monde. Ce rêve léger lui avait offert un sommeil agité, et elle avait pris le corps du policier pour celui du serpent des mers. Mais maintenant, tandis qu'elle ouvrait ses paupiéres alourdies, elle se rendait compte que ... C'était un rêve. Elle bailla doucement, et se frotta les yeux, comme une enfant se réveillant d'une longue sieste. Puis, elle remarqua qu'elle se retrouvait contre un homme qui la traitait en étrangére quelques minutes plus tôt, et sa rancune quelque peu tenace se réveilla tandis qu'elle se séparait violemment de lui.

Elle analysa les alentours, en passant sa main sur ses vêtements, déchirés et trempés. Elle soupira un grand coup, tirant légérement la gueule. Puis réalisa que ... elle ne savait pas du tout où elle était. Où ils étaient. Elle eut un petit cri d'angoisse tandis que ses yeux s'ouvraient violemment. Non, elle détestait se perdre et se retrouver seule en territoire inconnu ! Elle calma sa respiration devenue violente, à cause de la peur qui montait facilement en elle.

- Je ... Où ... Que se ... Ce n'est pas ma ... faute !

Ses yeux perdus fouillaient les environs, tandis que sa peau se hérissait. Elle savait que, quand elle avait peur, elle dirigeait mal ses pouvoirs. Elle jeta un regard terrifié au policier, prés d'elle.

- C'est quoi cet endroit ? bafouilla t'elle en se rongeant les ongles, toujours assise sur le sol, trempée.

Soit la sirène jouait bien la comédie, soit elle n’était pour rien dans ce qui venait d’arriver. L’instinct de policier de Ryuga, lui disait qu’elle était sincère, mais il comptait toujours garder un œil sur elle. Loin d’imaginer qu’il était dans un monde parallèle au leur, il espérait trouver une petite route de campagne, ou bien le moindre signe de civilisation pour vite rentre chez lui et retrouver Miya. Il reporta son attention sur la jeune femme, leur doux réveil avait laissé place à l’électricité de leur première rencontre.

-   Bon petite, tu restes ici, je vais faire le tour de la forêt pour essayer de trouver une route ou une ferme. Dit-il d’un ton autoritaire, comme un père s’adressant à sa fille.

Ryuga entreprit donc de visiter la forêt, en prenant soin de graver une croix sur quelques arbres à son passage, pour ne pas se perdre. Il put voir un petit lac d’eau douce, tout ce qu’il y a plus de charmant, des arbres fruitiers, et de magnifiques fleurs. Mais aucune trace de vie, ou d’activité humaine, il se décida donc à rentrer, et ramassa des branches d’arbre et des fruits sur le chemin. C’est alors que sous un amas de branche, il découvrit une fourrure épaisse, d’un animal dont il ne pourrait dire le nom. Cela semblait être comme les couvertures qu’utilisaient les hommes préhistoriques. Le policier ne se posa pas plus de questions et roula la longue fourrure avant de l’embarquer sous son bras. Un peu après il retrouva Cyanne, qui, apeurée, semblait lui en vouloir de l’avoir laissée un peu toute seule.

-   Je n’ai rien trouvé… Aucunes routes, aucunes habitations… Juste un lac à l’Est d’ici, des fruits, et cette fourrure… Dit-il en déposant tout ce qu’il avait dans ses bras à terre. Je ne sais pas d’où elle sort, mais elle à bien dû appartenir à quelqu'un.

Ils étaient trempés, et la brise fraiche qui soufflait, alors que le soleil se couchait, annonçait une nuit des plus froides.

-   Prends un fruit si tu as faim, je l’allume le feu, sinon on va vite gelée.

Bien que leur premier contact fût plutôt houleux, ils étaient contraints de se côtoyer s’ils voulaient survivre dans cette forêt semblant loin de tout. Et quoi qu’il en soit, Ryuga ne se voyait pas, abandonné Cyanne ici, il savait que ce n’était pas une personne mauvaise, même si elle n’était pas humaine. Le policier amassa le bois qu’il avait récolté, et alluma rapidement le feu grâce à son briquet, il retira sa veste et sa chemise pour mieux les faire sécher, et se retrouva donc le torse nu, dont l’humidité le faisait brillé avec la lueur des flammes. Il s’assit près du feu en soupirant, la nuit tombait et il savait que ce soir, il n’allait pas passer la nuit avec Miya, chose qui n’était pas arrivé depuis plusieurs mois.

Cyanne soupira longuement. Ce genre de choses n'arrivaient qu'à elle. Chaque fois qu'un truc anormal sévissait dans le coin, elle se le prenait dans la gueule. Si un jour, on lui avait dit qu'elle se retrouverait dans cette situation, elle aurait rigolée. Elle attrapa un fruit, au hasard dans le tas, et se recroquevilla sur place, calant le fruit sur sa tête, le maintenant en équilibre. Un passe-temps, en quelque sorte. Elle ne le mangerait que quand il tomberait du sommet de sa tête. Elle laissa ses doigts fins glisser pour attraper la fourrure et la serrer contre elle. La sirène restait pudique . Si elle devait faire sécher son kimono, elle devait bien l'enlever. Mais pour ça, il faudrait qu'elle se cache derrière quelque chose. Elle s'entoura de la fourrure, puis, une fois cachée en dessous, ôta son kimono qu'elle jeta prés d'elle. Puis elle accrocha la fourrure pour s'en faire une sorte de robe primitive. Le fruit tomba.

Elle plaça son kimono prés du feu, le laissant sécher, puis croqua violemment dans le fruit au goût étrange. Tsssk ... C'était pas ce qu'elle imaginait. Si il y avait de l'eau, elle aurait pu agir. Mais non. Là, c'était impossible. Elle ne pouvait que se lier légérement à l'eau. Comme la derniére fois qu'elle avait vue Saïl : l'eau l'avait aidée. Elle gratta sa tignasse noire trempée, et se rapprocha du feu, levant les yeux vers le policier. Il était pensif. L'eau lui soufflait qu'il pensait à une femme - tant qu'il serait couvert d'eau, elle pourrait deviner quelques unes de ses pensées - et elle eut un sourire. Aussitôt, elle attrapa un nouveau fruit, et lui tendit du bout des doigts.

- Tiens. J'sais que ça vaut pas celle à qui tu penses, mais c'est toujours ça.

Autant qu'il le sache. S'il lui voulait du mal, elle le saurait, l'eau était son allié. Elle se recroquevilla à nouveau sur elle-même, regardant le feu avec un soupir. Elle aurait donnée des milliers pour retourner nager. Même si elle pouvait encore accepter la présence de ce type, elle n'oubliait pas l'accueil qu'il lui avait réservé quand il l'avait vue dans la piscine.

La sirène semblait, tout comme lui, vouloir apaiser leur relation, qui avait bien mal démarré. De toute manière, avaient-ils le choix ? Ryuga suivit du regard Cyanne, qui prit la fourrure et s’en recouvra, avant de jeter son kimono un peu plus loin, et de se confectionner une robe de fortune. La nuit tombait en même tant que la température, et si la sirène bénéficiait maintenant de la chaleur et de l’isolation de la fourrure, le policier, lui, commençait à frissonner de froid. Il n’avait osé enlever son pantalon trempé devant la jeune femme, qui physiquement, paraissait de 10 ans sa cadette. Il avait aussi oublié de mentionner à Cyanne, qu’il pensait partager cette fourrure avec elle, mais s’il lui disait maintenant, cela voudrait dire qu’elle serai obligé d’être à moitié nue devant lui. Il fut sortit de ses pensées, par la voix, puis la main de la sirène, qui lui présentait un fruit.

-   Tiens. J'sais que ça vaut pas celle à qui tu penses, mais c'est toujours ça.

Ryuga avait presque oublié les pouvoirs de Cyanne, qui s’en était apparemment servit pour lire dans ses pensées, qui, il est vrai, étaient envahi par le visage de Miya. Pour cacher la froideur qui le gagnait, et donc ne pas obligé Cyanne à partager la fourrure, il prit une position agressive, comme lors de leurs premiers échanges sur terre.

-   De quoi je me mêle ?! Tu devrais dormir petite, au lieu de dire des âneries. Lui répondit-il d’un ton autoritaire.

L’inspecteur prit le fruit qu’elle lui tendait et commença à mordre dedans, laissant échapper quelques sursauts dû à la brise si froide qui parcourait sa peau. De lui-même, il s’était donné l’ordre de protéger cette jeune femme, il se pensait plus âgé qu’elle, et son esprit de flic faisait passer la vie de la sirène avant la sienne.

Cyanne eut une grimace moqueuse. Oh, un gros dur ! Quelle tristesse ! Elle jeta le trognon de sa pomme plus loin, et gratta à nouveau ses cheveux qui lui collaient au visage. Vraiment un cauchemar ... Se retrouver coincé avec un type qui vous prend pour une sirène dégénérée, c'était absolument affreux. Surtout s'il pensait avoir de l'autorité face à Cyanne. Elle qui voulait se montrer un brin gentille envers lui, venait de se manger une remarque qui lui donnait envie de crier comme une furie. Il la prenait pour une gamine ? Soit, alors elle en serait une. Et une belle ! L'humeur de la jeune fille, qui était celle d'une adolescente révoltée, la fit grogner. Alors qu'elle se recroquevillait en marmonnant deux-trois insultes, elle releva violemment la tête.

L'appel.

Elle resta immobile, les yeux grands ouverts, fixant devant elle. Il y avait de l'eau, pas loin. Elle le sentait. L'eau l'appelait. Elle marmonna deux-trois mots dans son langage, et ses yeux se troublérent, devenant bleus. Comme une droguée. Oui, c'était un état de manque. Elle sentait ses jambes frétiller. D'un bond, elle se leva. D'un deuxiéme bond, elle regarda la forêt, derrière elle. Elle marmonna quelques paroles dans sa langue, et bondit sur ses pieds, plus rapide que jamais, vers l'eau. Elle se moquait du chemin. Elle se moquait de tout.

Elle accéda rapidement à l'eau, et resta immobile quelques secondes devant la petite étendue bleue du lac d'eau douce. Elle fit glisser la fourrure, et sauta dans l'eau rapidement, bruyamment. En un instant, tout changea : l'eau inonda l'intégralité de son corps. Ses jambes disparurent, tandis que sa peau se couvrait d'écailles.  Ses lévres devinrent pâles comme du nacre, ses yeux d'un bleu scintillant, pour obtenir une longue queue de siréne de cet aspect : http://imalbum.aufeminin.com/album/D20081105/486410_WOD2LCPGG2O2CJC7MI1IY64E5BXD5Y_sirene_H144946_L.jpg . Elle n'était plus la même. Tout avait changé. Elle executait des figures incroyables, se balançant, faisant claquer sa queue de siréne dans les airs, sous l'eau.

 Et ce ne fut que quand son envie d'eau fut rassassiée qu'elle réalisa qu'elle ne savait pas comment retourner au campement.

La réponse de Ryuga avait eu l’effet escompté, Cyanne se recroquevilla de son côté, en marmonnant quelques insultes salées à l’encontre du policier. Puis peu après, elle leva brusquement la tête, et semblait comme en transe, des mots incompréhensibles sortaient de sa bouche, alors que ses yeux se teintaient de bleus. Quelques bons lui suffirent pour s’engouffrer dans l’épaisse forêt à une vitesse impressionnante, laissant le policier complètement perdu devant le comportement incompréhensible de la sirène. Quoi qu’il soit, il ne devait pas la laisser toute seule, le danger pouvait être partout dans cette forêt dont ils ne connaissaient rien. Et qui plus est, Ryuga avait une petite idée du lieu où Cyanne avait pu se rendre : le lac non loin d’ici, qu’il avait découvert un peu plus tôt. Bien que la nuit fût tombée, la lune éclairait par endroits la forêt de sa lueur grisâtre, permettant au policier de se repérer, et de retrouver ainsi le chemin vers le point d’eau. Et peu après, il put donc apercevoir la sirène sous sa forme originelle, et dont la lumière de la lune sublimait les courbes. Ainsi ce n’était plus la jeune femme de 17 ans qui était devant lui, mais un être marin des plus exceptionnels. Elle avait complètement changé, et avec ça, le rapport de force entre elle et Ryuga également. Dans l’eau, elle était forte, presque intouchable, tous ses sens et ses pouvoirs en éveils, dans cet élément qui peut venir si facilement à bout d’un homme. L’inspecteur sortit de l’obscurité de la forêt et s’approcha du lac, contenant toujours la souffrance qu’endurait sa peau à cause de la froideur.

Cyanne, si tu veux rejoindre notre "camp", je peux t’y conduire, mais je comprendrai que tu préfères rester ici. Dit-il d’un ton bien loin de l’autoritarisme.

Dieu qu’il aurait voulu à cet instant la chaleur d’une douce peau féminine pour le réchauffer. Il ne savait pas si la sirène allait l’écouter, elle qui paraissait si bien dans l’eau, et à l’abri de tout. Elle était sans doute bien plus en sécurité ici, que nulle part ailleurs. Si elle ne voulait pas le rejoindre, Ryuga devra sans doute s’apprêter à passer la nuit seul et sans couverture dans cette forêt. Qui devrait être protégé maintenant ?...

Cyanne passa sa main dans ses cheveux trempés, gênée. Oh, elle mettait toujours tout le monde dans l'embarras. Être siréne n'était pas chose facile en ces temps laborieux. Elle attrapa un rocher, pas loin, pour s'y accouder, laissant sortir son buste nu de l'eau. Sur terre, elle restait pudique comme une sainte. Mais dans l'eau, être torse nu était si habituel qu'elle n'y prêtait même plus attention. Elle se sentait comme un animal. Enfin, sans sous entendu louches. Quand elle était sur terre, elle était dans le même état qu'un homme dans l'eau : mal à l'aise, avec la peur de chaque être, chaque mouvement, craintive et méfiante. Mais là ... Elle toussa légérement, sentant le foid caresser sa peau. Elle releva les yeux vers Ryuga.

- Je suis désolé de ce ... tracas.

Même sa voix avait changée. On aurait dit qu'elle soufflait des constellations, que son intonation était de cristal, que son timbre était doux comme de la soie et son ton de paillettes, comme si chaque paroles prenait vie. Elle s'avança à l'aide de ses coudes sur le rocher, tendant la main pour toucher la joue du policier. Elle retira prestement sa main.

- Vous êtes ...

Elle se mordit la lèvre inférieure. Quand elle était dans l'eau, parler dans le langage des hommes était presque insurmontale.

- Vous avez froid, oui ? Euh, pardon ... Vous avez froid, non ? C'est cela, froid. Il faut ... du chaleur.

Elle plongea sa main dans l'eau, et ferma les yeux un moment. En quelques minutes, l'eau se chauffa, commença à frémir, puis à bouillir, au point que la siréne dû sortir de l'eau pour ne pas y mourir cuite comme un vulgaire poisson. L'eau dégageait une chaleur digne des rotenburos japonais, installant un climat humide, mais chaud, tout autour de l'eau. Oser un pied dedans serait du suicide, mais si on restait prés de l'eau, on restait au chaud. Elle resta donc sur le rocher, assise, à regarder bouillir l'eau, puis se retourna, le sourires aux lèvres, vers le policier.

- C'est assez de ... chaleur ?

La sirène semblait réceptive à la demande de Ryuga, et s’agrippa à un rocher pour mieux s’y accouder, laissant apparaitre sa poitrine, sans aucune pudeur. Quel homme ne serait pas sensible aux formes d’une sirène ? Le policier essaya de ne rien montré de cela, et il fallait dire que le froid qui frappait sa peau, captait déjà toute ses forces. Cyanne posa son regard bleuté sur lui, et elle aussi semblait, maintenant qu’elle était en partie hors de l’eau, souffrir de la température si basse de cette nuit.

-   Je suis désolé de ce ... tracas.

Sa voix avait complètement changé elle aussi, elle était douce à l’oreille de l’inspecteur, ce qu’on disait sur les sirènes, à propos de leurs pouvoir de séduction sur les hommes, était-il vrai ? Elle s’avança un peu plus vers Ryuga, ne mettant que mieux en valeur sa poitrine, puis porta sa main à la joue du policier, avant de la retirer presque aussitôt.

-   Vous avez froid, oui ? Euh, pardon ... Vous avez froid, non ? C'est cela, froid. Il faut ... du chaleur.

Elle semblait avoir du mal à parler, comme si c’était une étrangère, ne connaissant pas très bien la langue. Ryuga fit non de la tête, mais à ce stade là, il ne pouvait plus cacher, la souffrance que lui faisait endurer le froid, alors qu’il n’avait qu’un pantalon sur lui. La sirène plongea sa main dans le lac, et en à peine quelques secondes celui-ci se mit à bouillir, dégageant une vapeur d’eau chaude qui réchauffait tous les alentours du point d’eau. C’était une bénédiction, le policier accueillit cette chaleur dans un soupire de soulagement, il passa sa main droite sur l’ensemble de ses muscles, comme pour les aider à mettre fin à la contracture dont le froid les avait plongé, ce qui, au vue de la musculature de Ryuga, ne devait pas être trop désagréable à regarder pour Cyanne. Il leva les yeux vers elle, avec un petit sourire.

-   C'est assez de ... chaleur ?

-   Oui merci Cyanne. Ce serai presque trop, je vous ai déjà privé de votre baignade dans la piscine, je ne veux pas vous en privez ici aussi… En effet le lac semblait tellement bouillir, que même la sirène ne pouvait s’y baigner. D’ailleurs… Je m’excuse pour mon comportement lors de notre première rencontre.

Son regard qui fixait celui de Cyanne, était sincère, il imaginait que privé d’eau une sirène, était comme privé un être humain de la terre ferme. Donc il regrettait son comportement agressif à la piscine, où là encore, son ignorance l’avait influencé, et il avait tout d’abord considéré la sirène comme un être sauvage et barbare. Mais il devait avoué, qu'elle était bien loin de ça...

Cyanne eut un petit sourire, et frotta une de ses joues, un peu gênée. Oh, que ce genre d'excuses la rendait nerveuse ! Elle se sentait presque timide par tant d'amabilités et de sincérité. La siréne n'était pas tellement gênée de ne plus patauger dans l'eau, l'air restant humide et chaud, comme une immense bulle. Cela lui suffisait pleinement. Elle regarda un instant sa queue de poisson, qui brillait et remuait délicieusement. Elle avait l'air de ne pas trop souffrir de ne pas être dans l'eau. Cyanne regarda un l'instant l'eau bouillir, et la maintint ainsi, brûlante, mais sans qu'elle s'évapore. Puis elle se retourna vers Ryuga. Evidemment que cet être était plaisant à regarder !

Elle recoiffa vivement ses cheveux trempés.

- Non, je ne suis point gênée, répondit-elle en souriant. Cela me va, tant qu'il y a chaleur et eau prés de moi. Je suis frileuse !

Elle eut un petit rire, et agita sa queue de poisson. Elle ne pouvait pas l'enlever, sinon elle réapparaitrait en petite tenue. Même si son buste restait nu, elle préférait conserver sa queue de poisson, tant qu'elle ne serait pas forcée de la quitter. Elle se retourna vivement, plongeant son regard dans celui du policier. Ce n'était pas voulu, c'était un réflexe, de fixer ainsi les gens.

- Je n'ai, certes, pas aimé votre comportement, mais vous n'êtes pas ... si vilain que je le pensais, assura t'elle avec un ton rassurant. Vous êtes un homme, je suis une siréne. Tout devrait s'arrêter à cette différence, et que cette différence ne devienne pas un obstacle. Vous avez le droit de vous tromper, l'erreur est humaine. Ce n'est peut-être pas une excuse, mais ... Voilà.

La hache de guerre entre Cyanne et Ryuga, fut enterrée cette nuit là. Durant les jours qui suivirent, ils s’habituèrent, malgré eux, à la vie dans cette forêt, ils s’étaient construit une sorte de petite cabane, et du mobilier de fortune, qui, ma foi, leur permettait de vivre convenablement. Ils s’étaient liés d’amitié dans leurs malheurs, et se reposaient désormais l’un sur l’autre pour ne pas se laisser aller. Le policier avait parcouru en long et en large la forêt, et n’avait découvert aucunes traces de vies. Au-delà, il n’y avait que des plaines à pertes de vues.
Ryuga commençait à se poser la question s’il reverrait un jour Miya… Lui qui avait enfin trouvé le bonheur, voilà qu’on venait lui arracher. Par moment il espérait, que derrière une nuée d’arbustes, il découvre la rue du bar de Pablo, et puisse rentrer pour le tour de chant de la demi-déesse. Ils parlaient d’amour éternelle ensemble, et voilà que tout était réduit à néant.

Ce matin là, ce n’est pas le soleil qui réveilla Ryuga, comme il en avait maintenant prit l’habitude, mais des cris stridents, s’élevant tout autour de leur camp. Le policier se dressa brusquement. Cyanne n’était plus dans sa couche, cela n’aurait pas dû l’inquiéter plus que ça, car celle-ci avait prit l’habitude de se prélasser un peu dans le lac à son réveil. Mais les cris qui perçaient la sérénité de leur forêt, tels des cris de guerre, étaient loin de le rassurer. Qui plus est, ils n’avaient été que tous les deux, la sirène et lui, depuis leur arrivé, et cette intrusion soudaine ne semblait pas être de la plus amicale. Il sortit de leur petite cabane,  et se dressa de surprise, en voyant une tribu d’humanoïdes sauvages en plein milieu  de leur campement. Dans leurs statures, c’était des hommes, mais leurs visages et quelques parties de leurs anatomies étaient ceux d’un animal. Ryuga était complètement abasourdi,  et à en voir les lances et autres arcs que portaient ces êtres, ils ne venaient pas les saluer. L’un d’eux s’avança vers lui, il était plus imposant que tous les autres, et les décorations qu’il portait autour de son cou et sur sa tête semblaient indiquées que c’était lui le chef de cette bande.

Chef de la tribu : Toi ! Venir avec nous ! Articula-t-il d’un ton autoritaire. Sinon toi et ta femelle mort !

Il semblait maitriser quelques mots de notre langue, mais où l’inspecteur avait-il atterrit ?! Il en était maintenant persuadé, aussi étrange que cela puisse paraître, ils n’étaient plus sur terre. Il sortit de ses pensées quand le chef évoqua Cyanne, il tourna la tête vers la droite, et put la voir, agenouillée et les mains bandées dans le dos, une lame de lance sous la gorge. Un terranide sauvage posa une main sur l’épaule de l’inspecteur et le força à s’agenouiller lui aussi, il n’opposa aucune résistance pour ne pas mettre la vie de la sirène en danger. Ryuga la regardait dans les yeux, comme s’il voulait la rassurer, et lui faire comprendre par son regard, qu’il était avec elle et qu’il allait tout faire pour les sortir de cette situation. C’était devenu son amie, et il ne comptait pas la laisser tomber.

Après deux bonnes heures de marche dans des plaines rocheuses qui ne semblaient pas en finir, un village ancré dans la roche commença à se discerner, et à peine quelques minutes plus tard, ils entrèrent dans cette petite ruche. Des enfants et des femmes bien moins menaçants que les guerriers qui les avaient attrapés, allaient et venait dans les petites ruelles, et s’arrêtaient pour les regarder. Ryuga et Cyanne se firent traîner au nord du village et après avoir tranché les liens qui liaient leurs mains, on les poussa dans un bâtiment. Une lourde porte se referma derrière eux, seule une petite lucarne éclairait la pièce dans laquelle ils se trouvaient. Le policier vint soutenir son amie, il l’enserra d’une douce étreinte pour l’aider à se redresser.

Comment te sens-tu ?... Lui demanda-t-il d’une voix basse.

Il y avait une seule couche dans leur pièce, faite de bout de tissus et de pailles, un confort des plus spartiates donc…  De multiples questions envahissaient l’esprit de Ryuga, qu’est ce que cette tribu allait faire d’eux ? Ils n’avaient pas l’air de cannibales, mais semblaient les traiter comme du bétail.

Cyanne avait eu la plus belle des peurs. Une peur envahissante, qui lui avait rongé les os et les entrailles.

Quand les terranides étaient arrivés, elle était au bord du lac, en train d'envisager un plongeon des plus spectaculaires. Aussitôt, elle s'était retrouvée plaquée contre la pierre, ses yeux cherchant avec peur ceux qui lui voulait du mal. Elle avait reconnue vivement un être, elle avait cherchée à lui parler mais aussitôt avait reçue un coup. Et à partir de cet instant, elle s'était retrouvée traînée ici et là, à marcher sans trop comprendre ce qui lui arrivait, son coup sur la tête l'étourdissant comme elle n'aurait jamais vu envisager. Et surtout, il y avait la faim. Elle n'avait pas eu le temps de manger, ni de boire, et durant le trajet - qui lui avait semblé durer une éternité - son ventre grognait, et se creusait.

Ce fut presque un soulagement quand elle heurta le sol de la petite pièce. Elle tombait de fatigue et de faim. Elle sentait sa peur qui frémissait, et se souvenait que si elle venait, par malheur, à frôler la mort ou à l'approcher, elle se transformerait en un être des plus menaçants, tout simplement parce que son instinct de conservation se réveillerait. Elle préféra ignorer cette idée, se contentant de se calmer doucement. Mais au moment où Ryuga lui posa cette question, ce ne fut que son ventre qui grogna à nouveau d'une manière atroce, tandis qu'elle posait sa main dessus en priant pour qu'il se taise.

- Disons que ... ça pourrait aller mieux ...

Elle toussa un peu, pour réveiller son corps qui s'engourdissait.

- Je ne sens plus mes membres, répondit-elle doucement.

Elle se forçait à rester éveillée, sachant trés bien ce qu'il se passerait si elle avait le malheur de s'endormir. Si ses pouvoirs se réveillaient, elle ne saurait plus comment se maintenir. Elle se contenta de se tourner vers le policier, presque implorante :

- Promettez-moi, s'il vous plaît, de ne pas vous inquiéter pour moi si j'en viens à devenir ... différente. Je ne sais pas si cela se produira mais ... Il ne faut pas que je m'endorme dans cet état ...

Elle inspira et expira avec violence, sentant son corps réclamer d'autres vitamines, tandis que ses yeux papillonnaient, hésitants entre réveil et rêve.

La sirène semblait très éprouvée par ce qui venait de se passer, et Ryuga s’en voulait… Il pensait que tout  était sa faute. En effet, cela faisait quelques jours, qu’il avait arrêté de faire des rondes autour de leur campement, par résignation de ne trouver aucun signes de vie. S’il avait continué, il aurait pu voir ces indigènes arriver, et leur auraient peut être évité tout cela. Mais l’heure n’était plus aux regrets, il se sentait responsable vis-à-vis de la jeune Cyanne, et ferai tout son possible pour qu’elle s’en sorte, quitte à ce que ce ne soit pas le cas pour lui. Il se devait d’être fort pour elle, d’oublier à quel point son cœur est meurtrit de ne plus sentir battre celui de Miya, et oublier qu’ils sont enfermés dans cette pièce, dans un monde totalement inconnu.
Des paroles troublantes de la jeune femme, le tirèrent de ces pensées, la souffrance qui la parcourait semblait plutôt inquiétante. Depuis qu’il vivait avec elle sur ce monde, il avait finit par oublier le fait qu’elle n’était pas "comme lui", c'est-à-dire humaine, et que son côté créature marine, pouvait réserver encore quelques surprises.

-   Promettez-moi, s'il vous plaît, de ne pas vous inquiéter pour moi si j'en viens à devenir ... différente. Je ne sais pas si cela se produira mais ... Il ne faut pas que je m'endorme dans cet état ...

-   Cyanne… Qu’est ce que vous voulez dire ?...  Lui demanda-t-il avec inquiétude pour elle. Il va bien falloir vous reposer…

A ce moment là,  la porte s’ouvrit à nouveau, et un terranide mâle imposant, qui devait sans doute garder la porte, entra. Il fut suivit par une femelle, qui déposa à leur pieds un plateau, composé d’une cruche d’eau et d’une miche de pain. Le regard de Ryuga se posa sur le corps recroquevillé de Cyanne, et il décida d’agir. Il voulait rencontrer le chef de cette tribu, pour essayer de comprendre ce qu’ils leur voulaient, et peut être obtenir un peu plus à manger.

-   Je veux voir votre chef. Dit-il fermement au garde, qui semblait ne pas trop comprendre, mais saisir tout de même quelques mots. Ce qui n’était qu’une preuve de plus que d’autres humains vivaient ici, vu qu’un simple garde comprenait des mots de sa langue.

Après quelques répétitions, accompagnées de mimes, le garde sembla avoir compris… Du moins… Ryuga l’espérait, car le colosse l’embarqua hors de la cellule, et il ne souhaitait pas que ce soit pour autre chose.
Alors que la pointe d’une lance appuyait sur son dos pour le forcer à avancer, le policier pu apercevoir un petit attroupement de terranides autour d’une charrette, et il écarquilla les yeux en voyant qu’un homme en sortit, et commençait à vendre toute sorte de choses à ces indigènes. Voilà donc pourquoi ils connaissaient des mots de sa langue, vu qu’ils faisaient du commerce avec d’autres humains. Mais pourquoi sont-ils enfermés dans cette cellule alors que ce vendeur, est tout à fait libre… ?
Il allait sans doute avoir sa réponse, car il arriva devant une large tente, qui ne pouvait être que celle du chef de la tribu. Le garde qui le suivait de près, le poussa à l’intérieur, et Ryuga put voir le Chef du clan, sur une sorte de trône, avant d’être forcé de se prosterner devant lui.

-   Humain vouloir mourir ?! Dit-il sèchement.

-   Nan… Je… veux juste savoir ce que vous nous voulez ?! Nous ne vous avons rien fait !

-   Vous être dans forêt sacré, vous avoir déclenché colère des dieux ! Maintenant vous être à la merci du grand Taek !

Taek… C’était sans aucun doute le nom de ce terranide, qui ne semblait pas très enclin au dialogue. Ryuga et Cyanne, avait atterrit dans une forêt très précieuse pour eux, et malheureusement, ils allaient maintenant en payer les frais… Mais restait à savoir comment...

-   Qu’est ce que vous attendez de nous au juste ?! Lui demanda Ryuga, un peu désespéré.

Un sourire plutôt effrayant s’afficha sur le visage de Taek.

-   Toi et ta femelle, devez vous accoupler. Taek vendra vos progénitures très chères aux marchands !

-   Quoi ?! S’exclama Ryuga. Ce n’est pas ma femelle, jamais nous ne ferons une telle chose.

-   Si ta femelle n’a pas gros ventre avant la prochaine Lune, vous servir à rien, donc vous mourir.

Ryuga s’attendait à tout sauf à ça, le fait qu’ils les prennent comme du bétail, n’étais pas qu’une façon de parler… Ce Taek comptait élever des humains pour les vendre, comme on le faisait sur son monde avec les poules ou les lapins. Mais l’avantage c’était que cela leur laissait du temps pour trouver un moyen de s’enfuir d'ici, et de plus il allait en profiter pour réclamer d’avantage à manger.

-   Moi et ma « femelle » avons besoin de force pour nous accoupler. Il nous faut plus à manger.

Il ne s’en revenait pas de dire ça, mais il n’avait pas le choix, et qui plus est, cette requête fut bien accueillie. On lui amena une sorte de saladier, avec une tambouille qui avait l’air bien plus appétissante que ce qui leur avait été amené à la base. La chose qu’il ne savait pas, c’est que le chef avait demandé dans sa langue, qu’on y ajoute des aphrodisiaques pour favoriser l’accouplement.
Ryuga fut ramener à la cellule aussitôt, et il reposa son regard sur Cyanne après que la lourde porte se soit refermée derrière lui. Il s’assit près d’elle et lui tendit le saladier avec un sourire qui se voulait réconfortant.

-   Tiens… j’ai réussis à obtenir un peu plus à manger.

Il ne savait pas comment lui dire ce qu’il venait d’apprendre, il regardait autour d’eux, et ne voyait aucunes issues… Il voulait se réveiller, sortir de ce cauchemar… Ouvrir les yeux et voir Miya blottit contre son torse…

Un bras se leva. Celui de la sirène. Lourd et peu gracieux, il s'abattit sur le bol. Elle releva ensuite la tête, analysant la nourriture avec un regard perplexe. Il avait eu ça comment ? Elle trempa son doigt dedans et le mit dans sa bouche, goûtant. Un goût passablement bon, en tout cas. Elle toussa légérement, dévisageant sans se cacher l'homme face à elle. Il avait eu ça comment ? La question la taraudait. Elle s'installa en tailleur, contre le mur, trouvant un appui peu confortable mais stable.

- Ils t'ont demandés quoi en échange de ça ? demanda t'elle en haussant les sourcils. Un strip-tease ?

Elle eut un petit sourire. Elle se doutait que les terranides qui les maintenaient ici ne faisaient pas cela par bonté de cœur. Cependant, elle porta le bol à ses lèvres et en avala une gorgée, rapidement, sentant son ventre qui gargouillait affreusement. Elle soupira longuement, à nouveau, en reposant le bol. Ce n'était pas désagréable à avaler, certes ... mais elle n'aimait oas beaucoup la situation actuelle.

Elle avait peur de mourir. C'était aussi simple que cela. Elle se frotta les joues, réveillant doucement son corps engourdi. Si elle mangeait lentement, elle pouvait calmer sa faim. Si elle mangeaient trop vite, non seulement elle grossirait, mais sa faim disparaitrait moins vite. Elle attrapa un morceau de pain et croqua dedans, doucement.

- Ils nous veulent ... quoi ? demanda t'elle, avec une pointe d'inquiétude dans la voix.

(HJ : J’aime ton nouvel avatar  )

A juste titre, Cyanne se demandait comment Ryuga avait obtenu ce saladier de nourriture. Il croisa son regard avec un petit sourire, pour tenter de détendre l’atmosphère.

-   Nan. Si j’aurais fait ça, j’en aurai obtenu deux ou trois ! Dit-il avec humour.

Mais il devait la vérité à la sirène, c’était son amie, et tôt ou tard elle aurait appris pourquoi ces êtres ne les ont pas tué directement. Un air plus grave se substitua à son sourire, quand Cyanne lui posa une question d’un ton qui trahissait son inquiétude.

-   La forêt où nous étions… Etait un lieu de culte sacré pour cette tribu… Enfin c’est ce que j’ai compris… Et vue que nous l’avons « profané », ils veulent nous faire payer.

Ryuga baissa les yeux vers le sol en marquant un temps d’arrêt, il s’en voulait tellement, de tout ce qui s’était passé… S’il n’avait pas voulu arrêter Cyanne dans la piscine, s’il n’avait pas décidé d’établir le camp dans cette forêt… Ils ne seraient pas dans une telle situation.

-   En temps normal, ils nous auraient tués… Mais il se trouve que le chef de la tribu fait du commerce avec des marchands, j’en ai vue plusieurs dans leur village. Et…

C’était dur, mais c’était la réalité, et il fallait qu’il lui dise.

-   Le chef veut faire un élevage d’humains. Finit-il par dire d’un ton grave. Ils exigent que nous en soyons les « géniteurs »… Il souhaite sans doute vendre la progéniture au prix fort à partir de là…

Ryuga releva son regard pour croiser celui de Cyanne.

-   Il a ajouté que si tu n’étais pas enceinte avant la prochaine lune, nous ne lui servirons plus à rien, et il nous tuerait.

Un silence s’installa entre eux, puis, ne voulant pas se laisser abattre, l’inspecteur serra les poings et prit un ton plein d’espoirs.

-   Mais ne t’en fais pas. Je trouverais un moyen de nous échapper avant. On va s’en sortir !

Le problème c’est qu’il ne savait pas du tout quand était la prochaine lune, mais sans doute pas avant un ou deux mois, le temps pour cette tribu de pouvoir vérifier si Cyanne est enceinte ou non.