Je fût surprise par la douceur de notre nouveau Maître, j'étais encore toute ankylosée par le voyage, et par la punition que j'avais reçue auparavant. On amena tous les esclaves sur une charrette, puis après un court voyage pendant lequel il n'y eu ni tripotage, ni violence ou autre, on arriva devant un grand bâtiment, les lourds battants de la porte s'ouvrirent et laissèrent voir la grande bâtisse. Mais rapidement moi et mes "compagnons" avons été amenés dans une prison, séparée en deux : un coin pour les mâles et un coin pour les femelles.
Régulièrement, un homme passait et emportait un esclave, après 1 minute de réflexion. Quels en était les critères ? Je l'ignorais et ne les saurait sûrement jamais ...
Quand le nombre d'esclave partis atteignit le chiffre cinq, les hommes de main du nouveau Maître apportèrent quelques victuailles, les esclaves ne mourraient ni de faim, ni de soif.
Quelques jours plus tard, déjà vingt esclaves étaient partis, et sans retour.
Ce fût enfin mon tour. On me fit sortir de cette prison, mais sans chaine, ni collier, ni coups de fouet. Si quelqu'un me voyait juste à cet instant, cette personne aurait pu me croire libre.
Quelques minutes après ma sortie, j'entrai dans l'immense maison, pour moi c'était un palais, du moins, je n'en avais jamais vu d'aussi grande. Impressionnée par tant de luxe, mon regard s'arrêtait sur les dizaines de détails que je voyait.
Puis on m'amena devant une pièce. J'y entrais doucement, en faisant un examen de mon état.
Mes cheveux longs étaient coupés de façon désordonnée, et leur couleur oscillait entre le bleu et le violet. Cette couleur est aussi celle de ma queue queue et de mes oreilles, bien qu'ayant traîné par terre... De grands yeux sombres brillaient sous ma frange, et n’exprimaient rien, aucune émotion. Mes dents étaient un peu pointues vers le bout, et étaient visibles quelques fois, le blanc contrastant avec ses lèvres bien roses. Ma peau était vraiment pâle, on pourrait même dire que je n’avais jamais été exposée au soleil de sa vie, ce qui bien évidemment était faux. Je portais une robe noire, à bretelles, et qui m'arrive un peu au dessus des genoux. Le bustier était décoré de dentelle et de rubans blancs, et se fermait par derrière. À partir de la taille, la jupe devenait bouffante, et des coutures blanches l’ornaient. Sinon, je marchais pieds nus, ceux ci étaient recouverts de coupures mal cicatrisées et de poussière. Mes ongles étaient blancs et pointus. Mes bras étaient entourés d’un fin ruban rouge. Il était souvent autour de ses bras, mais montait parfois jusqu'à ma bouche, et m'empêchait de m'exprimer correctement. Mais mes doigts restaient toujours impressionnants, longs, fins, voir squelettiques et pourtant si musclés.
On me fit avancer dans la lumière. Une fois de plus je m'extasiais devant le luxe de la pièce.
L'esclavagiste lança d'un ton neutre :
"Tu vas me donner ton nom, et me parler de toi plus en détail."
Hésitant un peu par quoi commencer, je dis simplement
"On m'a nommé Pandora, je suis une esclave. Ma passion est le violon, et je sais faire toutes les tâches ménagères ainsi que la cuisine."
Tout cela sonnait comme une phrase apprise par cœur.