Le faux pas. - Ryo

23:24 Fumiko - Feyre !! Dernière soirée de repérage avant l’action, tu viens ?
23:45 Feyre - Enfin, j’ai trop besoin de thunes. J’arrive.

Cette soirée-là, la petite bande de cambrioleurs passe sa nuit devant une magnifique demeure, dans la banlieue chic de Seikusu. Leur dernier braquage commence à remonter à plus d’un mois et si ce dernier a été fructueux, le compte en banque de Feyre a fondu comme neige au soleil. Entre ses dettes, le loyer, la nourriture et les études de son cadet, elle n’a plus un seul centime pour ses cigarettes, du coup volées à l’un de ses potes.

Depuis plusieurs semaines que la petite bande se baladait dans le coin, espionnant cette maison, aucune allés-et-venus n’étaient notés. Quand ils s’étaient fait passer pour le service postal, allant scruter les voisins, une même réponse était donnée : ils sont en vacances pour quelques semaines encore. Bingo !
Yasahiro avait bien tenté en plus de trouver un accès à la propriété mais impossible. Alors de l’extérieur, tentant de pirater à plusieurs le système sécurité haut de gamme, il a fait un petit inventaire des mesures à détourner.

Sa mission a été aidé de visites régulières et surprenantes de ce que tous songeaient être un homme de ménage ou un ami venu arroser les plantes. Les riches aussi en ont un, non ? Loin de cette vie trépidante, leurs préconçus étaient souvent bien éloignés et dirigés par leur pauvreté excessive. Ce serait leur plus gros coup jusqu’ici, une villa comme ils en ont jamais braqué une, celle qui les mettrait un temps hors du besoin.

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* *

Le grand soir arrive. Ils ne connaissent que vaguement le nom du propriétaire : Eiko Uesagi. Dans ce quartier huppé, ils n’ont guère cherché à savoir qu’il est, ce qu’il fait. Peut-être leur plus grosse erreur. Enfin, Feyre se prépare d’une combinaison noire, moulante – un véritable cliché que la suédoise affectionne. Fumiko et Yasa restent dans leur camion, peint au couleur d’une maintenance technique pour la guider.

Ce soir, elle est la seule à prendre les risques. Guidé par ses pairs, l’habile cambrioleuse passe par une fenêtre dérobée qui mène sur une sublime cuisine. Sa queue de cheval se balance dans son dos alors qu’à pas de loup, elle désactive le système de sécurité. Mais pas entièrement. Son acolyte a commis une terrible erreur et n’a pas considéré son entièreté, ni les moyens considérables que le riche propriétaire est prêt à mettre.

Ainsi, à peine a-elle l’impression d’être en sécurité et d’avoir tout son temps, l’alerte silencieuse est lancée. Aucun bruit ne l’avertit, pour la laisser continuer son œuvre et être prise la main dans le sac. Munie de lampe torche, Feyre visite l’étage, esquivant les ouvertures pour éviter d’être vu par les voisins. Elle observe les objets précieux, considère les plus transportables et apprécierait tout de même tomber sur un coffre-fort, plein de diamants et d'argent !

L’avantage d’être un flic pourri, c’était que le pognon rentrait assez facilement et remplissait l’un des comptes de Ryo à une fréquence très confortable. Le désavantage d’être un flic pourri était qu’il fallait rester réactif quelle que soit l’heure du jour ou de la nuit pour rester dans les bonnes grâces de types pas vraiment recommandables. D’habitude, Ryo n’avait pas vraiment le besoin de toujours intervenir quand un problème se présentait. Il avait à sa disposition un réseau de mecs pas nets qui pouvaient obéir à ses ordres au claquement de doigt. Mais là, quand l'appli Home Security sonna en rouge écarlate sur son smartphone, le réveillant en sursaut, il bondit de son lit pour foncer s'habiller.

La baraque de Boss Tanaka, le patron du clan Tanaka, l'un voire le plus influent des gangs yakuzas de Seikusu et la région, recevait une visite inappropriée et ça, c'était putain grave! Ryo avait un contrat moral avec Tanaka. J'te paye et y'a pas de merde avec mes affaires. En gros, c'était aussi simple que ça. Sauf que le pépère n'était ni patient ni complaisant. Avec lui, le droit à l'erreur était nul et Ryo ne pourrait jamais justifier qu'il ai laissé la baraque achetée sous un faux nom se faire cambrioler. Cette maison, c'était du pur blanchiment d'argent, achetée sous un nom d'emprunt, mais aussi un lieu de recel de pas mal de trucs illégaux et aussi de choses précieuses appartenant au patron, aussi bien des œuvres d'art que du cash et des métaux précieux.  L'endroit était ultra sécurisé électroniquement car la présence d'équipes de garde aurait attiré l'attention. Et si il fallait bien une mesure concernant cette maison, c'était la discrétion ... De temps en temps, un faux-vrai jardinier passait ou un membre du gang pour s'assurer que tout aille bien et faire vivre l'endroit pour les voisins les plus proches. Jusqu'à présent il n'y avait jamais eu de merde mais il fallait bien que ça commence...

Ryo dévala les escaliers de son immeuble en passant son vieux cuir. Il avait à la ceinture son étui contenant son énorme .44 et il braillait dans son téléphone.

"... j' suis devant chez toi dans 3 minutes, j'vous embarque et on fonce!"

Dans le parking souterrain, il sauta dans son mustang et fit hurler le moteur en démarrant. Et en effet trois minutes plus tard, il s'arrêtait en faisant crisser les freins devant un autre bâtiment du quartier de la Toussaint pour embarquer deux costauds à la gueule aussi méchante que la sienne. Les types étaient armés. Ryo fonça ensuite à travers la ville et pila après 10 minutes à l'angle d'une rue. Bordel de merde!! Grace à l'appli et aux caméras soigneusement camouflées et reliées à un système d'alimentation indépendant, il la voyait cette petite pute se balader dans la baraque. Ryo avait activé le Security Lock qui verrouillait les portes et fenêtres d'accès sans bruit. Pour les péter, il faudrait ... l'équivalent d'un missile antichar, ce que manifestement la salope n'avait pas. La camionnette dans la rue avait aussi été repérée et les deux types reçurent pour mission d'en neutraliser les occupants, pas mortellement pour l'instant ...

Les trois truands se lancèrent et les deux jeunes du bahut n'eurent pas le temps de réagir qu'ils étaient arrachés à leur sièges et  jetés au sol, recevant au passage quelques coups de pieds dans les côtes. Ryo, quant à lui, entra dans la propriété et désactiva uniquement la porte d'entrée. Il entra sans bruit, suivant les déplacements de la petite sur son smartphone. Embusqué dans l'entrée, il attendit qu'elle passe devant lui les bras chargés. Ryo n'était pas un tendre et qu'il ai en face une nénette ne changeait rien. Il la chopa par le col de sa combinaison et lui hurla aux oreilles pour la désorienter en la trainant au salon. En vérité, elle ne touchait même plus le sol. Ryo était un colosse à la force monstrueuse et la petite chose au bout de sa main aurait toutes les peines du monde à lui échapper. Il la balança comme une merde sur le canapé, toujours en hurlant et braqua son .44 contre son front, à bout touchant.

"ILS SONT OU TES POTES, CES PUTAINS DE BATARDS ??"

La base quoi ... l'effrayer un peu avant de passer aux choses sérieuses....

"TU VEUX PAS REPONDRE ?? J'TE BUTE ALORS!!!!! T'ES QUI TOI??"

Il arma le marteau de son révolver avec un clic revendicateur.

Putain, mais c'est qu'elle était bonne en plus! L'esprit de taré du flic s'enflamma. Il pouvait faire d'une pierre deux coups: s'offrir un joli p'tit cul et l'occasion de s'amuser un peu même si l'issue de ce foirage serait peut être bien malheureuse pour le groupe de voleurs en herbe.

Le flic malade bandait déjà en anticipant la suite.

La suédoise se sent bien à l’abri de toutes emmerdes. Tout est fait pour éviter qu’elle ne soit repérée et les voisins n’ont pas pu apercevoir sa présence. Au moindre signe inquiétant, ses acolytes la préviendraient immédiatement. Tout se passe comme sur des roulettes. Elle en est persuadée… Peut-être trop. Les deux planqués se sont faits interceptés rapidement et efficacement leur coupant tout moyen d’évasion ou de prévenir la cambrioleuse, en danger. Ainsi, dès cet instant, son sort est joué ; elle ne peut plus échapper au flic corrompu venu la choper.

Son arrivée est brutale et surprenante. Elle n’a pas le temps de prononcer un mot qu’il la soulève par le col et la traîne à travers la maison. Feyre comprit tout de suite qu’elle est foutue. Pourtant malgré la surprise, elle se retient de justesse de crier ou de chercher de l’aide. Si les voisins débarquent, la police risquerait de suivre. Ce n’est pas l’homme de main qui serait mis en cause mais elle directement. La prison n’est pas une option.

Se faire transporter, sans pouvoir toucher le sol, ni tenter de se défendre est loin d’être agréable. L’étrangère prend sur elle. Ses dents se plantent dans sa lèvre inférieure ; elle ne perd pas encore son calme. La suite en aurait effrayé plus d’un. Le canon glacé de son arme se colle à son front et les hurlements fusent. Ses complices ? Ceux qui ne l’ont même pas prévenu de son arrivée ? Ils doivent être loin.
La cambrioleuse garde un semblant de calme. A cause de son jumeau, elle s’est déjà retrouvée dans une situation similaire, menacée de la sorte. Mais en réalité, ce n’est qu’une apparence. Elle est bien à deux doigts de se pisser dessus. Sa vie se joue.

« Dans le camion… À l'extérieur. S’ils ne se sont pas barrés. »

Elle les balance sans la moindre once de remords. La suédoise est particulièrement égoïste. Y a que deux choses qui comptent plus que sa vie : son confort et son jumeau. Dénoncer ceux qui l’ont probablement abandonné s’avère plutôt facile pour elle.
Sa voix tremble un peu mais pour l’instant, l’étrangère tient encore bon. Un léger espoir subsiste de pouvoir discuter et se dépatouiller de cette situation infernale. Ce n'est pas sa première galère, ni la dernière. Par contre, elle se demande bien à qui appartient la demeure pour avoir un service privé aussi rapide, efficace et aux allures de yakuzas.

« Vous avez appelé la police ? »

Quitte à finir en prison, elle préférait crever sur place. Perdre sa liberté pour vivre dans une cellule ? Impensable. Surtout au vu du nombre de casseroles que la belle traîne derrière elle.
Y a un autre aspect qu’elle a pas pris en compte. Pour le cambriolage, inspirée par les films similaires, Feyre revêt presque à chaque fois une jolie combinaison en latex moulante. Ses seins ronds sont mis en valeur autant que son fessier bien rebondi. La vue semble avoir fait son effet sur l’homme de main. Sous ses pupilles cyans pointe une belle érection.

 Ah non ! La prostitution a jamais été envisagé. Même pour payer ses colossales dettes. Entre ça et probablement tabasser… Le choix se remet vite en question au final. Elle peut être trouver un peu de plaisir. Feyre a toujours eu le don de s’exciter dans les pires situations, sous les émotions fortes comme la peur et l’adrénaline, le tout incitée par de fortes déviances sexuelles.
Le cambriolage l’échauffe toujours. La peur se mêle à des pensées étranges et un scénario digne d’un de ses mauvais pornos qu’elle adore.

« On fout quoi ? Tu comptes me tuer ? »

Si la cambrioleuse peut paraître arrogante, ce n’est que de la gueule. Une menace un peu physique, Ryo arrivera à avoir instantanément le silence et sa soumission.

"Tu la fermes."

Ryo a évalué le danger, quasi inexistant. Il est en présence d'une bande d'amateurs qui ont tapé dans la mauvaise pioche. La minette qu'il a secoué n'a pas le calibre pour le retourner. Mais le flic ne fait pas l'erreur de la croire fragile car elle est dans une situation où tous les moyens sont bons pour se sortir de cette merde catastrophique. Enfin ... catastrophique pour elle, oui, mais elle ne le sait pas encore totalement.

"La ferme j'te dis!"

Ryo a le canon de son arme posé sur le front de la mioche. Il porte sa main à son oreille et y enfonce l'oreillette où ses associés lui rendent compte de la situation à l'extérieur. Il commente en direct.

"Ouais ... elle les a balancé direct, comme eux. De quoi? Ils parlent beaucoup? Une adresse? Ouais envoie, ça peut servir ..."

Ryo fixe la fille dans les yeux et répète à voix haute le déballage de merde des complices de la voleuse. C'est lourd ... de quoi résoudre quelques bonnes affaire d'un côté et passer de longues années en taule de l'autre. Depuis l'oreillette, on peut entendre la voix stridente et effrayée d'une fille qui braille sous la menace de se faire éclater. Elle parle vite, beaucoup, livre sur un plateau d'argent la cambrioleuse au flic corrompu. L'autre cherche à sauver sa peau, c'est presque normal ... pourri mais normal. Et puis, c'est le coup de massue, l'info de la mort qui tue. Ryo choppe son téléphone pour le mettre sur haut parleur.

"Oui oui oui monsieur, c'est elle le cerveau, elle ... elle habite à (cette adresse), j'vous jure! y'a même son crétin d'frangin là-bas, c'est un gosse, il fera pas chier!"

Ouais ... vraiment mortel. Ryo jubile et remballe son portable. Il n'a même plus besoin de la braquer. Ce qu'elle vient d'entendre devrait suffire à ce qu'elle soit bien sage et attentive.

"J'te trouve un peu moins sûre de toi d'un coup. T'es sûre que ça va?"

 Le flic fait un pas en arrière, la matant de haut en bas.

"J'crois que tu viens d'comprendre que ça pues pour toi, ton frangin et tes potes qui les ont pas en fait. Là, j'vais un peu te répondre. Les flics, c'est moi, pas d'bol hein?"

Il exhibe sa carte.

"Si tout c'que ces merdeux ont balancé est vrai, t'en as au moins pour huit ans si l'magistrat est cool."

Il la laisse mariner un peu dans son jus avant de continuer. Ryo n'est pas un pourri pour rien et si une situation peut lui être bénéfique, il en tirera partie.

"Mais comme t'as rien cassé ici et que je peux dire ce que je veux au proprio de la baraque, j'pense qu'on pourrait être amis et que tu pourrais avoir l'intelligence de te foutre à genoux pour me sucer la queue. T'en penses quoi?"

Ryo claque des doigts et désigne le sol devant lui. En même temps, il répond aux types à l'extérieur.

"Envoie un mec à l'adresse pour voir ce qu'il en ai ... Ouais, tu me diras."

Puis à la fille ...

"Il ne tient qu'à toi pour que tout se passe bien, ici et là-bas. Pas de conneries ma grande! Et au passage, j'adore les cochonnes ... j'te dis ça juste comme ça."

Ryo est immense, massif, dur comme le roc. Ce n'est pas un tendre et avec lui, les choses sont toujours très physique. Là, le rapport de force est complètement disproportionné.

"Mais avant, t'as envie que j'en face quoi de tes potes?"