Le Grand Jeu - Forum RPG Hentai

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Fille de la Terre et Fils des Astres [Olympe]

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Serenos I Aeslingr

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    Le Roi des Trois Royaumes et le personnage le plus influent d'Ayshanra. Derrière ses allures détendues et son sourire charmeur, Serenos est un homme dangereux et incontrôlable, et une constante menace pour les royaumes continentaux. Son mépris pour le protocole lui ont attiré le titre de "Roi Fou".

Fille de la Terre et Fils des Astres [Olympe]

mercredi 30 novembre 2022, 23:22:14

« Votre Majesté, êtes-vous bien sûr que…
- Non.
- Pouvons-nous simplement retourner et…
- Non.
- Mais j’en ai plein les bottes !
- Comme dirait ta mère ; la ferme et marche.
- Je déteste le fait que vous connaissez ma mère. »

Parmi le groupe fortement restreint qui composait la Garde Royale, les protecteurs désignés du souverain de Meisa, le seigneur Darcil était l’un des trois qui n’étaient pas issu de la noblesse. Ce n’était pas grâce à la bourse de son père ou le charme de sa mère qu’une personne comme Darcil parvenait à gagner suffisamment de renom pour être invité au processus de sélection ; c’était grâce à leur talent brut. Il n’y avait en Meisa qu’une poignée de personnes pouvant battre Darcil au maniement d’une lance ou à la joute, et Serenos a toujours eu une affection particulière pour le talentueux, pour le génie et pour ceux qui persévèrent malgré toute l’opposition qu’ils doivent confronter.

C’était pour cette même raison que le seigneur Darcil n’avait pas reçu les leçons d’étiquette nécessaires pour savoir qu’il était inacceptable pour un subordonné de se plaindre si librement devant son supérieur hiérarchique. En contrepartie, le roi de Meisa n’en avait que faire, parce que contrairement à ses camarades, il n’occupait pas le poste assez longtemps pour avoir les bottes de marche qui lui auraient épargné des ampoules.

Maintenant, certaines personnes pourraient se demander pourquoi le roi de Meisa, un personnage qui était quand même réputé pour son pouvoir politique et ses vastes ressources, pataugeait dans la boue et les fourrés dans un petit sentier qui semblait mener nulle part depuis trois jours ? Eh bien, tout simplement parce que, pour une raison ou pour une autre, une bande de malfrats de grand chemin avaient profité de son arrêt à une auberge pour lui chaparder sa diligence et les chevaux qui y étaient attachés en prenant bien soin d’incendier l’auberge, cumulant tentative d’assassinat et vol de grande envergure dans la même soirée. Décidément pas une histoire que le roi raconterait une fois qu’il serait sorti de ce coin abandonné des grands esprits.

Certains pourraient même se demander pourquoi le Roi ne cherche pas à juste trouver un magicien ou un endroit propice à un sort de téléportation, tout bêtement. Eh bien, parce qu’il n’y a ni l’un ni l’autre à des lieues à la ronde, et qu’aucun n’était garanti de lui apporter son aide ou de réagir à sa forme de magie, ce qui risquerait de le frustrer davantage. De toute façon, ses vêtements avaient été fait pour l’aider à voyager incognito, donc il doutait que les magiciens capable de déplacer des gens et des objets sur une longue distance le reconnaîtrait comme une personne d’influence.

Son seul espoir, du moins pour le moment, se trouvait au sud-sud-est de sa précédente position. Une petite ville dissimulée au milieu d’une épaisse forêt semi-tropicale portant le nom de Lupanar, ou le Traquenard, où La Ville. Vraiment, pas un endroit que beaucoup de gens voulaient trouver, et cela leur convenait parfaitement. Le problème, c’est que comme tout regroupement dissimulé, le but étant de ne pas être trouvé, il n’y avait ni panneau ni indications pour aider un voyageur à trouver son chemin. Fort heureusement, cela était un problème mineur lorsque le voyageur était un mage, surtout quand les applications de la magie étaient si variées qu’avec le talent requis, la plupart des tâches apparemment difficiles devenait plus ou moins anodines avec le sort adapté. Pour Serenos, cela revenait à suivre l’ombre d’un précédent voyageur qui, lui, savait où aller.

Sa dernière visite l’avait cependant mentalement préparé au voyage. La forêt était horriblement large et même pour un chasseur expérimenté, il faudrait ni plus ni moins que deux semaines pour la traverser de part en part, ce qui en faisait non seulement une ressource à exploiter, mais également une épreuve fort décourageante pour les déplacements militaires. Et ce, sans compter les nombreuses maladies et saloperies venimeuses ou vénéneuses qui habitaient ces fourrés. La ville se trouvait plus ou moins près du cœur de la forêt, à son souvenir, avec quelques petits regroupements connexes répandus au travers de la forêt. Ces regroupements, cependant, il ne souhaitait pas visiter, simplement parce qu’il savait ce qui arrivait aux voyageurs de grand chemin qui s’y aventuraient, et il avait déjà perdu son mode de transport et ses chevaux, pas question de faire le reste du chemin tout nu.

C’est le soir de la troisième nuit, et Serenos souffre, tout comme ses gardes. Aelis halète comme si elle venait de courir un marathon, Darcil ne peut presque plus sentir ses pieds alors que Lockley et Bease se grattent furieusement, probablement en raison d’une réaction à une plante quelconque. Au bas mot, ils étaient tous absolument misérables. Leur seul réconfort était qu’enfin, ils voyaient les lumières de cette ville secrète, ce repaire de brigands et de va-nu-pieds, de voleurs et de menteurs, de filles de joie et filles de larmes. Et plus ils s’en approchaient, plus ils entendaient des cris enthousiastes, des rires et des applaudissements rythmés. À tous les coups, ces gens faisaient la fête.

Il n’y avait pas de garde à l’entrée. Après tout, ce n’était pas nécessaire ; pourquoi arrêter une victime potentielle d’entrer ? Non, tout au plus, ils avaient des sentinelles dans la forêt pour alerter les campements d’un mouvement de troupes ou d’une force de subjugation. Sans quiconque pour les arrêter, Serenos et son entourage entrèrent dans la ville. Il donna à ses soldats un peu d’argent, histoire de trouver quelque part où dormir et des médicaments si nécessaires. Serenos, pour sa part, n’avait qu’une envie, c’était de boire et d’oublier la misère du voyage.

Il fit son chemin directement à la seule auberge fiable qu’il connaissait. Elle appartenait à une vieille mégère qu’il connaissait du temps de la Grande Guerre, une femme dont le nom n’existait plus dans sa mémoire, mais qu’il savait être connue sous le titre semi-affectueux, semi-terrifiant de Mère, car s’il avait bien une matriarche dans cette ville, c’était elle. Un peu d’argent, une mention de Mère et le voilà capable de demander un bain et des vêtements propres pour remplacer ceux de son voyage. En moins d’une heure, il était sorti de nouveau, affublé d’un accoutrement de voyageur certes plus modeste, mais également plus propre et présentable, ce qui lui suffisait amplement.

Une fois présentable, Serenos quitta l’auberge et se dirigea vers le cœur de la ville, d’où les rires semblaient les plus forts. Il entendit bientôt la musique, les chants, et sentit même le sol trembler légèrement sous les pas de danse groupés et enthousiastes des danseurs. Dans un coin bien placé, un grand homme arborant une épaisse moustache et des sourcils tout aussi impressionnants, comme pour souligner l’absence de chevelure, distribuait la bière et le vin à quiconque le demandait, et le payait. Serenos fit son chemin jusqu’à lui et ils se dévisagèrent.

« Une bière, » réclama le Roi d’une voix forte et claire pour se faire entendre malgré la musique, les discussions et les cris.
- Quatre pièces, » répondit l’autre, de même.

Un vol, assurément, il n’y avait aucune bière qui pouvait bien valoir quatre pièces, mais Serenos n’en avait que faire. Il tira quatre pièces de cuivre et les posa sur le comptoir de fortune, et l’homme lui tendit une choppe. Le Roi agrippa la choppe de fer et la porta à ses lèvres. Il eut immédiatement envie de recracher l’alcool, car la bière était chaude, mais le goût n’était pas insupportable et il avait une grande soif. Il s’éloigna du bar et but un peu plus, avant de s’approcher d’un autre petit magasin vendant des grillades au feu. Voilà quelque chose qui pouvait réchauffer son cœur. Il agrippa quelques brochettes de bœuf et d’oignons, paya la dame un généreux montant et s’empressa de tout dévorer.

Une fois rassasié, le Roi se polit les mains ensemble avant de s’approcher des danseurs, et à peine eut-il fait les premiers pas dans le groupe qu’il fut immédiatement entrainé par une jolie rouquine au grand sourire dans une danse énergique. Habile danseur, le Roi n’hésita pas un moment la faire virevolter quelques minutes avant de la passer au suivant, enchainant les partenaires de danse avec une endurance notable, jusqu’à ce que sa main agrippe celle d’une jeune femme aux yeux d’un bleu profond. Leurs regards se croisèrent, et la musique changea presque soudainement, ralentissant pour un tempo soutenu, principalement ponctué de lents coups de tambours. Lentement, et sans briser le contact visuel, le Roi passa une main autour de la taille de la jeune femme et la rapprocha de lui, réduisant la distance entre eux le plus possible, avant de prendre les premiers pas de danse.

Demandez à Serenos de vous accompagner dans une valse ou un tango ou une autre danse de bal, il pourrait assurément tenir la cadence ou démontrer un talent notable, mais la danse populaire était moins organisée. C'était plus une forme de communication qu'une forme d'art, et Serenos n'était pas l'homme le plus... loquace qui soit. Surtout alors qu'il se perdait dans les yeux de cette étrangère aux cheveux bruns. Au début, le Roi se surprenait à devoir réajuster ses pas rapidement pour ne pas lui marcher sur les pied, et pour ne pas se faire marcher sur les pieds faute de ne pas avoir bougé assez rapidement, mais graduellement, il reprenait le contrôle de lui-même et parvint à compenser avec ses seuls réflexes et les mouvements de la jeune femme, et surtout un coup d'oeil occasionnel dans sa périphérie pour voir s'il suivait les bons pas, le tout avec la plus grande discrétion.

Olympe Polyxena

Humain(e)

Re : Fille de la Terre et Fils des Astres [Olympe]

Réponse 1 vendredi 02 décembre 2022, 14:08:05

Quel que soit le moment où vous arrivez dans La Ville, elle sera toujours remplie et bruyante. Car c’est une ville qui ne se repose jamais.

Aucune notion de jour ou de nuit, de toute manière, il est difficile d’apercevoir le ciel lorsque vous vous trouvez en plein cœur de ce labyrinthe des péchés. Levez les yeux et vous risquez de ne plus savoir dans quelle rue vous êtes. Si vous demandez l’heure a un citoyen, il rira sûrement. Car par ici, on compte, mais l’argent. Quand on dit « Je ne compte pas mes heures » ce n'est pas une simple façon de parler…

Horreur vous direz vous. Où ai-je atterri ? Certainement pas un lieu de retraite silencieuse et solitaire. Dans La Ville, il faut accepter son prochain. Surtout que ce dernier sera peut-être un jour coincé avec vous dans un bouchon entre deux pâtés de maison. Protégez bien vos bourses…toutes.

Heureusement, il y a un endroit plus tranquille que les autres. Les alentours de « Chez Mère ». La bordel au Sud est surtout entouré de petits magasins. Il faut s’en éloigner un peu pour trouver les tavernes et autres lieux de jeux et d’alcool. Cela s’explique par le fait que Mère ne supporte pas les ivrognes. Si elle n’interdit l’accès de sa maison à personne, elle ne sera pas aussi maternant avec quelqu’un dont le comportement est altéré par de l’alcool qu’avec tout autre client.

Cependant, aujourd’hui le bordel semble agité. Des vociférations sortent du bâtiment aux vitraux colorés.

« Au Nom de tout ce qui existe, cette créature est une aberration ! Va te faire foutre saloperie et rend moi mon argent !!!!! »

Des coups sourds derrière une porte close. La plus grande pièce aménagée. Les employés et les clients se demandent ce qu’il se passe. Des personnes non croyantes se signent rapidement, essayant de faire remonter le souvenir de prière à un Dieu. N’importe qui, pourvu que les cris s’arrêtent.

«  Bordel à chier ! Sale merde…je vais t’arracher tes membres un par un ! »

Alice est nouvelle. Elle fait partie des recrues. Les poussins de Olympe. La pauvre est la seule, du haut de son mètre cinquante-sept, a osé frapper à la grande porte sculptée.

« Mère…tout…tout va bien ? Vous… »

Mais les vociférations et les coups couvrent totalement la petite voix chevrotante de Alice. Quelque chose est jeté contre la lourde porte et fait reculer la jeune fille, qui manque tomber et court aussi vite que possible, glissant dans les couloirs. Elle ne prête pas attention aux clients nus qui sortent des différentes loges. « que se passe-t-il ? »

Alice n’a pas le temps. Mère est âgée et a hurler ainsi, elle risque la crise cardiaque.

« Olyyyyympe !!!! »

À quatre pattes sur le lit, la prostituée lève ses yeux bleus sur Alice. Aucune colère, ni surprise sur ses traits. Cette même langueur sensuelle, égale à elle-même. Ce regard qui calmerait même un fauve.

« Alice. »

Le client, continue de besogner la prostituée, ne levant la tête qu’en entendant son amante prononcer un prénom autre que le sien. Et avant qu’il ne dise quoi que ce soit, Olympe échappe à ses mains.

« Olympe, je suis désolé de venir te déranger….vous déranger…pardon monsieur. Mais c’est Mère … »

La brune remet de l’ordre dans ses jupons, s'approche et caresse la joue de Alice, la rassurant doucement en lui disant qu’elle a bien fait. Seule Olympe possède un double des clefs et l’autorisation d’entrer dans les appartements de Mère sans y être invitée. Mère sait être tatillonne sur des détails parfois et faire des secrets où il n’y a rien. Une grande et vieille dramatique.

« Vous allez me laisser comme ça ?! »

Le client. Olympe, lorsqu’elle se trouve face à un de ses protégés, elle en oublie tout ce qui l’entoure. Elle se tourne alors doucement. Alice, entre fatigue et nervosité se retient de rire, par respect. La brune impassible, sourit à son amant. Pénis en érection, luisant d’humidité. La collerette de poil sur son pubis collée par leur rapport avorté, donne au tableau quelque chose de presque touchant. Car le propriétaire, cheveux frisés, collés de sueur, possède un grand et gros nez. Olympe se rend compte que telle queue, tel maître…heureusement, Olympe est réputée pour être la reine de l’impassibilité.

« Ne vous en faites pas…nous reprendrons. Mère à sûrement un souci que je saurai régler. Elle est si dramatique. »
« Hors de question…je veux finir. Elle a cas venir la petite jeune là ! »
« Alice est une recrue. »

Olympe demande tout de même si Alice est intéressée. La pauvre est rouge de se retenir de rire et détourne la tête, avant de disparaître dans le couloir.

« Je vais rassurer tout le monde…merci Olympe… »

Ses rires se perdent dans le couloir et se fondent avec les grossièretés de Mère. Olympe fixe son client dans les yeux et lui répète.

« Ne vous en faites pas, nous reprendrons… »
« J’ai une fête après ! »
« Finissez avec l’aide d’Onan et allez à votre fête. Je vous y rejoins. Mais pas de scandale. Il y a eu assez de grabuge ce soir. »

S’il veut ajouter quelque chose, le client se ravise. Il soupir et laisse Olympe fermer la porte et s’en aller.
Lorsqu’elle arrive dans la chambre de Mère, elle est accueillie par une salve d’insultes que même ses propres frères n’auraient jamais osé sortir. Soupir et lassitude. L’habitude de devoir faire face aux sautes d’humeur de Mère. Peu courante, mais volcanique.

« Mère. Qu’est-ce qui vous trouble. »

La voix de Olympe a cela d'intrigant, c’est qu’elle est basse et pourtant, elle vous parvient aux oreilles, même en pleine tourmente. Mère se calme, bien que son visage soit rouge lorsqu’elle se tourne pour regarder Olympe et chercher dans ses yeux, le calme après la tempête.

« Cette créature. Je la maudit sur ses sept prochaines générations…on finira par t’oublier, toi et tes boutons. Elle a mangé mon argent !!! »

Olympe fait un pas de côté, elle ne comprend pas ce que Mère raconte, car l’objet de la tourmente est renversé hors de sa vue. Un soupir s’échappede ses lèvres. S’approchant de Mère, elle rit, enlace son corps d’ancienne et lui embrasse la joue.

« Je vous avait dit de ne pas utiliser cette caisse lorsque je ne suis pas avec vous. A force, vous allez la casser et votre argent sera définitivement perdu. »
« J’ai compris comment l’utiliser, ne me prend pas pour une de tes recrues. Vraiment ! »

La brune ramasse la caisse enregistreuse en métal et la pose sur le bureau. Elle replace les boutons qui ont sautés durant l’altercation avec la maquerelle et après quelques manipulations, l’argent est libéré avec un petit bruit. Sans mot, Olympe prend la caisse, donne son argent à Mère et soupir en sortant, le soupir étant ses seules réactions aux bêtises des autres. Et surtout à leur impatience.

« Je vais sortir Mère. Afin de réparer votre bêtise. Rendez vous compte. Il y a un démon qui a prié Jésus tellement vous leurs avez fait peur. Mais tout est rentré dans l’ordre. Je vous fait monter quelque chose à boire… »
« Fort. »
« Fort. »

Olympe sort sur ces mots, pour aller se préparer afin de rejoindre son client. Lorsqu’elle arrive a la chambre, il n’y a plus personne, un simple mot sur le lit. Une fois parcouru les mots de colère inutile, Olympe note mentalement l’adresse et va prendre son bain, ainsi que se vêtir convenablement.

………

Une fois arrivée, Olympe s’est vue emportée dans le tourbillon de la fête. Cela lui réchauffa le cœur, jusqu’à ce que le bras qui ne l’agrippe ne se trouve être son client. Henry Lacroix. Le frisé qui avait déversé sa colère dans une si petite missive.

« Te voilà ! Tu es honorable, pour une putain…hehe. »
« Vous êtes ivre… »

Le ton lascif fût pris par erreur pour une invitation, il bu une nouvelle rasade de sa choppe et embrassa goulûment Olympe qui regrettait déjà d’avoir accepté. Elle avait peur que sa tenue, une étoffe fine qui épousait ses formes comme si le tissu était humide. Pas totalement transparent, mais de quoi laisser percevoir les tétons caché par deux cache en or, pose à même la peau de ses seins blancs. Elle aimait cette tenue. Peu matérialiste, cette robe, elle y avait un attachement particulier. C’était dans la hâte qu’elle l’avait enfilée…

Si elle avait su.

Henry la collait, hurlait à qui voulait l’entendre que c’était sa femme. Puis il disparu, laissant du répit à Olympe.



Olympe commence a s’ennuyer. Depuis le départ de Henry, elle est restée dans son coin. Jusqu’à ce qu’un jeune homme ne l’attrape par la main et l’emmène danser. C’est ce dont elle a besoin et son cœur se réchauffe à nouveau, tandis qu’elle entre dans la danse. Elle sent des mains d’inconnus et même d’inconnues sur elle et elle aime ça. Les yeux clos, elle ne prend même plus la peine de regarder ses partenaires de danse. En toute confiance, elle se laisse porter par le flot. Olympe apprécie ces petits moments où elle n’est pas vue uniquement comme l’une des employées de Mère. Une femme dans La Ville. Juste ça.

Son partenaire la fait tourner et leurs mains se séparent. C’est à ce moment que Olympe ouvre les yeux et croise le regard d’un homme imposant. Elle ne cille pas, mais le bras puissant autour de sa taille et le contact brutal mais doux, de son buste contre le sien, la fait frissonner. Il ne fait jamais froid pourtant dans La Ville.

Jusqu’alors, Olympe avait dansé l’aveugle. La danse fait partie de sa panoplie de talents en tant que prostituée de Mère. Malgré qu’elle ne soit pas la plus âgée, elle occupe le statut « D’aînée ». Elle ressent la musique et ses mouvement, comme elle l’apprend avec son professeur. Mais en cet instant, elle ne veut pas détacher son regard de celui de son partenaire de danse. Et elle ne le regarde pas comme une putain cerné le client…elle le regarde comme une femme regarde un homme.

« Hey…c’est ma pute ! Viens salope. T’es pas payée à t'frotter. »

Les danseurs autour s’écartent face à l’ivrogne qui titube. Olympe sent une main lui attraper le bras, serrant ses chairs jusqu’à la douleur. Mais son regard ne se détourne pas du danseur. Elle se fiche du client.

« Demandez-lui de me lâcher. » Froide, elle reprend. «  je ne connais pas cet homme. »

Et là seulement, elle tourne son visage impassible vers Henry, qui a l’air pitoyable à gueuler pour qui pourra l’entendre et le croire, qu’elle est sa pute…
« Modifié: vendredi 02 décembre 2022, 14:15:05 par Olympe Polyxena »

Serenos I Aeslingr

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    Le Roi des Trois Royaumes et le personnage le plus influent d'Ayshanra. Derrière ses allures détendues et son sourire charmeur, Serenos est un homme dangereux et incontrôlable, et une constante menace pour les royaumes continentaux. Son mépris pour le protocole lui ont attiré le titre de "Roi Fou".

Re : Fille de la Terre et Fils des Astres [Olympe]

Réponse 2 vendredi 02 décembre 2022, 18:36:03

Le rythme s’accélère, comme les mouvements du Roi et de l’étrangère. Leurs corps se rapprochent, se séparent puis se cherchent de nouveau, tourbillonnant dans comme des feuilles dans le vent. Serenos en oublie pendant un petit moment l’objectif de sa visite, et encore plus les affres du voyage qui l’ont accompagnés jusqu’ici. Il ne savait pas si c’était la musique, la boisson ou la fatigue, mais à ce moment précis, l’idée de décrocher le regard de celui de cette inconnue lui semblait une tâche herculéenne, mais comme toute bonne chose a une fin, il fallut qu’un imbécile lui impose la sienne.

Un homme qu’il ne connaissait pas, donc un homme comme les autres, s’approcha alors. Il était ivre, au-delà de la raison et suffisamment pour ignorer le danger dans lequel il se trouvait, surtout à approcher un homme comme Serenos, qui le dominait aisément d’une tête et demie. Il balancait des obscénités, insultant visiblement sa partenaire de danse avec des termes peu inspirés et encore moins variés. L’ivrogne semblait aussi dénué de verbe que de raison.

Semblerait-il, cependant, que l’inconnue ne connaissait pas cet homme, le même qui venait de poser la main sur elle et cherchait à la lui arracher. Serenos ne tira pas à contresens, sachant que cela n’apporterait rien d’autre que de la douleur pour sa partenaire. À la place, il leva une main et agrippa, à son tour, le bras de l’ivrogne et resserra lentement l’étau de ses doigts.

Henry était un grand gaillard, et probablement que c’était pour cela qu’il avait survécu aussi longtemps dans cette ville, et il devait appartenir à un clan quelconque pour faire un tel pan de lui-même, mais devant le Roi de Meisa, ce gaillard aux airs fiers perdit lentement ses couleurs. En fait, presque au même rythme que sa main alors que la poigne de Serenos continuait de se resserrer. Au début, il lui intima de le relâcher, mais Serenos l’ignora. Puis, la douleur monta, jusqu’au point où il dût relâcher le bras de la prostituée pour réduire la pression, mais Serenos ne lâcha pas prise. La respiration d’Henry s’accéléra, et son visage vira au rouge, alors qu’il tentait de se libérer de sa main libre, agrippant les doigts de Serenos qui continuaient encore de se resserrer.

Henry fit alors la seule chose qu’il pensait à même de lui donner une chance de se libérer. Usant des forces qui lui restait et tentant d’ignorer la douleur, il tenta de frapper son adversaire au visage, et Serenos encaissa le coup. Le coup de poing heurta sa pommette avec assez de force pour fendre la peau. Le Roi soupira lentement, toucha sa joue de sa main libre, ce qui couvrit légèrement ses doigts de sang, avant qu’il ne tourne la tête vers Henry. Dans le bref moment où leurs regards se croisèrent, Henry entendit son instinct de survie entrer dans une panique totale. À ce moment, il savait exactement ce que ressentait le lièvre à l’approche d’un aigle. Fort heureusement pour lui, il n’eut pas peur assez longtemps pour perdre le contrôle de sa vessie ; après le coup de poing, les doigts de Serenos se refermèrent davantage, et fractura les os de son avant-bras. Pas assez pour briser l’os, mais assez pour que cet homme y pense à deux fois avant de poser la main sur une femme. La douleur était assez intense pour que le souffle lui manque, l’empêchant de hurler.

La poigne du Roi se desserra alors, et il prit la parole.

« Rentre chez toi, » fit la voix grave de Serenos. « Si je te vois encore ce soir, je briserai le reste. »

Henry se prit le bras, hocha nerveusement de la tête et prit immédiatement la poudre d’escampette.

Serenos ne se faisait aucune illusion ; à tous les coups, Henry irait trouver sa petite bande de malfrats et tentera de lui faire une représailles quelconque. Les règles l’empêchaient de s’en prendre directement à la prostituée, parce que cela mènerait sans l’ombre d’un doute à son exil, mais Serenos ? Ah, les règles ne protégeaient pas toujours les visiteurs, surtout si celui-ci s’était effectivement mis entre un local et une prostituée qu’il avait payé.

Serenos ramena alors son regard vers celle qu’il venait d’assister et lui prit délicatement les doigts, remontant lentement la manche de la robe pour examiner la peau, qui montrait déjà quelques bleus. D’un geste des doigts, le Roi suivit la blessure, qui se volatilisa au passage, comme si elle n’avait jamais existé, et la douleur qu’elle put ressentir s’estompa.

Comme la musique et la danse ne s’étaient aucunement arrêté pour une altercation aussi mineure, Serenos se pencha sur la demoiselle et lui dit d’une voix forte et claire :

« Veuillez me pardonner cet écart de violence, mademoiselle. Je ne voyais cependant pas les mots raisonner un homme qui n’a pas le sens du danger. Permettez-moi de me présenter, et de vous dédommager. »

Le Roi glissa alors une main dans la bourse et en tira une pièce d’or, qu’il dissimula juste assez pour ne pas attirer le regard du tout-venant, et la posa dans la paume de la prostituée, lui refermant prestement les doigts dessus pour qu’on ne voit pas l’or et risquer d’attirer une attention qu’elle ne désirait assurément pas.

La pièce n’était pas qu’une pièce de monnaie ; un œil avisé reconnaîtrait assurément la frappe de la monnaie ; elle portait les marques du Royaume de Meisa.

« Je me nomme Serenos, un voyageur, » dit-il avec un sourire et une révérence polie, qui pouvait sembler un brin comique pour la jeune femme, surtout considérant le sourire sur les lèvres du souverain. Il se redressa rapidement, néanmoins, pour ne pas la mettre mal à l’aise, et se rapprocha quelque peu. « Puis-je avoir l’honneur de connaître votre nom, et de vous demander une seconde danse ? »

Olympe Polyxena

Humain(e)

Re : Fille de la Terre et Fils des Astres [Olympe]

Réponse 3 dimanche 04 décembre 2022, 11:59:49

Olympe se laissait guider par son partenaire. Confiante. Le bras est puissant et s’il peut la briser d’une pression, en cet instant, il la sécurisait. Jusqu’à l’arrivée de Henry. Mais voilà. Justement, ce bras est épais et ne la lâchait pas.  C’est dans ce geste que Olympe trouva l’impulsivité de mentir. Elle qui déteste ça en règle général.

Henry est pathétique ainsi. A les regarder avec la haine stupide de l’ivrogne qui ne contrôle plus rien. Ses fripes débraillés, les gens qui commencent à chuchoter, pour celles et ceux qui ne sont pas simplement retournés à la fête. La main de Henry enfonce ses doigts dans la chaire tendre du bras d'Olympe. La fille de paysan , c’est du passé et ces derniers temps, l’exercice physique n'a pas été une priorité dans sa vie. Autant dire que si l’inconnu décide de la laisser là avec Henry, elle ne sera peut-être pas capable de se défendre face à sa colère. Il faut dire que si Henry est aussi détestable, il n’en reste pas moins, une fois sobre, un bon compagnon et il compte de nombreux amis dans La Ville. Jusqu’alors, Olympe acceptait sa présence. Mais en cet instant, elle n’est plus sur de rien.

Lorsque la main de l’homme saisi le bras de Henry, Olympe détourne les yeux. Elle fixe la mâchoire sous la barbe et tente de ne pas se laisser submerger par l’agressivité avinée de Henry. C’est qu’elle ne supporte pas la violence. Jamais elle n’aurait pensé qu’Henry reviendrait ou pire…qu’il oserait faire face à un homme de la taille de son danseur. Olympe a tout à coup là sensation d’entendre Mère « l’alcool les ramènent à leur état primitif de gland. ».

La dernière fois où Olympe a vu une altercation, c’était il y a plusieurs semaines déjà. En tant que prostituée pourtant, on se dit que la violence doit être son lot quotidien, surtout dans La Ville, mais non. Car n’aimant pas les conflits, elle a un certain talent pour les éviter. De plus, Olympe est une négociatrice hors pair, un calmant naturel. Aux abord du moins de la maison. Plus elle s’en éloigne, plus elle prend des risques, comme maintenant. Pourtant, malgré la douleur dans son bras, elle ne panique pas, rapproche son corps de l’inconnu  afin de s’éloigner un peu plus de Henry.

Pas assez rapidement cependant, car elle sent le poing passer près d’elle, frappant le visage sûr de Serenos. Un peu de sang. Les prunelles de Olympe, jusqu’alors perdue dans barbe, remonte à la pommette. Il saigne. Et elle se sent fautive. Mais ne laisse rien paraître, dans la simple attente que quelqu’un mette un terme à tout ça. Et comme en réponse, le bruit qui suit le coup ne laisse rien présager de bien pour Henry. Peu sensible, elle qui partait à la chasse avec ses frères, Olympe retient un sursaut et étouffé même un gémissement contre le torse de son partenaire. Ce bruit…le même que le cou d’un poulet qui craque.

« Rentre chez toi, » La voix est grave et fait vibrer Olympe. « Si je te vois encore ce soir, je briserai le reste. »

Peu adepte de la violence, rappelons le, Olympe ne peut empêcher quelque chose en elle, d’être attirée par les hommes de la stature de son sauveur. Il possède la largeur d’épaule et le dessin de la mâchoire des hommes qui travaillaient pour son père. Alors que ce n’est certainement pas le moment, tandis qu’elle entend Henry qui s’enfuit sans demander son reste, Olympe se prend à vouloir voir si la musculature est épaisse. Aussi épaisse que le contact de son torse n’a été rude contre son visage, malgré les vêtements.

Olympe a oublié la musique. Les gens autours. Pendant l’altercation qui n’a pourtant pas duré longtemps, pour elle, la musique n’existait plus. Seulement cet homme, grand et Henry. Entre eux deux, elle. Et la seule odeur, la sienne et celle de son partenaire de danse. Henry n’existe plus désormais. Elle aura des nouvelles, très certainement, mais rien que Mère ne puisse gérer au besoin. Henry parti, Olympe se décolle un peu, sans rompre totalement le contact. Elle va pour dire quelque chose, n'importe quoi, a commencer par des excuses, mais il lui prend les doigts. Elle fixe son visage viril tandis qu’elle sent sa main chaude, faire glisser le vêtement. Les yeux passent des gestes au visage, puis à nouveau à son bras. La marque que Henry y a laissé disparaît totalement. Et la douleur qui se réveillait lentement et l’aurait fait souffrir quelque temps (comme lorsque l’on se fait un bleu), n’existe plus.

« Veuillez me pardonner cet écart de violence, mademoiselle. Je ne voyais cependant pas les mots raisonner un homme qui n’a pas le sens du danger. Permettez-moi de me présenter, et de vous dédommager. »

Olympe veut répondre, mais elle le voit rapidement sortir une pièce d’or qui glisse dans sa main. Elle en sent le poids, professionnelle, elle n’a pas à regarder pour savoir que ce n'est pas de la pacotille. Mais la pièce paraît bien plus lourde que d’habitude. Parce que Olympe ne veut pas de cet or. Elle referme pourtant le poing dessus, déçue peut-être. D’être perçue comme une femme à dédommager ou à payer. Elle veut simplement être une femme.

« Enchantée Serenos…je m’appelle Olympe. Mais je ne veux pas de votre or… »

Olympe n’a pas besoin de parler fort. Sa voix grave, monte sagement malgré la déception ressentie en se voyant offrir cette pièce. Evidemment, elle n’en veut pas à Serenos. Un autre jour, avec quelqu’un d’autre, elle aurait fait disparaître la pièce dans une petite bourse accrochée à sa ceinture, cachée sous un morceau de tissu à sa taille. Mais elle ne le fait pas. Elle se contente de remettre l’objet dans la main de Serenos.

« C’est moi qui devrait vous dédommager. Après tout…vous n’êtes pas responsable de l’ivresse des autres. » Olympe fait des pauses parfois, entre ses phrases, qu’elle termine de temps en temps dans un presque chuchotement. « Reprenez votre argent et j’accepte cette danse. Vous êtes un excellent danseur et c’est rare de trouver…un homme de votre stature être capable d’autre chose que…briser des os ? »

Olympe sourit cette fois. Pour lui faire comprendre qu’elle n’est pas là par obligation auprès de son sauveur. Et elle veut au fond d’elle, qu’il ne la prenne pas pour une femme intéressée par sa fortune. Au vu de la pièce, elle doute qu’il ne soit qu’un simple voyageur. Mais qu’importe. Il se doute sûrement qu’elle n’est pas qu’une simple femme…
Olympe se permet d’effleurer la pommette de Serenos, où Henry l’a frappé. Le bout de ses doigts est froid, elle qui pourtant a chaud. Elle ose, descendre jusqu’à la barbe, dessine le contour de la mâchoire et arrête sa paume contre le torse qu’elle devine puissant.

« Avez-vous eu mal ? »

Olympe se cambre contre Serenos afin de lui permettre de reprendre la pose qu’ils ont abandonnée lorsque Henry est entré malgré eux, dans la danse.

Serenos I Aeslingr

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Re : Fille de la Terre et Fils des Astres [Olympe]

Réponse 4 dimanche 04 décembre 2022, 14:26:37

Il nota la deception qui passa dans le visage d’Olympe alors qu’elle reçut sa pièce, l’espace  de quelques minutes. Serenos n’étant pas accoutumé à ce qu’on lui rembourse un prix de sang, qui était simplement comment les Meisaens s’assuraient qu’une personne blessée recevrait les soins nécessaires à leur rétablissement.

Il nota immédiatement le ton doux et bas de sa voix, et pourtant, il parvenait à comprendre ce qu’elle lui disait. Peut-être était-ce parce qu’elle formulait les mots avec une clarté notable, ou alors parce qu’il était facile de lire ses lèvres.

« C’est moi qui devrais vous dédommager. Après tout…vous n’êtes pas responsable de l’ivresse des autres. »

« Non, » dit Serenos, sur le même ton. « Mais je regrette de ne pas être intervenu plus vite. »

« Reprenez votre argent et j’accepte cette danse. Vous êtes un excellent danseur et c’est rare de trouver…un homme de votre stature être capable d’autre chose que…briser des os ? »

Il regarda la pièce qu’elle lui rendit en se présentant et, avec désinvolture, la posa sur la tête d’un gamin passant par là. Celui-ci ne partageant pas les scrupules d’Olympe regarda le grand monsieur avec une bouche béante, révélant des dents manquantes. Il prit la pièce dans ses mains, la regardant avant de regarder Serenos de nouveau. Comme toute réponse, l’homme qui devait lui sembler être un géant haussa des épaules, puis ramena le regard vers Olympe.

Il passa lentement une main autour de la taille de la jeune femme. Qu’elle soit prostituée ou non, pour un homme de Meisa, cela n’avait aucune importance. Il ne niait pas le rôle qu’elle avait, ni les risques qu’elle prenait à prendre un ou une autre dans sa couche pour de l’argent, il déplorait seulement que ce soit dans des conditions aussi pauvres ; en Meisa, un homme ivre n’oserait même pas se balader dans le Quartier des Roses, il regagnerait la chambre de son auberge avant que quelqu’un n’intervienne. Après, il n’avait également aucune raison de croire qu’Olympe était une fille de la terre ; pour autant qu’il sache, ce Henry pouvait très bien l’avoir confondue avec une autre, ou alors être dans un état où sa misogynie ne se voyait plus voilée derrière un simulacre de raison.

Il ne recula pas à son toucher, son regard continuant de chercher celui d’Olympe alors qu’elle détaillait sa joue, puis sa mâchoire, et enfin son torse.

« Avez-vous eu mal ? »

« Non, » la rassura-t-il avec un sourire. « Les blessures font nettement moins mal quand elles sont anticipées. S’il ne m’avait pas frappé, je n’aurais pas eu le prétexte nécessaire pour répondre avec plus de force. Je suis d’ailleurs surpris d’être le premier à m’être interposé ; connaissant les règles de cette ville, je ne suis pas sûr qu’il rentera chez lui sain et sauf. »

Nul n’entrait dans la ville en ignorant qu’à tout moment, les yeux de la communauté au complet étaient rivés sur vous. Aucune action hostile dans la ville ne restait impuni pour longtemps, d’où la raison pour laquelle Serenos avait laissé Henry le frapper ; hormis sa propre bande, personne n’y verrait maintenant un acte d’agression s’il décidait de le passer à tabac, on y verrait simplement une réponse à un affront.

Il fut arraché à ses idées de violence quand le corps d’Olympe se rapprocha du sien, de nouveau, cette fois réduisant la distance qui les avait séparé pendant la danse précédente. À cette proximité, les odeurs de la demoiselle, de ses cheveux, virent chatouiller les narines du souverain, qui y décela les tons du bois de santal, une odeur muscée et fort présente, utilisée à deux fins ; soit elle s’en servait pour masquer ses propres odeurs, ou alors c’était à force d’être dans un endroit qui voyait beaucoup d’hommes et de s’en être rapprochée. Considérant le fait qu’ils étaient en train de danser avec multiples autres partenaires, la seconde option semblait la plus probable à ce moment-ci, considérant le peu d’information qu’il avait au sujet d’Olympe.

Le bras du Roi se referma alors sur elle, mais plutôt que de supporter son tronc, il posa la main au creux de ses reins, l’attirant contre lui, alors qu’il prenait l’autre entre ses doigts dans une position de valse populaire altérée. D’un geste, il lui donna le signal que la danse pouvait reprendre, mais lentement, le Roi l’attira un peu plus loin des musiciens, histoire de pouvoir avoir une conversation avec elle sans perdre de mots.

« Votre sang-froid est impressionnant, Olympe. Je connais nombre de gens qui se serait offusqué des outrances vociférées par cet ivrogne, ou qui aurait hurlé immédiatement. Pourtant, vous sembliez confiante que je vous porterais assistance. »

Il la fit lentement tourner sur elle-même d’un geste de la main, et elle se retrouva, après quelques tours, le dos calé contre le torse du « voyageur », qui posa sa large main sur son ventre, l’autre glissant les doigts entre ceux d’Olympe et lui serrant légèrement la main dans la sienne.

« Peut-être êtes-vous une excellente juge de caractère… Ou peut-être suis-je simplement prévisible. »

Il la fit de nouveau tourner sur elle-même, reprenant la position originelle, la regardant dans les yeux.

« Mais votre bravoure, je suis plus que surpris; je suis intrigué. »

Il ne connaissait rien d’elle, et elle ne connaissait rien de lui, et pourtant, elle était prête à lui confier sa sûreté. Évidemment, il ne cherchait pas à remettre en doute sa raison. Peut-être connaissait-elle suffisamment les hommes pour savoir lequel la protègerait et lequel l’aurait abandonné à son sort. Peut-être qu’elle avait perçu sa fascination de tantôt, ou peut-être qu’elle avait simplement oublié cette possibilité dans sa propre fascination.

Les questions étaient nombreuses, mais il ne voulait pas non plus la mitrailler de questions.
« Modifié: dimanche 04 décembre 2022, 14:31:48 par Serenos Sombrechant »

Olympe Polyxena

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Re : Fille de la Terre et Fils des Astres [Olympe]

Réponse 5 vendredi 02 juin 2023, 00:23:51

La pièce disparaît rapidement. On la laisse glisser dans l’oubli, dans La Ville, comme Henry plus tôt. Pauvre Henry. Olympe ne peut s’empêcher de le plaindre tout au fond d’elle. Mère sera fâchée d’apprendre ce qu’il vient de se passer et bien évidemment, qu’elle va l’apprendre. Olympe aura droit à ses sermons sur le fait se s’éloigner de chez elle. Partir de son giron c’est prendre des risques inconsidérés. Mais Olympe ne veut pas faire la fête avec une escorte. C’est pourquoi elle est venue seule ce soir. Elle ne pensait pas que son client allait se comporter si mal, mais qu’importe. Elle est en sécurité contre Serenos, qui fait barrière de son corps.

«  Non, mais je regrette de ne pas être intervenu plus vite. »
« vous êtes intervenu. »

Olympe à souvent ce ton sans appel. Qui ne demande ni réponse, ni réaction. A quoi bon s’inquiéter de ce qui aurait dut ou pu être fait différemment ? Dans un monde idéal, les gens ne se comportent pas comme ils le font et l’ivresse est uniquement clef de l’amusement. Seulement, le monde dans lequel vivent Olympe et Serenos est ainsi fait et les catastrophes sont monnaies courantes. Mais il est intervenu. Et c’est tout ce qui importe au final.

Mais bien vite, on reprend la danse. Les représailles contre Henry n’auront pas lieu. C’est la magie de La Ville. Il aurait fallut qu’il la tue, sa petite catin, pour risquer sa propre vie ici. Mais les agressions sont quelque chose d’attendus et ce qui vient de se produire est bien moindre comparé à ce qui peut se produire ici, loin de tout et de tout le monde. Un monde à part. On fini par le comprendre à force de vivre ou même de venir dans le coin.

La valse reprend. La main de Serenos est chaude au creux du dos  et elle se laisse attirer sans aucune retenue. Les yeux mi-clos, elle garde le visage levé vers son sauveur. Elle profite de ce point de vue pour le détailler. Profite d’être celle que l’on conduit pour ne pas avoir à s’inquiéter des autres. Ne pas s’inquiéter des autres. Une sensation agréable pour une fille aux multiples responsabilités comme Olympe.

« Votre sang-froid est impressionnant, Olympe. Je connais nombre de gens qui se serait offusqué des outrances vociférées par cet ivrogne, ou qui aurait hurlé immédiatement. Pourtant, vous sembliez confiante que je vous porterais assistance. »

Confiante. Doit elle lui dire qu’elle a été imprudente ? Que sur le moment, c’est la chaleur au creux de ses reins et non son instinct qui lui a dicté sa conduite ? Non. Il l’a prendrait sûrement pour une femme impulsive et irréfléchi. Ce qu’elle n'est pas normalement. Même Mère serait choquée de son comportement. Mais elle ne peut lui mentir et lui dire qu’elle l’avait senti au fond d’elle. Cela arrive souvent. Que son instinct se révèle bon et qu’elle l’écoute prudemment. Mais pas ce soir. Ce soir elle avait vu un homme et l’opportunité de rester en sa compagnie. Plus tard elle dira que l’univers a mis Serenos sur sa route, tout simplement.

«  Il ne faut pas. Je vis ici depuis quelques années maintenant, aussi je connais bien le coin et les gens. Si je me laisse gagner par la peur au moindre souci, alors ici, je ne fais pas de vieux os… »

Olympe soupire ses mots. Ce simple constat. La Ville et sa faune. La Ville et ses dangers. La Ville et les mythes qui l’entourent. Tout ça et bien plus. Bercée dans les arts de la danse depuis son arrivée dans la maison, Olympe tourne avec souplesse et grâce, évitant habilement les danseurs et les danseuses alentours. Elle s’imprègne des mots de Serenos, sans répondre pourtant. Elle fait ce qu’elle sait faire de mieux, écouter. Calée contre son torse, elle sent les muscles dans son dos, devine le ventre ferme, le déshabille en imagination. Puis elle sourit lorsqu’il lui parle de son jugement.

«  Prévisible ? Je crois que rien ne l’est jamais complètement. Ni personne… »

Un chuchotement, avant de s’éloigner d’une pirouette pour se retrouver dos contre lui. Les bosses de ce torse épais, ce ventre ferme. La chaleur des lieux, tous ces corps qui s’approchaient et s’éloignaient. Les regards envieux de créatures qui auraient probablement aimé se retrouver contre Serenos à la place de Olympe. Bien plus enivrant que les concoctions vendues dans La Ville pour attiser les désirs. Contrairement à d’autres, Olympe n’a pas peur de laisser percevoir les signes de son désir. Elle ne cherche pas à camoufler les sourires et ne détourne pas les yeux en rougissant coquettement lorsque Serenos la regarde.

«  Intrigué ? Je vais faire de sorte de ne pas me dévoiler trop rapidement alors… »

Lorsque Olympe se retrouve à nouveau face à Serenos, elle rapproche ses lèvres de sa mâchoire, frôle le rugueux de sa barbe. La pulpe de sa bouche effleure le lobe de Serenos. Olympe doit se hisser sur la pointe des pieds pour pouvoir murmurer à son oreille sans rompre le contact de leurs deux corps.

«  Plus sérieusement. M’auriez vous laisser seule, plantée là, avec cet ivrogne pour compagnie ? »

Olympe s’éloigne de quelques pas, tourne sur elle et se colle à nouveau. Rapidement mais avec légèreté, comme par crainte de le voir disparaître, happé par la foule dont ils sont parvenus à s’éloigner quelque peu.

«  Après tout, tout cela aurait put être un piège pour vous détrousser…non ? Vous aussi…vous me faites confiance… à voir la proximité de nos deux corps… »

La putain se tourne d’elle-même cette fois pour venir plaquer son dos contre Serenos à nouveau.

Lorsqu’elle ne se trouve plus en face de lui, Olympe ferme les yeux et se laisse faire. Complètement. Elle aime lorsque son partenaire pose sa main contre son ventre, elle aime sentir les doigts effleurer la peau lorsque les mouvements de ses pas tire sur le tissu de sa robe et dévoile un peu de nudité moite. Olympe ne peut deviner les questionnements de Serenos à son sujet, mais sait il lui, qu’elle en possède également ? Des tas de questionnement ? Pourtant elle savoure l’instant, espérant avoir l’occasion d’obtenir certaines réponses.

Son corps ondule contre Serenos et elle se retrouve à nouveau face à lui tandis que la musique prend un rythme plus chaud. Une sorte de tango s’engage entre Les danseurs, les corps se pressent les uns contre les autres. Des groupes se forment, d’autres se déforment et se disperses. Cette musique ne plaît pas à tout le monde.

«  Je pourrais être un assassin… »

Elle dit cela dans un gémissement, sa cuisse remontant contre celle de Serenos avant de redescendre. A nouveau sur ses deux pieds, Olympe se replace dos à lui, guidant la main viril sur son ventre. Elle décale d’ailleurs le tissu de son vêtement afin de sentir les doigts contre sa peau directement. Le tissu rend le contact intéressant, mais Olympe veut juger des réactions de son danseur.

Serenos I Aeslingr

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Re : Fille de la Terre et Fils des Astres [Olympe]

Réponse 6 vendredi 02 juin 2023, 06:52:09

« Plus sérieusement. M’auriez-vous laissée seule, plantée là, avec cet ivrogne pour compagnie ? »

Il fit mine de réfléchir, quelques instants. Il se demandait vraiment s’il y avait un scénario susceptible de l’empêcher de venir en aide à quelqu’un qui pouvait en avoir besoin, surtout dans des paramètres similaires.

« Non, » admit-il finalement, entourant la jeune femme d’un bras alors qu’elle revenait vers lui. « Ce genre de personnage m’insupporte. Je lui aurais mis des bâtons dans les roues par principe. »

Un principe simple ; la dignité. Serenos abhorrait les comportements qui portaient atteinte à la dignité d’autrui, peu importe leur origine ou leur caste. Mendiant, putain, marchant, noble ou Roi, tous avaient une dignité qui méritait d’être défendue. Sans être un parangon de vertu, Serenos conservait les quelques principes que la guerre avait épargné chez lui, et il les défendait jalousement.

Il la fit virevolter, juste à temps pour éviter un impact douloureux avec un autre duo de danseurs. L’un d’entre eux sembla sur le point de témoigner un mécontentement avant de croiser le regard du Roi, et ce contact visuel, chargé de menace, suffit à le décourager d’agir en ce sens. Il maugréa quelque chose dans le sens d’excuses, puis retourna vers sa partenaire, qui sembla, elle, prête à en découdre, mais son compagnon l’incita à le suivre sans causer de problème. Visiblement, l’alcool rendait les gens braves, mais pas tous stupides.

« Après tout, tout cela aurait pu être un piège pour vous détrousser…non ? Vous aussi…vous me faites confiance… à voir la proximité de nos deux corps… »

Il referma lentement ses bras sur elle, la couvrant de ses muscles, dansant avec elle, maintenant que la musique ralentissait un peu, ses doigts suivant délicatement les courbes de l’étrangère.

« Peut-être, » répondit-il, encore une fois après une courte réflexion, un sourire flottant sur ses lèvres. « Mais comme vous avez refusé ma monnaie, vous auriez un procédé un peu contreproductif, dans ce scénario. »

La chanson ralentit, changeant pour une forme de musique à laquelle il n’était pas familier, mais il n’était pas le pupille préféré de ses précepteurs passés pour rien ; Irn Nessala n’aurait jamais laissé son élève incapable d’improviser sous un nouveau rythme.

Les pas du Roi sont au départ peu assurés, le laissant trainer au rythme pendant quelques échanges, avant qu’il ne comprenne le sens de la mélodie. À partir de ce moment, il se contenta de coller à l’ambiance et aux mouvements de la jeune femme, avant que les cuivres n’embarquent, suivi bientôt du son d’un luth, puis de claquettes.

« Je pourrais être un assassin… »

Voyant les autres danseurs se rapprocher et danser corps à corps, et les mouvements de sa belle étrangère, qui semblait également chercher sa proximité, le Roi adapta encore une fois son mouvement et cette fois entoura la taille de la jeune femme en la gardant contre lui. Après quelques mouvements de danse, il sentit la peau de la jeune femme sous sa main, et il caressa sa peau, sans se cacher de son intention, l’attirant contre lui dans un pivot contrôlé.

« Vous pourriez l’être, » convint-il d’un hochement de la tête. « Devrais-je vous fouiller, belle étrangère ? »

Il la faire fit vers lui d’un geste du bras, saisissant ses mains dans les siennes et la tirant vers lui, puis la repoussant, sans lâcher les mains, lui faisant renverser la tête vers l’arrière, offrant une magnifique vue sur sa gorge et son décolleté à l’audience, puis la ramena, et répéta l’opération dans une autre direction, la ramenant encore une fois, puis lâchant une main pour la faire virevolter, sa robe flottant sous l’élan et attirant les regards émerveillés de l’audience en révélant ainsi ses belles jambes. Serenos suivit le mouvement derrière elle, puis lui agrippa les hanches, pivote une fois avec elle, puis la soulève pour la finale d’un geste si élégant qu’il semblait presque pratiqué.

Bientôt, des applaudissements s’élevèrent, et le Roi participa de lui-même, avec un sourire, déposant la jeune femme avant d’applaudir à son tour. Il lui prit ensuite la main et, délicatement, posa un baiser sur la paume de celle-ci, puis il s’approcha d’elle, davantage, pour se retrouver de nouveau contre son corps, mais seulement parce qu’il était plus facile pour eux de parler s’ils n’étaient pas obligés d’enterrer le reste de la population pour s’entendre. Il se pencha doucement sur elle, histoire qu’elle puisse l’entendre sans effort.

« Avez-vous bonne connaissance des lieux, Olympe ? Je crains ne pas pouvoir trouver un guide pour en voir les plus charmants côtés. »

Et s’il pouvait en plus ne pas avoir de raisons de retrouver ses gardes du corps, il en serait tout aussi content. De toute façon, s’ils ne savaient pas profiter d’une journée de fête pour s’amuser sans lui, surtout dans une ville fortifiée, c’est qu’ils ne savaient plus comment profiter de la vie. Et s’ils devaient le retrouver, ou qu’il était en danger, ils savaient comment se regrouper.

Olympe Polyxena

Humain(e)

Re : Fille de la Terre et Fils des Astres [Olympe]

Réponse 7 dimanche 11 juin 2023, 23:25:50

« Mais comme vous avez refusé ma monnaie, vous auriez un procédé un peu contreproductif, dans ce scénario. »

Courageux, de bons principes, gentleman. Si Olympe était au courant, elle comprendrait pourquoi Mère apprécie Serenos. Mais loin de soupçonner un lien entre eux deux, elle ne se doute de rien. Tout ce qu’elle sait, c’est que c’est appréciable d’avoir à ses côtés un homme qui soit fort de corps, fin d’esprit.

La danse continue, les corps restent serrés, leurs pas les éloignent peu à peu des danseurs et de leur cavalière. La putain s’accroche à son sauveur, habile dans la danse, habile de ses mots. Cela lui change de la faune local, fait de criminels en tout genre et de déserteurs. Tous et toutes ne sont pas instruits, contrairement aux prostituées et aux gens de passage. Quelques érudits sèment leurs connaissances au sein de La Ville, mais on ne va pas mentir et faire croire à qui voudra l’entendre que La Ville est un endroit qui pousse à l’instruction. En somme, vous ne venez pas ici pour les bibliothèques ou les musées…

« Devrais-je vous fouiller, belle étrangère ? »
«  Cela vous plairait il ? »

Olympe est pareille à une poupée, se laisse guider par son cavalier. Elle semble avoir confiance et Serenos peut le sentir à la manière que la jeune femme a de le laisser mener. Lorsqu’il la repousse sans la lâcher, la putain tourne et virevolte, sensuelle, avant de revenir lorsqu’il la tire à nouveau. Lorsqu’il l’attire. Il lui arrive même de s’abandonner à lui au point de fermer les yeux, laissant la chaleur de leur corps la transporter.

La moiteur de leur peau qui entre en contact pour se séparer. Les souffles sont plus rapides, Olympe à quelque mèche qui lui colle au front. Grisée par sa danse, elle ne prête plus attention à ce qui les entoure et rit lorsque Serenos la soulève. Leurs corps semblaient fait pour se rencontrer ici. Sur un air de musique. Elle rit toujours alors que  les applaudissements se font entendre. Olympe n’est pas une femme qui aime particulièrement être le centre des attentions, mais ce soir, elle est d’humeur festive et cela lui fait du bien. Après l’altercation avec Henry, elle a bien besoin de ça. Faire la fête, car après tout, c’est pour ça que La Ville semble faite.

La respiration courte, Olympe se laisse à nouveau attirer par Serenos et laisse un peu plus qu’avant, ses formes se pressées contre lui. La chaleur humide de son baiser au creux de la paume. Elle réfléchit un instant à sa question. Doit elle accepter de le guider dans La Ville ? Cela va fâcher Mère, c’est certain, mais tant pis. Olympe accepte ce risque, si elle peut rester quelques heures de plus avec Serenos.

«  Je connais La Ville et elle me connaît. »

C’est là, toute réponse qu’elle donne. Olympe laisse sa main glisser le long du bras de son cavalier et saisit la sienne dans un geste doux. Elle se détourne de lui et s’éloigne, l’attire à sa suite pour sortir de la petite foule qui s’amuse. Parfois ils sont ralentis, mais Olympe semble savoir comment traverser cet amas de chaire en sueur. Ils débouchent dans une ruelle plus calme, où ils n’ont plus besoin de crier ou se coller pour s’entendre parler. Au-dessus d’eux, des lampions sur toute la rue empêche de voir le ciel. Il y a peu d’endroit d’où il est visible. Parfois ça manque à Olympe d’ailleurs. Elle lève la tête, se souvient qu’il n’y aura jamais d’étoiles ici et dévie son attention sur Serenos.

«  Qu’aimeriez-vous faire, peut-être voir, ici ? On peut absolument tout trouver dans La Ville Serenos…n’est-ce pas merveilleux ? »

Serenos I Aeslingr

Humain(e)

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    Le Roi des Trois Royaumes et le personnage le plus influent d'Ayshanra. Derrière ses allures détendues et son sourire charmeur, Serenos est un homme dangereux et incontrôlable, et une constante menace pour les royaumes continentaux. Son mépris pour le protocole lui ont attiré le titre de "Roi Fou".

Re : Fille de la Terre et Fils des Astres [Olympe]

Réponse 8 lundi 12 juin 2023, 02:58:20

"Je connais La Ville et elle me connaît."

Magnifique, avec une aura envoûtante, Serenos ne put s'empêcher de hocher la tête en signe d'approbation face à la réponse intrigante d'Olympe. Son sourire, empreint de curiosité, resta fidèlement accroché à ses lèvres. Si Olympe cherchait à renforcer son image de potentielle menace, ses réponses évasives auraient pu éveiller une certaine méfiance chez le roi. Cependant, il était habitué à ce que les rumeurs et les idées farfelues circulent à son sujet. Observant attentivement Olympe, il ne perçut aucune animosité en elle, bien au contraire. C'est pourquoi le roi estima qu'il était tout aussi sage de rester à ses côtés que de prendre ses distances.

Il pouvait sembler téméraire pour le roi de se laisser ainsi entraîner par une inconnue dans les rues d'une ville qu'il fréquentait rarement. Cependant, il y avait une raison bien précise pour laquelle le roi évitait de se montrer en dehors de son palais. Il souhaitait maintenir le voile du mystère sur ses véritables capacités et préserver ainsi son avantage stratégique. Même les princes et princesses des Trois Royaumes, qui avaient le privilège de le côtoyer dans un cadre plus informel, ne connaissaient pas véritablement l'homme qui se cachait derrière le titre de père royal. Cette réserve lui permettait de garder une certaine distance et une influence discrète sur les intrigues qui se déroulaient au sein de son royaume.

"Qu’aimeriez-vous faire, peut-être voir, ici ? On peut absolument tout trouver dans La Ville Serenos…n’est-ce pas merveilleux ?"

Le regard du souverain esquissa un sourire amusé.

"De là où je viens, tout est plus ou moins à ma portée", admit-il en resserrant légèrement les doigts sur sa main. "De fait, tout semble facile d'accès, au point que j'oublie de vivre dans le moment. Plus tard, me dis-je, je pourrai m'y permettre plus tard, et à force de reporter, nombreuses sont les choses que je n'ai pas faite."

Plus ils s'éloignaient de la foule, plus son ouïe put se faire une meilleure idée de son environnement immédiat. Il commença enfin à entendre les sons de ses propres pas, ainsi que ceux, plus discrets, de sa compagne du soir.

"Par exemple, je n'ai jamais marché seul à seule avec quelqu'un dans les rues d'une ville étrangère."

En y réfléchissant davantage, le roi se remémorait une situation singulière où il s'était retrouvé traqué par des poursuivants dans une ville étrangère, accompagné d'une femme dont il ne connaissait que peu de choses. Cette aventure avait été marquée par l'urgence, l'adrénaline et le besoin de trouver des solutions créatives pour échapper à leurs assaillants. Cependant, il prenait conscience que comparer cette expérience à sa rencontre avec Olympe était comme confronter des mondes parallèles.

Le mode de vie du Meisaen moyen accordait une plus grande importance au bonheur individuel et aux plaisirs personnels, offrant ainsi une plus grande liberté de choix et d'exploration. En revanche, le rôle du roi était saturé de responsabilités qui monopolisaient son temps et son énergie. Il était constamment accaparé par les affaires de l'État, les décisions politiques et les préoccupations du peuple. Dans cette course effrénée, il ne trouvait que rarement des moments de répit pour s'adonner à de nouvelles expériences.

Être roi impliquait d'incarner l'essence même d'une nation, d'être reconnu instantanément et de devoir jongler avec les attentes et les exigences de son rôle. Malgré les avantages et les privilèges qui accompagnaient sa position, il était conscient des sacrifices inhérents. La renommée et la notoriété, bien qu'impressionnantes, rendaient difficile l'appréciation de chaque expérience avec la même innocence et spontanéité qu'un homme du peuple.

Ainsi, même s'il pouvait théoriquement avoir accès à tout ce qu'il désirait, l'encombrement de ses responsabilités et la pression constante qui pesait sur ses épaules limitaient son appréciation des plaisirs simples de la vie. Le roi aspirait secrètement à retrouver la légèreté et l'insouciance d'un homme ordinaire, mais savait que cette réalité lui échapperait toujours en tant que gardien de son royaume.

Évidemment, il n'en parla pas un mot à la jeune femme. De toute façon, il peinait à croire qu'elle ne lui adresserait pas un regard incrédule en se demandant si elle s'était acoquinée d'un fou bon pour l'asile s'il osait admettre son statut. Qu'est-ce qu'un Roi pouvait bien faire ici ? Pourquoi s'intéresserait-il à elle ? Et ce n'est pas comme s'il se baladait constamment avec les symboles de son statut.

Après un moment, le couple déboucha sur une place isolée, circulaire, illuminée par des torches, offrant un éclairage plus intime que celui du feu de joie. Une fontaine publique se trouvait au milieu.

Le souverain interrompit la conversation qu'il avait avec la jeune femme pour jeter un coup d'œil dans l'eau, croyant y trouver des pièces de cuivre ou autre, mais non, elle était parfaitement claire et le fond était immaculé.

"Étrange… je m'attendais à ce que les gens du coin y jettent de la monnaie. Pour la bonne fortune."

Après, c'était probablement peu hygiénique si le but était d'utiliser l'eau pour boire ou pour se laver.

Serenos s'arrêta sur le bord de la place puis regarda Olympe avec un sourire, avant de prendre place sur le rebord de la fontaine.

"La dernière fois que je suis passé dans cette ville, il y a quelques années… je me souviens qu'il y avait eu des sécheresses abominables, au point que les aqueducs s'étaient complètement asséchés à la source. On a fait déplacer des shamans d'Urthes pour appeler la pluie. Je crois qu'on y était allé un peu fort, parce qu'on a ensuite été forcé de creuser des tranchés sur la route du nord pour détourner l'eau qui commençait à s'accumuler dans la ville. Maintenant, la Ville est encore plus grande. Encore plus peuplée. Les temps changent rapidement."

Il sourit et ramena son regard sur Olympe.

"Vous avez toujours vécu dans cette ville, Olympe ?" demanda-t-il avant d’enchaîner avec : "Pas que cela me concerne. Ma curiosité est simplement forte."


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