Dormir davantage, c’est vrai que ce serait une bonne idée, mais Galadriel avait peur de faire des cauchemars, son sommeil pendant le trajet était agité. Dans ses songes, des images qu’elle ne préférait pas voir revenaient la hanter, des sons atroces lui donnaient des hauts le cœur à son réveil bourdonnant encore dans sa tête. Elle allait devoir combattre cette peur, plus tard, pour le moment si elle pouvait l’éviter c’était une bonne idée. Si seulement, elle arrivait à mettre la main sur des feuilles de bakuoni, une plante qui permet de faire disparaître les rêves et cauchemar quand on la mange.
L’elfe restait devant le lit, attendant une réponse de Serenos et qu’il accepte son présent pour lui permettre de se rafraîchir, c’était une bonne alternative à une source. En le regardant, Galadriel pouvait constater que sa pommade n’avait pas l’air de le ravir plus que ça, il n’y avait rien à craindre. C’était naturel, elle n’avait rien ajouter dedans et l’avait même appliqué sur sa propre peau, montrant qu’il n’y avait rien à craindre. Au lieu d’accepter, il lui proposa d’aller une autre alternative, aller se nettoyer quitte à reprendre la route pour quelques heures en plus.
« Il faudrait déjà trouver un endroit avec de l’eau. » Galadriel ne connaissait pas cette partie de la forêt, il était toujours possible de savoir où trouver de l’eau avec la végétation, les traces des animaux et tout l’environnement qui les entouraient, mais cela allait durer plusieurs heures. C’est sur que cette idée était intéressante et mieux qu’une simple pommade, elle suivit Serenos en dehors de leur cachette l’observant en silence pendant qu’il semblait se concentrer. Après une bonne idée, il indiqua sur de lui le chemin pour se diriger vers une source chaude. « Si seulement nous avions aussi ce pouvoir, notre vie dans la forêt serait plus simple. »
Même actuellement, pendant une fuite se concentrer pour trouver des informations sur le terrain est une avance sur l’adversaire, il est plus simple de créer des pièges, de les emmener dans des endroits dangereux. Galadriel sentait une petite pointe de jalousie face à cette magie qui semblait bien utile depuis qu’elle avait rencontré ce guerrier, se demandant si c’était possible d’apprendre des sortilèges. Si c’était le cas n’importe qui pourrait devenir mage, il faut surement avoir un don dès la naissance, en réflexion rapide, l’elfe entend le soldat lui parler de son odeur.
« Non, non, ce présent, ce n’était pas pour votre odeur ! Je n’oserai pas. » Galadriel comprenait mieux pourquoi il ne l’avait pas pris. Jamais l’elfe n'aurait osé critiquer un soldat sur son odeur, surtout après avoir passé autant de temps dans la forêt sans se laver juste pour la retrouver. « Et je dois avoir la même. » Sur le coup elle se sentait gênée qu’il ait mal compris où elle voulait en venir en lui offrant la pommade.
Elle pouvait encore débattre longtemps sur le sujet, se morfondre en excuse, sauf que ce n’était pas son tempérament, cela n'allait jamais mener à rien et ça allait leur faire perdre du temps pour se rendre aux sources chaudes. Elle n’allait pas refuser cette offre, si ça pouvait lui éviter de trouver des nouvelles excuses pour ne pas partager le même lit que Serenos c’était bénéfique.
« Je vais venir, ça va me faire du bien. » Galadriel pensait surtout à ses pieds qui allaient apprécier ce bain nocturne. « Et je vais marcher, je m’en sens capable. » Ce repas lui avait donné des forces pour au moins marcher quelques minutes, à côté de Serenos à un pas reposant qui ne la forçait pas à devoir courir. Sur le chemin il engagea la conversation, Galadriel se retrouva forte surprise d’entendre qu’il était Roi, elle se tourna dans sa direction pour être sur d’avoir bien compris.
« Je suis désolée… » Galadriel fit non de la tête, son père ne lui avait jamais parlé de ce Roi. « Mon père voulait me tenir éloigné des décisions qu’il prenait pour la protection de notre territoire, il estimait que j’étais encore trop jeune. » L’elfe leva les yeux au ciel en souriant. « Ironique sachant mon âge. » Plusieurs milliers d’années et être trop jeune, il devait avoir d’autres raisons, protéger sa fille. « Et pour combler le tableau, j’avais la mauvaise manie d'écouter aux portes pendant qu’il était en réunion, avec le temps il avait compris. Il avait mis au point un langage codé avec ses hommes pour contrer mes oreilles curieuses, c’est peut-être pour ça que je n’ai jamais entendu parler de vous. » Il arrivait aussi qu’il change les heures des réunions pour que je sois à la chasse au même moment.
« Vous savez s’il mon père vous à parler de moi, de ma mère, qu’il vous a dit nos prénoms c’est qu’il avait une grande confiance en vous. Nous portons les prénoms des anciens de la forêt, des prénoms sacrés que nous ne divulguons pas à la première personne. C’est un honneur je peux vous l’assurer. »
À force de bavarder, les deux voyageurs étaient arrivés à leur but, les sources chaudes, la vapeur venait se poser sur le visage de Galadriel, elle pouvait déjà sentir un apaisement au niveau de son minois. Elle laissa le Roi tester la température. « Elle est bonne ? » À la vue de son visage, c’était un oui, Galadriel se mit à sourire, contente de ne pas avoir fait le chemin pour rien. Et elle savait que Serenos avait prévu quelque chose pour qu’elle se cache du regard de l’autre, très prévenant depuis le début, il devait bien penser que la princesse avait une certaine pudeur.
À sa demande, Galadriel se tourna pour le laisser faire, à un certain moment elle se mit à entendre des murmures, elle ne tourna pas son regard dans sa direction. L’elfe n’aimerait pas qu’on se retourne si elle le demandait, alors elle ne le faisait pas : Ne faites pas à autrui ce que vous ne voudriez pas qu'on vous fasse.
C’est seulement quand Serenos lui demanda sa chemise que Galadriel se retourna, voyant le mur d’eau séparant les sources en deux. « Vous êtes très fort avec votre magie, c’est impressionnant pour quelqu’un qui n’en n’avait jamais vue. » L’elfe s'était penché pour ramasser la chemise et la lancer à Serenos, apercevant quelques secondes son buste entre les vapeurs de la source, partant rapidement de son côté pour se libérer de sa cape et de ses vêtements.
Dans la nuit, elle prit soin de déposer la cape sur un arbre pour qu'elle ne traine pas sur le sol comparé aux ruines de sa tunique qui tomba à ses pieds. Elle ne ressemblait plus à rien, le feu avait dévoré le tissu à des endroits, elle n’était plus blanche, les pierres s'étaient décrochées. Ce n’était qu’un torchon bon pour faire le ménage dans un chaudron, la laver risquait simplement de lâcher, c’est pour ça qu’elle ne la prit même pas quand elle rentra dans l’eau. « La température est parfaite ! » Galadriel prit une longue inspiration, profitant des vapeurs glissant sur sa peau nue, de l’eau chaude qui montait au fur et à mesure qu’elle se mettait assise dans ce bassin naturel.
Pendant une bonne quinzaine de minutes Galadriel ne disait plus rien, se reposant dans l’eau ne bougeant presque pas même pas pour se laver, juste elle se laissait porter par les quelques remous de l’eau. Son corps était si léger, elle sentait le poids de sa fuite s’envoler, comparé à son cœur qui était si lourd.
« Serenos ? Je voulais savoir… Comment saviez vous que j’avais besoin d’aide, que des mercenaires me pourchassaient ? Vous avez vu le feu de forêt au loin ? » Cette question, Galadriel savait déjà que la réponse était non. Si son père et le Roi étaient en conversation, sa préoccupation se trouvait au village. « Si vous êtes passé au village et que c’est mon père qui vous a demandé de l’aide… C’est qu’il était encore en vie ? Vous savez si c’est toujours le cas. » Serenos avait peut-être vu quelque chose avant de partir, c’était le roi, les mercenaires l’avaient peut-être épargné. Où le guerrier avait envoyé une troupe pour l’aider…
La conversation devenait sérieuse, Galadriel voulait des nouvelles de son père, apprendre qu’il était mort allait lui donner un sacré coup au moral et alors que Serenos allait donner sa réponse, l’elfe vit une ombre passer dans un buisson sur le côté. « Attendez. » Un ordre donné dans un murmure, en se redressant dans l’eau. « Je crois avoir vu quelque chose dans la nuit. » Le roi lui avait pourtant dit que la plupart des bêtes sauvages ne l’approchaient pas.
Et une nouvelle fois une silhouette traversa dans la végétation, cassant des branches sur son passage donnant à Serenos et Galadriel qu’il y avait quelque chose ou quelqu’un dans les environs ! L'elfe sorti de l’eau sans attendre, pour ne pas rester vulnérable, accompagnée du roi, Galadriel n’arrivait pas à voir ce que c’était. Son cœur battait fort dans sa poitrine, elle avait peur de voir surgir une sentinelle qui allait donner l’alerte sur leurs positions et relancer la course-poursuite dans la nuit. Après des secondes qui semblaient durer une éternité l’Intrus décida de sortir de sa cachette.
« Elros ? » Une petite bête, qui ressemblait à un capybara pointa le bout de son nez. C’était un animal domestique que le peuple de Galadriel dressait comme certains le font avec les chevaux, c'est sûrement pour ça qu'il avait réussi à rentrer dans la zone de sécurité il n'avait rien de méchant. C’était pour tenir compagnie aux petits, ils étaient libres de retourner dans la nature pour ne pas devenir totalement indépendants mais certains comme Elros appréciait la compagnie des humains pour les caresses et la nourriture à volonté. « Tu m’as fais peur mon petit Elros, viens-là ! » L'animal, content de retrouver l’elfe, arriva en courant, il avait des poils brûlés sur le dos, il avait réussi à prendre la fuite pendant l’attaque du village. Et avait dû suivre lui aussi l’odeur de Galadriel pour la retrouver.
La princesse était contente de voir un visage familier même si ce n’était qu’un animal, si bien qu’elle en venait à oublier sa nudité affichant à côté de Serenos son corps encore humide. Sa peau blanche, lisse qui ne montrait aucune imperfection, ses cheveux qui descendaient en cascade jusqu’à ses fesses rebondies. « C’est un ami ! » Souriante, Galadriel se tourna vers Serenos, son visage s’illuminait même dans la nuit et cette fois de face il avait une vue sur la rondeur de sa poitrine, de ses tétons qui se dressaient vers le haut. S’il descendait son regard il pouvait admirer son ventre plat, ses petites hanches et son intimité sans poils comme l’intégralité de son corps. Les elfes ne sont pas connus pour avoir une pilosité importante à la différence des nains.