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[Suspendu] Feu de forêt et princesse en fuite [Galadriel]

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Serenos I Aeslingr

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    Le Roi des Trois Royaumes et le personnage le plus influent d'Ayshanra. Derrière ses allures détendues et son sourire charmeur, Serenos est un homme dangereux et incontrôlable, et une constante menace pour les royaumes continentaux. Son mépris pour le protocole lui ont attiré le titre de "Roi Fou".
Forêt Argentée – 11 Belphe 1445 CN

La forêt était complètement incendiée, causant une épaisse fumée qui rendait presque impossible de distinguer les environs. Les flammes étaient si fortes et propagées qu’à moins d’un miracle, qu’à moins d’une puissante averse, elles risquaient d’engloutir une bonne part de la forêt, si ce n’est son intégralité.

« Votre Majesté, l’interpella un de ses gardes, des mercenaires ont attaqués la Forêt Argentée. Ils seraient à l’origine de ces flammes !

-Des mercenaires ? se surprit le souverain de Meisa. De quelle troupe ?

-Je ne reconnais pas leur emblème, Sire !

-Pressons le pas. Essayons de trouver des survivants !

-Oui, sire ! »

La malchance semblait lui coller à la peau ; lors de sa dernière correspondance avec le souverain des elfes de la Forêt Argentée, il ne lui avait fait part d’aucun souci d’envergure. Il avait même offert une invitation pour une délégation Meisaenne sur leurs terres, une rencontre qui pouvait apporter de grands bénéfices à leurs contrées respectives. A la vue des flammes, cela ne pouvait que rappeler que de grands changements pouvaient se produire au cours d’une seule nuit.

Quoiqu’il en soit, il ne laissera pas impuni l’embrasement d’une forêt qui faisait part entière du commerce de Meisa ainsi que la perte d’un allié potentiel. Des années, des décennies de conversation pour amadouer ces seigneurs des bois, pour les convaincre d’ouvrir leurs portes au commerce et à la collaboration, et voilà toutes ces opportunités futures qui venaient de partir en cendres et en fumée.

Le Roi s’enfonça dans le cœur de la cité des forêts, qui n’était maintenant qu’un réseau de cabanes brûlées et de charpentes en pièce. Des corps, elfes et hommes, juchaient un peu partout, décriant la sanglante bataille et la soudaineté de celle-ci ; le nombre de corps elfiques était nettement supérieur à celui des humains. Dans un combat loyal, cela n’aurait pas été qu’improbable, simplement impossible ; les elfes des forêts n’avaient aucun intérêt à combattre au sol plutôt que dans leurs hauts arbres.

Les membres de la délégation Meisaennes se déployèrent dans toutes les directions, avec les trois mages ayant accompagné le groupe faisant office de lieutenant, car leur magie faciliterait les recherches, car capable de ressentir la présence d’êtres vivants.

Serenos prit le commandement d’un groupe de quatre hommes et se dirigea vers la sortie du village. Ses sens magiques réagirent immédiatement à une présence familière, une aura qu’il avait ressentie auparavant tant elle imprégnait les lettres diplomatiques ; le Seigneur des Elfes vivait toujours. À peine, mais il était indéniable que son âme n’avait pas encore quitté sa chair. Il accéléra le pas en direction du corps empalé par la hampe d’une lance de fer.

Le Roi de Meisa posa une main sur le dos de l’Elfe et déversa en lui sa propre énergie magique pour l’arracher aux griffes de la mort. Pour lui épargner une douloureuse agonie, la magie du Roi de Meisa bloqua toute sensation du Roi en deçà du cou. Le souverain elfique toussa bruyamment, à la limite de recracher ses poumons perforés, et cligna des yeux. Il tourna lentement la tête et son regard rencontra celui de l’humain qui l’avait ainsi réanimé.

« S-Serenos…

-C’est bien moi. Je ne pourrai pas vous maintenir en vie longtemps, seigneur.
Il était inutile de cajoler le vieil elfe à ce stade.

-Y a-t-il des survivants ?

-G…Galadriel… »

Sentant l’énergie du Roi des Elfes chuter drastiquement, Serenos dût redoubler d’effort et déchargea une nouvelle vague de puissance dans le corps du mourant, ce qui eut l’effet de le faire sursauter brutalement, comme si foudroyé. L’elfe gémit de douleur, cette fois, mais Serenos dût l’ignorer.

« Vers où ? le pressa Serenos en haussant le ton. Vite, seigneur, votre vie m’échappe !

-À l’ouest… à l’ouest… »

L’elfe s’immobilisa complètement alors que sa vie s’éteint aussi soudainement qu’une chandelle sous une bourrasque. Serenos dût immédiatement mettre fin à l’échange d’énergie, de crainte que l’elfe ne l’entraine avec lui.

Le Sombrechant n’avait jamais rencontré la princesse de la Forêt d’Argent. Tout au plus, il savait qu’elle existait, il savait son nom, et il savait maintenant qu’elle avait survécu. Vu le manque de corps d’elfes féminins, il ne pouvait en déduire qu’une chose ; les mercenaires qui avaient pris d’assaut ce campement n’avaient pas d’yeux que pour l’or, mais aussi pour le commerce. Aussi abject soit l’acte d’asservir autrui à sa volonté, il était commun pour nombre de commerçants et même de groupes indépendants de s’intéresser au rapt de jeunes femmes et hommes dans le but de les revendre comme esclaves, car de nombreux pays jouissaient d’une culture de hiérarchie où la valeur d’un individu se résumait à son rang social, et un esclave n’était rien sinon une autre classe à exploiter, ce que nombres de seigneurs n’hésitaient pas à faire.

Le Roi de Meisa retira la main du dos du seigneur elfe et transmit un message à ses hommes ;

« Cherchez des survivants et guidez-les vers le port d’Aurgonat. Achetez un navire et attendez mon arrivée. »

Il n’attendit même pas leur réponse avant de signaler à ses hommes de le suivre et il s’élança dans la forêt, se laissant guider par l’aura du seigneur elfe, qui perdurait sur sa fille.

Aux abords de la Forêt Argentée – 15 Belphe 1445 CN

Il devait l’admettre, mettre la main sur une princesse elfe habituée à la survie en pleine nature n’était pas une mince tâche, surtout lorsqu’elle était pourchassée par une troupe de mercenaires. À pieds ou à cheval, ces hommes avaient indubitablement fait affaire avec un mage, car pendant plus de quatre jours le Roi et ses soldats avaient pourchassés les traces laissées sur le sentier, et ils n’avaient rencontré qu’un seule personne ; un elfe laissé pour mort que le Roi avait dû achever pour lui épargner davantage de souffrance.

Ce n’est que grâce à la magie du Roi que les quatre gardes s’étaient rendu jusqu’ici, mais Serenos ne pouvait pas continuer beaucoup plus longtemps ; ses réserves d’énergie, bien que considérables, n’étaient pas infinies, et tôt ou tard, il devrait se reposer, mais cela ne l’empêcha pas de continuer à pourchasser ses proies ; il y avait certes une chance qu’il échoue, mais peut-être que sa persévérance serait récompensée s’il ne s’arrêtait pas.

Et récompensé, il le fut, en quelque sorte, lorsqu’il tomba enfin sur la troupe de mercenaires et leur proie. Quatre jours de chasse. Quatre. Comment osaient-ils le faire courir aussi longtemps ? N’était-il point le Roi de Meisa ? Ses côtes, ses poumons et sa gorge lui faisaient un mal de chien, et malgré tout, il n’avait pas fini.

Il ne savait pas ce que les mercenaires disaient, et il n’en avait que faire ; il ne parlait pas leur langue, et il n’avait pas envie de leur demander une traduction ; non, il voulait juste les empêcher de fuir.

Sans crier gare, le Roi s’élança et bondit. Son ombre attira l’attention d’un mercenaire, mais il n’eut pas le temps de dégainer son arme pour se défendre quand la lame du Roi s’enfonça dans sa gorge. Les quatre gardes royaux ne tardèrent pas à flanquer le groupe de vingt hommes, et la panique s’ensuivit.

La confusion était telle que les mercenaires ne savaient même plus qui les attaquait ainsi ; le Roi ? Un garde ? Un elfe ? Le commandant de la troupe ne savait que beugler des ordres à la limite de l’incohérence, tâchant de contrôler ses hommes qui voyaient leurs compagnons tomber un à un sous les assauts d’un petit quintette, mais la réaction appropriée, qui aurait été d’encercler ce petit groupe, lui échappa complètement, et au bout de trois courtes minutes de combat, tous les mercenaires avaient été éliminés.

Serenos prit le temps de respirer quelques minutes, avant de tourner son regard doré vers l’elfe qu’il venait d’assister. Elle semblait fatiguée, affamée et surtout en colère.

Lentement, il essuya sa lame sur le cadavre d’une de ses victimes et la rengaina.

« Vous devez être Galadriel, dit-il sur un ton calme. Je suis Serenos, une connaissance de votre père. »

Les rumeurs entourant la princesse elfique ainsi que les vantardises du seigneur des elfes de la Forêt d’Argent ne semblaient pas être exagérées ; Serenos n’avait que rarement vu une femme aussi jolie, elfe ou autrement. L’insistance des mercenaires à sa capture faisait beaucoup plus de sens maintenant qu’il posait les yeux sur elle ; une telle beauté valait un prix fort, assez pour acheter des terres et un titre de noblesse dans la plupart des domaines Ashnardiens, peut-être même en Nexus.

Cependant, bien qu’il ne crût pas possible pour lui-même de penser ainsi, il n’était guère le moment d’admirer la beauté de l’elfe. Ils avaient peut-être tué ses poursuivants, mais cela ne voulait pas dire qu’il n’y en aurait pas d’autres. Qui dit mercenaire dit employeur, qui dit employeur de mercenaires dit personnage fortuné, et un personnage fortuné ayant l’arrogance de mener un assaut surprise sur un peuple relativement pacifique signifiait un personnage puissant avec les ressources pour garantir le succès de son opération.

« Êtes-vous blessée ? Pouvez-vous marcher ? »
« Modifié: mardi 04 juin 2024, 20:01:19 par Serenos I Aeslingr »

Galadriel

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Re : Feu de forêt et princesse en fuite [Galadriel]

Réponse 1 mardi 30 août 2022, 13:09:35

Le feu ravageait tout sur son passage, entourant le village du peuple de la forêt pour ne permettre aucune fuite la seule ouverture menait dans les griffes de l’ennemi. La panique avait pris le contrôle chez les oreilles longues, en plus de sentir leurs peaux brûler au contact des flammes, la fumée venait les meurtrir de l'intérieur. Galadriel aux côtés de son père suffoquait, toussait, sa peau sentait les morsures des flammes.

« Papa… Je vais vous traîner en dehors des flammes pour vous soigner. » L’homme était blessé, le sang recouvrait les mains de Galadriel, sa robe blanche de pureté. Elle essayait de trouver une position pour le traîner sur le sol pour lui éviter d’horrible douleur.

« Arrête Galadriel… C’est fini pour moi. » La princesse appuyait sur les plaies de son père, ses yeux se voilaient de rouge à cause de la fumée et de sa tristesse qui lui déchirait le cœur. Ce n’était pas le moment de pleurer et de laisser transparaître ses émotions. « Va dans la forêt, trouve de l’aide… »

Galadriel sent la main de son père la pousser en arrière, devant lui des mercenaires arrivent, il doit la protéger en s’oubliant. Le roi sait qu’il ne serait qu’un poids mort, seule, elle a une chance de fuir et de ne pas finir sa vie comme une esclave. Il insiste, elle tombe en arrière et n'a pas le droit de revenir vers lui, le peu de force qu’il a lui sert à la repousser. Galadriel finit par céder, se relevant pour partir à l’arrière du village, elle se retourne pour jeter un dernier regard à son père. Elle croit lire sur ses lèvres « Je t’aime. » Son imagination lui joue peut-être des tours, c’est ce qu’elle souhaitait entendre et ce qu’elle allait garder de lui pour sa longue vie.

Les mercenaires sont partout, leurs visages et leurs corps sont protégés par des tissus pour ne pas se faire attaquer par le feu, ils ont tout prévu dans leurs attaques. Certains viennent se dresser sur ses côtés se jetant sur des femmes, des enfants qui voulaient se cacher. Galadriel sait qu’elle ne peut rien faire, mains nues contre des filets, des armes technologiques, elle n’a pas le choix que de laisser son peuple se faire capturer ou trucider. Elle doit écouter son père et essayer de semer les mercenaires dans la forêt… Au fond d’elle, Galadriel espère trouver un passage à l’arrière du village, le feu brûle depuis un moment déjà et des jeunes arbres ont dû céder pour laisser des passages. 

C’est le cas, il est possible de voir de nombreuses ouvertures à présent, le feu grimpant sur les hauteurs laissant les chemins des elfes libres d’usage. C’était sa chance, quand elle sentit une force la tirer sur l’arrière. En se retournant c’était un homme masqué qui la tenait en criant sans qu’elle ne puisse comprendre ce qu’il disait sous l’adrénaline qui coulait dans ses veines. Sans attendre, elle se mit à se débattre pour se libérer, la main recouverte d’un gang lui encerclait le bras sans difficulté pendant que l’autre se levait pour la maîtriser. C’est un homme de son village qui se jeta à corps perdu sur le mécréant pour libérer la princesse.

« Fuyez princesse ! »

Il se sacrifiait pour elle sans la moindre hésitation, pour qu’elle puisse vivre libre, pour qu’elle puisse perpétuer la lignée des elfes de la forêt argentée. Galadriel n'allait pas l’oublier, elle n’allait oublier personne ! Elle posa sa main sur sa poitrine la laissant tomber en avant en guise de merci avant de s’évaporer sur le chemin de terre. Le sol avait noirci ses pieds nus, les braises avaient tâché sa jolie peau de poupée, sa robe en soie blanche n’était plus qu’un sac de suie... 

Galadriel quitta rapidement le sentier pour se camoufler dans la forêt, dans son dos elle entendait les cris de plusieurs hommes qui s'étaient lancé à sa recherche pour ne pas la laisser s’échapper. Elle valait cher, trop cher pour la laisser s’évaporer dans la forêt. L’elfe s’aida des lianes d’un arbre pour monter à mi-hauteur et analyser rapidement la situation.

« Un, deux, six… » Le nombre de ses poursuivants venait de monter jusqu’à vingt, Galadriel ne pensait pas qu’il y avait autant de personnes qui venaient la suivre. S’ils n'étaient que cinq ou six, elle aurait très bien pu s’en débarrasser en confectionnant des pièges, des armes. Ici, les semer restait la seule option viable.

L’elfe se mit à en route, se déplaçant d’arbre en arbre pour ne pas laisser des traces de passage sur le sol humide de la forêt, son odeur de cendre ne voulait pas la quitter et c’est ça qui allait la trahir et aider les mercenaires à la suivre. Dans le groupe de bandits, il y avait des professionnels du pistage prêt à débusquer le gibier argenté. Galadriel, se dirigea vers une rivière pour boire quelques gorgées et essayer encore une fois de disparaître face à ses poursuivants. Il ne la lâchait pas d’une semelle, s’ils prenaient parfois du retard, ils arrivaient toujours à revenir sur elle d’une façon ou d’une autre. Galadriel ne pouvait pas fermer l'œil, ne trouvant plus le temps de s'abreuver, de se nourrir comme il faut, les quelques fruits comestibles qu’elle trouvait sur la route ne lui donnaient pas assez d’énergie.

Des créatures sauvages venaient s’emmêler l’obligeant à faire des détours, parfois revenir sur ses pas et redoubler d’efforts pour remettre de la distance avec les mercenaires. Galadriel avait beau se démener, elle sentait ses forces la quitter à petit feu, son énergie se vidait après plusieurs jours de fuite et ce qui devait arriver, arriva. C’est au petit matin, que Galadriel se fit plaquer au sol par un des mercenaires qui venaient de bondir de devant. Les restes des hommes arrivèrent les uns après les autres pour contempler le gibier argenté. Qu’ils étaient heureux de l’avoir enfin attrapé. Galadriel de son côté donnait ses dernières forces dans la bataille pour se libérer, le mercenaire qui l’avait attrapé la traînait sur le sol à l’aide de ses longs cheveux pour la maîtriser. Les derniers hommes arrivaient avec une cage, plus petite, plus facile à transporter que celle tirée par des animaux.

« Je vais vous tuer ! » Le rire gras des hommes venait à se lever entre les arbres, personne n’y croyait. Jusqu’au moment où le premier homme tomba raide, s’étouffant dans son sang.

Des ombres surgissaient des arbres, des buissons pour se jeter sur les mercenaires et les descendre les uns après les autres, de nouveau sa belle forêt n’est plus qu’un lieu de massacre où le sang régnait. Le liquide chaud de l’homme qui la tenait venait entourer sa main, contourner ses doigts pour glisser entre les feuilles. Le plus imposant des hommes se tourna vers Galadriel, reprenant son souffle et la fixant.

Galadriel essaya de se lever, retombant aussitôt sur ses fesses, elle était à bout de ce qu’elle pouvait donner pour s’échapper. Son corps avait lâché, ses jambes ne voulaient plus la porter et le haut de son corps tremblait. L’elfe se poussa difficilement vers l’arrière se collant au corps du mercenaire pour y attraper son arme, un couteau avec une longue lame qu’elle dressa devant elle.

« Je vous interdis de parler de mon père ! »

Cet homme qui se disait connaître son père ne lui disait rien, en même temps sa vision n’était plus aussi bonne avec la fatigue, la fumée de l'incendie qui avait laissé des séquelles à défaut d’être soigné. C’était peut-être un piège pour la tromper tenter de l’attendrir. Après ce qu’elle venait de vivre, Galadriel ne voulait pas se fier à n’importe qui, elle avait peut-être en face d’elle une nouvelle troupe de mercenaires.

« Je ne sais pas qui vous êtes. Je vous interdis de m’approcher. »

Galadriel était à bout, elle n’arrivait pas à raisonner convenablement et lui rappeler son père, cette dernière image de lui en souffrance n’aidait pas à l’apprivoiser et à la rassurer.

« Je n'appartiens à personne. » À ses mots, Galadriel retourna la lame du couteau dans son sens, déposant la pointe vers sa gorge sèche. « Je ne suis pas du gibier. » L’elfe n’était pas vraiment prête à mourir, son père ne le voulait pas, le peuple s'était sacrifié pour la sauver, c’était la dernière façon qu’elle avait trouvé pour faire reculer les potentiels ennemis. Une princesse morte ne valait plus rien sur le marché, si cette troupe était réellement des mercenaires ce qui n'était en évidence pas le cas, sauf aux yeux de Galadriel.

Serenos I Aeslingr

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Re : Feu de forêt et princesse en fuite [Galadriel]

Réponse 2 mardi 30 août 2022, 18:16:09

« Je ne sais pas qui vous êtes. Je vous interdis de m’approcher. »

Hm. Serenos s’attendait au moins à une réaction pareille. Néanmoins, il n’était pas choqué ou ne trahit aucune agressivité en réponse à celle de l’elfe. C’est seulement lorsqu’elle retourna la lame contre elle-même, clamant n’appartenir à personne et de ne pas être du gibier.

Fort heureusement pour eux deux, Serenos semblait avoir prévu un coup similaire et sa main agrippa fermement le poignet de l’elfe et le tordit, éloignant ainsi la lame du couteau de sa gorge, puis agrippa la lame de la main libre, la lui arrachant d’un coup sec avant de jeter l’arme plus loin.

« Galadriel, je ne cherche pas à vous capturer. »

Pour démontrer sa bonne volonté, il relâcha lentement la pression sur le fin poignet de la demoiselle, maintenant qu’elle n’était plus armée. Le regard doré du Roi, rivé sur les yeux de la princesse, passèrent alors au bleu roi, leur couleur naturelle, cessant alors de briller.

Alors qu’il tentait de la rassurer, les gardes du Roi se dépêchaient de déplacer les cadavres des mercenaires, les alignant côtes à côtes avant de commencer la seconde partie de leur travail ; tenter de les identifier. Leurs armes leur fut retirées, évidemment, et ils les délestèrent de leur argent s’ils en avait, aussi maigre soient leurs bourses.

« Pièces ashnardiennes, fit l’un en examinant les deux faces.

- Rognées. Tout au plus, elles devront être fondues avant d’être remise en circulation.

- Capitaine ! Regardez ce que j’ai trouvé ! »

Un des gardes, visiblement le plus jeune du groupe, s’approcha des autres en trainant un cadavre derrière lui, et un petit bout de parchemin dans son autre main, qu’il tendit à l’un des gardes, qui retira son casque pour mieux voir, révélant une longue chevelure brune. Après avoir replacé ses cheveux derrière ses épaules et retiré ses gants, la demoiselle prit le bout de papier et, très délicatement pour ne pas le déchirer, le déplia. Le sang frais rendait les surfaces collantes et fragiles, et une erreur pourrait leur coûter les informations contenus dans le parchemin.

Une fois le papier bien étalé, les yeux du capitaine suivit la partie lisible, mais quelque chose attira son intérêt ; le pied de la page avait été marqué d’un sceau.

Elle s’approcha alors du Roi et lui tendit le document.

« Sire… »

Le Roi de Meisa leva les yeux pour jeter un coup d’œil et haussa un sourcil.

« Il y a toujours plus grand derrière les actes d’un insecte,  maugréa le Roi, avant de ramener les yeux vers Galadriel. Il semblerait, votre Altesse, que l’assaut a été commandité. Vous ne serez pas en sécurité sur le Continent. »

Le Roi laissa tomber le papier au sol, et au bas du papier était marqué le sceau du Vicomte Eld, vassal du Grand Duke Olseir, cousin de l’Empereur d’Ashnard et neuvième dans la ligne de succession au Trône Impérial. Le vicomte n’avait pas un os belliqueux en lui, ce qui ne voulait dire qu’une chose ; soit quelqu’un l’avait influencé à prendre cette décision, soit quelqu’un l’avait forcé à engager des mercenaires ou alors l’ordre venait des plus hauts échelons de la hiérarchie Ashnardienne.

Le papier n’était rien de plus qu’une promesse de paiement en échange de livrer le trésor de la Forêt Argentée, ainsi qu’un chèque vide, ce qui engageait le signataire, ou commanditaire, à verser la somme que le possesseur du papier exigeait. Un geste de confiance pour certains, ou une menace délibérée ; ramène-moi ce que je désire, et ne lésine pas sur les efforts, car tu auras soit de grandes richesses ou alors la corde du bourreau, disait cette menace.

« Nous devons faire route vers la côte, dit le Roi de Meisa. J’escorterai la princesse. Vous autres, tâchez de brouiller les pistes, nous nous retrouverons à Aurgonat. »

Serenos tendit la main vers la Princesse elfique, la regardant droit dans les yeux.

« On ne peut pas, vous ne devez pas, rester ici, votre Altesse. Je comprends votre méfiance, votre douleur et votre colère, mais vous ne survivrez pas longtemps seule, et ce n’est pas que je sous-estime vos habiletés ; ces hommes ne sont pas seuls, et je me doute que d’autres groupes, plus expérimentés, se jetteront à vos trousses. Voyagez avec moi jusqu’à Aurgonat, et une fois sur place, vous déciderez si vous acceptez de me suivre par-delà les mers. »

Il pourrait user de la force, assurément. Cela ne lui demanderait qu’à user d’un peu de magie pour lui faire perdre connaissance, mais le Roi n’aimait pas employer la violence, surtout lorsque la situation ne le demandait pas.

Lentement, le Roi retira sa lourde cape à capuchon et la tendit à l’elfe.

Elle put voir, évidemment, qu’il était armé, mais plus remarquablement, elle put maintenant voir le blason de la famille Royale de Meisa, brodé à même sa tunique noire, au niveau du cœur. Cela ne suffirait certainement pas à gagner la confiance de la princesse, mais peut-être cela lui permettrait de gagner au moins le bénéfice du doute.

Sans attendre la réponse de la jeune femme, les gardes firent disparaître les corps en les dissimulant dans les feuilles de buissons. Ils ne laissèrent, cependant, aucune arme derrière, ou objet de valeur ; non pas parce qu’ils prenaient plaisir à dérober les corps, mais parce que chaque ressource qu’ils prenaient devenait une ressource que leurs ennemis ne pouvaient utiliser. C’était une stratégie martiale qui avait fait ses preuves nombres de fois.

Galadriel devait décider si elle allait prendre la main du Roi et le guider hors de sa forêt, ou alors refuser son aide.

Galadriel

Créature

Re : Feu de forêt et princesse en fuite [Galadriel]

Réponse 3 mercredi 31 août 2022, 16:17:21

La lame à peine contre son cou que l'homme lui agrippa le poignet pour lui faire lâcher le couteau sans grandes difficultés vues l'état de faiblesse de l'elfe, ça en disait long. Quatre jours à courir, presque pas boire ni manger, c'était la première fois qu'elle se sentait aussi faible. L'arme disparut de son champ de vision se voyant balader loin d'elle pour qu'elle ne recommence pas. L'homme qui se disait l'ami de son père reprit la parole l'appelant par son prénom, Galadriel ne pouvait pas cacher sa surprise. Comment savait-il cela, un étranger, son père faisait toujours attention de toujours dire : ma fille, ma femme, mon peuple. Personne de son peuple ne disait les prénoms sacrés à des inconnus, ce sont les prénoms des ancêtres sacrés que les elfes se donnent d'ils sont confiés seulement aux personnes de grandes confiances. La première fois qu’il l’avait prononcé à son arrivée, elle n’avait pas porté attention, son esprit se concentrant davantage sur l’annonciation de son père et la colère qui enveloppait le cœur de la princesse.

« Comment vous… » Galadriel marmonna en venant coller sa main libre contre sa poitrine quand elle était libre de l'étreinte de l'homme.

La course-poursuite la fatigue, les massacres, son prénom son mental en prenait un coup et ça n'allait pas s'arrêter. Ashnard, un coup de tonnerre venait de lui griller le cerveau, tout du moins ce qui lui restait. Le peuple de la forêt argentée avaient déjà eu à se battre contre eux, des petites troupes désorganisées, là l'attaque était beaucoup trop précise ça ne leur ressemblait pas.

« Ce n'est pas possible, ce n'est pas leur style d'attaque, ils ne savent rien sur nous. » Les yeux de l'elfe semblaient perdus dans le vide, elle essayait de se remémorer le massacre. Seules les images de son peuple et de son père en fin de vie remontaient plus que le reste. C'était trop frais encore pour faire le point sur ce champ de bataille… Galadriel partait en chasse, elle tuait des animaux pour se nourrir par des humains. Son père la mettait toujours à l'écart lors des exécutions.

Galadriel remonta ses genoux vers sa poitrine, leva sa main pour la déposer sur le haut de son crâne laissant des traces de sang fraîches à la racine de ses cheveux. Un peu plus, un peu moins, elle ne ressemblait déjà plus à rien. La beauté, la grâce de la princesse était un lointain souvenir sous cette couche de transpiration, de cendre, de plante, de sang. Sa peau blanche et douce avait laissé place à un petit ramoneur qui venait de finir son travail… Encore dans le vague, elle attendait les informations que contenait la lettre trouvée par la capitaine des troupes.

« Commandité par qui ? » Galadriel venait d'aboyer, qui en voulait autant à son peuple, qui était assez fou pour engager autant de combattants pour réduire en cendres un village. Le papier tombant au sol, l'elfe quitta sa position de fœtus pour le ramasser et s'assurer des informations. « Vicomte Eld. Pourquoi lui… »

Il n'avait pas le cran pour attaquer tout un peuple, qui au-dessus de lui pouvait bien tenir les ficelles, se regarder avec tout ce sang sur les mains. Galadriel se posait de nombreuses questions qui n'allaient mener cas du vent, dans l'état actuel des choses elle ne pouvait pas en savoir plus. Son seul choix était de suivre ou non, celui qui se nommait Serenos et qui affichait le blason de la famille royale de Meisa sous sa cape.

Galadriel se pinça les lèvres, jetant son regard vers l'ouest où se trouvait son village même après quatre jours de fuite et toute cette distance parcourue un nuage de fumée continuait encore de masquer le ciel. Les mercenaires devaient raser la forêt pour y chercher le trésor de la forêt argentée… Et actuellement, seulement la princesse et sa mère savaient comment y accéder. Sa mère, Galadriel ne savait pas ce qu'elle était devenue, en tant qu'importante et femme elle avait dû se faire capturer. Au fond d'elle s'est ce qu'elle espérait, ce goût amer au fond de la gorge lui disait le contraire, l'elfe savait que sa mère se battrait jusqu'à la mort pour survivre.

« Si c'est réellement mon père qui vous a envoyés me chercher c'est qu'il souhaite que vous assuriez ma défense. » Galadriel vient tendre la main pour attraper celle de Serenos, un poids lourd, elle eut bien du mal à se relever et tenir sur ses jambes. Titubant elle se stoppa contre l'arbre le plus proche, ne pouvant presque plus poser les pieds sur le sol, ce moindre effort venait de l'essouffler. Sa poitrine s'affolant sous ses fripes, marquait son état physique. « Sachez que quand j'irai mieux je retournerai sur mes terres, que j'irai voir ce vicomte et plus haut s'il le faut. Si vous voulez assurer ma survie pour la mémoire de mon père, pour soutenir des liens entre nos deux familles, ça ne sera pas de tout repos. »

Galadriel se saisit de la cape pour la passer sur ses épaules, laçant avec négligence un nœud au niveau de son cou pour qu'elle tienne sans avoir besoin de la tenir. Le bas du vêtement traînait sur le sol de plusieurs centimètres marquant la différence de taille entre les deux individus.

« Je vais vous suivre. Cette fois. »

L'elfe fit un pas en avant, ses jambes venaient de lâcher prise pour s'avachir cette fois contre Serenos, ses doigts agrippèrent avec la force qui lui restait à son bras couvert de ses protections de combat.

Serenos I Aeslingr

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    Le Roi des Trois Royaumes et le personnage le plus influent d'Ayshanra. Derrière ses allures détendues et son sourire charmeur, Serenos est un homme dangereux et incontrôlable, et une constante menace pour les royaumes continentaux. Son mépris pour le protocole lui ont attiré le titre de "Roi Fou".

Re : Feu de forêt et princesse en fuite [Galadriel]

Réponse 4 mercredi 31 août 2022, 18:18:53

« Si c'est réellement mon père qui vous a envoyés me chercher c'est qu'il souhaite que vous assuriez ma défense. »

Ou du moins m’assurer que vous ne finissiez pas comme objet de plaisir, mais les détails, les détails, pensa Serenos, qui n’avait aucun mal à imaginer ce qui arriverait à cette « jeune » demoiselle si un marchand d’esclave lui mettait la main dessus.

Galadriel vint tendre la main pour attraper la sienne et celle du Roi s’en empara pour la supporter. Il voyait bien que l’elfe tenait à peine debout. Ce ne serait de sa propre magie qui compensait pour le manque de sommeil et de subsistance, il serait peut-être dans le même état, mais même lui ne jouissait pas d’une force illimitée. Elle tenta de conserver son équilibre, quel qu’il soit, et il put sentir que ses réserves d’énergie étaient au plus bas. Qu’elle soit capable de garder les yeux ouverts était déjà un miracle en soi.

« Sachez que quand j'irai mieux, je retournerai sur mes terres et j'irai voir ce vicomte ou plus haut s'il le faut. Si vous voulez assurer ma survie pour la mémoire de mon père, pour soutenir des liens entre nos deux familles, ça ne sera pas de tout repos. »

Pour l’instant, le Roi ne voulait pas jouer le rôle de la raison ; elle était fatiguée, elle voulait sa vengeance et elle ne voyait pas tous les obstacles entre elle et le vicomte, encore moins ceux qui la séparaient de ses potentiels supérieurs. Ashnard était un empire hautement militarisé, où l’esclavage était si répandu que les esclavagistes étaient traités avec respect et déférence, même par les membres de la noblesse, car les plus fortunés étaient également les plus fiables et avaient des années d’expérience. Humains, elfes, nains, goblins, certains possédaient même des capacités magiques capable d’asservir des morts-vivants et des fantômes.

« Je ferai ce que je peux, votre Altesse, pour vous garder vivante et en sureté, » dit-il, faisant bien attention de ne rien promettre. Sachant que le feu de la vengeance commençait déjà à chauffer dans le cœur de la princesse, il ne pouvait ignorer la possibilité qu’elle puisse s’emporter et suivre une passion soudaine.

Mais il tint sa langue, encore une fois. La demoiselle était en colère et épuisée. Serenos ne voyait pas ce moment comme étant propice à la conversation.

« Je vais vous suivre, » annonça-t-elle après avoir passé la cape à ses épaules. « Cette fois. »

Elle fit une tentative pour marcher, mais Serenos voyait bien qu’elle n’en avait pas la force ; les jambes de la princesse se dérobèrent sous elle et elle tomba. Serenos parvint à la réceptionner contre lui, un bras passé autour de la taille de la femme, l’autre supportant son dos.

Un court silence s’installa, mais fut rapidement interrompu par un soupir du Roi. Il aida la jeune femme à se relever, puis il l’adossa doucement contre l’arbre de nouveau, bloquant ses pieds des siens pour qu’elle ne glisse pas.

Il ajusta alors la cape autour des épaules de la jeune femme, délaçant le nœud avant de le relacer par la suite, histoire qu’il ne se défasse pas au cours du voyage. Il s’assura alors de bien couvrir la jeune femme dans l’épaisse cape de voyage, puis abaissa le capuchon sur sa tête pour au moins masquer ses oreilles. Déjà que les elfes avaient naturellement les traits et la coloration que beaucoup de nobles tentaient d’émuler à usage de maquillage, le plus elle serait couverte, le moins de questions on lui poserait.

S’excusant de quelques mots, le Roi passa le bras autour de la taille de la princesse et un autre sous ses genoux pour ensuite la soulever de terre.

« Allons-y, en ce cas, » annonça-t-il avec toute la confiance de la personne qui savait exactement où il allait.

Il salua une dernière fois ses hommes avant de se mettre en route.

Conformément au plan, le Roi s’orienta en direction nord-ouest. Fort heureusement, leur chasse pour Galadriel les avait plus ou moins rapproché de leur objectif ; le port n’était qu’à une journée et demie de marche. Même en marchant rapidement ou en utilisant sa magie, il ne pourrait gagner que quelques heures, et considérant qu’ils étaient maintenant en territoire hostile, il préférait éviter de se faire remarquer.

Le voyage se montra difficile. Voyager par soi-même sans quelqu’un qui dépendait de soi était déjà relativement pénible, mais avec la princesse dans les bras, le Roi devait redoubler d’attention et de considération ; un rythme de marche habituel aurait été fort pénible pour la demoiselle, surtout si elle tentait de profiter de cette opportunité pour regagner les nombreuses heures de sommeil qu’elle avait accumulé.

Après chaque heure de marche dans cette dense forêt, le Roi prenait quelques minutes de repos. Cela lui permettait de refaire ses forces et permettait à la jeune femme de se délier les jambes, ou même de dormir plus confortablement.

Il n’y avait pas de sentier défini dans cette forêt ; l’intérêt d’être un royaume elfique caché était bien que s’y rendre était fort difficile, permettant ainsi d’éliminer le tout-venant en toute impunité, et rendre difficile les manœuvres militaires. Sans chemin pour le guider et garder les dangers forestiers hors de sa route, cependant, le Roi s’épuisait plus rapidement. Il y avait longtemps qu’il n’avait pas voyagé dans un terrain aussi difficile.

A la fin de sa période de repos, néanmoins, il récupérait la princesse et poursuivait son chemin, et ce manège continua jusqu’à ce que la nuit ne tombe complètement et que marcher devenait plus difficile. Contrairement à la jeune demoiselle, il ne pouvait pas voir dans l’obscurité nocturne. Son seul réconfort fut qu’ils arrivaient enfin à la sortie de la Forêt Argentée.

Serenos n’avait pas souvent campé à la sauvage. Normalement, ses campagnes militaires en forêt n’empêchait pas ses soldats d’emporter des tentes et de l’équipement de voyage, chose que Serenos n’avait tristement pas sur lui. Mais les forêts elfiques avaient quelque chose que les forêts normales n’avaient pas ; des pin-compagnons.

Le pin-compagnon était un énorme conifère, un cousin éloigné du pin standard, dont les branches descendaient jusqu’au pied, et en trouver un était relativement simple. Serenos n’avait lui-même jamais eu l’opportunité de profiter de ces arbres, et se retrouva même un brin enthousiaste à l’idée d’en exploiter un pour la nuit.

Après quelques minutes de recherche, le Roi trouva enfin un de ces fameux pins et s’enfonça entre ses branches avec la princesse dans les bras. Il posa la jeune demoiselle contre le tronc et lui demanda de ne pas bouger, qu’il reviendrait bien rapidement.

À l’abri des branches du pin-compagnon, un voyageur pouvait constater qu’ils méritaient leur nom ; en raison des branches étanches, l’arbre ne laisserait pas de pluie se déverser sur les voyageurs et conservait très bien la chaleur, et ses racines étaient ancrées si profondément dans le sol que même de fortes bourrasques ne le feraient pas bouger ; cela résultait même d’un sol presque droit. Les branche étaient asses hautes et longues pour qu’un homme de la taille de Serenos, en se tenant près du tronc, pouvait se tenir debout sans toucher branche ou feuille.

Les prochaines minutes, pour Galadriel, dépendant de ses propres activités, furent animées par les allées-et-venues du Roi, qui successivement ramena des branches de feuillus, des branches mortes et des pierres. Après avoir placé les pierres et les branches, le Roi usa d’un peu de magie pour créer une flamme sans fumée et sans odeur. Il déroba ensuite les branches de feuillus de leurs feuilles et fabriqua un petit lit de fortune, usant des branches pour maintenir les flammes au possible.

Une fois tout installé, Serenos prit quelques branches et les altéra avec sa magie pour en faire des coupes et des bols. Il prit une première coupe et focalisa son attention dessus et marmonna des phrases dans une langue que Galadriel ne comprenait probablement pas, car provenant de la terre natale du Roi. Après quelques minutes, la coupe se retrouva remplie d’eau !

Le Roi tendit la coupe d’eau fraîche à sa compagne de voyage, avant de lui donner un petit sac. Dans le petit sac, elle trouva des biscuits, des noisettes et des petits fruits séchés.

« Ce n’est pas grand-chose, mais cela devrait au moins vous aider à dormir un peu mieux. Vous pouvez garder la cape, cette nuit, mais nous devrons partager le lit de feuilles. Je n’ai pas trouvé plus de branches tombées pour en faire un second. »

Il attendit que la princesse fut au moins un peu rassasiée, lui fournissant autant de coupe d’eau que nécessaire pour qu’elle reprenne des forces, puis il prit place dans le lit de feuilles, s’allongeant sur le dos.

Le confort y était… minimal. C’était un lit de feuilles, après tout.

Galadriel

Créature

Re : Feu de forêt et princesse en fuite [Galadriel]

Réponse 5 jeudi 01 septembre 2022, 21:11:54

Ce silence pouvait devenir gênant s'il durait un peu plus longtemps, Galadriel dans les bras de Serenos ne savait pas quoi dire à ce rapprochement si soudain. Outre son père, c'était la première fois qu'elle était aussi proche d'un homme et surtout d'un inconnu. En temps normal, elle se serait écartée au plus vite, en temps normal, elle se serait levée seule, en temps normal, elle ne serait pas à bout de forces. Parfois, elle peut concevoir que recevoir de l'aide ne se refuse pas et elle se laissa faire contre l'arbre. Sous ses plusieurs milliers d'années, elle donnait l'impression d'être un lapin de trois semaines.

Serenos lui remettait sa cape en place, prit soin de refaire le nœud qu'elle avait confectionné de ses doigts abîmés quelques minutes avant. Il l'emmitoufla convenablement serrant les ponts de la cave devant elle et cacha son visage sous sa capuche laissant ressortir que son visage. Cette petite bouille de poupée, aux joues roses tachées de suie, ses yeux bleus quoique plutôt rouges actuellement avec la fumée et la fatigue qui la rongeait. Son nez quelque peu pointu et ses lèvres charnues qui ne laissaient pas transparaître la soif qu'elle avait.

Serenos s'excusa de quelques mots avant de soulever l'elfe dans ses bras, qui poussa un gémissement de surprise quand ses pieds venaient à quitter le sol suivit rapidement d'un soupir de soulagement. La douleur plantaire était moindre ainsi et un poids venait déjà de s'échapper. Le chef de colonne se mit en route, elle n'avait encore aucune idée de son statut, pour Galadriel ce n'était qu'un militaire haut gradé qui avait eu la chance de sympathiser avec son père.

Après quelques minutes de marche, Galadriel rejoint le pays des songes, elle avait besoin de dormir. Les bras en croix sous la cape elle s'était laissé bercer par les pas de Serenos, son sommeil était agité vacillant entre le repos et les réveils de ses cauchemars dû à l'attaque de son village ainsi que les arrêts du guerrier pour reprendre des forces. Pendant les pauses, ils échangeaient parfois quelques mots sans rentrer dans les détails, tant qu'ils étaient dans la forêt parler pouvaient révéler leurs positions à des ennemis. Quand Galadriel était réveillée, elle en profitait pour lui indiquer des raccourcis et lui signaler les nids de bêtes sauvages qui rôdaient dans les environs, il serait embêtant de rajouter encore des difficultés à nos deux compagnons.

La nuit commençait à tomber, la pénombre recouvrant la forêt laissant l'environnement se plonger dans le noir. Une fine brume se dégageait du sol, tournoyant entre les plantes basses avec les rayons de la lune, celle-ci semblait scintiller et changer de couleur des reflets argentés sans dégageait. Ils ne pouvaient pas profiter du spectacle bien longtemps sortant de la forêt argentée pour trouver refuge pour la nuit au pied d’un pin-compagnon. Serenos déposa l’elfe en dessous pour commencer à monter le campement, il s’activait comme un forcené alors que lui aussi devait être fatigué. Galadriel le suivait du regard avec de la peine, si bien qu’elle se leva à son tour pour récupérer de quoi agrémenter le repas du soir.

Autour des arbres Galadriel et toujours à la vue de Serenos pour qu'il ne s'inquiète pas l’elfe leva une partie de sa cape pour en faire un panier y mettant quelques champignons, des noix, de la mousse très bonne pour les brûlures et apaiser les blessures, ainsi que des baies noires cachées au milieu des ronces. Elle retourna se mettre assise au pied de l’arbre pour préparer des petites brochettes à l’aide de fins morceaux de bois qu’elle avait trouvé, alternant champignons et baies, avec l’aide du feu de Serenos ça allait être délicieux. Les baies allaient exploser avec la chaleur pour laisser couler le jus sur les champignons pour les assaisonner et la chair sucrée allait raviver les papilles des deux voyageurs.

Quand Serenos finit de tout installer, il finit par confectionner des coupes et lança une incantation pour y faire apparaître de l'eau. Il n'y avait pas de magicien chez le peuple de la princesse, uniquement des prêtres qui parfois priait les anciens pour les récoltes, la chasse, les maladies, les rudes combats. Pour l'eau ce n'était pas la peine dans la forêt humide il était possible d'en trouver presque partout y compris en découpant l'écorce des arbres.

« Merci ! » Galadriel accepta la coupe qu'elle porta à ses lèvres pour y boire une grande gorgée, laissant la fraîcheur lui faire le plus grand bien. « Pour accompagner votre ration. » Elle sortit une brochette du feu pour lui tendre, il n'y avait pas d'odeur les arômes restant dans la chair des fruits pour éclater en bouche quand on venait croquer dedans. Au moment de prendre une brochette pour elle, Galadriel entendit ce que Serenos venait de lui dire sur le fait de partager la couche pour la soirée. « Ah ? »

Galadriel n’était pas à l’aise avec ça, elle n’avait jamais dormi avec un homme, ni même avec une fille. Il était interdit de s’approcher de la chambre de la princesse, si bien qu’après des milliers d’années, l’elfe était encore vierge. Aucun homme n'avait réussi à terminer les épreuves de son père pour la mériter.

Pendant, le reste du repas, Galadriel était perplexe, cogitant sur la situation. Elle mangea les brochettes en priorité car il était impossible de les conserver alors que les fruits secs, les biscuits de Serenos pouvaient servir pour la suite. À la fin il décida d’aller s’installer sur le lit de feuilles, il en avait bien besoin après tout ce qu'il avait fait. L’elfe se redressa à son tour pour se poster devant lui, restant debout.

« Ne vaudrait-il pas que nous montions la garde cette nuit si on venait à nous attaquer ? Pendant que l’un dort, l’autre surveille les environs. J’ai dormi pendant le voyage, je peux prendre le premier tour de garde pour que vous puissiez dormir. Si je vois quelque chose d’inhabituel je donnerais l’alerte. » Galadriel essayait d’esquiver ce moment en trouvant une excuse qui avait quand même de l’importance dans la situation où ils se trouvaient. « Avec ma vision, je peux surveiller facilement les environs. » Même si la fatigue était encore présente, Galadriel viendrait à se forcer pour ne pas s’endormir.

Galadriel attendit la réaction de Serenos et surtout sa réponse sur cette idée de tour de garde, elle en profita pour aller chercher la mousse qu’elle avait ramassée juste avant pour la malaxer entre ses mains avant d’appliquer le liquide autour de ses yeux, sur ses joues laissant une petite couche brillante sur sa peau. L'hydratation était presque instantanée, une vague de fraîcheur qui nettoyait la peau sans avoir besoin d’utiliser d’eau, elle tendit sa main en direction du combattant pour lui en donner s’il souhaitait faire sa toilette avant d’aller se coucher.

« Ça va vous faire du bien, détendre vos muscles avant de dormir et vous relaxer, en plus de vous nettoyer. »

Serenos I Aeslingr

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    Le Roi des Trois Royaumes et le personnage le plus influent d'Ayshanra. Derrière ses allures détendues et son sourire charmeur, Serenos est un homme dangereux et incontrôlable, et une constante menace pour les royaumes continentaux. Son mépris pour le protocole lui ont attiré le titre de "Roi Fou".

Re : Feu de forêt et princesse en fuite [Galadriel]

Réponse 6 vendredi 02 septembre 2022, 02:25:55

Les brochettes sauvages furent une agréable surprise pour le Roi. Il s’était mentalement préparé à devoir vivre avec sa faim au moins jusqu’à leur arrivée à la ville portuaire. Même si n’étant lui-même pas un grand amateur de champignons, pour des raisons relativement évidentes, cela ne l’empêcha pas d’apprécier le geste. Il prit doucement la brochette des doigts de Galadriel, et leurs mains se frôlèrent, à peine.

Il remercia Galadriel avec un sourire, avant de prendre une première bouchée de la brochette de champignons et se surprit à les trouver moins désagréable à consommer. Il ne dit pas grand-chose, parce qu’il ne voulait pas démontrer une forme de déplaisir, volontaire ou non, par égard pour les sentiments de la jeune femme ; toute brute qu’il pouvait être par moment, il avait assez de sensibilité pour savoir que peu de gens appréciaient des commentaires non-sincères ou non constructif. Il avala les champignons et se contenta d’un sourire reconnaissant.

La suggestion de partager le lit de feuilles ne sembla pas la ravir. Évidemment, il ne s’attendait pas nécessairement à ce que sa suggestion ne passe comme ça. Non seulement en raison de leur sexe respectif, mais également en raison de leur statut ; il n’était pas protocolairement correct pour un Roi de partager un lit avec une princesse étrangère, et vice versa, surtout s’il n’y avait aucune discussion de mariage entre les deux partis. Cependant, Serenos voyait souvent ces limites comme une gêne inutile lorsque dans une situation de survie.

Le Roi se redressa lentement avant de regarder la princesse qui cherchait à trouver une excuse pour ne pas se retrouver dans une situation qui lui était soit gênante, intime ou inappropriée avec un étranger. Encore une fois, le souverain ne se montra pas obstiné ni discourtois ; elle avait de bonnes raisons de ne pas vouloir être dans cette situation. Le Roi décida que c’était le moment idéal pour lui laisser quelque temps seule ; comme elle lui parlait d’hygiène, il ne pouvait pas vraiment lui donner tort, parce que quatre jours dans les mêmes vêtements, ca ne peut pas sentir autre chose que quatre jours dans les mêmes vêtements.

« Je ne crois pas que ce sera nécessaire. La plupart des créatures sauvages ne m’approchent pas. Vous êtes épuisée, votre Altesse, il serait bon pour vous de dormir davantage. »

Inutile de lui dire que lui-même ne dormait pas. Du moins pas dans le même sens que la plupart des créatures mortelles dormaient. Plutôt que de sommeil, il s’agit simplement d’entrer dans une transe profonde. Cela l’aidait notamment à passer le temps, mais il restait bien conscient de son environnement, ce qui empêchait le tout venant de le prendre en embuscade.

Il regarda alors la pommade que l’elfe lui offrait. Serenos resta interdit un moment, car il n’avait pas l’habitude d’accepter des présents d’étrangers, surtout sous forme de soins ou de médicaments. Cependant, il soupçonna que cela avait un plus grand sens ; le Roi ne devait pas sentir très bon. Après tout, n’avait-il pas pourchassé à vive allure un groupe de mercenaire ? Et puis, il était encore taché du sang de ses ennemis. Une image peu intéressante pour eux deux.

« Hm… maintenant que vous en parlez, ce serait une bonne idée de se nettoyer. La nuit est encore jeune, même si nous dépensons quelques heures de plus, nous devrions pouvoir nous reposer adéquatement. »

Il prit délicatement la main de la princesse dans la sienne et lentement l’entraina à sa suite, l’emmenant à l’extérieur du pin compagnon. Il replaça les branches, histoire que leur cachette ne reste discrète, avant de lever une main et fermer les yeux.

La géomancie n’était pas nécessairement un art qu’il maitrisait bien. Il ne pourrait assurément pas communier avec la nature de la même façon qu’un druide ou un chaman le pouvait, mais cela ne l’empêchait pas de pouvoir en tirer quelques informations. Notamment, cette partie de la forêt n’était pas qu’une montagne forestière, mais un ancien volcan, et qui dit ancien volcan dit source chaudes, et qui dit source chaude dit bon temps.

Il regarda Galadriel et, avec un sourire en coin, pointa la montagne.

« Nous allons aller par là. Dix ou quinze minutes de marche de plus, et nous devrions arriver à une source chaude. Quitte à ne pas pouvoir dormir et moi, pauvre homme, condamné à vous empester, je crois qu’on pourrait bénéficier de l’endroit. »

Cette fois, Serenos ne la souleva pas contre son gré ni ne la força à le suivre. Si elle décidait d’aller avec lui, il lui offrirait le transport pour se ménager les pieds encore quelque temps, ou marcherait à ses côtés, le cas échéant.

Si elle décidait de ne pas le suivre, cela ne l’affecta pas davantage. Maintenant que l’idée était en tête et qu’elle avait peut-être besoin d’un peu d’intimité, il voyait cela comme l’excuse parfaite de se détendre et de se réchauffer et, également, de se débarrasser de la poussière.

Dans le premier cas, Serenos marcha avec la princesse, mais tâcha cette fois de se montrer plus communicatif. Après tout, le silence ne leur apportait rien.

« Vous savez, de là où je viens, il n’y a pas d’elfe. Nous avons bien quelques visiteurs, et je ne pourrais jurer qu’il n’y a aucun résident elfique, mais il n’y a aucune communauté elfique. Ce que j’ai appris de votre peuple me vient des quelques correspondances que j’ai eu. D’ailleurs… votre père ne vous a vraiment jamais parlé de moi ? Serenos, Roi de Meisa, l’Ayshanra… non, rien ? Vraiment ? »

Une question légitime, puisqu’il considérait tout de même lui offrir la sécurité sur ses terres, le temps de refaire ses forces. La Forêt Argentée, telle qu’elle était, ne pourrait garantir la protection du peuple elfique, à moins d’instaurer de solides barrières et d’avoir assez de sujets pour repeupler et rebâtir. Les humains pouvaient rebâtir rapidement, puisque la génération suivante comptait plusieurs enfants par couple, mais ce n’était pas pareil pour les elfes. Pour autant qu’il sache, en contrepartie de leur longue longévité, les elfes ne pouvaient pas se reproduire aussi facilement. Cela tombait sous le sens, en quelque sorte ; s’ils se reproduisaient au même rythme que les humains, le monde serait peuplé d’elfes plurimillénaires. Les humains, en contrepartie, avaient des vies courtes. Ils étaient vulnérables à la maladie, à l’âge et aux blessures ; les façons de trépasser étaient si nombreuses que même leur grande prolifération ne voulait pas dire grand-chose dans l’ordre naturel.

Il comptait lui offrir l’asile. Il n’était pas sûr si ce peuple aurait fait de même pour lui ou pour ses propres enfants, mais cela ne voulait pas dire grand-chose pour lui ; il ne basait pas ses décisions sur les perceptions des autres ou les « si » et les « peut-être ». Cette opportunité ne s’était jamais présentée.

Alors qu’ils papotaient, ils se retrouvèrent bien vite à flanc de montagne, et comme prédit par Serenos, ils trouvèrent un étang d’eau chaude. Il remarqua d’ailleurs quelques dalles ouvragées creusées à même le sol, signifiant que quelqu’un avait autrefois effectué quelques travaux à cet endroit. Il se demandait s’il s’agissait d’elfes ou de quelqu’un d’autre. Une tribu nomade, peut-être ? Les Anciens savent à quel point les nomades adorent se reposer après des semaines de marche.

Serenos regarda l’eau, puis s’en approcha pour plonger une main, histoire de tester la température. Chaude, mais pas bouillante ; c’était souvent un risque pour ces sources thermales ; parfois, la température grimpait et devenait dangereusement chaude, et ce n’était pas dans leur intérêt. Le Roi regarda ensuite le bassin, réfléchissant quelques secondes, tira de son sac une petite poudre qu’il jeta alors à l’eau. Celle-ci se mit à émettre une puissante vapeur.

« Veuillez détourner le regard, Galadriel. Il est moins épuisant de jeter des sorts lors que je suis en contact avec la source, et je ne souhaite vous mettre inconfortable.. »

Le Roi retira alors la ceinture et posa son épée et le fourreau contre un arbre. Alors qu’il retirait sa chemise, il entendit la lame glisser et tomber sur le sol. Il jeta un coup d’œil dans sa direction, s’approcha de nouveau, la souleva et la posa de nouveau contre l’arbre, marquant une pause pour s’assurer qu’elle ne tomberait pas de nouveau. Une fois rassuré, il se tourna vers la source chaude et retira sa chemise et sa veste de maille, mais non pas son pantalon, exhibant sans gêne son tronc nu.

Si la curiosité de Galadriel lui arracha un coup d’œil, elle put voir ce que la guerre offrait ; une large collection de cicatrices. Le corps de Serenos en était couvert, et certains de ses membres avaient visiblement déjà été sectionné puis rattaché. Son dos était couvert de cicatrices, incluant des traces de flèches, des griffures de bêtes sauvages, et des marques de torture.

Une fois dans l’eau, Serenos plongea une main dans le liquide et marmonna ses phrase magiques, et un épais mur d’eau opaque se leva, séparant le grand bassin en deux.

« Et voilà… Pourriez vous me lancer ma chemise, je vous prie ? Elle est tâchée de sang. »

Galadriel

Créature

Re : Feu de forêt et princesse en fuite [Galadriel]

Réponse 7 dimanche 04 septembre 2022, 21:49:20

Dormir davantage, c’est vrai que ce serait une bonne idée, mais Galadriel avait peur de faire des cauchemars, son sommeil pendant le trajet était agité. Dans ses songes, des images qu’elle ne préférait pas voir revenaient la hanter, des sons atroces lui donnaient des hauts le cœur à son réveil bourdonnant encore dans sa tête. Elle allait devoir combattre cette peur, plus tard, pour le moment si elle pouvait l’éviter c’était une bonne idée. Si seulement, elle arrivait à mettre la main sur des feuilles de bakuoni, une plante qui permet de faire disparaître les rêves et cauchemar quand on la mange.

L’elfe restait devant le lit, attendant une réponse de Serenos et qu’il accepte son présent pour lui permettre de se rafraîchir, c’était une bonne alternative à une source. En le regardant, Galadriel pouvait constater que sa pommade n’avait pas l’air de le ravir plus que ça, il n’y avait rien à craindre. C’était naturel, elle n’avait rien ajouter dedans et l’avait même appliqué sur sa propre peau, montrant qu’il n’y avait rien à craindre. Au lieu d’accepter, il lui proposa d’aller une autre alternative, aller se nettoyer quitte à reprendre la route pour quelques heures en plus.

« Il faudrait déjà trouver un endroit avec de l’eau. » Galadriel ne connaissait pas cette partie de la forêt, il était toujours possible de savoir où trouver de l’eau avec la végétation, les traces des animaux et tout l’environnement qui les entouraient, mais cela allait durer plusieurs heures. C’est sur que cette idée était intéressante et mieux qu’une simple pommade, elle suivit Serenos en dehors de leur cachette l’observant en silence pendant qu’il semblait se concentrer. Après une bonne idée, il indiqua sur de lui le chemin pour se diriger vers une source chaude. « Si seulement nous avions aussi ce pouvoir, notre vie dans la forêt serait plus simple. »

Même actuellement, pendant une fuite se concentrer pour trouver des informations sur le terrain est une avance sur l’adversaire, il est plus simple de créer des pièges, de les emmener dans des endroits dangereux. Galadriel sentait une petite pointe de jalousie face à cette magie qui semblait bien utile depuis qu’elle avait rencontré ce guerrier, se demandant si c’était possible d’apprendre des sortilèges. Si c’était le cas n’importe qui pourrait devenir mage, il faut surement avoir un don dès la naissance, en réflexion rapide, l’elfe entend le soldat lui parler de son odeur.

« Non, non, ce présent, ce n’était pas pour votre odeur ! Je n’oserai pas. » Galadriel comprenait mieux pourquoi il ne l’avait pas pris. Jamais l’elfe n'aurait osé critiquer un soldat sur son odeur, surtout après avoir passé autant de temps dans la forêt sans se laver juste pour la retrouver. « Et je dois avoir la même. » Sur le coup elle se sentait gênée qu’il ait mal compris où elle voulait en venir en lui offrant la pommade.

Elle pouvait encore débattre longtemps sur le sujet, se morfondre en excuse, sauf que ce n’était pas son tempérament, cela n'allait jamais mener à rien et ça allait leur faire perdre du temps pour se rendre aux sources chaudes. Elle n’allait pas refuser cette offre, si ça pouvait lui éviter de trouver des nouvelles excuses pour ne pas partager le même lit que Serenos c’était bénéfique.

« Je vais venir, ça va me faire du bien. » Galadriel pensait surtout à ses pieds qui allaient apprécier ce bain nocturne. « Et je vais marcher, je m’en sens capable. » Ce repas lui avait donné des forces pour au moins marcher quelques minutes, à côté de Serenos à un pas reposant qui ne la forçait pas à devoir courir. Sur le chemin il engagea la conversation, Galadriel se retrouva forte surprise d’entendre qu’il était Roi, elle se tourna dans sa direction pour être sur d’avoir bien compris.

« Je suis désolée… » Galadriel fit non de la tête, son père ne lui avait jamais parlé de ce Roi. « Mon père voulait me tenir éloigné des décisions qu’il prenait pour la protection de notre territoire, il estimait que j’étais encore trop jeune. » L’elfe leva les yeux au ciel en souriant. « Ironique sachant mon âge. » Plusieurs milliers d’années et être trop jeune, il devait avoir d’autres raisons, protéger sa fille. « Et pour combler le tableau, j’avais la mauvaise manie d'écouter aux portes pendant qu’il était en réunion, avec le temps il avait compris. Il avait mis au point un langage codé avec ses hommes pour contrer mes oreilles curieuses, c’est peut-être pour ça que je n’ai jamais entendu parler de vous. » Il arrivait aussi qu’il change les heures des réunions pour que je sois à la chasse au même moment.

« Vous savez s’il mon père vous à parler de moi, de ma mère, qu’il vous a dit nos prénoms c’est qu’il avait une grande confiance en vous. Nous portons les prénoms des anciens de la forêt, des prénoms sacrés que nous ne divulguons pas à la première personne. C’est un honneur je peux vous l’assurer. »

À force de bavarder, les deux voyageurs étaient arrivés à leur but, les sources chaudes, la vapeur venait se poser sur le visage de Galadriel, elle pouvait déjà sentir un apaisement au niveau de son minois. Elle laissa le Roi tester la température. « Elle est bonne ? » À la vue de son visage, c’était un oui, Galadriel se mit à sourire, contente de ne pas avoir fait le chemin pour rien. Et elle savait que Serenos avait prévu quelque chose pour qu’elle se cache du regard de l’autre, très prévenant depuis le début, il devait bien penser que la princesse avait une certaine pudeur.

À sa demande, Galadriel se tourna pour le laisser faire, à un certain moment elle se mit à entendre des murmures, elle ne tourna pas son regard dans sa direction. L’elfe n’aimerait pas qu’on se retourne si elle le demandait, alors elle ne le faisait pas : Ne faites pas à autrui ce que vous ne voudriez pas qu'on vous fasse.

C’est seulement quand Serenos lui demanda sa chemise que Galadriel se retourna, voyant le mur d’eau séparant les sources en deux. « Vous êtes très fort avec votre magie, c’est impressionnant pour quelqu’un qui n’en n’avait jamais vue. » L’elfe s'était penché pour ramasser la chemise et la lancer à Serenos, apercevant quelques secondes son buste entre les vapeurs de la source, partant rapidement de son côté pour se libérer de sa cape et de ses vêtements.

Dans la nuit, elle prit soin de déposer la cape sur un arbre pour qu'elle ne traine pas sur le sol comparé aux ruines de sa tunique qui tomba à ses pieds. Elle ne ressemblait plus à rien, le feu avait dévoré le tissu à des endroits, elle n’était plus blanche, les pierres s'étaient décrochées. Ce n’était qu’un torchon bon pour faire le ménage dans un chaudron, la laver risquait simplement de lâcher, c’est pour ça qu’elle ne la prit même pas quand elle rentra dans l’eau. « La température est parfaite ! » Galadriel prit une longue inspiration, profitant des vapeurs glissant sur sa peau nue, de l’eau chaude qui montait au fur et à mesure qu’elle se mettait assise dans ce bassin naturel.

Pendant une bonne quinzaine de minutes Galadriel ne disait plus rien, se reposant dans l’eau ne bougeant presque pas même pas pour se laver, juste elle se laissait porter par les quelques remous de l’eau. Son corps était si léger, elle sentait le poids de sa fuite s’envoler, comparé à son cœur qui était si lourd.

« Serenos ? Je voulais savoir… Comment saviez vous que j’avais besoin d’aide, que des mercenaires me pourchassaient ? Vous avez vu le feu de forêt au loin ? » Cette question, Galadriel savait déjà que la réponse était non. Si son père et le Roi étaient en conversation, sa préoccupation se trouvait au village. « Si vous êtes passé au village et que c’est mon père qui vous a demandé de l’aide… C’est qu’il était encore en vie ? Vous savez si c’est toujours le cas. » Serenos avait peut-être vu quelque chose avant de partir, c’était le roi, les mercenaires l’avaient peut-être épargné. Où le guerrier avait envoyé une troupe pour l’aider…

La conversation devenait sérieuse, Galadriel voulait des nouvelles de son père, apprendre qu’il était mort allait lui donner un sacré coup au moral et alors que Serenos allait donner sa réponse, l’elfe vit une ombre passer dans un buisson sur le côté. « Attendez. » Un ordre donné dans un murmure, en se redressant dans l’eau. « Je crois avoir vu quelque chose dans la nuit. » Le roi lui avait pourtant dit que la plupart des bêtes sauvages ne l’approchaient pas.

Et une nouvelle fois une silhouette traversa dans la végétation, cassant des branches sur son passage donnant à Serenos et Galadriel qu’il y avait quelque chose ou quelqu’un dans les environs ! L'elfe sorti de l’eau sans attendre, pour ne pas rester vulnérable, accompagnée du roi, Galadriel n’arrivait pas à voir ce que c’était. Son cœur battait fort dans sa poitrine, elle avait peur de voir surgir une sentinelle qui allait donner l’alerte sur leurs positions et relancer la course-poursuite dans la nuit. Après des secondes qui semblaient durer une éternité l’Intrus décida de sortir de sa cachette.

« Elros ? » Une petite bête, qui ressemblait à un capybara pointa le bout de son nez. C’était un animal domestique que le peuple de Galadriel dressait comme certains le font avec les chevaux, c'est sûrement pour ça qu'il avait réussi à rentrer dans la zone de sécurité il n'avait rien de méchant. C’était pour tenir compagnie aux petits, ils étaient libres de retourner dans la nature pour ne pas devenir totalement indépendants mais certains comme Elros appréciait la compagnie des humains pour les caresses et la nourriture à volonté. « Tu m’as fais peur mon petit Elros, viens-là ! » L'animal, content de retrouver l’elfe, arriva en courant, il avait des poils brûlés sur le dos, il avait réussi à prendre la fuite pendant l’attaque du village. Et avait dû suivre lui aussi l’odeur de Galadriel pour la retrouver.

La princesse était contente de voir un visage familier même si ce n’était qu’un animal, si bien qu’elle en venait à oublier sa nudité affichant à côté de Serenos son corps encore humide. Sa peau blanche, lisse qui ne montrait aucune imperfection, ses cheveux qui descendaient en cascade jusqu’à ses fesses rebondies. « C’est un ami ! » Souriante, Galadriel se tourna vers Serenos, son visage s’illuminait même dans la nuit et cette fois de face il avait une vue sur la rondeur de sa poitrine, de ses tétons qui se dressaient vers le haut. S’il descendait son regard il pouvait admirer son ventre plat, ses petites hanches et son intimité sans poils comme l’intégralité de son corps. Les elfes ne sont pas connus pour avoir une pilosité importante à la différence des nains.
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Re : Feu de forêt et princesse en fuite [Galadriel]

Réponse 8 lundi 05 septembre 2022, 22:33:25

Il n’était pas surprenant pur le roi d’apprendre que la princesse n’était pas exposée aux affaires du pouvoir. Il était très difficile, après tout, pour des peuples capable de vivre sur des siècles et millénaires, de progresser en faveur de nouveaux mouvements de pensées. Parfois, un elfe rencontrait un humain et parlait d’idéologies et de philosophie, juste pour en rencontrer un autre, quelques siècles plus tard, qui était tout simplement outré d’apprendre que les elfes voyaient les humains de la même façon qu’ils l’étaient par-delà une dizaine de générations, alors que pour l’elfe en question, ce n’était qu’une équivalence de quelques semaines entre les deux événements. Pour cette raison, bien que les femmes étaient autrement mieux traitées dans la communauté elfique que dans d’autres, certaines mœurs, comme la position de la femme dans la société, prenaient un temps absolument inquiétant à changer.

Serenos savait qu’il ne pouvait pas parler des affaires étrangères, ou de leurs politiques. Ce n’était pas sa place de critiquer. Il se voyait, pour sa part, incapable de considérer priver ses enfants d’un savoir essentiel à leur survie, car étant Roi, tout ceux qui portaient son sang partageaient non seulement ses devoirs, mais également ses ennemis, et les garder dans l’ombre aurait semblé contreproductif.

Cependant, cela expliquait pourquoi son nom ne disait rien à la princesse elfique. Il ne put s’empêcher d’avoir une certaine tristesse pour elle ; des millénaires de vie qu’elle aurait pu consacrer à devenir l’une des figures les plus importantes du monde moderne, gâchées pour des raisons de réclusion. Pour les Meisaens, qui avaient une relative longue vie d’environ deux à trois cent ans, c’était une opportunité perdue. Mais, encore une fois, les cultures différentes avaient des priorités différentes.

Il la rassura, bien sûr, qu’il n’était pas bien grave qu’elle ne sache rien de lui.

Plus tard, dans les bains, elle l’aborda de nouveau, cette fois sur le sujet de la magie.

« Vous êtes très fort avec votre magie, c’est impressionnant pour quelqu’un qui n’en n’avait jamais vue. »

« Un des avantages d’être un sorcier comparativement à être un magicien, j’ai envie de dire. Mais j’ai toujours cru que les elfes étaient naturellement doués pour la magie. Peut-être qu’un jour, je pourrai vous présenter un tuteur. »

Serenos attrapa sa chemise au vol avec un bref ‘merci’, avant de la plonger dans la source chaude et la secouer vivement. Fort heureusement, elle n’était pas si sale. De fait, hormis le sang qui la tachait, le reste n’était que sueur et sable. Rien de particulièrement nuisible, finalement.

« La température est parfaite ! s’exclama l’elfe.

- Heureux de l’entendre, très chère ! » répondit le Roi, soulagé qu’elle eut un peu de plaisir malgré toute la tragédie.

Après avoir enlevé les quelques taches de sang et d’avoir fait trempé le vêtement quelques fois, le Roi le tordit fortement, puis le posa sur une pierre, à défaut de pouvoir le suspendre quelque part. Serenos resta cependant sur ses gardes, se tenant debout en utilisant l’eau chaude pour se débarrasser des saletés du voyage, s’immergeant la tête et frottant férocement son crâne pour se débarrasser de la poussière, des insectes, du sang et autres substances. Il décida finalement de retirer également son pantalon de voyage et de lui accorder le même traitement que sa chemise. Tant qu’à se laver, autant le faire dans le confort, après tout, maintenant que Galadriel ne pouvait pas être choquée de sa nudité.

C’est alors que Galadriel lui demanda comment il avait su dans quelle situation elle se trouvait. Pourquoi était-il sur place ? Est-ce qu’il avait vu le Roi de la Forêt Argentée ? Était-il vivant ?

Il comptait déjà lui dire toute la vérité, mais franchement, il s’attendait à pouvoir lui en parler un peu plus tard, une fois qu’ils seraient loin de la Forêt Argentée, d’où elle serait tentée de retourner sur les lieux du massacre pour trouver des survivants, chose qu’il s’était déjà assuré de faire, mais alors qu’il s’apprêtait à donner sa réponse et accepter les conséquences de son honnêteté, quelque chose attira l’attention de la princesse.

Lorsqu’elle lui dit avoir vu quelque chose dans le noir, le Roi de Meisa étira ses sens magiques dans toutes les directions. À l’image d’une grande toile d’araignée, il chercha chaque signe de vie dans les environs. Il s’élança à la suite de Galadriel, qui semblait avoir pris la décision de se jeter au-devant du danger, et se posta devant elle, se mettant immédiatement en garde et en alerte.

Elle sembla voir quelque chose de familier, et l’aura de la princesse s’adoucit immédiatement. Serenos comprit alors qu’il n’y avait pas de danger. Il s’agissait, visiblement, d’une petite créature avec laquelle elle était familière. Contrairement aux créatures sauvages, la plupart des bêtes domestiques ne percevaient pas l’énergie du Roi de la même façon ; plutôt que d’y voir un prédateur aux aguets, ils y voyaient plutôt un humain bien normal avec un mauvais caractère.

Comme les Meisaens étaient fort habitués à se présenter à nu, en raison des bains publics très fréquentés et appréciés par la populace, Serenos n’était lui-même pas embarrassé de se montrer dans son plus simple appareil. Cela ne l’empêchait pas, cependant, d’apprécier la beauté d’une autre personne, surtout d’une créature qui, selon nombre de Continentaux, avait inspiré les très sévères critères de beauté au sein de la population Ashnardienne et Nexusienne.

C’est avec force de contrôle que le Roi ne poussa pas sa contemplation plus loin qu’un coup d’œil curieux sur les formes élégantes de la princesse. Tel un admirateur devant une œuvre d’art, sa propre fascination charnelle ne se démontra pas, car plutôt que de voir la jeune femme comme un objet de désir, il la voyait comme une œuvre de beauté, un travail qui ressemblait la beauté surnaturelle des premiers êtres à avoir été créé par les Anciens.

Serenos, dans sa nudité, n’était pas ce qu’on pourrait appeler comme quelqu’un façile à regarder. Certes, son visage semblait avoir été épargné du pire de ses traitements, ou du moins s’était-il assuré de mieux protéger sa tête que le reste de son anatomie, mais son corps trahissait une vie dure et peu choyée. Les signes de torture et de violence ne s’arrêtaient pas à son tronc ; il y avait d’autant plus de cicatrices et de traces d’abus sur le reste de son corps, comme si quelqu’un s’était fait un plaisir de gâcher ce qui aurait pu être une belle représentation de fonction et de virilité, telle qu’elle soit.

Évidemment, cela ne le privait que d’une part de son charme. Il restait un homme foncièrement élégant dans sa forme. Il était simplement un rappel que la guerre… bah ce n’est pas joli.

Il sourit doucement et caressa la tête de la petite créature, ses doigts frôlant les marques de brûlure et les effaçant soigneusement. Évidemment, cela pointait à un autre problème, à savoir si les poursuivants de la princesse avaient des chiens de chasse, mais il décida de ne pas en parler pour le moment, avant de regarder la princesse dans les yeux.

« Je suis ravi de vous voir sourire, Galadriel, et que vous ayez retrouvé un ami. »

Et il le pensait sincèrement, car il ne se départit pas de son sourire.
« Modifié: lundi 05 septembre 2022, 22:40:55 par Serenos Sombrechant »

Galadriel

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Re : Feu de forêt et princesse en fuite [Galadriel]

Réponse 9 mardi 06 septembre 2022, 22:24:57

Elros le petit animal de compagnie était heureux de retrouver Galadriel et encore plus quand l’homme qui était là soigna les blessures sur sa tête poussant un cri quand la douleur s’envola. La pauvre bête était fatiguée de toute la route qu’il avait faite pour retrouver la princesse, il allait pouvoir se reposer et l’elfe allait pouvoir le ramener avec elle si Serenos le voulait. Elros pouvait vivre seul dans la forêt, il était certes domestique mais il ne dépendait pas des humains, les autres animaux devaient ce soir se promener dans la forêt pour ramasser des insectes. Lui était un peu à part, il aimait trop les caresses pour se passer réellement des humains.

« Elros aime bien les caresses et particulièrement les gratouilles derrière ses oreilles. » Galadriel s'était accroupi devant la petite bête pour prouver ses paroles, Elros se mit à agiter la patte de bonheur grâce à la princesse. À la fin des caresses, elle attrapa l’animal dans ses bras pour le soulever le collant contre sa poitrine le bas de son corps balançant dans le vide. La princesse se tourna vers le roi, prête à lui demander si elle pouvait le ramener, quand son regard se mit à divaguer sur le corps du soldat. Il était nu, debout devant elle, c’était maintenant qu’elle le remarquait, naturellement ses yeux glissaient sur son torse, un peu plus bas avant de remonter rapidement. « Je ne voulais pas, vous regardez dans votre plus simple appareil. » L’elfe leva Elros devant son visage pour cacher son regard et ses joues beaucoup plus rouges que d’habitude.

Si lui était dans son plus simple appareil, Galadriel venait de se souvenir qu’elle aussi et qu’elle venait s’exposer. « Excusez-moi. » Elros passa de son visage a devant sa poitrine, pour se camoufler courbant un peu son corps pour se cacher au maximum. La petite bête ne comprenant pas ce qui se passait et n’ayant pas des caresses se mit à s’agiter pour se dégager des mains de la princesse pour retourner sur le sol. Galadriel passe ses mains pour cacher son corps, son avant-bras sur sa poitrine, une main sur son intimité tout en croisant les jambes.

Le peuple de la forêt argentée portait des voilages légers, cachant toujours les parties dites plus sensibles de leurs corps, car ils restaient très pudiques les uns envers les autres. Et ça valait pour la princesse, son père l’avait toujours sur protéger sur ce point, personne ne l’avait vu nue, elle avait son bain personnel, après une chasse elle n’avait pas le droit de se changer avec les autres femmes, Galadriel se devait de rentrer à sa cabane pour enlever son armure. Il y avait de nombreuses anecdotes à ce sujet. Et à ce moment, Galadriel ne savait pas comment réagir face à cette situation.

« Excusez-moi, je ne voulais pas m’imposer ainsi. » Dans sa tête, c’était même sa faute, elle imposait son corps à Serenos et pour elle il devait se sentir mal de la voir ainsi. Sa pudeur était construite sur une fausse idée, finalement elle n’avait pas vraiment honte de se montrer dans son plus simple appareil, elle pensait juste que ça dérangeait les autres. « Je vais retourner dans l’eau, excusez-moi encore Serenos, je ne voulais pas vous gêner. » Sur une fausse piste, Galadriel se déplaça vers les sources chaudes cachant toujours son corps pour ne pas l’imposer.

Serenos I Aeslingr

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Re : Feu de forêt et princesse en fuite [Galadriel]

Réponse 10 mercredi 07 septembre 2022, 01:04:59

« Elros aime bien les caresses et particulièrement les gratouilles derrière ses oreilles, lui dit-elle avec un enthousiasme qui changeait un peu de l'ambiance coincée de plus tôt.

Le regard du Roi suivit la main de la princesse alors qu'elle démontrait son savoir faire avec le peuple animalier, et il fit mine de conserver son sourire alors qu'elle dorlotait la créature semi-domestiquée, avant de prendre la créature, probablement histoire de la lui présenter. Alors que le Roi s'apprêtait à faire une petite poignée de main avec la patte avant de la créature, l'elfe sembla enfin se rendre compte que, dans leur précipitation, tous deux étaient maintenant nu. Un petit silence s'installa, et il crut qu'elle se préparait mentalement à hurler, jusqu'à ce qu'il remarque les yeux de la jeune femme quitter les siens, pour regarder un peu plus bas, puis de retour à ses yeux, dans un geste qui aurait pu être interprété de bien des façons; soit elle venait de faire un petit examen visuel de sa personne, peut-être qu'elle était tout simplement intéressée par la nouveauté de la chose, si elle n'avait jamais vu un homme à nu, ou peut-être qu'elle ne savait juste pas où regarder.

« Je ne voulais pas, vous regardez dans votre plus simple appareil! lâcha-t-elle soudainement en se cachant derrière son animal de compagnie.
- Mes excuses, votre Altesse, s'affligea un peu le Roi, qui croyait qu'elle était furieuse qu'il soit ainsi nu devant elle. Dans l'urgence, j'ai privilégié vous garder plutôt que de me rhabiller. Je me vois forcé de demander votre compréhension.

Cependant, il ne put s'empêcher de remarquer qu'elle ne cachait maintenant que son visage, exposant malgré elle sa poitrine et sa féminité, et bien que le Roi ne détailla pas ni ne releva le détail, il dût mentalement ordonner à ses joues de ne pas se fendre en un sourire, se mordant l'intérieur des lèvres histoire de contenir son moment d'hilarité coupable.

Contrairement à la princesse et son peuple, le Roi de Meisa avait beaucoup trop souvent été exposé à la nudité, au point de ne pas voir la femme nue comme un concept érotique, mais comme état purement naturel. En Meisa, en raison des températures très clémentes, la population s'habillait très légèrement. Les hommes portaient le pagne, qui était tout au plus un long tissu enroulé autour des jambes et tenu en place par un cordage ou une ceinture, histoire de ne pas se balader avec leur engin à l'air, et les femmes faisaient de même, avec des jupes plus longues qui descendaient souvent jusqu'aux chevilles, mais sans couvrir le haut du corps. Les Meisaens avaient même pris l'habitude de se faire tatouer ou de peindre des fresques semi-religieuses pour attirer la bonne chance, comme toute forme de couverture. Traditionnellement, il était de coutume que, lors d'un mariage, les époux se passent une veste ou une tunique colorée assortis, et continuait cette mode tout au long de leur mariage pour représenter leur statut. De plus, les bains publics étaient une activité sociale très prisées, autant pour hommes que pour femmes.

« Excusez-moi, je ne voulais pas m’imposer ainsi.
- Vous imposer?

Finalement, le cerveau de Serenos commenca à se remettre en marche, et il comprit ce qui la mettait réellement mal à l'aise.

- Je vais retourner dans l’eau, excusez-moi encore Serenos, je ne voulais pas vous gêner.
- Galadriel, l'appela-t-il.

La main du Roi se glissa dans la sienne et la retint pour un moment, pas assez solidement pour la retenir si elle insistait, mais assez pour interrompre l'élan de la Princesse.

- Il n'y a rien de gênant à la vue de votre corps.

Les paroles pourraient sembler bien maladroites, mais son ton ne semblait trahir aucune nervosité. Bien au contraire; il tâchait de se montrer rassurant, de lui faire comprendre qu'il ne ressentait aucun malaise à la regarder. Tout doucement, le Roi lui prit les mains, et les éloigna doucement de sa poitrine, avant de les relâcher.

- De fait, vous êtes d'une rare beauté, votre Altesse. Je comprends pourquoi les critères de sélection pour votre main sont si stricts.

Sans en connaître les détails, Serenos était au courant des épreuves, du concours pour gagner le droit de courtiser et potentiellement marier la princesse. De fait, il soupçonnait son homologue elfique de ne pas vouloir marier sa fille à quiconque, car au-delà des critères et des exploits, un père aussi attaché à sa fille ne voudrait pas la forcer dans un mariage qu'elle ne désirait pas. Ou alors, et cela n'était pas anormal, juste peu répandu, il jugeait qu'il n'existait personne digne de sa fille, personne digne de la prendre pour épouse. Les couples humains se mariaient rapidement, surtout chez le peuple où un mariage pouvait être réalisé sans préparation ou fiançailles. Même Serenos ne s'était marié que pour des raisons politiques, du moins en premier lieu; si les critères avaient été aussi sévères que ceux auxquels étaient confrontés les potentiels prétendants de Galadriel, l'Ayshanra serait présentement dirigée par l'Empereur Maeje ou ses ministres.

Le Roi regarda Galadriel, toujours doucement.

- Vous n'avez pas à vous cacher par crainte de causer un malaise, l'assura-t-il.

Il se prit un frisson.

-Par contre, oui, regagnons l'eau. Il y a une brise d'automne dans l'air.

Il lui prit de nouveau la main et l'entraîna à sa suite jusqu'aux bains, mais cette fois, il ne créa pas le mur de brume, à moins qu'elle ne le lui demanda, et lui offrit même de prendre place avec lui, dos à dos, si elle s'en sentait les tripes. Après tout, dit-il, il était assurément plus confortable de s'adosser à lui que de s'adosser aux pierres.

Galadriel

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Re : Feu de forêt et princesse en fuite [Galadriel]

Réponse 11 mercredi 07 septembre 2022, 18:19:45

Galadriel déterminée à retourner dans l’eau était coupée dans son élan par la main de Serenos dans la sienne pour la retenir et lui murmurer qu’il n’y avait rien de gênant à la vue de son corps. « Je ne suis pas sûr. » On l’avait tellement bassiné toute sa vie pour qu'elle ne se montre pas face à des hommes et même à des femmes, pour respecter son image, ne pas mettre mal à l’aise les autres, ne pas allumer la flamme chez chacun. Dans tous les cas, l’elfe pensait que c’était de sa faute, elle ne se trouvait pas moche, elle s’aimait comme elle était, mais avait pris l’habitude de penser que c’était malsain pour les autres. Que s’ils étaient mal à l’aise en la voyant c’était sa faute.

Serenos semblait différent que les elfes de son peuple, Galadriel le laissa attraper ses mains entre les siennes pour les retirer de devant sa poitrine avant de les laisser tomber ballant le long de son buste et de ses hanches. « Oui, mon père ne voulait pas que je tombe entre les mains de n’importe qui. Il ne voulait pas d’un faible pour protéger sa fille, il ne voulait pas d’un couard qui me laisserait tomber à la montre occasion, il ne voulait pas plein de choses en réalité. Je ne pourrais même pas tout lister sur l’intégralité de mes doigts. » Le père de de Galadriel était un roi très strict sur son unique fille.

La brise d'automne fit frissonner le soir ainsi que l’elfe levant ses tétons vers le haut, durcissant les petites pointes roses sur ses monts de chair. « Oui allons-y. » Accompagnant le roi côte à côte, Galadriel se glissa une nouvelle fois dans l’eau chaude des bains, c'était plus agréable que traîner à l’extérieur. Même la petite bête du nom d’Elros se rapprocha de l’eau pour se poser sur une pierre afin de profiter de la chaleur de la brume sur ses poils.

Galadriel colla son dos contre celui du Roi levant la tête vers le ciel pour y admirer les quelques étoiles du soir. « Vous savez mon peuple est plutôt pudique entre le sexe opposé, nous avons des bains pour les femmes à un bout du village et des bains pour les hommes à l’autre bout. Quand nous partons en chasse, nous prenons le temps de lever des bivouacs différents pour dormir et se changer. Quand j’étais là, mon peuple devait en faire un troisième juste pour ma personne. » C’était une perte de temps et une fatigue en plus pour les hommes qui devaient sans occuper, quand on chasse ce n’est pas le principal objectif à réaliser quand on dort dans la jungle.

« Mais mon père était très strict sur le sujet, je ne devais jamais me montrer nue pour ne pas attiser les convoitises, les jalousies, la flamme intérieure. Et tout un tas d'excuses. » Galadriel descendit son regard vers l’eau, caressant la surface de la paume de ses mains. « Depuis je crois que le problème c’est moi, si je ne me montre pas il ne se passera rien et tout ira bien pour tout le monde. » Je ne vais pas recevoir de remarque, mon peuple ne sera pas gêné et mon père ne se mettra pas en colère. « Ma mère m’a dit d’accepter ça pour que tout se passe pour le mieux. »

« C’est vrai que mère ne prenait jamais de position face aux idées bien placer de mon père, je ne pense pas qu’elle n’osait pas, je pense juste qu’elle en avait marre de lui faire la morale au bout du temps d’années. » C’était un vieux couple, qui avait encore des années à faire ensemble. Il ne faut pas croire que tout était beau car c’était des elfes, non, eux aussi avaient des hauts et des bas, des engueulades, des moments de joie. Le fait que ma mère n’arrivait pas à donner la vie à un autre enfant l’avait aussi affaiblie moralement dans sa routine.

« Chez vous c’est aussi comme ça Serenos ? Les hommes n’ont pas le droit de se mélanger avec les femmes ? » L’avantage de ce petit aparté de joie avec la rencontre d’Elros et celle de gêne, c’est que Galadriel avait oublié que le roi ne lui avait pas donné la réponse sur son père et cela allait lui permettre de gagner un peu de temps. « Vous ne semblez pas gêné de vous mettre nu alors que vous êtes un Roi ? » L’elfe cherchait à en savoir un peu plus sur les coutumes de Meisa. « Et excusez-moi si c’est trop indiscret. Vous avez une femme ? Ou votre destinée n’est pas encore arrivée et qu’elle doit encore passer les épreuves de votre peuple ? » Si Galadriel avait été un homme à la naissance, ça aurait été la même chose son père aurait exigé des épreuves avant le mariage.

En attendant les réponses, Galadriel se mit à se frotter les bras pour se nettoyer, trémoussant son dos contre celui du roi, qui devait faire le double du sien.

Serenos I Aeslingr

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Re : Feu de forêt et princesse en fuite [Galadriel]

Réponse 12 mercredi 07 septembre 2022, 20:16:54

L'absence d'héritier pouvait avoir effectivement causé un certain niveau d'inquiétude chez le Roi de la Forêt Argentée; sachant qu'assurer la pérennité de leur dynastie était l'un des premiers devoirs des souverains de chaque contrée, il n'était pas anormal qu'ils protègent avec une pointe de folie la sécurité et la survie de leur descendance. Là où Serenos ne comprenait pas, c'était le fait que Galadriel était assurément en âge de se marier, et même d'avoir sa propre progéniture. Enfin, cela était la théorie, dans les faits, cela dépendait de la famille elfique et de leur ethnie.

Serenos lui-même ne pourrait dire ce qui aurait pu arriver dans l'éventualité où il n'aurait pas eu plusieurs enfants. De fait, l'idée même de surprotéger Grymauch, son fils aîné, lui semblait parfaitement déraisonnable, considérant que le jeune homme était capable de forcer un cavalier expérimenté en bas de sa monture avec de légers efforts.

Le Roi de Meisa écouta l'elfe parler, tout en s'aspergeant occasionnellement et frottant sa peau pour se débarrasser de la saleté du voyage. Il ne comptait pas l'interrompre, se disant qu'elle avait beaucoup à dire et qu'elle n'avait peut-être jamais eu l'occasion de parler avec une autre personne, seule à seul, sans avoir crainte qu'on ne la juge ou qu'on ne la rapporte à son père. Il put également comprendre un peu plus qui était exactement Galadriel de la Forêt Argentée; elle était certes une princesse isolée des réalités du monde, mais elle n'y était pas aveugle; elle savait qu'elle était traitée différemment et ce n'était pas nécessairement quelque chose qu'elle désirait.

Elle lui demanda alors sa propre expérience, et le Roi pesa ses mots un moment avant de les formuler.

"La vie en Meisa est fortement différente de ce que vous avez expérimenté jusqu'à maintenant. Je n'ai moi-même pas passé toute ma vie en Meisa. À vrai dire, j'ai passé la plupart de ma vie dans l'Empire des Araniades, à l'Est. Pour un temps, je partageais également ce sentiment de devoir me masquer, comme si le corps était quelque chose de honteux et intime. Mon règne en Meisa m'a également contraint de voir la culture de mon peuple. En Meisa, les hommes et les femmes vivent sur un pied plus ou moins égal, avec certaines responsabilités traditionnelles, mais ces responsabilités restent toujours interchangeables. Il est plus régulier de parler de rôle familial que de sexe; la personne décidant de s'occuper des enfants et de vivre au foyer ont les mêmes attentes et les mêmes responsabilités que leurs homologues, qu'ils soient féminins ou masculins. Alors, c'est également quelque chose qui transpire dans la vie de tous les jours; le bain est d'ailleurs une activité sociale très prisée, et même dans le cadre familial, il n'est pas rare que toute la famille se rassemble dans un bain privé. Pour ce qui est de mon cas, il est traditionnel pour le Roi de prendre un bain rituel avec les dignitaires du royaumes et les membres de la cour, car, forcé d'être nu, porter une arme serait difficile à faire pour un assassin... ou du moins, sa gestuelle risquerait fortement d'attirer le regard."

L'idée d'un assassin tentant de 'discrètement' dégainer une dague ou un poignard dissimulé dans son rectum ne manqua pas d'arracher un sourire amusé au Roi de Meisa. Et pourtant, ce n'était pas impossible, considérant tous les accessoires qui existaient pour le plaisir de tous.

Elle lui demanda alors qu'il était marié, ou s'il y avait effectivement un critère de sélections, du genre épreuve, que les potentielles partenaires devaient réussir avant de pouvoir prétendre au rôle de Reine de Meisa.

"Je l'ai été, admit-il sur un ton entre le calme et la tristesse. Laryë était une princesse, comme vous, et héritière désignée de son père en tant que future maîtresse des Terres du Nord. Je n'étais qu'un prince illégitime, à l'époque, et je fuyais l'Empire après la mort du précédent dirigeant. Normalement, cela aurait suffit aux Nordiens pour demander ma tête, histoire de la présenter au nouvel empereur en échange d'une récompense, mais avec une armée sous mon commandement et une certaine réputation, ceux qui avaient osé attenter à mes jours ont bientôt vu les leurs prendre fin abruptement. Laryë était la seule de son clan à voir que l'Empire ne tarderait pas à passer à l'assaut; son père lui-même refusait de voir la réalité et, même alité et malade, continuait de croire que son domaine était invulnérable. Laryë avait besoin d'un allié, un allié qui lui assurerait qu'une fois que son père serait éteint, qu'elle pourrait forcer les chefs de clan à se rallier sous sa bannière, quelqu'un qui n'avait aucune allégeance envers les factions du royaume. Autant dire qu'elle me cherchait, moi, tout simplement. En échange de lui garantir le trône et mon support dans la guerre contre l'Empire des Araniades, elle me prit comme compagnon."

Il marqua une pause et regarda droit devant lui. "Maintenant, elle n'est plus des nôtres," dit-il en secouant la tête. "Et nos enfants ont grandi sans elle." Autant qu'il était déjà bien lancé dans son monologue, il semblait réfractaire à en parler davantage des événements qui entouraient le trépas de son épouse.

Après un moment de silence, il toussota.

"Je ne m'attendais pas à parler autant," dit-il avec un ton mi-enjoué mi-embarrassé. "Somme toute, non, je ne suis plus marié. Et il n'y a pas d'épreuves en soi pour le titre, il s'agit seulement de gagner mon affection, comme tout couple."

Galadriel

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Re : Feu de forêt et princesse en fuite [Galadriel]

Réponse 13 vendredi 09 septembre 2022, 00:48:09

Galadriel attendit que le roi réponde à ses questions, s’il en avait envie, elle comprendrait qu’il ne veuille pas en parler avec une inconnue, après tout il était ami avec son père et non avec la princesse. Il se lança après un petit temps, l’elfe tendit sa tête vers l’arrière pour ne pas louper le moindre mot. Il se mit à raconter à l’elfe qu’avec le temps il avait changé ses habitudes et surtout au contact de son peuple à Meisa. La vie là-bas avait l’air si différente de la sienne, les femmes et les hommes étaient sur une égalité totale, dans la forêt argentée il y avait quelques différences importantes entre les deux sexes. Et quand il aborda le sujet des bains, Galadriel ouvrit la bouche béa, il avait l’habitude de prendre des bains avec les dignitaires du royaume et les membres de la cour. « Vous faites vraiment ça chez vous ? » L’elfe était incroyablement surprise d’entendre ça, elle qui n’avait pas le droit de se montrer nue. Même son père n’avait jamais dû accepter ce genre de proposition.

En même temps, les elfes de la forêt argentée ne sortaient jamais en dehors de leur territoire et quand des inconnus ou même des alliés venaient sur nos terres il fallait se plier à nos règles. Il était très strict sur ce sujet-là aussi, un faux pas et le couperet tombait vite. Combien d’hommes et de femme c’étaient fait trancher la tête avant de se faire jeter du haut de la falaise, ils étaient nombreux, impossible de tous les compter. Galadriel essayait de raisonner parfois son père, mais il disait que c’était pour le bien du peuple. Voilà ce qui est arrivé…

Il prit le temps de répondre après sur le mariage, une histoire douloureuse avec son ancienne femme Laryë qui n’était plus de ce monde. Avec cette histoire, un mélange de prises de pouvoir entre des clans, des bannières à défendre et à construire. Tout ce concept échappait bien à l’esprit de Galadriel, son père faisait ce qu’il pouvait pour la tenir à l’arrière des conversations importantes, a par l’amour de ses parents elle n’avait rien connu d’autre. S’imaginer avec un homme, des enfants, c'était beaucoup trop compliqué pour Galadriel.

« Pardon, Serenos, je ne voulais pas réveiller des souvenirs douloureux. » L’elfe s’en voulait de lui avoir posé cette dernière question, qui l’avait poussé à parler de sa première femme décédée. Elle laissa sa tête retomber en avant regardant la surface de l’eau, son corps se dessinant sous des courbes abstraites avec les remous de l’eau et les rayons lunaires.

« J’ai hâte de découvrir Meisa après ce que vous m’avez dit. » Galadriel essaya de changer un peu la conversation pour ne pas laisser un silence pesant se construire et ne pas rabâcher les mêmes souvenirs en continu. « Pouvoir m’y reposer. » Et trouver des indices sur le vicomte, dans un coin de sa tête, l’elfe continuait d’y penser, à cette future vengeance. Elle ne voulait pas aborder un sujet lourd après la boulette qu’elle avait faite, se sentant quelque peu coupable de replonger le roi de Meisa dans des souvenirs qu’il ne voulait peut-être pas se rappeler.


Serenos I Aeslingr

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Re : Feu de forêt et princesse en fuite [Galadriel]

Réponse 14 vendredi 09 septembre 2022, 01:49:11

« Pardon, Serenos, je ne voulais pas réveiller des souvenirs douloureux. »

Le ton de la jeune femme semblait un peu hésitant. Elle était mal à l'aise. Le Roi se reprocha quelque peu d'avoir répondu. De fait, il se reprochait surtout d'avoir élaboré à ce point, surtout devant une étrangère. C'était peut-être justement parce qu'ils ne se connaissaient pas, ou l'ambiance un peu décontractée d'un bain en plein air qui l'avait poussé à se confier de cette façon.

"C'est moi qui vous doit des excuses, Galadriel," dit le Roi en se massant la nuque avec une pointe d'embarras. "Je ne sais pas ce qui m'a pris, mais je vous rassure, le passé est au passé. Peut-être en parlerons-nous plus, un autre jour."

Il jeta un coup d'oeil derrière lui, histoire de regarder son interlocutrice un moment, tenté l'espace d'un instant de lui prodiguer un réconfort physique, ne serait-ce qu'un léger toucher, mais il se rappela son rang, son titre et surtout leurs positions respectives, et cela lui permit de tenir sa langue. Cette fois, il ne put s'empêcher de la regarder plus attentivement. Encore une fois, peut-être en raison de l'ambiance, mais au clair de la lune, la jeune demoiselle semblait... eh bien, rayonnante. Ses yeux s'attardèrent sur ses longs cheveux bruns, ainsi que la peau nacrée de ses épaules. Il eut tout juste le temps de relever les yeux pour capter son regard, et il se demanda, un moment, si elle s'était rendue compte qu'il l'observait avec une attention particulière, mais il ne dit rien qui puisse trahir un geste déplacé, aussi temporaire soit-il.

Elle semblait s'enthousiasmer de découvrir une nouvelle contrée, ou du moins d'expérimenter de nouvelles choses et de pouvoir s'y reposer un temps. Malheureusement, Serenos n'était pas dupe; peu sinon personne ne ressortissait d'une telle expérience sans porter dans son coeur une forme de désir de vengeance, de justice. Sentant cette boule de rage se former en elle, la main du Roi s'approcha de la sienne et il mêla ses doigts aux siens.

"Je sais à quoi vous pensez, Galadriel", lui dit-il doucement en la fixant dans les yeux. "Vous pensez au vicomte. Vous penser à comment réparer le mal qui vous a été fait. Vous pensez peut-être que je ne peux pas comprendre, ou que je compte vous décourager et vous pousser à vivre votre vie comme si rien ne s'était passé, d'aller de l'avant."

Cela aurait été la chose à faire. Passer à autre chose. Ne pas laisser sa propre vie être dévorée par un désir de vengeance, parce que la vengeance, même justifiée, ne fait que devenir la source d'une autre vengeance, d'une autre quête de sang, d'une autre dette. Mais Serenos n'était pas nécessairement ce qu'on appelait communément une bonne personne; il ne ressentait aucune pitié pour ceux qui se jetait sur les autres comme des fauves, surtout pour la noblesse Ashnardienne. Fut une époque où les seigneurs étaient tenus fermement en laisse par leurs souverains, mais Mordred n'avait aucun intérêt pour la politique; le demi-sang n'avait qu'une passion: la guerre et le sang.

Le Roi leva lentement la main de l'elfe et la porta à ses lèvres et, tout en posant un baiser sur ses doigts, il la dévisagea, plantant un regard d'abord bleu roi puis doré dans le sien.

"Mais pas moi. Je ne peux vous promettre que cela se fera bientôt, mais une fois que vous aurez repris des forces et que vous aurez eu le temps de vous préparer, je peux vous assurer de mon support. Je ne peux vous garantir mon support en tant que Roi, mais... Si je peux vous donner l'opportunité d'humilier la noblesse d'Ashnard, et de plusieurs façons, tout en m'assurant que vous ayez le vicomte à vos pieds, cela servira nos intérêts mutuels."
« Modifié: vendredi 09 septembre 2022, 17:49:34 par Serenos Sombrechant »


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