Je dus me perdre quelques minutes dans mes pensées, à relire mes notes ça et là, mais ce ne dut pas être si long je pense, tant, bien vite, je fus tiré de mes songes au bruit très léger de ces talons qui, plus loin, heurtaient en douceur le parquet.
Même depuis l’autre bout de l’immense studio, je n’eus aucun mal à distinguer toute la grâce qui se dégageait de la belle asiatique qui s’avançait promptement, laissant au passage tomber son doux peignoir de soie pour se trouver, aussi vite qu’elle était arrivée, entièrement nue, prête à reprendre la pose sur le sofa que lui désignait l’illustratrice. La tête levée de mon bouquin, j’observais discrètement et silencieusement, tandis que, bien obéissante qu’elle était, la voilà qui prenait une pose des plus lascives, étendue de tout son long sur le divan, ses longues et fines jambes tenues bien hautes, ses talons aiguilles toujours aux pieds.
Aussi loin que je pouvais être, je ne pu bien sûr aucunement manquer un certain... détail, qui attisait bien ma curiosité, sinon plus. Déjà lorsque son peignoir l’avait quitté pour découvrir ses courbes avais-je pu remarquer, le souffle coupé, l’étonnant volume de sa somptueuse poitrine qui pointait fièrement vers l’avant. Une taille de bonnet comme on n’en voit que peu... Pour l’amateur de grosses poitrines que j’étais, il n’en fallait pas plus pour attirer ne serait-ce qu’un peu mon attention. M’apercevant dans le même temps qu’elle prenait la pose indiquée, la jeune femme me gratifia d’un petit salut de la main, auquel je répondis d’un simple mais fin sourire, accompagné d’un petit signe de tête.
Me levant alors, je me décidais à m’approcher de la scène, me postant un instant aux côtés de l’illustratrice pour détailler ces quelques traits qu’elle captait du bout de son crayon. Mon regard fit dès lors quelques allers retours entre la toile et son modèle, avant que je finisse par me concentrer que sur cette dernière, dont les voluptueuses courbes n’avaient évidemment de cesse d’attirer mes yeux curieux.
Tirant à moi un petit fauteuil, je me posais, proche de ma collègue, mais un peu plus encore de la jeune femme, croisant les jambes pour masquer ce qui, si je restais bien trop longtemps ainsi, risquerait également d’attirer l’œil. Même si je ne pouvais dire que l’excitation me gagnait, il restait tout de même clair que choisir un pantalon aussi cintré aujourd’hui n’était pas un choix des plus judicieux quand, même au repos, celui-ci venait me dessiner comme un troisième avant-bras, courant de mon aine, presque jusqu’à mon genou gauche. Tenant à rester discret, mais observateur, sans pour autant me faire remarquer plus qu’il ne le fallait, je tentais donc de retourner à ma lecture, mes yeux oscillant entre quelques-uns de ces traits de crayons, quelques lignes de mes propres textes... puis, venaient se perdre furtivement à tracer le contour épais de cette poitrine somptueuse et dressée, à quelques mètres de moi, à peine.
De nouveau, je fus sortis de mes pensées, par l’illustratrice cette fois, lorsqu’elle en vint à me demander mon avis sur son croquis, que je validais d’un petit signe de tête approbateur. Il fallait l’avouer, elle savait tirer tout le... sexy, de la chose, toute sa beauté et sa sensualité. C’était évocateur, mais poétique à la fois. Parfait. S’approchant un peu plus de moi, elle glissait à mon intention une photocopie de l’un de mes poèmes.
« Hmm, je n’suis pas experte, mais... dans celui-là, le sous-texte j’veux dire... tu parles de fellation, ou c’est moi ? »
J’esquissais un nouveau petit sourire à ces mots, lui répondant par l’affirmative.
« C’est ça. Tu vois, t’es pas si mauvaise en poésie. »
« Ok, hum... eh bien, on passe à celui-ci. Natsumi ? C’était parfait. Pour le suivant... j’aurais besoin que tu te mettes à genoux, les mains... pleines, la bouche grande ouverte, langue sortie. Tu vois le tableau ? »
D’un petit raclement de gorge, je n’faisais semblant de rien et m’en retournais vite à mes lectures.