Le soleil, bien haut et rayonnant plombait sur le domaine Rancher's Hope, menaçant de cuir les aides qui œuvraient aux divers points de la ferme. Clara faisait sa part de besogne en redirigeant ses employés au besoin. Les affaires allaient bon train, le ranch aidait à fournir les marchants de Nexus en produits divers et la terranide devait redoubler d'efforts pour satisfaire la demande. Les aides eux-mêmes suaient sang et eau à la tâche, afin de compléter les corvées de la journées. La blonde musclée, vêtue d'une salopette en denim, de bottes sales et d'un chandail court s'occupait de ramasser le foin à la fourche, foin qui avait été au préalable chargé sur une charrette afin de pouvoir le transporter à l'enclos où les vaches pouvaient prendre un peu d'air. Quelques balles de foin avaient déjà été déposée près de la clôture, prête à être offerte aux vaches ... et par coïncidence, elles servaient de cachette pour une petite voyageuse perdue.
Après avoir vidé plus de la moitié de la charrette, Clara s'accorda une pause. Elle posa son fessier sur une balle de foin et s'envoya une gorgée d'eau de sa gourde, offrant enfin un peu d'humidité à son gosier asséché par la chaleur et la poussière. Ses yeux bleus se portèrent sur les bâtiments du domaine, de sa maison simple et rustique à la grange, passant par le poulailler. Le succès de la ferme s'était perpétué depuis le passage de la torche grâce à sa gestion. Clara avait travaillé dur, elle continuait de travailler dur, tant par fierté que par nécessité. Un sourire orna ses lèvres, elle savait que où qu'ils soient, ses parents étaient fiers du travail accompli et que le domaine était entre bonnes mains. Elle lâcha un soupir satisfait, se permettant de penser tout haut.
-Aah, si vous étiez là pour voir tout ça ...
Elle laissa la nostalgie l'emporter un peu, se remémorant les temps passés où elle jouait dans les champs et aidait ses parents à effectuer les tâches quotidiennes. Elle se rappelait aussi que son père avait le gabarit et la force typique d'un terranide équin pur, un grand étalon humanoïde qui avait transmit à sa fille les qualités qui en faisaient un travailleur résilient. Comme le grand homme lui manquait! Et sa mère, belle femme hardie qui n'avait pas donné sa place, formant un duo incomparable. La vie était belle, et Clara le devait à une humaine qui s'était entichée d'un terranide équin et qui avaient tout deux gagné un tant soit peu de respect auprès des citoyens de Nexus en offrant un service vital à l'économie. C'était là une histoire hors du commun que Clara se plaisait à se remémorer à l'occasion.
La rancheuse entendît une vache beugler, les grosses filles étaient parfois bavardes. Sourire aux lèvres, Clara se tordît un brin pour regarder dans la directions des grosses ruminantes, toutes en train de mâchouiller. À un moment elle capta un léger mouvement du coin de l'oeil, Clara n'en faisait pas bien cas, mais elle eût le réflexe de jeter une oeillade vers le sol, derrière la balle de foin où elle était assise. Elle eût un léger sursaut en apercevant l'humaine égarée qui se cachait derrière son siège. C'était une humaine aux cheveux sombres et aux yeux en amandes, svelte mais pourvue de courbes proéminentes ... courbes complètement exposées, car la jeune femme ne portait rien ou presque, Clara pouvait tout de suite voir qu'elle avait une poitrine fort bien développée qui faisait presque penser aux bovins qui ruminaient dans l'enclos. La terranide cligna des yeux un moment, essayant de se remettre de cette étrange surprise. Elle était un peu sur ses gardes, mais l'étrangère avait l'air particulièrement vulnérable et confuse.
-Qu'est-ce que tu fais ici, demanda-t-elle sur un ton calme, sans la moindre hostilité, C'est un domaine privé. Viens-tu de la ville?
Clara ne pu s'empêcher de zieuter discrètement, l'étrangère était d'une beauté indiscutable, aux formes promptes à rendre la salopette de la terranide un peu plus serré au niveau de l'entre-jambes, d'autant qu'elle avait été fort trop occupée ces derniers temps pour faire de plaisantes rencontres. Mais elle mît en veilleuses ses arrière-pensées pour accueillir l'étrangère et lui offrir de l'aide, au besoin.