Vendredi soir. Héraclès trouve un énième boulot, pour une énième épopée. Passant de Terra dans ses terres chaotiques, à ici dans une mission qui n'a pas l'air de demander des ressources colossales. Ressources qu'il a toujours mobilisé par ses capacités surhumaines, son esprit n'en reste pas moins usé par tous ces changements. Ce manque de stabilité. Et en parlant de stabilité, voilà que cette soirée lui donnerait assez de beurre dans les épinards pour respirer quelque temps. Pas de guerres, pas de tortures, pas de combats.
Seulement l'escorte et la protection d'une personne très importante. Et maintenant que cela est dit comme ça, il y a probablement quelques appréhensions à avoir.
Il n'est qu'un homme capable de porter des poutres en acier de plusieurs tonnes. Écouter les ordres de son chef de chantier pour faire du bon boulot. Ecouter son éthique pour faire au mieux. Quand elle n'est pas altérée par ses pulsions. Mais peut-être que ce travail lui permettrait de découvrir d'autres facettes de lui-même qui ne demandent qu'à se mettre en lumière. Il a su qu'il avait eu le job lorsqu'on lui donne le nécessaire afin d'avoir une tenue adéquate pour ladite soirée. Cherchant la simplicité, il optera pour un costume - taillé sur mesure pour ses 2m20 de haut, et ses 190 kilos - ainsi que des chaussures adaptées qui ont quand même leurs places dans des soirées chiadées comme celles qui les attendent. Une montre, au détail précieux, qui ajoutera une symbolique de richesse dans son ensemble bleu nuit.
Justement, c'est en regardant cette nouvelle montre dans cette nouvelle tenue qu'il n'a pas l'habitude de porter qu'il se trouve au lieu de rendez-vous. Elle était déjà là, il prendra quelques secondes pour la détailler. Son cou et ses épaules enveloppés par un châle probablement inestimable, il couvre de jolies épaules souples, tenant des bras gracieux et élégants qui se terminent par des doigts filiformes. Sa robe sublime ses courbes régulières de sablier, accentuant une certaine sensualité en apercevant la chair de sa cuisse sur une fente du tissu. La courbure du dos lui laissait deviner qu'elle était sur des talons qui doivent coûter plusieurs salaires que Héraclès ne touchera jamais. Il déglutit, pour reprendre contenance. Ce soir, il travaille.
- Heureux de vous revoir également, Dame Hua.
Cette même main, douce et fine vient se mettre à portée, qu'il saisit automatiquement afin d'y déposer un baiser. La douceur n'a d'égale aux fragrances qui s'en dégagent. Les clés finissent dans le creux de sa main, devinant la marche à suivre. Ajusté, ceinturé, les clés finissent sur le contact, et il prend quelques secondes pour savourer le moteur bruyant vrombir gravement sous le capot. Il n'avait jamais conduit pareil bolide de sa vie. Il en oublie presque les prochaines instructions.
- Un couple, bien reçu.
Il opine doucement du chef, avant de sentir une chaleur sur sa cuisse. Celle de sa main, mimine ridiculement petite sur sa cuisse râblée et épaisse, débordant du siège. Ce à quoi il répondu affectueusement en posant la sienne sur la base de sa cuisse, le galbe et la douceur viennent s'épouser dans le creux de sa pogne grande et calleuse. Puis, première vitesse, les voilà partis.
***
L'extérieur de l'établissement qui accueillera cette remise de trophée était exactement comme Héra l'imaginait. Grand, lumineux, entouré de tonnes de voitures prestigieuses et inestimables. Voilà qu'il arrive dans ce cadre en étant acteur et non spectateur. Il trouve sans mal l'entrée, avant de rencontrer le voiturier qui vient réceptionner les clés. Ce soir ? Il était dans son personnage. Enserrant la taille de sa "nouvelle" compagnie, il tend une main vers les appareils photos mais aussi les personnes qui viennent saluer Li Hua de loin comme de près. Il prendra un moment pour la dévorer des yeux ostensiblement, son doigt suit lascivement la ligne de sa mâchoire, un véritable mâle complètement perdu dans les yeux de sa compagne. Passant les agents de sécurité, vérifiant les identités de chacun, voilà qu'ils longent un couloir sur un tapis rouge les menant à une réception. Le moment de prendre la température avant de voir d'autres personnalités. Il se pencha dans sa direction, un murmure finit à l'oreille de son vis-à-vis.
- Tout va bien jusqu'à présent ?