Kaito a horreur d'être au centre de l'attention et c'est bien ce qui se passe. L'échange entre les policiers est vif et il sent bien que tous sont sur les nerfs. L'enjeu de cette enquête doit être d'importance. les deux inspecteurs quittent le bureau pour laisser la place à l'agent Rayan. Elle s'installe en face de lui et il peut enfin la détailler de près, discrètement bien sûr, quand elle ne le fixe pas. C'est une belle femme aux atouts physiques indéniables. Elle détonne un peu avec ses cheveux et ses prunelles grises mais il trouve que ça lui va parfaitement. Là, elle a tout du flic, le jean, le flingue, le café ... Elle dépose devant lui la pochette contenant les magazines compromettant et a la politesse de faire comme si de rien n'était.
"Euh ... merci."
L'horreur, c'est super gênant! Heureusement elle embraye immédiatement en relatant le fond du problème. Ah oui, vu comme ça, c'est vraiment un gros problème. Dans quoi s'est-il fourré ... Pendant qu'elle parle, il range ses affaires.
"Ma protection? Par vous ?"
Ca allait vite. Ca craignait vraiment, tout se bousculait dans la tête de Kaito. Comment allait-il expliquer ce bordel à ses parents? Et bien, dans un premier temps, il ne dirait rien puis aviserait ensuite. Maintenant il n'allait pas refuser, il n'était ni un héros ni un combattant.
"Oui ... oui oui j'accepte mais ... Enfin, mes parents sont absents pour un mois, ils sont en visite chez mes grands-parents, c'est loin d'ici et, je peux suivre les cours de l'université à distance, il faut juste qu'on passe chez moi récupérer quelques trucs."
Dans une chambre d'hôtel, avec l'agent Rayan, l'idée ne lui déplaisait pas mais si elle continuait à exposer sa poitrine comme elle le faisait, ca poserait un problème pour le jeune étudiant.
La suite fut simple. Un agent les déposa chez lui, le temps qu'il prépare son sac. Ils avaient pris une voiture banalisée aux vitres teintées et le conducteur ressemblait à un voyou. Il invita l'agent Rayan a entré dans sa demeure, une jolie petite maison traditionnelle avec un jardin soigné dans un quartier calme. Le domicile des Nakajima était petit mais confortable. Kaito y avait sa chambre bien rangée au bout d'un couloir. Il trouva un sac et y fourra des affaires de rechange, de toilettes, son ordinateur portable, le chargeur de son téléphone (accessoire vital) et deux ou trois choses qui lui serait peut être utiles. Il hésita et prit aussi son shamisen, son instrument de musique qu'il rangea dans sa boite de transport.
"Je crois que c'est bon agent Rayan, on peut y aller."
La jeune femme attendait patiemment et Kaito se dit que peu de filles étaient entrées dans sa chambre jusqu'à présent. Rayan rendrait jalouse n'importe laquelle d'entre elles.
En sortant dans la rue, il salua madame Ikeda, leur vieille voisine, qui balayait le pas de sa porte.
"Oh! Bonjour Kaito, bonjour mademoiselle! Tu as une charmante petite amie mon garçon, elle est très belle!"
"Euh c'est ... elle ... On doit partir! Bonne journée madame!"
L'agent qui conduisait les mena ensuite à l'hôtel. Kaito fut déçu, il ne savait pas à quoi s'attendre mais espérait quelque chose de plus agréable. Mais non, la vérité était là, la police payait donc ils ne seraient pas logés dans un 4 étoiles. Alors oui l'hôtel était propre mais proposait le service minimum. Un petit hall d'accueil donnait sur un escalier qui menait aux étages, pas d'ascenseurs. Le réceptionniste les avait scruté avec méfiance, se demandant si ce couple ne venait pas juste pour forniquer, comme ça arrivait parfois. En plus, la fille paraissait dirigé, le jeune devait être son casse-croûte. Son observation fut interrompue par le policier en civil qui lui grommela quelque chose assez sèchement. Il récupéra la clé et les accompagna à leur chambre. Il en fit le tour et annonça qu'il en avait terminé et qu'i partait. Il lâcha quand même gratuitement un ...
"Bonne baise Rayan!"
Kaito fit semblant de ne pas avoir entendu. Bonne baise ... fallait pas rêver et ....
"Mais ... y'a qu'un grand lit!"
Le flic l'entendit et du couloir lui cria.
"C'est tout ce qui reste, sinon c'est chacun sa chambre, profite en mon gars!"
C'était mort, il ne pourrait plus jamais regarder Rayan en face. Kaito jeta un coup d'œil par la fenêtre. ils étaient au troisième et dernier étage et n'avaient pas de vis à vis. Juste devant l'hôtel s'étendait un parc sans âme. Ils logeaient dans les faubourgs de Seikusu. Apparemment, il devait rester disponible au cas où il devrait être interrogé à nouveau.
La chambre était propre, le lit en occupait une bonne partie mais sans être large non plus. Une salle de toilettes attenante avec une douche représentait les commodités. Les toilettes étaient collectifs, dans le couloir. Pour tout autre meuble, seuls un bureau et une chaise, et deux chevets de part et d'autre du lit complétaient l'ensemble. C'était assez spartiate.
Kaito osa alors regarder la policière.
"On ... on fait comment avec le lit? Et pour manger?"
Leur proximité allait devoir nécessiter quelques calages.