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Rira Bien Qui Rira Le Dernier ! [Pv: Prisma Fabius]

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Niqa Masir

Créature

Voilà plusieurs mois, à présent que Niqa navigue à la surface du monde. L’être de mana avait enfin quitté la profondeur du Donjon qui l’avait vu naître et il ne lui restait qu’à s’émerveiller devant la nature de Terra, découvrir la culture des divers peuples de ce monde. C’est ainsi qu’il imaginait les choses, mais la vie est souvent pleine de désillusions. Le mage devait faire face à la réalité, le monde qu’on lui avait dépeint était une œuvre d’art certes, mais le comportement des populations le laissait assez perplexe pour le moment. Il avait du mal à comprendre le fonctionnement de certaines institutions, ainsi que les classes sociales. En vérité, c’étaient même la plupart des règles de sociétés qui lui échappaient.

Niqa était un être libre, voire presque anarchique dans son fonctionnement. L’opale personne n’avait reçu que peu d’enseignement et rien concernant le fait de vivre en communauté. Il savait lire, écrire, réfléchir, user de la magie de façon imposante, mais sa vie s’était résumée à simplement survivre, tuer des monstres et avancer pour espérer sortir un jour de sa prison. Le peu d’humain qu’il avait croisé dans ce lieu était mort durant une bataille ou simplement de vieillesse, ce qui lui avait offert peu de temps.

Malgré cet amer constat, il ne perdait pas espoir. Il faisait les efforts nécessaires pour faire en sorte de s’intégrer, d’assimiler, de comprendre. C’est donc à force d’acharnement, d’erreurs, de quiproquo que Niqa réussit enfin à saisir une grande partie du fonctionnement des villes et assimilait certaines règles. Il devait bien se l’avouer, respecter la plupart des usages était difficile pour sa personne, il connaissait la loi, mais il ne la comprenait pas. Et au vu de son côté autoritaire et têtu, il devait se brider avec une forte volonté pour ne pas envoyer voler le code de conduite des cités et des être-vivant en général.

Cependant, avec toute cette envie, il lui arrivait de craquer, créant quelques esclandres, de-ci de-là. Il lui arrivait donc de troubler l’ordre public, de façon légère ou en levant la voix. On aurait simplement pu le prendre pour un fou, surtout au vu de sa dégaine. Les altercations avec les citoyens ou même les forces de l’ordre auraient dû s’arrêter-là, mais il n’en était strictement rien. Niqa n’aimait pas les castes, encore moins quand il voyait de l’abus entre les membres d’une même espèce, communauté ou encore simplement d’une même ville. Pourquoi les individus doués d’intelligence s'amusaient ainsi à essayer de dominer et humilier les autres ?

Niqa n’avait aucun problème à faire ce genre de pratique, mais toujours dans une histoire de consentement, d’envie partagé, l’un exposant sa puissance, tandis que l’autre subit. Cependant, il n’imposait pas de force un tel choix et cela restait toujours dans un cadre privé. C’était un jeu à son égard, mais là, la réalité qui se présentait à lui, n’avait rien d’un amusement. C’était simplement exposer un pouvoir, une force aux regards d’autrui, pour se sentir bien. Dans cette société, faut- il faire souffrir certains pour que les autres soient heureux ? Quelle drôle de mentalité. Pour faire clair, Niqa n’aimait pas la brutalité gratuite et méchante, simplement dans le but de satisfaire son ego.

Pensée assez ironique, quand on sait que Niqa n’aime pas qu’on lui impose certaines choses et qu’il a provoqué des petits problèmes en ville quand les choses ne lui allaient pas. Et cette situation ne lui convenait absolument pas, c’est alors que ses petites esbroufes prirent une nouvelle tournure. Dès qu’il voyait une forme d’injustice dans ses voyages, il intervenait afin de rendre justice par sa propre personne. L’idée pouvait être noble, mais ce n’était pas une idée intelligente de s’en prendre aux hautes classes de certains endroits. Et à l’heure actuelle, le petit Niqa était obligé de vivre un peu caché. Sa dernière intervention avait causé quelques problèmes. Il avait humilié en place publique un noble, un peu trop fier de sa position.

L’être de mana, s’était amusé à remettre ce dernier dans sa condition d’être-vivant faible et fragile, mais cela attira les foudres de l’homme sur sa personne, ainsi qu’une partie des forces de l’ordre. Il avait donc pris la fuite, ne voulant pas mêler des innocents à cette situation. Il lui restait encore un peu de bon sens dans ses veines. Dans cette fuite, il reçut de l’aide d’une personne, lui permettant d’échapper à cette forme de battue dans la cité. Il n’eut d’autres choix que de se cacher, cette solution lui ayant été imposée par sa sauveuse. Ce fût donc à contre-cœur qu’il accepta cette nouvelle situation. Il fît tout de même des efforts pour négocier certains points, il ne voulait pas rester enfermé dans la maison de la personne lui ayant prêté main forte. Il voulait quand même pouvoir naviguer en ville ou du moins, ne pas se sentir enfermé. On lui céda ce droit, la personne en face, ayant des intérêts à le garder aussi de son côté. C’était donnant-donnant, mais cette partie concerne une autre histoire.

Voilà, deux semaines se sont écoulées depuis l’incident. L’opale personnage réside dans une auberge assez peu fréquentée, évitant qu’il rencontre beaucoup de monde quand il navigue. Il sort à des heures ayant de faibles passages dans les rues, afin d’assurer sa sécurité. Cette situation l’exaspère, mais d’après sa sauveuse, combattre un noble peut s'avérer facile, mais ce sont les conséquences qui sont assez dramatiques. Encore une fois, il décide donc de se brider et serrer son poing, faisant avec.

Ses journées se résument donc à traîner dans sa chambre, sortir de temps en temps pour découvrir les lieux et surtout acheter divers ouvrages qu’il peut dévorer dans la salle commune de l’auberge, servant aussi de coin de restauration. Il fallait bien ça pour faire substituer l’endroit un moment. C’était justement ce qu’il faisait à l’heure actuelle, perdu dans les pages d’un livre, sirotant un alcool sur une table près de l’âtre de la bâtisse. Il soupirait, la lecture était plaisante, mais ne faire que ça commençait à créer de l’ennui. Il aimerait vivre d’autres formes de divertissement.

Prisma Fabius

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Re : Rira Bien Qui Rira Le Dernier ! [Pv: Prisma Fabius]

Réponse 1 samedi 22 mai 2021, 11:04:09

Il avait une hanche légèrement plus basse que l’autre. C’était ce qu’observait Prisma Fabius, alanguie dans son lit, les draps en bataille et l’odeur de leurs étreintes encore emprisonnée dans l’atmosphère de la pièce, aux grandes fenêtres pourtant ouvertes sur un élégant patio. Le jour était levé depuis longtemps, et le tout jeune homme qui se rhabillait lentement avait encore la peau luisante de sueur. La Rousse, allongée sur le côté sans prendre gêne de son corps nu, admirait son dos à la fine musculature, sa nuque aux cheveux blonds taillés très courts, typique des soldats, en se remémorant les frais souvenirs de ses baisers. C’était un bel adolescent, dont elle ne se souvenait plus le prénom. Elle le savait en permission avant de rejoindre l’un des fronts d'Ashnard, et se sentait même légèrement altruiste d’avoir offert une nuit d’amour à un garçon qui serait mort demain, peut-être.

Le savoir peut-être défunt bientôt ne l’attristait pas, et ne l’empêchait pas de suivre les mouvements encore raidis par l’activité physique intense qu’il venait de produire, ses muscles endoloris et les marques des morsures qu’elle avait apposés sur ses épaules, ses côtes, ses fesses fermes. Un petit sourire tira ses lèvres au rouge écrasé, délavé de leurs baisers… Il venait de nouer sa tunique, et se tourna vers la Conseillère Royale, lui lançant un regard qu’elle connaissait si bien… Il ne voulait pas partir, il la voulait encore, et pire…

« Va-t-en, maintenant. »

Souffla Prisma, d’une voix où l’amabilité, la compassion, la tendresse étaient absentes. A peine trop douce pour que l’ordre ne siffle trop aux oreilles du militaire, pourtant habitué à obéir. Le jeune homme hocha la tête, et elle chercha à imaginer ce qui se tramait dans sa petite cervelle limitée. Comme il ne semblait pourtant pas bouger, la Rousse soupira, grognant d’avoir à bouger ou pire, se répéter. Etait-il sourd ? D’un mouvement de bras las, elle fronça les sourcils, et sa langue claqua sur son palais.

« Ne m'oblige pas à répéter. »

Le soldat glabre sembla enfin comprendre, à la grande satisfaction de la Conseillère, qui soupira d’aise lorsqu’il la salua, se courbant en deux dans une révérence raide ; ce simple geste faisait toujours son bonheur. Voilà pourquoi elle aimait les militaires. Obéissants, respectueux, bien dressés. Les gradés étaient parfois même bien plus rebelles que les simples soldats, mais pour Prisma, ils se valaient tous… Ils servaient Nexus, la Royauté, et donc elle. Ils savaient suivre les consignes, et la plupart ne réfléchissait pas plus que cela. Ils étaient parfaits. Et que dire de ces corps taillés pour les batailles… Son petit faible.

Lorsque Rhéa, son esclave favorite, pénétra dans sa chambre pour lui apporter des fruits frais et une boisson fumante, la Conseillère s’étira, et se laissa retomber sur son lit… Pourtant, il fallait qu’elle se lève, le Conseil devait avoir commencé sans elle, mais… l’envie lui manquait. Il fallut que cette idiote de domestique lui glisse, sur le plateau qu’elle posait sur un petit guéridon ouvragé, un rouleau de parchemin cacheté. Son œil vert tourna nonchalamment vers la missive, et le sceau la fit se redresser immédiatement. Son cœur s’accéléra en arrachant la cire, grognant sous la résistance du ruban noir qui entourait le papier, et le déroulant fébrilement. Le Conseil se tiendrait sans elle, réalisa-t-elle sans regret, en lisant les lignes avec avidité, une excitation naissant sur son visage où la constellation des tâches de rousseur était dévoilée par le manque de fards.

« Fais préparer un bain, et sors ma cape. » Prisma se leva à la hâte, alors que Rhéa s’inclinait à son passage, sursautant lorsque la femme de pouvoir s’arrêta devant elle, tournant à peine son regard vers sa possession. « Oh, et brûle ça. » Le temps de lui fourrer dans les mains le parchemin, la Conseillère Royale avait quitté la pièce.



Dans l’Auberge, l’odeur des oignons frits et de la viande soûle était perçante, agaçant ses narines délicates. Pourtant, même si cela l’indisposait, la femme aux cheveux de feu, dans une élégante cape de laine gris anthracite au col d’une fourrure blanche épaisse, ne paraissait en rien regretter d’être ici. Elle était entrée seule, dans des atours qui dénotaient légèrement avec l’ambiance de cet établissement. Cependant, il n’y avait pas suffisamment de clients à cette heure de l’après-midi, pour véritablement remarquer sa présence ; des soudards peu nombreux, habitués sans doute, un couple de voyageurs souhaitant rester discrets vu leur mise, et un homme atypique en train de lire.

Elle retint un sourire. Il avait été facile de le trouver, finalement. Ses informateurs avaient été justes dans leur description. La Rousse prit un instant pour l’observer, sans gêne aucune, la stature droite, avant de percevoir du coin de l’œil qu’on s’approchait d’elle. D’un geste machinal de la main, elle arrêta un petit homme souriant, dont l’enthousiasme l’agaça immédiatement, pour qu’il ne l’importune pas, mais se contenta de siffler en se forçant à être aimable.

« Apporte-nous ta meilleure bouteille de vin. »

Accompagnées d’une bourse qui tinta dans la paume de l’aubergiste de petite taille, ses paroles prirent tout leur sens, et il tourna les talons avec une joie encore plus perceptible. Prisma marchait déjà en direction de cette personne aux cheveux d’albâtre, facilement reconnaissable, les yeux d’émeraude fixée sur le livre qu’il consultait. Juste avant qu’elle n’entre dans son champ de vision, Prisma se constitua un visage plus doux, un sourire presque gêné, et cilla avec une innocence retrouvée.

« Excusez-moi ? »

Même sa voix semblait différente, alors qu’elle était désolée, pauvrette, de le déranger dans sa lecture. Elle ignorait ce qu’il avait fait. Elle ignorait qui il était. Mais elle avait été payée cher pour le faire regretter de s’être fait un ennemi important. Un petit raclement de gorge suivit ses mots, alors qu’elle baissait les yeux humblement, debout près de lui.

« Vous avez acheté cet ouvrage ? » Une pointe de déception semblait faire vibrer son timbre clair. A l’intérieur pourtant, la Rousse jubilait d’une excitation qu’elle ressentait toujours dans ces moments-là. Parce que le jeu commençait maintenant.

Niqa Masir

Créature

Re : Rira Bien Qui Rira Le Dernier ! [Pv: Prisma Fabius]

Réponse 2 samedi 22 mai 2021, 18:18:32

Un doigt tapotait sur la table de bois foncé, aux multiples rainures dû au temps et sans doute certaines actions des potentiels clients qui ont été présents en ces lieux, un moment ou un autre. Le membre faisait voler un peu de poussière à chacun de ses assauts sur le meuble. Il frappait un rythme, celui qui indiquait sa vitesse de lecture, le mouvement de ses yeux dévorant une ligne, pour en passer à une autre et apprécier son ouvrage. Un traité sur la magie, mais pas n’importe quelle magie, celle se basant sur les poisons, ainsi que les potions. Une autre façon d’appréhender l’utilisation du mana, cela pourrait sans doute lui donner envie, si ce dernier était un assassin ou un élixirologue. Ce qui n’était aucune des hypothèses actuelles, il était plutôt un incantateur, mais se renseigner ne pourrait clairement pas faire de mal. Il fallait être préparé à toutes les situations possibles.

Un ouvrage tellement intéressant que les mouvements parasites des autres personnes osant se trouver dans un endroit aussi insalubre ne dérangaient aucunement l’opale personnage. De loin, il ressemblait à une horloge bien réglée, tournant ses pages avec une minutie exacte, un tintement régulier. Il ne dérangeait personne, il en attendait donc de même. Que l’on ne vienne pas l’importuner sans aucune bonne raison. Il pouvait supporter que l’on fasse la conversation si elle avait un intérêt et non pas pour parler du beau temps ou simplement tenir la jambe à un ivrogne.

Oui, Niqa était légèrement sur les nerfs, il faut dire que se sentir restreint dans ses mouvements, cloîtré comme une bête en cage le mettait un peu à rude épreuve. Donc si en plus, le peu de liberté intellectuelle qu’il possédait était dérangé par un ivrogne ou une personne en manque d’attention, cela allait finir d’achever son moral. Et il n’était pas bon d'énerver un Niqa, les dernières personnes ou plutôt créatures ayant osé faire ça, se sont retrouvé enfermé dans les pages de son grimoire. L’importuner était donc la dernière des bonnes idées, sans avoir une bonne raison.

Il faut croire que venir penser à quelque chose ou simplement l’évoquer, apportait avec lui la queue du loup et ce loup-là était charmant. Une voix douce, tremblotante, qui semblait jouer les agneaux, un agneau bien déguisé, suffisamment masqué pour que Niqa ne remarque rien. Ses pupilles se soulevaient pour croiser la carrure, puis le regard de la jeune demoiselle à la chevelure de feu. Il la détaillait, rapidement, ne se cachant pas de son action. En un battement de cil, la couleur de ses yeux changent pendant quelques secondes, démontrant que le mana circulait pleinement dans ses iris. Il observait son aura, l’énergie qu’émettait son corps. Elle était calme, plate, comme une mer sans vent, dans une zone sans remous, elle semblait sereine, de bonne humeur, rien ne pouvant traduire un mauvais état mental, une fatigue, un état moral mauvais.

 Tandis qu’il posait ses yeux sur ses courbes à la recherche du moindre détail, d’un indice qui lui permettrait de comprendre pourquoi on osait le déranger, cette jeune femme lui offrit ce dernier sur un plateau d’argent. Son livre, on le questionnait sur son ouvrage et plus particulièrement sur le fait de l’avoir acheté. De façon assez amusante, ce dérangement n’importunait pas le mage, au contraire, elle arriva à capter son attention avec énormément de justesse.

Lentement, Niqa refermait l’ouvrage, faisant vibrer l’air sous le mouvement des pages et de la couverture rigide. Il déposait sa lecture sur la table, faisant voler à nouveau un peu de poussière, dévoilant l’état de l’endroit et sa condition. Son visage prenait une expression un peu plus limpide et claire, laissant tomber les traits rigides  qui le composait. Sa main venait se tendre pour faire un signe à la jeune demoiselle, celui de prendre place face à sa personne. Pourquoi l’interroger sur son ouvrage ? Et surtout sur l’achat potentiel de ce dernier. Cela était surprenant comme question et donnait réflexion à l’homme, ce qui le changeait un peu de sa simple lecture. Et pour une fois que l’on ne venait pas l’interrompre pour une raison aussi futile que d’habitude.

“Bien le Bonjour… Hum… Non, Bonsoir plutôt, je viens de voir l’heure et surtout la descente de l’astre solaire par la fenêtre. Le temps est passé si vite aujourd’hui, voilà une bonne chose.”

Niqa avait réfléchi à voix haute, se laissant emporter par son timbre et ses réflexions, comme si le chemin entre son esprit et sa langue était direct. Il avait alors un moment de lucidité et décidait de se concentrer de nouveau sur son interlocutrice, afin de répondre à sa question. Tout en plaçant derrière ses propres interrogations, en espérant qu’elle pourrait nourrir le puits de curiosité qu’était l’opale.

“Pour répondre à votre question, oui, j’ai acheté cet ouvrage, comme la plupart des œuvres récentes. Il m’arrive quelquefois d’en dégoter certains dans des ruines, mais leur état n’est pas comparable à celui-ci. J’ai pu aussi en extraire du Donjon où je vivais, mais il s’agit là d’une autre histoire. Je m’égare encore, je m'excuse.”

Il lui offrait un léger sourire, l’homme n’étant pas du tout méfiant, la confiance aveugle étant souvent l’une de ses qualités, surtout après avoir observé le mana d’autrui. Ce benêt social oubliait simplement une chose, que la malice pouvait cacher bien des chose, même au mage le plus clairvoyant.

“Maintenant, c’est à vous de répondre à mes questions. Déjà, qui êtes vous ? J’aurais espéré que vous faisiez les présentations. Je me permets donc de le faire, je suis Niqa Masir. Une fois ce détail passé, j’aimerais savoir pourquoi vous m’interrogez sur le fait d’avoir acheté cet ouvrage ? Ce traité porterait-il un intérêt à vos yeux ou la raison est-elle d’une autre origine ?”          

Prisma Fabius

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Re : Rira Bien Qui Rira Le Dernier ! [Pv: Prisma Fabius]

Réponse 3 samedi 22 mai 2021, 19:22:27

Avec un silence de bienséance, Prisma s’était installée dans un fauteuil sans âge sans même grimacer malgré le dégoût que ce coussin élimé faisait naître en elle. Combien de fesses impropres avaient souillé cette assise où elle se vautrait ? L’homme ne lui laissait cependant pas le loisir de trop s’appesantir sur le sujet, alors qu’elle suivait son raisonnement avec un intérêt non feint. Son regard émeraude, une seconde, se mit à briller en entendant le flot de paroles s’écouler si naturellement des lèvres de son vis-à-vis. Un bavard. Parfait. Vraiment parfait. Son esprit frétillait silencieusement alors qu’elle adorait déjà les quelques secondes qui venaient de s’écouler.

Il y avait deux types de cibles. Celles qui se savaient épiées et qui étaient d’une méfiance affreuse, les plus délicates à berner. Et celles qui, comme cette personne, agréable à la vue, atypique, exotique peut-être, ne semblaient pas se soucier des problèmes immenses qu’ils pouvaient avoir. Si les premières étaient des proies agréables à pister, difficile à amadouer, et meilleures encore à abattre, les secondes avaient l’avantage d’une chose : elles faisaient passer les soirées plus délicieusement. Parce que l’amusement le disputait à l’excitation de la traque.

Le regard vert de la Rousse suivit le geste de son interlocuteur éloquent, ses yeux vifs puisant dans la couverture de l’ouvrage de précieuses informations, percevant les dangers d’une telle lecture, le félicitant presque, intérieurement, de ne pas être qu’un simple idiot candide perdu dans un bouge miteux.

L’étiquette avait été bafouée. Elle n’avait pas salué le jeune homme en l’interrompant, aussi rectifia-t-elle cette grossière erreur, avec un sourire contrit. « Bonsoir en effet. » Avant de l’écouter encore palabrer sans discontinuer. Les Dieux étaient avec elle. Prisma évita de sourire d’amusement à l’entendre lui donner de précieuses informations. Un grand lecteur, quelqu’un qui s’ennuie ici, qui vivait dans un donjon jadis, et qui sans doute s’en était allé de manière un peu hâtive. Quelqu’un de poli, également, ce qui était une qualité que la Rousse adorait. Un bon point pour le cadavre.

« Oh, je vois. Vous êtes tout excusé, Messire. Mais vous semblez posséder des talents d’orateur incontestables, vous écouter me plait. »

Et dire que, pour une fois, ce n’était même pas un mensonge… Quelle belle soirée s’annonçait. Elle lui sourit avec une sorte de sincérité, toute relative pour Prisma Fabius, qui jamais n’était franche. Et il enchaînait, parfaitement imperturbable, en osant sans gêne lui poser des questions, comme s’il était son égal, le petit impudent… La naïveté de ces gens. La Conseillère leva un sourcil, par réflexe, alors que cette petite musique piquetait son orgueil vaniteux, et se reprit bien rapidement, pour acquiescer avec douceur. Toujours de cette voix aimable, bien que plus assurée cette fois, puisqu’elle aurait eu du mal à feindre de n’être pas à l’aise en toute circonstance, de cette aisance des gens puissants, se pensant maître du monde, quoi qu’il arrive, intouchable…

« Pardonnez-moi. Je m’appelle Prisma, et ce détail -elle avait marqué une pause étrange à ce mot- passé, voici donc mes aveux… Il m’aurait été agréable de posséder ce livre. »

Une moue déçue glissa sur son visage de marbre, assez fardé pour masquer ses taches de rousseur, alors qu’elle reportait son attention sur l’ouvrage posé sur le bois collant entre elle et lui. Un haussement léger d’épaule chassa sa légèrement expression de dépit, alors que le petit Aubergiste revenait chargé d’une bouteille poussiéreuse, et deux timbales élégantes… A voir la facture de ces dernières, il avait sorti la vaisselle la plus coûteuse de son établissement, pour impressionner cette femme qui l’avait largement récompensé pour la bouteille qu’il venait de déposer sur la petite table. D’un simple regard vert, l’homme se retira, comme s’il avait compris qu’il dérangeait. Ces gens du petit peuple… si serviable.

« Mais puisqu’il n’est plus à vendre, que diriez-vous de partager avec moi les quelques pages dont vous avez pris connaissance ? » Un sourire ourla ses lèvres carmin, cependant qu’elle se penchait en avant, pour se saisir de la bouteille, sans sembler ennuyée par la poussière des plusieurs dizaines d’années qui y était incrustée. « Autour d’un peu de vin, peut-être ? »

Prisma Fabius n’attendait jamais aucune permission, quoi qu’elle semble en dire, et commençait déjà à verser le liquide pourpre dans un gobelet métallique. Un son qui lui plaisait particulièrement, et la fit soupirer discrètement.

Niqa Masir

Créature

Re : Rira Bien Qui Rira Le Dernier ! [Pv: Prisma Fabius]

Réponse 4 dimanche 23 mai 2021, 14:24:05

Niqa avait engagé la conversation d’une façon assez amusante, c’est presque comme si ce dernier avait entamé un monologue bien aéré dans sa narration. L’être de mana s’était un peu donné la réplique en exposant ses questions et par la même occasion ses réflexions. Le problème avec Niqa, c’est que ce monsieur était plein de lucidité et de réflexion, de connaissance et d’autres éléments pouvant en faire un érudit, mais il lui manquait quelque chose pour se permettre d’être sage. La compréhension des relations sociales et ne pas penser que de base toutes personnes sur terre sont optimistes et bienveillants. Il ne devait pas accorder aussi facilement sa confiance, le fait d’être croyant en la bonté des êtres vivants.

L’être de mana n’allait pas tarder à apprendre la triste vérité sur l’humanité, que la confiance ne devait pas être donnée aussi vite. Il devait cesser d’être candide, de penser que tout allait bien dans le meilleur des mondes. Mais la véritable question était de savoir si même en vivant l’affront d’être trahi, utilisé, de voir le pire de l’humanité, si cela viendrait le changer réellement. Il se dirait sans doute que c’était un cas unique dans le monde. Niqa pouvait être assez incompréhensible et imprévisible par moment. Sans doute le fait d’avoir vécu aussi longtemps isolé de toutes interactions avec la société en général.

Et cette idiot à la mase capilaire importante n’avait toujours pas compris que le comportement de la demoiselle n’était qu’une façade… Mais bon, qui pourrait lui en vouloir ? La jeune femme en face de lui avait un talent incomensurable pour gérer le moindre détail de son faciès, de sa voix, de sa gestuelle. Cela était un don magnifique, mais qui servait une bien mauvaise cause aux yeux de l’opale, s’il apprenait la vérité. Cela n’allait pas arriver de si tôt, surtout lorsqu’il perçut les premières paroles de la demoiselle, qui venait flatter son ego et sa confiance en lui. Niqa n’arrivait toujours pas à saisir la différence entre flatterie et compliment sincère. Et qu’on lui dise que l’on aimait l’écouter, lui donnait encore plus envie de converser. Il était tellement facile à lire et à comprendre, une bonne poire en quelque sorte.

Il prenait un peu plus ses aises dans son assise, changeant de position, cette dernière étant confortable pour dévorer un ouvrage, mais ne l’étant clairement plus quand il fallait observer quelqu’un, tout en faisant la conversation. Le voilà un peu plus droit dans sa chaise, dévoilant encore un peu son imposante stature de taille et souriant avec une candeur au bord des lèvres, presque affligeante dans son cas. Ses mains s’étaient regroupées, laissant les coudes posés sur le bord du meuble servant de table dans ce bouiboui. Il connaissait à présent son nom, il le faisait sonner plusieurs fois dans son esprit pour être sûr de le retenir et ne pas faire d’erreur de formulation quand le moment viendrait.

En tout cas, il pouvait noter quelque chose sur la jeune femme, cette dernière était expressive, accompagnon parfaitement chacune de ses phrases pour le coup. Il n’était donc pas difficile pour sa personne de déterminer ce qu’était le problème de la demoiselle concernant le fait de posséder le livre qui tenait compagnie en ce moment à Niqa. Problème qu’elle exposa bien vite, même si durant ce cours laps de temps, l’un des homme tenant ce lieu apportant un breuvage aux effets enivrant sur la table. Il haussa un sourcil, n’ayant pas souvenir d’avoir commandé quelque chose à boire, son verre lui ayant tenu compagnie pour la journée, même s’il était bien vide à présent.

Heureusement pour sa personne, l’échange de regards entre la rousse  et l’homme souriant lui faisait comprendre que cette initiative était à l’honneur de son interlocutrice. Elle avait donc fait commandé du vin et surtout deux coupes, elle prévoyait donc dès le départ de venir consommer en compagnie du mage ? Cela le rendait curieux, sans pour autant le laisser perplexe dans cette situation. Elle était assuré à ce point de pouvoir converser de l’ouvrage avec l’homme ? Elle avait une grande confiance en elle ? Puis qu’est-ce qui pouvait l’assurer que le mage consommait ce genre de boisson ? Rien du tout, mais voir une telle assurance, du moins ce qu’il interprétait comme de l’assurance le faisait sourire.

Tandis qu’il faisait tourner ses méninges, il prenait connaissance de ses nouvelles informations. En clair, elle lui proposait ou plutôt imposait de façon indirecte de partager le contenu de l’ouvrage à deux. Tout en proposant l’alcool. Niqa ne put contenir un petit rire sous son comportement, ce genre d'interactions lui faisait du bien dans son isolement social.

“Pourquoi me poser la question ? Il me semble que votre demande est purement rhétorique, sinon vous n’auriez pas fait venir le vin et vous n’auriez pas un tel sourire sur les lèvres. Soit vous avez énormément de confiance en vous, soit vous avez les moyens de me faire dire oui, si je n’avais pas envie de partager avec vous le contenu de cet ouvrage.”

Il exposait son argumentaire, sans avoir aucune certitude sur les intentions de la demoiselle. Il n’avait aucune raison de lui dire non, mais son côté joueur avait bien envie de placer un refus, voir ce qu’elle pouvait cacher dans ses manches pour forcer ce dernier à céder et accepter d’échanger le contenu des pages d’un ouvrage qu’il avait acquis pas lui-même. Il attendait que les coupes soient versées, attrapant celle qui lui était destinée et trinquant avec la demoiselle à la chevelure d’un feu ardent. Il mouillait ses lèvres pour savourer un liquide qu’il n’avait pas l’habitude de consommer.

“Ah… Le monde est rempli de délices, je suis heureux de pouvoir enfin consommer ce genre de mets, même si ce n’est pas le meilleur qui soit passé entre mes lèvres ces derniers temps. Et pour répondre à votre demande, j’ai bien envie d’accepter, mais je vais dire non pour le moment, simplement pour voir ce que vous aviez prévu pour finalement me faire céder. Simple curiosité, après cela, j’accepterais volontiers, de partager mes connaissances actuelles et puis de vous proposer une lecture commune, suivie d’un petit échange sur ce traité.”

Voilà, la demoiselle se dénommait Prisma avait obtenue la curiosité dévorante de l’être de mana, il ne restait qu’à savoir où cela allait mener les choses.

Prisma Fabius

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Re : Rira Bien Qui Rira Le Dernier ! [Pv: Prisma Fabius]

Réponse 5 lundi 24 mai 2021, 16:44:32

Dès que Niqa prit la parole, les petits yeux verts de la Conseillère se plissèrent sensiblement, alors qu’il avait assez de culot pour lui rétorquer, sans broncher, sans ciller, qu’il avait perçu combien le refus n’était pas une option. Quelque chose s’agita dans ses tripes, et une sorte d’excitation la fit immédiatement sourire… Autant qu’un agacement certain fit passer un éclair dans ses iris. Cette insolence assurée était tout à la fois dommageable et plaisante, bien que dans le cas d’une cible, liée sans le savoir par un contrat onéreux, il était plus raisonnable pour lui de n’être qu’un candide aveugle.

Fort heureusement, l’homme restait bavard, et ne se contentait pas de répondre sans crainte à ses invitations, il poursuivait le fil de ses pensées sans paraître posséder de filtre. La plupart des gens en étaient culturellement constitués, ce qui représentait un avantage certain pour la caste dirigeante, libre de jouer sur ces leviers d’éducation depuis des siècles. Prisma eut un signe de tête, comme pour saluer son esprit, avant de remplir la seconde coupe, et reposer lentement la bouteille, sans paraître le moins du monde perturbée.

« Il m’attriste que vous puissiez penser que j’ai une quelconque intention de vous contraindre, quel que soit le moyen. »

Un instant, en effet, son visage prit une expression désolée, lorsqu’elle baissait les yeux, les paupières presque closes. Plus le temps avançait, plus la Conseillère Royale trouvait cet échange délicieux. Certes, Prisma Fabius préférait lorsque tout lui tombait tout cuit dans la bouche, et qu’il lui suffisait de rester alanguie dans des coussins moelleux pour obtenir ce dont elle avait envie… Mais lorsqu’il s’agissait de ses petites activités annexes, rien n’était réellement aisé.

Après avoir fait tinter sa timbale contre la sienne, les lèvres tirées en un sourire élégant, dans un sourire protocolaire parfait qui qu’il puisse être, monarque ou diplomate, la Rousse porta le verre à sa bouche, et le parfum du vin chatouilla ses narines dans une explosion significative. Elle aimait cette odeur, elle l’aimait par-dessus tout, et cette simple effluve lui provoqua un frisson discret. Comme un vieil amant qui ne déçoit jamais, quel que soit l’heure du jour ou de la nuit, et qui garantissait, à minima, d’apprécier l’instant présent.

Alors que l’homme reprenait ses discours, semblant se parler à lui-même le plus souvent, la jeune femme restait concentrée sur ses mots, l’œil perçant amoindrit par la juste maîtrise de chaque fibre de son corps, et le contrôle poussé à l’extrême qu’elle opérait sur son attitude. Des années d’apprentissage, des défaites, des échecs cuisants, des déconvenues, pour en arriver à ce niveau de régulation, qui était devenu une seconde nature.

Pourtant, lorsque le ‘non’ sonna à ses oreilles, la Conseillère serra imperceptiblement les dents. On ne lui refusait jamais rien. C’était exclu, son esprit même ne le concevait pas. L’envie viscérale de se lever, là, et de lui asséner une puissante gifle piqueta ses doigts. Mais ce visage clair afficha pourtant une moue déçue, soupira légèrement, avant de boire une gorgée de vin dont elle apprécia la qualité. L’Aubergiste ne s’était pas moqué d’elle, il était donc parfaitement malléable, et suivait les consignes à la lettre, avec même un peu de zèle, quand il était payé suffisamment, par la bonne personne. Une information qu’elle tenta de ranger dans un coin de tête, avant de poser son verre sur la table défraichie.

« Hé bien. » Fit-elle avec un haussement d’épaule lourd de sens, comme si elle se trouvait démunie. « Je ne devrais dans ce cas, pas compter sur la bonté des inconnus. Il m’a paru que vous sembliez vous ennuyer, seul ici, et que ma compagnie puisse être un échange de service agréable, contre les connaissances que vous avez désormais de cet ouvrage. »

Elle repoussa délicatement son gobelet métallique en regardant le liquide pourpre valser légèrement, vers le centre du petit meuble, avant de ciller, et reprendre d’une voix où la contrariété chagrine s’entendait clairement.

« Si le vin ne vous sied pas davantage, et si mes intentions premières n’étaient donc pas suffisantes pour vous faire accepter, veuillez m’excuser. Préférez-vous une simple proposition commerciale ? Je serais peinée d’en arriver là, mais peut-être voudriez-vous fixer votre prix ? »

Pour la Rousse, l’argent n’était pas un problème, toujours une solution. Elle se fichait comme de son premier amant de ce livre ridicule, bien que sans doute intéressant au demeurant si l’on aimait lire, mais ce serait un moyen d’estimer si cet homme était avide de richesses, ou si la seule perspective de pouvoir passer un peu de temps avec elle suffisait. Elle n’avait aucune intention de se plier en quatre pour lui plaire, mais cela, il l’ignorait, et son attention semblait alors toute tournée vers la réponse qu’il lui donnerait.

« Ou boirez-vous autre chose ? Un alcool plus fort ? Une boisson plus douce ? Avez-vous faim ? » A combien de personne avait-elle déjà posé toutes ces questions, d’un air affable, dans le seul but de leur être agréable ? Combien voyait en elle une adorable dame de compagnie ?

« Si vous refusez, je ne vous cache pas ma déception. De ce que vous me permettez d’écouter, vous entendre discourir à ce sujet me semble une perspective des plus enrichissantes. Mais je m’en irais humblement, me permettant de vous priver de cette bouteille, qui aura l’avantage de noyer un peu mon chagrin. »

Un très léger sourire témoignait qu’elle se montrait davantage espiègle que désappointée, convaincue qu’il n’avait, pour l’heure, rien de mieux à faire que de passer du temps avec elle.

Niqa Masir

Créature

Re : Rira Bien Qui Rira Le Dernier ! [Pv: Prisma Fabius]

Réponse 6 mardi 25 mai 2021, 10:26:49

L’échange prenait une tournure amusante pour le mage. Non pas à cause de ces dernières paroles, qui lui laissait croire que la jeune femme pouvait offrir mieux, ou du moins que selon lui, elle avait préparé autre chose. Il faut dire qu’avec les éléments en sa possession, il avait la douce impression que pour elle, soit sa confiance en elle était démesurée, soit qu’elle avait des arguments importants entre ses mains, pour réussir à le faire changer d’avis. Il s’agissait des informations que lui offrait son analyse et pour lui, son esprit était assez affuté pour faire un travail décent.

Pourtant, malgré sa confiance en lui et ses capacités, la jeune femme semblait contester, par sa façon de parler, les propos récents de l’homme. Du moins, il comprenait ainsi les paroles de la chevelure de feu. Il avait donc réussi à créer de la peine en se trompant et affirmant des choses, qui au final se trouvent être infondées ? Il se remettait en cause, repassant dans sa mémoire, tout ce qu’il avait noté concernant cette fameuse Prisma. Et malgré ça, il en revenait toujours à la même conclusion, mais elle venait de nier cette éventualité d’un adroit revers de la main. Est-ce que Niqa manquait d’information sur la compréhension des signaux corporels ? Cela était possible, il n’avait pas vécu assez longtemps parmi les autres pour prétendre connaître tout le spectre émotionnel.

L’être de mana ne devait pas se laisser abattre par une telle déconvenue dans sa méthode d’analyse. Cet échange lui permettait au moins de comprendre qu’il avait encore beaucoup de choses à apprendre. Il préférait enfermé cette réflexion dans un coin de sa tête et se concentrer sur la suite des échanges en compagnie de la jeune femme. Il comprenait bien vite qu’elle avait un sacré sens de l’observation, pour déterminer des choses aussi exactes en ayant simplement vu l’opale lire à cette table. Tandis qu’il écoutait la jeune femme, il consommait le breuvage euphorisant, sachant que ce dernier mettrait du temps à faire effet sur sa personne, au vu de sa constitution un peu particulière.

Plus il écoutait la jeune, plus il comprenait quelque chose. Cette dernière ne semblait pas avoir prévu quoi que ce soit ou même simplement posséder un ego surdimensionné. Elle était simplement pleine d’espoir, avec un petit côté utopiste de croire en la bonté des gens. Niqa s’en voulait d’avoir mal compris ses intentions. Il se posa alors une nouvelle question en son fort intérieur. Avait-il commencé à devenir trop analytique et suspicieux des gens pour penser directement à des traits de caractère négatifs pour étiqueter son comportement ? Cela le désolait de voir ainsi les paroles de la jeune femme et son faciés se muer sous l’effet de la peine qu’il avait créé par des paroles qu’il pensait sage.

Il avait envie de l’arrêter et la rassurer sur ses véritables intentions, même si pour lui sa phrase avait fait comprendre qu’il ne demanderait rien de plus, qu’il était simplement curieux de savoir ce qu’elle gardait comme atout dans sa manche. Il soupira longuement, comme pour évacuer le surplus de sentiments qui s’accumulait en sa personne. Pour lui, il venait de commettre une bourde et il devait faire en sorte de redresser le tir pour s’excuser et faire comprendre à la jeune femme que ses véritables intentions ont été mal perçues ou possiblement mal exprimé par son intervention.

Il se leva de sa chaise, pour s’emparer d’une main de cette dernière. Il déplaçait le meuble à côter de la jeune femme, prenant place. Niqa n’avait pas véritablement de notion d'étiquette ou même de comportement respectable dans sa façon de faire. Il pouvait donc manquer de politesse, mais il n’en était rien pour ainsi dire les choses.  Ses mains se portèrent à celle de Prisma, du moins, celle qui était encore libre. Il planta ses prunelles dans les siennes.

“Je m’excuse concernant mes paroles. Il semblerait que j’ai tiré une conclusion un peu hâtive à votre égard. Et comme je vous ai dit, il y a quelques minutes, j’accepte d’échanger avec vous à propos de ce livre et de le dévorer à deux, afin d’en discuter. Je voulais simplement connaître les autres atouts que vous aviez en main, je n’aurais rien demandé de plus.”

Il lui lâchait la main, afin de tendre ses comparses ailleurs, attrapant l’ouvrage pour le tirer vers eux à présent. Il pensait aussi à récupérer sa flûte.

“Et de toute façon, rien de ce que vous vouliez me proposer ne m’intéresse. Je n’ai pas besoin d’argent, j’en ai autant que je peux le désirer et je ne cours pas après. Disons simplement qu’il s’agit d’un héritage en quelque sorte. Et pour ce qui concerne la nourriture et l’alcool, je n’en désire pas non plus. En soit, tous mes besoins peuvent être comblés, enfin presque tous… Mais là n’est pas le sujet.”

Il prenait entre ses doigts le réceptacle pour s’abreuver du fond de liquide encore présent. Puis il ouvrit le livre, afin de pouvoir commencer à converser avec la demoiselle.

"Désirez-vous le lire en ma compagnie ou simplement que je fasse un condensé ? Car vous disiez apprécier de m'entendre parler.”

En prime de ces mots, l’être de mana offrait à la jeune femme un léger sourire cristallin, rempli d’innonence. Ce dernier ne se doutant toujours pas du sort que l’on vient lui réserver.

Prisma Fabius

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Re : Rira Bien Qui Rira Le Dernier ! [Pv: Prisma Fabius]

Réponse 7 mercredi 02 juin 2021, 13:56:54

Parmi les mots qu’adoraient entendre Prisma Fabius, les excuses étaient pratiquement ses préférés. Ces quelques notes sonnaient à ses oreilles avec une mélodie particulièrement savoureuse, faisant passer le son désagréable du siège tiré sur un parquet fatigué. Qu’on lui demande son pardon la mettait toujours dans une posture délicieuse, la glorifiant, quelle que soit la teneur de la faute… Elle était en position de force lorsque l’on s’excusait devant elle, l’apothéose étant atteint lorsque, parfois, l’on s’agenouillait pour supplier qu’elle accorde son divin pardon. Il n’en était rien, cette fois, évidemment, mais cela tintait pour son esprit dérangé comme une petite victoire, qu’elle prenait à sa juste mesure. Douce, légère, néanmoins présente. L’homme était définitivement poli, et elle esquissa un sourire pour l’en remercier, de manière presque totalement sincère.

Il était bien plus agréable de devoir passer les quelques instants avant de passer à l’acte en compagnie d’un homme éduqué, cela changeait des rares rustres qu’elle avait parfois eu à faire trépasser. Etrangement, elle écourtait l’affaire, ne supportant que peu ce type d’individu. Certes, ce Niqa ignorait qu’il n’était pas très élégant de s’approcher si près d’une Conseillère Royale, mais à sa décharge, il n’avait pas cette information, qu’elle désirait garder, bien évidemment, secrète jusqu’à son trépas. Lui prendre la main était cependant un acte potentiellement choquant… Dans d’autres contextes, elle l’aurait retirée immédiatement, ne se laissant toucher que lorsqu’elle l’avait décidé, et par qui elle voulait. Pourtant… Ses doigts frémirent légèrement, mais elle lui offrit volontiers son contact, soutenant son regard.

C’était encore plus intéressant d’apprendre qu’il n’attendait absolument rien en retour, rien de matériel, toujours, et qu’il n’avait été motivé que par la curiosité. L’information lui importait plus que l’or, ou les objets de l’éventuelle transaction que la Rousse aurait pu mettre dans la balance. Il paraissait donc être héritier d’une fortune suffisante pour écarter de son esprit les bas besoins du peuple, ce qui l’intriguait et, une seconde, cet intérêt fit briller sa pupille. L’argent avait toujours eu un attrait particulier pour Prisma, tant il lui permettait d’asseoir son rang, et était un pilier important de son statut social. Peut-être son commanditaire avait-il d’autres raisons plus prosaïques, pour se débarrasser de lui ? Un rival dans une succession, l’appât de cet héritage ? Mille scénarios se construisaient dans le crâne de la Conseillère, persuadée que savoir pourquoi l’homme qui l’avait chèrement payée pour faire disparaître Niqa lui donnerait bien des avantages, qu’elle achève son contrat ou non.

Quoi qu’il ne soit, son intérêt était totalement piqué, et, bien qu’elle sourit avec calme à l’intérieur, à l’excitation de la traque se mêlait désormais l’envie pétillante des intrigues de Cour.

« Vous êtes tout excusé. » Concéda-t-elle finalement, avec un petit mouvement de main parfaitement naturel, comme si elle avait régulièrement à accorder sa clémence. « Savoir reconnaître ses erreurs est un signe de grande sagesse, je vous admire. »

Mensonge, ou vérité ?
Prisma était, pour sa part, incapable d’une telle clairvoyance quant à ses échecs.
Avec un enthousiasme qui fit l’élever sa voix étrangement plus haut qu’à l’accoutumé, la jeune femme interrompit presque l’étrange individu aux cheveux blancs.

« Parlez. » Elle se racla la gorge, comme si la Conseillère se rendait compte de son manque de politesse. A bien des égards, les femmes de la Cour devaient être pondérée et discrète, ce qu’elle n’était absolument pas, de nature. Pourtant, des années d’apprentissage lui avaient permis de savoir maîtriser ses élans, en société, sans peine. Alors, cette envolée n’avait rien de spontané. S’excusant d’un sourire en baissant les yeux, Prisma se reprit.

« Pardonnez ma fougue. Je serais enchantée de vous entendre m’offrir un condensé de ce que vous avez pu y lire, en débattre serait très intéressant. »

Fadaises. Prisma n’aimait pas lire, tout comme elle trouvait l’écriture agaçante, fastidieuse, alors que l’on possédait des scribes et des esclaves pour cela. Cela ne l’empêchait pas de se tenir informée des ouvrages en vogue au Palais Royal, et d’en discuter longuement, dans des conversations soporifiques, avec la haute société… Quelque chose lui soufflait cependant qu’elle n’aurait pas à s’endormir lorsque Niqa lui parlerait. C’était fortement déconseillé, à vrai dire. D’une main, dans un geste lent mais assuré, la Rousse gêna l’ouverture du livre… Et se penchant comme pour lui faire une confidence, parla à voix plus feutrée.

« Peut-être auriez-vous un lieu plus propice à l’échange et la lecture, j’ai toutes les peines du monde à me concentrer ici. »

A vrai dire, les voyageurs se montraient taciturnes, mais des habitués avinés discouraient avec énergie, apportant l’excuse idéale pour qu’ils s’isolent. Pour appuyer son argument, le hasard heureux porta le bout de ses doigts jusqu’à la main de sa Cible, portant l’œuvre tant convoitée.

Niqa Masir

Créature

Re : Rira Bien Qui Rira Le Dernier ! [Pv: Prisma Fabius]

Réponse 8 samedi 05 juin 2021, 19:46:00

Niqa l’incarnation de la crédulité, voilà ce que l’on pouvait penser de cet homme en ce moment même Il ne faisait rien pour arranger sa situation pour le coup, il s’enfonçait de plus en plus dans le piège de la demoiselle à la chevelure de feu Il ne comprenait pas que derrière ce sourire qu’elle venait lui offrir en échange du sien et de ces paroles, se tenait une chasseuse prêt à fondre sur la proie qu’étais Niqa. Puis, même en sachant qu’il pourrait s’agir d’un possible problème, son envie de se divertir était bien trop grande pour laisser une chance de l’occuper, lui filer sous le nez. Il plantait donc ses iris dans celle de son interlocutrice, lui accordant encore une fois, toute l’attention nécessaire.

L’être de mana pouvait se sentir rassuré pour le moment, on lui pardonnait son manque de tact. Il devait vraiment essayer de s’améliorer dans les relations sociales. Cependant, ce n’était clairement pas une chose qui lui plaisait et l’intéressait. Il ne voulait pas apprendre à faire des simagrés, simplement dans le but d’être plus agréable à l’oreille de quelqu’un. Il voulait pouvoir dire ce qu’il ressentait, d’une bonne façon, mais sans forcément prendre des chemins détournés ou omettre une partie de la vérité.

Tout en continuant de l’écouter parler, il osa un sourcil quand elle évoqua sa sagesse. Il ne se considérait point comme tel, un érudit à la limite, mais pour lui, il y avait encore bien trop de chose à découvrir pour véritablement se considérer comme une personne possédant un don de sagesse.

Une réflexion qui se termina bien vite, sa compagne de ce soir démontrait une certaine forme d’impatience dans le timbre de sa voix. Il penchait doucement la tête, ne montrant pas de surprise, mais plutôt de l’intérêt. Il avait eu l’impression que la jeune femme avait simplement laissé son envie sortir, sans y mettre de fioritures, digne de la bienséance. Cela le fit sourire un peu, elle devait véritablement être intrigué par l’ouvrage, pour réagir avec tant d’empressement. Il l’écoutait alors se confondre en excuse, le faisant rire encore un peu plus. Il apprenait par la même occasion la méthode de partage qu’elle voulait appliquer entre les deux.

“Ne vous excusez pas de votre fougue. Je préfère les personnes s’exprimant sans barrière qu’essayant de simplement se cacher derrière un masque de politesse et de bienséance.”

Niqa se redressait légèrement dans sa chaise, afin de prendre une position convenable pour lire, en plus d’être agréable. Il comptait ouvrir les première pages, pour se remémorer le sommaire de l’ouvrage et laisser son esprit insuffler à ses lèvres les mots justes afin d’informer la demoiselle du début de l’ouvrage. Cependant, les choses ne se passèrent pas réellement comme l’opale l’espérait. Il se faisait rapidement couper dans son envie, voyant une main s’ajouter à la tâche qu'était d’ouvrir un livre. Curieux, il posait les yeux sur la main, la remontant lentement pour dévisager son interlocutrice.

Il la suivait encore dans ses mouvements, comprenant qu’elle voulait lui signifier quelque chose à l’oreille. Il conduit donc son visage à se mouvoir de façon à lui offrir avec contentement son organe. Il pensait qu’une nouvelle envie lui était venue, mais ce ne fut rien de tel. Il s’agissait simplement de rendre la découverte de l’ouvrage plus simple et agréable, plutôt que dans le brouhaha des individus autour d’eux. Il faut dire que plus heures passaient plus l’endroit venait à se remplir. Il prenait le temps de réfléchir quelques instant, sa main attrapant son menton, comme si chaque signe de son corps dévoilait un peu plus le fond de sa psyché.

“Je comprends votre demande, il est vrai que l’endroit est de plus en plus bruyant. J’arrive à faire abstraction des bruits environnant, mais cela n’est pas forcément le cas pour tous. Je ne peux que vous proposer ma chambre pour lire. Si cela vous convient, je vous y conduirai."

Il se retire lentement de sa chaise, pour se redresser, le livre tenue entre son bras et son torse. Sans vraiment attendre plus d’explication de la jeune femme, étant bien décidé à l’entraîner dans ce moment, ne comptant pas la laisser s’enfuir. Elle serait son divertissement du soir. Avec douceur, il attrapait sa main, mais sa pression laissait comprendre que cette dernière ne pourrait pas s’échapper. Il l’invitait aussi à se lever pour l’emmener en sa compagnie à monter les marches de l’auberge. Dans le simple but de se retrouver dans la chambre de ce dernier, l’antre actuel du magicien.

Une fois entre les quatre murs, il relâche la demoiselle, lui laissant regarder l’endroit. Assez sobre, mais de bonne qualité. Niqa avait prit la chambre la plus chère. Cette dernière était dôté d’un lit double, avec un tour de bois imposant. Un bureau du même acabit, ainsi qu’une armoire pleine. Un peu plus loin traînait une légère étagère, avec une table basse et un fauteuil de cuir. Du grand luxe pour une auberge de cette qualité. Cela suffisait amplement à l’homme.

“Je suis désolé de vous avoir emmené aussi vite, mais vous demandiez à changer d’endroit. Pour la lecture, je vous proposerais le lit afin d’être confortablement installé. Sinon, il reste le fauteuil, mais vous devrez trôner sur mes genoux, ce qui ne serait pas le plus confortable pour vous. Que choisissez-vous ?”

Prisma Fabius

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Re : Rira Bien Qui Rira Le Dernier ! [Pv: Prisma Fabius]

Réponse 9 vendredi 11 juin 2021, 11:56:55

Tout était presque trop facile. Malgré les apparences, les discours qui pouvaient sous-entendre qu’il ne serait pas de bonne composition, Niqa tombait sans difficulté dans sa toile. L’étau se resserrait, et la Prédatrice, contenant avec efforts son excitation de traque, se sentant de minute en minute plus enthousiaste. C’était comme venir en aide aux jeunes aristocrates faisant leur entrée dans le Monde, lorsqu’elle se proposait, humblement, de manière si altruiste, pour leur servir de guide à la Cour. Ces jeunes gens étaient honorés qu’une Conseillère leur accorde autant d’attention, alors qu’elle ne faisait que tisser un lien de loyauté avec de la chair fraiche. Il ne fallait pas sous-estimer le nombre de partisans, bien que la qualité prévale toujours… Mais parfois la boulimie l’emportait sur les attributs particuliers, que voulez-vous.

Prisma sentait dans chaque regard de son interlocuteur qu’elle avait piqué son attention, et cela satisfaisait également son égo, surdimensionné, la rendant davantage assurée, s’il était possible de l’être. Lorsqu’il attrapa sa main, bien qu’elle n’eût pas douté une seule seconde qu’il accepterait de l’amener dans un endroit plus calme, peu importait où, elle hocha lentement la tête, comme pour lui donner son consentement tacite. Cependant, elle crut bon d’enfoncer un peu cette porte ouverte avec un sourire qu’elle voulut charmant.

« Oh, ce sera parfait. » Souffla-t-elle en faisant un geste au petit homme serviable dans un coin de la pièce, afin qu’il fasse porter leurs consommations là-haut. Il était hors de question de gâcher un si bon vin.

Ils étaient déjà partis de cette pièce principale miteuse, grimpant des escaliers qui semblaient à la Rousse tout aussi misérables, grinçant sous leurs pas. Il y avait quelque chose d’attirant, dans cette situation, qui lui rappelait des souvenirs, frais ou plus anciens, où elle se laissait entraîner par n’importe quel amant d’un soir, montant les marches jusqu’à une chambre improbable, inconnue, où la finalité pourtant, elle, se montrait sans équivoque. Là encore, Prisma estimait connaître la fin de cette histoire, funeste pour ce pauvre Niqa mais, hé bien, c’était ainsi. C’était bien la seule raison pour laquelle elle le permettait de la toucher, avec autant d’insistance, d’une douce manière certes, mais elle sentait dans la pression de sa main une fermeté intéressante.

Alors qu’elle considérait à peine les lieux, repérant cependant les éventuelles caches, issues ou moyens de la fuir, ou d’appeler du secours, la jeune femme pouffa de rire alors que l’homme à l’impressionnante chevelure blanche reprenait la parole. Trôner sur ses genoux ? S’il savait… Plutôt lui sur les siens, songea-t-elle, en plissant les yeux, gardant un masque légèrement troublé par ses mots.

« Peut-être l’inconfort de ma posture saurait-elle se faire oublier, si nos échanges sont aussi intéressants que ce qu’ils promettent ? »

Lentement, elle haussa une épaule presque nonchalante, esquissa un petit sourire malicieux, et traversa la modeste pièce en évitant de songer aux puces et autres affreuses choses qui grouillaient surement, dans son esprit, partout en dehors du Palais et sa demeure. Devant le fauteuil de cuir, qu’elle désigna d’un geste de main un peu trop autoritaire, Prisma l’encouragea à nouveau.

« Installez-vous, et vous m’avertirez si, par malheur, mon poids vous indispose. Il nous restera le lit en consolation. » Sur ces mots, on frappa à la porte, interrompant leurs mouvements, et Prisma lâcha un claquement de langue, naturel, qui lui échappa devant la désagréable intervention… Pourtant, il s’agissait simplement du tenancier, venu rapporter bouteilles et timbales ouvragées, se confondant en excuse de les déranger.

Sans un mot pour l’opportun, Prisma le laissa disposer sur la table basse son petit plateau, et il se retira humblement, en s’excusant à nouveau. Se raclant la gorge, elle reporta son attention sur Niqa, lui adressant un sourire chaleureux.

« Vous ne m’en voulez pas d’avoir réclamé à boire ? Je suis sûre que vous aurez soif, à tant parler. » Et puis, l’ivresse aidait à faire baisser la garder, bien qu’elle n’en décèle pas énormément chez cet homme étrange. C’était une aubaine, qui la fit frissonner légèrement d’impatience. Doucement. La Conseillère répéta son geste vers l’assise.

« Après-vous, Messire Niqa. »

Niqa Masir

Créature

Re : Rira Bien Qui Rira Le Dernier ! [Pv: Prisma Fabius]

Réponse 10 vendredi 25 juin 2021, 17:54:24

Niqa savait qu’il n’avait pas offert l’endroit le plus incroyable, propre ou même confortable de la terre. Cependant, il s’agissait bien du seul lieu tranquille où pouvait se tenir l’être de mana. Il avait promis de se faire discret pendant un petit moment, il n’allait pas trahir sa promesse, il faisait donc de son mieux avec les moyens du bord. Fort heureusement pour la jeune femme, le mage avait usé d’un peu de magie pour rendre l’endroit vraiment propre et sûr. La polyvalence de sa magie était vraiment quelque chose de vraiment intéressant et lui permettant autant d’être une arme de destruction massive qu’une fée du logis. Bon, cela restait quand même une drôle de comparaison, il devait bien se l’admettre.

Encore une fois, il n’avait pas le temps aux pensées vagabondes, la demoiselle attirait son attention par sa gestuelle et ses paroles. Maintenant qu’il pouvait l’admirer debout, il remarquait beaucoup de différences avec les personnes classiques. Son allure, sa façon de se tenir, même sa façon de parler étaient différentes. Niqa avait l’impression d’avoir à faire à quelqu’un n’étant pas issu du peuple, comme un être noble, comme la personne qui l’avait aidé. C’était impressionnant de voir une telle différence d’éducation et de comportement. Pourquoi tous les êtres humains n’avaient-ils pas accès à ce genre de chose ? Pourquoi privatiser une telle culture, un tel comportement qui restait un régal pour les yeux ? Puis, est-ce qu’elle aimait se comporter comme ça ? Est-ce que cela était vraiment naturel ? Beaucoup de questions personnelles et Niqa n’avait pas vraiment envie de les poser pour le moment.

Lui qui était si curieux de nature essayait de se tempérer pour une fois, de profiter clairement du seul moment de divertissement qu’il avait depuis longtemps. Il verrait donc si la soirée se passait bien pour poser une telle question à son interlocutrice. Et il ne voulait pas supprimer le sourire qu’elle avait sur ses traits non plus, il aimait la bonne humeur plutôt que la morosité. Il écoutait ses mots avec délicatesse, elle choisissait dans le fauteuil, elle préférait donc le confort du cuir que celui du tissu ? Ou peut-être qu’être sur les genoux pour lire lui semblait plus confortable pour profiter d’une bonne lecture ? Niqa poussait ses réflexions bien trop loin, il devait se laisser porter quelques fois et garder sa curiosité uniquement pour les bons moments.

Le fait de la voir alors inverser les rôles, donnant presque un ordre, faisait rire l’opale personnage. Heureusement pour la jeune femme, il ne prenait pas cela comme une directive ou quelque chose essayant de le forcer à se plier à la volonté d’autrui. Il comptait le faire et en avait envie. Il se déplaçait lentement vers le siège, quand un bruit se fit entendre à la porte. Son regard passa rapidement du rectangle de bois à la jeune femme, son regard se faisant légèrement interrogateur pour le coup. Il remarqua le petit tic de la jeune femme qui le cours d’un instant perdit son joli minois. Cela intrigua l’être de mana, se demandant s’il avait halluciné devant un tel comportement. Il gardait quand même cela dans un coin de sa tête, mais préférait suivre la situation pleinement.

Le tavernier rentrait pour ramener la boisson laissée en bas. La jeune femme voulait-elle à se point consommer ce breuvage ? Est-ce qu’il était si bon ou si chère que ça ? Cela ne le dérangeait pas plus que de raison, il pourrait en profiter avec elle autant que faire se peut. Il sourit même un peu devant son attention en ayant pensé à une collation pendant la lecture. Il continue de se diriger vers le fauteuil, oubliant bien vite ses réflexions pour le reste de la soirée.

“Je n’y vois aucun inconvénient, je vous remercie même d’avoir pensé à moi en faisant ce geste. Je vais donc m'installer pour que nous puissions commencer cette lecture.”

Sans plus attendre, l’être de mana déposait sa croupe dans le cœur du siège, prenant son aise contre le dossier dont le cuir craqua un peu sous son poids, démontrant l’âge de ce dernier.Il écarta les bras pour montrer qu’il était accessible et laissait le champ libre à la jeune femme pour s’installer sur sa personne.

“Et ne vous en faîtes point pour votre poids. Diverses créatures m’ont déjà piétinées et imposées des charges très lourdes. Alors porter une taille de guêpe comme vous sera un pur délice et un moment délicieux pour ma personne. J’espère simplement que mon corps ne sera pas trop désagréable pour la lecture.”

Il laissait la jeune femme s’installer convenablement sur sa personne, les verres de vins étant encore loin d’eux, resté sur la table et l’ouvrage se retrouvant dans la même position. Niqa ne voulant pas déranger la jeune femme décida d’user un peu de sa magie. Le mana circulait alors de son corps vers l'extérieur et la voix de l’homme devint plus grave, le laissant prononcer sa petite formule magique. Il espérait aussi pouvoir divertir Prisma par ce subtile tour de passe passe.

“Vind ! Transportorstrom !”

Il ne prononçait que les prémices de son sort, ne voulant pas le déployer à pleine puissance. Le mana entourait légèrement les verres, se transformant en vent, en air mouvant, formant un cocon autour des objets désirés. Le mage bougeait alors les doigts, faisant un simple mouvement de main pour attirer les choses à sa personne, les faire venir aussi simplement que possible. Les choses décollèrent de la table pour rejoindre les deux personnes. Un verre arrivant devant Prisma, un second restant suspendu aux côtés de Niqa. Ce dernier préférant attraper le livre à pleine main.

Il allait enfin pouvoir commencer cette lecture, sa première main tenant l’ouvrage et se dernier usant encore de sa magie pour faire tourner les pages. Il préférait user de son autre main pour la placer autour de la taille de la jeune femme, la tenant par la hanche et lui offrant un peu de stabilité dans son dos par cette intervention.

Pendant qu’il passait rapidement les premiers chapitres, il faisait un petit résumé de son contenu. Il lui expliquait que ce dernier parlait des divers types de poisons et surtout d’une méthode pour entraîner son corps à l'immuniser contre la plupart d’entre eux, voire même d’en rendre certains mortels, simplement douloureux ou passagers. Il ne le disait pas haut et fort, mais il se demandait s’il était possible de faire pareil avec le mana, d'empoisonner le corps de quelqu’un et de jouer sur les possibilités de transformation de cette source d’énergie. Mais il pourrait passer pour un fou de simplement émettre une telle hypothèse. Quand il arriva à la fin de cette première partie, il tourna son attention vers la jeune femme.

“Qu’en pensez vous pour le moment ? Est-ce que cette introduction vous a convaincue de découvrir la suite ? Ou tout simplement le contraire ? Vous dire que vous avez bien fait de ne jamais mettre la main sur un tel ouvrage.”       

Prisma Fabius

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    Conseillère Royale de Nexus, hautaine, méprisante et intrigante, c'est une vipère dans un nid de serpents. Oisive, elle ne vit que de faste, de fêtes et d'orgies, dépensant sans compter pour oublier à quel point elle est seule.

Re : Rira Bien Qui Rira Le Dernier ! [Pv: Prisma Fabius]

Réponse 11 samedi 24 juillet 2021, 10:38:18

Tant d’informations lorsque l’étrange personnage discourait. Prisma en était ravie, quelque chose commençait à bouillir véritablement en elle, faisant sans doute un peu trop briller son iris verte lorsqu’elle l’observait du coin de l’œil, parfois discrètement, et parfois plus franchement, sans une once de gêne. En s’asseyant, se faisant la plus légère possible, la Conseillère esquissa un sourire sous l’aimable remarque qu’il faisait sur son poids… Niqa était extrêmement poli et courtois, elle l’avait déjà noté, et s’exprimait avec soin. Un signe d’une bonne éducation ? Etrange, au vu des étonnantes choses qu’il évoquait de ci de là, sur des conditions de vie plus difficiles. Du moins, inconventionnelles.

Sans doute au même moment que lui, elle se rendit compte que leur collation et, surtout, le vin, étaient restés hors de portée. Elle allait engager un mouvement pour se redresser, lorsqu’elle perçu une certaine tension dans le corps de celui qui lui servait de coussin, tourna les yeux vers son visage, en constatant que celui-ci se refermait légèrement. Ses pupilles s’arrondirent lorsqu’elle l’entendit prononcer la formule, inconnue d’elle.

La Magie.
Prisma semblait y être peu sensible, ayant pourtant côtoyé quelques Sorciers au long de sa vie, elle se tenait en général peu confiante de ces capacités et leurs détenteurs, les jugeant fourbes, troubles, comme tout domaine que l’on ne maîtrise pas, il fallait s’en méfier. Attentive, la Conseillère Royale en mission observa le manège, les doigts qui gigotaient, et les objets qui s’animaient tenus par des mains invisibles.

« Oh. » Souffla-t-elle, échangeant un regard presque complice avec Niqa, se saisissant de sa coupe et la levant légèrement pour l’en remercier. « Voici des aptitudes bien pratiques. Comme elles me seraient utiles... »

Il lui était important d’avoir en tête cette partie de l’équation, et se félicitait de toujours prendre son temps avant d’effectuer un contrat. Le temps de connaître sa cible, lui parler, découvrir les éventuelles difficultés dans sa tâche. En cela, cet être étrange qu’elle n’arrivait pas correctement à cerner pouvait se montrer plus coriace que prévu. Une chance qu’elle ait, désormais, cette information dans un coin de cerveau.

La jeune femme s’efforçait d’être légère ainsi sur les genoux du Mage, trouvant alors dans sa voix des notes intéressantes, douces, et une diction parfaite. Confirmant son impression que cet homme semblait bien né, et se demandant alors comment un tel personnage pouvait finir dans une Auberge aussi miteuse… Peut-être son Commanditaire avait-il d’autres intentions à son sujet, au-delà de réparer un affront, en se débarrassant d’un concurrent ? Si Niqa était fortuné, il ne fallait pas négliger les éventuelles retombées qu’aurait sa mort. La curiosité de la Conseillère était en ébullition, bien qu’elle tente de se concentrer sur le sens de son résumé, qui l’importait peu.

Certes, le sujet était utile, elle avait parfois recours à des experts dans le domaine des poisons, et connaître la façon d’y être immunisé était un avantage certain. Mais Prisma peinait à ne pas gigoter sur son assise de chair, se forçant au calme avec une certaine sévérité, souriant lorsqu’il l’interpela.

« Je me demande surtout si vous pensez ces méthodes pour contrecarrer la dangerosité des poisons efficaces. J’ignore si vous venez d’un milieu où l’usage de ces substances est courant, mais pour certains, ces informations semblent nécessaires à la survie. »

La grande proximité entre eux ne semblaient en rien perturber Niqa, pas plus que Prisma par ailleurs. Elle pouvait ainsi l’observer de près, tenter de déceler dans son regard ou les infimes défauts de sa peau, des failles ou des endroits où appuyer en cas de souci. En sirotant son verre de vin, sa main libre sur son propre genou, la Rousse cilla.

« Confirmez-moi, Messire, que je ne vous indispose pas. »

Il y avait dans sa voix, comme dans son regard, une insistance qui n’appelait qu’à une confirmation, comme s’il était impensable qu’on lui réponde par la négative. Le refus avait toujours été hors de propos, dans l’esprit de Prisma Fabius. Mais elle faisait passer tout cela pour de la politesse, là où elle instaurait, simplement, une habitude d’acceptation de sa Cible envers elle. Plus il serait coutumier de lui dire oui, plus il accepterait naturellement de choses de sa part.

Niqa Masir

Créature

Re : Rira Bien Qui Rira Le Dernier ! [Pv: Prisma Fabius]

Réponse 12 lundi 26 juillet 2021, 18:46:06

Niqa se perdait petit à petit dans sa lecture et ses propres réflexions. De ce fait, le moindre petit détail autour de sa personne ne revêtait plus grande importance à ses yeux pour le moment. Il gardait quand même dans un coin de son esprit, la présence de la jeune femme trônant sur ses genoux et appréciant lecture et commentaires de ce dernier. Du moins, il espérait que cela était bel et bien le cas. Il aurait adoré pouvoir bavasser pendant un long moment et émettre toutes les possibilités du poison. Surtout concernant la folle idée qu’il implantait dans son esprit, celle de pouvoir empoisonner quelqu’un avec son propre mana. Une façon innovante de tuer, d’éliminer quelque chose ou simplement quelqu’un. Presque indétectable, sauf par des êtres extrêmement sensibles à la magie.

Oui, l’utopiste être de mana pouvait se montrer assez inhumain sur la meilleure façon de tuer quelqu’un, alors que lui prônait la paix et la compréhension entre tous. Il ne fallait pas oublier qu’il avait passé sa vie à survivre dans un donjon et tuer tous ce qui bougeait autour de sa personne. Puis, il n’était pas dupe non plus, il savait que ses envies ne pouvaient se faire sans action, pour cela qu’il s’était retrouvé dans un endroit si miteux et surtout à devoir se cacher de la civilisation plus noble de cet endroit. Il avait agi et pas forcément de la meilleure des façons. Il préférait donc prévenir que guérir, pour avoir la paix, il faut préparer la guerre.

Alors que son esprit était entrain de se confondre en pensées de plus en plus morbide, la voix de la demoiselle sonna comme un rappel à l’ordre, la réalité. Il écoutait cette dernière, avec la plus grande des attentions. Il pouvait noter le côté pertinent de ses propos et remarquait surtout le fait qu’elle notait un détail intéressant. L’aspect essentiel. Avait-elle connu un environnement lui faisant connaître les poisons plus en détails ? Pourtant, vu sa stature et ses habits, sa provenance était toute trouvée. La vie dans la noblesse entraînait-elle ce genre d’usage perfide, de mort et de complot ? Oui, l’opale magicien pensait directement à cette possibilité-là ; pour la seule et unique raison que ses usages du poisson n’avaient été que dans de tel contexte dans le donjon.

Il eut un petit sourire en repensant à cela et en essayant de faire un rapprochement avec le comportement des êtres-vivants en dehors de l’antre d’où il venait. Les humains et toutes les autres espèces étaient-elles aussi terribles que les monstres qu’il avait affrontés ? Peut-être pas physiquement, mais mentalement, cela pouvait être le cas. Pour qu’une jeune femme, qui semble être de bonne famille, évoque la possibilité qu’autrui use d’un tel moyen, simplement parce que leur vie en dépend. Ce monde était vraiment étrange et il avait encore bien du mal à comprendre les rouages de la société et son fonctionnement.

Il souffla un court instant, sa main se tenant derrière le dos de la jeune femme et commençant naturellement à le caresser. Ce n’était pas un geste déplacé de sa part, une simple mimique, un souvenir corporel de plusieurs décennies dans le Donjon. Lire des ouvrages dans ce genre de position était souvent comment avec sa défunte femme et il avait ce comportement assez affectueux à son égard. Leur complicité était grande et la démonstration affective de Niqa l’était tout autant.

Il relève à nouveau ses prunelles vers la rousse, notant sa nouvelle prise de parole, qui finissait de dessiner un grand sourire sur sa carrure élancé. Il avait l’impression que ce souci de confort et de poids semblait pendre autour du cou de toutes les damoiselles. Pourquoi une telle préoccupation ? Le magicien avait souvent fait le rapprochement, se demandant si l’éducation et même encore une fois, la société, n’était pas impliqué dans une telle façon de penser. La caresse dans son dos venait s’intensifier un peu, comme pour la rassurer de façon gestuelle, avant que sa voix n’emplisse l’air de nouveau.

« Vous n’avez pas à vous en faire. Cette position est très agréable à tenir. Sachez que si j’avais eu une remarque ou une plainte à émettre, je ne me serais pas privé pour la formuler dès le départ. Je n’ai pas vraiment ma langue dans ma poche et quand je dois dire quelque chose, je le fais sans attendre et rarement sans prendre de pincette. »

Encore dans une gestuelle simple, inconsciente, sans arrière-pensées, il relâchait l’ouvrage pour le laisser flotter. Sa magie s’enroulant autour de l’ouvrage pour se dessiner en un pupitre invisible. Les pages tournaient selon la bonne volonté de l’être de mana. Sa main libre à présent se posait sur l’une des cuisses de sa camarade de lecture. La caressant aussi en douceur, du bout des doigts. Les bonnes vieilles habitudes ont la vie dure, surtout chez Niqa, qui n’avait connu que cela.

« Concernant votre remarque de tout à l’heure. Je connais l’importance d’avoir ce genre d’information au vu de certains contextes. J’ai moi-même dû faire face à quelques difficultés et devoir piocher dans des méthodes peu orthodoxes et pendant clairement de fierté. Mais la fierté ne sert plus à grand-chose dans la mort ou des situations pires que ça. Il faut donc savoir la ranger au placard, le temps de se salir les mains. »

Sur le moment, l’être d’opale dévoilait un regard un peu plus triste, un peu plus sombre, avant de retrouver le sourire, l’instant d’après. Il préférait se concentrer sur la lecture et poursuivre la découverte de cet ouvrage. Il détaillait un peu plus la suite, lisant à présent. Il entrait dans une partie intéressante, les moyens de faire consommer un poison et de les appliquer. Des méthodes basiques comme le fait de consommer ce dernier, de façon solide ou liquide. Puis, des procédés un peu plus complexes, comme transmettre un poisson durant un rapport ou pas l’application de baume et le principe de sudation.

Niqa prenait un grand plaisir à continuer de découvrir les pages de ce pavé, se disant que cela pourrait nourrir sa magie de bien des manières, voire les choses différemment. Il se laissait donc porter, s’enfonçant une fois de plus dans les lignes de ces feuilles assemblées les unes aux autres. Mêmes ses petits réflexes devenaient de plus en plus importants, laissant reparler ses signes d’affections, sur le corps de sa divertissante compagnie. Les caresses se faisaient plus amples, sans pour autant avoir un quelconque but. Mais, cela pourrait paraître grossier dès le moment où sa main dans son dos, saluait sa chute de rein et la naissance de sa croupe.

« Alors Damoiselle ? Que pensez-vous de la suite de l’ouvrage ? Cela évoque toujours votre intérêt ? »

Il laissa un léger blanc planer quelques secondes, avant qu’il ne reprenne immédiatement la parole. Il était désireux de formuler une demande.

« Au fait, pourrions-nous passer à un tutoiement ? Je dois dire que vouvoyer vient à créer une sorte de distance entre nous. Et vu la situation et la proximité, je pense que celle-ci ne serait plus vraiment de rigueur.  Qu’en pensez-vous ? »

Prisma Fabius

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Re : Rira Bien Qui Rira Le Dernier ! [Pv: Prisma Fabius]

Réponse 13 dimanche 29 août 2021, 15:13:46

Qu’il était impertinent de caresser ainsi le dos d’une Conseillère sans qu’elle n’en ait donné l’ordre explicite. Dans d’autres contextes, Prisma Fabius aurait, au mieux, fait sentir sa désapprobation, et au pire, fait regretter son geste à cet individu se pensant assez digne pour toucher une femme de son rang. Dans l’esprit de la Rousse, les pensées contradictoires bataillaient, bien que son naturel hargneux, hautain et supérieur l’ait peut-être poussé à se raidir une seconde ; mais, maîtrisé, ce naturel devait, comme toute chose, se plier à la nécessité de ses missions, et s’en accommoder quel qu’en soit le prix.

Pour ce faire, elle se détendit et, même, y trouva dès lors un certain bienfait. Sous les traits de cette mimique machinale, si Niqa en avait quelque compétence, il pouvait sentir des années de maintien et de tension rarement exprimées, toujours sous contrôle. Cela se ressentait, au-delà de l’apparence détendue de la jeune femme, par des muscles toujours bandés, des nerfs noués, une stature droite. Se détendre, pour son petit esprit paranoïaque, était synonyme de danger, de faiblesse. Et ses pensées malades y voyaient le chemin le plus simple vers sa perte.

Cependant, le geste était agréable, elle y décelait une habitude, sa main ne tremblait pas, signe qu’il y trouvait une aisance rassurante, peut-être. Et quoi qu’elle en dise, il était bon de s’offrir quelques caresses ; aussi Prisma se permit-elle un léger soupire, discret certes, mais parfaitement audible alors qu’ils étaient si proches.

Niqa souligna sa franchise, ce qui fit sourire la jeune femme, sans doute de manière un peu naturelle… Quelle naïveté de que d’être honnête, et surtout, que de s’afficher ainsi. Quel manque de lucidité quant au monde extérieur, quelle belle erreur face à une Prédatrice comme elle. Les Candides avaient cela de plaisant, quels qu’ils soient… Noblesse ou plèbe, la Conseillère aimaient les avoir comme cible. Quel gâchis, néanmoins, que d’avoir à ouvrir les yeux de pareils êtres. Quelque chose en elle voulait les violenter, les secouer, les gifler. Leur hurler de cesser d’être des enfants, de réaliser enfin qu’ils sont, et resteront inadaptés en ce monde, et que pour le bien de tous, leur propre bien, il était préférable qu’ils n’en fassent plus partie.

Cruel, mais inévitable. Niqa était plaisant, un charme indéniable, mystérieux et poli. Il était cependant inapte à vivre dans une mer de requins, et, dans sa grande mégalomanie, Prisma estima alors, en pensée, que ce devait être honorable de mourir de sa main, à elle, plutôt qu’un idiot guet-apens à la sortie d’une taverne mal famée.

Le regard d’émeraude, jadis orienté vers l’ouvrage, glissa sur les lignes et symboles, jusqu’à se poser durement sur la main du Mage venant de se poser sur sa cuisse. Un geste qu’elle aurait corrigé immédiatement en d’autres circonstances. Quelle impudence… Et pourtant, il était étrange de ne ressentir aucune malice derrière cette caresse. Etrange, oui. Anormal, dans le fonctionnement de Prisma. Chaque mot, chaque mouvement avaient un intérêt selon elle, et l’on ne faisait rien au hasard. Naïf, il était naïf, elle devait le garder à l’esprit. Les gens comme elle voyait toujours double sens et mal partout, peut-être n’était-ce pas son cas, à lui ? Son regard s’adoucit, elle tira ses lèvres en un sourire et leva un sourcil lorsqu’il reprit la parole.

« Vous avez parfaitement raison. Lorsqu’il faut survivre, la fierté est une bien faible armure. » Quelle étrange tristesse dans ce regard d’ambre… Prisma s’y perdit un instant, cherchant à en percer les mystères, intriguée par ces difficultés qu’il évoquait. Son passé s’avérait être semé d’embuches… C’était un survivant, à n’en point douter. Un fait à prendre en compte, car ce sont ces individus emplis d’une soif de vivre trop grande, qui donne le plus de fil à retordre aux assassins. Cependant, sûre d’elle et de sa supériorité, la Conseillère Royale ne doutait pas de l’issue de cette rencontre.

Alors que Niqa reprenait sa lecture, les yeux verts continuèrent de scruter le visage de cette étrange personne, sans doute complexe, plus complexe que ce qui paraissait de prime abord. La caresse sur sa cuisse le rendait sans doute plus sympathique qu’il n’était, quel dommage de devoir le tuer… Il se montrait plus cavalier, bien que rien dans son attitude ne semble cacher une volonté plus vile. C’était… étonnant, vis-à-vis de Prisma, qui plissa les yeux un instant, suspicieuse. La nommer Damoiselle la fit pousser un petit rire, bien malgré elle, et elle voulut lui répondre spontanément lorsque l’être l’albâtre proposa un tournant dans leur relation. Un tournant familier qui la fit sursauter.

La Rousse tutoyait deux types de personnes. Ses amants et les personnes qu’elle considérait comme inférieures. Dans les deux cas, des gens sous son pouvoir direct. Il n’était pas idiot de vouloir créer une telle proximité avec sa cible, et il avait raison sur ce point ; ainsi sur ses genoux, ses mains décorées parcourant doucement son corps, l’on pourrait croire facilement que cette marque de distance était obsolète. Prisma déglutit lentement, puis se força à sourire, de peur qu’il ne perçoive ses réflexions.

« Je. »

Après un instant pesant, la jeune femme hocha lentement la tête, la désagréable impression de ne pas maîtriser cette conversation ; mais c’était ainsi que l’on gagnait la confiance des gens, malheureusement, en leur faisant croire qu’ils contrôlaient, eux, les choses.

« De sages paroles, Niqa, j’y consens avec joie. » Comme une habitude, sa voix lorsqu’elle tutoyait s’était positionnée plus basse, comme écartant la possibilité que l’homme soit un esclave. « Mon intérêt est largement piqué, et j’imagine qu’avec tes dons de magie, inoculer un poison à un tiers doit être quelque chose de facile. »

Un petit gloussement accompagna une pensée, qu’elle articula rapidement.

« En plus de pouvoir te laisser les mains libres, tout en lisant. Plaisante capacité, n’est-ce pas ? As-tu l’habitude d’avoir ainsi quelques oreilles attentives autour de toi ? Femmes, famille… »

Si elle ne ressentait aucun scrupule à faire disparaître un père, un frère ou un fils, il fallait pourtant avoir en tête les ennuis potentiels qui, parfois, la poursuivaient. Rares, heureusement, étaient les témoins de ces petits agissements. Comme pour l’encourager à répondre, ses doigts se posèrent sur cette main encrée qui s’était approprié sa cuisse tendrement.


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